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lundi 8 août 2011

Engendré, non pas créé

Lorsque, dans la lettre à Denys, évêque d'alexandrie, son interlocuteur des débuts de l'ère chrétienne veut défendre la génération du fils de Dieu par opposition à la Création de l'homme, il commence par évoquer "une génération adaptée et appropriée" pour expliquer le:
"Engendré, non pas créé, consubstantiel au Père".


Ce terme "engendré" est ambiguë, du moins a toujours échappé à ma compréhension, car il tend à faire du christ, certes l'Unique Manifestation du seul souverain Principe, mais une Manifestation quand même de l''Un; ou si l'on aime mieux, un éon unique, mais quand même un éon.


Est-ce que l'esprit-saint, à l'oeuvre sur les eaux pendant qu'a lieu la création du monde et tour à tour "vivificantem" et principe d'animation insufflé de la bouche de dieu Lui-même à l'homme, permet de ne pas dissocier le principe de sa manifestation et de l'oeuvre qu'ils font ensemble au travers de la création des cieux et de la terre?


Certes oui. Mais demeure l'ambiguïté attachée à ce terme de "génération", ambiguïté accrue par l'usage de notre langue, qui, soit donne à la génération un sens temporel (nullement en cause ici), soit parle de génération spontanée, ce qu'on voudrait bien croire, s'agissant d'une sorte de Nécessité du fils en regard de la contingence de la création, l'homme compris, seul être créé pour lui-même, nous est-il affirmé.


Si l'on voulait traduire quelque chose de cette notion ineffable en utilisant la polysémie du terme de "génération" dans notre langue, peut-être pourrait-on dire que le fils, Nécessaire à dieu, est de génération à la fois simultanée et spontanée; tandis que le monde et, dans ce monde, l'homme, contingents, sont de création volontaire de dieu, voulue par le Père, ordonnée par le fils et tour à tour vivifiée ou animée par l'esprit.


Mais à supposer que cette formulation convienne un tant soit peu, comment comprendre la distinction entre génération et création, hors d'un contexte gnostique de manifestation-émanation ?


Préfère-t-on parler de Génération par amour? Cette manière de s'exprimer est tout aussi anthropomorphique que les deux précédentes.

Car enfin, c'est dans l'homme que la génération par amour est supposée réfléchir l'Image de dieu.


Mais l'amour, dont on voudrait qu'il conditionne la génération et que l'on associe par conséquent à celle-ci, n'en est qu'un complément humain purement accidentel, théoriquement indépendant du phénomène encore plus que la succession dans le temps de l'engendré à ce dont il procède.


D'autre part et surtout, si le propre de la Génération du Christ était l'amour, qu'en serait-il de la création? Le Christ seul aurait été engendré par amour; et nous, pour quel motif aurions-nous été créés?


On me répondra peut-être que Seul, le Christ a donné l'amour en retour ; nous, non. Cela fait certes une différence, mais l'amour se donne et ne se rend pas. Alors? Je crois qu'il nous faut encore avancer dans la méditation de ce Mystère,

"Parricide théologal ou déicide"

(Expression forgée par Peb sur le forum catholique)

Parler de "parricide théologal ou déicide", c'et mettre l'accent sur le fait qu'à la fin des fins, c'est le Père en Son Fils Que l'homme visait, c'est le Père que l'homme voulait tuer, cette volonté n'a cessé de se prolonger dans l'histoire, on peut dire qu'elle a atteint symboliquement son but dans les philosophies de la mort de Dieu et dans l'exhortation à "tuer le père" pour atteindre la maturité de son "moi psychique", la paternité humaine étant le reflet de la paternité divine ; et c'est en S'impliquant dans ce souhait de l'homme qu'Il Meurt qu'à la fois Dieu a Participé au Sacrifice de Son Fils, et n'a pas souhaité que celui-ci s'accomplisse, mais a pris acte de ce péché contre Son Insigne dignité et Nécessité pour à la fois donner à l'homme ce qu'il demandait et le sauver en l'exhauçant dans la plus blasphématoire de ses prières.


Pour dire par quelles étapes me semble avoir été intellectuellement consommée la Passion de Dieu en Son Fils, je crois qu'elle a commencé par la Passion physique du Christ Qui nous a obtenu la Rédemption par ce sacrifice bien réel; qu'elle s'est prolongée par les deux modalités du meurtre du Père que j'évoquais dans le paragraphe précédent; qu'elle s'achève enfin dans la posture du constat de décès du langage qu'ont fait les structuralistes qui ont en même temps souhaité cette "mort du langage", voulant attenter par là à "la Fonction Verbale" du Christ, Qui est le pendant de Sa nature divine, la Nature humaine du Christ ayant déjà été clouée sur le bois.


Ils ont bien réellement attenté à la Fonction Verbale, et c'est en cela que la Nature divine est impliquée dans la Passion sans être bien sûr anéantie par la mort de l'Homme-dieu, non seulement parce que le christ Est Ressuscité, mais parce que dieu Est Immortel; cet attentat s'est manifesté en réduisant les mots à des signes, en pratiquant l'ellipse du verbe (et de la syntaxe, c'est-à-dire de l'ordonnancement du monde) à travers la presque totalité de la poésie contemporaine.


Et ces exécuteurs du Langage ont parfaitement perçu, que la "mort du langage" devait aboutir à "la mort de l'homme", la substitution du paradigme de "la terre" à sauver étant sans doute un avatar du constat de décès de l'homme, qu'ils croient avoir dressé et provoqué.


Toutes les générations (sic) se sont fabriquées leurs petites "apocalypses portatives" qu'ils voudraient indépendantes de la véritable Révélation de la Création, passée au creuset de Dieu comme l'or à l'épreuve du feu. Mais il faut reconnaître que notre génération n'a pas eu son pareil pour pousser si loin la sienne qu'elle en a, non seulement forgé intellectuellement une conception systématique, mais aussi scientifiquement obtenu les moyens de détruire par elle-même ce que Dieu avait créé, et encore de bouleverser les règles de la génération animale et humaine (insémination artificielle, bébés-éprouvettes, congélation des embryons, hommes-chimères, etc.

jeudi 4 août 2011

La primauté de Pierre

Dans l'evangile de ce jour (donné pour la forme ordinaire du rite latin), nous est rapportée l'institution de la primauté de Pierre et du pouvoir des clefs, donnée parce que Pierre, inspiré par le Saint-Esprit, est le premier à avoir reconnu l'Identité de Jésus, non seulement Christ et Messie, mais fils de dieu. Le christ semble ému de reconnaissance parce qu'Il a été Reconnu. La remise de l'eglise entre les mains de Pierre semble émaner humainement, en-deçà du Plan de dieu, d'un mouvement de reconnaissance, et l'on pourrait même aller jusqu'à dire d'un mouvement de reconnaissance mutuelle.


Aussitôt, voici Jésus qui se risque à donner à Ses disciples plus de détails sur ce que suppose la suite de Sa mission: la crucifixion et la résurrection. Comme on le sait, Pierre, pénétré de la toute nouvelle aura qu'il croit avoir acquise auprès du Seigneur en tant que chef de Son eglise, se met à protester vivement et à Lui faire de vifs reproches. Le christ l'éconduit vertement:
"Passe derrière moi, satan (vade retro satanas). Tes pensées ne sont pas celles de dieu, mais celles des hommes."


A ce stade, cet épisode est révélateur de ce qui semble devoir être une tension permanente dans l'histoire de l'eglise: le souverain pontife est dépositaire de l'autorité légitime; il est le gardien de la foi, mais son entendement défaille à saisir l'intégralité du dépôt sacré qu'il a entre ses pauvres mains d'homme, pour ne pas dire qu'il perd la foi, comme la Sainte Vierge à la salette en aurait fait l'abrupte prophétie:

"rome perdra la foi."

Ce disant, elle ne faisait que décrire ce qui s'était toujours passé: le gardien de la foi ne comprend pas toujours immédiatement par où passent les Voies de dieu, au point qu'on est obligé dans l'Eglise de distinguer le prêtre du prophète.


Si l'on entend par prophète celui qui reçoit des révélations privées de dieu (rarement), plus fréquemment du christ ou de la vierge, celui qui, paradoxalement, n'oblige pas la foi puisque la révélation est close, on s'aperçoit que ce prophète se pose assez souvent en opposition aux prêtres. Du moins les femmes prophètes (puisque le don de prophétie semble être devenu un charisme féminin, ce qui règle ipso facto, même si c'est un peu hâtivement, la répartition des sexes dans les charismes de l'eglise) disent-elles avoir à reprendre les prêtres de la part du christ, afin qu'ils deviennent plus saints.


Une fois remarqué que le gardien de la foi ne comprend pas toujours les voies de dieu, on n'en a pas fini avec le Mystère. Voici ce qui me semble être la fine pointe de celui-ci : c'est que le souverain pontife qui, dix-neuf siècles plus tard, sera déclaré infaillible, c'est que Saint-Pierre en personne s'illustre, lors de sa comparution devant le Sanhédrin, par ce célèbre adage qui pourrait passer, sinon pour un aveu de faillibilité, du moins pour une incitation à la désobéissance, disant:
"Il vaut mieux obéir à dieu plutôt qu'aux hommes" (Actes 5-29), comme si celui qui était réputé ne pouvoir faillir en ses déclarations dogmatiques ou en ses recommandations morales n'allait pas jusqu'à inciter à relativiser cette croyance, mais prévenait le "sensus fidei" qu'il l'emporterait toujours sur lui si jamais il le trouvait en état d'errer gravement. Certes, c'est assisté de l'esprit-saint que le souverain pontife exerce son vicariat du christ. Mais c'est aussi sous la motion de l'esprit-saint que saint-Pierre a fait cette déclaration devant le sanhédrin, dans l'une de ces situations où le christ en Personne avait prévenu ses martyres, Ses témoins, de n'avoir pas à se préoccuper de leur défense, puisque l'esprit-saint leur ferait trouver le langage adéquat pour y pourvoir.


Comment conjuguer tous ces mystères? Comment en faire une lecture catholique? En quoi continuent-ils de jouer de paradoxe pour notre temps? En quoi aussi ne les tirons-nous pas trop à nous si nous en tirons argument dans nos combats? En quoi cette tension entre la faillibilité apparente du pape et la déclaration de son infaillibilité d'une part, mais aussi la contradiction entre la dévolution du rôle de gardien de la foi à quelqu'un qui ne comprend pas toujours immédiatement quelles sont les voies de Dieu, ne contribuent-elles pas, voire ne sont-elles pas les garanties positives , du fait qu'elles prennent en compte les errances humaines, que l'eglise a bien les Promesses de la vie éternelle? Autant de questions qui me semblent intéressantes à ouvrir!

mardi 2 août 2011

La confessionalisation

(Message publié sur le forum catholique en réponse au professeur Luc Perrin).


Cher Luc Perrin,


J'ai conscience, par ce message, de ne pas complètement répondre au vôtre, ce dont je ne ferais que m'excuser si je n'avais aussi l'ambition d'en expliquer l'arrière-plan à travers un préalable qui n'est pas de moi, mais qui a été proposé hier soir, sur "radio courtoisie", par M. l'abbé de tanoüarn, que j'ai trouvé lumineux, et que je vais essayer de vous restituer de mon mieux, en l'assortissant de quelques considérations personnelles.


L'abbé de Tanoüarn expliquait que le contexte de la condamnation de l'action française s'inscrivait dans une volonté du pape Pi XI, à travers l'action catholique, de confessionaliser l'ensemble de la vie des catholiques. Cette confessionalisation, allait-il jusqu'à dire, a rétréci "l'horizon spirituel" de sorte que, là où les catéchismes diocésins eux-mêmes répondaient avant Pi XI:
"Je suis chrétien" à la question:
"De quelle religion êtes-vous?"
après Pi Xi, ils répondaient:
"Je suis catholique."


Ici, je reprends les rennes de l'analyse et vous aurez donc tout le loisir d'en contester la pertinence.


Se reconnaître catholique avant de se reconnaître chrétien, c'est faire valoir sa propre identité culturelle ou spirituelle ou, si vous préférez, son milieu d'appartenance aux dépends ou avant le dieu Personnel Auquel on a donné sa foi, auquel on appartient: le verbe incarné, le christ, de Qui procède l'adjectif chrétien, quand celui de catholique insiste sur l'aspect universel du Corps institué par le divin Sauveur, bref, anticipe sur "le Christ cosmique". Je sais bien qu'il est facile de m'objecter l'interprétation de "Dominus Iesus" sur le "subsistit in", qui aboutit en pratique à une indivision entre le christianisme et l'Eglise catholique. Inutile de vous dire que je ne partage pas ce point de vue, mais ce désaccord étant subjectif, je n'en ferai pas ici matière à discussion par respect du refus du subjectivisme professé par la plupart des liseurs de ce forum. Je dirai simplement que ce recentrage de "dominus Iesus" peut être un effet éloigné de la confessionalisation amorcée par Pi XI.


En voilà un premier, en voici quelques autres:


-La confessionalisation a conduit l'Eglise qui a reçu le dernier concile à un certain éclésiocentrisme, tout comme elle a conduit ceux qui refusaient le concile vatican II à ce que j'appellerai du tradicentrisme.

-Pour donner un exemple flagrant d'éclésiocentrisme post-conciliaire, je vous citerai "les cahiers de l'école cathédrale" publiés par mgr d'Ornellas, encore évêque auxiliaire de Paris, à l'occasion de la rencontre "Paris toussaints 2003" (je me trompe peut-être d'une année). Il y était dit que l'eglise était le peuple des "bienheureux", le peuple des béatitudes, que nous étions le peuple des "pauvres de coeur", des "doux", des "artisans de paix", des "miséricordieux", sans que nous ayons rien à faire pour devenir ce que nous étions ontologiquement déjà. Du moins je n'ai vu nulle part, dans ce document, d'exhortation à pratiquer les béatitudes. La pratique en était facultative puisque nous les avions reçues par notre baptême.

-Quant au tradicentrisme qui est symétrique à l'éclésiocentrisme post-conciliaire, il n'est qu'à voir les préoccupations qui s'égrainent sur ce forum. Elles sont essentiellement d'ordre liturgique, elles sont souvent en opposition violente ou larvée avec certaines mauvaises pratiques (ou dénoncées comme telles) de l'épiscopat, elles sont parfois d'ordre politique, elles abordent souvent avec des points de vue intéressants des sujets théologiques, elles citent abondamment les docteurs de l'Eglise, le droit canon ou les encycliques papales, elles sont rarement dans la relecture fine, attentive et personnelle de la Parole de dieu.


Un autre effet de cette confessionalisation concerne l'anathème le plus grave que jettent les fidèles sur leurs frères d'une autre sensibilité catholique, d'autres herméneutiques, mais qui habitent pourtant la maison catholique. Cet anathème est:
"vous n'êtes pas catholique."
Il est jeté par des fidèles qui ne sont pas en droit d'excommunier un autre fidèle. Il est jeté par des personnes qui regrettent que l'eglise n'anathématise plus, mais que, depuis Vatican II, elle ait trouvé plus opportun de parler un langage plus conciliant. Opportunité réelle! Car à quoi servirait, sinon à l'en éloigner davantage, d'anathématiser un monde qui s'est éloigné de la simple compréhension du langage de l'eglise, pour ne rien dire de ses prescriptions morales? Qu'on le veuille ou non, "l'ouverture au monde" était une nécessité; si elle n'a pas réussi à l'eglise, c'est qu'en dépit de ses intentions, elle a continué de parler un langage alambiqué, moins sur le fond que sur la forme. Honnêtement, les encycliques ou les décrets du dernier concile, à l'exception peut-être de certains passages de "gaudium et spes", voire les prières eucharistiques de la messe ordinaire (dont je m'étonne, au passage, cher Luc Perrin, que vous prétendiez que seule, la première (dite canon romain) est prescrite par le concile), ne sont digérables que par des phraseurs tels que moi, amateurs de longues phrases qu'ils prennent pour de la littérature. Quand j'étais enfant, j'avais coutume de dire que j'aimais bien la messe parce qu'elle était très littéraire.


Un effet encore plus innatendu de cette confessionalisation, mentionné explicitement par l'abbé de tanoüarn (et sur lequel je ne doute pas que votre expertise ne soit précieuse) est que la plupart des évêques qui sont actuellement en fonction sont issus de l'action catholique, laquelle relevant moins de la spiritualité que d'un "agir" et d'une "praxis", est devenue de plus en plus subjectiviste à mesure que la sécularisation gagnait du terrain et que l'action catholique examinait moins le contenu de la foi qu'elle ne procédait à des "révisions de vie" ou à des "relectures" permanentes de la semaine écoulée, Conséquence de cette origine des mouvements d'action catholique de la plupart de nos évêques:

-ils n'ont pas perdu la foi, mais il n'est pas certain qu'ils la connaissent intégralement, si tant est que cela puisse être;

-ils sont conditionnés à croire dans la structure de leurs mouvements plus qu'à développer une compréhension claire des articles de foi;

-Partant, ils se noient dans un structuralisme pastoral qui enfonce les prêtres dans l'activisme et dans la réunionnite, sans gouverner leur diocèse autrement que d'une manière bureaucratique et qui ne consolide pas, ce qui me paraît le plus grave, les liens de la charité à l'intérieur de leurs diocèses, non seulement pour qu'il n'y ait pas un mur du silence entre les prêtres de différentes sensibilités catholiques qui y exercent un ministère, mais pour que les plus démunis ou les plus esseulés d'entre leurs fidèles (ou d'entre ceux qui vivent là où s'exerce leur juridiction épiscopale) ne soient pas seulement évoqués au moment de la prière universelle, mais qu'ils soient effectivement visités, accompagnés, soutenus par des conférences saint-vincent de Paul qui aient encore de vrais vestiaires (comme à saint-Nicolas du chardonnet), ou qui sachent à l'occasion orienter les SDF (ou les clochards) vers des hébergements d'urgence.


Philippe Prévost, qui était invité conjointement à l'abbé de tanoüarn dans cette émission, pour analyser la crise de l'eglise à travers le prisme de son dernier ouvrage:
"L'eglise et le ralliement", dont j'avais lu une partie de la première édition, a ajouté cette remarque qui me paraît pleine de bon sens et que je ne suis capable que de reformuler de mémoire:


"Comme l'avait compris Napoléon bonaparte, tant que le pape était en possession de ses Etats, il devait s'affronter à des problèmes temporels qui ne l'éloignaient pas des préoccupations naturelles. Une fois qu'il ne les a plus eus, la diplomatie vaticane s'est évaporée dans le surnaturel."


Je vois une autre conséquence à tirer de cette remarque:


Le catholicisme confessionaliste (différent du catholicisme confessant) a majoré le surnaturel tout en minorant le merveilleux, pour, sous prétexte de majorer le rôle de la "loi naturelle" confondue avec l'idéalisme de "l'ordre naturel", confondre la nature en l'opposant plus que jamais à la grâce... En l'opposant pour l'y soumettre. Mais, comme l'homme n'est jamais à un paradoxe près, ce mouvement de "retour à la nature" qui cachait mal une méfiance profonde pour le naturalisme, voire une dénaturalisation en bonne et due forme, s'est faite sous couvert de rationalisme. Non pas que le magistère ait appelé à pratiquer "une religion dans les limites de la simple raison"; mais il a estimé que la raison pouvait être confirmative de sa dogmatique alors que, si les dogmes sont surnaturels, la raison ne peut pas les confirmer.


Il est exact que les années 1970 ont paru exalter la conscience. Mais, à bien lire "veritatis splendor" par exemple, on s'aperçoit que ce n'était nullement pour en faire une instance de décision, mais seulement une instance de jugement de la conformité des actes moraux au bien révélé par la loi naturelle et le dépôt sacré de la Révélation.


En vous priant de m'excuser de vous avoir infligé ce pensum

J. weinzaepflen