Pages

dimanche 22 février 2015

Critique musulmane du roman de Houellebecq

faite pendant lecture par le croissant de lune. Torrentiel, mes premières remarques déçues s'agissant d'un roman qui s'est beaucoup vendu, et d'un auteur à qui tu prêtes beaucoup, "On ne prête qu'aux riches". (NDLR (comprendre du torrentiel): je ne prête pas gran-chose au romancier, si ce n’est une écriture blanche. J’ai davantage d’estime pour le poète. Je n'ai pas trouvé de préface, j'ai cru comprendre que l'abbé a préfacé le livre, à moins que ce ne soit au contraire une postface, on verra à la fin, donc. Ou bien la version n'est pas intégrale, savoir... (NDLR : il s’agit d’un malentendu. L’abbé de tAnoüarn n’a ni préfacé, ni post-facé le roman “soumission” de Houellebecq, il l’a reçu en service presse et en a dressé une critique élogieuse avant sa parution). J'en suis arrivé quand-même au document 16 du fichier, sur environ 44, deux heures de lecture au moins. (NDLR: le Croissant de lune lit le llivre dans le format Daisy, d’où sa division en un certain nombre de fichiers.) J'ai bien reconnu le style de l'auteur qui n'est pas Cicéron, stéréotypé dans son genre, et il n'est pas le seul à écrire de cette facture-là, il y a du stéréotype dans la... libre-pensée... Mes soupçons et doutes s'agissant du plagiat ou plutôt de la marque de fabrique ou de la familialité avec Yasmina Khadra se confirment, je ne dirais même plus comme avant, que Khadra pompe sur Houellebecq, je n'exclues pas qu'ils aient tous les deux, probablement avec d'autres, un rédacteur clandestin commun. La proximité est trop importante pour ne pas former ce soupçon, ou cette quasi-certitude. C'est tiré au cordeau, c'est trop planifié d'avance, le roman semble trop écrit, du talent peut-être, mais pas de génie, pas de singularité en tout cas. Le style général ressemble au style que prennent des journalistes qui font un récit romancé ou un roman inspiré de faits qu'ils commentent, c'est un style courant, supérieur au roman de gare quand-même, mais ça reste de la fiction peu inspirée. En gros, il me semble que si ton abbé n'en était pas, tu en penserais peu de chose (NDLR : j’en pense peu de choses et je ne suis pas un thuriféraire de l’abbé de tAnoÜarn, c’est seulement quelqu’un avec qui j’entretiens un dialogue régulier sur la toile), et concernant l'abbé, le fait de collaborer à un roman qui est à l'évidence destiné à rapporter de l'argent, c'est par amour des biens terrestres, c'est révélateur je dirais du peu de rigueur intellectuelle de l'abbé et partant, l'un allant avec l'autre, de sa faible rigueur morale personelle, j'insiste. Le personnage principal du roman est un prof de la faculté de la Sorbone, pédant et méchant à souhait, qui parle à la première personne de lui-même, dès le premier chapitre il affirme qu'il n'aime pas les hommes et que sa carrière il la vit avec dédain, on croit reconnaître Houellebecq lui-même, haineux et dédaigneux du genre humain. Les faits se situent après le deuxième quincainat du président normal, pardonnes-moi du peu, si Houellebecq a raison, on rempilera pour cinq ans, avec ou sans cohabitation, la chose n'est pas explicite. Mais à écouter le livre, j'ai l'impression qu'il parle d'un avenir au présent, je n'ai pas l'impression de voyager dans le temps, à part quelques trucs assez rebattus, je dirais que le roman est anachronique. Je ne trouve comme nouveautés que ce qui est dès maintenant en tendance, y compris sur le plan technique, la vie Parisienne du quartier concerné semble à l'abri des plus grandes catastrophes, effondrements économiques d'importance, troubles civils qui vont jusqu'à des combats et fusillades non médiatisés en pleine capitale, troubles devenus banals, je ne sais plus entre qui et qui. Enfin si, il est donné à entendre qu'ils opposent des gens dits "Identitaires" à des Musulmans. Si je voulais, dès maintenant, oh, mais je veux bien pointer des incohérences. Aucun grand changement international n'aura eu lieu d'ici sept ans, Dubbay existe encore puisqu'il est question d'y créer une filiale de la Sorbone sauf si c'est déjà fait, le Qatar est toujours un gros client ou investisseur, la Chine bien entendu se taille la part du lion, préférée de l'auteur pour la raison que la Chine actuelle n'est pas Muslim. En gros, ça ressemble au ressenti actuel d'un bourge réac et méchant, comme Houellebecq, mais il n'y a pas de prophétie touchant à l'international. Curieusement, le personnage du roman est spécialiste du dix-neuvième, et byzarement, une date est souvent citée, 1874, c'est l'année ou un auteur a polémiqué sur l'éventuelle arrivée d'un président Juif de la république Française, clin d'oeil qui donne un peu d'épaisseur au propos mais juste un peu. Donc, c'est de l'avenir anachronique et un peu du passé. Qu'arrive-t-il de grave, d'important? J'ai l'impression désagréable que le personnage qui se raconte, ne se plaint que des changements qui le concernent, ce qui touche à son quotidien et son confort, en bon cynique. Mon impression est que le face-à-face du premier tour et du second ne se fait pas tant entre le candidat de la "Fraternité Musulmane" et la fille du torsionnaire, c'est plutôt avec le personnage Houellebecq que le candidat s'affronte, en filigrane. En effet, il y aurait du sens pour ceux qui sont capables de le décrypter, la défaite du nihilisme devant ce qui en principe est l'idéalisme ou le sens, ou l'utopie. Le reste semble être de la propagande, il y a tractation entre la "Fraternité" et le PS vaincu, s'agissant du report des voix, déjà c'est bidon, mais en plus, les pourparlers achoppent sur quoi? Sur des questions sociétales, style mariage Musulman reconnu par le système social etc... A mon avis, c'est déjà le cas, donc je ne sais pas sur quoi on achoppe. Le plus drôle, c'est que le mariage "Musulman" proprement dit n'existe même pas, ou bien il est juste un mariage civil. C'est dur à croire, mais ce qu'on apelle aujourd'hui "Mariage Musulman" est une nouveauté empruntée. Le pli s'est pris de faire des soitdisant mariages à la mosquée, ce ne sont pas vraiment des mariages en fait, je me demande si cette mode n'a pas commencé en Europe pour s'en aller jusqu'en Afrique Noire, on parle même d'une mosquée Suédoise qui célèbrerait, si on veut, des mariages entre femmes ou entre hommes... Tout ça n'existait pas, personne n'avait besoin de la mosquée pour se marier, là il y a un vrai plagiat, je comprends même pas qu'on fasse des trucs inutiles, sauf si ça rapporte un peu à des desservants, mais bon, le non-sens s'installe un peu partout en fin de compte. En Islam, il n'y a que l'union, pas de mariage religieux au sens plein du mot, c'est pour dresser et fixer par écrit les droits et devoirs réciproques qu'on avait et on a recours à un notaire qui ne fait que dresser le constat de l'union en cours et vérifie des choses comme le versement du douaire de la femme, etc. Donc, selon le roman de Houellebecq, les pourparlers sont rallentis parce que la "Fraternité" insiste pour que les mariages Musulmans soient pris en compte par le système social, sans pour ça être validés par l'état civil, je ne vois pas où est le blocquage, c'est ce que la loi Française actuelle permet dès maintenant. Je ne sais pas, mais le romancier ne semble pas connaître son sujet. Il y a d'autres petites grandes chicanes touchant à l'enseignement et à l'école qui cesserait d'être laïque pour devenir Islamique avec des stéréotypes dans la formulation et tellement de superficialité qu'on se demande bien ce que contient vraiment ce changement Islamique de l'enseignement à part les rejets du romancier. Pour l'instant, j'ai l'impression que ça tombe à côté. Houellebecq donne longue vie à ce qu'il nomme "salafisme", franchement, d'ici sept ans, je n'y crois pas. D'ailleurs il est mauvais Sioniste, parce que le "salafisme" qui se dit salafisme est un piétisme tellement apolitique et résigné que le mouvement Sioniste le cite en exemple, bien qu'il les traite à distance, du bout de la baguette. Selon moi, cette vague apparemment apolitique mais en réalité résignée et attentiste va cesser d'être d'ici peu, plus personne ne se proclame plus "salafiste" sauf des idiots qui n'y connaissent rien. Dans sept ans d'ici, l'évolution est fédérative, basique et fédérative, aux fausses dissensions succèdera un temps fédératif, et ça s'impose, question de sauver sa vie, instinct de survie que le Musulman connaît comme tout autre, sauf les extra-terrestres, je ne suis pas allé voire. L'évolution dont je parle est déjà en cours, peu importe qu'elle soit peu visible, l'invisible compte autant que ce qui se voit le plus, davantage même. Autre exemple d’invraisemblance que l’abbé aurait dû repérer: le candidat n'a rien de plus pressé que de remettre la femme au foyer, il est élu sur un projet sociétal et non plus sur un projet économique. Il n'est pas exclu que d'ici sept ans, la situation démographique deviendra inquiétante, angoissante même, quand on commencera à mieux percevoir qu'aujourd'hui ses conséquences économiques. Mais cette idée de la femme au foyer est franchement un fantasme bourgeois quand on y pense, la femme du peuple travaille quand il y a du taf, Musulmane ou pas, la femme au foyer est une image d'épinale. Et ça ne correspond même pas à des exemples réels d'expérience politique Musulmane d'aujourd'hui, la Turqui de l'A-K-P, c'est plutôt que la femme et l'homme travaillent plus et mieux qu'avant. Mettre d'office la femme au foyer, ça ressemble aux préjugés de Houellebecq et bien d'autres, ça ressemble au passé d'une bourgeoisie Française. Impossible qu'un candidat soit élu autour de ces seules mesures qui n'ont pas de pertinence. Le sociétal pur compte beaucoup pour les gens qui ne manquent de rien, à l'abri du besoin, comme Houellebecq, son personnage narrateur et hélas, l'abbé que je soupçonne ou que je suppose être d'extraction bourgeoise et oisive. Mais c'est qu'à force de parler tout seul on finit par avoir raison, voilà comment se conduit la France officielle d'aujourd'hui, elle se parle à elle-même, débats parfois trucqués, jeux de rôle, préjugés grossiers. (NDLR à propos du sociétalisme : Le sociétalisme est un refuge du catholicisme, un fait que je réprouve et ai toujors réprouvé. J’écoutais cette nuit avant de et pour m’endormir une émission où, le recul aidant, certains militants de “la manif pour tous” analysaient pour la première fois avec honnêteté le mouvement qui les avait fait naître à la politique et aussitôt vu s’enfermer dans une impasse. L’un des intervenants (c’était la remarque la plus profonde) disait qu’on savait ce que les catholiques (il est très inclusif) pensaient sur le plan sociétal, mais que, sur le plan économique, ils n’avaient pas choisi entre libéralisme et étatisme, si ce n’est de répéter que l’économie devait être au service de l’homme ; de même que, sur le plan de l’identité, ils n’avaient pas choisi entre le nationalisme et l’universalisme. Là encore, c’est une idée que j’ai souvent déclinée sans trouver cette synthèse. Il importe que les catholiques se prononcent d’abord sur les deux dernières questions. Au lieu de quoi ils excitent leur obsession sexuelle inversée contre l’inversion sexuelle et un acte civil de mariage homosexuel. Quant aux musulmans, ils sont confrontés du fait de la précarité dont ils souffrent en général à des questions trop directement économiques pour tomber dans l’obsession du “sociétal d’abord”. Houellebecq tombe à côté de la plaque, exactement comme dans l’affaire du mariage religieux prononcé à l’étranger dont il se produit en réalité qu’il est reconnu et enregistré par l’état civil français.) Mais en gros, donc dans la bataille entre l'Islam et le nihilisme, c'est le nihilisme haineux qui perd. Pareillement, et là je suis bien d'accord, s'il y a grande tension entre les "identitaires", gens sans vraie doctrine ou idéologie avec des Musulmans, au final, les identitaires ne l'emportent pas, auraient-ils accès à meilleures armes, sauf si le gouvernement leur prête mainforte. Le romancier aigri, est résigné à certaines pertes de la bourgeoisie présente et des identitaires, j'aime cette résignation, elle me semble conforme à ce qui est prévisible, c'est un scénario recevable. Qu'y a-t-il de surprenant à ce que ceux qui n'ont pas de doctrine forte se résignent et s'inclinent? Pour réorganiser après le cahos, il faut les gens du sens. Maintenant, hélas, je dirais que ce scénario est optimiste, il y en a de plus éradicateurs et néfastes, le parti-pris du cahos, les gens partisans du non-sens peuvent préférer le cahos destructeur, ils peuvent préférer utiliser la force matérielle brutte, et en ce cas, il n'y aura pas de candidats ni d'élection. Je crois hélas plutôt à cela, une dérive holligarchique et policiaire comme on le voit, un gouvernement dit d'union nationale et par petites touches ou par à-coups, l'installation d'une situation de monopole politique entre quelques-uns, dictature lente de plus en plus brutale devant laquelle en effet, tout le monde s'inclinerait "identitaires compris", à l'exception peut-être de ceux qui ont encore une doctrine et du sens, dont les Musulmans sont l'armature. Et si ce que je perçois moi se confirme, et ça semble bien aller dans ce sens, il y aura dissolution de certains partis assez vite, eh oui, au nom des valeurs et tout le reste... Rassures-toi, je ne découvres pour l'instant aucune trace de nos échanges, si tu crois trouver quelque chose, ça peut n'être que fortuit. (NDLR : le scénario de Houellebecq reprend la trame du scénario prévu par le Croissant de lune, c’est là qu’est la trace, fortuite ou plagiée). Oui, en fait, l'alternative en France et dans d'autres pays pourrait être celle-ci, ou bien la poursuite de la démocratie avec de grands changements, la participation de Musulmans aux gouvernances et donc, des changements intérieurs et extérieurs, ou bien l'érection de dictatures Occidentalistes. Donc à un moment donné, en effet, il faudra choisir, ou bien on gêne le petit quotidien du cynique imbu de lui-même, on le heurte dans son ego démesuré, ou bien on rentre dans une tyrannie tueriffère et dévitalisante. Houellebecq est dévitalisant, on ne sent pas vivre un auteur qui a des choses à dire, ce qu'il écrit, c'est le ressenti d'une certaine bourgeoisie qui dégénère, non, il n'aime pas les hommes, il s'aime trop lui-même. Croissant de lune lassé de Houellebecq

jeudi 12 février 2015

Trois convergences avec Jacques bompard

Jacques bompard: « Quand le rideau de fer a quitté l’Union Soviétique, il s’est abattu sur la France » , avec pour conséquence que toute opinio dissidente sérieusement argumentée et travaillée est quelquefois écoutée, jamais discutée, jamais réfutée, mais tout simplement ignorée. « Les partis sont un outil de subversion de la démocratie. » ( Voir aussi la Note sur la suppression des partis politiques de Simone weil). Jacques Bompard est également opposé comme moi au référendum d’initiative populaire. Ce devrait être le cas de tous les partisans sérieux d’une République référendaire. Une République référendaire n’est viable, c’est-à-direr est à la fois capable d’assumer et de prendre une direction que si le pouvoir d’interroger le peuple législateur est réservé à l’exécutif. Le référendum d’initiative populaire est une fausse solution come le mandat impératif ou révocatoire proposé par J.L. Mélanchon,. Ces deux outils ne feraiet que contribuer à l’atomisation du pouvoir.

dimanche 8 février 2015

Les droits du créateur ou de la liberté d'expression et de la liberté de réception

Ma liberté d’expression s’arrête là où commence la liberté de réception d’autrui. Sommes-nous vraiment condamnés à bricoler des solutions cahoteuses? Oui, tant que nous nous complaisons dans l'incohérence. Non, si nous cherchons sérieusement à en sortir. La première incohérence, c'est que la laïcité, religion sans religion, affirmation par la négative, coquille vide, pierre angulaire du nihilisme, non seulement ne se reconnaît pas comme négation qui ne peut imposer des valeurs, mais voudrait, cette affirmation par la négative, s'imposer comme la seule norme positive. La deuxième incohérence, c'est que des religieux comme le prêtre qui nous ouvre ce cyberespace de liberté pour le dire, préfèrent, par haine religieuse, s'inféoder à la laïcité, choix du néant de préférence à l'être, affirmation de la préséance de l'existence sur la notion de Création, que reconnaître que, s'il y a une norme supérieure, ce n'est pas la loi naturelle comme ils l'ont récemment affirmé par homophobie, c'est le sacré. Le respect de cette norme commande qu'on ne touche pas au sacré et qu'on soit même prêt à défendre le sacré des autres pour défendre les droits du Créateur et l'idée qu'on se fait de "Dieu, premier servi", Créateur devant Qui Seul, nous devons nous incliner. La vie ne se met pas aux voi. La troisième incohérence, c'est, en revenant aux affirmateurs du néant que sont les laïcs et les républicains voltairiens qui font de l'antifanatisme en conchiant le sacré, qu'ils ne voient pas leurs propres contradictions. Eux qui ne croient pas au sacré, ils ont un sacré, la liberté d'expression, qui devient intouchable parce que sacré. Or toucher ce sacré-là, c'est précisément le pratiquer. S'exprimer contre la liberté d'expression, c'est pratiquer la liberté d'expression. Voilà à quoi ceux qui font de la liberté d'expression un absolu ne peuvent se résoudre. ET voilà ce que ne peuvent plus leur montrer leurs concitoyens religieux qui préfèrent leur haine des autres religions plutôt que de défendre les droits de dieu auprès de ces absolutistes des droits de l'homme. Or les choses étant ce qu'elles sont et l'homme ce qu'il est: ma liberté d'expression s'arrête là où elle empiète sur la liberté de réception d'autrui. Et c'est l'offensé qui fixe l'offense, même si c'est étouffant. Donc il s'agit de limiter la liberté d'étouffer, non pas d'ouvrir un droit à l'offense. Il s'agit de limiter la liberté de se victimiser, non pas d'ouvrir un droit au blasphème. Et il s'agit d'être intègre et cohérent, car il importe davantage d'être logique que d'être intelligent. La cohérence, la logique dévoilent mieux que l'intelligence et que de sinueuses allégeances interchangeables. Opinion produite en regard de cet article de RF sur le métablog, consultable à cette adresse : http://www.ab2t.blogspot.fr/2015/02/situations-chaotiques-solutions.html#co