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jeudi 10 février 2011

Le discours du tyran

(suite du dialogue entre le Torrentiel et un croissant de lune, chronique 11)

Envoyé par Croissant de lune, le 11 février 2011 à 0h9

Bonsoir mon Torrentiel!


Je trouve passionnants vos échanges autour d'Abdel-Wahab Médeb, j'y participerai pllus tard, ce week-end. C'est que j'ai longtemps attendu, devant la Jézira combattante, le discour du tyran! Prévu à 22 heures, du Caire, 21 h, de Paris, il prit trois quart d'heures de retard, au bas mot. Il fut précédé, dans la journée, par un communiquée de la Haute Assemblée de l'Armée Nationale, l'état-major, donc, qui fut diversement commenté. On y voyait des encouragements plus ou moins manifestes au peuple, presqu'un parti-pris pour ses aspirations légitimes. Le communiqué était le communiqué numéro 1, ce qui laisserait supposer qu'il y en aura d'autres. A la lumière de ce communiqué, on a cru prévoir, comme possible ou probable, l'annonce du départ du tyran. Il n'en fut rien, hélas! Tu trouveras sans doute ces deux enregistrements, comme tu l'as fait l'autrefois, sur un site télévisuel, où on accède à des vidéos.


Le tyran, s'est présenté comme affligé du sang des martyres, et promet de châtier les coupables, des plus lourdes peines prévues dans la loi. Balivernes, puisqu'il maintient le vis-président, auquel il transfère ses pouvoirs, lequel est criminel et torturant, à n'en pas douter. On peut même dire que le régime s'aggrave, en faisant la promotion du chef des renseignements, déjà vis-président, jusqu'à l'exercice effectif des prérogatives du président. Son discours aurait pu passer pour sincère, si du moins, il avait démis Souleiman de la vis-présidence, et des renseignements même! Il n'en fut rien.


Il invoqua, comme prétexte à son maintien et ses décisions, le fait qu'il aurait subi des interventions et diktats étrangers, supposément dans un autre sens! Cet argument pourrait marcher, mais, si je mesure sur moi, le grand peuple Arabe et libre de l'égypte longue, aura saisi, que ce régime défaitiste a néanmoins une souveraineté relativement marquée: le plus souverain des régimes Arabes, probablement. D'autre part, l'influence étrangère doit probablement fortifier le régime, ou au moins le chef des renseignements, puisqu'assurément, une victoire délibérée du peuple doit en faire trembler plus d'un, que ce soit les dites dictatures, ou régimes autoritaires, y compris les prétendues démocraties. Si je mesure sur moi, non seulement l'Arabie, mais encore la Chine, la Russie et même Washington, doivent craindre la contamination et les effets révolutionnaires.


On invoque, en revanche, la pression qu'exercent les forces de renseignements et la Garde Républicaine, en faveur du maintien du régime, ou son agravation par la confiscation du pouvoir, par ces deux institutions, combinées l'une à l'autre. C'est que la garde ou les renseignements craignent, en cas de renversement, d'avoir maints comptes à rendre, les mains liées, au banc des accusés!


Ce fut un jour millionnien, comme hier, sensé pourtant être jour de repos. L'extension du mouvement s'est poursuivi. Demain, vendredi du sultan, où il était prévu de se livrer à une marche sur le palais du Caire et d'en tenter l'assaut, pourrait bien être dix-millionnien! On prévoit deux millions seulement sur la grande place. J'apréhendes les effets de piétinements comme ça arrive souvent à la Mecque. Du reste, je serais pour reporter l'assaut sur le palais, puisqu'il semblerait que le tyran ait choisi la voie de porter le peuple à une attitude plus violente, pour mieux en justifier la répression sanglante. Le régime, très capable de complot, pourrait bien faire exister des armes à feu, par des éléments dissimulés dans la foule, autour du palais, que protègera sans doute la garde et non pas l'armée.


Demain, la révolution risque fort, de basculer vers plus de sang. Sauf si Dieu permet que l'Armée Nationale n'agisse dès cette nuit, quitte à se confronter à la garde. Quel sera le communiqué 2 de l'état-major?


Sitôt après le discours trompeur, la foule, massive, même de nuit, sur la place, s'est récrié, en réclamations de la chute totale du régime. Que Dieu puissant donne au grand peuple Arabe et libre de l'égypte longue, mère des patries, une victoire éclatante, en exemple à l'humanité, et en confusion des tyrans.


Rodomont, perplexe et déçu.

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