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mercredi 30 septembre 2015

Marine de Pantin, philippique contre le caractère girardien de la dernière tragédie française


J'écoute l'émission de Bernard Antony sur "radio courtoisie". C'est en l'écoutant il y a quelques mois que j'ai appris l'invasion de l'Irak curde par Daesh que notre Président de la République appelle d'un nom de lessive : Dash (2 en 1, je ne me souvenais plus de ce slogan, mais ce n'est pas étonnant qu'il l'ait choisi vu sa position sirienne : "tout sauf Bashar, l'opposition+daesh, un chaos à la libyenne, tout ce qui n'est pas opérationnel, diviser pour ne pas régner, 2en1."

 

Bernard Antony dit d'abord que Marine le Pen parle exactement comme son père Jean-Marie, ce que j'ai remarqué depuis qu'il lui a cédé son parti avec la complicité des médias. Elle peut parler commeson père, Alain Minc le permet, il ira même dîner avec elle à condition qu'elle renie son père, c'est lui qui l'a dit sur une radio périphérique, je l'ai entendu de mes oreilles... Qu'elle le renie pour avoir prononcé une phrase complexe que cet esprit rompu aux arcanes de l'économie pas simple feint de ne pas avoir comprise :

 

"Les chambres à gaz sont un détail de l'histoire de la seconde guerre mondiale, à moins que la seconde guerre mondiale ne soit un détail de l'histoire des chambres à gaz."

 

Or Jean-Marie le Pen a dit la plus belle chose qui ait jamais été dite en termes d'expression lyrique de la mémoire de la seconde guerre mondiale. Il a dit en pleurant devant un documentariste qui le filmait il y a trente ans : "Pour moi, le mort le plus important de laguerre, c'était mon père… Il ne fumait pas, il ne buvait pas, il chantait et il est mort… Pour nous, la vie s'est arrêtée."

 

Que m'a donc appris Bernard Antony ce soir sur le reniement de son père par Marine le Pen ?Que c'était un effet de "la rivalité mimétique". C'est ce que lui aurait dit un des maîtres d'œuvre du livre noir de la psychanalyse. Naïvement je croyais que Marine avait déshonoré son père en le tuant. Elle l'a tué, elle l'a déshonoré, et elle est impardonnable d'avoir tué son père, mais il ne pouvait subsister à côté d'elle et elle ne pouvait subsister à côté de lui. Ce n'est pas un drame shakespearien ; c'est une banale histoire de famille dénaturée, comme toutes les éducations sont manquées…

 

Ce n'est pas une tragédie grecque, c'est notre dernière tragédie française. Cette tragénie banale a sa grandeur médiocre, comme le diable dépouillé de ses oripeaux. Ce pourrait être la dernière version des Atrides où Electre n'aurait pas tué Egyste, son beau-père, mais Agamemmnon, son père. Ce qui dédramatise cette tragédie, c'est qu'elle est simplement girardienne. Cette affiliation girardienne du meurtre de son père par Marine, voilà la banalisation que m'a montrée Bernard Antony à travers son grand psychiatre.

 

La théorie de René Girard est la plus inopérante qui soit. Elle ne fait presque même pas semblant de se doner des dehors thérapeutiques. Elle ne fait qu'énoncer le cercle vicieux de la jalousie, qui commence par l'imitation apparemment indépassable de l'enfant-singe.

 

Elle est marsionite au point de croire que le Nouveau Testament n'exprime que l'amour, et que le christianisme ne réalise pas toutes les phases de la divinisation, du meurtre de la victime à saglorification ultime, au point que c'est pour le christianisme qu'on croirait que la théorie de René Girard aété inventée.

 

Or c'est plus banalement pour Marine le Pen que cette théorie semble avoir été faite, non qu'elle puisse la guérir d'avoir à tuer ce père dont elle est jalouse comme l'aînée des filles du Roi Lear, et dont elle doit manger son héritage. Mais cette théorie, qui n'a de la psychologie que l'apparence, et qui est prisée des militants d'extrême droite au mépris du fait qu'ils pratiquent le tiers exclus comme Alain Soral avec le tiers juif en dépit de son admiration pour René Girard, est applicable à Marine le Pen par synchronicité, le ressort le plus retors de la psychologie théorique, mais aussi le plus thellurique du surnaturalisme païen.

 

Jamais, Marine n'aurait dû renier son père, au risque de passer pour la tête de pont d'un parti prônant un patriotisme parricide, au corps défendant du roi et de sa fille, Antigone philipotisée.

 

La théorie de René Girard est tellement peu opératoire qu'elle s'achève dans une espèce d'apocalypse pitoyable. Notre pays est lui aussi dans une espèce de chaos. Comment la fille de l'apocalypse pourrait-elle nous sauver du chaos sans, pour devenir opérationnelle, s'affranchir de la doctrine inopérante qui la fait agir malgré elle, comme un automate sous les doigts du pantin Philippot, soldat de plomb, face au soldat, son père ?

"Absoluble" maturité

                                   (Suite de la réflexion précédente)


Je continue (ou plutôt je commence seulement) à vous lire de près ce soir :

 

1. D'abord vous m'étonnez. Vous reconnaissez de curieux critères d'objectivité de l'amour :le coup de foudre et la reconnaissance mutuelle, qui font l'évidence de l'amour. Premièrement, je vous trouve bien platonicien, ou je ne vous savais pas si idéaliste. Il me semblait vous avoir lu souvent conspuer le romantisme. Voilà que vous nous dites que le critère objectif de l'amour, c'est son évidence romantique. Dieu serait l'andogyne de l'âme et l'âme l'androgyne de Dieu. Dieu foudroyant le premier et l'âme Le reconnaissant, auraient un coup de foudre réciproque et une reconnaissance mutuelle d'une telle évidence que l'âme ne pourrait nier être paramétrée, périmétrée et formatée pour Dieu.

 

En toute autre occasion vous me diriez que si l'amour bannit la crainte que ranime la liberté, il n'y a pas plus d'amour sans liberté que de liberté sans amour, même s'il n'y a jamais de liberté sans crainte. Ici, plus de liberté dans le foudroiement de l'amour de reconnaissance gémellaire de l'âme androgyne et de Dieu andoggame !

 

En surfant sur la toile, je trouve cette "devinaigrette" d'Alain Créhange : celui qui a défini le tsimtsoum comme un "absenthéisme" a néologisé l'"l'absoluble". Le transcendantalisme inné du catholicisme peut pester contre l'individu (la peste soit de cet iste ostentatoire et démonstratif !), qui ne veut pas se résoudre et se dissoudre dans l'amour. Mais si je vous rappelais que les mages hindoues proposent à leurs patients de "se dissoudre dans le divin". Se dissoudre, est-ce encore de l'amour ? Ettre dissout est-il le propre de l'amour vrai ?Je ne préfère pas mener une vie dissolue si tel est le cas de l'amour, mais de plus romantiques que moi vous diraient que la débauche est assurément préférable.

 

Dieu est absolu et la nature humaine est absoluble, malgré la relativité de l'homme.

 

Redescendons à nouveau de l'amour à la loi ! Il suffirait donc de quarante-cinq jours aux autorités éclésiastiques pour prononcer une nullité quand le juge ne met pas moins de six mois pour prononcer un divorce. "RTL" s'était ému que soit instauré "un divorce catholique" à travers l'assouplissement des procédures de nullité souhaité par le pape François. Vous assumez ici le terme de "divorce". J'avais écrit en son temps sur ce blog que le divorce était moins hypocrite que la nullité, qui aboutit à déclarer l'inexistence objective d'un lien qui a été et qui a pu donner naissance à des enfants,même s'il s'agissait d'une relation déviante selon le critère de la maturité.

 

L'Eglise concède l'immaturité comme clause favorisant la nullité. On aurait beau jeu de lui demander pourquoi, au temps des mariages princiers appariés tout enfants et souvent par l'intermédiaire de leurs seuls témoins en l'absence des époux, l'immaturité de l'enfance ne paraissait pas à cette mère une objection dirimente. Mais ceci est une objection plus méchante que fondée, quoiqu'elle le soit en effet. Il est plus constant que l'introduction du critère de maturité psychologique est pathogène. L'Eglise en le mettant en avant, se rend complice de la psychiatrisation de ses enfants.

 

Il y a trois points communs entre l'état de notre monde et le totalitarisme communiste : la bureaucratie, les appartements collectifs appelés désormais colocations,  et la protection d'un million de majeurs en france, ou la psychiatrisation des citoyens dissidents

mardi 29 septembre 2015

L'amour, la sainteté, la doctrine et la loi



(dialogue avec l'abbé de Tanoüarn à partir de son texte : http://www.ab2t.blogspot.fr/2015/09/reponse-ma-niece-sur-mgr-vesco-et-sur.html

 

 

 

1. "Tout amour vrai est indissoluble. Or il s'est dissout. Donc il n'était pas vrai", voulez-vous faire dire à mgr d'Oran...

 

Et si nous commençions par le début ?

 

Tout amour est une rencontre. Toute rencontre est intemporelle. Donc toute rencontre est vraie.

 

Il n'y a que quand on veut décomposer une rencontre qu'on la falsifie. Et parfois quand on veut la prolonger. Tout homme (et toute femme) gagne à être connu(e), mais toute rencontre ne gagne pas à être prolongée. Il y a des gens qu'il faut n'avoir rencontré qu'une fois dans sa vie, et dans cette rencontre il y a toute la densité de l'amour. Prolonger cette rencontre serait la décomposer…

 

"L'amour n'est pas un état d'âme." L'amour est une institution. Il n'y a d'amour que d'institution. Donc tout mariage est d'amour, avec ou sans dot…

 

Apories : l'amour est-il un état fixe ou un effetd'entraînement ? Si l'amour est un effet d'entraînement, est-ce que celui que Dieu sauve est celui qu'Il a créé ? Mais si l'amour est un état fixe, est-ce que j'aime si je ne me laisse pas entraîner et donc transformer par le Bien-Aimé ?

 

Pour Proust, l'amour est une composition, pour Jacques Lusseyran une "grande image", mais l'amour est la différence du défaut de l'autre à la sublimité de mon désir. Et le résultat est mon défaut de sublimité qui ne sait pas sublimer le défaut de l'autrejusqu'à l'intemporel.

 

L'amour est le défaut de ma condition qui ne sait pas aller jusqu'à l'inconditionnel et qui le conditionne dans le temps, où l'habitude de conditionner fait croire que le travail rend libre.

 

L'amour conditionné, l'amour travaillé n'est pas libre. La liberté de l'amour est moins dans la purification des mœurs que des conditions dans lesquelles il voudrait feindre d'ignorer qu'il est un amour en travail de perpétuité, en contradiction temporelle avec le travail d'enfantement.

 

L'amour n'est pas institutionnel. Plus précisément le sacramentel n'est pas l'institutionnel. Mais l'institution-Eglise, dans sa volonté d'être matrice des relations, aura beaucoup à se purifier avant de le comprendre. Elle devra opérer la même purification que celle qui doit substituer depuis Simone Weil et depuis l'intuition du P. Liebermann, comme condition de la sainteté, à l'héroïcité des vertus, la conformation inconsciente au Christ, du pauvre qui ne le connaît pas et qui ne sait pas qu'il le suit, du disciple qui est inconscient du christ, comme la prostituée ne sait pas qu'elle est sainte : quadosh-quedesha.

 


 

La loi n'est certes pas une doctrine, elle est une discipline. La doctrine vient de ce qui monte, l'idée de ce qui descend, la loi comme le principe vient de ce qui est fixe. Mais autant l'homme est fait en vue de la doctrine, autant il n'est pas fait pour la loi. Comme le dit Saint-Paul, la loi n'est là que pour "mettre en évidence le péché". Autant l'homme est fait en vue de la doctrine du mariageet pour n'avoir qu'un seul amour, autant la loi du mariage n'est là que pour lui montrer qu'il ne peut pas respecter cette sainte inclination. La doctrine du mariage lui indique le but, la loi du mariage est faite pour l'humilier. Mais cette humiliation narcissique est la blessure qu'il doit rendre à l'Amour de Dieu. Pas à la loi du mariage qu'il ne peut que trahir. Mais à l'Amour de Dieu et non pas même à l'idéal du moi qui doit céder, mais à l'Amour de Dieu joint à son idéal de l'amour de l'autre.

 

Maintenant, vous le savez bien, M. l'abé, et Berthold brecht avait raison d'intituler une de ses pièces ainsi : "L'exception est la règle…"

 

Je ne suis pas léniniste, mais qu'y faire… ?
 

jeudi 10 septembre 2015

L'enfumage climatique


-Je suis un antiécologiste primaire et tellement excessif que ça le rend peut-être insignifiant. Je vais en effet jusqu'à penser que, quelle que soit la récupération de ce discours par le pape, l'écologie confine à l'inversion diabolique, et nous fait nous pencher vers la terre avec un regard idolâtre plutôt que de porter notre espérance vers le ciel.

 

 

Les médias commencent à se plaindre que la cop 21 n'imprime pas, n'intéresse pas. François Hollande prépare les Français à ce que cette grande conférence internationale soit un flop supplémentaire de son quinquennat.

 

Je comprends que cette conférence n'intéresse pas. Elle entretient l'homme dans l'illusion très moderne qu'il peut avoir prise sur la météo. C'est une forme très rationnelle de la consultation des augures par une société qui ne croit plus que l'histoire est providentielle, mais qu'elle en connaît d'avance le dénouement.

 

En réalité, cette démonstrration de diplomatie planétaire au service de la planète émet des bons à tirer pour polluer qu'on peut s'acheter ou se revendre entre nations. C'est un droit des gens qui ne s'intéresse plus aux droits de l'homme et même pas à la nature, mais à l'environnement. On n'a jamais entendu un écologiste dénoncer l'esclavage des animaux violés pour se reproduire, l'agriculture industrielle ou le bûcheronnage massif des arbres, mais les écologistes voudraient changer l'atmosphère. Moins politicardement, l'industrie automobile n'a jamais investi dans les voitures électriques, et on voudrait savoir ce qu'on entend par les énergies renouvelables, qui se renouvellent si peu qu'on ne les voit pas venir. Mais il serait indispensable de fermer les centrales nucléaires pour qu'"Anne, ma sœur Anne".

mardi 1 septembre 2015

Roland Dumas et Jean-Marie le Pen


La différence entre Roland Dumas et Jean-Marie le Pen :

 

Roland Dumas (que je suis en train d'écouter, interrogé sur Youtube par Philippe Bilger) dit que la mort de son père, fusillé quand il avait vingt ans, et dont il a reconnu le corps pour éviter cette épreuve à sa mère, lui a fait tout relativiser.

 

Le Pen, "l'homme du détail" dont Moaty s'est plaint d'êtrele fils, a dit que pour lui, "le mort le plus important de la seconde guerre mondiale, c'était [son] père".