(Suite du dialogue entre le Torrentiel et un croissant de lune, partie IV, chronique 10)
Envoyé par croissant de lune, le 10 février 2011 à 0h13
Mon Torrentiel!
Ce jour devait être un répit, temps que le grand peuple Arabe et libre de l'égypte longue, mère des patries, n'aurait consacré qu'au repos, au travail nourricier, aux diverses occupations auxquelles on doit vacquer pour ses affaires. Il n'en fut rien! Sans qu'il y ait invitation à une journée millionnienne, un million d'égyptiens, estime-t-on, s'est rassemblé, sur la seule grande place de la Libération. Le mouvement et la presse fut notable autour d'immeubles officiels, qui se sont trouvés, pour ainsi dire, assiégés. Un conseil ministériel ne put se tenir dans les locaux du gouvernement, les prétendus députés ne purent accéder au siège du Parlement, du reste fort inutile. Au Caire et dans les provinces, les grèves s'intensifient. Les usines cessent leur activité, le personnel des Chemins de Fer, dorment sur les voies et dans les gares, indélogeables, et mieux encore, il y a une grève serrée dans la ville de Suez, notamment du personel qui fait fonctionner le Canal! C'est surtout Suez, ville de tradition syndicale et résistante, qu'on tente de soumettre, en organisant la pénurie, c'est la ville qui vécut, aux premières heures, les répressions les plus meurtrières. Rien qu'au mois de janvier, alors qu'il n'y eut que six jours d'émeute, les chiffres feraient état d'un ralentissement du trafic, et de moindres rentrées des droits de passage. Grèves et mouvements sociaux divers s'approfondissent et s'amplifient, s'étendent géographiquement, et fortifient la jeunesse manifestante, d'une dimension économique, d'une résolution suplémentaire. Ce ne sont pas des grèves habituelles de revendication catégorielle, elles ont un caractère national et combattant, qui est dans les traditions mêmes de l'égypte. Les yeus se tournent vers le canal, lieu de résistance et d'arabité.
C'était inattendu, sans qu'un appel particulier soit lancé, au contraire: une invitation au repos. Le caractère spontané est authentique, les peuples ont des ressorts inconnus. Sans doute, les signes d'essouflement du mouvement, ont-ils créé un sursaut salvateur! Le peuple déléguait sans doute trop à sa jeunesse seule, la tâche de le représenter dans les rues. La voyant piétiner, il n'aura pas voulu se laisser accabler par l'échec, et les vengeances probables du régime. Les immeubles publics d'importance comme le palais présidentiel du Caire, sont protégés par l'armée, on n'a pas, hier, tenté d'y rentrer. On prévoit pour vendredi prochain, d'en tenter l'invasion, et de mettre l'armée à l'épreuve. Ne dis pas trop vite que si le peuple n'a pas encore tenté l'assaut du palais, c'est que sa détermination héroïque serait faible, et qu'il n'espérerait rien d'autres que maintes améliorations de son existence matérielle et quotidienne. Hazmi Bchara t'apprendras, qu'il est juste de revendiquer le pain et la dignité en même temps. Je crois moi, ce peuple, capable de subir une salve meurtrière ou même deux, et d'y revenir encore. Cette résolution semble sérieuse, assez, pour que l'Armée soit mise au pied du mur! Dans ces conditions, les militaires et officiers pourraient bien faire différents calculs, et si le peuple s'opiniâtre, il n'est pas dit qu'ils n'en sois pas ébranlés! Ce n'est pas écrit d'avance. On note que c'est le ministre des affaires étrangères et le vis-président, qui n'est pas militaire, mais chef des renseignements, ce sont eux qui brandissent la menace militaire, non pas le chef d'état-major, Mohamed Tantaoui. On croit percevoir du flottement, de l'indécisions dans les arcanes du régime. Devant cette résolution accrue, l'Amérique a encore varié, désireuse de sauvegarder ses intérêts dans le pays, quel que soit le futur gouvernement.
Vendredi, ce sera le vendredi du sultan, un grand jour. Le sultan, c'est le peuple, le souverain, au sens strict du mot, celui qui administre. Pourquoi ai-je un peu faibli? Le grand peuple Arabe et libre de l'égypte longue, mère des patries, est capables du miracle. Si Dieu permet que le peuple triomphe de ce régime honni, tous les tyrans de la terre s'en trouveraient affaiblis et exposés, quelle que soit leur puissance. Il se pourrait, si Dieu veut, que le grand soir des Marxistes ne s'incarne d'abord, dans notre Grande Aurore. Je reparlerai une autre fois de la problématique Islamo-Marxiste. Pour l'heure,, les bras de Morphée me réclament, mais que je m'ennorgueillisse encore que ce soit ma Nation, et nulle autre, qui remet l'héroïsme populaire dans le champ du concevable, de l'accessible, voire de l'ordinaire. Ma Nation bouscule les incertitudes et les scepticismes. Ainsi, ce qui arrive de plus grand n'est pas ce qui a, en apparence, le plus de chance de se produire, c'est ce qui a le moins de chance de se produire, mais qui est appelé par le plus d'intensité et de soupirs.
Moi, Rodomont, fier de ma grande Nation.
mercredi 9 février 2011
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