(extrait du dialogue entre le Torrentiel et un croissant de lune, partie IV, chronique 3)
Envoyé par le croissant de lune, le 28 janvier 2011 à 23h52
D'après la Jézira, les évènements s'enchaînent à vive allure, dans l'égypte longue, mère et première des patries. Je veux rester bref, je ne saurais rapporter grand-chose de ce qui encourt, tant au Caire qu'à Suez, Alexandrie ou d'autres villes. L'impression qui ressort le plus des commentaires ou du silence du gouvernement, c'est la surprise devant l'intensité des mouvements, la détermination du grand peuple Arabe et libre d'égypte. Le peuple est lui-même surpris de son inébranlable courage, surpris de gagner si vite du terrain, dans ce qu'il faut bien nommer une bataille. En outre, on est surpris de la discipline Arabe, sur laquelle on ne pariait pas! Exemple : des jeunes gens, se sont volontairement organisés pour faire de leur corps un rempart contre les pillards opportunistes, qui ont commencé à saisir le trésor du grand Musée du Caire, où sont conservés les témoignages les plus anciens de la civilisation humaine. Puis, il se fit, par imitation, de semblables barages pour la conservation des biens publics, des banques et magasins. Il y a des pillards opportunistes, mais on émet l'hypothèse fort probable que des agents sous-terrains de sécurité, tentent de créer des incidents, à fin d'enlaidir les mouvements populaires, créer quelques hésitations et divisions, quelques prétextes aux éventuels accroissements de répression.
Il semble ressortir aussi une relative fraternisation entre le peuple et son armée nationale, née de sa chair, et commise à sa défense. Le peuple du Caire semble distinguer et différencier les véhicules de l'Armée Nationale et ceux de l'horrible garde présidentielle. En effet, ceux qui défendent le musée étant l'objet de l'agression d'individus désireux de pillage, et visiblement armés, en ont appelé à l'Armée, qui a répondu à l'appel.
Impressions générales de flottement, si ce n'est de vacquance du pouvoir, puisque le président tarde à prendre la parole. Ce n'est pourtant pas que le peuple soit en très grand nombre dans les rues, 40000 à Suez, 25000 seulement au Caire, selon les estimations. Le peuple Arabe d'égypte pourrait en fournir beaucoup plus! La force des manifestants vient de cette détermination qui n'exclut pas le sacrifice suprême. Le combat sacré anime une foule aux mains nues, qui défie les criminels, intimide les carriéristes, fait trembler les parasites et brigands, ébranle et secoue la terre sous les pieds des tyrans. Devant qui est résolu à tout, tous les calculs s'avèrent faux, les trames obscures sont traversées, les complots déjoués. C'est que le peuple, est en définitive, la première source du droit, en lui repose la souveraineté légitime, l'assacin craint le châtiment. Pour lui, le peuple, fût-il sans armes, représente la loi! On donne comme assez probable l'érection d'un gouvernement de salut public, sous protection de l'Armée. Or, s'il en advient ainsi, ce ne sera pas un gouvernement militaire classique, lequel existe déjà. Une dictature militaire classique pourrait n'être plus viable dans nos pays, depuis que les peuples ont redécouvert leur force profonde, si refoulée, l'esprit premier de l'Islam, l'esprit de l'effort sacré.
Or, l'égypte est une clé. Clé de l'univers Arabe, joignant le levant au couchant, recevant l'Afrique avec les eaux du Nil, certes. C'est la clef de la Nation, dans la mesure où la Nation Arabe est l'un des cercles, le plus central de la Nation. C'est la clé du monde, puisque de cette terre, on peut influer sur la Nation, qui, avec ou même sans ses ressources premières, est la clé et l'arbitre naturel du monde. Bonapartes l'a clairement énoncé, que celui qui veut conquérir le monde, doit s'assurer de l'égypte. Je parlais de Nation Arabe, mais l'égypte, même si on fait abstraction de son Arabisme, est par elle-même une Nation, et c'est même la seule dans le monde Arabe qui puisse prétendre à ce caractère et à ce titre. J'ajouterais aussi, que l'égypte est totalement dépendante de son univers Arabe et Africain, qu'elle doit rayonner ou décliner, promouvoir l'unité ou soufrir l'isolement, prélude à la désagrégation interne, qui semblait bien en marche. Encore ceci : l'égypte fut, avant l'Irak et même l'Iran, pionnière dans les domaines scientifiques et techniques les plus divers. Il fallut l'ignoble sabottage d'Anwar El-Sadat et de son sucesseur honni, pour faire descendre l'égypte longue, mère des patries, au rang des mendiants. L'égypte eut son programme nucléaire et spacial dans les années 60 et d'autres industries. Elle devait nous arracher à l'ignorance, nous munir de force, nous unifier. Des célérats l'ont rendu incapable de se protéger et de se nourrir. Que l'égypte s'élève, qu'elle enseigne l'élévation, elle est le phare de l'Arabité, clé majeure de la Nation.
Cuid de la France ? Aura-t-on, si peu que ce soit, quelques manifestations de soutien au peuple d'égypte? Concernant la Tunisie, le soutien ne fut que trop tardif. Existe-t-il encore une gauche ou extrême-gauche Française? Qui, en France, a sustenté les mouvements Tunisiens et les autres? Martine Hobri est solidaire mais ne souhaite pas ces mouvements, pour l'exemple. Les alter-mondialistes ou Marxistes de toutes plumes ou poils, où sont-ils? Peut-être, la flamme, venue de ma Nation, enflammera-t-elle vos veines de léthargiques! Homme libre, mon Torrentiel, pries, et forme des voeux, pour l'accomplissement et le bonheur des peuples, pries et veuille ma libération, je t'en conjure.
Croissant de lune requérant les prières du Torrentiel.
jeudi 3 février 2011
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire