Pages

dimanche 8 mai 2011

La chronologie ben Laden

pouvant servir de note aux "inaperçus de l'actu" relatifs à la mort de ben Laden.

1. Vers les années 1999, bil Clinton met le monde entier en ébulition contre ben Laden qu'il considère comme un être des plus dangereux, susceptible de
provoquer des attentats.

2. En 2001, ont lieu les attentats du 11 septembre.

3. Le 12 septembre au matin, alexandre adler (je parle de lui parce que je
m'en souviens et qu'il n'est pas un commentateur indifférent) annonce sur
"france culture" que le doute n'est pas permis : c'est ben Laden qui a
commandité l'attentat contre les tours jumelles, à quoi Pierre assouline lui
répond qu'il ne peut pas accuser quelqu'un d'avoir commandité un attentat
avant que celui-ci ne l'ait revandiqué.

4. De fait, cette revendication tarde et, dans un premier temps, ben Laden
nie même en être l'auteur.

5. Par contre, le 12 septembre, est déjoué en france un attentat contre la cathédrale de strasbourg.

6. Le 21 septembre, c'est la catastrophe de l'usine AZF, où l'hypothèse de
l'attentat n'est pas retenue par le procureur, bien que beaucoup d'éléments
de l'enquête plaident pour qu'au minimum, on l'examine.

7. Dans le même temps, ben Laden revendique l'attentat du 11 septembre, et à
cela, il peut y avoir une raison qu'on ne peut pas tout à fait écarter, outre qu'il l'ait commis:
c'est que, puisqu'on le lui attribue, autant qu'il se renforce politiquement
en se l'attribuant lui-même.

8. Un peu avant cette date, george W. bush déclare sa "guerre contre le
terrorisme", non sens conceptuel puisqu'on ne peut pas faire la guerre à un
ennemi invisible, ce qui fait que :

9. Entre 2001 et 2011, les fronts de la guerre contre le terrorisme vont être de diversion : Afghanistan où est censé se cacher ben Laden, bien qu'on
se doute depuis le début qu'il soit au Pakistan, mais surtout Irak, et

10. durée de la traque de Ben Laden, qu'on assurait être caché dans la
montagne alors qu'on le retrouve dans une villa, muni d'un ordinateur, et
donc potentiellement détectable par le réseau "échelon", si tant est que celui-ci soit toujours actif.

11. Dernière incohérence : Saddam Hussein était censé être caché dans un bunker
et on le retrouve au fond d'un trou, tandis que ben Laden était censé se
cacher dans la montagne, et on le retrouve confortablement installé dans une
villa.

vendredi 6 mai 2011

Les inaperçus de l'actu (VII)

(chronique VII)




6 mai 2011



37. De l'aide Médicale d'etat.

38. Des plaideurs (suite)

39. L'exécution d'Obama, un crime de terrorisme.

40. Les pays contre la peine de mort sont pour la peine de mort.

41. Et commis au plus mauvais moment.

42. L'impérialisme ou la puissance ?

(Nota: les quatre derniers numéros de cette chronique peuvent être lus comme l'herméneutique 23 de la partie IV du "Dialogue entre le Torrentiel et un croissant de lune")



37. L'aide Médicale d'Etat.



Mais qu’est-ce que l’on croit ? que notre France est accueillante aux étrangers ? Comme je l’ai déjà précisé, elle précipite les « demandeurs du droit d’asile » dans l’économie informelle en leur interdisant de travailler. Tout aussi étrangement, les médecins algériens sont réputés invalides à exercer la médecine en France, en dépit des études qu’ils ont faites dans leur pays : j’en ai vu deux au moins réduits à l'état d’ »infirmiers libéraux ». Mais là n’est pas mon propos. On dit assez souvent que les étrangers sucent par « appel d’air « (ou de langue) les abondantes « pompes aspirantes » de la Sécurité Sociale (Peut-on sucer des pompes aspirantes ?) Pour preuve, on en invoque l’aide Médicale d’etat (AME), prétendument dispensée à tout étranger, touriste ou non, pourvu qu’il souhaite venir se faire soigner sur le territoire français. Eh bien, j’ai vérifié sur pièces et sans l’avoir voulu.

Le père (algérien) de mon auxiliaire de vie vient passer des vacances chez sa fille. Au cours de son séjour, il est pris d’une crise à l’estomac qui oblige la famille à le transporter aux urgences d’une clinique de la localité. Là, on découvre qu’il a une tumeur à l’estomac, qu’il faut absolument lui extraire, pour que ceci n’évolue pas en cancer. Mais c’est ici que ça se corse (et pourtant, on n'est pas sur l'île de beauté) : il est en vacances, il a bien souscrit une assurance en algérie avant de partir pour la France comme tous les ans ; cette assurance veut biein payer les examens qu’il a faits pour déceler sa tumeur, mais certainement pas l’opération qu’il faut faire pour l’extraire : ce n’est pas dans son contrat, prétend-elle, alors que ça y est souscrit noir sur blanc.

Comme un imbécile gagné aux sirènes de la propagande, je crois naïvement que l’Aide Médicale d’Etat (vous savez ? Cette bonne ou misérable Aide Médicale d’Etat, qui privilégie toujours les étrangers sur les Français), peut suppléer cette mauvaise foi de l'assurance, en attendant que la famille de ce malade lui fasse un procès, pour non respect manifeste des clauses écrites en toutes lettres sur le contrat dont elle a fourni à ses souscripteurs, qui savent lire, un double exemplaire. Ah oui, mais l’aide Médicale d’etat ne joue que si LE TOURISTE, étant expiré son visa de trois mois, devient un « clandestin ». Il y a bien une convention entre la sécurité sociale française et la sécurité sociale algérienne, mais les hôpitaux refusent d'ouvrir toute discussion avec la sécurité sociale algérienne, sous prétexte qu'ils se retrouvent toujours floués à la fin et que leurs actes ne sont pas remboursés de gré à gré.


Si donc le patient n’est qu’un touriste tombant malade de bonne foi, la France ne s’honorera plus de faire respecter « LE SERMENT D’HYPOCRATE » (que de mauvais esprits appellent « le serment d’hypocrite », ce qui est vrai si, d’une part, la « close de conscience » n’est pas respectée et si, d’autre part, on ne soigne pas indistinctement tout malade qui se présente, avec ou sans justificatif de faculter de rémunérer l’acte médical. Il en va d’un truc qui s’appelait l’honneur, mais qui ne saute plus au cerveau du toubib, lorsqu'il perçoit ses honoraires. Demandez-lui un peu ce qu'il en pense, de son obligation de soigner, si elle implique qu'on puisse le déranger vingt-quatre heurs sur vingt-quatre. C'est que les carabins installés sont aussi bambocheurs que les plaideurs sont noceurs.



38. Des plaideurs (suite).

Pas plus que les médecins, les avocats, qui s’obstinent à ne pas comprendre ce que signifie le terme d’ »honoraires », n’ont d’honneur. La preuve : ils ne sont toujours pas satisfaits qu’après leur insatisfaction largement relayée, d’être payés comme de pauvres assistants de saute-ruisseaux si jamais ils se rendaient à l’assistance de l’un d’entre eux dès la première heure de sa garde à vue, maintenant que leur journée est rémunérée de trois cents euros, cela ne leur paraît toujours pas suffisant. Mais le problème de la Justice n’est pas traité au fond quand on le ramène à ces considérations salariales. Voici comment l’exprime un de mes amis qui l’a vécu en tant que non plaignant :


Le 16 novembre 2009, il y avait audience de l'appel que X… avait fait. Je pensais que je pouvais y aller, parler pour compléter l'âne qui me servait d'avocat. Et non: on a beau savoir que la justice est une mécanique, je ne savais pas que c'est "entre avocats que ça se passait. Donc, "mettez-vous là derrière..." A la fin, la juge: "attendez que je vous dise la date de la décision: (feuillette ses papiers): "le 6 janvier.

Moi, merci, madame la juge, de m'avoir permis d'être spectateur de ma vie!"



39. L'exécution d'Obama, un crime de terrorisme.


On ne s’est vollontairement jamais ressouvenu que, le premier qui ait livré la chasse à Oussama Ben Laden, ce n’était pas george Bush junior, mais bil clinton, qui en a fait une espèce d’ennemi public n° 1 du monde entier. Aujourd’hui, ce n’est pas george W. bush, qui, depuis qu'il a lancé sa "guerre contre le terrorisme", a avoué « s’en foutre de Ben Laden» ; ce n’est pas ce républicain qui voyait le monde divisé entre un « axe du bien « et un « axe du mal » qui a dégommé l'"ennemi public n° 1": c’est bien Obama qui dégomme (ou dit avoir dégommé) un ben Laden aussitôt submergé pour qu'il en soit fait un "mort sans sépulture": Obama-Ossama ; barak-Moubarak ou ehoud barak), mais arrêtons le délire, là n’est pas le problème ! Le propblème, c’est-à-dire l’atteinte au droit international, c’est que ce dirigeant probablement passible de destitution, puisque possiblement non né là où il prétend exercer sa présidence bien que prévale dans ce pays le droit de naissance, donc passible de destitution parce qu’yant atteint à la constitution ; c’est que ce Président qui, pour se faire réélire, a prétendu avoir tué le pire ennemi de l’Amérique que son prédécesseur n’aurait su mettre aux arrêts, bien qu’il se soit vanté d’avoir ainsi satisfait à la Justice qui réclamait la mort de cet homme ; c’est qu’il ait accepté, depuis la "situation room" où Jac bauer lui détaillait, ainsi qu'à la secrétaire d'etat, la moindre de ses actions, où tout était approuvé depuis la Maison blanche, que soit perpétré un assassinat politique en bonne et due forme en pays étranger, en totale infraction au droit international, qui réclame que les chefs de guerre soient arrêtés pour être jugés, et non exécutés. L’ironie de l’histoire veut donc qu’en pleine « guerre contre le terrorisme », l’on ait perpétré, pour arrêter le prétendu chef du terrorisme mondial, un « crime de terrorisme », c’est-à-dire un crime de guerre en pays étranger. L’amérique yankee sera-t-elle jugée pour cela par le tribunal International de l’ONU ?


40. Les pays contre la peine de mort sont pour la peine de mort.


Le plus cynique pour avaliser ce « crime de terrorisme », c’est que tous les pays alliés des Etats-Unis, qui voudraient que la peine de mort soit abolie dans le monde entier au nom d’un principe moral honorable, trouvent aujourd’hui de toute justice, à l’exemple de messire Obama et dans la foulée de françois fillon, Qu’oussama Ben Laden ait été « tué comme un chien », dans sa résidence pakistanaise, dont on prétend qu’on l’aurait repérée parce qu’il n’y avait pas une once de technologie qui s’y était glissée, bien que ben Laden enregistrât des cassettes et bien qu'après cela, l'on ait prétendu qu'on avait vu qu'il préparait des attentats dans des trains américains sur son ordinateur, comme si ben Laden ne se méfiait pas du réseau « échelon » ! "Un ordinateur, de la technologie, a-t-on dit dans un premier temps qu'aurait dit ben Laden, je ne veux Pas de ça dans ma villa ! On avait dit que saddam Hussein attendait les américains dans un Bunker imprenable, on l’aurait déterré au fond d’un trou et pendu… Malgré l’hostilité à la peine de mort, qui ne doit valoir qu’en temps de paix : encore faudrait-il le préciser ! Quant à Oussama Ben Laden, on le croyait perdu dans les montagnes afghanes, le voici tranquillement logé au cœur d’une villa où on le découvre dix ans après qu’il aurait perpétré un attentat qu’il n’a, curieusement, jamais vraiment revendiqué ; ou qu’il n’a revendiqué qu’après qu’on le lui a tellement mis sur le dos qu’il devait lui sembler préférable de l’endosser, puisqu’on lui en faisait revenir tout l’honneur terroriste, ainsi qu’à son organisation, al-qahida, dont on s’aperçoit aujourd’hui qu’elle ne sévit essentiellement, ni en arabie sahoudite d’où était originaire Oussama, ni au Pakistan ou en afghanistan où il se serait réfugié, mais « au Maghreb islamique », est-ce dans l’ordre ?


41. Et commis au plus mauvais moment.


Je me souviens qu’à l’époque, l’arestation piteuse de saddam Hussein avait fait diversion à un moment où les Etats-Unis ne pouvaient pas se vanter d’avoir réussi leur coup de force en Irak, bien qu’ils en aient démis l’espèce de dictateur épique, qui s’était présenté comme un « dirigeant ferme, mais juste », garant de l’équilibre entre les communautés de son pays, à l'exception notable du massacre des curdes. Le fait est qu’après sa mort, la plupart des chrétiens d’Irak furent tentés de se faire la male, pour ne pas être massacrés comme les chrétiens de turquie, soit arméniens, soit héritiers du patriarcat de Constantinople, dont la nation vit aujourd’hui en harmonie sur les charniers, qui sont plus que des tombeaux, de ces chrétiens dispersés, dont le génocide n’est même pas reconnu et dont le petit reste vit dans les tracasseries. Certes. Mais en cette occasion-ci, les Etats-Unis n’envoient-ils pas un bien mauvais signal au « printemps arabe » qu’ils feignent de soutenir ? C’est en plein tandis qu’il a lieu que ben Laden est assassiné. L’impérialisme américain voudrait faire croire que cette exécution a lieu dans la continuité dudit printemps, dont il faudrait savoir ce que ces révolutions vont devenir. On prétend que le printemps arabe est un mouvement démocratique, ayant perdu toute accointance avec l’islamisme. Les islamistes de leur côté feignent de ne pas souffrir plus que ça de la mort de leur compatriote sahoudien, qu’ils ne prennent que pour une manifestation de plus de l’impérialisme du « grand satan », aux sirènes duquel ils reprochent peut-être au pseudo-théoricien de la « mouvance al-qahida » d’avoir cédé durant une trop longue période de sa vie. En attendant, ben Laden ne parlait pas vraiment très différemment de ce qui se trouve être leurs "éléments de langage", comme on dit aujord'hui pour désigner un argumentaire ou une rhétorique. Ben Laden en avait après ce qu’il estimait être le concours des menées américaines et de l’inspiration sioniste, après ce qu’il estimait être la répression de l’Islam dans les pays occidentaux, après enfin l’incurie des régimes qui sévissaient dans les pays arabes, au nombre desquels il plaçait tellement celui de son pays d’origine, l’arabie sahoudite, après avoir été l’un des bénéficiaires des largesses impérialistes américaines, qu’il s’en était exilé pour pouvoir le combattre de l’extérieur. Pourquoi les islamistes ont-ils renié Oussama ? Ont-ils accompli leurs révolutions ? Est-ce que l’ingérance étrangère, toujours à l’œuvre, n’est pas en train de faire en sorte que le printemps arabe ait vécu, ce qui laisserait le monde aller son train? Pourquoi l’Islam n’a-t-il jamais trouvé le moyen de faire accoucher « la paix » qui est couchée dans le nom de cette religion et se définit-il comme aspirant davantage à la justice qu'à la paix? Pourquoi la paix n'a-t-elle jamais régné, de longue mémoire, au sein des sociétés qu’il domine, et pourquoi l'islam ne veut-il pas montrer un visage de paix à un monde qu'il dit le dominer, qui le domine en partie parce qu'il le craint, et contre lequel il se présente en hostilité, en qualité d’opprimé bien réel d’un Ordre Mondial qui lui est défensivement défavorable ? Pourquoi l’Islam n’a-t-il jamais su faire la « paix contenue en promesse dans la salutation de sa religion, comme le « salut » est contenue dans la promesse du christianisme, qu’on ne peut pas accuser de n’être point advenu dans ce monde, non seulement parce qu’il n’a jamais prétendu être une utopie séculiaire, mais parce qu’il est « en espérance », au-delà du politique ? Il n’empêche : l’assassinat de Ben Laden par une puissance étrangère dans un pays étranger, a l’air de prouver que les Etats-Unis perdent pied. Bien sûr, on pourrait se dire que la sirie étant attaquée, ce n’est pas le moindre des pays arabes qui se trouve déstabilisé. Mais la sirie n’est sans doute attaquée que parce que le Liban a signé la résolution qui a prévu d’attaquer la Lybie, le Liban ayant agi à l’instigation de la France qui, après avoir voulu se mouiller dans cette affaire, essaie de s’en tirer si piteusement que Nicolas sarkozy s’est déclaré prêt à négocier avec le pire bourreau de son peuple, « saif-el-Islam, sabre de l’Islam, le fils de Kadhafi ! A présent, voici la sirie déstabilisée, tandis que la Palestine essaie de renouer son unité politique, à l’exaspération d'Israël, son partenaire de négociation qui, après avoir fait profil bas depuis les révolutions tunisienne et égyptienne, crie à "la victoire du terrorisme" si les Palestiniens se réunifient et se réconcilient, cependant qu’Obama fait occire Oussama, cela est-il limpide ?



42 . L’impérialisme ou la puissance ?


La question commence à se poser si ce n’est pas un cliché de déclarer un impérialisme l'hégémonie américaine qui commence à se fracturer. Après tout, un « impérialisme » ne doit-il pas s’exercer de manière réelle sur un précarré conquis ? C’est ce qu’on a reproché à l’ère coloniale, mais l’histoire n’a pas commencé avec elle. L’histoire fut jalonnée de conquêtes quis se montrèrent très dommageables à l’entente entre les peuples. La décolonisation marqua la fin de cette manière de s’y prendre pour s'entreprendre entre nations. Les anciennes puissances coloniales eurent le tort de ne pas initier à l'administration les entités politiques qu’elles libéraient, ne serait-ce que pour permettre à celles-ci d’avoir un Etat qui ne devînt pas oppressif. Leurs grands groupes industriels n’abandonnèrent pas pour autant la partie, cependant que les populations, comme les Harkis, qui avaient combattu aux côtés des anciennes puissances coloniales, furent massacrées par les belligérents qui venaient de recouvrer leur indépendance, et cependant aussi que les populations qui venaient d’acquérir leur indépendance ne la virent pas d’un si bon œil qu’elles décidassent de rester dans les pays à la souveraineté reconquise, quoiqu’elles ne se fussent jamais permises, même dans leur pays d’émigration, d’expliquer qu’elles avaient déserté leur patrie pleine de promesses et quoiqu’elles n’eussent jamais cessé d’accuser l'ex-puissance coloniale qui les accueilliait et qui venait de les laisser tranquilles, d’avoir fait tout le mal qu’on pouvait imaginer. Le problème est que le mouvement ne change pas et qu’à peine la tunisie est-elle libérée de son dictateur, qu’un premier flot d’immigrés débarque à Lampedousa, avec la ferme intention d’y trouver asile, mettant l'europe sens dessus dessous. Les musulmans de la diaspora ne comprennent pas que l'Europe ne se montre pas instantanément accueillante et soutiennent fermement (et logiquement) les révolutions des pays qu’ils n’habitent plus. Tout cela se produit sans que soit dénoncée (et sans que cette dénonciation soit supportée si elle était faite) l’incohérence qui consiste à se libérer d’une part et, à peine l’a-t-on fait, à demander l’asile politique aux pays qui exercèrent autrefois une certaine hégémonie, auxquels on reproche d’avoir colonisé naguère les pays qui se libèrent aujourd’hui de leurs propres tyrans, et à qui l’on ne saurait pardonner de ne pas délivrer immédiatement de visas pour accueillir cette population qui gagnerait à développer les pays où elles viennent de faire la révolution, d’autant que le « gros » des immigrants n’est pas constitué d’éventuels « collabos » de l’Ancien régime, mais de ces jeunes surdiplômés qui se revendiquent du geste bouzizien.


En quoi consiste l’impérialisme sinon dans une certaine variété de la conquête, qui prit le nom de colonisation au XIXe siècle ? Préfère-t-on celui d’invasion ? a moins que l’on opte pour cette autre définition de l’impérialisme : « une influence sans conquête », où l’on verra que l’impérialisme américain,si l’on adopte cette définition, a gagné sur l’impérialisme romain, car si celui-ci respectait les structures des sociétés qu’il mettait sous le joug, ce n’était pas au point de ne pas y installer ses propres procurateurs ou préfets, sa propre administration sans aucun couvert. Dira-t-on que l’impérialisme américain est plus hypocrite et plus canaille ? C’est possible. Le colonialisme économique est plus cruel que ne le fut jadis le colonialisme des puissances qui se voulaient impériales. Où en est la notion de conquête de notre temps, que le droit de la faire a été aboli ? L’immigration est une «invasion sans conquête, tandis que « l’américanisation » est une conquête par influence. Peut-on parler d’un impérialisme où il n’y a que de l’influence ? Oui et non. Oui, car où il y a influence, il y a avant tout allégeance ; mais oui surtout parce que l’impérialisme américain n’est pas, comme on le croit, dépourvu d’idéologie, sans quoi il échouerait immédiatement. L’impérialisme russe était idéologique, mais pas au point de ne pouvoir être d’une certaine façon circonscrit. L’impérialisme américain est idéologique en ceci qu’il feint d’apporter « la démocratie» au monde entier. Or, ce faisant, les Etats-Unis semblent oublier que ce régime était prescrit seulement pour de petites cités ; les Etats-Unis veulent l’étendre à ce dont ils ont décidé de faire leur cité-monde, appelé ailleurs un « village mondial » ou global ! Mais le monde n'est pas un empire. La puissance qui voudrait prendre empire sur le monde ne saurait y régner sans partage. L'état d'esprit de l'entité qui règne sur l'ordre du monde tient plus de la puissance que de l'empire, car c'est une force dont l'idéologie, pour exister, ne laisse pas d'être minimale. Minimale et contradictoire, car il s'agit, pour la puissance qui voudrait avoir empire sur le monde, d'imposer ce qui lui est le plus directement contraire et qui est la démocratie. Contradictoire et minimale, car en fait d'être une idée, la démocratie n'est qu'une certaine organisation du débat des idées. Minimale, contradictoire et inappliquée, mais ceci n'est pas le propre de cette puissance qui se voudrait ou qu'on voudrait dire impérialiste. Qu'on voudrait dire "impérialiste", comme on a inventé le "capitalisme" comme mot de lutte pour désigner en tant qu'ennemie une certaine manière de s'enrichir, où l'argent des actionnaires fructifie en dormant, tandis que la "force de travail" s'use et sue sans être payée au minimum de la "valeur ajoutée" qu'elle apporte. On voudrait dire "impérialiste" la "puissance" américaine, sans se souvenir qu'elle a plus longtemps véhiculé une tradition otarcique et isolationniste qu'elle n'était portée à ses débuts à échanger avec le monde. Elle ne s'est mise à échanger avec le monde en lui imposant ses conditions que parce qu'elle a été tirée de son éloignement par les suppliques de ses lointains ancêtres européens. Elle a pris goût à se comporter d'une façon qu'on peut décrire comme impérialiste dans la fidélité à son atavisme anglo-saxon, dont le lent déclin l'a comme incité à lui passer le témoin. Elle tient davantage à être une puissance qu'un empire, mais sans empire, une puissance est sans puissance comme, sans puissance, un empire est sans empire.

Le christianisme a été dit une religion impérialiste parce que c'est en s'imposant et en prenant empire sur l'empire de l'époque qu'elle a conquis de la puissance, alors qu'elle se présentait fondamentalement comme une "religion de l'impuissance", qui, jamais, n'aurait voulu prendre le pouvoir. C'est peut-être cette humilité non feinte qui a fait sa force, mais qui se retourne aujourd'hui contre sa puissance, parce qu'on l'estime usurpée, dès lors qu'elle ne veut pas de la puissance, qu'il n'y a pas de puissance sans volonté et qu'elle a tout de même le pouvoir. C'est de cette humilité que le christianisme tire sa certitude d'être protégé de la cruauté. Mais c'est de cette contradiction à affecter l'impuissance et à avoir tout de même le pouvoir que l'islam, qui est une religion nationaliste, si le christianisme est une religion impérialiste, tandis que le judaïsme est un territorialisme universaliste sans expansionnisme, que l'islam se croit autorisé d' accuser le christianisme que ses injonctions se retournent contre leur objet. Ainsi, d'après l'islamisme, le pacifisme chrétien se serait retourné en guerre totale. Il n'est nullement certain que ce soit le christianisme dont le pacifisme ait engendré le totalitarisme de la guerre. Si les anciennes nations chrétiennes ont effectivement embarqué le monde dans des guerres totales, c'est qu'elles avaient la main et la puissance, et que toutes les voies de communication du monde s'étaient ouvertes dans un temps qui s'était accéléré. Les anciennes puissances chrétiennes ont embarqué le monde dans des guerres totales, mais le nationalisme islamique risquerait fort de l'entraîner dans un état de guerre constante. L'impérialisme chrétien s'est endormi dans une puissance dont l'hostilité que le christianisme avait pour la puissance l'a conduit à ne savoir que faire. Une puissance sans empire est laissée à sa seule force, étant vacante la fonction qui crée l'organe, la fin qui justifie les moyens de la puissance. Une force doit avoir une fin et une puissance savoir s'imposer un terme. Saurons-nous imposer ce terme à notre puissance avant qu'il n'y soit mis un terme par la force ? C'est en grande partie l'enjeu des prochaines décennies, si nous voulons donner sa chance et une planche de salut à la paix. Pour que la paix soit sauve, il faut que "justice et paix s'embrassent", comme annoncé ou souhaité par le psalmiste.

La mort de Ben Laden

(Extrait du dialogue entre le torrentiel et un croissant de lune, partie IV, chronique 25)

Envoyé par le croissant de lune, le 3 mai 2011 à 0h02

Bonsoir Torrentiel.

Mes pensées brièvement sur le fait du jour: l'assassinat de ben Laden.

D'abord, son importance est relative, son ampleur spectaculaire n'en fait justement pas forcément un grand évènement. Les interrogations sur les hypothèses les plus diverses ne sont pas éteintes pour autant. L'homme, le chef de guerre, vrai ou faux, ne résume pas en sa personne tout le combat de la Nation. Ce n'est que la dimension la plus aventureuse, la plus anarchique, la moins consistante du combat sacré. Ce sera sans doute une page de l'histoire de ce combat, qui, étant un ordre de Dieu, durera sous une forme ou sous une autre jusqu'à la fin des temps. Ce qui pourrait caractériser cet homme et ses proches, pour autant que les versions soient partiellement vraies, c'est qu'ils semblent être mû davantage par le désir de s'accomplir que d'élever et accomplir la Nation. Pour eux, semble-t-il, le combat est une forme de piété consommable, son objectif étant plus le salut du combattant que la victoire de la Nation. C'est cet élément qui me fait douter, jusqu'à un certain point, de l'authenticité de cette mouvance; c'est, selon moi, ce qui explique son insuccès. Un degret plus haut d'abnégation s'impose, celui du combattant qui élève le salut de la Nation au-dessus de ses propres intérêts dans cette vie ou dans l'autre. D'ailleurs, il y antinomie: quiconque veut son salut comme on désire un objet ou un bien quelconque, pourrait se damner quand bien même il croirait avoir payé le prix du salut.

Autrement dit, le combat sacré est d'abord un combat tout court. L'errance commence quand on perd ce point de vue. Sans doute un peu de cette errance et aventure meurt avec le chef de guerre. Ce qui semble se dessiner, c'est une situation de combat plus endémique et populaire, revendicatif et à profondeur politique. Ce qui semble se dessiner, c'est un combat sans errance, qui gagne et grignote du terrain, s'adapte, embrasse toute l'épaisseur des luttes.

Les commentaires sont allé vite en besogne en opposant les mouvements populaires et les luttes armées. On doit opposer les mouvements populaires aux alléats de luttes armées mal conduites, romanesques, qui ne gagnent pas de terrain, qui ne témoignent pas d'un vrai désir de vaincre. Jusqu'à un certain point, il est naturel que les peuples ne suivent que les combattants qui s'avèrent plus aptes et plus habiles, donc plus forts, mieux porteurs d'espérance dans la victoire de Dieu. Autant un peuple valeureux génère des combattants volontaires de valeur, autant ceux-ci méritent par leur valeur, la faveur du peuple. Il est naturel qu'en ces matières, les peuples ne suivent pas et ne sustentent pas les errants et aventuriers. Le malheur est bien que le combat sacré se prête nécessairement aux tentations d'errance et d'aventure. Ce dut être à l'excès, le cas de ce chef.

Mon sentiment est que les luttes armées, mieux comprises, plus adroites, sont plus que jamais dans l'air du temps. Les mouvements populaires, nonobstants les commentaires stipendiés Occidentaux, devraient les sustenter, au contraire, puisque l'héroïsme est par ces mouvements devenu un bien abondant. Faut aussi voir que techniquement, l'affaiblissement relatif des appareils sécuritaires favoriserait la création et le déploiement de structures de volontaires. Je continue à pressentir que cet élément combat sacré, préfigure dans ma Nation et dans le monde, le type de forces armées du futur. Si Dieu veut, nous aurons dans nos forces une part significative de volontaires encadrés par des officiers de vocation. La miniaturisation probable des armes semble s'y prêter. Or, pareille force peut présenter des périls. Je crois qu'en effet, elle présente des dangers partout, sauf dans ma Nation, parce qu'une doctrine et une tradition leur donnent sens et contenu. La république Islamique vit déjà sur ce modèle, sans désordre particulier. Pourtant, le meilleur de l'armement est détenu par la partie vocative et volontaire des forces Iraniennes. On voit en revanche que les armées de fonctionnaires et de conscription obligatoire pure ne résistent pas aux chocs, font peu d'emploi eu égard aux énormes ressources qu'elles engloutissent. Inefficaces contre l'ennemi extérieur, elles se tournent contre les peuples, à l'intérieur. Leur inefficacité vient du fait qu'elles disconviennent à la nature de l'homo-Islamicus, comme à peu près toutes les institutions classiques. Cette sorte d'hommes a besoin de répondre à l'appel, d'agir volontairement. Ce qu'il veut, c'est la liberté et la citoyenneté complète, protéger et nourrir la Nation. N'est-ce pas une disposition d'esprit futuriste? Si Dieu intervient d'une façon ou d'une autre dans les affaires humaines, qu'il donne l'avantage à ceux qui se veulent volontaires en toute choses, sur ceux qui n'ont plus de vraie volonté. Un epsilone comme avantage, ça nous suffit, pour surmonter le croisériste et piétiner son dos. Cela est nécessaire, pour que nous puissions exercer notre arbitrage, étant juste parmi les hommes, pour que l'humanité retrouve de l'équilibre et de l'harmonie. Nous seuls pourrions rétablir pendant un temps, un bienheureux repos des peuples, au lieu que Croiséristes et insensés troublent le repos et déchirent la joie! Si Dieu veut, nous aurons l'epsilone qu'il nous faut, pour redevenir la meilleure des nations instituée pour les hommes.


Croissant de lune.

Le tourisme et la coopération sexuelle

(Extrait du "Dialogue entre le torrentiel et un croissant de lune, partie IV, herméneutique 22)

Envoyé par le croissant de lune, le 1er mai 2011 à 20h32

Mon Torrentiel.


Reçois de moi mille saluts pour la grande fête du travail, et encore mille saluts pour la fête de la pucelle sainte. (NDLR, entendre par là du torrentiel: la date de cette fête a été indûment détournée par le front National. La véritable date de la célébration de sa fête est le 8 mai, ce qui coïncide de façon étonnante avec la victoire que nous acquîmes, la france étant unie au monde anglo-saxon, contre les puissances de l'axe, ennemies de toutes nos valeurs et d'un antichristianisme force-né.)

Nous avons depuis sept jours plus de vie et de bruit dans la maison. C'est que l'aînée de ma femme est arrivée, avec son fils et ses jumelles nées le 17 février. Mignonnes brunettes aux yeux bleus-gris, à peine un peu de duvet sur le crâne, elles tètent bien, boivent sans rechigner, belle santé, peu pleurardes. Je vais tout à l'heure poser pour la photo, les deux biberons en main. Pleurent pas souvent, elles gazouillent, émerveillées de vivre. Joie de vivre sous mon toit.
(NDLR: dans une correspondance privée que je n'ai pas publiée, le Croissant de lune a soupçonné justement que le chrétien tourmenté que j'étais ne bénéficiati pas de ces joies simples: pouvoir jouer avec des enfants. En toute vérité d'introspection, il faut reconnaître que c'est une destinée singulière que la religion de l'Incarnation ait abouti à rendre beaucoup d'entre nous désincarnés.)

Autrement, le pain de farine à produire s'accumule devant moi, mes journées sont longues, presque trop. Mercredi dernier, j'eus encore droit à l'adolescente catho, qui ne veut pas raser les murs. C'te fille n'est pas bête du tout. Elle m'a parlé de la notion de catho-pride. C'est une idée à creuser et à promouvoir! On sent bien qu'en partie, la désaffection de l'église s'explique par cet excès de mauvaise humilité, de résignation. Si les cathos sont si honteux et invisibles, pourquoi se joindre à eux? Les musulmans eux-mêmes seraient bientôt dans le même état , à force de se résigner et faiblir devant les persécutions et stigmatisations. En tout cas, il est probable qu'il y ait déjà une certaine crise des vocations. Rien ne me fait moins bander que de voir le C-F-C-M prosterné devant le ministre de l'intérieur, sans élever la voix, sans récrier contre l'impunité manifeste dont semblent jouir, les élus, coupables de rétentions abusives de permis. Notre Conseil nous a servilement dépréciés devant le ministre arrogant. Voilà le genre d'attitudes propres à décourager les jeunes, on peinera à trouver des conducteurs de prières et officients!

Au cours de la semaine, que s'est-il passé? Le mariage britannique ne m'a pas fait bander du tout, mon coeur n'est pas sur l'Angleterre. Que t'en semble, les tornades et intempéries Américaines me sont agréables! En effet, Torrentiel, le mal de mes ennemis me réjouis, et que ce soit un péché, je ne veux pas en être absous! Je ne parviens pas non plus à déplorer l'incident de Marakech, désolé. Connais-tu cette place? J'ai visité le pays de l'Extrême-couchant, en 87, la grande place de Marakech était déjà un étalage de débauche. Depuis qu'un coup d'état salvateur a forcé la Taïlande à se régénérer et à recoudre sa virginité, c'est au Maroc que sont revenus la palme et le records de la prostitution et de l'indignité! Sais-tu qu'en Taïlande, dorénavant, la vente de drogue est punie de mort? J'aprouve sans réserve ces mesures sévères mais libératrices, qui arrachent de force et par contrainte, un peuple à la voie et à la pente satanique et trop aisée de l'abaissement, laquelle conduit assurément, à la misère garantie! C'est le Maroc qui, maintenant, bat les records. Déjà, en 87, c'était pas mal dans le genre, et on trouvait de tout sur la place Jémah El-Fana, dans une ambiance de fausse tradition, d'étalage folklorique. Comme en Tunisie, une prostitution masculine nombreuse offrait ses vils services aux amatrices de peaux bronzées et dorées. Le fait est que l'homme Arabe est supposé viril et satisfaisant, d'autant que son état de misère sexuelle, par suite des contraintes sociales, en fait un être affamé et passionné, qui désire d'autant plus fort ce qui lui manque et fait défaut! Il y a aussi une prostitution en faveur des gays, qui, même en France, sont excessivement portés sur les gens de couleur, ce qui en passant, expliquerait, selon moi, qu'il se produise de temps en temps, envers eux, des réactions violentes. Byzarrement, vos médias leur donnent toujours raison, les présentent comme de simples victimes, comme s'ils ne l'avaient pas cherché! Serez-vous jamais purs? Cette attraction affective et sexuelle de l'Arabe sur le Français, est une constante de longue durée, puisque Montherlant lui-même s'en fait l'échos, qui raconte qu'au temps de la colonisation, entre les deux guerres, déjà, des femmes issues de la grande bourgeoisie allaient à Alger, dans des hôtels, se payer et s'ofrir à des hommes réputés satisfaisants, tourisme sexuel d'autant plus révoltant qu'il était alors tout à fait inégal. En plus de la prostitution masculine hétéro ou hommo-sexuelle, la prostitution féminine sévit aussi au Maroc, moins en Tunisie, selon mes connaissances. J'ai appris, depuis, que sur la place de Marakech, des parents prostituaient leurs enfants! Je me refusais à le croire la première fois, mais plusieurs personnes dignes de créance, me l'ont hélas confirmé. Or, le café où s'est produit l'incident, surplombe toute la place, de la terrasse, on peut voire tout le trafic qui s'y déroule, ce serait bien le diable, si les touristes qui s'y trouvaient, n'étaient pas du moins coupables d'avoir vu et d'avoir trouvé la chose ordinaire et allant de soi! Mais quoi d'étonnant, du moment que leur ministre de la culture, reste et perdure, indéboulonnable, lorsqu'il devrait se trouver sous les verrous! Quand j'allais au Maroc, j'ai connu à Casa-Blanca, un jeune homme qui doit être décédé à présent, ayant contracté le Sida avec une pouf Allemande, le mal était mortel en ce temps-là! L'Allemande se savait-elle infectée? Qui sait? Possible que le sachant, cette ignoble truie, se permit avec un Arabe ce qu'elle se fût interdite avec un allemand. Voilà ce qui doit cesser impérativement, quand ce serait par force et violence.
(NDLR: il n'y a tout de même que par le fait de la liberté d'expression qui règne en Occident et sous la responsabilité du blogueur que je suis qu'une telle absence de compassion pour des victimes innocentes a droit de cité. J'aimerais voir ce qu'il en serait, si j'étais moi-même un étranger au Maroc ou en tunisie et que je me permisse d'écrire que peu me chaut la perte d'autochtones, au comportement touristique, il est vrai, coupable, et dans un contexte de banalisation abusive, si ce n'est de promotion de l'homosexualité. Car autre chose est de ne pas céder à l'aumophobie, autre chose est qu'on ne puisse plus regarder un téléfilm ou un feuilleton sans que la nouvelle morale du temps porte le téléspectateur à approuver du bonnet et à mettre sur le même plan un amour homosexuel et un amour hétérosexuel. L'homosexualité n'est certes pas contre nature en ce qu'elle a toujours existé; mais un autre invariant anthropologique consiste en la réprobation de cette tendance par la majorité. Cet invariant veut de nos jours être tellement renversé que la discrimination en fonction de l'orientation sexuelle est passée en crime ou en délit. Comme si cette criminalisation d'un sentiment et d'une réprobation voulait répondre par inversion à l'inversion dont on accusait naguère les homosexuels d'être tellement coupables qu'on a attribué l'origine de la démolition de sodome et de gomorhe à ce que les couples y fussent formés de cette façon, alors que rien ne va dans ce sens avec précision dans la bible.)

Qu'on ne vienne surtout pas objecter les ressources que dégagerait ce tourisme dévoyé! Vus les tarifs pratiqués, j'aimerai bien voir quel économiste sérieux pourrait défendre ce point de vue. En fait, ce secteur d'activité est largement subventionné. En Tunisie, les principales structures ont été créées par le gouvernement, à nos frais! Dans les années 70 et 80, Bourguiba ne se déplaçait pas quelque-part, sans poser la première pierre d'un quelconque complexe hôtelier touristique. Partout où il va, il ouvre un hôtel. Ces structures ainsi créées, sont-elles seulement amorties? Pas sûr du tout. Le tourisme est tentant, parce qu'il ne requiert pas autant de potentiels scientifiques et techniques, comparé à l'industrie, voire à l'agriculture mécanisée efficace et productive. Certes, le tourisme de masse distribue pas mal d'emplois, précaires et malpayés. Il développe une foule de métiers anexes, artisanat et commerce de faible valeur ajouté. Par exemple, je n'ai jamais vraiment compris l'intérêt profond du tissage des tapis! C'est un véritable esclavage de la femme, qui doit peiner interminablement au métier, pour n'avoir presque rien pour sa peine. Pour s'en convaincre, écoutes un poète populaire qui dit, "L'ouvrage de dix tapis ne ramène pas la natte des noces". La sueur et le sang des femmes est vendu à vil prix, à ceux des touristes qui, par ailleurs, se piquent d'émancipation de la femme Arabe. Au vrai, leur féminisme se satisfait du seul dévoilement du visage, pour unique revendication. Ainsi dévoilée de force, pour complaire aux étrangers, la femme peine et use ses mains à leur service, alors qu'à coup sûr, elle eût mieux rapporté à n'importe quelle autre occupation. Je suis à peu près sûr, sans que ce soit étayé d'information, que les mêmes ressources eussent fait autant de profit et d'emploi, dans l'agriculture et l'agro-alimentaire, qui est dans nos pays, d'un impérieux besoin. L'investissement eût présenté de moindres risques, vu les alléats du tourisme, il eût accru l'indépendance économique de la Nation, en réduisant les moyens de chantage Américain comme il s'est souvent produit, dans certaines circonstances, quand ils ont freiné leurs livraisons de blé moisi! Bref, du point de vue économique et financier brut, le tourisme ne présente aucun avantage, envers le simple développement agricole. Alors, très curieux, pour quelle raison fut-il autant promu? Réponse: c'est l'état d'esprit suiviste de nos gouvernants qui en est la cause, d'autant que la promotion de cette activité, s'est accompagné d'investissements étrangers, plus ou moins proches du mouvement Sioniste. Il se trouve en effet que nombre d'investisseurs, à l'exception des fonds publics, sont des Juifs autochtones ou étrangers.


Sur un plan économique plus profond, l'économie n'étant pas qu'un simple bilan, ni de simples colonnes dressées de chifres, Le tourisme est un dérivatif, une déviation, une fuite du champ de bataille économique. N'importe qui soutiendrait, chifres en main, que la femme, qui perdait un temps considérable au tissage, eût mieux gagné sa vie en se consacrant à plus d'activité potagère et aux soins de sa maison. J'ai pu observer que, curieusement, ces femmes se sont laissées convaincre, voire imposer cette tâche, sans aller la réclamer d'elle-même. C'est qu'au contraire, on allait les rechercher et les convaincre, pour qu'elles s'y mettent. Elles furent seulement assez sottes de ne pas faire leurs comptes, mais il est vrai, qu'il y avait, à l'appui de cette propagande, le visage de l'autorité! Si on va plus loin, qui pourrait soutenir que le tourisme sexuel ne soit pas économiquement destructeur? Suffit qu'on pense au temps considérable que gaspillent des étudiants et jeunes, autour de cette affaire. Pour eux, l'enjeu n'est pas purement financier, il est tout autant sexuel. Dans nos pays, la femme n'est censée se livrer et s'ofrir que le jour de ses noces, de plus en plus tardif, en raison du coût exhorbitant du mariage. Du reste, les recensements font état d'un grand nombre de célibataires hommes et femmes dans nos pays, faute de pouvoir se marier. Le poids de la tradition, muée en routine raccornie, devient vraiment toxique. Plus moyen de se marier. La femme touriste paraît d'autant plus belle, quel que soit son âge, fût-elle contrefaite, qu'elle est accessible, que pourvu qu'on sache y faire, elle ne dit pas non! Au contraire, elle paye, ou elle défraye, c'est le paradis. En passant, il faut bien voir que ce motif sexuel, opère tout aussi bien dans cette immense demande d'immigration. On veut venir en France pour gagner sa vie, certes, mais aussi pour y avoir meilleure chance de trouver une femme. Une révolution culturelle, des lois et des aides sont nécessaires, pour mettre fin à ces carrences. Notre doctrine permet d'ailleurs le concubinage ou le mariage transitoire, rien n'empêche de fixer par autorité les échanges et prix du mariage, de l'abaisser, ou d'interdire tout monayage. Trouverait-on alors, malgré tout, l'Européenne plus belle et désirable? ça reste à prouver. Du point de vue même de l'hommo-sexualité, il y a moyen, dans la Nation, d'établir une situation de tolérance comme il s'est produit dans le passé, où nous avons connu des institutions qui pourraient relever du mariage gay ou du PACS. De la sorte, la chose serait viable sans qu'il y ait nécessairement besoin d'un étranger! En vrai, pour en revenir au sujet, le tourisme sexuel est un moteur puissant du tourisme. S'il venait à manquer, les touristes seraient moins nombreux à coup sûr! Pour que le tourisme prospère, il y faut donc des moeurs relâchés, des loies permissives, si ce n'est corruption et absence de lois, avec des contraintes sociales dont résulte la misère sexuelle. Donc, beaucoup de gens perdent leur temps, ne rêvent que de quitter leurs patries, sont centrés sur et dépendant de l'étranger, objet de tous leurs désirs. A l'échelle du corps social, nul doute que pareilles dispositions d'esprit, n'aient des effets économiques profondément délétaires. Au fond, si je mesure sur moi-même, pourquoi ai-je eu cette attraction unique envers des Françaises autochtones, à l'exclusion des autres? C'est peut-être parce que j'ai pris acte que l'Arabe n'étant pas accessible, elle m'est devenue moins désirable. Va savoir. C'est que même une fois marié, les effets du désir des touristes ne s'estompent pas. Les contraintes sont vraiment si fortes, que l'homme s'y plie, mais pour cela même, cesse de désirer sa femme quand il en dispose enfin, voire longtemps avant! Ainsi, des hommes mariés, des hommes d'âge, fréquentent toujours les touristes offertes. Il va sans dire que l'épidémie du SIDA, nous ne l'aurions pas d'une autre manière. Autant ne rien dire des coûts sanitaires et sociaux ainsi engagés.


Il résulte de tout cela, que l'ensemble du corps social est déstabilisé, décentré de la nation souveraine, centré autour de l'étranger, source de profit, source d'amour et de désir. Cette affaire dépasse le tourisme, et il faut dire un mot des conséquences du phénomène de coopération. Là aussi, comme on parle de tourisme sexuel, on peut parler de coopération sexuelle. En fait, j'ignore ce qu'il en est maintenant, mais au temps de la conscription, les engagés qui se rendaient dans nos pays au titre de coopérant, avaient plus qu'on croit des motifs ambiguës. Je sais de façon certaine, que les gays étaient nombreux dans leurs rangs. Pas moyen d'en sortir. Je n'aurais rien à dire contre tout ça, si ce n'était pas inégal et toxique. Or, l'inégalité semble faire partie intégrante de cette attraction singulière. En fait, plus ou moins confusément, le touriste ou le coopérant aime à voir des gens soufrants et oprimés. Son arrogance, délibérée ou non, devient vraiment intenable, parce qu'il n'a plus guère de supériorité technique et proffessionelle réelle sur ses collègues, souvent meilleurs que lui: il n'y a donc plus l'ombre d'une différence hormis ses traitement et salaire. Actuellement, le coopérant est une espèce en voie de disparition. J'ignore dans quels secteurs on en rencontre encore, de ces coopérants Français, en Tunisie. Voilà que s'installent aussi des retraités, et qu'à l'horizon, se profilerait la délocalisation de structures sanitaires et maisons de retraites. On atteint là aux limites du déséquilibre, d'autant que tout ça suppose que nos pays restent à bas salaires et coût de main d'oeuvre, sans quoi ce dispositif ne serait pas viable. C'est dans cette voie que le Maroc allait s'engager, sans rire, et on aurait achevé de réduire ce peuple profond en populace de larbins et serviteurs! Tout ça est proposé, enrobé d'une générosité profonde et ambiguë! Bien des fois, des socio-bourges émerveillés, m'entretiennent du projet gigantesque de créer au sahara, un dispositif de centrales solaires, qui génèrerait une part sensible de l'énergie consommée par l'Union Européenne. L'Europe impécunieuse se propose de financer ce projet de 480 milliards, sous-entendu à notre grand profit et emplois. Le plus simplement du monde, et sans doute sans même s'en rendre compte, l'Européen, le coeur sur la main, considère l'Afrique du nord et le Sahel comme une extension et dépendance de sa maison, procédant de lui-même. A chaque fois, je réplique et réponds n'avoir rien contre, pourvu que le projet soit Arabe, d'initiative Arabe, de financement mixte à majorité Arabe, de souveraineté Arabe, l'Europe n'étant qu'un consommateur-client, dont la fidélité serait garantie par le fait qu'il en serait pour partie de ses capitaux. Quelque chose fait que, si généreux qu'il se croie être, l'Européen ne se résigne pas volontiers à la souveraineté et au respect de l'ego des autres. Son coeur déborde d'amour pour la faiblesse et la pauvreté de ses vis-à-vis, qu'il surplombe et à qui il croit donner des leçons. Or, voilà que ses vis-à-vis sont en train de changer.
(NDLR: sans compter qu'avec son expansion de la notion de "démocratie en "égalité des conditions"", la puissance (dite abusivement impérialiste, voir deux articles supra, "Les inaperçus de l'actu (n° VII), a fait dériver le penchant pour la justice, par lequel se caractérise l'islam, en "passion de l'égalité", de cette égalité quantitative inatteignable autrement que par la "justice distributive", cet autre nom de l'équité.)


Selon moi, rien que par intuition, il me semble que si ma Tunisie verte réussit une démocratisation authentique, elle sera moins attractive aux touristes, parce que moins soufrante. C'est complètement malsain, mais c'est bien ainsi, le touriste ou l'antiraciste ont besoin de notre mal réel ou supposé. Notre douleur ouvre son coeur, alimente sa tendresse, sa libido, donnent corps à sa générosité, à son sentiment de supériorité. Pas moyen d'en sortir! Faut-il donc ça, pour qu'il y ait de l'amour? ça semble inévitable. Dieu, comme est complexe et insondable la profondeur des rapports humains. Mon intuition me porte à croire que si nos pays se démocratisent et s'émancipent, nous serions moins aimés, perçus davantage comme des concurrents, des rivaux! Or, comme on voit, l'amour de la France n'est déjà plus si sincère et authentique, s'il fût jamais. Elle nous reproche de nous fortifier pendant qu'elle fléchit et s'affaiblit. Les rumeurs d'un certain site sur des discriminations footbalistiques sont probablement fondées. Nous réussissons trop, nous devenons trop forts, trop bien intégrés, pas assez pauvres et dolents, voilà ce que la France ne veut pas. Le Français supporte mal que nous percions à jour ses carrences intrinsèques. Désormais, nous le voyons souvent plus que nous, faible et pauvre, parce que dissocié et insensé. La liberté sans doctrine, la vacuïté, le vide spirituel, c'est là que devait aboutir cette France qui s'est voulue impersonelle, désincarnée, universelle, laïque et sans dogme ni taboux! Au vide, nous devons opposer la liberté dans le cadre de la doctrine des doctrines, de laquelle toutes procèdent, source d'harmonie, source de sens et de justice. Entre la France et nous, ce qui devient insupportable, c'est que nous nous sommes très bien compris. Or, la puissance a besoin de n'être pas totalement comprise, de garder quelques mystère. Hélas, à force de la connaître, y compris charnellement, nous avons tout compris d'elle. Bientôt, il n'y aura plus aucun mystère, plus d'épaisseur, rien que le vide. Voilà bien ce que la France ne veut pas qu'on saisisse. Plus encore, si les choses sont bien ainsi, la France ne pourra retrouver de la profondeur et de l'harmonie, de l'énergie vitale, donc, qu'à condition que nous soyons vraiment assez puissants nous-mêmes pour la féconder. Rien que cette histoire de catho-pride, au fond, c'est une conséquence des soufrances Musulmanes, sans quoi, y eût-on seulement pensé? Le Musulman a montré et persuadé au catholique le besoin impérieux et vital de se montrer et de se remettre à exister. Parce que le Musulman lui a montré le vide et l'abîme, le Chrétien aura peut-être l'énergie de s'y soustraire et de revivre. Exemple profond d'interaction, et nous n'en sommes qu'au début! Vois un peu, Torrentiel, ton église et par conséquent, ta France, auraient quelques chances de revivre, parce que je lui aurai moi, montré qu'il ne faut pas raser les murs! C'est parce que les insensés ont voulu m'aplatir sur les murs, qu'un soupçon de réaction se dessine et se profile à l'horizon. Des jeunes cathos interviouvés dimanche dernier, disaient ressentir plus de proximité envers des étudiants Musulmans, dans leur quotidien, se sentant eux-mêmes mis à l'écart et exclus des autres. Ainsi, il apparaît que le Chrétien prend conscience et exprime souffrir du même mal que nous, du mal des insensés. Que notre mal vous serve vous-même à quelque-chose, et qu'il soit dit à l'église et à la France, "Lèves-toi et prêche!"
(NDLR: cette analyse est très profonde et appelle de ma part quelques confirmations, compléments et commentaires:

1. Il est indéniable que le christianisme fait "L'éloge de la faiblesse". Il n'y a qu'à voir pour s'en convaincre le succès qu'a rencontré l'ouvrage éponyme du philosophe alexandre Jolien, indépendamment de sa propre situation de handicap.
2. Comment ne pas comprendre que ce qui fait barrage à la possibilité de relations égalitaires tient pour une bonne part à ce qu'il n'existe pas d'amour sans que celui-ci ne génère une blessure? Le chrétien soutient que cette situation résulte du péché originel.
3. "L'antiraciste" ou l'émancipateur ne l'est qu'à condition de se percevoir dans la situation du donneur. Idéalement, il faudrait rendre "le don innocent de la dette". Il faudrait promouvoir comme éthiques des actes gratuits plus encore que des actes libres.
4. "L'amour que nous porte la france, s'il fût jamais", tend à s'affaiblir de ce que nous nous fortifions. Il faudrait que la france ait le courage de se poser la question s'il fût jamais. Car il est indéniable que notre relation à l'homme arabe ne fut toujours que de conquête, puis, lorsque nous fûmes justement chassés par le droit de tout peuple à disposer de lui-même, de racisme tellement larvé qu'on l'a dit ordinaire et qu'on a fait, pour l'empêcher, pour l'enrayer, des lois qui croyaient pouvoir le déraciner en le criminalisant.
5. Si, après cet examen de conscience, nous en venons à cette conclusion courageuse que l'amour de la France pour l'arabe ne fut probablement jamais sincère, on devra se demander pourquoi. Et alors, je gage qu'on obtiendra cette triple réponse :
a) Si tout amour génère une blessure, nous ne concevons cette idée, elle ne nous devient recevable, que si nous sommes celui qui inflige la blessure. Jusqu'à présent, il nous était possible de nous leurrer sur notre amour de l'arabe parce que nous étions en situation de force et lui en situation de faiblesse. Or il est en train de se ressaisir et les choses sont peut-être en train de s'inverser.
b) Cette situation de force et de faiblesse avait lieu dans le cadre de ce que j'aime à appeler une combinaison de "destinées inversées. Car, au moins autant que le désir atavique de la justice, l'islam ou l'arabité ont inculqué dans cet homme et cette nation un culte de la force, qui ne lui a pourtant pas permis d'accéder jusqu'à ce jour à la domination. A l'inverse, le christianisme, qu'on pourrait presque aller jusqu'à qualifier de "religion de la faiblesse" (ou ayant au moins le culte de la faiblesse), s'est acquis la puissance au moyen de cette humiliation. Se penser faible, c'est peut-être s'éviter d'être cruel.
c) Notre désamour chrétien pour l'arabe ou le musulman vient de ce que, précisément, nous avons peur que son culte de la force ne l'amène un jour à devenir cruel, outre que nous le soupçonnons d'aimer fort les armes blanches, quand nous aimons "les armes de destruction massive", les bombes nucléaires, celles qui ne font pas de quartier dans la destruction, mais qui détruisent, si je puis dire, sans torture chinoise.)
6. Cette situation de désamour mêlé de peur (ne pas oublier que "la peur" est par erreur assimilée à la haine, dans le suffixe "phobie" où elle s'avoue présente), fait que je crois pour le moins prématuré, étant donné les préventions qui sont les nôtres, le scénario qu'appelle de ses voeux le croissant de lune, d'union de l'arrabe et de l'européen. Ces préventions étant séculaires, leur guérison risque bien de l'être aussi.
7. C'est une trouvaille profonde qu'a faite le croissant de lune de dire que "nous nous sommes compris". Cela rappelle furieusement, l'hypocrisie en moins, l'apostrophe aux français d'algérie qui permit au général de gaulle de revenir aux affaires. Parce que l'hypocrisie est en train de disparaître, on peut néanmoins présumer que les préventions sont peut-être en train de commencer de se dissiper. Une dernière chose est à noter: c'est que l'arabe nous aime plus que nous ne l'avons jamais aimé, ce qui explique en partie, sans la justifier, sans l'excuser, sa fureur contre nous, déchaînée parfois dans nos pays mêmes quand, disposant de la puissance, nous l'opprimons jusqu'à nouvel ordre, par notre "désordre mondial", mais nous l'opprimons sans fureur, ce qui nous fait ne pas comprendre pourquoi il nous le reproche.)


Si nous étions en un temps de justice, ce devrait être aux insensés de raser les murs, eux qui n'ont rien à dire. S'ils s'imposent encore, c'est qu'ils ne sont pas dans l'absolu du non-sens, auquel on ne parvient pas sans perdre à ce point le goût de vivre qu'on en perd la vie elle-même. Tant qu'ils auront un peu de force, ils tenteront de réduire à l'inexistence tout ce qui souligne et surligne leur vide mortel. Il faut donc oser les affronter maintenant, puisque tout montre chez eux, des signes instantanés de faiblesse, dont l'outrance n'est pas le moindre. Il faut les affronter et l'emporter sur eux, parce que la cause du sens, c'est la cause même de la vie.


Voilà que ce matin sur les coups de 11 heures, j'eus droit aux photos, une petite fille dans chaque bras, tête sur mon épaule, alors que je tenais les biberons de chaque main, engagés dans leurs bouches. Je me tenais assis sur ma table d'examen, adossé aux murs, mes petites filles sur les bras, répétant béatement Wistiti, pendant que la mère nous mitraillait de son appareil. J'étais fier comme un pape. Tiens, ton église s'empresse-t-elle de béatifier à la hâte parce que le cours du temps s'accélère? J'attends encore tes considérations sur Ismaël qui s'élèverait contre ses frères. Si je descends d'Ismaël, j'ai l'impression que la bible s'est trompé, Rodomont voit ses frères se lever contre lui, nuance!
(NDLR: c'est exactement ce que la bible prophétise! Rechercher sur ce blog même: "Ismael et Israël))
Et qu'est-ce donc que cette puissance que la bible nous atribue? Là, tout juste, j'en vois pas la couleur. Elle est potentielle et virtuelle, jusqu'au jour où Rodomont rétablira la justice et l'harmonie au détriment des croiséristes et des insensés.


Rodomont grand-père d'alliance.

mardi 3 mai 2011

Le discours du Président malade

(Extrait du "Dialogue entre le Torrentiel et un croissant de lune, partie IV? chronique 24)

Envoyé par le croissant de lune, le 16 avril 2011 à à 20h07

Torrentiel, ami croyant.

D'un vendredi l'autre, la révolution Arabe, ou Bouhzizienne, se poursuit et s'étend, prenant diverses formes, s'adaptant aux contextes variés et variables. On explique cette prédilection pour le vendredi, parce que c'est le jour de prière commune, mais aussi parce que, les situations d'état d'urgence et de couvre-feu, régnant dans ces pays, rendent malaisés les rassemblements. C'est que le vendredi, après la prière, les gens se trouvent rassemblés, et les cortèges se forment au sortir des mosquées. En ces temps de renouveau religieux, les tyrans et gouvernants, qui eux-mêmes font assaut et démonstration de religiosité, et s'exhibent régulièrement à la Mecque, n'ont pas osé interdire ces rassemblements hebdomadaires. En d'autres temps, la chose s'est vue, temporrairement, notament dans ma Tunisie verte. La Jézira combattante consacre chaque vendredi soir une émission d'analyses qui se veut plus poussée, avec l'inévitable Hazmi Bchara, dont la parole est encourageante et bienfaisante. Curieusement, le générique de cette émission semble bien être une musique Chrétienne, tiré de je ne sais quelle oeuvre, comme un air de Noël. C'est une musique douce et apaisante, comme un baume sur le coeur. Souvent je m'en prends à la musique Européenne romantique, que je nomme, avec mépris, "musique mouillée". (NDLR: référence synchronique à "la voix sèche" et à "la voix humide", décrites comme deux souffles mystiques occidentaux non sans trivialité par l'abbé de Tanoüarn). Faut dire que l'Arabe, je le confesse, a trop le goût du dépouillement, et par excès, le goût de la calcination, avec l'écueil de sa propre sècheresse. La "musique mouillée", de temps en temps, ne lui fait pas de mal. Ce générique emprunté à je ne sais quelle oeuvre m'évoque Noël, qui est la fête de la naissance. Après tout, ne sommes-nous pas en train de renaître?

Le fait le plus important d'hier, semble bien être le discours du président Algérien, BouTeflika. Bien construit, servi par la voix faible d'un malade. Voix enrhouée, manquant de souffle, d'un cancéreux à un stade avancé, le discours bien composé, promet, dans l'année en cours, des réformes authentiques et profondes. J'en suis remué, je le crois sincère. Réformes politiques, réformes économiques, combat contre la corruption, projet de constitution soumis aux voix du peuple. J'ai entendu une vraie résolution dans cette voix éteinte. Confirmation, Hazmi Bchara et les autres commentateurs, s'accordent sur ce que le contenu est inattendu! Tout juste conseillent-ils la vigilance, que le peuple juge sur pièces l'effectivité des promesses. Il ne reste à ce raïs que peu de temps à vivre, pas beaucoup plus d'un an. Si je mesure sur moi, et si je me pénètre de l'idée que cet homme est probablement croyant, si peu que ce soit, comme la plupart d'entre nous, qui sommes, jusqu'à présent, par la colère de Dieu, une Nation de croyants; si je mesure sur moi, je le vois mal se livrer à des annonces dilatoires, des promesses trompeuses, se sachant, peut-être bientôt, cité à comparaître devant le plus haut des juges. Sa sincérité me semble certaine. Que cet homme se soit livré à des malversations, c'est probable, la pire de toutes étant d'avoir tenu sous les généraux! Toutefois, le repentir existe, et à quoi servent les miliards amassés, quand on aproche de l'heure décisive! J'ajoute en plus que le discours fut fait sans pression de rue, puisque ces jours-ci, on ne relève aucun mouvement notable en Algérie. Un homme nous parle, étant au seuil de l'au-delà: quels que soient ses torts passés, l'homme pieux ne saurait lui refuser l'avantage du repentir. Comme François Villon, qu'il soit dit, "Ici, hommes n'est point de moqueries!"

Que les généraux l'aient tenu, c'est une raison suplémentaire pour lui, de prendre sur eux sa revanche. Du reste, que peuvent faire les généraux, à l'instant présent? Commettre un assassinat, comme sur Mohamed Boudiaf, et l'atribuer à de quelconques Islamistes, ça marcherait pas, et dans l'état actuel des choses, il y aurait soulèvement. C'est qu'aussi, les généraux pourraient bien se trouver divisés entre eux, et craindraient leurs propres collègues. Probable d'ailleurs, que la fin de ce moribond, eut été une occasion de brouille dans ce club, au risque du déchirement du pays. Le moribond veut mettre l'Algérie en ordre avant de quitter ce monde. Les libertés des généraux sont vraiment allés trop loin. L'un d'entr'eux a pris sur lui, sans consultation, au détriment du pays, d'envoyer des forces au secours du Lybien Kadhafi! Je croirais volontiers, que face à un président résolu, soutenu du peuple, les généraux raseront les murs. Je prie Dieu que le raïs, qui en principe en a le pouvoir, entreprenne des révocations et nominations nombreuses dans l'institution militaire, faisant ainsi un acte d'autorité, devant lequel ils seraient contraints de ne pas broncher et, de ce fait, leur impéricie trop longue aura vécu et cessé de vivre. Un président croyant et repenti, qui s'appuie sur le peuple, lequel est comme moi, convaincu et persuadé par les accents étouffés de cette voix sans timbre ni souffle; des généraux qui perdent l'assurance, voilà la quadrature du cercle, tout semble se tenir.

Si je me permets quelques conjectures, je vois mal l'avenir de l'Algérie sans cette noble attitude de son président. Sans le contexte de révolution Arabe, que fût-il advenu? Le raïs mort, le péril était grand, de voir les militaires désunis, en désaccord sur la nomination d'une nouvelle courroie de transmission. Les scénarios de partition, ou de répartition des divers bénéfices, selon les rapports de force internes à l'institution militaire vermoulue, eussent eu trop de chance de prévaloir. Les généraux se transformaient déjà en émirs de guerre, ou émirs marchands, faisant du pays d'un million de martyrs, une boutique ou une arrière-boutique. Dans cette perspective, nul doute que les uns et les autres, eussent sustenté à leur profit maintes implications étrangères. Mais puisque nous sommes dans le contexte des révolutions, que fût-il advenu si le président se fut contenté de suivre servilement les généraux, comme à l'accoutumée? Le peuple se fût soulevé, tôt ou tard, ou pacifiquement, ou en sécrétant un élément de lutte armée. Dans ce cas de figure, nul doute que la répression eût été féroce, et les troubles pouvaient servir d'occasions, pour les uns ou les autres généraux, de pousser leurs avantages, et l'ingérance eût trouvé un terrain propice. En revanche, que le président, et donc, le gouvernement civil, le seul gouvernement légal en définitive, tiennent pour la cause du peuple et s'associent à lui, voilà ce qui donne du poids et du crédit aux évolutions Algériennes. Après le discours d'hier, on voit mal ce que les généraux pourraient tenter de faire. S'ils entrent en rébellion, suffirait que quelques unités leur fasse défection ou se tournent contre eux, pour qu'ils lâchent prise, n'ayant pas l'autorité que confèrent la légalité et l'appui du peuple. Il fallut, comme c'est étrange, cette circonstance de maladie, pour que le raïs soit résolu à faire une bonne fin, devant Dieu et les hommes, il fallut cette circonstance, afin que le peuple l'écoute et le croit. N'est-ce qu'un hasard, ou est-ce que Dieu en aura disposé ainsi, par sa grâce? Dieu est vraiment le plus grand.

Cet engagement du gouvernant envers son peuple, j'y vois un précédent que d'autres pourraient bien imiter. L'optimiste Hazmi Bchara tient que l'ensemble de la nation Arabe sera pourvu sous peu de gouvernements démocratiques. Il dit que les gouvernants pourraient s'aviser que la meilleure carte, le mieux-gagnant, est de prendre soi-même l'initiative des réformes authentiques, à l'instar de l'Espagnol Juan Carlos; que s'y refuser, c'est assurément la défaite du gouvernant, qui ne saurait tenir, face à son peuple. Si Dieu veut, nous entendrons bientôt des nouvelles d'Arabie, terre du prophète, où à n'en pas douter, le vent du changement souffle déjà. Trouves donc, Torrentiel, le discours daté d'hier, en vidéo, sur le site que tu connais, écoutes-le et donnes-moi tes impressions. Notre ami correspondant algérien, transmets-lui ce message, pour savoir s'il adhère ou s'il me trouve trop optimiste et naïf. Qu'il nous donne ses sentiments. A toi, comme à lui, j'adresse, deux mille saluts.

Croissant de lune enthousiaste pour le pays d'un million de martyrs.

Nouvelles confuses de France et de côte d'Ivoire

(extrait du "dialogue entre le torrentiel et un Croissant de lune, partie IV, chronique 23)

(envoyé par le croissant de lune, le 12 avril 2011 à 7h3

Torrentiel!


Une certaine France, que hait tout homme libre, vient d'asseoir et sustenter un nouveau tyran sur la terre d'Afrique. Que ce soit directement ou par ses intermédiaires, une certaine France a procédé à l'arestation de l'ancien tyran, pour lui substituer un panthin encore plus vil et inféodé. Voilà qu'il pavoise, sous les armes de l'étranger! En l'espèce, c'est le rejeton d'une lignée de sultans qui, en ce pays, comme les rois de ce temps, tiraient le plus clair de leur fortune du trafic des hommes! Je ne connais presque rien de l'histoire de ce pays, où les gens ont la peau très noire. Un jour, un étudiant Ivoirien m'a soutenu qu'en son pays, la colonisation fut pacifique et l'évangélisation douce et sans coups de fouet. Soit! Mais contre quels avantages leurs sultans et chefs ont vendu et cédé la terre et ce qu'elle porte? Comme tout homme libre, je m'aflige du sort de l'Afrique meurtrie. De grâce, n'objectes pas qu'on sauve ainsi tel nombre de vies humaines, c'est faux dans l'absolu, le genre de prétextes qu'affectionnent les coeurs ambiguës! Les coeurs purs tiennent que la liberté authentique seule sauve des vies, et seule vaut d'être vécue! Le nouveau gouvernant est d'emblée condamné à s'entourer d'une protection et surveillance policière permanente, étant honni et vomi du peuple. Comme ses lointains ancêtres, il recherchera toujours la protection de l'étranger, c'est prévisible.

Que cette France ait forfait, toute la France en pathira, à coup sûr. Comment le gouvernant Français peut-il croire que ses affaires prospèreront là où il joue le mauvais arbitre, le flic ripou? Si les Africains veulent, ils peuvent donner la chasse, même à coup de pierres, à tout Français, faire échouer ses entreprises, conspirer contre ses oeuvres et les ruiner. La France déjà soufrante perdra plus encore de pain de farine, dans ce pays comme ailleurs. Alain Mainc, pourtant Sioniste, s'est exprimé en ce sens, à propos de la vaste Lybie. La haine sera le juste salaire de ces menées, qu'on ne s'y trompe pas, et qu'on ne quémande pas autre-chose! L'homme est à présent trop réveillé, trop conscient, pour ne pas percer à jour les ambiguïtés crasseuses des puissances, lesquelles n'en sont peut-être même plus conscientes. Si l'Occidental veut regagner quelque-chose de l'estime des peuples, qu'il mortifie pour de bon, dans son coeur, ce qui subsisterait de cette fausse charité, héritage de vos hypocrites missionaires. Les peuples neufs veulent que la liberté authentique et totale, qui, par définition et par escence vous est hostile et contraire. Voulez-vous vraiment la liberté des peuples? Il faut pour cela que vous faiblissiez pendant qu'ils se fortifient, jusqu'à ce qu'à leur tour, ils puissent vous marcher sur les pieds et vous frapper d'un chasse-mouche! Il faut, pour l'Occidental, ou bien confesser cela, ou cesser de se la raconter sur aucune liberté ni droit.

Je croirais pourtant que le grand peuple de France est assez perspicace, qu'il saura distinguer, dans sa passion de l'égalité, les vrais élans des peuples, distinguer ce qui oprime vraiment et ce qui libère en vérité. Si Dieu veut, le grand peuple de France, est capable de faire tomber et chuter le tyran et faiseur de tyrans, à l'impéricie ruineuse. Les intérêts et les affaires du peuple de France sont, en Occident, ce qui pourrait le mieux s'adapter aux élans nouveaux des peuples, Que le Français fasse donc prévaloir ses intérêts et droits en se libérant lui-même.

Croissant de lune afligé.

L'émir et le savant

(Extrait du "Dialogue entre le Torrentiel et un croissant de lune, partie IV, herméneutique 21)

Envoyé par le croissant de lune, le 10 avril 2011 à 0h36

Bonsoir Torrentiel.


Je retiens de notre nuit (téléphonique), trop longue, que tu es, plus ou moins, la voix, l'écho et le reflet de la France et de l'église. Telle semble être la pulpe de ton être, tel je te perçois, puisses-tu en ressentir la plainitude que confère de porter en soi un être profond! Accomplis cette profondeur, cette épaisseur, cette complexité, qu'on en soufre souvent, cela procure pourtant du sens et du bonheur. Comme on est bien, quand on habite l'être, qu'on est sûr de ne pas avoir volé ni usurpé. De plein droit, tu existes ainsi, persiste donc, et sois exhalté! Je retiens cela, que je savais déjà, et je m'en félicite. Moi-même, je crois habiter ce que je nomme ma Nation, et cela seul me procure un goût singulier de vivre. Reçois de moi, mille saluts, votre temps de Carême s'achève demain, dimanche des rameaux.


Figures-toi que je viens de soigner un spécimen rare des Chrétiens d'Orient, ou du moins, une descendante. Quand je lui demandais son origine, elle s'est dite Araméenne: en fait, c'est une communauté qui vient de l'Irak martyrisé. Il y a aussi, que depuis deux mois, j'ai droit à une adolescente catholique, qui vient tous les mercredis, catholique assumée, ce qui est rare. Je me trouvais en verve, la dernière fois, je l'ai branchée sur la question. Figures-toi qu'elle s'est plainte du fait qu'un grand nombre a honte, selon elle, de se dire croyant, voire le dissimule. Le bon ton est de feindre l'indifférence, par ces temps d'irreligion. Le Musulman n'est pas seul à raser les murs. L'extraordinaire est que ce soit une ado de seize ans qui s'en plaigne d'elle-même. Naturellement, elle se sent seule, ne connaissant aucun de son âge, qui ait les mêmes pensées et préoccupations. J'en tombais d'accord avec elle, et l'encourageais à ne pas garder pour elle ce genre de préoccupations, et à oser se conduire selon ses voeux.

Être ce qu'on veut être, voilà une grande question. Tu as su exprimer, malgré les longueurs de cette nuit, que le sort d'un peuple ne dépends pas tout juste d'un candidat, fût-il bon et capable. Tous les peuples ont droit à l'accomplissement. Les faits Arabes ne sont pas juste des faits politiques au sens restreint du mot, ce sont des faits de mutation ou d'expérience dans les êtres. On dit que l'expérience égyptienne relève de l'irremplaçable. Pareillement, le Français a droit à ses renaissances ou résurrections, Dieu veuille le guider dans ces voies. Je confesse avoir cru, trop aisément, que telles solutions techniques ou économiques seraient en soi suffisantes et rendraient au Français le bonheur qui l'a fui. Bien vrai que les gens sont tristes, accablés, d'une indifférence maladive. C'est que l'indifférence ou la dissociation affligent, n'étant en rien humaines. Les processus de dissociation ne sont pas soutenables ni viables, si on les laisse aller leur train. En effet, l'homme Français se dissocie des autres, ses contemporains, et en même temps, se déprend, se désaproprie de lui-même. Il y a une sorte d'injonction de dénationalisation, qui ne peut pas aller de soi. Je crois mieux saisir tes justes plaintes à ce sujet, et je me repens d'avoir pu croire qu'au Français, pouvait suffire ce qui ne suffit à personne.

On peut faire certains parallèles et comparaisons envers ce qui encourt au Moyen-Orient. Comme l'égypte, la France est une clef, de l'Europe et de l'Occident, beaucoup dépend de son sort, presque tout peut changer sur son impulsion. La France est l'orateur de l'Occident et du monde, sa parole porte au loin. Qu'on se souvienne qu'en 1986, peu de temps après les évènements estudiantins Français, des faits semblables se sont produits jusqu'en Chine, avec les suites fâcheuses que l'on sait. Autre parallèle, on a dit avant les évènements, qu'en égypte, le Nil de la politique se trouvait tari. En France, des partis se créent, changent de nom, des nouveaux candidats apparaissent, tout ça masque mal le vide ou le désert politique, du moins si on entend le terme, au sens le plus élevé et profond. Le Français comme l'Egyptien, homme de vieille culture, aime la littéralité, le verbe, la forme, le sens en toute chose. Il y a, de la sorte, maintes correspondances entre ces deux peuples profonds. Pourtant, une différence notable fait que l'égypte habite et peut exister dans un contexte Arabe, qui est une nation, et en tant que tel, augmente l'égyptianité au lieu que l'Europe dénationalise, selon tes propres termes, n'étant pas, pour l'instant du moins, une nation. L'égypte longue, pour grandir et prospérer, doit réanimer et faire renaître une nation convalescente, tandisque la France doit faire naître une entité encore inexistente. Ressemblances et dissemblances à l'heure des choix.


J'ai attaqué le bouquin d'Hakim El-Karoui, pas mal du tout. J'en suis encore qu'au début, le livre est assez court, d'un abord simple, pas cuistre comme son ami Emmanuel Todd, très accessible au contraire. Ce n'est pas que l'auteur affecte la simplicité et prenne un ton grand public, on a l'impression d'une authentique sincérité, il semble croire à ce qu'il écrit. Vu le style limpide et frais, on aurait du mal à s'imaginer qu'il rédige des discours à l'usage de tel ou tel politicien. Todd est un penseur, il analyse, El-Karoui expose et agis. Ce livre pourrait bien être un manifeste, du genre que pourrait écrire un futur candidat, une profession de foi, en préambule aux responsabilités. Vraiment, je t'en conseille la lecture . Pour l'exemple, ses exposés sur la crise dite financière sont d'une limpidité rare, alors que certains se sont crus obligés de nous embrouiller en rendant les faits plus obscurs qu'ils ne sont. Celui-là éclaire et rend perceptible, c'est déjà un grand bienfait! Ira-t-il lui-même au combat présidentiel? c'est pas exclus, d'autant qu'à l'instar d'Obama, il est métis, de père Tunisien, de mère Française. Maintenant, ce serait quand même trop simple de faire du copié-collé, j'y crois moyennement. D'autant moins qu'apparemment, El-Karoui propose une mutation authentique, tandis que le métis couronné d'outre-Atlantique s'est avéré conservateur, en fin de compte. "Réinventer l'Occident", la France seule en est capable, étant une clef et le coeur de la Chrétienté. C'est bien en 2012 que ces perspectives devront s'ouvrir, comme le propose El-Karoui, le monde ne peut plus attendre. Pas seulement le fait du hasard, si tous ces changements se produisent maintenant, en concomitance visible, les uns avec les autres. Il y a comme ça des instants de l'histoire, des occasions qu'il faut saisir, des dynamiques dans lesquelles il faut s'inscrire. Je crois de moins en moins que la France et le monde puissent supporter un quinquennat Sarkozien de plus. Quoi que fasse cet homme, il est peu inspiré, à peu près incapable d'une vraie sincérité. Son pacte pour la Méditerrannée, qu'était-ce donc? Rien que le titre me déplaît. Il parle aux Arabes sans daigner les nommer, voilà l'état d'esprit que je déclare indésirable. Que l'esprit nouveau souffle donc entre les peuples, et que chacun soit appelé par son nom, et que jamais plus personne ne soit envisagé comme étant de la transparence du verre ou du vide. La France, pourvu qu'elle répudie l'Occidentalisme, ce qui est bien dans ses cordes, serait en mesure d'honorer l'humanité d'un autre langage, plus conforme à sa passion de l'égalité.

Saches, Torrentiel, que je n'aprouve pas, et n'applaudis pas telles actions Françaises en Afrique. Je suis constant, ayant toujours tenu contre les ingérances, qu'on croit à tort justifiées par l'économie de vies humaines. Plus pacifiste que toi, j'ai tenu, y compris contre les ingérances en Yougoslavie, alors que tout le monde croyait bon de les applaudir. Sérieusement, les combattants Ivoiriens, pouvaient bien seuls réduire les forces du tyran, dans la capitale. Les sanctions seules suffisaient, les revers l'eussent fait abandonner, alors qu'à présent, il regagnerait en popularité, vue la laideur essentielle de l'ingérance. Quand donc comprendrez-vous cela? Vois, Torrentiel, cet homme, et son épouse sont des évangélistes de la pire espèce, ont probablement commis des crimes, armé des escadrons de la mort, et ont des Musulmans une haine démesurée! Pourtant, je ne veux pas voir la main étrangère forcer leur sort. L'impérialisme, c'est aussi se croire indispensable et s'imposer comme tel, signifier aux autres leur état chétif et misérable, leur enjoindre de trouver ordinaire qu'une puissance leur fasse ou non justice. Pareilles menées, loin de libérer, sabottent le processus de libération, transforment la Côte d'Ivoire en protectorat. Que s'installe le nouveau président, on peut être sûr que, devenu impopulaire, il ne sera jamais en mesure de prier les forces Françaises de vider les lieux, ce qui est le souhait naturel des peuples. Explores ton coeur, plonges en toi-même, fais cet effort salutaire, pour avoir droit au titre de frère et d'homme libre.


Chaque vendredi, la révolution Arabe s'étend, s'approfondit, prend, de moins en moins confusément, le caractère panarabe souhaitable. On l'a nommée "révolution Bouhzizienne" (du nom du martyre Tunisien, qui a signifié par son acte que mourir est plus beau et plus cher que vivre oprimé. L'élément du complot semble présent, en Lybie, à l'évidence, tout comme en Syrie. Toutefois, je persiste à croire que le peuple Syrien prendra garde aux pièges, et on attend d'un jour à l'autre, que des traîtres embusqués soient pris par le peuple lui-même, et que la laideur du complot soit dévêtue et dévoilée. Ceci n'empêchera pas les réformes structurelles, trop longtemps remises, promises depuis des années, par le clairvoyant Bachar. Il n'est jusqu'en Lybie, où on ne croit observer des effets correcteurs, qui réduisent la portée de l'ingérance. Comme les puissances se sont lamentablement mises à monnayer et faire payer en prix politique leurs actions criminelles, l'insurrection s'est mise à reconquérir une partie de l'indépendance perdue. On parle de livraisons et ravitaillements égyptiens en biens et armes, mais plus encore, ils produisent une partie de leur équipement et armement. Les techniciens Lybiens et d'autres font fonctionner l'embryon d'une industrie d'armement, qui, mue par l'esprit premier de la révolution, pourrait bien s'avérer plus efficace qu'on n'imagine. Les puissances ont voulu voir dans l'insurrection un simple consommateur dépendant d'aide militaire, elle pourrait se hausser au rang d'authentique partenaire-adversaire, capable de dire non. Les puissances sous-estiment les aptitudes de l'Arabe en voie de libération, son enthousiasme sans limite. Rien n'assure que les puissances participantes recueilleront les fruits qu'elles s'imaginaient, il pourrait en aller tout autrement, bien au rebourgs. L'Irak martyrisé se soulève chaque semaine de plus en plus haut et fort, conspue l'occupation. Bien obligé de noter, sur ce point, le silence opaque de l'univers médiatique Français, qui pourtant, il y a quelques semaines, a sauté à pieds joints, sur un vague semblant d'émotion de rue à Ghaza, visiblement manigancée. Le jour du vendredi rythme la vie nouvelle de la Nation, Dieu unifie et hommogénéise ses démarches apparemment disparates.


La Jézira combattante est libre, ne connaît aucune limite. Par exemple, elle relaye le point de vue des officiels Syriens, qui n'ont pas commis, contrairement au Lybien, l'insondable sottise de l'interdire et d'emprisonner ses journalistes et personel. Elle est libre, sans prise préalable d'aucun parti. Pour autant, je soupçonnerais l'émir du Qathare, d'avoir insisté aimablement, sur la couverture des événements d'égypte. C'est que, pendant ce temps-là, au sens propre du mot, plus rien d'autre n'existait, la journée entière. Monopole total et permanent, d'un point de vue informatif, c'est quand-même discutable, même si on admettra que les événements étaient de taille. Je croirais bien que l'émir dut y mettre un peu du sien pour qu'il en aille ainsi, il avait un contentieux personel avec le tyran d'égypte. Admirateur du savant Youcef El-Carathaoui, il dut avoir beaucoup de peine à le tirer de prison. Il n'en fut pas quitte, sans courbettes et versements d'argent, il dut en rester ulcéré! Les rapports entre les deux pays en sont resté affecté, l'égypte d'alors allant jusqu'à prétendre canalyser l'aide humanitaire et financière qatariote vers Ghaza! L'émir dut en soufrir, malgré les apparences qu'il se donne d'une réserve par trop extrême, une modération visiblement jouée! Quand le savant fut libre, il vint au Cathare, y fut nommé mufti de Doha, et depuis quelques années, fut élu présiden de l'union mondiale des ulémas. Je crois savoir qu'étant l'ami intime de l'émir, il le conseille et le guide. C'est à lui, semble-t-il, que nous devons la création du pôle médiatique, où il nous fait bénéficier trop rarement de sa présence et de sa parole. Sustenté par le savant, l'émir a fait de grandes choses de cette île merveilleuse qu'est le Qatare. Se trouvant richissime, il achète une université clefs en main, crée des cathédrales du savoir, des centres de recherche efficaces. On dit que le Qatar, déjà très riche, pourrait un jour voire les produits de ses brevets devancer les rentrées gazières. De simple producteur d'énergie première, l'émirat passerait sans intermédiaire, au stade de ce qu'on nomme l'économie de la connaissance, la plus belle des économies. L'émir construit patiemment et, bien qu'ayant en apparence, peu de marges de manoeuvre, il pourrait bien, en fin de compte, marquer l'histoire de la Nation, plus que le Lybien fort brouillon. Si ça se trouve, notre libération sera permise, parce que Dieu aura fait naître dans le coeur de l'émir une amitié et une tendresse sans fin, envers le savant. Faut dire que cet homme est tellement équilibré et juste, que je ne conçois pas, sauf à n'avoir qu'un coeur de pierre, qu'il soit possible de lui manquer d'amour. Dieu prolonge encore sa vie, qu'il reste encore longtemps notre guide bien-aimé! Comme la Nation s'afligera le jour où le mal perfide, comme on le craint, l'emporte sur ses forces. C'est qu'il ne vint jamais dans ma Tunisie verte, y étant, jusqu'à ces derniers temps, interdit de séjour! La liberté du guide, précédait et annonçait la liberté de la Nation. Il ne tint qu'à la rencontre entre le prince résolu et le savant plein de lumière, qui, certes, ne doit pas grand-chose au hasard, il ne tint qu'à cela, qu'il nous soit permis de voir aprocher la liberté et le bonheur. Bientôt nous serons justifiés, et comme il est écrit, en peu de temps, Dieu enlèvera toute maladie de nos poitrines et allègera nos coeurs. Longue marche, mais la victoire de Dieu est proche.


Croissant de lune, ému, reçois encore mille saluts.