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lundi 18 novembre 2019

L'inintelligence de Macron, complice de la banalisation du nazisme?

Non seulement Macron manque d'émotion, mais, comme le disait Malraux à propos du baron de Clapique, il manque de réalité. Il voudrait stupéfier, alors il recourt, au figuré comme au propre se murmure-t-il, à des stupéfiants et à des masques de mauvais acteur enseigné non au conservatoire, mais à la Providence d'Amiens, par une professeur prête à tomber sous le charme. Macron vit le drame de l'enfant qu'on a trop persuadé qu'il était un enfant prodige.

Car enfin cela a été dit et bien dit par presque tous les commentateurs (du billet de Philippe Bilger sur "Macron, trop intelligent pour être un grand président?"), la question n'est pas tant de s'inquiéter de l'intelligence d'un homme que de son genre d'intelligence.

Macron a de la mémoire, je doute plus de ses capacités d'analyse. Son verbe, sujet à bien des bourdes et approximations, est rien moins qu'étincelant. La preuve, c'est que n'arrivant pas à disposer ses mots et par suite à les trouver, il donne dans la mauvaise néologie, avec des verbes improbables comme "impuissanter" ou des adjectifs insoutenables comme "invectifs": les Français seraient trop invectifs à son endroit, se plaint-il.

La mémoire de Macron: pendant le Grand Monologue, il récitait à merveille tous ses cours de géographie. Son analyse déficiente: il empilait des récitations de leçons différentes, la leçon étant une lecture et la lecture une logique, pour dire qu'on allait tout faire à la fois encore plus qu'en même temps. Or on ne peut pas empiler des logiques qui s'annulent et s'opposent diamétralemment. On peut enfreindre le principe de non contradiction logique pour composer un paradoxe, c'est séduisant sur le plan intellectuel. Mais ce qui en résulte de l'infraction dans l'action est une incohérence, inévitable, mais déplaisante et souvent désastreuse sur le plan moral.

Qu'Est-ce qui devrait découler d'une bonne mémoire et d'une analyse adéquate? Une capacité d'adaptation, nous dit un commentateur, une "créativité" dans la solution, nous dit un autre. Macron ne fait preuve ni d'adaptabilité ni de créativité. Tout en injonctions paradoxales, Macron n'annonce un "nouveau monde" que pour perpétuer le monde ancien. Il ne veut pas se rendre compte qu'on a quitté le monde d'après-guerre et changé de monde pour, d'une certaine façon, revenir au monde ancien ou traditionnel des escalades conflictuelles toujours possibles du fait des relations diplomatiques bilatérales. Il ne s'en rend compte que lorsque ce changement s'effectue à ses dépens (cf. sa soudaine défiance vis-à-vis de l'OTAN et peut-être de l'Europe qui ne lui fait plus les yeux doux.) Or un président, un dirigeant, un gouvernant doit être une vigie (gouverner, c'est prévoir), dotée du ministère de la parole, qui sait expliquer en son temps l'aspect présentable des changements du monde. Macron n'est pas ce "pédagogue" pour "enfants démocratiques", clin d'œil à Lucile! Faute d'explication, il nous fait courir un grand danger.

Je n'hésite pas à le dire et cela me saute dans l'esprit et cette formule depuis ce soir: faute d'avouer que nous sommes sortis du monde d'après-guerre, nous sommes à nouveau menacés par la banalisation du nazisme. Nous devions nous convaincre de la "banalité du mal" sans banaliser le nazisme. "La religion de la shoah" à raison de trois films par semaine sur Hitler ou sur les camps, conjuguée à la non reconnaissance que la Shoah était messianiquement le Golgotha du monde configurée à la Passion du christ, et que Dieu avait certes quelque chose à dire après Auschwitz, risque d'avoir le même effet sur nous que 70 ans de communisme dont on sort tout soudain, sans que nul n'ait vu poindre et venir qu'on pouvait en sortir, que le communisme n'était pas irréversible. Je suis de ceux qui l'avaient vu venir, tellement que, l'année de mon bac, en 1990, j'avais voulu faire un voyage en russie avant que le communisme ne s'effondre. D'où la gravité que je mets dans cet avertissement de la banalisation du nazisme (je croispeser mes mots), qui n'a rien de commun avec le point Godwin ou la réductio ad Hitlerum, banalisation qui pourrait résulter du refus de reconnaître qu'on est sorti du monde d'après-guerre et qu'il faut s'y adapter.

Demande-t-on des preuves de la banalisation du nazisme? Soral, dont nul ne peut contester la pertinence de la rhétorique, et qui fait mouche, alors qu'on n'aurait pas souffert de l'écouter, même sous le manteau, il y a vingt ans. Ou encore les fréquentations de Marine Le Pen, actuellement jugées au tribunal, et qui appartiennent non à la fachosphère comme on le dit vainement dans les médias qui s'en désolent pour leurs recettes publicitaires, mais bien à la nazisphère, aux nostalgiques d'Hitler.

Cela n'a rien à voir avec Macron, pensez-vous? Si, car il n'avertit pas le peuple qui le sait qu'on est sorti du monde d'après-guerre. Il n'en tire pas les conséquences. Où l'on voit en outre que Macron, pour redescendre d'un degré dans la gravité, est frappé à la tête et n'a pas l'intelligence du cœur.

dimanche 17 novembre 2019

Macron est un grand enfant pas très intelligent

"Il [Emmanuel Macron] n'a pas une piètre opinion de lui-même, mais prend-il la France au sérieux?" (Philippe Bilger sur son blog:

https://www.philippebilger.com/blog/2019/11/emmanuel-macron-trop-intelligent-pour-%C3%AAtre-un-grand-pr%C3%A9sident-.html

) Puisque la réponse est non, tout est dit.

L'intelligence de Macron, c'est d'égarer par la double pensée, de pratiquer en permanence le gouvernement de l'injonction paradoxale et de masquer sous un vernis de bienveillance que l'humanisme dont il se réclame a choisi les algorithmes et les robots contre la france et les Français, qui sont les hommes et femmes de France.

Après le "roi philosophe" de Platon, essayé par les communistes (ou "les intellectuels au pouvoir" selon Thierry Wolton, une autre application manquée de "la Répubique" de Platon étant les Pasdarans ou gardiens de la révolution de la République islamique d'Iran. Décidément, les philosophes sont un peu foutraques), la philosophie teste sur nous un nouveau paradigme de philosophie politique: le banquier philosophe,faux populiste et vrai mammonien, faux politique et vrai financier ne travaillant pas pour l'intérêt général, mais pour celui de sa classe et de sa caste.

L'intelligence de Macron est surcotée, cela fait partie de l'équation des post-humanistes qui ont mis ce président en orbite pour faire de la France, pays portant le nom d'un peuple libre et franc, une "start-up nation" asservie aux profits et au machinisme, à l'intelligence artificielle, à la robotisation, à la mobilité des hommes au service de la rente et de l'investissement capitaliste.

Macron espère en tirer un bénéfice financier dont il ne pourra pas jouir, puisque jouir de la richesse, c'est en profiter avec un groupe, avec un milieu certes choisi, non de robots, mais d'humains. Or Macron n'a pas d'amis, sauf si l'on admet la thèse d'Olivier Piaccentini que Macron a vécu de secrets de famille suffisamment puissants pour détruire une psychologie, en sorte qu'adopté par la finance, il a trouvé dans la finance une famille de substitution. Il aurait donc un milieu avec qui jouir de soi. Car voilà l'autre clé: Macron jouit avec lui-même des rétrocommissions qu'il espère toucher de sa vente à la découpe de la France.

Jouir de soi. Le dernier avatar absurde de cette politique inhumaine est international. Macron l'internationaliste n'aime plus les organisations internationales. Il constate "la mort cérébrale" de l'OTAN, après Trump qui s'offusque du constat de Macron, bien qu'ayant lui-même théorisée la fin de l'OTAN. Pour un peu, Macron le boudeur discréditerait aussi l'Union Européenne, puisqu'elle ne veut pas qu'il jette son dévolu sur elle et lui a refusé le hochet qu'il voulait mettre sous la surveillance de Sylvie Goulard. Peu s''en faut en effet que Macron, puisqu'il n'en jouit plus, puisqu'elle ne le reconnaît plus, ajoute "notre europe" qui a démérité aux organisations internationales qui ne serviraient plus à rien.

Macron est un grand enfant comme Trump est un vieil enfant. Malheur à la ville et au monde dont les princes sont des enfants!

vendredi 15 novembre 2019

Les magistrats démissionnaires

Article publié en pied de page de ce billet de Philippe Bilger:

https://www.philippebilger.com/blog/2019/11/juger-nest-pas-un-crime-.html

et reproduit ici:

@Julien Weinzaepflen, "Juger, c'est se poser en unité de perfection." Ou mieux, n'Est-ce pas, @Aliocha? C'est tendre vers la perfection ("soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait!") du Père-Créateur qui ne juge pas ce qu'Il a créé, le trouvant bon puisqu'émanant de Lui.

Qui ne juge plus ou qui, dans son jugement, distingue les criminels de leurs crimes, les pécheurs de leurs actes? C'est assez bizantin, comme dit @Marc Ghinsberg.

Soyez moins girardien, Aliocha. "La rivalité mimétique", en français boileausien et carthésien, ça s'appelle l'envie, et l'envie est une catégorie de la jalousie, comme la mimèsis est une catégorie du rapport de forces, tout comme le jeu de rôles aussi, et la conscience de rôle.

Si l'on peut juger le crime à défaut du criminel, il n'y a plus de victime innocente, c'est-à-dire que si la victime unanimement rejetée et black-boulée a commis un crime, ce bouc émissaire victimisé du crime de l'humanité n'est pas innocent de ce crime.

Arrêtez de faire comme si Proust était girardien. Les Verdurin avec leur "petit noyau" imitent peut-être les Guermante, et Saint-Loup incarne ce Jockey club où une aristocratie déchue de ses titres a épousé des femmes issues de dynasties juives qui avaient une légitimité à se faire par-dessus des siècles de persécution, votre Proust ne sera jamais qu'un grand illustrateur des thèse de Baud de Lomény sur les dynasties bourgeoises.

Qu'avez-vous contre Nietzsche, Aliocha? Nietzsche ne fait que dire une chose: c'est que la justice est née de l'ambition ressentimentale de réparer ce dont les faibles ne pouvaient se venger du fait de leur faiblesse. (Cf. la Révolution comme "machine ressentimenteuse", sous la plume de Michel Onfray dans "Décadence".) Selon Nietzsche, la justice est née du ressentiment de la vengeance présumée réparatrice du vengeur impuissant. Et pourtant je ne sais d'ouvrage plus ignoble que celui qu'ont commis en commun Me Daniel Soulez-Larivière et Caroline Eliacheff expliquant que la justice ne saurait être rendue au nom des victimes.

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Car vous avez raison, @Philippe Bilger. La magistrature ne veut plus savoir ce qu'elle doit à la société. Or la magistrature doit moins protéger la société -et moins encore la protéger contre ses démons- qu'elle ne doit rendre la justice au nom de la société, victime des délinquants, ses prévaricateurs. La magistrature ne doit pas davantage, sous prétexte de s'exercer au nom de la société, donc au nom des victimes, usurper en son nom contre le droit à la vie, et prétendre à un droit qu'elle n'a pas, comme la peine de mort. Car la vie que la société n'a pas donée, elle ne peut pas la reprendre. C'est par un abus de pouvoir que le pater familias avait droit de vie et de mort sur sa progéniture.

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Vous faites bien, @Noblejoué, de dire que les juges veulent être aimés jugeant et que, ne l'étant pas, ils démissionnent. Ils font comme tout le monde, et surtout comme tous les apprentis tertiaires que qualifie l'Education nationale au titre dechevaliers bacheliers.

Il y a trois maux que causerait l'anarchie: nous priver d'infirmières, de police et de justice. Encore que, quand on voit, outre les badauds spectateurs de tous les accidents, comment se porte spontanément au secours des blessés toute une part instinctive de l'humanité compatissante, on a peu à craindre pour le système de santé en régime d'anarchie. Quant à la police, ceux qui voudraient prendre le pouvoir ne seraient plus couverts par l'absence de celui-ci. Et les juges, ils seraient pareils aux nôtres, des reflets du consensus. Car la démocratie a oublié qu'elle n'était pas le consensus artificiel d'une volonté générale introuvable. Cela, c'est la version molle de l'anarchie que Rousseau n'a su ou n'a osé penser. La démocratie, c'est le clivage.

Robert Marchenoir n'aime pas l'étudiant retriplant qui s'immole comme en Tunisie. Y aurait-il une propension des Arabes à vouloir mourir par le feu de leurs propres mains? Nous comptons 2 millions d'étudiants en France, c'est beaucoup trop. Cela est dû à la crise de l'orientation et de la transmission qui ne veut promouvoir qu'un seul genre d'intelligence. LamèreMichu-Le Pena beau jeu de fustiger une immigration sans laquelle il n'y aurait plus ni médecins ni manœuvres. Lisez sur le blog de @Patrice Charoulet les aventures d'un "vieillard" de 74 ans qui cherche un médecin traitant!

"La montagne" (de Robespierre et de Jean Ferrat) a voulu que les jeunes "soient flics ou fonctionnaires, "De quoi attendre sans s'en faire Que l'heure de la retraite sonne", dans "le formica et le ciné". Si ce n'était que ça! Les désorientés qui finissent par obtenir des diplômes de serviteurs du bien commun démissionnent de la fonction publique comme de la fonction de professeur, car ils n'ont pas assez de présence de scène, ou de celle de magistrat, car ils ont peur d'avoir "broyé" des individus, sinon de les avoir tués, comme de vulgaires politiques ou écrivains, qui ne "sortent pas du rang des criminels" comme le disait Deleuze (ceux qui ont voulu réhabiliter Brazillach se sont entichés d'une bien mauvaise cause,car on est responsable de ce qu'on écrit). Les écrivains y entrent. Ils ont peur de "compter les morts" après "Le travail intellectuel" prôné par Jean Guitton, qui dispose qu'il faut "décider dans le doute et agir dans la foi".

La société des friandises fait des chamalos qui y vont mollo! Elle fait des infra-individualistes qui démissionnent à tous les étages et à tout bout de champ, quand ils se donnent seulement la peine d'entrer dans la carrière, comme ce ne fut pas mon cas.

Au fait, que la démocratie, fût-elle contractuelle, créée l'égalité devant la justice avant l'égalité devant la loi! Qu'en pensez-vous, Monsieur Bilger?

vendredi 8 novembre 2019

Le Pen entre chien et loup

Trois propos de Le Pen(+un codiscile) commentant ce jour la parution du second tome de ses mémoires sur "Radio Courtoisie", une radiotout acquise à ses thèses? Le type est odieux et génial, génial et odieux. Et en même temps...

1. "La drogue n'est pas le problème des banlieues, elle est la solution que les pouvoirs publics ont trouvée pour garantir un minimum de paix civile." Bien vu.

2. "Je ne veux pas donner de conseils aux terroristes, mais si j'en étais un, je déposerais cinq tonnes d'explosif à un endroit et pfff! Mille morts!"

Les terroristes, des petits joueurs? Et Le Pen, une saleté de conseilleur? Pas plus, à la réflexion, que les média qui font du spectacle avec les attentats ou que George W. Bush qui redoutait qu'on lui envoie de l'Entraxe et décréta une guerre mondiale contre le terrorisme.

3. "Au soir de ma vie, il y a un phénomène que je redoute, c'est la démographie qui, compte tenu de l'atonie reproductive de l'Occident efféminé et décadent, rend inéluctable "le grand remplacement" par la submersion migratoire."

Tu ne pouvais pas t'en aviser avant, Jean-Marie-Marie ("chéri chéri comme disait Alice Sapritch)? Mieux, l'histoire étant ce qu'elle est et se déroulantcomme elle veut, tu aurais pu penser comme moi que, quoi qu'il en résulte pour l'identité des nations et quelque crise de conscience identitaire que cela déclenche, l'immigration est un phénomène providentiel. Mais l'ancien partisan de l'Algérie française que tu es voulait bien intégrer l'Algérie à la France pourvu que celle-ci domine celle-là. Il n'a plus aimé les Arabes du jour où ils sont devenus indépendants, et il a regretté ce discours qui dépotait.

Surtout (codiscile) que tu dis en pincer pour la Providence. Comme Hitler, note bien, qu'on accusait de paganisme ou de magie noire, mais je ne voudrais pas pratiquer envers toi la réductio ad Hitlerum. Seulement il est curieux que tu te prononces de manière aussi définitive sur la liturgie de l'Eglise que tu connais si bien et qui aurait perdu selon toi les fidèles depuis Vatican II, alors que tu connais si mal ta théologie des fins dernières: tu aurais mené ta vie avec assez d'honnêteté pour ne pas mériter d'aller en enfer, conclus-tu. Comme si on méritait le paradis, et que nos mérites et non pas Jésus-Christ nous assuraient le salut!

samedi 2 novembre 2019

Musulmanophobie ou mysislamie?

Dans la matinale de Franceculture, Ghaled Bencheikh, qui dirige la Fondation sur l'islam qui s'est bâtie sous l'égide de Jean-Pierre Chevènement, explique que, pour lutter contre les débats malsains à l'œuvre dans notre pays, il faut:

-un versant culturel: enseigner l'islamologie à l'université. D'accord, dès lors que l'islamologie se distingue de la théologie islamique. On enseigne bien la Bible et on n'enseigne la théologie chrétienne qu'à l'Université de Strasbourg en raison des dispositions concordataires. Pour moi, Tarik Ramadan n'est pas un islamologue, mais un théologien islamique, dépravé ou non, peu importe.

Ghaled Bencheikh suggère aussi que l'on enseigne la contribution culturelle de l'islam à la culture européenne. D'accord aussi, si on ne nous oblige pas a priori à apprécier cette contribution.

-Une contribution au débat démocratique: Ghaled Bencheikh construit une université populaire itinérante (UPI) qui, ne bénéficiant pas des moyens offerts à l'université populaire de Michel Onfray qui se faisait prêter l'auditorium du mémorial de Caen, circule de ville en ville et organise des débats où tous sont les bienvenus, des mamans voilées aux Français de souche islamophobes.

-Un versant d'éducation populaire, destiné à sortir les jeunes de banlieue de l'alternative mortifère, que lui décrivent les mères de ces banlieues, entre la délinquance et le discours belliqueux des imams autoproclamés. Pour remplir cette mission indispensable à la paix civile, "Nos moyens sont epsilonesques", déplore-t-il. L'État n'a pas son pareil pour pleurer sur "les territoires perdus de la République", pour gaspiller tour à tour l'argent public dans la politique de la ville ou refuser le "plan Borloo" et pour ne rien faire de concret qui sorte de l'abandon les jeunes en danger de radicalisation, sans qu'on dise jamais de radicalisation à quoi, comme si tous ne se radicalisaient pas dans le monde d'après le 11 septembre et les deux guerres du golfe.

Ghaled Bencheikh introduit une distinction entre islamophobie et mysislamie. La néologie est bonne, mais tant qu'on ne m'aura pas infirmé qu'il y a une violence intrinsèque dans la geste islamique, je revendiquerai le droit d'être à la fois islamophobe et mysislamique et de dire, pour plagier Jean-Michel Blanquer, que si l'islam porte en lui un ferment d'arriération sociale, ce qui semble prouvé par la conflictualité des sociétés et de l'aire islamique, l'islam n'est pas l'avenir de la société française. Ghaled Benchekh veut interdire la mysislamie par la loi. Pas question. En revanche, il faut se garder de la musulmanophobie, de la haine des musulmans. Et je ne dirai pas non plus comme l'abbé Pagès avec qui j'ai eu l'occasion de discuter récemment qu'il faut "haïr l'islam".

Cela dit en soulignant que ce docteur d'origine sahoudienne qu'est Ghaled Benchekh et qui dénonce en latin le wahabisme est un intellectuel de très grande qualité, dont les émissions "Culture d'islam" sur "France culture" sont un régal pour l'esprit.