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dimanche 30 mai 2021

La pensée du sacrifice

    1. Le christianisme est-il une religion de la sortie du sacré ou la désacralisation  est-elle une vue de l'esprit voire un chemin de perdition pour notre religion? Une thèse apparentée a été formulée par René Girard: le christianisme serait la religion de la sortie du sacrifice. Il a longtemps pensé cela, puis a revu sa copie  en relisant l'épître aux Hébreux dans un sens sacrificiel, contenu dans la lettre de l'épître.

 

    A ce stade, je relaterai un entretien qui a compté pour moi sur cette question. Dans un hôtel d'Alby, j'avais devisé avec l'abbé Yannick Vella (nous étions invités dans une espèce de club informel où se mêlaient agapes et prière). Nous nous isolâmes dans la salle de petit déjeuner et il m'expliqua que, selon lui, notre civilisation traversait une crise du sacrifice. Jusque-là, rien de très original. Mais pour lui, prêtre traditionaliste et membre de l'IBP (Institut du bon pasteur), contre la thèse horizontale, l'Eucharistie consomme la logique sacrificielle. Tirant sa proposition d'une encyclique de Benoît XIV dont il ne retrouvait plus le titre, il poussa la pensée de René Girard jusqu'au bout, me disant que, dans la passion-résurrection du Christ, il n'y avait pas que la mort de la victime, son ensevelissement dans le silence et son retour à l'expression de la vie comme on le pensait trop souvent, mais la victime était brûlée avant de retrouver son intégrité physique dans un miracle de régénération.

 

    Pourquoi ce passage par le feu? Pour aller au bout de l'"épreuve qui nous est proposée"? Pour consumer nos péchés? Mais l'abbé Vella était formel: si l'on fait l'économie de ce creuset, on a manqué une étape essentielle du don par lequel Jésus s'est offert en victime, offrande qui se rejoue de manière non sanglante à chaque eucharistie.

 

    Une partie de cette proposition m'a toujours échappé, d'abord parce que je ne sais pas ce qui la fonde dans les Ecritures, même si les Hébreux offrant des sacrifices à l'Eternel le faisaient en brûlant leurs holocaustes. mais j'ai plaisir à l'exposer, ne serait-ce que pour lutter contre l'affadissement du sens de l'eucharistie. Nos vieux catéchismes nous la représentaient comme un sacrifice de propitiation et de louange. Nous avons fait main basse sur l'idée de propitiation, alors que d'interroger les présages et nous rendre les dieux favorables étaient la fonction première de la religion du temps où l'homme était précaire, la religion reposant sur une superstition préalable qui fait partie de son assise humaine ou de ce que j'ai appelé plus haut notre animal sacré.

 

   2. Ceux qui, comme François Cassingéna-Trevidy, estimaient que le confinement, loin d'attenter d'abord à notre liberté de culte, était une occasion de nous interroger sur l'ordonnancement de nos rites dans notre vie relationnelle avec Dieu et en Eglise, ont pensé qu'il n'y avait pas que la messe dans la vie même si "la messe (pouvait être) la vie", comme le disait Jacques Lebreton, et pouvait même demeurer "la source et le sommet de notre vie chrétienne", comme l'affirme Vatican II, dans la tradition de tous les conciles antérieurs, car la messe soutient et porte le monde. Contre cette profession de foi très sacralisante,  ils ont rappelé que, sous prétexte que le rite est une dimension essentielle de l'animal sacré humain, on avait enfermé l'Evangile dans des cérémonies. Que de fois ne l'ai-je pas pensé moi-même! L'Evangile est gardé dans les églises et plutôt que d'être vécu comme en un repas où nous reconnaîtrions Jésus à la fraction du pain à travers la vie fraternelle éventuellement centrée sur la Parole de Dieu, il nous est enseigné dans des discours où l'émetteur est tout-puissant, se voudrait-il un véhicule, et où l'auditoire est passif, boit les paroles du prédicateur et est empêché de réagir.

 

    La forme des Evangiles est rarement discursive. Elle est parabolique ou injonctive. Et quand elle résume son idéal un peu comme le ferait le décalogue, c'est sous la forme des béatitudes dans  le seul discours de l'Evangile qui est le sermon sur la montagne. Car le discours après la Cène est une confidence de Jésus qui va mourir à ses disciples, et il est immédiatement suivi de la prière sacerdotale. La Parole de Jésus pousse à l'action et "l'action est la passion de ceux qui aiment", a écrit saint Thomas d'Aquin.     

 

    Mais entre le quatrième et le cinquième Evangile, l'Evangile de l'Esprit ou l'Evangile de l'Eglise, les Actes des apôtres, la joyeuse annonce de la Résurrection du Christ  n'est pas plutôt proférée -de manière que chacun puisse l'entendre dans sa langue maternelle- que le désordre de l'événement est récupéré dans le premier discours apostolique, Pierre prenant la parole pour expliquer ce qui est en train d'arriver, il dogmatise d'emblée et les apôtres ne cesseront plus depuis de discourir, de nous adresser épîtres et encycliques, si attachés à leur fonction d'enseigner en parlant qu'ils vont très vite déléguer le sacrement du frère à des intendants qu'ils choisiront et nommeront  disciples (nous les appelons aujourd'hui des diacres), et qui auront rang inférieur dans l'Eglise naissante, même si le premier d'entre eux, saint Etienne, est aussi le premier martyr.

 

     Nous avons enfermé l'Evangile dans des cérémonies et dans des discours, mais ce glissement s'est opéré au sein même de l'événement de la Pentecôte, il est donc très difficile de rectifier le tir. Pourtant, la rencontre de Jésus avec les disciples d'Emmaüs nous donne le la d'une eucharistie telle qu'elle devrait être. Jésus explique ce qui le concernait à des chercheurs de Dieu qui ne le reconnaissent pas et qui se rendent compte que c'était Lui quand Il rompt le pain pour eux avant de disparaître à leurs yeux. Par définition, on ne peut pas reproduire un tel événement, donc on ne peut pas en faire un rite.

 

    3. Pour reprendre la question de départ, le christianisme comme appartenance au Christ semble d'autant moins relié au sacré qu'il procède de l'Incarnation où Dieu est descendu pour que l'homme monte, mouvement descendant et ascendant qui se reproduit dans tous les sacrements, où l'homme n'est que la petite main de Dieu.

 

    En Jésus s'incarnant, mourant, ressuscitant et montant au ciel, le sacré n'est plus un sacré de séparation. Le "viens et suis-moi" indique un chemin de divinisation.

 

    La désacralisation juive est consécutive à la destruction du Temple. La sacralisation chrétienne obéit à une stratégie de l'universel qui se fond dans le discours des helléno-chrétiens, même si la philosophie comme l'Evangile avait commencé par être un art de l'oralité. On cherchait la vérité en banquetant ou en se promenant (voir les agapes des académiciens ou les méditations péripatéticiennes du Lycée)...

 

    Mais cette perversion du sacré par le discours est ancienne, elle date du second mouvement de la Pentecôte où Pierre a ramassé l'expérience que l'on venait de vivre. C'est une tendance lourde des religions que de ramasser l'Esprit avant souvent de l'éteindre. Ce qui nous a fait passer du discours au rite est sans doute ce sur quoi il nous faudrait travailler pour redonner à notre sacré sa dimension spécifiquement chrétienne. Et moins nous discourerons, plus nous nous rapprocherons d'un Evangile vécu hors cérémonies. Les meetings des mega churchs évangéliques n'apportent à cet égard rien de nouveau. 

jeudi 27 mai 2021

Un petit tour en Macronie

                    Un petit tour en Macronie.


Le Darmanin a pour fonction de faire feu contre-feu, mais le contre-feu est plus vrai que le feu, le Darmanin n'est pas un policier dangereux, vous pouvez lui confier une arme de service, il ne s'en servira pas, ou alors il s'en servira pour dézinguer les partisans de la police comme les électeurs du Rn, mais il ne s'en servira pas pour contrer sérieusement une adversaire socialiste qui après tout a le droit d'avoir ses opinions et de trouver glaçant que des policiers se mettent en mouvement, car elle n'aime pas les flics, toutes les femmes n'aiment pas les beaux militaires. Le Darmanin est farouchement opposé au séparatisme islamiste, mais c'est "Génération identitaire" qu'il dissout. On a beau dire, le "en même temps" tape de tous les côtés, mais il a un sens giratoire, il tombe quand même du côté où il penche.


Qu'y a-t-il à tirer de la vidéo du singulier Emmanuel avec Mcfly et Carlito? C'est que le singulier Emmanuel aime bien la drogue. Il en avait fait l'apologie au Nigéria, en voyage officiel dans ce pays et en escale dans la boîte de je ne sais plus quel soi-disant inventeur de la musique africaine. Le singulier Emmanuel rappelle ce souvenir et demande à ses deux youtubeurs compulsifs où est l'endroit en Corse où ils vont se fumer un bon pétard en buvant une goutte de rosé.


A force d'avoir courtisé et de fréquenter de façon mondaine toute la gérontocratie française à commencer par sa Brigitte, le singulier Emmanuel veut faire jeune. Il ne prend pas les gars les plus vulgaires pour faire sa démonstration de jeunesse. Il aurait pu participer à la libre antenne de "Fun radio" où il aurait parlé de "boîte à caca" et je ne sais quelle autre joyeuseté sodomique, sexuelle et peu politique. Cela me permet d'inciser que le drame de la jeunesse actuelle, et donc de la communication qui veut faire jeune, c'est de tout mettre sur le même plan, le caca et les sentiments.


La Bachelot a toute honte bue depuis qu'elle est sortie de son officine pour retourner dans l'arène à papa député. Guy Birenbaum avait échoté, je crois, dans "Nos délits d'initiés" qu'elle apprit sa nomination au ministère de l'écologie par Jacques Chirac dans une boutique de lingerie. Elle répondit "Pourquoi pas pourvu que je sois ministre! L'écologie n'est-elle pas la chose la plus importante au monde? Il sied que je sois ministre de la chose la plus importante au monde. C'est rigolo, l'écologie. Dans cent ans, la température augmentera de cent degrés. C'est énorme cent degrés? Ah bon, j'ai dû ajouter deux zéros au chiffre officiel du réchauffement climatique, je les retire et je retire mon intérêt pour l'écologie puisque je n'en suis plus ministre. Je suis nommée ministre de la santé. La santé, c'est l'essentiel. Je vais acheter des vaccins contre la grippe des oiseaux. Ah bon, les humains ne sont pas des oiseaux? Désolée d'avoir gaspillé l'argent du contribuable. Maintenant je vais m'occuper des handicapés. C'est la cause de ma vie, les handicapés. Ah, mais je n'en suis plus ministre, alors les handicapés, ce n'est plus important. Il faut que je m'occupe de la culture. J'avais toujours rêvé d'être ministre de la culture. On la confine sous ma juridiction, mais je ne démissionne pas, je suis ministre de la culture et il faut que je sois ministre. J'ai été autrefois ministre de la culture physique. C'est là que j'ai connu YOussoupha. Mais vous l'aurez compris, je n'ai qu'une passion, je suis douée pour l'opéra." Bachelot est une grue.


On a beaucoup blagué les couacs sous Hollande qui laissait s'esbaudir une meute de louveteaux indisciplinés et piaffants sous la houlette de Valls le mordilleur, mais on n'a jamais vitupéré l'incompétence des ministres macronautes. Au pire on l'a taxée d'amateurisme, or on a battu tous les records avec ce président, et on ne sait ce qui, de l'incompétence ou de l'arrogance, est le plus insupportable. L'arrogance se voit, il faut donc qu'elle se montre, qu'on l'arbore comme une marque de fabrique, qu'on en expose le logo. Le porte-parolat du gouvernement est donc le mieux indiqué pour être le ministère de l'arrogance, avec une palme pour Griveaux le grivois, mais Sibeth Ndiaye et avant elle Christophe Castaner ou après eux le petit Gabriel Attal, sa "gréviculture" et son ennemi juré  Juan Branco,  n'ont pas grand-chose à lui envier. Et puis il y a l'Intérieur. On a dit de certains ministres des affaires étrangères qu'ils n'étaient pas étrangers aux affaires. Collomb semble avoir été étranger aux affaires de l'Intérieur. Il préférait les tenues blanches aux notes blanches même s'il se voulait faiseur de roi et de premier ministre tel Edouard Philippe qu'il examina. Il s'écarta du ministère en menaçant de guerre civile. On dut attendre quinze jours pour apprendre que ce serait Castaner qui le remplacerait, les forces de l'ordre étaient bien loties d'avoir ce taoïste truand, ou qui avait eu autrefois ses entrées dans la pègre, pour diriger ses hommes comme il disait, imitant Macron qui plastronnait devant les soldats et le frère du Villiers des vanités: "Je suis votre chef." "Castaner, tiré des poubelles du parti socialiste", se gaussa Pierre-Yves Rougeyron, qui ne craint jamais d'être insolent. Castaner ayant déclaré qu'il se prosternerait devant George Floyd fut débarqué, eut les godillots de la République en marche pour lot de consolation et fut remplacé par Darmanin contre qui court une affaire de viol, pour laquelle les sanctions encourues si elles étaient avérées seraient plus graves qu'un rappel à la loi. Mais on n'est plus à ça près en France. Henri Nalet y fut ministre de la justice et Laurent Fabius est président de la Cour suprême.


https://www.insolent.fr/2021/05/le-darmanin-en-sa-reculade.html


 

vendredi 21 mai 2021

La guerre civile n'est pas toujours pour demain

Commentaire au billet sur la fin des Républiques de Jean-Gilles Malliarakis que l'on peut lire ici:


L'Insolent: Comment meurent les républiques ?



J'accuse mon ignorance, mais c'est la première fois que j'entends DIRE que le M


ODEM fut une machine à recycler des pétainistes. On l'assimile bien plus communément aux héritiers des démocrates chrétiens qui ont inspiré les efforts de fédération européenne par des institutions "aux fils suffisamment invisibles pour qu'elles soient irréversibles", avouait Michel Rocard lors d'un "Carrefour indépendant et libéral" réuni par Yves-Marie Laulan et Claude Reichmann auquel je participais au Procope et où il décrivait la stratégie de Jean Monnet.


Du MRP au MODEM et de Giscard à Bayrou, Giscard n'a pas eu à se retourner dans sa tombe pour voir qu'on était descendu bien bas.


La France est un pays de guerres scolaires et le contrat unissant les écoles privées aux publiques n'a pas fait disparaître la qualité de l'enseignement libre comparé à l'enseignement public, s'il a uniformisé les programmes scolaires sur un "socle commun". On pourrait tout à fait, dans l'esprit iconoclaste qui vous fait analyser la chute de la IVème République indépendamment de la méprise gaulliste, dater la fin de l'illusion mitterrandienne de la démission d'Alain Savary puis du gouvernement de Pierre Mauroy plutôt que du tournant de la rigueur.


La crise de régime n'est pas passée loin d'Emmanuel Macron, mais la Covid fut un effet d'aubaine, en France, pour faire rentrer les Gilets jaunes à la niche pendant que se poursuivait le grand déclassement à la faveur des interdictions liées à la crise sanitaire. 


Aujourd'hui on constate que la cote de Macron et de Castex remonte parce que la crise de confiance qu'ils ont traversée est derrière eux. 


La Grande Muette se met à parler, mais pas très fort. Libre à qui voudra de goûter les relents séditieux de la rhétorique de M. Fabre-Bernadac et des plumes de la seconde tribune des soi-disants militaires d'active réveillant, au choix, "le coup d'Etat permanent" de 1958 ou le 6 février 1934. 


Bien qu'ils suggèrent et qu'ils menacent à mots pas très couverts, nos soldats de France se montrent d'autant plus polis qu'ils n'ont pas fait les guerres de la France. On les a envoyés au Mali, en Libye, en Syrie, en Serbie et où sais-je encore? Ils auraient préféré aider au maintien de l'ordre et quitte à déployer des compétences organisationnelles ou médicales, servir pendant l'une des vagues de la Covid. 


On a reproché au secrétaire du syndicat Alliance de mettre les pieds dans le plat et de dire que "le problème de la police, c'est la justice". Pour une fois les choses sont dites. Il y aurait une crise de régime si les "partis du système" ou de gouvernement n'avaient pas emboîté le pas à ce délégué syndical. 


Marine Le Pen n'avait aucune chance de passer sous les fourches caudines du Conseil constitutionnel avec sa présomption de légitime défense pour les policiers et présidant à toute enquête pour éventuelle bavure, à voir  comme Gérald Darmanin se fait remonter les bretelles par une institution que celui qui écrivait la loi a saisie lui-même pour se faire recadrer. 


J'ai souligné en commençant la décadence du MRP au MODEM. Je noterai par contraste qu'il y a une élévation du niveau de conscience ou de respect des victimes et des valeurs sécuritaires de la part  du parti socialiste qui arrive au "droit de regard de la police sur le suivi  des peines judiciaires" d'un Olivier Faure même repentant, en étant parti de l'abolition de la peine de mort érigée en totem badintérien (et je suis contre la peine de mort, estimant que la société n'a pas le droit de reprendre la vie qu'elle n'a pas donnée, mais on devrait pouvoir en discuter, ce que nos grandes consciences éclairées nous interdisent de faire de crainte que le peuple ne vote mal et comme si la démocratie, ça n'était pas le clivage). 


Il est certes ridicule de voir tous les partis politiques à l'exception de la France insoumise (qui n'ose cependant pas chanter en sourdine que "tout le monde déteste la police)", se précipiter à la manifestation des forces de l'ordre, plus outrées, à la différence de leurs collègues militaires prenant la plume, par la condamnation trop légère des meurtres des leurs que par le sale boulot qu'on leur fait faire en verbalisant aujourd'hui des contrevenants au couvre-feu liberticide ou  des promeneurs du val n'étant pas dûment munis d'une attestation réglementaire et demain d'un pass sanitaire. 


Les forces de l'ordre ont dû éprouver un coup au moral de devoir énucléer une trentaine de Gilets jaunes, mais elles n'en ont pas particulièrement fait état. La police est moins civique que les militaires à l'égard de leurs concitoyens que d'aucuns qualifieraient de "braves" ou d'"honnêtes gens". 

Quoi qu'il en soit, elle peut pavoiser son ras le bol de voir libérer le lendemain des individus qu'elle a arrêtés la veille et qui sèment la terreur dans leur quartier. La police peut dénoncer le laxisme judiciaire qui fait qu'exercer le métier de policier revient à pousser le rocher de Sisyphe. 


Aujourd'hui, les policiers peuvent le dire, le peuple est derrière eux et les partis politiques n'osent pas se désolidariser du peuple et cela est vrai du RN au PS en passant par le parti du ministre de l'Intérieur. Il y a vingt ans, dire que la police et la justice ne travaillaient pas main dans la main et n'allaient pas dans le même sens aurait été mal vu. 


On me semble donc être bien loin d'une crise institutionnelle, d'abord parce que les forces de l'ordre, qu'elles soient civiles ou militaires, s'expriment respectueusement et parce que les partis politiques dits de "l'établissement" ou de gouvernement n'osent les contredire que du bout des lèvres. On se croit toujours en 1788, mais la guerre civile n'est heureusement pas toujours pour demain. 

mercredi 19 mai 2021

Le mouvement dextrocentre


Le politologue angevin Guillaume Bernard parlait d'un mouvement dextrogyre au terme duquel les membres de la classe politique seraient irrévocablement entraînés vers la droite  par un retour des valeurs qu'on peut aussi analyser comme un recroquevillement de la société.


Je me souviens qu'en son temps, Jean-Marie Le Pen opposait à l'accusation d'être d'extrême droite (qu'il reprend nombre de fois sans presque plus la discuter dans ses mémoires) une situation qu'il affirmait au "centre droit" de l'échiquier politique. La banalisation forcée du parti de sa fille n'est-elle pas en train de lui donner raison? 


Le RN s'est placé au centre du jeu politique en sorte que la droite doit se déterminer selon qu'elle refuse ou qu'elle accepte que "les digues ont sauté", comme l'avouait Christine Boutin dès 2013 à la sortie de "la Manif pour tous" après avoir proposé dans "les Nouvelles de Versailles" dans les années 2005 que l'on interdise le Front national pour ne plus l'avoir sur sa droite et pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle avec le succès tout relatif que l'on se rappelle. 


Le mouvement dextrocentre qui a placé le Rassemblement national sur l'"arc central" des valeurs de la droite oblige celle-ci à se boutiniser, car pour ce qui est de préserver un rôle aux Républicains, c'est peine perdue ou la tâche sera bien difficile.


Doit-on imputer ce recentrage du Rassemblement national à la dédiabolisation opérée par Marine Le Pen ou le mouvement est-il naturel? Je parie plutôt pour cette seconde option. J'adopte en effet plutôt l'analyse buissonnienne selon laquelle la bourgeoisie prégiscardienne a tellement joué contre ses valeurs qu'elle a perdu la bataille du verbe et que ses valeurs ancestrales lui sont revenues en boomerang avec le besoin d'être incarnées par la droite comme elles l'ont toujours été, mais une droite qui ne peut plus être bourgeoise puisque la bourgeoisie les a désertées.


Le mouvement dextrocentre s'explique en amont par le tour de force qu'a voulu depuis longtemps tenter François Bayrou en un dépassement de la droite et de la gauche. Lui qui détestait Nicolas Sarkozy commença par être tenté par une alliance avec Ségolène Royal vers laquelle le poussaient les Gracq, nous apprend le premier livre de Marc Endeveld relatant l'itinéraire d'Emmanuel Macron, "l'Ambigu Monsieur Macron". L'opération n'a pas réussi, mais François Bayrou a tenu ferme son idée qu'il fallait rassembler toutes les forces des alternances  gouvernementales pour promouvoir une politique de la non alternative que Bayrou saupoudrait étrangement de certaines propositions pour ouvrir ce que François HOllande appelait en 2002 "le cercle de la démocratie" hors duquel se situait selon lui le Front national. François Bayrou proposait ainsi une dose significative de proportionnelle au scrutin législatif et s'insurgeait contre la concentration du pouvoir médiatique tout en militant pour une élection de Mario Monti à la présidence de la Commission européenne, ancien commissaire européen que le baron Seillère, Ernekind, l'ancien patron des patrons, traitait de "notaire", tant il était technocrate et imbu de concurrence sans égard au génie des peuples.


Macron a fait du Bayrou en le poussant vers la sortie à la première occasion et en ne conservant que les cadres de son parti remis en selle par la rouerie du dirigeant solitaire de la force centriste, qui tout en se marginalisant, leur avait trouvé par centaine un débouché dans la députation sous la législature macronienne, qui acheva de faire du Parlement une chambre d'enregistrement. 


Macron a beaucoup plus d'atomes crochus avec Sarkozy qu'avec Bayrou. Sarkozy débaucha en 2007 la plupart des cadres bayrouistes pour former "le nouveau centre" puis l'UDI. Ce qui réunit l'actuel président et son prédécesseur est que, comme le disait encore Patrick Buisson dans "la Cause du peuple", tous les deux sont des "golden boys de la politique". 

samedi 15 mai 2021

Le "chant nouveau" de François Cassingena-Trevidy, une sirène dans l'Eglise confinée

Parce que je travaille et suis en compagnonnage ecclésial et amical avec des personnes que cette prose a impressionnée, j'ai voulu y voir de plus près, j'ai lu les dernières épîtres facebokiennes, et et j'ai même correspondu sur le réseau social avec leur auteur, qui n'était pas mécontent de s'entendre écrire qu'il chantait "un chant nouveau" et qui promettait que ça allait continuer. Je le trouvais très prolixe pour un moine, mais pas plus que le Père André-Marie Foutrin, fondateur de l'abbaye de Croixrault et auteur de la série des recueils du "Petit moine qui ne dort pas la nuit". Notre moine bénédictin de Ligugé François Cassingena-Trevidy ne manquait-il pas à son voeu de silence? 


Je trouvais qu'il chantait bien, avec un certain lyrisme, qu'il écrivait bien et même un peu trop bien, mais que bien écrire n'est pas inventer un nouveau langage. Or ce dont a besoin l'Eglise d'aujourd'hui, c'est d'un nouveau langage qui, soit confirme et réécrive la doctrine dans des termes qui la retraduisent de manière à la rendre compréhensible comme l'a fait en son temps François Varillon, qui fut trop modeste pour laisser entendre qu'il avait écrit la somme théologique du siècle de l'ère du soupçon, soit l'infirme et la démonte, mais de toute façon fasse de la théologie fondamentale pour exprimer les vérités chrétiennes ou le kérigme, ou la foi du charbonnier à frais nouveaux.


Je m'avisai un jour d'approfondir le profil de notre moine et pensai qu'il était avant tout un normalien. Dès lors je fus moins étonné, et je ne le suis pas que notre moine bavard soit une espèce d'ancien moine, qui ne soit pas tout à fait sorti de son couvent comme il peine à quitter l'institution ecclésiale par manque de courage, mais qui ne soit plus tout à fait dans son ordre non plus, ou comment garder de vieilles outres pour faire du vin nouveau au risque de  faire crever les outres et perdre le vin nouveau par manque de courage de se débarrasser des outres ou pour ne pas gâcher, faire des économies de bouts de chandelle et finalement perdre le neuf et le vieux. 


Qu'allait faire notre poète à la "vocation tardive" à Ligugé, qui respecte la tradition grégorienne dans sa plus pure sobriété, sans la platitude neumatique et apogiaturée de Solesme ou de Fontgombault? On a vu des membres de cette communauté venir offrir l'aubade grégorienne au pape Benoît  XVI en pèlerinage à Lourdes. J'y étais et j'ai beaucoup aimé. C'était frugal et habité.


Tout normalien paraît d'abord inclassable, mais finalement classifie, normalise et cristallise. Un normalien cristallise la norme de son temps. C'est ce qu'a fait François Cassingena-Trevidy (FCT). Qu'a-t-il cristallisé ? Pour moi, une chose à la fois très simple et assez grave: c'est qu'au moment du confinement qui réclamait de retrouver l'esprit des catacombes, non seulement la génération de l'enfouissement n'en a pas fait preuve; non seulement elle n'a pas vu la faillite de sa stratégie, mais telle un loup qui sort du bois, elle est venue avouer ce que les traditionalistes avaient soupçonné depuis toujours : 


-Ellle était d'abord solidaire du siècle: il ne fallait pas défendre la liberté de culte; il ne fallait pas emmieller l'Etat qui y attentait; il fallait préférer le temporel et le séculier au spirituel, surtout s'il était doté d'un pouvoir clérical, péché suprême sous le pontificat de François. 


-Au fond, la messe l'"emmerdait", mais c'était plutôt à la manière de Luther que de Georges Brassens. La génération confinée de l'enfouissement trouvait que la messe était "mal produite" comme le pensait Thierry Ardisson, cet excellent publicitaire. Le folklore en était dépassé. On n'avait qu'à aller la célébrer chez la vieille dame malade qu'on n'allait jamais voir avant et qu'on ne visiterait pas non plus après. Il fallait passer à autre chose. La fraction du pain devait se pratiquer dans des petites cellules d'Eglise ou être remplacée par le "sacrement du frère" non pas virtuel, mais éventuel et idéal, un peu comme le migrant et le prêtre  africain fidei donum ou le réfugié syrien, tant qu'ils n'exportent pas leurs coutumes.


-Car pour ce qui était du frère virtuel ou de la liturgie qui se saisirait du numérique pour dépasser les frontières territoriales de la paroisse fermée et condamnée à ne pouvoir célébrer de liturgies "en présentiel" en période de confinement sec, on n'en voulait pas, c'était artificiel. Du moins notre moine n'en voulut-il pas jusqu'à ce qu'il s'aperçût qu'il avait fondé sa paroisse personnelle à son corps défendant, qu'il irait cultiver dans son jardin d'Auvergne en accord avec son Père abbé qui avait dû lui donner un discret coup de pied au derrière. Mais tant que notre normalien n'aurait pas tiré personnellement les conséquences de ce qui se passait autour de lui, les fidèles ne devaient pas compter sur la consolation sacramentelle par les moyens virtuels, le numérique n'était pas un support capable d'étendre le mémorial du Christ dans l'espace et dans le temps, et ceux qui diraient le contraire n'étaient que des enfants gâtés et capricieux.


- Sur le principe, FCT était disposé à  respecter ceux qui avaient la foi du charbonnier, à condition qu'ils ne la ramènent pas, qu'ils ne présentent pas un recours devant le Conseil d'Etat, qu'ils restent dans la posture passive qui leur avait toujours convenu, et qui consistait à répondre "Amen" au prêtre dans le cadre de la messe dialoguée, en se ralliant à l'Etat et en considérant que Dieu a parlé quand l'Etat a parlé. Or en général, ceux qui répondent "Amen" aux messes basses la ramènent beaucoup, à tort ou à raison, devant l'Etat laïque. Les catholiques devraient être les seuls à ne pas faire du lobbying selon FCT.


-Puisque les abuseurs nous y poussent, parlons sexe! J'ai aimé la lettre de FCT sur le sujet, mais que m'en reste-t-il? Qu'il fallait approfondir! Nous avons tous une sexualité, il ne faut pas la nier et "on ne peut pas la sublimer", la psychanalyse dit précisément le contraire. Mais faut-il aborder frontalement l'impossibilité pour un clerc d'être sexuellement inactif? FCT ne le pense pas et Marie-Jo Thiell est tout aussi réservée sur le sujet. La question est tabou. Il vaut mieux rester à la périphérie du sujet selon notre ancien moine et notre vierge consacrée spécialiste des abus sexuels en milieu clérical, et critiquer la mariologie, en tant que mettre l'accent sur la virginité de la Theotokos conduirait nécessairement à l'obsession sexuelle inversée de saint Paul qui ne se posait pas la question de la virginité de Marie, car elle était anachronique, et ce fut l'encratisme (essénien?) de l'apôtre des gentils qui a amené l'Eglise dans le déni de la sexualité qui lui fait commettre des abus sexuels ou édicter des lois morales impraticables. Ou il vaut mieux interpréter le péché originel come ouvrant la voie à la concupiscence pour dire que ce mythe (sic: un mythe est un archétype vivant), n'est pas compatible avec les sciences humaines. Alors que le péché originel est le revers de la communion des saints et est une manière d'"en finir avec le jugement de Dieu" qui a refusé que l'homme sépare le bien et le mal comme l'ivraie et le bon grain en mangeant de l'arbre de la connaissance des catégories  morales par excellence, morale dans laquelle Dieu voulut si peu entrer que, quand Il a envoyé Son Fils, Il a affranchi l'homme de la loi.


FCT est, une fois de plus, un "séducteur" à l'écriture charismatique au charme duquel on se mordra les doigts d'avoir cédé dans vingt ans, car enivré par son propre style qui ne va pas jusqu'à créer un langage nouveau, il n'aura pas su s'arrêter et aura créé -il a beau s'en défendre-, le phalanstère des derniers des mohicans de la secte des babyboomers contestataires des enfouis  confinant leur foi qui ne veulent pas être personnellement confinés... 

vendredi 14 mai 2021

Macron, tel un soldat perdu

Ce qu'a fait Macron au cours de cette seconde semaine législative serait ridicule si ce n'était pas si grave. On dirait qu'il fonctionne en mode "De Gaulle soldat perdu".


Le moins qu'on puisse dire est que De Gaulle n'aimait pas les soldats perdus, au point de leur refuser sa grâce présidentielle, qu'ils aient voulu le dégauller ou non.


Et puis il y eut 1968. "Les Français sont lassés de vous", lui dit Sosthène, son propre fils, l'amiral De Gaulle, d'après son propre récit. J'imagine que le père arrogant lui a répondu: "Qu'en sais-tu, cher garçon?" (Ferais-tu une crise d'adolescence attardée?)" 


De Gaulle qui n'écoutait personne n'écouta pas son fils. La crise le cueillit en pleine impréparation et quand il fut en panique, il alla voir Massu.


Macron fit semblant de fêter 68 à l'Assemblée nationale sous l'égide de Rugy et son futur Homard-m'a-tuer.Mais tout en le fêtant, il commençait de réprimer les Gilets jaunes avec une violence inaccoutumée.


Puis il s'improvisa "chef de guerre". Il fallait absolument ne pas voter pour son adversaire xénophobe pour lui laisser faire son escalade anté Troisième guerre mondiale. Et ça a tellement bien marché que quand bien même Mélenchon (ou un thuriféraire de Nupes ou de Lfi "élu" premier ministre à sa place pour incompatibilité d'humeur avec le président) accéderait à ces hautes fonctions exécutives, il ne pourrait pas faire cesser cette escalade de guerre mondiale: il n'aurait pas la main, le président est chef des armées. Il fallait pratiquer un vote alternatif, toutes les guerres sont nées d'une escalade, mais  on a oublié. Et dans notre amnésie de mémoire immédiate, on a oublié que "le vieux Joe" avait menacé que les US allaient reprendre leur leadership sur l'ordre du monde, exactement comme Bil Clinton l'avait dit avant lui.  L'"en-même-tempsiste" qui nous sert de président anormal, avait eu beau jeu de déclarer l'Otan "en état de mort cérébrale" quand Trump ne voulut plus raquer: "Make the planete great again". Notre "génie des carpettes" se soumit au "Vieux Joe" (Robinette Bidon, le robinet est bidon, vive l'onomastique). Notre Fidel du plan détaillé corrigé par Brigitte et de la longueur des discours à l'exaltation insurmontable n'abondonna pas une rhétorique relativement pacifiste. entre la peste et le choléra, j'ai choisi la peste il fallait le choisir pour "avoir la paix", cette ambition aventureuse comme celle, pour une girouette, de ne pas être "dans le vent".


Cette semaine, notre génie des carpettes a fait plusieurs folies saluées comme issues de son génie irremplaçable:


-Il est parti en Roumanie (et même en Moldavie), comme De Gaulle en 68, désertant le champ de bataille social et national, pour la seconde fois de sa carrière de fuyard. Mais "avant de partir", il faudra bien" se souvenir que celui qui ne veut pas jouer les "Pères Noël" contre le créateur de "l'argent magique" que serait Mélenchon a dit qu'il ne fallait surtout pas voter "contre la République, c'est moi" (au nom d'une autre "République, non c'est moi" comme on dit à la récré). Il ne fallait pas se réconcilier avec la vraie gauche qui attendait depuis près de quarante ans de retrouver la vie à la faveur d'un congrès d'Epinay à l'envers. C'et le dernier coup de génie politique de Mélenchon qui, en ne se présentant pas aux législatives, perd non seulement toute probabilité d'être "élu" premier ministre, mais prépare la relève, sa relève. Sous peine, ajoute Amélie de Montchalin, que ce pays soit livré à "l'anarchie" et à "l'antisémiitisme" si on élit les adversaires d'"Ensemble" (c'est le retour des chars russes de Giscard et affidés), elle-même (la belle Amélie, agricultrice et hobereaude) ayant refusé au personnel des Ehpad avant le Covid que leurs revendications d'avoir un peu plus de temps pour laver leurs malades soient satisfaites, et surtout la dame s'affronte à un député, Jérôme Guedj, extrêmement ouvert, qui est peu soupçonnable d'antisémitisme puisque lui-même est juif, et qui à  titre privé a fait la bringue avec Jean-Luc Mélenchon et Edouard Philippe durant son stage d'énarque et du fait de ses amitiés dans le personnel parlementaire.


Macron nous fait trois mauvais coups en s'envolant pour l'Ukraine sous prétexte d'une visite dont il faudrait prouver l'urgence pour des soldats de l'an 2 campant je ne sais plus où et qui servait de faire-valoir à ce voyage impossible à différer en temps législatif.


-D'abord il nous refait le coup du "bon choix" à la Giscard sur le mode "C'est moi, moi et la fin du mois, moi, ou la fin du monde.Moi ou la gauche anarchiste"


-Et puis il part comme le "soldat perdu" De Gaulle paniqué en 68. Mais   Macron, qui lui aussi a vu sa tête au bout d'une pique, sait bien qu'en l'occurrence il n'a rien à craindre, lui qui est courageux, mais non pas téméraire.


-Macron, en allant voir Zelinsky, va visiter son double, le même membre de la société du spectacle où "le vrai est un moment du faux". Il va voir Zelensky, un président tellement tenaillé par l'urgence du malheur  de son pays que l'urgent est de faire le show.  Jouer son propre rôle dans la série "Serviteur du peuple" (ou "le Cercle des poètes disparus?".  Zelensky est tellement mobile qu'il Demande desarmes après avoir été pacifiste et s'être fait élire sur ce pacifisme contre ses adversaires russophobes. 


Zelensky est un homme du Spectacle. A preuve (mais comment le sait-il? Réservons-nous), le bien informé et satirique Pierre-Yves Rougeyron  le qualifie de même "homo cocaïnofestivus" que notre poupon Macron. (Bien sûr, je ne crois pas à ces rumeurs, c'est pourquoi je les colporte.)



La Russie, alliée de la France pendant tout le XXème siècle, est notre ennemie désignée et il est urgent que l'Ukraine entre dans l'Europe, entre dans cette communauté déclinante de l'Europe occidentale en tant que peuple mal ou pas du tout occidentalisé. 


La Turquie attend la validation de sa candidature depuis 1964. Pour l'Ukraine, ça devrait passer en urgence. 


La Communauté européenne, puis l'Union européenne, s'étaient fondées pour promouvoir "la paix perpétuelle" chère à cet utopiste de Kant dont s'inspiraient Jacques Delors, Robert Schumann et dans une moindre mesure Jean Monnet, le financier. 


La nouvelle Union européenne se fonde  à la faveur de la guerre et non pas contre l'Otan, mais appuyée sur elle. L'union européenne préfère l'Otan à l'Europe de la défense, comme il faut croire que l'Otan est l'armée de l'Onu.


Du temps de maastricht, traité pour lequel j'ai voté, on nous laissait entendre que la Russie intégrerait l'Union européenne. En fin de compte, ce sera l'Ukraine.


La dernière fois que mon frère Gilles vint me voir (c'était au temps où nous étions amis, mais nous le redeviendrons peut-être, l'avenir n'est pas écrit), je lui disais dans une espèce d'implosion mentale que j'étais absolument ravi que l'Alsace appartînt à la France vu que j'étais à peu près aussi antigermanique que mon père, ma grand-mère, Jean-Luc Mélenchon ou mon arrière-grand-père, mais que je savais très bien qu'il tenait à un hasard de l'histoire que je sois devenu Français. Mon frère, qui avait analysé avec beaucoup de pertinence les raisons de Poutine, me répliqua qu'il fallait laisser faire la même expérience au peuple ukrainien. Je n'y vois pas d'inconvénient, mais je suis aux premières loges pour observer cette expérience et je prie que l'on m'en croie. 


D'abord je n'arrive pas à comprendre comment on peut nous vendre un peuple résistant alors qu'un quart de la population de ce pays en guerre a fui son le terrain  d'enjeu. Pour aller où? Pour espérer quoi? Ma réponse est que le plombier ukrainien va remplacer le plombier polonais et contribuer à appauvrir les classes moyennes rendues indigentes ou faillies par la Covid et par la politique qui y fut inexplicablement attachée. Je n'imagine pas que tout un peuple ait eu l'idée d'une exode très loin de son pays pour ne plus jamais le revoir ou le reconstruire. J'imagine un complot. 


Les Ukrainiens appartiennent aussi à ceux qui forment les mafias très dangereuses des pays de l'Est (et j'ai été le témoin indirect de l'engagement très profond de #JéromeGuedj contre ces mafias. Témoin (très soft) en est aussi l'histoire des mères porteuses ukrainiennes contre lesquelles on n'allait tout de même pas instruire un procès en trafic d'enfants, puisqu'elles venaient d'un pays qui avait beaucoup souffert.


Enfin et pour revenir à ma toute petite expérience ou mon "misérable tas de secrets" personnel), le "timing" était extraordinaire où on me fit entendre qu'on voulait me mettre dehors. Mon immeuble, en plein centre-ville de Mulhouse, a été vide pendant cinq ans. L'Etat le réquisitionne pour y faire arriver des Ukrainiens. mon bailleur social a essayé (et essaye encore, nous sommes dans une guerre des nerfs) de profiter de l'arriver de ces Ukrainiens pour me grand-remplacer  en m'ayant d'abord menti sur la nécessité légale que je déserte le terrain, et maintenant en ne me procurant pas, parce que, m'étant renseigné, je refuse de le déserter,  les papiers qui me permettraient de toucher  mon allocation logements.


Il ne faut jamais faire de généralités. Mais l'expérience faite par les gens qui vivent avec les réfugiés ukrainiens au jour le jour n'est pas très favorable. Elle permet de dire à ceux qui la vivent, en désespoir d'être crus, que ces Ukrainiens ne sont pas propres. Mon aide e vie a vu un Ukrainien torse nu en pleine salle des machines à laver le linge et le voit régulièrement arpenter les couloirs dans cet accoutrement conforme à la conception  de ce qu'il faut porter au temps chaud en Ukraine. une taxi rencontré ce matin me demandait si, depuis que mon immeuble  était peuplé d'Ukrainiens, n'était pas en "bordel". "C'est que j'ai une amie qui a accueilli deux Ukrainiens qui vivaient chez elle comme à l'hôtel, se levaient à 11h, ne mettaient jamais la main à la pâte, avaient pris une chambre d'une des gamines  et  regardaient tout le monde de haut. Elle a fini par les virer." Moi, on veut me virer, et on est prêt d'y arriver: mon bailleur social ne renseigne pas la Caf sur les documents attestant que je paye mon loyer, ce qui me vaut de ne plus percevoir mon allocation logements depuis six mois, cependant qu'on paye tout à mes voisins ukrainiens, donc on m'entraîne à être  xénophobe. Et on n'en voit que le début: on nous parle de famine et de ne plus avoir de pétrole ou de gaz (à l'exception du gaz de chyste américain) parce qu'on excite l'ours russe...Analyse initialement postée sur le blog de Philippe Bilger, et qui commence par se révulser contre Michel Onfray a écrit au titulaire de "Justice au singulier" où je commentais qu'un homme est tout bon ou tout mauvais et que, plus il creusait De Gaulle, plus il le trouvait bon alors que plus il creusait Mitterrand, moins il voit quelque chose à sauver de l'homme ou de son bilan. Quant à moi, j'avoue être mû par un désir secret d'aimer davantage le président de mon enfance dans l'espoir que ça me réconcilie avec elle.


Plus le temps passe et plus Michel Onfray me déçoit, au point que je comprends BHL d'en être moins dégoûté que blasé, de moins regretter de l'avoir édité que de ne plus pouvoir le lire (cf. son dernier entretien donné à "L'Express", à mettre en parallèle, sinon relativiser par son dernier YouTube Live en partenariat avec sa revue "la Règle du jeu", sous le feu roulant des questions d'Alexis Lacroix et de deux autres interviewers auprès d'un public essentiellement "communautaire").

Un homme est nul en tout ou il est bon en tout, assène Onfray. Il disait déjà dans "Cosmos" qu'il n'y a pas de moyen terme entre les prédateurs et les proies. Onfray est d'accord avec Sainte-Beuve contre Proust, dont il n'aurait pas la subtilité de pénétrer dans les dédales phrastiques de la pensée plus complexe que celle d'un Emmanuel Macron ou d'un Paul Ricoeur: un écrivain ne vaut que ce que vaut sa vie. Il nous avait vendu la sienne comme celle du compagnon exclusif d'une femme exemplaire morte trop tôt. Sa mort le libère et voici que le récit change. Onfray devient bigame et sa première compagne exemplaire connaissait tout à fait l'existence de l'autre et n'en écumait pas de jalousie. Pourquoi alors s'est-il interdit de signaler Dorothée avant la mort de Marie-Claude ?

Onfray déteste Sartre, car il ne peut comprendre un philosophe et romancier ayant mené une vie si romanesque. Onfray admire Camus, qui est comme lui un manuelliste de la philosophie pour bacheliers. Onfray avoue une prolixité non maîtrisée dont le gourmandait son père et a un usage immodéré de l'énumération. Onfray est d'une gauche communaliste tout à fait ennemie du mercantilisme, mais celui qui décrit la Révolution française comme la grande "machine ressentimenteuse" fait payer rubis sur l'ongle l'accès à la moindre de ses prises de position.

L'Onfray-business marche très bien, merci pour lui. Onfray a commencé à gauche et vire à droite, dans un "Front populaire" revisité, le parcours est classique. Onfray se banalise en même temps qu'il se zemmourise. Il se dépopularise à mesure qu'il se médiatise. Et il essentialise. Camus et de Gaulle seraient des oies blanches et Sartre et Mitterrand des définitifs infréquentables, quel manichéisme triste et asséchant !

La mitterrandomania de mise à l'occasion de l'anniversaire du "grand homme" qui a rapetissé la France a bien failli me faire avaler la couleuvre présidentielle quand j'ai écouté le documentaire de Roland Cayrol et d'Anne Gaillard rediffusé dimanche dernier par LCP dans l'émission "Rembob'INA" de Patrick Cohen. Quand Jacques Chirac est mort, tout le monde faisait son panégyrique, y compris sur ce blog et je ne fus pas le dernier à écrire mon "tombeau de Chirac". On n'est plus que bienveillance pour une âme que l'on a comprise et l'on comprend tous les grands morts, ils sont en nous.

D'autre part, plus on approche d'un homme et moins on est disposé à le haïr, à refuser d'entrer dans ses raisons, à le mésestimer et même à le railler. J'ai failli estimer Mitterrand en regardant ce documentaire. Puis en en faisant cette recension rétrospective pour commenter ce billet de Philippe qui n'a rien d'un réquisitoire, il m'apparaît cette différence avec Giscard qu'on donnait pour un aristocrate méprisant: Giscard voulait sincèrement s'approcher du peuple; Mitterrand n'en avait que faire. Il s'excusait d'une distance qui ne voulait pas s'exhiber. Le motif est très noble pour cacher ce que Roland Cayrol qualifiait d'attitude impériale.

Mitterrand ne consultait jamais son cabinet. Il n'aimait pas la réunionnite ce qui était tout à son honneur. Mais il revendiquait un exercice solitaire du pouvoir après avoir vilipendé l'autocratie gaulliste. Mitterrand devait camper dans la peau d'un empereur romain. Giscard n'aimait Louis XV qu'à cause de ce qu'en disait Paul Del Perugia: que ce roi qui avait des maîtresses avait des scrupules pour aller communier.

Anne-Aymone voulait que Giscard fasse son examen de conscience. Mitterrand ne semble pas s'en être donné la peine, plus adonné à son courrier du coeur qu'a lu notre hôte qui l'a commenté en esthète, ou à recevoir le cardinal Lustiger qui entrait à l'Elysée par une porte dérobée qu'à s'interroger, autant qu'on puisse en juger, sur le salut de son âme au-delà d'une "messe possible" et de la croyance aux "forces de l'esprit" affichée dans un de ses derniers discours présidentiels où il nous avertissait qu'il resterait toujours avec nous, qu'on se le dise, comme Chirac protestait qu'il nous avait beaucoup aimés, ce qui était aussi possible que la messe de funérailles de Mitterrand que l'on dut dédoubler tant il avait de multiples vies.

Mitterrand et de Gaulle ont plus qu'autre varié comme au "temps de sa jeunesse", François Villon "a plus qu'autre galé", clin d'oeil à Galouzeau de Villepin. Paul-Marie Coûteaux a saisi une différence qui délimite la manière dont l'ambitieux général et l'ambitieux pensionnaire du 104 de la rue de Vaugirard se sont fait respectivement une certaine idée de la France. De Gaulle recherchait la France invisible là où Mitterrand aimait "la France physique". Mitterrand m'a toujours fait beaucoup moins l'effet d'un Florentin que d'un faux prêtre. Il parlait curé, y compris quand il annonça son "référendum sur le référendum" pour sortir par le haut de la guerre scolaire qu'il avait ranimée pour faire plaisir à Alain Savary.

Ce grand lecteur d'atlas, qui ne m'a jamais étonné par une culture étincelante (mais je n'ai jamais discuté en tête-à-tête avec lui), et qui lisait les cartes de géographie physique comme j'entends la musique, mentalement, n'en a pas moins américanisé la France, et c'est sans doute le plus vif reproche que je lui ferai.

Je pardonne tous ses atermoiements. Je crois qu'il a sincèrement voulu faire une "Europe puissance" à Maastricht avec Helmut Kohl, mais je ne lui pardonne pas, politiquement parlant s'entend car on doit tout pardonner aux hommes, d'avoir tellement aimé Reagan et été un téléspectateur de "Dallas" et de "Dynastie" qu'il a entraîné la France dans le tropisme atlantiste, libéral et belliciste où elle s'est banalisée et dont elle n'arrive pas à revenir, au point que ses héritiers, non pas Lionel Jospin qui revendiquait un droit d'inventaire, mais François Hollande et Emmanuel Macron, sont de purs néoconservateurs qui vont jusqu'à interdire les manifestations en soutien des Palestiniens, rognant nos libertés dans une indifférence qui fait frémir.

François Mitterrand, avec le tournant de la rigueur qui fut le passage de l'utopie au réformisme, prépara le parti socialiste à migrer en parti sociétaliste tendance Terra Nova, qui transforme la lutte des classes en lutte des minorités, valorisé en démocratie, ce régime de la majorité.

Renaud l'admirait parce qu'il caressait les arbres. Il faisait mieux, il plantait des châtaigniers à Latche. Mais quel arbre politique a planté ce président qui présidentialiste préféra changer d'avis comme de chemise une fois qu'il fut en mesure de porter les habits présidentiels ?

Mitterrand fut peut-être le dernier président à arborer haut le panache français, mais il a abîmé la France. Ses malheurs ont commencé avec lui et c'est à partir de sa présidence qu'on parla des "économiquement faibles" ou des "nouveaux pauvres", notait Christiane Collange dans une chronique de "France Culture" que j'ai gardée en mémoire, à quoi tiennent les souvenirs ? Benoît Collombat prétend que nos dirigeants ont "choisi le chômage". Mitterrand regrettait de n'avoir pu l'endiguer, puis se consola: "On a tout essayé." La division nationale et la précarité se sont accrues avec le socialisme.

mercredi 12 mai 2021

Sur les quarterons de généraux en retraite

<p>  1."A la santé de con le capitaine et de Con le commandant." Tel fut le toast que porta Philippe d'Orléans, qui n'était pas encore régent et que l'on n'appelait que le duc de Chartres, à l'issue de la dernière bataille où il servit pendant la guerre de succession d'Espagne sous les ordres de je ne sais plus quel maréchal. Preuve que l'hostilité entre les militaires et le pouvoir politique date de longtemps. Le duc d'Orléans avait "une pointe de vin" quand il se laissa aller à cette exclamation. Mais cela lui valut la disgrâce à la demande de Madame de Maintenon qui se sentit visée sous le sobriquet de "commandant". L'histoire est narrée par le duc de Saint-Simon dans ses célèbres Mémoires. <p>


"Il ne faut pas laisser les intellectuels jouer avec des allumettes" et "la guerre est une chose trop sérieuse pour la confier à des militaires". Les politiques manquent tellement de sérieux qu'il doit être d'intérêt public de les laisser jouer avec cette poudrière. <p>


Vous vous souvenez de Trump taquinant "leatle Rocket man" avec son "bouton" qui était plus grand que le sien? En France, quand quelqu'un dit qu'il est boutonneux, on dit qu'il est pubère. Trump devait être prépubère alors. <p>


    2. "Un quarteron de généraux en retraite", souffla de Gaulle pour qualifier le putsch d'Alger. Il oubliait que lui-même était un général en retraite le jour où il revint aux affaires en s'appuyant (pour son "coup d'Etat permanent" -que je n'arrive pas à trouver en version numérique-)? sur Massu et sur une fourchette de militaires, Massu qu'il alla rechercher en Allemagne quand il craignit pour son pouvoir en mai 68, à moins qu'il ne fût allé se faire consoler par lui par temps de déprime. La belle carrière de fuyard de ce "général autrement téméraire que Giraud", écrivait son fils Philippe, grand home et grand mythologue qui, après une belle Grande Guerre où il "se fit ramasser à Douaumont" (ça arrivait aux plus braves!), commença par fuir en Angleterre pour s'achever par la fuite en Allemagne avec femme, enfants, armes et bagages, chez Massu le présumé tortionnaire. <p>


    3. Villiers n'a pas d'honneur. "Je suis votre chef", fanfaronna notre leader minimo à l'endroit de l'ancien chef d'état-major de l'armée qui n'était autre que le frère du fondateur du Puy du fou. Qu'à cela ne tienne, cela n'empêcha pas celui-ci de se targuer d'un lien amical avec le président, tissé à la Rotonde où, dans une première version de la rencontre selon l'énarque saltimbanque, le vicomte aurait abordé le couple Macron et dans une seconde version, le couple Macron serait allé le chercher pour qu'il lui prodigue ses conseils de Vendéen pour bien gouverner la France. Philippe de Villiers a feint de croire en Macron, qui incarnait tout  ce qu'il dénonçait dans "Le moment est venu de dire ce que j'ai vu". A l'approche de l'élection prochaine, il se dit que ça ne va pas payer. Alors il prétend balancer ce que lui et le couple Macron sont censés s'être dits pendant un dîner élyséen où Macron aurait été au bord de l'overdose, sous-entend-il en évoquant les yeux encore plus "hallucinés" que d'habitude du président qui est à deux doigts de fausser compagnie au vicomte qui le harangue, sous les yeux stupéfaits de Brigitte qui n'apprécie pas ce manque d'éducation. <p>


Le manque de délicatesse de Villiers répandant ses confidences discrédite celle que je n'ai jamais crue et où il prétendait que Chirac lui aurait dit que la France aurait des racines autant musulmanes que chrétiennes. Chirac n'était pas assez bête pour dire une telle énormité, ni Sarkozy pour se vanter de n'avoir aucune goutte de sang français dans les veines. Il faut arrêter de croire Villiers le faussaire et le fossoyeur, fossoyeur de son camp, la "droite nationale", comme Dupont-Aignan qui est son continuateur et qui remplit la même fonction. <p>


    4. "Faits et documents" a fait un sort au général de Villiers, le frère de l'autre. Il était très otanesque et très en vue dans les cercles dits mondialistes. Un colonel de mes amis chez qui je passais des vacances quand le général de Villiers démissionna avec pertes et fracas en excitant la bourgeoisie conservatrice m'a dit: "Je n'accorde aucun crédit aux rodomontades de ce biffin. Ces gens-là ont toujours eu la même attitude. Ils ont reçu une excellente instruction, ils ont fait les écoles. Du coup ils se croient des stratèges, mais ils ne sont pas plus futés que des énarques." Tel aîné, tel puiné. <p>


Et on veut faire du petit dernier un président de la République? De lui ou de Zemmour? C'est du pareil au même. Je suis comme Manuel Valls: "je n'aime pas la France d'Eric Zemmour ou d'Assa Traoré", mais je n'aime pas non plus la France de Manuel Valls. <p>


    5. Les soldats de la Grande Muette s'entendent dire en quelque sorte: "Vous donnez votre vie et vous fermez votre gueule." <p>


    6. Je respecte "Valeurs actuelles" tant qu'ils font des enquêtes, mais certainement pas quand ils publient la tribune, après celle d'un militaire à la retraite accumulant les signatures à sa lettre ouverte, de généraux d'active anonymes dont rien ne dit qu'ils l'ont écrite. Geoffroy Lejeune avait prévenu: "Puisque le feuilleton mettant en scène Danièle Obono en bonobo ne vous a pas plu, nous ferons pire." Il a tenu parole. Maintenant VA est un journal d'extrême droite sans la qualité satirique de l'ancien "Minute" de feu Serge de Beketch. C'est un journal sans opinion qui fait des sales coups. <p>


    7. Jean-Pierre FAbre Bernadac n'est pas un général, mais un capitaine de gendarmerie ancien élève de sciences po et qui avait depuis toujours des velléités d'écrire. Il a quitté l'armée en 1988 si je suis bien informé. Il n'écrit ni très bien ni très clair. Quelqu'un qui est capable d'employer l'expression "au final" ne me paraît pas très crédible. Il ne faut pas qu'il joue les victimes quand on l'accuse de menacer d'un coup d'Etat militaire à la fin de sa lettre ouverte. Il manie le registre de l'ambiguïté dont il paraît qu'on ne sort qu'à son détriment. Emmanuel Macron a parfaitement raison de ne pas le recevoir. Quand on veut faire un coup d'Etat, on prend ses risques, mais on ne signe pas une mauvaise bafouille. N'est pas De Gaulle ou Boulanger qui veut. <p>