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vendredi 29 mai 2015

Antinarcissisme primaire




« Mais enfin ! Tu ne m’as pas vu depuis NoÊL « !

 

Je le repris :

« si tu n’étais pas narcissique, tu dirais : je ne t’ai pas vu. Ou depuis Noël ! Et si tu aimais simplement la réciprocité, tu dirais : On ne s’est pas vu depuis Noël . »

 

Je suis un antinarcissique primaire depuis que ma passion de l’égalité m’a fait considérer à quel point chacun avait un droit égal à monopoliser l’attention. Tout le monde, il est vrai, n’en a pas le même désir ni le même besoin.

 

J’ai alors fondé mon antinarcissisme sur la dépréciation de l’autre figeant mes possibilités, apprise en philo comme étant l’opinion de Sartre. Jusqu’à ce que je découvre avec effarement, dans les romans de Sartre et plus encore dans les mémoires de Simone de Beauvoir, combien ces deux craignant-le-regard-d’autrui étaient des passionnés des autres.

 

J’ai toujours défini l’amour comme le surcroît de place qu’on aimait que l’autre rognât sur la nôtre. D’après ma définition, l’amour est donc une passion du narcissisme de l’autre.

 

René Girard nous apprend que freud éprouvait une passion enfantine pour les narcissiques absolues dont l’innocence de tout faire roter autour de soi le faisait fantasmer. Je crois que le premier amour des parents pour leurs enfants n’a pas d’autre origine que l’innocence avec laquelle ils croient tout naturels d’être le centre du monde et de leurs attentions.

 

L’ennui, c’est que la passion pour le narcissisme de l’autre, fût-il son propre enfant, ne dure pas. Ce n’est pas un amour durable.

Scène de rue


Ce matin, un peu choqué d’avoir manqué avant-hier d’être renversé par une voiture électrique, j’appréhendais prudemment le quai du tram à destination de la gare, et une passante avait accosté pour moi une passagère qui acceptait de me dire à quel moment ce serait mon tram qui ariverait à quai, quand nous fûmes, ma mentauresse et moi, bousculée par une gamine qui nous demanda de ne pas prendre ombrage de ce qu’elle se fît une ombrelle de nos corps étant donné qu’elle se cachait. Pourquoi se cachait-elle, demanda la dame. Elle se cachait pour bleuter, répondit l’adolescente. Elle trouva ce verbe au moment où j’allais lui demander si c’était pour sécher qu’elle se cachait. Non, elle ne séchait pas, elle bleutait. Et pourquoi bleutait-elle, renchérit la dame. Elle bleutait pour ne pas aller en cours. Et pourquoi n’allait-elle pas en cours, s’enquit la dame. Elle voulait rater la cuisine, s’excusa la jeune fille. Et pourquoi voulait-elle rater la cuisine, du moment que la cuisine allait lui servir toute sa vie, prêchais-je en veine de refonder une école ménagère et des cours de maintien. Parce qu’elle était kossovare, s’abattit la petite sécheuese.

« Tu n’as pas conu la guerre ! moralisa la dame.

Si, corrigea la jeune fille.

Tu n’as pas connu la guerre. C’est pourquoi tu ne peux pas comprendre le prix d’une école. Les petites népalaises, tes payses, font des kilomètres pour aller à l’école. Et toi, tu ne saisis pas la chance d’avoir des cours de cuisine.

 

La petite Léonarda était parvenue à conjurer la leçon. Je dis à la dame que, si on n’avait pas fait une obligation de l’école, cette petite n’aurait pas conçu le désir de la transgresser. Et je regrettai que la jeune kossovare accueillie dans une république scolaire et sa professeur dans une autre école ou dans une vie future vivaient dans deux mondes étrangers.

La prière de Jésus qui maudit le figuier


L’évangile du jour nous donne à méditer sur l’épisode du figuier desséché (Marc 11, 11-26).

 

Plusieurs passages retiennent mon attention :

 

 

« Jésus entra à Jérusalem, dans le Temple. Il parcourut du regard toutes choses et, comme c’était déjà le soir, il sortit pour aller à Béthanie avec les Douze. »

 

-         Saint-Marc situe les conflits avec le temple après l’arrivée de Jésus à Jérusalem. Un certain temps sépare donc cette entrée triomphale de la passion chez Saint-Marc alors que le conflit ne fait que s’envenimer chez saint-Jean et culmine dans la Passion.

 

-         A mettre en revanche dans le diatésaron est l’amitié et le ressourcement que Jésus et Ses disciples trouvent dans leur amitié avec Lazare, Marthe et Marie. Comment ne pas penser à notre arrêt à Béthanie avec Gilles chez des Palestiniens qui nous ont demandé de ne jamais les oublier ?

 

-         Il arrive aussi à Jésus de trouver le temps long dans le temple ¨comme c’était déjà le soir, il rentre à Béthanie.

 

-         Le Jésus qui trouve le temps long est le même qui s’impatiente. Retournant au Temple le lendemain, il renverse les échopes des marchands du temple après avoir maudit le figuier.

 

    Mais cet évangile nous fait participer à toute une journée du Seigneur.

 

-         C’est le même Jésus Qui, quand IL a faim, maudit le figuier et Qui, quand Il a soif des âmes, les atend.

 

-         C’est le même Jésus qui, quand Il n’arrive pas à prier, a faim et maudit le figuier,  Qui nous demande de prier sans cesse.

 

Dieu n’est pas que patience dans la sécheresse. Comme notre prière, il est aussi impatience de notre dessèchement.

 

- C’est le même Jésus Qui, tantôt Se transporte librement, avec impatience, du temple à Béthanie et de Béthanie au temple ; et tantôt « ne [laisse] personne transporter quoi que ce soit à travers le Temple. Tantôt Jésus est le Dieu du devenir et tantôt Il Est le Dieu du choix qui fait vœu et serment de fidélité.

 

-         Limpatience est une condition de l’intercession : « C’est pourquoi, je vous le dis : tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l’avez obtenu, et cela vous sera accordé. ».

 

-         C’est le même Jésus Qui, tantôt maudit le figuier par impatience de le voir advenir à lui-même, tantôt ne le laisse se détruire jusqu’à la racine que pour la forme et pour la force, la force de déplacer des montagnes.

 

-         Pourquoi une montagne irait-elle se jeter dans la mer ? Jésus bénit la force de ce défi absurde aux éléments, et il christianise la croyance juive que, du jour où tous croiront à la venue du Messie et observeront le shabat pour le faire venir, Il viendra. Il christianise cette abrogation de la peur dans le désir de celui qui prie avec impatience pour que se lève l’objet de son désir.

 

- La seule marque spécifiquement chrétienne de la prière de Jésus Qui a faim est le pardon des offenses, et cette marque est indiquée du « notre Père » à cet accès de rageet de (sainte) Colère.

mercredi 20 mai 2015

Hollande, le roi primitif


Hollande au chevet du climat. C’est un peu comme le roi primitif qui se convainc qu’il peut faire tomber la pluie parce qu’il ne sait pas gouverner le paysoù il règne. Avec une variante laïque :  Hollande ne prie pas le ciel pour que le ciel fasse tomber la pluie, Hollande prévient le ciel que, puisqu’il ne sait pas commander à la terre, il va s’occuper de lui. Le ciel tombe sur la tête de M. Météo, à sa grande satisfaction. Hollande est un roi primitif et un M. Météo qui arrive à ses fins puisque pour lui, « gouverner, c’est pleuvoir. »

 

IL est plus facile à Hollande de faire tomber la pluie ou de recevoir un coup de foudre que de faire baisser la courbe du chômage. Même Mme Merkel a un faible pour son Hollande foudroyé. Puisqu’il attire la foudre, elle met la tête sur son épaule. C’est le côté Sturm und Rang de cette romantique austère. Et il ne faut pas dire que Hollande ne sait pas infléchir les courbes. Il a trouvé un moyen avec les chômeurs, c’est de les contrôler pour les radier.

 

 

2. « tout chômeur est tenu d'effectuer des actes positifs et répétés de recherche d'emploi", dit le Code du travail . Comment fait le chômeur dépressif ?

 

Sous la gauche avant le hollandisme révolutionnaire, il était indécent à la droite de supposer qu’il y ait des faux chômeurs. Jacques Attali conseillait déjà sous cette gauche-là. Aujourd’hui, tous ces tabous ont sauté et Jacques Attalipeut déclarer : « Nous sommes un pays qui préfère des chômeurs bien payés à des travailleurs mal payés. »

 

Eh bienmoi, j’assume ma préférence. C’est peut-être parce que je suis un assisté, mais je crois aux chômeurs dépressifs. Je crois que tout travail mérite salaire, et que les boulots ingrats devraient être les mieux payés. Ce renversement de l’échelle des salaires, c’est mon gauchisme à moi. Si j’étais syndiqué, je le serais pour la défense des ouvriers au marteau-piqueur. Mais Claude reichmann, le grand pourfendeur de la sécurité sociale,  a raison de dire qu’il ne faut pas parier sur la révolution des assistés.  Mon gauchisme est tout à la fois trop rationnel, trop idéaliste, trop naÏf  et trop simplement chrétien pour être révolutionnaire.

 

Le gauchisme de Jacques Attali, son ambition sociale pour les travailleurs, c’est qu’ils deviennent des travailleurs pauvres.  Soit c’est que Jacques Attali sévit depuis trente-cinq ans auprès de gouvernements qui n’ont jamais réussi à régler le problème du chômage, soit c’est que, comme son homonyme Séguéla, Jacques Attali n’est qu’une espèce de puboliciste florentin et de publicitaire machiavélien qui n’a jamais eu aucune autre ambition pour les travailleurs.

 

 

  1. Sous la gauche, on peut précariser les travailleurs et parler des faux chômeurs tout en ne s’embarrassant plus de cogérer l’Éducation nationale avec les syndicats. La réforme actuelle n’est que la continuation du projet de Vincent Peillon sans son instigateur. Lequel instigateur ne s’inscrivait à son tour que dans la lignée des didacticiens et des pédagogues de la Ligue de l’enseignement. Ceux-ci, en plus d’être des dissipateurs de jargon qui se dissipent dans l’interdisciplinarité, sont des équaliseurs de citoyens standards, sans sel, sans ciel et désessentialisés, dont on veut faire les rejetons médiocres de l’enseignement de masse.  Ils ne deviendront ni médecins ni manœuvres. On importera les futurs ressortissants de ces deux classes sociales. Ceux-là végéteront dans le tertiaire s’ils trouvent du travail. Les plus doués s’en sortiront toujours. Ils n’ont que faire de l’antiélitisme affiché de « l’école de la République ». C’est quand la chose manque qu’on y met le mot. Ainsi de la « République », qu’on ne saurait trop placer comme complément de détermination de l’école antidéterministe.

    L’èlève est moins que jamais au centre du système puisque l’enseignement ne s’adapte pas au genre d’intelligence de chacun. Et plus elle vise l’égalité, qui est sa seul obsession depuis  Edgar Faure, plus elle essaie d’éviter la reproduction que dénonçait Bourdieu, et plus le fossé se creuse dans la prédétermination des catégories sociales. Moins lécole et la république sont méritocratiques, plus l’ » ascenseur social » est en panne.

mercredi 13 mai 2015

Spéculation spirituelle

Une amie me confiait hier qu’elle se demandait si ce n’était pas en raison de la presscience de Sa crucifixion que le Christ a tellement insisté sur les dévastations de l’apocalypse, en contradiction manifeste avec la promesse de dieu que plus jamais, Il ne provoquerait de déluge.

 

J’aime cette acuité de la lecture spirituelle de se rappeler les promesses de dieu qu’un livre entier vient démentir.

 

J’aime cette lecture parce qu’elle ne tombe pas dans deux pièges :

 


 

et celui de nier qu’Il l’eût permis, au point que la crucifixion ne serait qu’un accident dans la vie du verbe incarné, où tombe la théologie moderne par défaut de mysticisme. Où elle tombe au point de ne pas voir la souveraine beauté du « minuit, chrétiens » (composé, paraît-il,  par un athée), dont le premier couplet rappelle, avec « le courroux divin », la doctrine traditionnelle du péché originel ; et dont le troisième ouvre sur les vastes horizons de la largesse cosmique où plane le Saint-Esprit, Celui-là même, écrivait le cal Newman, qui a « rendu nos cœurs accessibles à la Miséricorde divine » :

 

« La terre est vide et le ciel est ouvert. »

 

 

 

 

 

La France, combien de divisions?


« Les démocraties » n’avaient pas rougi de combattre avec Staline pour vaincre les nazis. Elles ont des pudeurs de cocottes pour venir commémorer cette victoire avec Poutine.

 

Seul Laurent fabius a bien voulu se déranger, mais en prenant soin de communiquer  qu’il n’assisterait qu’au cocktail.  La femme de l’ambassadeur Pérol aimait raconter que Michel Rocard avait l’habitude de se goberger en participant à des colloques sur la faim dans le monde. Fabius doit être devenu rocardien.

 

Quant au « snobage » de la fête de Poutine où les BRIC sont venus remplacer les invités qui s’excusaient comme dans la scène évangélique, es 20 ou 25 millions de morts soviétiques seraient-ils un détail de l’histoire de la guerre mondial, à moins que la guerre mondiale ne soit qu’un détail de l’histoire de l’holocauste ?

 

Ce n’est pas moi qui le dis ni même qui le pense, ce sont les médias qui organisent trois fois par semaine un culte en mémoire du peuple qui a connu le Golgotha du monde. Un peuple configuré de ce fait au Messie qu’il n’a pas reconnu. Du moins le pensais-je. Je ne sais plus ce que jeen pense et cela m’attriste, car je ne voudrais pas que la régression historique où nous sommes me contamine tellement que je rretrouve l’ingratitude millénaire des chrétiens à l’égard des juifs, parce que ceux-ci se rendraient insupportables à force de judéo-centrisme.

 

Là encore ce n’est pas moi qui le dis. C’est Bernard Lazare expliquant l’antidreyfusisme au moment de l’affaire dreyfus par le fait que les juifs avaient le don de se rendre insupportables aux nations auxquelles ils s’assimilaient. Pourquoi diable ?

 

De Charlie à « l’affaire Dreyfus », je voudrais savoir pourquoi et de quoi la République interdit que l’on discute.

 

La France avait presque pris la tête des pays non alignés. Mais c’était sous de Gaulle et il y a loin de de Gaulle à Hollande. Comme Obama a permis que les frères Castro (pas l’ex à Fabius) redeviennent fréquentables, le toutou Président est parti en éclaireur des espions US. Il préfère les îles à Poutine.

 

Répartition des rôles entre François Hollande et Manuel Valls : Hollande est le Président du deuil national (il marche et pleure sur toutes les catastrophes), et Manuel valls est le premier ministre de la division nationale : la République contre ses ennemis. Contre les ennemis désignés par Michel Houellebecq : les islamistes et les identitaires.

 

Et comme Manuel valls n’a que ça dans son logiciel de politicard qui n’a rien étudié, les « intellectuels », de OOnfray (un autre Michel, Saint-Michel archange de l’athéisme ?) à Todd (un vrai « pseuedo », celui-là) le traitent de crétin.

 

Manuel Valls a un vrai complexe intellectuel. Alors il les cherche et ferraille avec eux. Il envoie Najat les pseudonomiser. Beaucoup croient que Najat a le QUI de Valls. Je me souviens de l’avoir entendue, avant qu’elle ne soit connue, invité de dominique rousset dans Le rendez-vous des politiques. Elle était brillantissime. Elle s’est perdue pour avoir accepté de se laisser réduire au rôle de « beurette de service ». Comme Christiane Tobira se dégrade en étant susceptible aux clichés contre les anciens coloniaux : les singes, la banane ! Pourtant, « avoir la banane », n’est-ce pas avoir la gnaque, lafrite, la belgitude ?  

 

Autre avatar du même phénomène : hier matin, la chronique de frédéric Métézeau expliquait que, grâce à Yvette roudy, on avait sauvé les statistiques hommes-femmes ; mais que, si on en avait fait de même à cause de Robert Ménard, à supposer qu’elles soient nécessaires, y compris pour lutter contre les discriminations, les statistiques ethniques seraient déshonorées.

 

La République est devenue le plus grand (bien) commun diviseur. C’est au moment où une chose manque qu’on en affirme l’existence. Ainsi de la liberté d’expression. Liberté qu’on a tellement réduite que le seul désir qu’on en a est un désir de dire du mal : du mal des juifs, des musulmans ou de qui sais-je. Sous prétexte qu’on nous divise et que cette division devrait être notre seule cohésion, devons-nous individuellement, sur les réseaux sociaux ou ailleurs, céder aux dualisations catégorielles ? Sommes-nous nés pour détester des membres de l’humanité ? Et si on nous le fait croire, devons-nous suivre les mauvais bergers qui mordent les mollets de notre haine en prétendant exercer leur vigilance pour empêcher que nous haïssions ?

jeudi 7 mai 2015

Instantané politique

L’»instantané politique » s’oppose à « l’inaperçu de l’actu » en ce qu’il énonce un événement purement conjoncturel, c’est un concept de chronique que je viens de forger ce soir) :

 
Pendan qu’au Front national, une fille à papa organise un patriotisme parricie et que, dans le monde déboussolé, l’Amérique espionne le monde entier et l’Allemagne espionne pour le compte de l’Amérique, dans la République valeureuse, le nouveau Président organise en toute impunité l’inégilibilité de son prédécesseur, et ses écoutes sont validées par la justice, ce dont n’avait pas osé rêver Gilles Ménage du vertueux temps de Mitterrand.

Le narcissisme

Le « moi » du narcissique que je suis est envahissant, quoique je sois un narcissique contrarié de l’être, comme je voudrais que soient tous les narcissiques : s’ils sont torturés par leur image, que leur image ne crève pas l’écranr ! Les narcissiques devraient vouloir disparaître, par romantisme et non par humilité comme les mystiques. La connaissance de soi des chrétiens dénature la connaissance de soi des philosophes, parce que la seconde est appelée à leur faire connaître « l’univers et les dieux » à travers le miroir qu’ils en sont, tandis que la première vise l’humilité, la connaissance du péché et, non la mort, mais la disparition du pécheur. Par égalitarisme, les narcissiques devraient se demander s’ils n’occupent pas plus de place qu’il ne leur est échu par la justice distributive et la nature humaine, et s’ils n’enfreignent pas le fragile équilibre de la relation humaine, en occupant tout l’espace vital avec leurs problèmes existentiels. Les narcissiques devraient en rabattre parce qu’il est poli de s’effacer. On reproche aux narcissiques de ne pas s’aimer ou d’avoir peur de réussir ou d’échouer. Mais on ne mesure pas les bornes légitimes de l’amour de soi ou de la peur raisonnable. (La peur ne se raisonne pas, mais la peur peut être raisonnable.) On pouse les gens qui s’occupent des autres ou qui traversent une épreuve ou une phase de dévouement à davantage penser à soi. “Le moi” premier servi”. ON décourage le sentiment de culpabilité sans se demander si ceux qui se font des reproches ont des raisons de ne pas se sentir innocents. René girard reprochait à Freud d’être innocemment fasciné par les narcissiques absolu(e)s, comme l’individualisme reproche aux paranoïaques de l’d’avoir poussé dans ses retranchements.

Organisation et contemplation

J’ai du mal à m’organiser, oscillant toujours entre l’idée que tout est indigne del’activité humaine, qui ne se rapporte pas à dieu, la certitude du caractère indispensable de l’organisation en mettan au premier plan la prière que je fais rarement, et mon goût invincible de la diversion et du pas de côté, qui fait que mes journées ne se déroulent presque jamais comme je les avais planifiées. Un jour, j’avais fait part de ces perplexités à un couple de voisins musiciens, dont luiétai chanteur lyrique et elle, une pianiste exceptionnelle. Je leur disais cela come nous parlions de musique amateur. Je leur demandais pourquoi les hommes s’occupaient de musique. Ils sont tombés des nues. J’ai eu deux réponses hier soir, de deux ordres bien différens, moi qui m’étais entndu répondre par Franck à une question que je lui posais, par Franck qui est persuadé que je vis dans un labyrinthe et que je m’entretiens dans le plaisir d’y vivre : « Me poses-tu cette question pour en entendre l’écho en moiou pour avoir une réponse ? » Sous-entendu, moi, Franck, je peux te donner la réponse, parce que je parle avec Dieu et parce qu’IL me répond, mais surtout parce que je conçois la prière et son extension, la conversation, comme un dialogue qui ne doit pas tourner à vide, mais qui doit entrainer, non pas une conversion de la part de celui qui prie, mais une réponse de Dieu. A l’inverse (et je le disais encore à une catéchiste dimanche dernier, à qui je reprochais, dans les partages d’evangile qu’elle organise en vue des messes emmaüs, de trop recentrer les questions qu’elle invite les fidèles à formuler tout haut), je préfère le catéchisme de la question au catéhchisme de la réponse, le catéchisme par questions-réponses n’est qu’une anticipation peureuse de toutes les questions, à supposer qu’on n’en ait oublié aucune, que l’esprit corrosif ou “éveillé” du non croyant pourrait poser à celui qui a la foi. . Franck et moi avons beaucoup pratiqué ce catéchisme de la question, jusqu’à user les catachistes qui y croyaient. Nous mettions tellement la foi cul par-dessus tête pendant les séances de catéchèse auxquelles nous avions l’obligation d’assister, qu’il en fut un, Sandro, qui m’a dit un jour qu’il ne les oublierait jamais, car cela avait conforté son athéisme. Nous avons donc fait des athées bien que nous ayons toujours été, l’un et l’autre, Franck et moi, terriblement croyants. Heureusement que nous avons aussi permis quelques conversions, ou que nous avons filtré, laissé passé la Grâce de la foi pour quelques-uns, Nathalie m’a dit que je l’avais fait “entrer dans la foi”. . OU nous avons donné le désir de la foi. Le plus beau témoignage que j’en ai reçu fut public, publié sur le métablog par un Thierry qui, désignant l’abbé de tanoÜarn, maître des lieux et moi-même, nous demanda : « eh Guillaume, eh Julien, on fait quoi quand on n’a pas la foi ? » Il y a une manière d’organiser sa vie contemplative. Mais d’abord, il faut que je dise à quel point toute activité humaine qui n’a pas dieu pour objet me semble indigne. Cette indignité ne concerne pas que la musique amateur, elle s’étend à toutes les activités de reproduction et a fortiori de critique des chefs-d’œuvre ou des œuvres déjà produites. Tout mon malentendu avec les études et avec l’Université vient de là qu’à mes yeux, rien ne mérite d’être glosé si la culture qui est précisément cette glose, ne prend pas la mesure que gloser est un acte cultuel. Ma question relative à l’roganisation portait sur le rapport au temps. Comment organiser son temps pour bien l’employer tout en ménageant à l’oraison la place qui lui convient ? Je reçois par dame Glycéra, du “forum catholique”, qui ne savait pas que l’organisation m’avait perturbé ce jour, la réponse qu’y apporte François Malaval, aveugle et mystique marseillais du XVIIème siècle qui écrit ceci : « Ainsi la contemplation, pour vous la définir de nouveau, est une présence fixe de Dieu. Je ne dis pas simplement une habitude, car les habitudes se trouvent même dans ceux qui dorment, et pour cela ils ne méritent rien, parlent en rigueur. Ce n'est pas non plus un exercice ordinaire qui ne se fait qu'à certaines heures et en certaines occasions. C'est un acte continuel qui n'est proprement que la multiplication d'un même acte, mais si doucement et si facilement produit par la force de l'habitude, que l'on dirait que ce n'est qu'un acte seul, comme on voit que les yeux produisent une fois le jour une infinité de regards, mais la facilité naturelle de regarder ne semble les rendre qu'un seul regard. Aussi la contemplation est-elle un regard universel de Dieu présent. Je dis un regard, parce qu'elle est un acte de l'entendement qui est l'oeil de l'âme, comme la volonté en est le coeur. Le regard a cela de propre qu'il se fait en un instant, et qu'il sort de l'oeil sans effort, au lieu que la parole ne sort de la bouche qu'une syllabe après l'autre et ne frappe l'oreille qu'après une succession de temps. Le raisonnement de la méditation ressemble à la parole, il se forme d'une pensée après l'autre, et il est toujours dans une espèce de mouvement. La contemplation au contraire ressemble au regard, elle atteint son objet en un instant, et elle se repose dans l'objet, sans discours et sans pensée. Extrait de : Entretien XII (La vie contemplative), La belle ténèbre François Malaval écrit encore : « Il n'y a aucun attribut de Dieu, Philothée, auquel on puisse réduire ce terme ineffable : "Je suis celui qui suis", ou "celui qui est". (...)Il n'y a donc rien, Philothée, qui nous exprime Dieu plus parfaitement et plus noblement que le silence. » La première phrase reprend la théorie de la substance sans attributs (ou théorie des « dénoms » de dieu comme me l’a écrit le Croissant de lune), qui est à la base de la théologie apophatique et du jeu du Coran avec les quatre-vingt dix-neuf attributs de Dieu qui seront à jamais incomplets puisque leur manque le centième. Les musulmans ne veulent pas exprimer le centième attribut de Dieu comme les juifs cachaient le Nom de dieu dans Ashem et dans le saint des saints au Temple de Jérusalem. Quant à nous, les chrétiens, notre Loi se trouve dans un Nom, et ce transfert de la Loi au Nom (de Jésus) est censé nous affranchir, n’était cette ruse sémantique que dans ce « système en équilibre » qu’est la langue, la racine grecque de la Loi, nomos, est une extension du Nom. L’identification de l’expression contemplative de dieu au silence, dans la seconde phrase de françois Malaval que je viens derecopier, est remarquable chez un aveugle qui, si je me prends pour étalon de la cécité, devrait avoir peur du silence. François Malaval déclare presque bienheureux (d’une vision béatifique ?) ceux qui n’ont pas d’Image de Dieu. Naturellement, cela répond presque dérisoirement aux clercs des années 70 qui prétendaient répondre aux maîtres du soupçon qu’ils n’avaient fait le procès que de « caricature de Dieu « - Stann rougier « adorait » reprendre cette formule en boucle -. Mais j’ai aussi été consulter un thérapeute astrologue sidéral et karmique (« déliez-moi, mon dieu ») qui avait interprété un de mes rêves dont Dieudonné (qui travaillait chez nous et a largement contribué à notre déroute) était l’un des acteurs en suggérant que je rêvais de me donner mon dieu et que je ferais bien. Enfin, Jacques Lusseyran, résistant aveugle à qui Jérôme Garsin vient de consacrer une biographie, disait qu’il s’était toujours fait de l’amour « une grande image « et que ça lui avait permis de rencontrer et de toucher la femme avec des yeux multipliés par le nombre de ses doigts, mais jamais la femme qu’il aimait et encore moins l’amour, car l’amour ne peut pas se tailler ou se faire de grande image. « Que Dieu paraît grand, Philothée, écrit François Malaval, à qui le connait sans images, qu'il est ineffable, qu'il est inestimable ! » La contemplation est « une présence fixe de dieu » en qui nous demeurons de toute éternité. Ce qui rejoint la prédication d’Hervé, qui insistait sur cet aspect de l’invitation de Jésus à demeurer en Lui comme Il demeure en nous en disant qu’il ne s’agit pas de nous mettre à demeurer en Lui puisqu’Il demeure déjà en nous. IL ne s’agit pas de demeurer en Lui puisque c’est déjà ffait. Et il ne s’agit pas de nous donner notre Dieu puisque « revenir à Dieu », même pour qui « n’aime pas les déménagements », c’est retourner chez soi. Demeurer en Lui comme Il dmeure en nous, c’est faire un même usage du “comm” que dans “nous aimer les uns les autres comme IL nous a aimés”, sauf que la demeure ou l’assiette paraissent premières, tandis que, pour aimer, il faut accepter le crucifiement. Aimer est crucifiant où demeurer est naturel. Mais qu’Il demeure en nous avant que nous demeurions en LUi, avant que nous prenions la décision de nous unir à Dieu, voilà qui contrarie nos plans, car “le château intérieur” est déjà construit, et nous croyons que l’aventure humainne, que l’aventure mystique, c’est de construire notre demeure, alors qu’il s’agit de demeurer, etde ne pas céder à l’invitation au voyage si nous voulons “partir” pour aller vers nous-mêmes.

La brouille des le Pen analysée et condamnée par le croissant de lune

Voilà quelques définitions justes si on prend ce qui se donne à voire, pas ce qui devrait être mais qui n'est jamais. Le patriotisme qui a tué le père? Est-ce que le public frontiste et plus largement le public Français de souche autochtone aurait une morale nouvelle qu'on ne connaît pas? J'ai du mal à m'y faire, que les frontistes supposés être plus conservateurs que d'autres ne trouvent pas inesthétique et scandaleux ce qui s'est produit. Soit c'est authentique, donc une vraie brouille et la fille chasse le père, soit c'est pire encore si c'est un scénario plus ou moins un callevas connu d'avance, c'est plus scandaleux je dirais que Charly-Hebdo. Donc, la notion de père et de chef est piétinée par ceux-là même dont on croyait qu'ils seraient les derniers à la faire vivre? Et la famille dans tout ça? Quand je te disais que la France actuelle est dénaturée, tu objectais que non, le porc sera toujours remplacé dans les cantines parce que c'est une vieille tradition, mais vois toi-même. La fille qui chasse le père, au Front, où donc ailleurs survivrait un peu de tradition? Tiens, certains conjecturent que peut-être le président du Front s'est posé la question de la conversion, en tout cas, il est sûr qu'il a lu une traduction Coranique, ça s'entend dans certaines formules de ses discours. Comme il est faible en apparence, le parti des gens du sens en France! Tout vient en aide au non-sens, même le front. Croissant de lune

mardi 5 mai 2015

Quelques définitions des catégories faisant référence dans la cité divisée

L'antiracisme, c'est l'altérophilie sans l'autre. C'est la fascination de l'étranger dont on nie les origines alors qu'on ne voit qu'elles. Le socialisme, c'est le culte de la société impersonnelle, c'est la vibration intellectuelle du cœur pour la solidarité sans spécificité de demande ou de situation, C'es la dimension solidaire de la charité dénuée de sa transitivité transcendentale, divine ou personnelle. Le républicanisme, c'est l'appropriation de "la chose du peuple" par une idéologie caractérisée par l'affirmation de valeurs non définies. Et enfin, depuis hier soir, le frontisme, c'es le patriotisme qui a renié le père.

vendredi 1 mai 2015

L'individualisme, un aristocratisme contrarié

Par essence, l’individualisme des individus est aristocratique puisque tous les individus rêvent de célébrité, chacun rêvant d’une célébrité à samesure et convenance : la créatrice de mode rêve de faire les plus beaux modèles et la tête politique d’imposer son pouvoir. Tous les individus rêvent de célébrité, c’est-à-dire que tous sont mégalomanes et de ce fait paranoÏaques. Tous ont un préjugé de classe. Or l’individualisme est une façon d’être née de la démocratie faite pour des aristocrates de perception de soi. Le sentiment aristocrratique est donc ce à quoi renoncent les individus dans Le contrat social pour laisser libre cours à « la République des égaux » et des egos arc-boutés et voûtés dans les standards de l’impersonnalité.

Marine le Pen, ou comment la Jeanne d'Arc dynastique s'est brûlée les ales en vendant son père

LA FILLE ARC A TUÉ « PAPA JEAN » (contexte mulhousien)-MARIE(NE), LA FILLE NE A TUÉ PAS (Histoire d’une négation), LA FILLE ARC A TUÉ LA FLECHE ET LE ROI LEAR A TUÉ CORDELIA Jean-Marie le Pen voulait être Shakespeare ou rien. Le roi Lear ou le moins-disant des lyriques. Le pire des pères ou le plus pariat des déshonorés. Par la plus ingrate engeance des déshérités de « la République des fils à papa ». Marine le Pen est une patriote parricide. Somée d’être promue à la tête de son parti, à condition de renier celui sans qui elle ne serait ni sur cette terre, ni à sa tête. Sommée de le renier par des révisionnistes du lien de filiation au nom de la mémoire. Au motif que le plébéien tribun géniteur de la patricienne patriote se serait rendu coupable d’un crime, non de négation(ni[c]m, Estrosie Christian) ni même de révision(isthme de Suez, Ferdinand exterminateur ), mais de rehiérarchisation historique, pour avoir dit que : « Les chambres à gaz sont un détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale, à moins de considérer que la seconde guerre mondiale est un détaille de l’histoire des chambres à gaz. »