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mercredi 25 juillet 2012

Saint Jacques le majeur ou la conversion des ambitieux




(Mt 20, 20-28


Aujourd'hui, en la fête de saint-Jacques le majeur, de Saint-Jacques, le fils de zébédée, nous est donné à méditer comment peuvent se convertir deux ambitions.











Leur ambition n'était pas mince, mais "ne savait pas ce qu'elle demandait". Cette ambition était celle de leur mère, leur mère l'avait pour eux, ses deux fils, qui emboîtaient le pas à son rêve de carrière. Elle voulait que l'un siège à la droite de Jésus, c'est-à-dire directement à la droite du Père et l'autre à sa gauche. Sans le savoir, elle voulait que l'un de ses fils, celui qu'elle avait mis au monde, celui qui était sorti de son sein, se substitue à Jésus, devienne Messie à la place du Messie, que Jésus, de son propre chef, ordonne que les fils de cette mère règnent à sa place, qu'Il abdique en leur faveur et, en même temps qu'il déposerait sa couronne, serait déposée la croix : c'est la lumière que Jésus donne aux fils de cette mère ambitieuse lorsque, leur répondant directement, se doutant que cette demande fut un plan concerté en famille, Il leur pose une question sur la coupe qu'Il allait boire, leur demandant s'ils seraient capable dela boire, eux aussi. Eux ont une fâcheuse tendance à oublier les prophéties touchant la croix. Croyant qu'il s'agit d'une coupe initiatique, même amère, pourvu qu'elle les mène au pouvoir, ils pensent ne pas présumer de leurs forces en disant qu'ils pourront la boire, même si c'était du poison : ils entendent résonner par avance cette promesse faite en saint-Marc (18:16) etdont Jésus a déjà dû leur souffler mot, que, même s'ils "(prenaient) des serpents( dans leurs mains", l'animal ne leur ferait aucun mal ; " et quand ils (auraient) bu quelque chose de mortel, cela ne leur (nuirait) point".







S'agit-il de boire à une coupe initiatique qui serait comme un filtre de pouvoir ? Les "fils du tonerre", qui ne demandent qu'à faire la pluie et le beau temps dans les cieux, tels les rois primitifs, qui ne savent même pas que, se voulant deux régnants, leur Royaume ne tardera pas à se diviser, ne demandent pas mieux que de l'ingurgier, ce filtre du pouvoir, qui leur donnera primauté sur les nuages et le climat.







Mais Jésus n'a que faire de savoir s'ils présument qu'ils pourront boire à la Coupe où Il va boire, ce calice d'amertume qui deviendra Son sang versé. Il lui importe seulement de leur rappeler ce qu'ils ont oublié : suivre le roi des rois est un service, comme la vie de ce roi est un ministère, ce qui égalise la condition du Maître et du disciple, qui sont l'un et les autres des serviteurs, ce pourquoi Jésus peutappeler ses disciples ses Amis. Jésus n'a cure de ce que Lui ont répondu les fils de Zébédée. Il les avertit que Sa coupe, en effet, ils y boiront, mais ce n'est pas une faveur qu'Il leur fait en considération de leur réponse, c'est un avertissement qu'Il leur donne (et Jacques, "celui qui voulait être le plus grand", sera le premier des martyres : le récit évangélique est tout entier pétri de ces paradoxes-là ; celui qui voulait siéger à la droite de Jésus, et peut-être même à la droite du Père sera le premier des martyres, de même que celui sur qui sera fondé l'Eglise, auquel on attribuera par la suite une infaillibilité presque au-dessus des conciles, sera le premier à désobéir, non seulement aux hommes, comme il avertira ceux-ci qu'il vaut mieux le faire lorsqu'un ordre semble injuste, étant le Père dans l'Eglise de "la désobéissance civile", mais à Son Maître Lui-Même, comme par hasard en doutant lui aussi du bien-fondé de la Croix, tout se tient, comme nous ne cessons de l'oublier nous-mêmes en pratique.







Jacques et Jean se sont faits reprendre vertement et publiquement par leur Maître : Il a lavé le linge sale des disciples en famille, car il s'en serait fallu de peu que le carriérisme de ces quémandeurs en cachette, parvenu aux oreilles de tous, n'ait brisé l'unité du groupe. Eux Qui ont vu le christ transfiguré avaient la nostalgie de la gloire et de la fréquentation des patriarches, ils voudront vivre tous les jours avec Moïse ; ils vont changer : avant de partir, le premier martyre aura le temps de laisser une lettre où il expliquera à ses frères à la manière du prophète amos qu'il ne sert de rien d'amasser du bien si ces biens plongent les autres dans la pauvreté la plus famélique. Il critiquera la richesse non partageuse et la langue calomnieuse. Le paradis qu'il entreverra sera celui-là même du fond duquel Abraham s'entretiendra avec le pauvre Lazare au grand dam du "mauvais riche" qui n'a tellement rien compris, même après sa mort, qu'il se verrait bien envoyer Lazare lui servir à boire une boisson vinaigrée au bout d'un bâton ou, à défaut, avertir ses frères que son palais est amer et le leur aussi, s'ils continuent de traiter avec tant de mépris ceux qui voudraient manger les miettes qui tombent de sous leur table, comme faisait la syrocananéene, dont le Seigneur a glorifié la foi. Le paradis qu'entrevoit le premier martyre avant de mourir, ce Saint-Jacques le majeur, n'a pas grand-chose à voir avec l'idée qu'on se fait "du sein d'abraham".







Et son frère héritera de l'expérience de la coupe qu'a fait son aîné dans le martyre : non seulement il "prendra Marie chez lui", celle-là même qui, dans l'étable de Jérusalem, ressentit, à défaut des douleurs de l'enfantement que peut-être, elle n'éprouva pas, qu'un dragon voulait s'emparer de son enfant et le dévorer et, pour cette raison, fut conduite au désert. Ce dragon s'appelait Hérode et ce désert l'Egypte. Cette femme, la "mère de son dieu", le frère de Jacques la prit chez lui et la prit pour mère, sans renier la sienne dont peut-être, elle était parente, mais en sachant désormais que la maternité est une chose grave, pas du tout une affaire d'ambition, mais que, ce qui est au commencement de l'instinct maternel, c'est le désir de survie de son enfant ; et que, ce qui est à la fin de l'exercice de l'instinct maternel, c'est que l'enfant déçoit ce désir de survie en transperçant sa mère du glaive de son indépendance, de quoi parfois mettre son cœur au désert pour le restant de ses jours ; et, dans le cas de Jésus, le cœur de cette mère a été transpercé de voir le corps de son fils se raidir sur la croix et le constat de son décès se faire par le transpercement du cœur du cadavre. Quant à Saint-Jean, il accueillit les Larmes de Marie pendant que Longin recueillait le saint graal ;pour lui, ce Graal, il l'avait déjà recueilli quand, d'une oreille soudain aussi réceptive que sa mémoire au souvenir de la transfiguration, il avait entendu battre ce sang en penchant sa tête sur la poitrine de ce Cœur qui n'était plus qu'angoisse.














(Mt 20, 20-28







Aujourd'hui, en la fête de saint-Jacques le majeur, de Saint-Jacques, le fils de zébédée, nous est donné à méditer comment peuvent se convertir deux ambitions.











Leur ambition n'était pas mince, mais "ne savait pas ce qu'elle demandait". Cette ambition était celle de leur mère, leur mère l'avait pour eux, ses deux fils, qui emboîtaient le pas à son rêve de carrière. Elle voulait que l'un siège à la droite de Jésus, c'est-à-dire directement à la droite du Père et l'autre à sa gauche. Sans le savoir, elle voulait que l'un de ses fils, celui qu'elle avait mis au monde, celui qui était sorti de son sein, se substitue à Jésus, devienne Messie à la place du Messie, que Jésus, de son propre chef, ordonne que les fils de cette mère règnent à sa place, qu'Il abdique en leur faveur et, en même temps qu'il déposerait sa couronne, serait déposée la croix : c'est la lumière que Jésus donne aux fils de cette mère ambitieuse lorsque, leur répondant directement, se doutant que cette demande fut un plan concerté en famille, Il leur pose une question sur la coupe qu'Il allait boire, leur demandant s'ils seraient capable dela boire, eux aussi. Eux ont une fâcheuse tendance à oublier les prophéties touchant la croix. Croyant qu'il s'agit d'une coupe initiatique, même amère, pourvu qu'elle les mène au pouvoir, ils pensent ne pas présumer de leurs forces en disant qu'ils pourront la boire, même si c'était du poison : ils entendent résonner par avance cette promesse faite en saint-Marc (18:16) etdont Jésus a déjà dû leur souffler mot, que, même s'ils "(prenaient) des serpents( dans leurs mains", l'animal ne leur ferait aucun mal ; " et quand ils (auraient) bu quelque chose de mortel, cela ne leur (nuirait) point".







S'agit-il de boire à une coupe initiatique qui serait comme un filtre de pouvoir ? Les "fils du tonerre", qui ne demandent qu'à faire la pluie et le beau temps dans les cieux, tels les rois primitifs, qui ne savent même pas que, se voulant deux régnants, leur Royaume ne tardera pas à se diviser, ne demandent pas mieux que de l'ingurgier, ce filtre du pouvoir, qui leur donnera primauté sur les nuages et le climat.







Mais Jésus n'a que faire de savoir s'ils présument qu'ils pourront boire à la Coupe où Il va boire, ce calice d'amertume qui deviendra Son sang versé. Il lui importe seulement de leur rappeler ce qu'ils ont oublié : suivre le roi des rois est un service, comme la vie de ce roi est un ministère, ce qui égalise la condition du Maître et du disciple, qui sont l'un et les autres des serviteurs, ce pourquoi Jésus peutappeler ses disciples ses Amis. Jésus n'a cure de ce que Lui ont répondu les fils de Zébédée. Il les avertit que Sa coupe, en effet, ils y boiront, mais ce n'est pas une faveur qu'Il leur fait en considération de leur réponse, c'est un avertissement qu'Il leur donne (et Jacques, "celui qui voulait être le plus grand", sera le premier des martyres : le récit évangélique est tout entier pétri de ces paradoxes-là ; celui qui voulait siéger à la droite de Jésus, et peut-être même à la droite du Père sera le premier des martyres, de même que celui sur qui sera fondé l'Eglise, auquel on attribuera par la suite une infaillibilité presque au-dessus des conciles, sera le premier à désobéir, non seulement aux hommes, comme il avertira ceux-ci qu'il vaut mieux le faire lorsqu'un ordre semble injuste, étant le Père dans l'Eglise de "la désobéissance civile", mais à Son Maître Lui-Même, comme par hasard en doutant lui aussi du bien-fondé de la Croix, tout se tient, comme nous ne cessons de l'oublier nous-mêmes en pratique.







Jacques et Jean se sont faits reprendre vertement et publiquement par leur Maître : Il a lavé le linge sale des disciples en famille, car il s'en serait fallu de peu que le carriérisme de ces quémandeurs en cachette, parvenu aux oreilles de tous, n'ait brisé l'unité du groupe. Eux Qui ont vu le christ transfiguré avaient la nostalgie de la gloire et de la fréquentation des patriarches, ils voudront vivre tous les jours avec Moïse ; ils vont changer : avant de partir, le premier martyre aura le temps de laisser une lettre où il expliquera à ses frères à la manière du prophète amos qu'il ne sert de rien d'amasser du bien si ces biens plongent les autres dans la pauvreté la plus famélique. Il critiquera la richesse non partageuse et la langue calomnieuse. Le paradis qu'il entreverra sera celui-là même du fond duquel Abraham s'entretiendra avec le pauvre Lazare au grand dam du "mauvais riche" qui n'a tellement rien compris, même après sa mort, qu'il se verrait bien envoyer Lazare lui servir à boire une boisson vinaigrée au bout d'un bâton ou, à défaut, avertir ses frères que son palais est amer et le leur aussi, s'ils continuent de traiter avec tant de mépris ceux qui voudraient manger les miettes qui tombent de sous leur table, comme faisait la syrocananéene, dont le Seigneur a glorifié la foi. Le paradis qu'entrevoit le premier martyre avant de mourir, ce Saint-Jacques le majeur, n'a pas grand-chose à voir avec l'idée qu'on se fait "du sein d'abraham".







Et son frère héritera de l'expérience de la coupe qu'a fait son aîné dans le martyre : non seulement il "prendra Marie chez lui", celle-là même qui, dans l'étable de Jérusalem, ressentit, à défaut des douleurs de l'enfantement que peut-être, elle n'éprouva pas, qu'un dragon voulait s'emparer de son enfant et le dévorer et, pour cette raison, fut conduite au désert. Ce dragon s'appelait Hérode et ce désert l'Egypte. Cette femme, la "mère de son dieu", le frère de Jacques la prit chez lui et la prit pour mère, sans renier la sienne dont peut-être, elle était parente, mais en sachant désormais que la maternité est une chose grave, pas du tout une affaire d'ambition, mais que, ce qui est au commencement de l'instinct maternel, c'est le désir de survie de son enfant ; et que, ce qui est à la fin de l'exercice de l'instinct maternel, c'est que l'enfant déçoit ce désir de survie en transperçant sa mère du glaive de son indépendance, de quoi parfois mettre son cœur au désert pour le restant de ses jours ; et, dans le cas de Jésus, le cœur de cette mère a été transpercé de voir le corps de son fils se raidir sur la croix et le constat de son décès se faire par le transpercement du cœur du cadavre. Quant à Saint-Jean, il accueillit les Larmes de Marie pendant que Longin recueillait le saint graal ;pour lui, ce Graal, il l'avait déjà recueilli quand, d'une oreille soudain aussi réceptive que sa mémoire au souvenir de la transfiguration, il avait entendu battre ce sang en penchant sa tête sur la poitrine de ce Cœur qui n'était plus qu'angoisse.







(Mt 20, 20-28







Aujourd'hui, en la fête de saint-Jacques le majeur, de Saint-Jacques, le fils de zébédée, nous est donné à méditer comment peuvent se convertir deux ambitions.











Leur ambition n'était pas mince, mais "ne savait pas ce qu'elle demandait". Cette ambition était celle de leur mère, leur mère l'avait pour eux, ses deux fils, qui emboîtaient le pas à son rêve de carrière. Elle voulait que l'un siège à la droite de Jésus, c'est-à-dire directement à la droite du Père et l'autre à sa gauche. Sans le savoir, elle voulait que l'un de ses fils, celui qu'elle avait mis au monde, celui qui était sorti de son sein, se substitue à Jésus, devienne Messie à la place du Messie, que Jésus, de son propre chef, ordonne que les fils de cette mère règnent à sa place, qu'Il abdique en leur faveur et, en même temps qu'il déposerait sa couronne, serait déposée la croix : c'est la lumière que Jésus donne aux fils de cette mère ambitieuse lorsque, leur répondant directement, se doutant que cette demande fut un plan concerté en famille, Il leur pose une question sur la coupe qu'Il allait boire, leur demandant s'ils seraient capable dela boire, eux aussi. Eux ont une fâcheuse tendance à oublier les prophéties touchant la croix. Croyant qu'il s'agit d'une coupe initiatique, même amère, pourvu qu'elle les mène au pouvoir, ils pensent ne pas présumer de leurs forces en disant qu'ils pourront la boire, même si c'était du poison : ils entendent résonner par avance cette promesse faite en saint-Marc (18:16) etdont Jésus a déjà dû leur souffler mot, que, même s'ils "(prenaient) des serpents( dans leurs mains", l'animal ne leur ferait aucun mal ; " et quand ils (auraient) bu quelque chose de mortel, cela ne leur (nuirait) point".







S'agit-il de boire à une coupe initiatique qui serait comme un filtre de pouvoir ? Les "fils du tonerre", qui ne demandent qu'à faire la pluie et le beau temps dans les cieux, tels les rois primitifs, qui ne savent même pas que, se voulant deux régnants, leur Royaume ne tardera pas à se diviser, ne demandent pas mieux que de l'ingurgier, ce filtre du pouvoir, qui leur donnera primauté sur les nuages et le climat.







Mais Jésus n'a que faire de savoir s'ils présument qu'ils pourront boire à la Coupe où Il va boire, ce calice d'amertume qui deviendra Son sang versé. Il lui importe seulement de leur rappeler ce qu'ils ont oublié : suivre le roi des rois est un service, comme la vie de ce roi est un ministère, ce qui égalise la condition du Maître et du disciple, qui sont l'un et les autres des serviteurs, ce pourquoi Jésus peutappeler ses disciples ses Amis. Jésus n'a cure de ce que Lui ont répondu les fils de Zébédée. Il les avertit que Sa coupe, en effet, ils y boiront, mais ce n'est pas une faveur qu'Il leur fait en considération de leur réponse, c'est un avertissement qu'Il leur donne (et Jacques, "celui qui voulait être le plus grand", sera le premier des martyres : le récit évangélique est tout entier pétri de ces paradoxes-là ; celui qui voulait siéger à la droite de Jésus, et peut-être même à la droite du Père sera le premier des martyres, de même que celui sur qui sera fondé l'Eglise, auquel on attribuera par la suite une infaillibilité presque au-dessus des conciles, sera le premier à désobéir, non seulement aux hommes, comme il avertira ceux-ci qu'il vaut mieux le faire lorsqu'un ordre semble injuste, étant le Père dans l'Eglise de "la désobéissance civile", mais à Son Maître Lui-Même, comme par hasard en doutant lui aussi du bien-fondé de la Croix, tout se tient, comme nous ne cessons de l'oublier nous-mêmes en pratique.







Jacques et Jean se sont faits reprendre vertement et publiquement par leur Maître : Il a lavé le linge sale des disciples en famille, car il s'en serait fallu de peu que le carriérisme de ces quémandeurs en cachette, parvenu aux oreilles de tous, n'ait brisé l'unité du groupe. Eux Qui ont vu le christ transfiguré avaient la nostalgie de la gloire et de la fréquentation des patriarches, ils voudront vivre tous les jours avec Moïse ; ils vont changer : avant de partir, le premier martyre aura le temps de laisser une lettre où il expliquera à ses frères à la manière du prophète amos qu'il ne sert de rien d'amasser du bien si ces biens plongent les autres dans la pauvreté la plus famélique. Il critiquera la richesse non partageuse et la langue calomnieuse. Le paradis qu'il entreverra sera celui-là même du fond duquel Abraham s'entretiendra avec le pauvre Lazare au grand dam du "mauvais riche" qui n'a tellement rien compris, même après sa mort, qu'il se verrait bien envoyer Lazare lui servir à boire une boisson vinaigrée au bout d'un bâton ou, à défaut, avertir ses frères que son palais est amer et le leur aussi, s'ils continuent de traiter avec tant de mépris ceux qui voudraient manger les miettes qui tombent de sous leur table, comme faisait la syrocananéene, dont le Seigneur a glorifié la foi. Le paradis qu'entrevoit le premier martyre avant de mourir, ce Saint-Jacques le majeur, n'a pas grand-chose à voir avec l'idée qu'on se fait "du sein d'abraham".







Et son frère héritera de l'expérience de la coupe qu'a fait son aîné dans le martyre : non seulement il "prendra Marie chez lui", celle-là même qui, dans l'étable de Jérusalem, ressentit, à défaut des douleurs de l'enfantement que peut-être, elle n'éprouva pas, qu'un dragon voulait s'emparer de son enfant et le dévorer et, pour cette raison, fut conduite au désert. Ce dragon s'appelait Hérode et ce désert l'Egypte. Cette femme, la "mère de son dieu", le frère de Jacques la prit chez lui et la prit pour mère, sans renier la sienne dont peut-être, elle était parente, mais en sachant désormais que la maternité est une chose grave, pas du tout une affaire d'ambition, mais que, ce qui est au commencement de l'instinct maternel, c'est le désir de survie de son enfant ; et que, ce qui est à la fin de l'exercice de l'instinct maternel, c'est que l'enfant déçoit ce désir de survie en transperçant sa mère du glaive de son indépendance, de quoi parfois mettre son cœur au désert pour le restant de ses jours ; et, dans le cas de Jésus, le cœur de cette mère a été transpercé de voir le corps de son fils se raidir sur la croix et le constat de son décès se faire par le transpercement du cœur du cadavre. Quant à Saint-Jean, il accueillit les Larmes de Marie pendant que Longin recueillait le saint graal ;pour lui, ce Graal, il l'avait déjà recueilli quand, d'une oreille soudain aussi réceptive que sa mémoire au souvenir de la transfiguration, il avait entendu battre ce sang en penchant sa tête sur la poitrine de ce Cœur qui n'était plus qu'angoisse.

























vendredi 20 juillet 2012

Les tabous égyptiens

Du Torrentiel (le 20 juillet à 22h6) :





Croissant de lune,




Mes tabous ne sont pas coléreux, ils sont des tabous, rien de plus.



Il y a au moins une différence entre la christianité de la france et l'islamité de l'Egypte : c'est que la france est née avec son baptême, tandis que l'Egypte a été islamisée.



La représentation confessionnelle chrétieinne à laquelle tu te résous pour l'Egypte et qu'on appellerait du "communautarisme" en france, est biaisée, puisque c'est une représentation de cooptation pour moitié, qui fait fi de l'opinion réelle des coptes ou des autres confessions chrétiennes. Donc tu reformates bel et bien l'échantillon chrétien de manière qu'il prenne sur l'échiquier politique la place que tu veux bien lui laisser prendre. C'est ce que j'appelle, de façon polémique et en méconnaissant sciemment la dimension protectrice de cette réalité, une réduction en dhimitude de l'expression chrétienne égyptienne.



Nous avons, toi et moi, une conception radicalement différente de la démocratie et de la nation. Pour toi, la nation peut se désislamiser si c'est un fait majoritaire, ce que je te soupçonne de tolérer par pure hypothèse d'école. Pour moi, la France, le voudrait-elle, ne peut pas se déchristianiser, parce que le christianisme est dans ses gènes culturels.



Pour toi, le parti salafiste égyptien devrait être interdit parce qu'il est ennemi du multipartisme et cultive un sentiment viscéralement antichrétien. Pour moi, on ne doit interdire aucun parti et il existe une liberté pour les ennemis de la liberté. C'est même cette liberté qui peut éventuellement changer l'identité d'une nation. Je ne verrais rien de scandaleux, pour le dire autrement, en forçant moi aussi le trait, à ce que les chrétieins soient chassés d'egypte par les salafistes, pourvu qu'ils ne soient pas exterminés, que les nations chrétiennes les accueillent, ou du moins que leur accueil soit organisé par la communauté internationale et qu'ils sachent à quoi s'en tenir!



Pourquoi, alors, en tiens-je pour l'antiracisme qui est de mise et de règle en france? Parce que la france est une "société de tabous", mais de tabous secondaires, c'est-à-dire, comme dirait l'autre, une société qui sait qu'elle a des tabous et qui assume d'en avoir. Dans une démocratie toute fraîche comme est l'Egypte, il importe que les tabous soient exprimables pour que la société puisse choisir son identité avec le maximum de conscience.



Bien sûr que je suis preneur de ta contribution sur l'"hitlérisme islamiste" (article annoncé), l'attaque vient de moi et j'aime bien qu'on aille au bout des choses. C'est aussi dans ce sens que j'aimerais que tu m'expédies tout ce qui, de toi, reste en souffrance, en particulier ta lettre sur l'Eglise, quelque mal devrais-je en ressentir. Je te dis simplement que je ne pourrai pas aller beaucoup plus loin et qu'il ne le faut pas, parce qu'à un moment donné, cela ne mène à rien et que je deviendrais ton putsching-ball, celui qui n'est là que pour te permettre de te donner la réplique, la victime désignée de ton ressentiment, et que cette position victimaire ne sied qu'autant qu'elle relève celui qui s'est senti persécuté, mais n'est, à long terme, bonne, ni à celui qui l'a acceptée pour un temps, ni à celui qui continue de cogner au sens littéraire, au risque de faire cogner l'autre au sens littéral.



Je ne veux pas omettre de te dire que je suis sensible au fait que tu aies réparé la part de ma colère à l'origine de laquelle tu as été, tout en ne faisant pas l'impasse sur les autres facteurs de mon "burn out", qui me sont directement imputables.













Du Croissant de lune (le 20 juillet 2012 à 21h57)





"Enfin, Torrentiel, comme tu argumentes bien et trop!





La France serait née avec le baptême, bien longtemps après Clovis elle se nommait encore "Les Gaulles", sa forme géographique et sa composition démographique ont beaucoup changé. Du moment que les Gaules ont existés, on peut dire que ce qu'on nomme France s'est Christianisé, comme l'égypte s'est Islamisé, quels que soient les différences des procédés et la longueur des transformations.



Bon, et en supposant que tu maintiennes ton argument, alors que faut-il faire envers les Chrétiens d'égypte ? Les chasser, comme tu y vas! Du reste, le parti que tu crois convenir à cette opération, n'a probablement pas de lendemain, je ne vois pas comment le Salafisme peut gouverner sérieusement, nulle part au monde, puisque son objet n'est pas, à l'entendre, politique. Ce ne serait même pas une épuration ethnique, puisqu'ils sont des mêmes ethnies que les Musulmans, ceux-ci n'étant en fin de compte, la plupart du temps, que descendants de Chrétiens convertis, à l'exception peut-être de ceux qui sont authentiquement d'ascendance Bédouine, peu nombreux. S'il est question aujourd'hui de cette affaire Copte et autres Chrétiens d'Orient, ressouviens-toi et imprime dans ta peau qu'on n'en parlerait plus du tout, s'ils eussent été éradiqué, comme il en fut de Musulmans sur d'autres terres. Nous avons laissé vivre même les fils des Croisés, et les descendants plus récents des recruts du général Yahcoub. Fallait-il faire autrement? Tâches de te souvenir que la conquête Arabe de l'égypte se fit avec le concours de nombreux Chrétiens de cette terre, ce ne fut pas à l'origine une victoire des Musulmans sur les Chrétiens, non! Ce fut une victoire de Musulmans et de Chrétiens sur Byzance, les faits sont ainsi. Le prophète eut la préséance de cette conquête. Il invitait dans un hadith les Musulmans à recruter des "Acbat", qui, disait-il, sont les meilleurs soldats du monde. Leur recrutement fut précoce, et ils ne participèrent pas uniquement à la conquête de l'égypte seule, mais bien avant à celle de l'Arabie! Bien sûr, le rôle des persécutions Byzantines ne fut pas mince, la conquête de l'égypte fut probablement, pour une grande partie de son peuplement, non un joug qui s'abat, mais au contraire, une libération. Telle est l'histoire Islamo-Chrétienne initiale de l'égypte, ça répond pas à des shémas classiques des furieux contre les doux, non! Du reste ce shéma est-il autre chose qu'un effet de propagande?





Communautarisme oui, c'est probablement comme ça que ça doit s'apeler, mais que peut-on faire d'autre ? Donnes-moi des sollutions ! Cette sollution communautaire pourrait n'être que transitoire, jusqu'à ce qu'il soit constaté que le Chrétien peut se présenter avec autant de chances de l'emporter en concurrence ouverte.



Ah, mais je crois comprendre. Voudrais-tu qu'il soit reconnu, que l'égypte est d'escence Chrétienne et Musulmane de peuplement? Et ceci, parce qu'elle aura été Christianisée d'abord? S'il en est ainsi, réveillons les Pharahons et rétablisson les cultes d'Amon et de Râ. Certes, ma sollution suppose un état de protection, que tu dénommes improprement Dhimitude, avec tout le péjoratif imaginaire qui s'y attache. Est-ce que partout au monde, une majorité ne doit pas protection aux minorités et veiller à leur droits politiques dans le concret? Du reste, ces sollutions répondent à des revendications Chrétiennes, il y en eut d'outrancières, je t'assures, du genre du tiers du parlement et de la mise de l'égypte sous tutelle Américaine, ouai! Que fût-il advenu si le fils de Moubarak, Christiano-affairiste eût régné? Les choses en étaient là, puisque le tyran a épousé l'église principale et la faisait héritière du trône, pour ainsi dire. Bon, il s'agit de savoir, si on considère, oui ou non, que le Chrétien d'Orient, est appelé à jouir exactement de la même citoyenneté que son voisin, et, en étant minoritaire, d'être tout de même représenté, ou bien si le Chrétien d'Orient, parce qu'il est Chrétien, doit, en raison de cela, vivre des situations de privilège qui laissent entrevoire l'éventualité de renversements et de persécutions.





Et plus largement, il s'agit de savoir, si à l'échelle de l'humanité, le Chrétien ou le Judéo-Chrétien, consent et se résigne à perdre toute centralité particulière, oui ou non.





La règle de la majorité pour définir les titres d'un pays, qu'ils soient du reste écrits ou non, je ne vois pas ce qu'on peut faire de mieux. Si la France portait le titre de Chrétienne, ça ne me gênerait nullement, mais c'est pas moi qu'il faut convaincre, loin de là! Allez, je croyais bien dire et bien faire concernant l'égypte, mais ça trouve pas grâce à tes yeux. Dis-nous, enseignes-nous ce qu'il faut faire, pourvu du moins que tu souhaites qu'il y ait en égypte et au Moyen-Orient, des peuples libres et heureux. Nous faire et rendre tous Chrétiens? Eh bien moi je ne marches pas avec ça, c'est un tabou.











Croissant de lune."





Du Torrentiel (le 21 juillet à 1h39)





Mais, croissant de lune, l'épuration ethnique est une billeveusée la plupart du temps. Ce qui a toujours existé, ce sont des déplacements de population. La seule espérance que peut apporter la régulation internationale dans cette affaire est que ces déplacements de population ne soient pas accompagnés d'exterminations.



Tu as beau dire que les gaules ont survécu au baptême de clovis, dès lors que les rois des Francs ont régné sur celles-ci et que la succession dynastique ne s'est pas faite sans mal ni barbarie, mais a eu lieu, la christianité politique de la france allait s'imposer au soubassement féodaux des francs. Et comme la dynastie unificatrice du royaume est née de ce baptême, on doit bien reconnaître ce christianisme politique, si oxymoresque soit-il, comme toute réalité mondaine, dans cette religion du "dualisme non dialectisable". Ou si tu préfères un raisonnement moins alambiqué, on n'a parlé de france que parce qu'il y a eu des francs baptisés, donc la France est fille de son baptême et je maintiens mon argument.





Quant à l'islamisme libérateur et non éradicateur, bon, nous revenons à nos débuts, mais l'éradication est une vieille lune. Pour me réexprimer (en partie par inculture, je l'avoue sans peine) dans le contexte des "tabous français", l'éradication n'a pas même été rendue possible par "la solution finale", à supposer que celle-ci ait été aussi déterminée qu'on l'a dit, car ce salaud d'adolfe ne se doublait pas d'un irréaliste. ("Salaud d'Adolfe, je consens que cet anathème soit en partie jaculatoire, rapport aux tabous). Donc, facile de dire que tous les musulmans ont été éradiqués des terres espagnoles ! Ont-ils su se ménager une vie avec "les fils des croisés" ? Bien obligé. Transporte-toi sur ces terres qui furent témoin des croisades. tu n'y verras que palimpsestes d'édifices religieux. Les églises du troisième siècle, les conquérants musulmans les ont détruites ; les croisés les ont rebâties ; puis les musulmans, vainqueurs des Croisés, les ont à nouveau démolies, avant que, soit un "modus vivendi" ait pu enfin être trouvé, ou que les archéologues aient réussi là où l'intelligence humaine et la concorde avaient échoué. Tes musulmans d'après la crise de grenade ont peut-être été convertis de force, mais l'islam n'a pas, lui non plus, fait dans la dentelle ; et, autant qu'on le voie faire, il ne se montre pas très libérateur, en général. car il est assez souvent débordé par des bandes un peu plus nomades et radicales qui, des salafistes aux talibans, dépaganisent à l'ancienne.



Une alternative au communautarisme, que tu préfères au confessionalisme, est justement celui-ci, en laissant exister les chrétiens tels qu'ils pensent, et non pas en les dispatchant dans tous les partis, comme tu le proposes. Par "confession chrétienne", je n'entends pas qu'il faille entrer dans le détail des différentes dénominations, mais reconnaître l'élément chrétien et le laisser s'organiser au besoin en parti, avec un nombre d'élus, pour ceux du moins qui préfèrent se situer dans le giron confessionel qu'entrer dans une problématique civile. Je suis d'accord avec toi, il est dommage qu'il faille en passer par là, mais aucune des communautés n'est mûre pour faire abstraction de l'élément confessionnel, comme le laïcisme en a l'ambition ici, et ça ne marche pas non plus.



Tu crois comprendre ? tu comprends mal. Je ne dis pas du tout que "l'egypte est d'essence chrétienne et musulmane de peuplement". Je dis justement, à ton encontre, que l'egypte n'est pas confessionelle de nation, mais a gardé l'atavisme des dieux de sa naissance. Et à ça, ni la christianisation, ni l'islamisation ne peuvent rien y faire ! Ce qui s'est passé, c'est que l'islamisation certainement, et la christianisation ne saurait être sans y avoir sa part, a précisément éradiqué la mémoire atavique de ce polythéisme que tu crois tardif, de ce culte isiaque, de l'union mémorable de ce frère et de cette soeur, celle-ci cherchant celui-là dans la mer et ne retrouvant pas son sexe. Eh oui, tu me donnes un argument : l'islam a totalement éradiqué cette mémoire, tandis que le christianisme a de naissance composé avec la gentilité et le paganisme. La preuve, c'est que saint augustin est le premier ethnologue de l'histoire. Je veux dire que ce zélote du prosélitisme n'a pas étendu son activisme jusqu'à ne pas décrire avec attendrissement les dieux qu'il combattait, comme la celtitude est teintée de thellurisme. Le christianisme a su composer avec ce paganisme, l'islam l'a refusé avec intransigeance.



Oui, une majorité doit toujours protection à une minorité, mais cette protection ne doit pas s'accompagner de soumission, et c'est ce tandem qu'on décrit comme constituant la solution de dhimitude, dont peu importe la propriété du terme, tu ne peux nier que le non musulman doit céder le pas au musulman, par principe, dans les pays où ce régime est appliqué sous une forme "routinière", qui n'a encore subi aucune abrogation. Je te concède bien volontiers que ceci a également prévalu dans l'Europe chrétienne, sans que cette situation ait un nom pour être déplorée. Mais nommer, c'est inscrire dans la substance. Le christianisme ne le sait que trop, lui qui est la religion du Verbe, et qui préfère un peu de tartuferie que de rendre substantives ces vexations pecamineuses, comme la dhimitude a, à la fois donné un prétexte de soumission à la protection et réciproquement, avec, pour horizon évolutif, au terme de la rationalisation qu'on a appelée "LES LUMIERES" en Occident (mais je sais que tu récuses ce terme pour l'islam, qui serait "LUMIERE SUR LUMIERE", d'élever les citoyens à une condition égalitaire.



La "vieille Europe" chrétienne a donc fait vivre aux membres non chrétiens de ses cités des situations de vexation semblables à ce qu'on entend en islam, en le recouvrant du nom de dhimiitude. L'exemple que j'ai déjà dû te donner était celui de freud, dont la vocation de médecin rebelle s'éveilla quand il se souvint, à la faveur d'un rêve, de son père Jakob, descendant d'un trottoir au passage d'un chrétien dans la vienne prétendument florissante et très civilisée des Habsbourg.



Tu représentes une solution médiane souhaitable d'égalité civique du chrétien d'Orient entre le privilège dont il a pu abusivement bénéficier et les "coptonades", pas si sporadiques que ça ni limitées à l'egypte, dont il fait l'objet par des bandes dont je ne sais comment les qualifier et qui pourchassent les chrétiens un peu partout dans le monde arabo-musulman, tellement que tu ne peux nier que l'exode chrétienne soit un phénomène endémique, qui n'est pas loin d'être éradicateur, en Irak.



Il n'y a pas de centralité chrétienne à l'échelle du monde. Nulle part, la conscience chrétienne ne revendique une telle centralité. Et s'il y a une centralité juive, je te répète que ça ne tient pas du tout à ce tout petit territorialisme, mais à un phénomène qui nous dépasse et qui concerne la centralité de la préoccupation juive, dans l'animosité occidentale tant que la diaspora paraissait la condition définitive des juifs, et dans l'animosité musulmane, maintenant que les juifs, religion territoriale dont y compris ton prophète a prédit la centralité, demande-toi pourquoi, ont pu accéder à leur revendication territoriale, avec des moyens de protection tellement démesurée que cela confine au mystère, si ce tout petit peuple quantitativement a pu les acquérir, par ruse ou par esprit d'entreprise, là n'est pas la question. La question est qu'il a acquis ces moyens démesurés de défense, dans une telle disproportion entre l'exiguité territoriale de sa revendication que cela confine au Mystère des prophéties réalisées.



Au passage, tu dis que moi, je souffre du sionisme. Pas spécialement, l'envie n'est pas mon partage, je peux cohabiter avec l'élément sioniste et lui faire entendre ma voix si vraiment, je le veux. Quant à toi, es-tu gêné par l'élément sioniste ? Mais que ne te réunis-tu à toi-même pour le combattre ! depuis le "printemps arabe", le silence est savamment entretenu sur ce qui se passe en Israël-Palestine. En Occident, on n'en parle pas et, dans le tumulte de vos révolutions, on semble avoir d'autres chats à fouetter, sauf que c'est le remake d'une situation qui a déjà existé ; or, si la Palestine est à ce point centrale pour l'Islam, que ne se concentre-t-il sur cette cause plutôt que de trouver prioritaire qu'implosent les tyrannies sous le joug desquelles il a presque toujours vécu ! Car enfin, ne reconnaîtras-tu pas que ce qui apparaît dans la situation arabe actuelle et la première tentative démocratique qui ait jamais vu le jour en islam ? Ce disant non sans quelqu'acrimonie, je me dois d'ajouter que l'islam me semble mieux préparé pour consommer la démocratie en évitant l'oligarchie que l'Occident, chez qui elle a surtout été un mot. La tradition de la djema, mais même la tentative kadhafienne de société remontant du villageois au chef, ou encore la tentative par Kohmeini d'adaptation à la situation islamo-persique de la république de Platon, montrent que l'islam est bien disposé pour appliquer les formes premières de la démocratie, dont l'Occident risque de mourir de n'y avoir jamais cru, tout en voulant en imposer la forme de gouvernement vidée de sa substance, ayant intériorisé que, prononcer le mot, c'était vivre la chose, mais qu'au-delà, la démocratie n'était qu'un régime pour petites cités qu'il fallait corriger par le mondialisme en conservant le nom pour garder l'illusion.



En fait de tabou, tu termines par une boutade. Tu sais très bien que la conversion au christianisme est une affaire individuelle, par exemple, pas du tout une affaire de famille, suis mon regard courroucé ! Est-ce moi qui parle de convertir les egyptiens ou toi qui, bien que tu te défendes de vouloir islamiser la france, par ta règle de la majorité et ta défense de l'immigration, va m'imposer comme un fait accompli et majoritaire, cette conversion de masse en ne souffrant pas que mon administration essaie de contrôler la concurrence confessionnelle dans ce pays, en veillant à ce qu'il n'y ait pas autant de mosquées que d'églises, d'autant que, pour le musulman, qui a ça de commun avec le protestant (je n'ose pas dire l'évangéliste), le lieu de prière décent est plus important que son architecture, et une salle vaut bien une mosquée.





Le torrentiel en verve courroucée
Du Torrentiel (le 20 juillet à 22h6) :






Croissant de lune,



Mes tabous ne sont pas coléreux, ils sont des tabous, rien de plus.



Il y a au moins une différence entre la christianité de la france et l'islamité de l'Egypte : c'est que la france est née avec son baptême, tandis que l'Egypte a été islamisée.



La représentation confessionnelle chrétieinne à laquelle tu te résous pour l'Egypte et qu'on appellerait du "communautarisme" en france, est biaisée, puisque c'est une représentation de cooptation pour moitié, qui fait fi de l'opinion réelle des coptes ou des autres confessions chrétiennes. Donc tu reformates bel et bien l'échantillon chrétien de manière qu'il prenne sur l'échiquier politique la place que tu veux bien lui laisser prendre. C'est ce que j'appelle, de façon polémique et en méconnaissant sciemment la dimension protectrice de cette réalité, une réduction en dhimitude de l'expression chrétienne égyptienne.



Nous avons, toi et moi, une conception radicalement différente de la démocratie et de la nation. Pour toi, la nation peut se désislamiser si c'est un fait majoritaire, ce que je te soupçonne de tolérer par pure hypothèse d'école. Pour moi, la France, le voudrait-elle, ne peut pas se déchristianiser, parce que le christianisme est dans ses gènes culturels.



Pour toi, le parti salafiste égyptien devrait être interdit parce qu'il est ennemi du multipartisme et cultive un sentiment viscéralement antichrétien. Pour moi, on ne doit interdire aucun parti et il existe une liberté pour les ennemis de la liberté. C'est même cette liberté qui peut éventuellement changer l'identité d'une nation. Je ne verrais rien de scandaleux, pour le dire autrement, en forçant moi aussi le trait, à ce que les chrétieins soient chassés d'egypte par les salafistes, pourvu qu'ils ne soient pas exterminés, que les nations chrétiennes les accueillent, ou du moins que leur accueil soit organisé par la communauté internationale et qu'ils sachent à quoi s'en tenir!



Pourquoi, alors, en tiens-je pour l'antiracisme qui est de mise et de règle en france? Parce que la france est une "société de tabous", mais de tabous secondaires, c'est-à-dire, comme dirait l'autre, une société qui sait qu'elle a des tabous et qui assume d'en avoir. Dans une démocratie toute fraîche comme est l'Egypte, il importe que les tabous soient exprimables pour que la société puisse choisir son identité avec le maximum de conscience.



Bien sûr que je suis preneur de ta contribution sur l'"hitlérisme islamiste" (article annoncé), l'attaque vient de moi et j'aime bien qu'on aille au bout des choses. C'est aussi dans ce sens que j'aimerais que tu m'expédies tout ce qui, de toi, reste en souffrance, en particulier ta lettre sur l'Eglise, quelque mal devrais-je en ressentir. Je te dis simplement que je ne pourrai pas aller beaucoup plus loin et qu'il ne le faut pas, parce qu'à un moment donné, cela ne mène à rien et que je deviendrais ton putsching-ball, celui qui n'est là que pour te permettre de te donner la réplique, la victime désignée de ton ressentiment, et que cette position victimaire ne sied qu'autant qu'elle relève celui qui s'est senti persécuté, mais n'est, à long terme, bonne, ni à celui qui l'a acceptée pour un temps, ni à celui qui continue de cogner au sens littéraire, au risque de faire cogner l'autre au sens littéral.



Je ne veux pas omettre de te dire que je suis sensible au fait que tu aies réparé la part de ma colère à l'origine de laquelle tu as été, tout en ne faisant pas l'impasse sur les autres facteurs de mon "burn out", qui me sont directement imputables.













Du Croissant de lune (le 20 juillet 2012 à 21h57)





"Enfin, Torrentiel, comme tu argumentes bien et trop!





La France serait née avec le baptême, bien longtemps après Clovis elle se nommait encore "Les Gaulles", sa forme géographique et sa composition démographique ont beaucoup changé. Du moment que les Gaules ont existés, on peut dire que ce qu'on nomme France s'est Christianisé, comme l'égypte s'est Islamisé, quels que soient les différences des procédés et la longueur des transformations.



Bon, et en supposant que tu maintiennes ton argument, alors que faut-il faire envers les Chrétiens d'égypte ? Les chasser, comme tu y vas! Du reste, le parti que tu crois convenir à cette opération, n'a probablement pas de lendemain, je ne vois pas comment le Salafisme peut gouverner sérieusement, nulle part au monde, puisque son objet n'est pas, à l'entendre, politique. Ce ne serait même pas une épuration ethnique, puisqu'ils sont des mêmes ethnies que les Musulmans, ceux-ci n'étant en fin de compte, la plupart du temps, que descendants de Chrétiens convertis, à l'exception peut-être de ceux qui sont authentiquement d'ascendance Bédouine, peu nombreux. S'il est question aujourd'hui de cette affaire Copte et autres Chrétiens d'Orient, ressouviens-toi et imprime dans ta peau qu'on n'en parlerait plus du tout, s'ils eussent été éradiqué, comme il en fut de Musulmans sur d'autres terres. Nous avons laissé vivre même les fils des Croisés, et les descendants plus récents des recruts du général Yahcoub. Fallait-il faire autrement? Tâches de te souvenir que la conquête Arabe de l'égypte se fit avec le concours de nombreux Chrétiens de cette terre, ce ne fut pas à l'origine une victoire des Musulmans sur les Chrétiens, non! Ce fut une victoire de Musulmans et de Chrétiens sur Byzance, les faits sont ainsi. Le prophète eut la préséance de cette conquête. Il invitait dans un hadith les Musulmans à recruter des "Acbat", qui, disait-il, sont les meilleurs soldats du monde. Leur recrutement fut précoce, et ils ne participèrent pas uniquement à la conquête de l'égypte seule, mais bien avant à celle de l'Arabie! Bien sûr, le rôle des persécutions Byzantines ne fut pas mince, la conquête de l'égypte fut probablement, pour une grande partie de son peuplement, non un joug qui s'abat, mais au contraire, une libération. Telle est l'histoire Islamo-Chrétienne initiale de l'égypte, ça répond pas à des shémas classiques des furieux contre les doux, non! Du reste ce shéma est-il autre chose qu'un effet de propagande?





Communautarisme oui, c'est probablement comme ça que ça doit s'apeler, mais que peut-on faire d'autre ? Donnes-moi des sollutions ! Cette sollution communautaire pourrait n'être que transitoire, jusqu'à ce qu'il soit constaté que le Chrétien peut se présenter avec autant de chances de l'emporter en concurrence ouverte.



Ah, mais je crois comprendre. Voudrais-tu qu'il soit reconnu, que l'égypte est d'escence Chrétienne et Musulmane de peuplement? Et ceci, parce qu'elle aura été Christianisée d'abord? S'il en est ainsi, réveillons les Pharahons et rétablisson les cultes d'Amon et de Râ. Certes, ma sollution suppose un état de protection, que tu dénommes improprement Dhimitude, avec tout le péjoratif imaginaire qui s'y attache. Est-ce que partout au monde, une majorité ne doit pas protection aux minorités et veiller à leur droits politiques dans le concret? Du reste, ces sollutions répondent à des revendications Chrétiennes, il y en eut d'outrancières, je t'assures, du genre du tiers du parlement et de la mise de l'égypte sous tutelle Américaine, ouai! Que fût-il advenu si le fils de Moubarak, Christiano-affairiste eût régné? Les choses en étaient là, puisque le tyran a épousé l'église principale et la faisait héritière du trône, pour ainsi dire. Bon, il s'agit de savoir, si on considère, oui ou non, que le Chrétien d'Orient, est appelé à jouir exactement de la même citoyenneté que son voisin, et, en étant minoritaire, d'être tout de même représenté, ou bien si le Chrétien d'Orient, parce qu'il est Chrétien, doit, en raison de cela, vivre des situations de privilège qui laissent entrevoire l'éventualité de renversements et de persécutions.





Et plus largement, il s'agit de savoir, si à l'échelle de l'humanité, le Chrétien ou le Judéo-Chrétien, consent et se résigne à perdre toute centralité particulière, oui ou non.





La règle de la majorité pour définir les titres d'un pays, qu'ils soient du reste écrits ou non, je ne vois pas ce qu'on peut faire de mieux. Si la France portait le titre de Chrétienne, ça ne me gênerait nullement, mais c'est pas moi qu'il faut convaincre, loin de là! Allez, je croyais bien dire et bien faire concernant l'égypte, mais ça trouve pas grâce à tes yeux. Dis-nous, enseignes-nous ce qu'il faut faire, pourvu du moins que tu souhaites qu'il y ait en égypte et au Moyen-Orient, des peuples libres et heureux. Nous faire et rendre tous Chrétiens? Eh bien moi je ne marches pas avec ça, c'est un tabou.











Croissant de lune."





Du Torrentiel (le 21 juillet à 1h39)





Mais, croissant de lune, l'épuration ethnique est une billeveusée la plupart du temps. Ce qui a toujours existé, ce sont des déplacements de population. La seule espérance que peut apporter la régulation internationale dans cette affaire est que ces déplacements de population ne soient pas accompagnés d'exterminations.



Tu as beau dire que les gaules ont survécu au baptême de clovis, dès lors que les rois des Francs ont régné sur celles-ci et que la succession dynastique ne s'est pas faite sans mal ni barbarie, mais a eu lieu, la christianité politique de la france allait s'imposer au soubassement féodaux des francs. Et comme la dynastie unificatrice du royaume est née de ce baptême, on doit bien reconnaître ce christianisme politique, si oxymoresque soit-il, comme toute réalité mondaine, dans cette religion du "dualisme non dialectisable". Ou si tu préfères un raisonnement moins alambiqué, on n'a parlé de france que parce qu'il y a eu des francs baptisés, donc la France est fille de son baptême et je maintiens mon argument.





Quant à l'islamisme libérateur et non éradicateur, bon, nous revenons à nos débuts, mais l'éradication est une vieille lune. Pour me réexprimer (en partie par inculture, je l'avoue sans peine) dans le contexte des "tabous français", l'éradication n'a pas même été rendue possible par "la solution finale", à supposer que celle-ci ait été aussi déterminée qu'on l'a dit, car ce salaud d'adolfe ne se doublait pas d'un irréaliste. ("Salaud d'Adolfe, je consens que cet anathème soit en partie jaculatoire, rapport aux tabous). Donc, facile de dire que tous les musulmans ont été éradiqués des terres espagnoles ! Ont-ils su se ménager une vie avec "les fils des croisés" ? Bien obligé. Transporte-toi sur ces terres qui furent témoin des croisades. tu n'y verras que palimpsestes d'édifices religieux. Les églises du troisième siècle, les conquérants musulmans les ont détruites ; les croisés les ont rebâties ; puis les musulmans, vainqueurs des Croisés, les ont à nouveau démolies, avant que, soit un "modus vivendi" ait pu enfin être trouvé, ou que les archéologues aient réussi là où l'intelligence humaine et la concorde avaient échoué. Tes musulmans d'après la crise de grenade ont peut-être été convertis de force, mais l'islam n'a pas, lui non plus, fait dans la dentelle ; et, autant qu'on le voie faire, il ne se montre pas très libérateur, en général. car il est assez souvent débordé par des bandes un peu plus nomades et radicales qui, des salafistes aux talibans, dépaganisent à l'ancienne.



Une alternative au communautarisme, que tu préfères au confessionalisme, est justement celui-ci, en laissant exister les chrétiens tels qu'ils pensent, et non pas en les dispatchant dans tous les partis, comme tu le proposes. Par "confession chrétienne", je n'entends pas qu'il faille entrer dans le détail des différentes dénominations, mais reconnaître l'élément chrétien et le laisser s'organiser au besoin en parti, avec un nombre d'élus, pour ceux du moins qui préfèrent se situer dans le giron confessionel qu'entrer dans une problématique civile. Je suis d'accord avec toi, il est dommage qu'il faille en passer par là, mais aucune des communautés n'est mûre pour faire abstraction de l'élément confessionnel, comme le laïcisme en a l'ambition ici, et ça ne marche pas non plus.



Tu crois comprendre ? tu comprends mal. Je ne dis pas du tout que "l'egypte est d'essence chrétienne et musulmane de peuplement". Je dis justement, à ton encontre, que l'egypte n'est pas confessionelle de nation, mais a gardé l'atavisme des dieux de sa naissance. Et à ça, ni la christianisation, ni l'islamisation ne peuvent rien y faire ! Ce qui s'est passé, c'est que l'islamisation certainement, et la christianisation ne saurait être sans y avoir sa part, a précisément éradiqué la mémoire atavique de ce polythéisme que tu crois tardif, de ce culte isiaque, de l'union mémorable de ce frère et de cette soeur, celle-ci cherchant celui-là dans la mer et ne retrouvant pas son sexe. Eh oui, tu me donnes un argument : l'islam a totalement éradiqué cette mémoire, tandis que le christianisme a de naissance composé avec la gentilité et le paganisme. La preuve, c'est que saint augustin est le premier ethnologue de l'histoire. Je veux dire que ce zélote du prosélitisme n'a pas étendu son activisme jusqu'à ne pas décrire avec attendrissement les dieux qu'il combattait, comme la celtitude est teintée de thellurisme. Le christianisme a su composer avec ce paganisme, l'islam l'a refusé avec intransigeance.



Oui, une majorité doit toujours protection à une minorité, mais cette protection ne doit pas s'accompagner de soumission, et c'est ce tandem qu'on décrit comme constituant la solution de dhimitude, dont peu importe la propriété du terme, tu ne peux nier que le non musulman doit céder le pas au musulman, par principe, dans les pays où ce régime est appliqué sous une forme "routinière", qui n'a encore subi aucune abrogation. Je te concède bien volontiers que ceci a également prévalu dans l'Europe chrétienne, sans que cette situation ait un nom pour être déplorée. Mais nommer, c'est inscrire dans la substance. Le christianisme ne le sait que trop, lui qui est la religion du Verbe, et qui préfère un peu de tartuferie que de rendre substantives ces vexations pecamineuses, comme la dhimitude a, à la fois donné un prétexte de soumission à la protection et réciproquement, avec, pour horizon évolutif, au terme de la rationalisation qu'on a appelée "LES LUMIERES" en Occident (mais je sais que tu récuses ce terme pour l'islam, qui serait "LUMIERE SUR LUMIERE", d'élever les citoyens à une condition égalitaire.



La "vieille Europe" chrétienne a donc fait vivre aux membres non chrétiens de ses cités des situations de vexation semblables à ce qu'on entend en islam, en le recouvrant du nom de dhimiitude. L'exemple que j'ai déjà dû te donner était celui de freud, dont la vocation de médecin rebelle s'éveilla quand il se souvint, à la faveur d'un rêve, de son père Jakob, descendant d'un trottoir au passage d'un chrétien dans la vienne prétendument florissante et très civilisée des Habsbourg.



Tu représentes une solution médiane souhaitable d'égalité civique du chrétien d'Orient entre le privilège dont il a pu abusivement bénéficier et les "coptonades", pas si sporadiques que ça ni limitées à l'egypte, dont il fait l'objet par des bandes dont je ne sais comment les qualifier et qui pourchassent les chrétiens un peu partout dans le monde arabo-musulman, tellement que tu ne peux nier que l'exode chrétienne soit un phénomène endémique, qui n'est pas loin d'être éradicateur, en Irak.



Il n'y a pas de centralité chrétienne à l'échelle du monde. Nulle part, la conscience chrétienne ne revendique une telle centralité. Et s'il y a une centralité juive, je te répète que ça ne tient pas du tout à ce tout petit territorialisme, mais à un phénomène qui nous dépasse et qui concerne la centralité de la préoccupation juive, dans l'animosité occidentale tant que la diaspora paraissait la condition définitive des juifs, et dans l'animosité musulmane, maintenant que les juifs, religion territoriale dont y compris ton prophète a prédit la centralité, demande-toi pourquoi, ont pu accéder à leur revendication territoriale, avec des moyens de protection tellement démesurée que cela confine au mystère, si ce tout petit peuple quantitativement a pu les acquérir, par ruse ou par esprit d'entreprise, là n'est pas la question. La question est qu'il a acquis ces moyens démesurés de défense, dans une telle disproportion entre l'exiguité territoriale de sa revendication que cela confine au Mystère des prophéties réalisées.



Au passage, tu dis que moi, je souffre du sionisme. Pas spécialement, l'envie n'est pas mon partage, je peux cohabiter avec l'élément sioniste et lui faire entendre ma voix si vraiment, je le veux. Quant à toi, es-tu gêné par l'élément sioniste ? Mais que ne te réunis-tu à toi-même pour le combattre ! depuis le "printemps arabe", le silence est savamment entretenu sur ce qui se passe en Israël-Palestine. En Occident, on n'en parle pas et, dans le tumulte de vos révolutions, on semble avoir d'autres chats à fouetter, sauf que c'est le remake d'une situation qui a déjà existé ; or, si la Palestine est à ce point centrale pour l'Islam, que ne se concentre-t-il sur cette cause plutôt que de trouver prioritaire qu'implosent les tyrannies sous le joug desquelles il a presque toujours vécu ! Car enfin, ne reconnaîtras-tu pas que ce qui apparaît dans la situation arabe actuelle et la première tentative démocratique qui ait jamais vu le jour en islam ? Ce disant non sans quelqu'acrimonie, je me dois d'ajouter que l'islam me semble mieux préparé pour consommer la démocratie en évitant l'oligarchie que l'Occident, chez qui elle a surtout été un mot. La tradition de la djema, mais même la tentative kadhafienne de société remontant du villageois au chef, ou encore la tentative par Kohmeini d'adaptation à la situation islamo-persique de la république de Platon, montrent que l'islam est bien disposé pour appliquer les formes premières de la démocratie, dont l'Occident risque de mourir de n'y avoir jamais cru, tout en voulant en imposer la forme de gouvernement vidée de sa substance, ayant intériorisé que, prononcer le mot, c'était vivre la chose, mais qu'au-delà, la démocratie n'était qu'un régime pour petites cités qu'il fallait corriger par le mondialisme en conservant le nom pour garder l'illusion.



En fait de tabou, tu termines par une boutade. Tu sais très bien que la conversion au christianisme est une affaire individuelle, par exemple, pas du tout une affaire de famille, suis mon regard courroucé ! Est-ce moi qui parle de convertir les egyptiens ou toi qui, bien que tu te défendes de vouloir islamiser la france, par ta règle de la majorité et ta défense de l'immigration, va m'imposer comme un fait accompli et majoritaire, cette conversion de masse en ne souffrant pas que mon administration essaie de contrôler la concurrence confessionnelle dans ce pays, en veillant à ce qu'il n'y ait pas autant de mosquées que d'églises, d'autant que, pour le musulman, qui a ça de commun avec le protestant (je n'ose pas dire l'évangéliste), le lieu de prière décent est plus important que son architecture, et une salle vaut bien une mosquée.





Le torrentiel en verve courroucée

Les tabous français

Un jour, le croissant de lune et moi faillîmes en venir aux mains ; sauf que cette rixe, moi qui ne suis pas bagarreur, je l'ai eue avec quelqu'un d'autre de la nation d'arabité ; avec l'époux de mon auxiliaire de vie que je provoquaidans un burn out, parce que j'avais bu, bien sûr (et j'exagère un peu,là encore), mais aussi parce que le Croissant de lune m'avait fait cette suggestion dont s'est emparée mon inconscient qui n'en est pas avare, que je ne respectais pas Lila. Alors, bien que ce soit tout le contraire, je me suis arrangé pour lui donner raison. Depuis longtemps, je sais que le dialogue entre le Torrentiel et le croissant de lune tourne court ; qu'il nous reste quelques sujets à aborder, mais que nous devons arrêter. Bientôt, très bientôt. Ce dialogue aura été ma maïeutique auprès du croissant de lune. Je l'aurai aidé à s'exposer, mais il aura voulu me convaincre. La finalité d'un dialogue est rarement la conviction qu'on n'emporte au seul paradis de l'orgueil de son cerveau. Il n'y a que la conversion consentie qui pourrait justifier ce désir de persuasion. Mais il faut n'y pas être fermé. Moi, je le suis depuis toujours. Le croissant de lune, moins que moi, et c'est ce qui lui a fait croire qu'il pouvait me convaincre.



Quand m'a désappointé, contre l'honneur d'un homme que j'estimais, que je pouvais, moi, entrer dans la violence, j'en ai fait le récit au croissant de lune en lui enjoignant d'avoir à respecter désormais "les tabous français".



Le croissant de lune a eu mal de ce que notre joute avait provoqué sur un homme de sa nation qui n'avait rien à voir. Il a fait réparation et il m'a fait cette question :



"Quels sont les tabous français" ?



Je lui ai répondu en deux temps :



(le 19 juillet 2012 à 20h18)





Mon croissant de lune,



Que sont les tabous français ? Te les ai-je pas maintes fois exposés et ne les connais-tu pas par toi-même ? Mais prenons-en quelques-uns : la moindre apologie de l'hitlérisme, la moindre collusion avec cette forme de pensée, constitue un tabou, un tabou qui n'est pas seulement érigé sous l'emprise de ton sionisme ennemi, mais un tabou qui va contre le nationalisme gaullien, qui s'est opposé au national socialisme allemand bien que les séparations rétrospectives soient historiquement moins étanches qu'on neles reconstruit : par exemple, Churchill avait des accointances fascistes et une grande part du nationalisme français s'opposait aux "Boches", mais aussi en avait contre l'universalisme et l'idéalisme, l'utopisme allemand. Mais l'étanchéité est l'affaire des reconstructions historiques. L'étanchéité permet de clarifier les idées, de les dialectiser, si tu veux.



Après, si l'on creuse la question des tabous français, n'en transgresses-tu pas un en t'appropriant la France pour lui donner des leçons de patriotisme, parfois bienvenues, mais à contre-emploi ? Y a-t-il compatibilité du nationalisme français et du nationalisme arabe ? C'est une chose que tu tiens pour acquise, sans avoir l'air de savoir que tu es peut-être en avance sur ton temps, mais que le poids des héritages ethnico-religieux rend cette assimilation en sens inverse impossible à cette heure. Pourquoi impossible ? Par exemple parce que tu raisonnes selon un rigorisme légaliste ou au moins justicier qui n'a jamais eu de comparaison avec le prétendu égalitarisme français, dont l'expression la plus aboutie s'est bornée à une révolution bourgeoise et qui n'a jamais résisté au fond de vieil anarchisme râleur et célinien. Non, le français n'est génétiquement pas rigoureux ; et, si j'ose dire, il ne l'est génétiquement pas parce qu'il est chrétien.



De plus, quand ce ne serait pas toi qui nous donnerais ces leçons de patriotisme, que penserais-tu si je m'installais en tunisie et que j'y prétendisse, du haut d'un "droit de cité", fraîchement acquis, te faire la leçon sur l'islamité de ta nation qui n'aurait qu'à mieux se tenir... ? Tu prétendrais que, sauf si je versais mon sang pour m'autoriser de telles paroles, on ne devrait pas m'en faire droit. Tu me diras que ton sang, ce sont tes contributions, fiscales et numéraires. C'est un peu court, jeune quinquagénaire! Ce n'est pas rien, mais ce n'est pas suffisant.







(le 20 juillet à 13h59)





Disons-le tout de go, et sans tourner autour du pot, les tabous français sont de ne pas supporter qu'on s'attaque à la sève judéo-chrétienne de cette nation. Et quand je dis à la sève, je veux dire aux personnes plus encore, peut-être, qu'aux présupposés de cette culture. Car le judéo-christianisme, autant il est critique en matière objective (ou dans son appréciation de la vérité), autant il est éminemment personnaliste, comme le droit-de-l'hommisme est éminemment individualiste, il y a une nuance entre personnalisme et individualisme, je pense que tu la saisis. L'individu est le consommateur, la personne est le citoyen, à tort qualifié de "sujet" par la philosophie, le "sujet" avec son corps et son âme.



Maintenant, mesure sur toi, selon ta belle formule, que j'aime sans ironie : si moi, en egypte par exemple et bien que l'islamité de l'Egypte ne soit pas consubstantielle à cette très ancienne nation, je venais contester l'"islamité de nation" de ce pays et me prévaloir de ce que je parle Copte pour prétendre décider pour toujours de l'avenir de cette nation devenue arabo-musulmane, ne me ferais-tu pas rentrer dans le respect civil, qui consisterait à me rappeler que je suis sur une terre musulmane et que je dois respecter la religion qui domine désormais la nation ? ? Et tu aurais raison. Pour employer un terme polémique, tu réduirais mon expression en dhimitude, et tu aurais raison.



Le laïcisme peut croir chez nous avoir fait tous les ravages possibles, je réduis, moi, le français, ton expression en christianitude. Je ne "naturalise" pas toutes tes opinions comme étant susceptibles de devenir françaises un jour. A l'échelle de quelques siècles, je ne sais pas ; mais tant que ma communauté et moi existeront, je ferai en sorte que tu ne puisses pas tout me dire, et je ne souffrirai pas que tu me traînes dans la boue.



Est-il sage que, pour ne pas attiser de conflits entre toi et moi, les lois de mon pays m'aient interdit de céder à tout penchant raciste ? Je crois que oui, et je me doute que tu penses que non. Mais je crois que les lois de mon pays ont ménagé un tabou en ta faveur pour que nous vivions en bonne intelligence, et pour rendre nos droits un peu plus symétriques. De cette façon, peut commencer d'exister une égalité de respectabilité entre toi et moi au sein de ce pays qui prône le respect de tous. J'avoue n'avoir jamais compris ce qu'on appelle cet "antiracisme" contre lequel on s'élève, de finkielkraut et du FN à toi, sinon qu'on doit certes dénoncer ses aspects mercantiles. Tu peux toujours dire que cet antiracisme couvre ton droit à la respectabilitépour t'interdire de diffamer tes ennemis. Il n'empêche qu'il faut que ce droit existe, ce préalable est indispensable. C'est un tabou que ma France a ménagé pour toi, dans l'espoir que tu t'y sentes bien.







Le torrentiel





Du Croissant de lune, le 20 juillet à 21h29, après que je lui ai annoncé l'éviction de caroline Fourest de sa chronique hebdomadaire du "monde" :







"Torrentiel,



Après les tabous coléreux, tu m'envoies des nouvelles peut-être bonnes, savoir. J'ai survolé les réactions, la seule beurette à s'exprimer ramenait la pouf au rang exact qu'elle mérite, pour ses impostures Islamophobes. Un autre beur parlait pour ne rien dire, voulait savoir les raisons du départ, comme si on pouvait les connaître avec certitude. Il y eut pour le reste beaucoup d'autochtones, amoureux de l'imposture qui s'afligeaient d'une décision plutôt saine, pour l'instant. Faut dire, malgré tes colères, que ta France, puisque tu avoues toi-même qu'elle manque de rationalité, je disais que ta France n'est pas d'emblée amie de la vérité, ennemie de l'imposture. Puis, les noms à consonnance Juive rivalisaient en confusion dépitée. En voici un :



Samuel Steg "La triste réalité étant qu'aujourd'hui, en France, pour être dans les médias, il faut plus être Boniface que Fourest. Une honte et un grand gâchis."





Bon, je sens que tu vas encore te mettre en colère, j'en ai bien peur. J'ai retenu un certain nombre de messages, pour ne pas agraver mon cas. Continues à me livrer d'autres tabous, si tu en trouves encore, mes colères justifient les tiennes, c'est l'égalité. N'aie aucune crainte, encore des tabous.





Sur le dernier et même le précédent, je crois pourtant qu'il y a des méprises, je pourrais me donner la peine de les identifier et les souligner. Certains griefs tomberaient à pic, d'autres à côté. Que faire, c'est très long, ça n'en finit pas. Les méprises sont aussi un écueil de notre correspondance. Parlons-nous le même langage, est-ce que les mots ont le même sens?





Exemple tout simple, la France a de la Christianité dans l'être de sa personne, soit, comme quelque chose d'intrinsèque, foin de la Romanité ou de la celtitude, tandis que l'égypte est devenue, Arabo-Mudsulmane, sans que ce soit dans son être profond, tu présentes les choses ainsi. Donc la Christianité du Français est de l'être profond, tandis que l'Arabo-Islamité de l'égypte longue est une sorte de fait accompli, auquel on se résignerait. Puis quoi, reprocher l'Islamité de l'égypte et de la Tunisie, c'est pas mon Dieu ce qui manque, loin de là. En revanche, me concernant personellement, je ne saches pas que je formai jamais contre la France un grief réciproque et semblable, ou alors, ce fut sans en avoir une claire conscience. Et on peut sans trop d'erreur, élargir le cas de ma petite personne à l'échelle du plus grand nombre des Arabo-Musulmans vivant en France, ou mieux encore, à la plupart de ceux qui n'y vivent pas. Non, nous ne reprochons pas au Français son escence Chrétienne, nous déplorons qu'elle soit à ce point menacée et récessive. Si les choses allaient selon nos voeux, nous aimerions avoir comme vis-à-vis, la Nation des Chrétiens, puisque nous préférons que le monde soit en nations. En tous cas, nous tenons que l'irréligion est une grave erreur, dont il est malaisé de revenir, ceci par analyse et réflexion! Ce n'est pas pour rien que j'ai repris Dostoïevsky, "lèves-toi et prêches"!



Les griefs échangés ne sont pas vraiment réciproques et symétriques, mais ça n'est pas tout. Il y a que la chose irait sans mal, entre égaux, doit-on rappeler qu'il n'en est rien?





Et c'est quoi cette affaire d'anti-racisme? Et pourquoi t'imagines-tu qu'il n'existe qu'en France, ou qu'il serait absent de l'univers Musulman? L'anti-Racisme je ne sais pas, mais en tout cas, la lutte contre le racisme et autres phénomènes semblables, est clairement enseignée à nos jeunesses. D'ailleurs, ce n'est pas une chose si récente, notre passé culturel en est plus ou moins imprégné, même avant l'Islam. Je sais bien que nos ennemis ont répandu la calomnie selon laquelle le Musulman ne se jugerait pas lui-même, sans aucune preuve. Si tu l'as reprise certaine fois, c'est sans doute par ignorance. Non, le rapt d'exclaves des Barbaresques ne suscitait pas que des aplaudissements, nullement! Il y eut des distances, envers ce genre de phénomène, pour des raisons éthiques, voire pratiques. L'esclavage qualifié fut probablement la cause d'une partie du retard de la Nation et fortifia les tyrannies.





Concernant l'égypte longue, il faut que j'ajoute certaines précisions. Si les choses vont bien jusqu'au bout, comme je le crois, les Chrétiens d'égypte auront une représentation parlementaire, oui, la chose est admise à peu près par tous et prévue dans le projet de constitution! Au tout début, j'étais hostile à la réservation d'un certain nombre de postes parlementaires à aucune catégorie, marqué que j'étais, par l'expérience lamentable qu'en fit l'ancien régime, ces élus n'émargeaient guère qu'au Parti National. Actuellement, je souhaites que les Chrétiens d'égypte soient représentés selon leur nombre, m'étant réfléchi sur moi-même, ça m'arrive de réfléchir, et m'apercevant que les Chrétiens auraient sans cela, peu ou pas de chances d'être jamais élus. Je suis en revanche hostile à ce que chacune des communautés fassent valoir en particulier, une certaine quantité de sièges. Pour moi, la représentation doit être Chrétienne globalement et sans rentrer dans tous les détails. Il faudrait d'abord, procéder à des recensements fiables, les chiffres actuels sont discutables et dattés. Ceci fait, il faudrait selon moi, qu'une moitié de cette portion soit présentée par chaque formation, qui en auraient l'obligation. Une autre moitié, serait désignée sur une liste de candidats, par les autres élus. Ainsi, d'une part, les élus Chrétiens ne seraient pas nécessairement comptabilisés du côté de la Réaction, si par malheur elle relève la tête, d'autre part, ce serait un teste de citoyenneté authentique des formations. Du reste, dans les nombreux débats, l'élément confessionel, tribal ou autre est clairement pris en compte. Il semble bien se dégager qu'il serait sain de faire aux formations politiques, défense de tout confessionalisme ou tribalisme en discours et pratiques. Pour moi, le parti Salafiste d'El-Nour, devrait être interdit, au moins pour deux raisons. La première est que ses cadres n'ont admis le multi-partisme qu'à contre-coeur, se sont découvert démocrates après la révolution, de façon très opportuniste. La seconde est que leur sentiment anti-Chrétien n'est certes pas délibéré, on le sent sous-jacent, une mise à distance confessionaliste qui n'a rien à voire avec les griefs que moi, je peux porter envers des Chrétiens pour leurs agissements et non pas pour leur être.





Et puis cette histoire d'Islamité de ma Tunisie Verte ou de l'égypte longue, soyons clairs, elle cesserait d'être légitime si le peuple n'en voulait plus. Au fond, elle cesserait de plein droit, si le peuple n'est plus majoritairement Musulman, ou bien si en l'étant encore, il décide d'abroger ce titre. Au fond, celui qui s'élèverait contre ce titre d'Islamité, qu'il le fasse comme une voix minoritaire, qu'il lui soit opposé le respect des voeux du peuple, qu'il soit invité à gagner le plus de monde qu'il pourra à son objection, ça te va comme ça?





Si je suis anti-raciste, moi? Sûrement pas à la manière de Caroline Fourest. Je suis très certainement hostile au racisme et tout ce qui est semblable, je suis partisan irréductible de l'égalité. Tu as beau dire, je persiste à croire, selon Emmanuel Todd, que la France a une profonde et puissante passion de l'égalité, oui! J'ignore si, en pratique, il y a beaucoup d'autres pays qui l'exercent autant. Elle se heurte en France à l'objection en laïcardise, et au privilège Sioniste dont tout le monde soufre, conviens-en.







Croissant de lune.

Un jour, le croissant de lune et moi faillîmes en venir aux mains ; sauf que cette rixe, moi qui ne suis pas bagarreur, je l'ai eue avec quelqu'un d'autre de la nation d'arabité ; avec l'époux de mon auxiliaire de vie que je provoquaidans un burn out, parce que j'avais bu, bien sûr (et j'exagère un peu,là encore), mais aussi parce que le Croissant de lune m'avait fait cette suggestion dont s'est emparée mon inconscient qui n'en est pas avare, que je ne respectais pas Lila. Alors, bien que ce soit tout le contraire, je me suis arrangé pour lui donner raison. Depuis longtemps, je sais que le dialogue entre le Torrentiel et le croissant de lune tourne court ; qu'il nous reste quelques sujets à aborder, mais que nous devons arrêter. Bientôt, très bientôt. Ce dialogue aura été ma maïeutique auprès du croissant de lune. Je l'aurai aidé à s'exposer, mais il aura voulu me convaincre. La finalité d'un dialogue est rarement la conviction qu'on n'emporte au seul paradis de l'orgueil de son cerveau. Il n'y a que la conversion consentie qui pourrait justifier ce désir de persuasion. Mais il faut n'y pas être fermé. Moi, je le suis depuis toujours. Le croissant de lune, moins que moi, et c'est ce qui lui a fait croire qu'il pouvait me convaincre.




Quand m'a désappointé, contre l'honneur d'un homme que j'estimais, que je pouvais, moi, entrer dans la violence, j'en ai fait le récit au croissant de lune en lui enjoignant d'avoir à respecter désormais "les tabous français".



Le croissant de lune a eu mal de ce que notre joute avait provoqué sur un homme de sa nation qui n'avait rien à voir. Il a fait réparation et il m'a fait cette question :



"Quels sont les tabous français" ?



Je lui ai répondu en deux temps :



(le 19 juillet 2012 à 20h18)





Mon croissant de lune,



Que sont les tabous français ? Te les ai-je pas maintes fois exposés et ne les connais-tu pas par toi-même ? Mais prenons-en quelques-uns : la moindre apologie de l'hitlérisme, la moindre collusion avec cette forme de pensée, constitue un tabou, un tabou qui n'est pas seulement érigé sous l'emprise de ton sionisme ennemi, mais un tabou qui va contre le nationalisme gaullien, qui s'est opposé au national socialisme allemand bien que les séparations rétrospectives soient historiquement moins étanches qu'on neles reconstruit : par exemple, Churchill avait des accointances fascistes et une grande part du nationalisme français s'opposait aux "Boches", mais aussi en avait contre l'universalisme et l'idéalisme, l'utopisme allemand. Mais l'étanchéité est l'affaire des reconstructions historiques. L'étanchéité permet de clarifier les idées, de les dialectiser, si tu veux.



Après, si l'on creuse la question des tabous français, n'en transgresses-tu pas un en t'appropriant la France pour lui donner des leçons de patriotisme, parfois bienvenues, mais à contre-emploi ? Y a-t-il compatibilité du nationalisme français et du nationalisme arabe ? C'est une chose que tu tiens pour acquise, sans avoir l'air de savoir que tu es peut-être en avance sur ton temps, mais que le poids des héritages ethnico-religieux rend cette assimilation en sens inverse impossible à cette heure. Pourquoi impossible ? Par exemple parce que tu raisonnes selon un rigorisme légaliste ou au moins justicier qui n'a jamais eu de comparaison avec le prétendu égalitarisme français, dont l'expression la plus aboutie s'est bornée à une révolution bourgeoise et qui n'a jamais résisté au fond de vieil anarchisme râleur et célinien. Non, le français n'est génétiquement pas rigoureux ; et, si j'ose dire, il ne l'est génétiquement pas parce qu'il est chrétien.



De plus, quand ce ne serait pas toi qui nous donnerais ces leçons de patriotisme, que penserais-tu si je m'installais en tunisie et que j'y prétendisse, du haut d'un "droit de cité", fraîchement acquis, te faire la leçon sur l'islamité de ta nation qui n'aurait qu'à mieux se tenir... ? Tu prétendrais que, sauf si je versais mon sang pour m'autoriser de telles paroles, on ne devrait pas m'en faire droit. Tu me diras que ton sang, ce sont tes contributions, fiscales et numéraires. C'est un peu court, jeune quinquagénaire! Ce n'est pas rien, mais ce n'est pas suffisant.







(le 20 juillet à 13h59)





Disons-le tout de go, et sans tourner autour du pot, les tabous français sont de ne pas supporter qu'on s'attaque à la sève judéo-chrétienne de cette nation. Et quand je dis à la sève, je veux dire aux personnes plus encore, peut-être, qu'aux présupposés de cette culture. Car le judéo-christianisme, autant il est critique en matière objective (ou dans son appréciation de la vérité), autant il est éminemment personnaliste, comme le droit-de-l'hommisme est éminemment individualiste, il y a une nuance entre personnalisme et individualisme, je pense que tu la saisis. L'individu est le consommateur, la personne est le citoyen, à tort qualifié de "sujet" par la philosophie, le "sujet" avec son corps et son âme.



Maintenant, mesure sur toi, selon ta belle formule, que j'aime sans ironie : si moi, en egypte par exemple et bien que l'islamité de l'Egypte ne soit pas consubstantielle à cette très ancienne nation, je venais contester l'"islamité de nation" de ce pays et me prévaloir de ce que je parle Copte pour prétendre décider pour toujours de l'avenir de cette nation devenue arabo-musulmane, ne me ferais-tu pas rentrer dans le respect civil, qui consisterait à me rappeler que je suis sur une terre musulmane et que je dois respecter la religion qui domine désormais la nation ? ? Et tu aurais raison. Pour employer un terme polémique, tu réduirais mon expression en dhimitude, et tu aurais raison.



Le laïcisme peut croir chez nous avoir fait tous les ravages possibles, je réduis, moi, le français, ton expression en christianitude. Je ne "naturalise" pas toutes tes opinions comme étant susceptibles de devenir françaises un jour. A l'échelle de quelques siècles, je ne sais pas ; mais tant que ma communauté et moi existeront, je ferai en sorte que tu ne puisses pas tout me dire, et je ne souffrirai pas que tu me traînes dans la boue.



Est-il sage que, pour ne pas attiser de conflits entre toi et moi, les lois de mon pays m'aient interdit de céder à tout penchant raciste ? Je crois que oui, et je me doute que tu penses que non. Mais je crois que les lois de mon pays ont ménagé un tabou en ta faveur pour que nous vivions en bonne intelligence, et pour rendre nos droits un peu plus symétriques. De cette façon, peut commencer d'exister une égalité de respectabilité entre toi et moi au sein de ce pays qui prône le respect de tous. J'avoue n'avoir jamais compris ce qu'on appelle cet "antiracisme" contre lequel on s'élève, de finkielkraut et du FN à toi, sinon qu'on doit certes dénoncer ses aspects mercantiles. Tu peux toujours dire que cet antiracisme couvre ton droit à la respectabilitépour t'interdire de diffamer tes ennemis. Il n'empêche qu'il faut que ce droit existe, ce préalable est indispensable. C'est un tabou que ma France a ménagé pour toi, dans l'espoir que tu t'y sentes bien.







Le torrentiel





Du Croissant de lune, le 20 juillet à 21h29, après que je lui ai annoncé l'éviction de caroline Fourest de sa chronique hebdomadaire du "monde" :







"Torrentiel,



Après les tabous coléreux, tu m'envoies des nouvelles peut-être bonnes, savoir. J'ai survolé les réactions, la seule beurette à s'exprimer ramenait la pouf au rang exact qu'elle mérite, pour ses impostures Islamophobes. Un autre beur parlait pour ne rien dire, voulait savoir les raisons du départ, comme si on pouvait les connaître avec certitude. Il y eut pour le reste beaucoup d'autochtones, amoureux de l'imposture qui s'afligeaient d'une décision plutôt saine, pour l'instant. Faut dire, malgré tes colères, que ta France, puisque tu avoues toi-même qu'elle manque de rationalité, je disais que ta France n'est pas d'emblée amie de la vérité, ennemie de l'imposture. Puis, les noms à consonnance Juive rivalisaient en confusion dépitée. En voici un :



Samuel Steg "La triste réalité étant qu'aujourd'hui, en France, pour être dans les médias, il faut plus être Boniface que Fourest. Une honte et un grand gâchis."





Bon, je sens que tu vas encore te mettre en colère, j'en ai bien peur. J'ai retenu un certain nombre de messages, pour ne pas agraver mon cas. Continues à me livrer d'autres tabous, si tu en trouves encore, mes colères justifient les tiennes, c'est l'égalité. N'aie aucune crainte, encore des tabous.





Sur le dernier et même le précédent, je crois pourtant qu'il y a des méprises, je pourrais me donner la peine de les identifier et les souligner. Certains griefs tomberaient à pic, d'autres à côté. Que faire, c'est très long, ça n'en finit pas. Les méprises sont aussi un écueil de notre correspondance. Parlons-nous le même langage, est-ce que les mots ont le même sens?





Exemple tout simple, la France a de la Christianité dans l'être de sa personne, soit, comme quelque chose d'intrinsèque, foin de la Romanité ou de la celtitude, tandis que l'égypte est devenue, Arabo-Mudsulmane, sans que ce soit dans son être profond, tu présentes les choses ainsi. Donc la Christianité du Français est de l'être profond, tandis que l'Arabo-Islamité de l'égypte longue est une sorte de fait accompli, auquel on se résignerait. Puis quoi, reprocher l'Islamité de l'égypte et de la Tunisie, c'est pas mon Dieu ce qui manque, loin de là. En revanche, me concernant personellement, je ne saches pas que je formai jamais contre la France un grief réciproque et semblable, ou alors, ce fut sans en avoir une claire conscience. Et on peut sans trop d'erreur, élargir le cas de ma petite personne à l'échelle du plus grand nombre des Arabo-Musulmans vivant en France, ou mieux encore, à la plupart de ceux qui n'y vivent pas. Non, nous ne reprochons pas au Français son escence Chrétienne, nous déplorons qu'elle soit à ce point menacée et récessive. Si les choses allaient selon nos voeux, nous aimerions avoir comme vis-à-vis, la Nation des Chrétiens, puisque nous préférons que le monde soit en nations. En tous cas, nous tenons que l'irréligion est une grave erreur, dont il est malaisé de revenir, ceci par analyse et réflexion! Ce n'est pas pour rien que j'ai repris Dostoïevsky, "lèves-toi et prêches"!



Les griefs échangés ne sont pas vraiment réciproques et symétriques, mais ça n'est pas tout. Il y a que la chose irait sans mal, entre égaux, doit-on rappeler qu'il n'en est rien?





Et c'est quoi cette affaire d'anti-racisme? Et pourquoi t'imagines-tu qu'il n'existe qu'en France, ou qu'il serait absent de l'univers Musulman? L'anti-Racisme je ne sais pas, mais en tout cas, la lutte contre le racisme et autres phénomènes semblables, est clairement enseignée à nos jeunesses. D'ailleurs, ce n'est pas une chose si récente, notre passé culturel en est plus ou moins imprégné, même avant l'Islam. Je sais bien que nos ennemis ont répandu la calomnie selon laquelle le Musulman ne se jugerait pas lui-même, sans aucune preuve. Si tu l'as reprise certaine fois, c'est sans doute par ignorance. Non, le rapt d'exclaves des Barbaresques ne suscitait pas que des aplaudissements, nullement! Il y eut des distances, envers ce genre de phénomène, pour des raisons éthiques, voire pratiques. L'esclavage qualifié fut probablement la cause d'une partie du retard de la Nation et fortifia les tyrannies.





Concernant l'égypte longue, il faut que j'ajoute certaines précisions. Si les choses vont bien jusqu'au bout, comme je le crois, les Chrétiens d'égypte auront une représentation parlementaire, oui, la chose est admise à peu près par tous et prévue dans le projet de constitution! Au tout début, j'étais hostile à la réservation d'un certain nombre de postes parlementaires à aucune catégorie, marqué que j'étais, par l'expérience lamentable qu'en fit l'ancien régime, ces élus n'émargeaient guère qu'au Parti National. Actuellement, je souhaites que les Chrétiens d'égypte soient représentés selon leur nombre, m'étant réfléchi sur moi-même, ça m'arrive de réfléchir, et m'apercevant que les Chrétiens auraient sans cela, peu ou pas de chances d'être jamais élus. Je suis en revanche hostile à ce que chacune des communautés fassent valoir en particulier, une certaine quantité de sièges. Pour moi, la représentation doit être Chrétienne globalement et sans rentrer dans tous les détails. Il faudrait d'abord, procéder à des recensements fiables, les chiffres actuels sont discutables et dattés. Ceci fait, il faudrait selon moi, qu'une moitié de cette portion soit présentée par chaque formation, qui en auraient l'obligation. Une autre moitié, serait désignée sur une liste de candidats, par les autres élus. Ainsi, d'une part, les élus Chrétiens ne seraient pas nécessairement comptabilisés du côté de la Réaction, si par malheur elle relève la tête, d'autre part, ce serait un teste de citoyenneté authentique des formations. Du reste, dans les nombreux débats, l'élément confessionel, tribal ou autre est clairement pris en compte. Il semble bien se dégager qu'il serait sain de faire aux formations politiques, défense de tout confessionalisme ou tribalisme en discours et pratiques. Pour moi, le parti Salafiste d'El-Nour, devrait être interdit, au moins pour deux raisons. La première est que ses cadres n'ont admis le multi-partisme qu'à contre-coeur, se sont découvert démocrates après la révolution, de façon très opportuniste. La seconde est que leur sentiment anti-Chrétien n'est certes pas délibéré, on le sent sous-jacent, une mise à distance confessionaliste qui n'a rien à voire avec les griefs que moi, je peux porter envers des Chrétiens pour leurs agissements et non pas pour leur être.





Et puis cette histoire d'Islamité de ma Tunisie Verte ou de l'égypte longue, soyons clairs, elle cesserait d'être légitime si le peuple n'en voulait plus. Au fond, elle cesserait de plein droit, si le peuple n'est plus majoritairement Musulman, ou bien si en l'étant encore, il décide d'abroger ce titre. Au fond, celui qui s'élèverait contre ce titre d'Islamité, qu'il le fasse comme une voix minoritaire, qu'il lui soit opposé le respect des voeux du peuple, qu'il soit invité à gagner le plus de monde qu'il pourra à son objection, ça te va comme ça?





Si je suis anti-raciste, moi? Sûrement pas à la manière de Caroline Fourest. Je suis très certainement hostile au racisme et tout ce qui est semblable, je suis partisan irréductible de l'égalité. Tu as beau dire, je persiste à croire, selon Emmanuel Todd, que la France a une profonde et puissante passion de l'égalité, oui! J'ignore si, en pratique, il y a beaucoup d'autres pays qui l'exercent autant. Elle se heurte en France à l'objection en laïcardise, et au privilège Sioniste dont tout le monde soufre, conviens-en.







Croissant de lune.