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vendredi 30 novembre 2018

Les gilets jaunes et la démocratie

Réaction à la charge de Patrice Charoulet sur son blog, reprenant un article de Guillaume Perraud du "Figaro", contre une prétendue origine rousseauiste du pouvoir au sein des Gilets jaunes, qui s'exercerait sur le mode de la démocratie directe. Vous êtes contre la démocratie directe, je suis archi pour. Je ne saurais donc être moins d'accord avec vous sur un sujet qui m'a toujours été cher, moi qui suis pour la démocratie directe depuis ma plus tendre enfance et qui n'ai jamais changé d'avis depuis, preuve que je dois être un imbécile, selon l'adage bien connu. Rousseau a toujours tenu (et en cela la tradition des Lumières ne se séparait pas de la tradition scolastique) pour l'égale dignité en droit des régimes aristocratique, monarchique et démocratique, le meilleur des régimes étant celui qui, à la fois convenait à la nature du pays considéré, du climat et et du peuple qui l'habitait, et constituait un mix heureux de tous les régimes, le plus équilibré des régimes étant, pour les philosophes des Lumières comme pour la tradition antique, la démocratie tempérée par l'aristocratie, en quoi ces philosophes se montraient opportunistes, car étant imbus de leurs chères études généralement faites dans le désordre comme Rousseau l'avoue à propos de sa formation d'autodidacte qui commença par être nourri au biberon des romans dont son père berça son enfance, ils se ménageaient un rôle de législateurs et se prenaient pour Solon. Mais il y a un paradoxe qui est une constante de la réputation des philosophes des Lumières: ils ont préconisé la démocratie comme le régime des petites cités et la démocratie est devenue la norme que l'Occident de tradition monarchique a voulu imposer au monde. La philosophie raffole de ce genre de contresens, qui fait par exemple du sujet, étymologiquement le plus soumis des hommes, l'individu autonome, parangon du personnalisme occidental. La nature contractualiste de l'Etat rousseauiste rend difficile de déterminer auxquels rares moments une démocratie effective joue un rôle dans les cités dont le citoyen ne doit pas chercher à être signataire du contrat qui le lie à tous. Augustin Cochin a démontré que le jeu de ppouvoir que créait la différence de savoir au sein du Tiers-Etat, comme l'élitisme des sociétés de pensée, a très vite destitué la discussion qui était censée s'être établie depuis la rédaction des cahiers de doléances au peuple au profit des Clubs comme celui des jacobins. Ces clubs firent du peuple vis-à-vis duquel ils étaient censés pratiquer une éducation populaire un enfant démocratique, c'est-à-dire littéralement un être qui n'a pas droit ou est privé de la parole. La démocratie confisquée par la tyrannie des sachants aboutit à une antienne comme celle consistant à répéter qu'il faut "faire de la pédagogie", tant le peuple est ignare. Les gilets jaunes font-ils acte de démocratie directe? Ils me semblent plutôt faire preuve de démocratie participative. Ils se cooptent par Internet sans qu'on puisse vérifier la régularité de la représentation qui s'ensuit, à moins qu'Internet n'instaure une nouvelle forme de régularité où s'exprime et prend parti, à la fois celui qui est le mieux outillé au risque de creuser une fracture numérique, et celui qui se sent le plus concerné. (Voir ici: https://blocnotesdepatricecharoulet.blogspot.com/2018/11/le-30-novembre-2018-rousseau-et-les.html?showComment=1543606146108#c1833993240968446944

jeudi 29 novembre 2018

Les Gilets jaunes et les écologistes

eEmmanuel Macron ne pouvait pas convaincre les Gilets jaunes parce que ce qu'on présentait comme sa réponse aux Gilets jaunes avait lieu lors de l'installation d'un nième comité Théodule faisant doublon avec un autre haut Conseil de l'écologie hors sol. Lors de son passage dans L'Emission politique, Nicolas Hulot a enfin tombé le masque et avoué que l'écologie est une pensée de la fin du monde, un millénarisme apocalyptique, prospérant sur l'épuisement de l'Occident qui, parce qu'il ne croit plus en son génie inventif, renvoie "la planète" ad patres, comme il a naguère prophétisé la mort de Dieu, la mort du sujet, la mort de l'auteur ou la mort de l'homme. Après que l'homme s'est donné les moyens de provoquer une fin du monde par dévastation nucléaire, confisquant la fin du monde des mains de Dieu, l'écologie est une transgression intellectuelle qui promet la fin du monde à l'intervention humaine, même la plus anodine. L'écologie est une pensée idolâtre et morbide qui met la terre à la place du ciel, en procédant en outre à une inversion du regard: regarder la terre, les yeux au ciel et les pieds devant. On ne pourrait plus rien faire pour la terre si la terre se réchauffait, alors qu'un dissident du GIEC tel que François Gervais attire l'attention sur le fait que le réchauffement climatique, à supposer qu'il se confirme, rendrait disponibles des millions de kilomètres carrés de terres à l'agriculture, sans compter que le Groenland a été nommé ainsi parce qu'il désignait la terre verte bien avant l'actuelle fonte de la banquise. Mais l'écologie politique prétend s'imposer comme un nouveaut totalitarisme apocalyptique, au nom de ce qu'il y a de plus primitif dans la géographie ou dans l'appréhension des éléments, le climat. L'écologie est un totalitarisme qui a cela d'inédit qu'il est sans espoir, contrairement à tous les millénarismes qui l'ont précédé. Il est sans espoir et veut éteindre la lumière dans le monde en refusant le développement aux pays émergents parce que l'Occident est fatigué de son modèle de développement. Au passage, j'aimerais demander à Claude Luçon s'il croit que l'homme pourra un jour trouver la manière de fabriquer du pétrole en reproduisant sa formule chimique, comme alternative à l'épuisement des hydrocarbures. Quant à l'écologie, elle ne cesse de changer d'impératif. Hier elle nous alertait sur l'imminence de cet épuisement en enjoignant à l'industrie automobile de faire des recherches sur la voiture électrique. Aujourd'hui qu'elle en fabrique et et en commercialise un grand nombre, les écologistes alertent sur les dangers du lithium et assurent que la voiture électrique n'est pas l'avenir. Longtemps les écologistes n'ont fait aucun cas de l'esclavage des animaux. Aujourd'hui ils ne parlent toujours pas de leurs conditions d'élevage, mais seulement de leurs conditions d'abattage, tout en nous expliquant violemment qu'il faut redevenir herbivore. Est-ce un hasard si les privilégiés veulent toujours plus d'écologie et si celles que Macron appelle "les classes laborieuses" en veulent toujours moins? J'ai la faiblesse de croire que l'instinct du peuple ne le trompe pas sur ce qui est bon pour lui. Il n'y a pas de convergence entre écologie et humanisme. Entre sauver la planète et la faim dans le monde, il faut choisir, mais qui parle encore de la faim dans le monde? La Chine se moque des injonctions écologistes et poursuit sans faiblir son développement parce qu'elle aspire à son avènement dans l'Histoire quand l'Occident regrette son déclin. Pourra-t-on parler un jour de l'universalisme confucianiste? Quant à la raison fondamentale pour laquelle Macron ne pouvait pas convaincre, c'est qu'il monologue alors que la démocratie est dialogue, comme l'explique très bien Arnaud Benedetti dans le Figarovox: http://premium.lefigaro.fr/vox/politique/2018/11/28/31001-20181128ARTFIG00227-benedetti-le-macronisme-est-monologue-la-o-la-democratie-est-dialogue.php Ce déni de la démocratie par le chef de l'Etat rend les Gilets jaunes accessibles à la récupération mélenchoniste et à sa rhétorique de dissolution des institutions, en particulier de l'Assemblée nationale qu'il brandit sans parler de démission du président de la République pour ne pas jouer les séditieux, dissolution au secours de laquelle va jusqu'à se porter le prudent Luc Ferry, disant qu'on ne peut pas gouverner contre 84 % des Français. Macron en rajoute une couche, depuis l'étranger comme d'habitude, en dénigrant "la démagogie" à laquelle il promet de ne pas céder, alors que c'est Edouard Philippe que l'on accuse de mépriser ce qui se passe dans la rue. Macron est le président de l'éloignement jupitérien et Philippe le premier ministre de la proximité juppéiste. Comment dit-on déjà démissionner en latin? Je cuisine pour faire mon Caton : Macro demissionandum est aut senatus eum destituendum. Duvent me corrigera. (Commentaire posté sur le blog de Philippe Bilger en réponse à son article: "Macron ne pouvait pas convaincre." https://www.philippebilger.com/blog/2018/11/emmanuel-macron-naurait-pas-pu-convaincre.html

samedi 17 novembre 2018

Catholicisme, transport et attachement

Posté sur le blog de Philippe Bilger, en commentaire de son article: https://www.philippebilger.com/blog/2018/11/le-catholicisme-ne-re%C3%A7oit-pas-que-des-crachats-.html - La citation d'Olivier de Kersauson me plaît comme lui plaît la religion: "La religion consiste quand même à considérer au quotidien qu'on traverse un monde qui nous dépasse." Né au début des années 70, j'ai grandi dans un monde qui avait tourné et une Eglise qui avait "changé la religion" comme disent à raison, objectivement, les catholiques traditionalistes. Le Dieu de mon enfance ne me révélait pas un monde qui me dépassait, mais me révélait au monde et était intérieur à moi-même. L'immanence est individualiste. La religion de mon enfance refaisait le monde à partir de moi. Elle m'apprenait à aimer le monde sans donner de moi-même. Aimer, ce n'était rien donner et surtout pas sa vie pour des causes, des persistances qui pouvaient la dépasser. Ma vie, mais toute vie individuelle était indépassable. Dieu nous a créés par amour et pour Lui, nous dit-on, ce qui est une contradiction dans l'intention. Mais il est tout aussi contradictoire de l'aimer en partant de soi et pour soi. On n'aime jamais pour se faire du bien, mais en voulant le bien de ce qu'on aime et en se retirant, au besoin, pour qu'il existe, puisqu'on ne peut lui donner que ce qu'on n'a pas. - Ce grand farceur de Kersauson n'a jamais fait, de sa vie, de plaisanterie contre une religion, "pour ne pas faire de la peine à des gens qui ne peuvent pas se défendre, qui ont un attachement fort." Où l'on comprend l'ineptie du droit au blasphème. Le blasphème ne respecte pas le sacré des autres et on ne devrait avoir aucun besoin de blasphémer ce en quoi on ne croit pas. Les caricaturistes de "Charlie" sont morts de ne l'avoir pas compris. Car en dernière analyse, et si l'on sort une seconde de la condamnation sans réserve du terrorisme considéré à raison comme une barbarie, les auteurs de l'attentat contre Charlie ne pouvaient pas se défendre quand on ne respectait pas leur prophète. Ils ne pouvaient pas se défendre et ils ont fait preuve de violence, par incapacité à élever une protestation et parce que la religion dont ils sont les adeptes est violente. Comment peut-on les aider à sortir de cette violence, nous qui ne comprenons pas l'islam de l'intérieur ? Je ne sais pas. Mais ce n'est certainement pas en insultant les musulmans, même ceux, nos persécuteurs, les "seconds couteaux de notre persécution" (Philippe Signez), le premier étant l'"envie du malin par laquelle la mort est entrée dans le monde" (Siracide), qui vivent leur religion de façon primitive. L'islam a engendré des sociétés très harmonieuses, mais que le moindre caillou dans la chaussure, la moindre transgression, qui est à tous les étages chez l'être humain, fait vaciller, imploser, car l'homme n'est pas longtemps capable d'harmonie. C'est peut-être ce que lui rappelle la musique contemporaine. La tolérance est un moins-disant, car elle est une solidarité sinon dans le mal, dans la condition de pécheur, mais elle rend capable d'humanité. La tolérance nous fait fraterniser. Elle n'est pas dans l'ADN de l'islam qui est un légalisme tendu par la peur de la transcendance dans des pays arides. Je respecte les musulmans, mais pense que l'islam est une arriération religieuse, et suis peut-être en pleine contradiction avec moi-même en émettant un jugement aussi hâtif et péremptoire, à moins qu'on ait le droit de critiquer une religion, mais pas celui d'en plaisanter. - "Un souffle" "nous a fait un signe". Puis "fugitifs, ces instants s'évanouissent." A moins de consentir à nommer ce qui nous a fait signe. Alors, celui que Dieu par son Esprit a transporté ne pourra plus jamais se détacher de lui. Il pourra vivre, malheureusement, en croyant inconverti. Une petite voix lui dira qu'à sa mort, il sera admis au "festin des pardonnés". Mon ami l'abbé Guillaume de Tanoüarn écrit magnifiquement que la brebis qui a choisi la bergerie du Christ a acquis le droit d'entrer et de sortir du Christ. Même s'il sort, même s'il quitte le Christ, le Christ ne le quittera jamais, en sorte qu'il pourra toujours, ou qu'il devra malgré lui, rentrer dans l'enclos qu'il a choisi, en disciple indocile, qui apprivoise mal la condition de suiveur. Le transporté est un éternel attaché. Je n'ai jamais compris que la religion prône le détachement qui, s'il est difficile, n'est qu'un antidouleur, un antidote à la douleur. L'attachement est douloureux. - En lisant votre billet, je pensais à Jean d'Ormesson. Il se disait un "catholique agnostique", ce dont sa formule "J'espère en Dieu", que je l'ai entendu prononcer, était un développement. Jean d'Ormesson se rattachait à la vertu théologale qu'il possédait le mieux. Il avait, comme vous l'avez peut-être, la vertu d'espérance. J'ai la foi. Il faut s'encorder à la vertu théologale dont on est le mieux doté comme, dans la connaissance de soi, m'a appris mon meilleur ami, il faut discerner sa plus grande qualité, aimer cette qualité et se rattacher à cette qualité pour développer sa personnalité. Une vertu théologale est une vertu donnée par Dieu Lui-même. Pourquoi le catholicisme favorise-t-il l'agnosticisme ? Parce qu'il a une anthropologie optimiste. Pour un catholique, le péché est grave, mais il n'est pas mortel, si je puis dire. Parce que Dieu passe infiniment l'homme et que sa Miséricorde ne noie pas, mais brûlera tous les péchés du monde.

Gilets jaunes ou la révolution des beaufs

Si l'on m'avait demandé de pronostiquer si les #GiletsJaunes mobiliseraient du monde, j'aurais parié que non. Est-ce que ce mouvement aura un avenir, un lendemain ? Je continue de croire que non. Les #GiletsJaunes ne valent pas mieux que le #PrintempsFrançais. Ils ont voulu marcher sur l'Elysée. Or il faut avoir d'excellentes raisons pour aller aussi loin. On sait comment une colère commence, on ne sait pas comment une révolution finit. Celle-ci se terminera demain matin au lavomatique des voitures, mais elle aurait pu faire du grabuge. Je n'aime pas ce mouvement et trouve détestable que les partis politiques installés le récupèrent. C'est du poujadisme à l'état pur. Mais de Mélenchon à Marine Le Pen en passant par Laurent Wauquiez, qui est de tous les mauvais coups comme on sait, tout le monde l'a récupéré. Or les automobilistes peuvent faire de la vilaine jacquerie. Mélenchon a été mal inspiré de ne pas vouloir être à la remorque de ce mouvement social. On l'accusait de violence pour une réponse caractérielle, mais légitime à une violence d'Etat, cette perquisition disproportionnée chez lui et dans son parti. Il aggrave son cas en finissant par cautionner la violence petite-commerçante des propriétaires de bolides. Jean-Marie Le Pen a commencé sa carrière politique en militant auprès de Pierre Poujade et des petits commerçants; Mélenchon se met dans la roue des néo-poujadistes. Si un meurtre avait été commis par un automobiliste, on l'aurait accusé de l'avoir cautionné sinon commandité, ce qui aurait fait désordre après sa colère perquisitionnaire et après sa connivence feutrée avec les Black Blocs, les antifas et les incendiaires de voiture de flics, et l'aurait mis définitivement hors jeu de la politique. #ClaudeReichmann (de la révolution bleu, du comité csg ET SURTOUT le combattant ardent de la sortie du monopole de la sécu) a fait une analyse très pertinente quand il a dit qu'il n'y aurait jamais de révolution des assistés. Ces gens qui doivent leur pitance à l'Etat (et dont je suis), râlent, mais ne se révoltent pas. Ils ont trop peur qu'on leur prenne le pain de la bouche. Les baufs, eux, peuvent sortir du bois, surtout s'ils sont aux commandes d'un bolide qui leur permet de ne pas mesurer leur force. Ne jamais mettre une tonne aux mains d'un membre de la masse, surtout s'il est porté sur le tonneau.Non, je ne veux pas embrasser un flic, mais encore écouter la chanson Mon Beauf de Renaud. Pourtant ce n'est pas un #GiletJaune, C'est une forceuse de barrage, qui aurait eu besoin d'amener sa fille en urgence chez le médecin, qui a tué aujourd'hui. Cette contre-manifestante d'urgence familiale a fait, c'est terrible, au plan individuel et en voiture, ce que le terroriste des attentats de Nice a fait en camion pour nuire massivement. Honnis soient les fendeurs defoule, ce sont tous des pendards! Et honnie soit la femme de plus de 80 ans qui a renversé mon amie Zakia au sortir d'un bar près de la Bastille! Elle aurait mieux fait de s'arrêter de conduire quand il était encore temps de ne pas faucher une vie. Honni soit le poujadisme de la révolution des automobilistes et vive l'impossible révolution des assistés!

vendredi 16 novembre 2018

Pourquoi j'aime Gabriel Matzneff

Patrice Charoulet me demande comment je m'y suis pris pratiquement pour lire Les émiles de Gab la rafale. En lui répondant, jse dévoilent à moi les raisons, plus intellectuelles qu'esthétiques, pour lesquelles j'aime cet auteur.

"
Cher Patrice,

 

Pour répondre à votre question, en règle générale, la bibliothèque numérique des livres adaptés (BNFA, bibliothèque spécialisée dans l'adaptation des livres pour les déficients visuels) dispose du droit de travailler sur les fichiers originaux des épreuves de tout livre paru depuis moins de cinq ans. Dès lors, toujours en règle générale, lorsque je souhaite lire un livre récent, je le leur écris, ils se mettent en rapport avec l'éditeur qui leur fournit le fichier source et ils l'adaptent sous plusieurs formes, en lecture vocale par une synthèse numérique, en daisytext et en PDF, afin que les braillistes (ceux qui savent lire le Braille et disposent d'une plage Braille qui transforme en Braille ce qui est écrit à l'écran) puissent le lire dans leur écriture préférée (qui est aussi la mienne, mais je n'ai pas les moyens de m'offrir une plage Braille). Pour les émiles, ça a été différent. Je les ai achteés et, ce qui reste à ce jour inédit, c'est mon frère Gilles qui me les a lus et enregistrés pour un Noël. J'ai également lu les nouveaux émiles. Je vous avoue que je n'ai rien lu d'autre de Matzneff. Mais il me semble que, quand on a lu ces deux livres-là, on a un bon aperçu de son oeuvre et on n'a pas besoin de lire le reste..., Matzneff ayant un certain nombre d'obsessions qu'il déroule au fil de ses livres, journaux, romans (qui sont des autofictions), livres de chroniques dont on peut retrouver de nombreuses sur son blog que je ne fréquente pas assez assidûment, mais sur lequel, sur une indication Twitter, entre les deux tours, au lendemain de la soirée de Macron à la Rotonde, il écrivit un article fameux pour parler des habitudes du couple Macron dans ce restaurant dont il est aussi un client régulier. Le livre le plus original, amoral si l'on veut, de Matzneff, est Les moins de seize ans. Matzneff partageait son goût pour les mineurs des deux sexes avec René Scherrer, le frère d'Eric rohmer. Matzneff ne m'intéresse  pas à cause de sa sexualité dont je ne pense rien (Matzneff n'est pas pédophile, mais éphébophile et coureur de jeunes filles). Il m'intéresse notamment en raison de la nature de sa foi. C'est une foi du charbonnier , orthodoxe et amorale. Matzneff est un des seuls esprits (avec moi, mais je n'en connais pas d'autre) à avoir compris le caractère profondément amoral du christianisme. Je dis bien amoral et non pas immoral. Gide savait ne pouvoir se revendiquer du christianisme pour écrire son Immoraliste. C'est probablement pourquoi, profondément égoïste, perdu de moeurs et éperdu de ses moeurs, il a perdu la foi. Mais le christianisme est un illégalisme, il est un affranchissement de la loi au profit de la foi, la foi dont un chauffeur de taxi, espèce d'Abraham moderne qui a tout perdu et l'explique ainsi : "C'est sans doute parce que Dieu voulait éprouver ma foi", me disait ce matin que la foi était la substance de Dieu qu'il a mise en nous pour nous permettre de le connaître dès ici-bas" et la foi sans laquelle rien ne tient, car le moindre mouvement suppose la foi dans l'intention qui le guide. Il y a toutes sortes de fois, dont la foi athée, comme l'explique Guillaume de Tanouarn dans son livre Délivrés.

 

J'aime la foi illégaliste du charbonnier Matzneff, mais j'aime aussi sa liberté de croyant, sa "liberté d'enfant de Dieu", dirait-on dans un langage plus théologique. Cette foi lui permet d'être un chrétien stoïcien en adoptant l'idée la plus célèbre de cette secte, son approbation du suicide : on a le droit de quitter la partie quand il n'y a plus d'issue favorable. Les chrétiens n'osent pas le penser, se souhaitant de mourir le plus tard possible, comme s'ils redoutaient de rencontrer l'objet de leur espérance. Matzneff et moi some stoïciens en la matière. Mais Matzneff est, comme moi, un homme libre qui a peur du jugement de Dieu. Dans un émile très émouvant envoyé à l'une de ses liasons les plus orageuses, Marie -Agnès, il lui écrit combien il l'aime et regrette de la si mal aimer et qu'elle l'aime si mal, mais combien leur amour est éternel. Il ajoute (en substance) : "J'espère que Dieu pourra me pardonner, je me suis si mal conduit." C'est une confession enfantine, je la fais mienne. Peut-être que de l'avoir faite me protégera au moment de mourir. Merci, gabriel, de m'avoir fait la dire après vous. Et merci, Patrice, de m'avoir permis, par votre question, de réfléchir aux raisons pour lesquelles j'aime Matzneff, non d'un amour littéraire, mais d'affinités électives et spirituelles."

mercredi 14 novembre 2018

Les coulisses du blog de Patrice Charoulet, la démocratie des GAFA


(Se réfère à:
http://blocnotesdepatricecharoulet.blogspot.com/
article du 14 novembre, "Les coulisses de ce blog").


Il y a juste un problème. Je n'irais pas jusqu'à dire que Blogger ment -et ma prétérition n'est pas autocensure-, mais il se trouve que j'ai lu Varia hier, je l'ai lu deFrance et Blogger ne le mentionne pas. Blogger est l'hébergeur de Google comme Gmail est sa messagerie et YouTube son espace de libre expression, donc Google aurait-il des ratés ? Les GAFA nous suivraient-ils moins bien qu'on nous l'assure? Ou bien c'est un piège (complotisons). Les GAFA nous suivent à la trace, mais nous font croire qu'ils ne nous tracent pas bien. Ils nous cachent qu'ils savent tout et ils ne nous disent rien de ce qu'ils savent d'essentiel.

 

Blague à part et esprit de suite commandant digression, il y a trois ou quatre ans,  sous l'ère Obama, je ne sais plus quelle gorge profonde informait les Etats, non pas d'un micro caché au parti républicain du président Nixon, non pas d'un nouveau Watergate, mais que tous les dirigeants des alliés des États-Unis, Merkel en tête (Hollande, ça ne compte pas), étaient espionnés et leur portable placés sur écoute comme leurs ordinateurs sous surveillance. Ça ne fait pas un pli dans la couture de l'alliance atlantique. On en parle pendant deux jours, Merkel joue l'indignation, Hollande ne fait aucun commentaire, et puis les dirigeants occidentaux continuent de faire une illusion de politique intérieure comme si de rien n'était. Les Etats-Unis d'Obama nous espionnent? Ce n'est pas grave. Qu'aurait-on dit si ça avait été l'administration Trump? Mais là n'est pas le plus fou. Pendant la campagne présidentielle américaine, voilà qu'on accuse la Russie, qui a le dos large, d'avoir joué les agents d'influence en truquant l'élection américaine et en s'insinuant dans l'esprit d'un électorat dont la mentalité anglo-saxonne a peu de rapports avec l'âme slave. Comment diable aurait-elle fait? Mais la diversion opère. Une enquête est confiée par le Congrès (je crois) à un procureur indépendant, si d'aventure on pouvait trouver là une raison de destituer Trump. Or on a embêté Clinton pour moins que ça. On lui a cherché des noises parce que Monika Lewinsky s'est un peu trop penchée sur la braguette présidentielle pour lui faire une gâterie à bureau ouvert. Trump aurait abusé de quelques femmes et acheté leur silence. Comme l'espionnage de masse par rapport au Watergate, le viol est devenu moins grave que le simple cocuage au pays des quakers, ou que la gâterie consentie d'une stagiaire ambitieuse vis-à-vis d'un homme de pouvoir qui la demandait peut-être un peu trop assidûment et pouvait la harceler pour l'obtenir. remarquez, c'est pareil dans la France de #BalanceTonPorc et où la bien-traitance envers les femmes est devenue cause nationale du quinquennat Macron. Plusieurs ministres y sont accusés de viol. Non seulement ils ne sont pas sommés de faire leurs cartons, mais Marlène Shiappas ne met pas sa démission dans la balance et, quand il quitte le gouvernement, Nicolas Hulot passe pour un martyr de l'écologie et non pour le violeur présumé de la petite-fille de François Mitterrand, dont la plainte a été classée sans suite. Personne ne dit, dans la France quakeresse, que nous avons un gouvernement de voleurs et de violeurs et des ministres qui continuent de faire des couacs comme sous Hollande. Qui pis est, le président est le couaqueur en chef (il en fait dès qu'il "va au contact" pour "faire de la pédagogie"), et celle que Gabriel Matzneff appelait la quakeresse dans Les émiles de Gab la rafale, Ségolène est de retour, alleluia!

 

Mais revenons à Google pour tartiner deux dernières considérations. Internet a été créé par l'armée américaine. De même, le principe du Braille a été trouvé par un colonel peu actif de l'armée des grognards de Napoléon, un certain Charles Barbier, inventeur de l'écriture nocturne, qu'il est allé proposer au directeur de l'Institut royale des jeunes aveugles de l'époque, fondé sous la Restauration par Valentin Haüy. Avant Charles Barbier, à l'initiative de Valentin Haüy, inventeur du premier système d'écriture pour les aveugles, les élèves, pour écrire, moulaient la forme des lettres de l'alphabet en cire. Charles Barbier proposa de former des lettres à partir de points poinçonnés sur une tablette. Louis Braille ne fit que simplifier le système de Barbier, qui inventa en outre un code de communication pour les sourds. Qui s'intéresse à Charles Barbier en saura plus en visitant le musée Valentin Haüy, rue Duroc à Paris. Conclusion provisoire: la démocratisation de l'écriture et un instrument d'émancipation nous sont venus par l'armée. Il faudrait dire par un colonel obscur de l'armée française, dont on doute qu'il ait seulement fait campagne, mais passons. Le point commun avec Internet est que la démocratie de l'Empire américain se transforme en forum mondial sous l'effet d'une invention militaire, comme les Empereurs romains, les Césars, étaient des généraux en chef qui subvertirent la République romaine. L'Empire est, par rapport à la République, la dérive qui place un général à la tête de la classe politique ou, pour le dire dans le langage des trois fonctions hindo-européennes,  la fonction sacerdotale (qui inclut la fonction royale) est détournée par la fonction militaire.

 

Là-dessus, le libéralisme contemporain ou, pour être plus exact, la société marchande, qui l'est devenue au point que le produit est tout et le client n'est rien, après que la production a depuis longtemps avalé le producteur, bref, la société marchande crée une autre subvertion du pouvoir politique. Le gouvernement fédéral américain vend Internet à la société Google. Il donne à Google un monopole sur l'exploitation d'Internet. Conclusion: le dernier levier de la liberté d'expression est sous contrôle, non de l'armée américaine qui l'a vendu, mais d'une société privée qui développe un principe inventé par l'armée américaine moyennant un transfert consenti de la souveraineté nationale Etats-unienne à une multinationale américaine. Par chance, cette multinationale pratique une liberté d'expression basée sur le premier amendement de la constitution des États-Unis. Mais que se passera-t-il le jour où l'armée américaine voudra récupérer son jouet et rappellera au monde entier qu'elle est le maître d'Internet? Qu'en pensent Mélenchon et les hologrammes? Nous comptons sur Google pour archiver nos données ad vitam eternam. Que se passera-t-il si un hacking géant les détruit entièrement?

mardi 13 novembre 2018

Se souvenir du 13 novembre

https://www.la-croix.com/France/Le-13-novembre-marqueur-memoire-collective-2018-11-09-1200981886

-Le 13 novembre n'était pas le Charlie des pauvres, mais était le Charlie de tous, l'attentat où tout le monde pouvait vraiment dire: "Je suis Charlie parce que ça aurait pu m'arriver", parce qu'il ne frappait pas des anti-musulmans militants qui se savaient exposés à une fatwa, mais des trentenaires voulant bouffer la vie au risque d'assister à un concert aux relents sataniques.
-Le 13 novembre était tout juste assez sidérant pour que la mémoire collective puisse le supporter sans refouler le chagrin qu'ont provoqué les attentats de Nice, cette pure barbarie.
-L'attentat qui coûta la vie au P. Hamel, qui a moins frappé les esprits que les attentats du 13 novembre dont l'emblème reste le Bataclan, était une confrontation entre une minorité d'anciens messalisants n'étant plus candidats au martyre et de jeunes fanatiques en rupture d'identité et mis au ban de la société voulant l'infliger aux autres et à eux-mêmes sans que le vieux P. Hamel n'eût tendu l'autre joue, lui qui mourut en leur assénant des coups de poing et les traitant de "Satan".
-Une étrange réplique des chiffres fait que deux ans après la chute du mur de Berlin, le monde connaissait une nouvelle phase de déchirement et ligne de fracture, la première guerre du golfe substituant le choc des civilisations à la guerre froide; et deux jours (bien que cent ans) après  le 11 novembre, les Français étaient sommés de recomposer avec le retour, moins du tragique que de l'absurde dans l'histoire, absurde qui nous a embarqués dans la guerre de 14 "dans une bataille franco-allemande pour un conflit austro-russe", remarquait justement #FrancisChoizel il y a deux jours dans l'émission sur YouTube d'#HenrydeLesquen, retour qui aurait contraint nos poilus à partir "la fleur au bout du fusil" pour chasser ces hordes religieuses arriérées qui nous veulent du mal, mais qui nous fait réagir plus sainement par un: "Laissez-nous vivre, nous sommes en terrasse, nous n'allons pas nous sacrifier pour rien", réaction qui devrait nous inciter à ne pas jeter de l'huile sur le feu à l'international pour alimenter le yankeesme et l'impérialisme otanien (l'OTAN aurait dû être dissoute avec la fin du pacte de Varsovie même si la civilisation occidentale est rassurée d'avoir ce dernier fer de lance).
Pour une fois je suis d'accord avec Macron, sans souscrire à son discours sentimental d'armistice, ni à sa joie visible que le monde entier l'écoute, lui le mauvais acteur et le petit Narcisse, débiter ses banalités à propos d'une paix qu'il faudrait consolider par un ordre mondial juste plus que par des incantations pacifiques de marchand d'armes et de vendeur d'explosifs. Mais je suis d'accord avec Macron contre Trump. Trump en Harpagon digne de Fillon n'a de cesse de réclamer que les pays membres payent leurs contributions à l'organisation de l'Atlantique Nord sans en partager la gouvernance. Mais M. Trump, ils n'en ont plus besoin. Et surtout, soyez conséquent pour une fois. Si l'Europe veut construire une défense continentale, c'est votre faute. Ou plutôt, c'est votre politique qui fait notre bien malgré vous et qui pousse l'Europe à se retrouver dans votre dos. Vous voulez renouer avec votre tradition isolationniste et prôner un dialogue bilatéral? Très bien, vous avez raison. Alors laissez l'Europe faire l'expérience de la puissance dans le nouvel ordre mondial. D'ailleurs, nous n'avons pas besoin de vous demander votre avis. Très courageusement, Angela Merkel avait osé l'exprimer dès votre élection. Qu'on soit d'accord ou non avec le détail de sa politique, la chancelière allemande a le mérite de la cohérence. Son discours plus modeste que celui de Macron porte plus que les moulinets de notre président. Le tort de Merkel est de ne pas comprendre que, pour faire vivre l'Europe, il faut renoncer à la bureaucratie libérale. L'Europe ne se bâtira que sur la fin de l'exaspération budgétaire et normative dont elle est à l'origine.

lundi 12 novembre 2018

Un armistice mondialisé

Publié en commentaire sur le blog de Patrice Charoulet au pied de l'article :

https://blocnotesdepatricecharoulet.blogspot.com/2018/11/le-12-novembre-2018-le-centenaire-de.html?showComment=1542041517538#c5457710297036218148


La première "boucherie héroïque" accouche cent ans plus tard d'une commémoration mondialisée d'armistice où, pour faire peuple, on donne un parapluie bas de gamme aux Grands, où les lycéens lisent bouche fermée des lettres insipides et aussi mal écrites que celle de Guy Moquet et où Macron prêche, son exercice préféré, s'écoutant parler et parler de la paix, lui qui vend des armes à l'Arabie sahoudite, ce boucher du Yémen, selon une tradition diplomatique datant grosso modo de Jacques Chirac et qui fait du président de la République française, chaque fois qu'il voyage,  un VRP de Dassault et de Lagardère. Est-ce ainsi que l'on fête l'armistice?
Je n'y vois qu'un remède, mais il est de cheval: profiter de nous extraire de ces cérémonies officielles et surfaites pour étudier enfin la guerre de 14. Enfin, parce que les gens de ma génération n'ont jamais appris la guerre de 14. Ils n'ont étudié en histoire que la seconde Guerre mondiale. Les démocraties présentaient déjà la Grande Guerre comme une guerre de la justice et du droit, mais on ne sait plus de quelle justice et de quel droit. Hitler ayant réussi à incarner le mal à la fois parce que mauvais et parce que vaincu, c'est plus facile d'être contre lui en pensant savoir pourquoi.
J'ai lu La grande Peur des bien-pensants de Bernanos et ai été édifié par le caractère prophétique de la conclusion de cet ouvrage, dont l'auteur, s'il était antisémite, savait bien que l'antisémitisme ne mène à rien en politique, en plus d'être une expression d'ingratitude de la part d'un chrétien. Je me propose, si j'ai le temps, de lire "Les conséquences économiques de la paix" de Keynes, "Les conséquences de la paix" de Bainville qui avait prévu la seconde Guerre mondiale, les 14 propositions du président Willson qui dessinaient le monde intégré dans lequel se meuvent nos sociétés ouvertes, et peut-être Henri Barbusse et Maurice Genevois, et pourquoi pas Romain Roland?
Bernanos ne doute pas que Jaurès, s'il avait vécu,  se serait rallié à "l'union sacrée", le parti de la guerre. Ainsi font toujours les socialistes. On ne pouvait être pacifiste au moment de Munich, il falait choisir entre la guerre et le déshonneur sous peine d'avoir les deux. Or on devait être pacifiste en 1914 pour empêcher l'Europe de se suicider. Les seuls qui l'ont été furent les communistes, Roger Martin du Gard l'explique très bien dans Les Thibault.  Finalement, les communistes ont toujours été du bon côté des guerres, faut-il y voir un signe?
"La Russie répandra ses erreurs dans le monde", prédisait Notre-Dame de Fatima, si on ne consacrait pas ce pays orthodoxe à son Cœur immaculé. Écoutant France inter à dîner, j'apprends que l'Allemagne, pendant qu'n plénipotentiaire isolé négociait avec l'âpre Fosch dont j'ignorais ce trait inflexible de sa personnalité, vécut en miniature une révolution soviétique, laquelle obligea Guillaume II à abdiquer, que son armée abandonnait, plongeant l'Allemagne pour peu de temps dans la République de Weimar qu'Hitler renversa quand elle fut un fruit mûr pour se livrer à un dictateur, comme le deviennent nos démocraties pressurées par la finance.
Qui m'eût dit il y a trente ans, qu'un jour je serais fier de commémorer l'armistice, je ne l'aurais pas cru, moi dont la première crise de la foi recouvrée fut consécutive à ma participation à une messe en mémoire des "héros morts au champ d'honneur" pendant la Grande Guerre où l'on arborait des drapeaux sous l'étendard de Gott mit uns. J'ai joué hier une cérémonie oecuménique commémorative de l'armistice en présence des autorités civiles et j'en suis fier. La guerre et ses conséquences sont vécues à leur niveau dans ces cérémonies municipales, exposées à nos mémoire et déposées devant Dieu.

samedi 10 novembre 2018

Mélenchon s'effondre-t-il?


(Analyse du dernier article de son blog :

https://melenchon.fr/2018/11/06/en-cours-deffondrement/

Des immeubles de Marseille se sont effondrés dans la rue d’Aubagne. Le député qui a choisi de l’être à Marseille parce qu’il est partout chez lui dans la République française,  va examiner la situation pour se rendre compte. C’est un badaud de luxe, un observateur rétrospectif des accidents, qui cherche les responsables après coup, tel un expert d’assurance. Il n’a, à ma connaissance, jamais alerté sur la menace d’éboulement de ces immeubles. Aujourd’hui, il promet d’être dans le respect, dans l’écoute, dans le regard, dans le non harcèlement des secours, dans la relation humaine, même avec « le ministre Denormandie » hébété comme lui, mais c’et plus fort que lui, il a tout de suite réponse à tout. Il pourrait dire que le sinistre que vivent ces gens est dix fois pire, mais du même ordre que celui que l’État lui a fait subir. Ce ne serait pas indécent, car un incendie, une inondation, un cambriolage ou une perquisition engendrent des traumatismes qui ont beaucoup d’affinités. Preuve de son respect, il ne le dit pas. Si il le disait, on le lui reprocherait. A tort. Si le sinistre qui vient de le frapper était le cambriolage d’Etat qu’il dénonce et auquel je suis tout prêt àsouscrire, cela viendrait sous sa plume et il ne pourrait le réfréner. Cela ne vient pas, priorité démagogique au drame subi par l’électeur. Or tous les drames sont sur un pied d’égalité, qu’ils soient vécus par l’électeur ou par son mandataire, c’est le corollaire de l’adage que les peuples ont les politiciens que mérite l’apathie de leur conscience politique. Mais voici que l’homme qui n’a pas vu l’état de délabrement des immeubles des quartiers pauvres de sa circonscription parce qu’il habite, à Paris, un appartement cossu, plaide pour deux solutions comme par hasard étatistes. La première est d’ajouter un diagnostic à tous ceux qui contribuent à bloquer l’activité immobilière. Après ceux du plomb, de l’amiente préalables à toute transaction de vente sous peine de vice de forme, il faudrait soumettre les candidats à prendre des locataires à l’obtention d’un permis de louer. Or le grand imprécateur de la France insoumise n’a jamais demandé à ce que l’on prenne un permis d’embaucher pour les candidats à employer des salariés, mais est nostalgique de l’autorisation administrative de licenciement. Mais Mélenchon l’éco-socialiste fait une autre proposition.  Celui-là même qui pense qu’on épuise la planète en saturant l’espace urbain est partisan de la construction de 200000 logements sociaux par an, et en aucun cas de la rénovation et de la préemption des logements vides, qui peuvent continuer d’occuper des centres-ville inutlement. Il y aurait pourtant une solution politique originale à inventer, qui serait la rénovation et la location obligatoire des logements vides avec des loyers payés par l’État, qui prendrait les occupants de logements sociaux loués par lui dans le parc privé rénové comme ses propres locataires. Cela permettrait d’appliquer la loi sur la réquisition des logements vides votée sous l’impulsion de l’abbé Pierre. Encore faudrait-il que l’Etat expropriateur se souvienne d’avoir exproprié. Quand la ville de Mulhouse a préempté l’immeuble appartenant anciennement à mon père, elle nous intimait deux ans plus tard un ordre de le réhabiliter, écrit en termes très agressifs, sans que ses services se souviennent qu’il lui appartenait depuis deux ans. Mais l’idée de perquisitionner (des logements) ne vient pas au leader perquisitionné de la France insoumise, lui-même propriétaire de son logement cossu et peut-être bailleur non social ? Je l’ignore. Ce qui lui vient en revanche à l’esprit, et qui est une bonne mesure, c’est de plafonner les loyers, pour limiter la bulleimmobilière, parce que la pierre est faite pour que l’homme y habite.  Il faudrait plafonner  les loyers d’un quartiers à 35 % des revenus moyens de ses habitants.  Autrement, on peut travailler, mais pas se loger. Cette mesure n’est pas parfaite, mais serait un bon début. Globalement, la politique du logement proposée par celui qui vient après la bataille pour déplorer les effets de l’effondrement des immeubles marseillais n’est pas complète et n’est pas très originale, contenant entre autres cette contradiction écologiste de remédier à la pénurie de logements locatifs par la construction de logements sociaux dans un espace urbain saturé.

Au Brésil : « ce sont désormais les libéraux qui sont les plus nombreux à penser qu’un régime autoritaire est bénéfique pour régler les problèmes d’un pays. Ça nous change. Autrefois, c’étaient les démocraties populaires qui pensaient ainsi. Mais on n’est pas surpris. Pourtant Mélenchon a raison d’ajouter : « L’autoritarisme est l’enfant de l’obsession d’efficacité et de performance qui est le substrat du discours libéral, quand bien même n’est-il jamais concrétisé par aucun gouvernement libéral. C’est ici toute une logorrhée technocratique qui trouve un débouché idéologique radical. » Mais l’autoritarisme libéral redonnerait vie au « Führer principe » national socialiste. Ou quand le mantra hitlérien du point Godwin est appliqué à contre-emploi ! On attend que le commissaire au plan y porte remède sans se sucrer au passage sur le prix du médicament.

 

« Ce constat en appelle un autre. Il n’y a pas de contradiction entre la politique néolibérale et le régime autoritaire. À maints égards, on peut dire que c’est le contraire. Le néolibéralisme s’épanouit d’autant plus facilement que le régime qui l’assume est autoritaire et même totalitaire s’il le faut. La fameuse saillie de Juncker « il n’ya pas de démocratie en dehors des traités européens » formule d’une façon limpide le contenu de ce moment libéral autoritaire. Surtout si l’on tient compte des mises en œuvre de ce principe contre Chypre, la Grèce et plus récemment l’Italie. Il ne fait plus de doute que cette tendance ne peut que s’accentuer. Elle ne se contente pas d’être « un point de vue ». Elle est déjà l’emballage d’une pratique effective qui aurait suscité des réactions d’indignation unanimes il y a une décennie et qui passent à présent sans coup férir dans une opinion progressivement mythridatisée.»

C’est globalement ce qu’on observe, mais « totalitaire » est de trop, comme la mise en avant de la « saillie » junckerienne est la manie vieille comme la politique, mais quis’aggrave, de faire payer pour la durée d’une carrière politique une parole malheureuse qui ne connaîtra pas de pardon. Ce n’est pas une raison pour chercher des excuses à la bureaucratie libérale de l’Europe occidentale qui a remplacé la bureaucratie de la Russie soviétique.

 

« Aux Amériques, la judiciarisation des combats politiques dans le but d’éliminer l’opposition en l’empêchant d’agir sur la scène de la démocratie est désormais une constante. » Mais ces lettres américaines ne restent pas longtemps une allégorie : « On ne doit pas regarder tout cela de trop haut. […] [Car] c’est un fait que la judiciarisation de la lutte contre les oppositions a franchi un seuil partout. Aux Amériques et en Europe. » Dans l’Europe opposées aux « démocraties illibérales », dans l’Europe de Merkel, de Juncker et du soi-disant multi-latéraliste Macron.

 

 

Jean-Luc Mélenchon fait une analyse exacte et complète de la situation en Nouvelle-Calédonie. On peut même se demander dans quelle mesure l’empiètement du « oui » sur des populations non kanaks et résidentes européennes sur ce territoire abusivement annexé et encore affecté à la France ne traduit pas une conscience par les non autoocthtones du caractère illicite de la situation coloniale qui demeure. Il faut en effet mener à leur terme les accords négociés et signés par Michel Rocard, qui prévoient la tenue de deux référendums à venir.

Des immeubles de Marseille se sont effondrés dans la rue d’Aubagne. Le député qui a choisi de l’être à Marseille parce qu’il est partout chez lui dans la République française,  va examiner la situation pour se rendre compte. C’est un badaud de luxe, un observateur rétrospectif des accidents, qui cherche les responsables après coup, tel un expert d’assurance. Il n’a, à ma connaissance, jamais alerté sur la menace d’éboulement de ces immeubles. Aujourd’hui, il promet d’être dans le respect, dans l’écoute, dans le regard, dans le non harcèlement des secours, dans la relation humaine, même avec « le ministre Denormandie » hébété comme lui, mais c’et plus fort que lui, il a tout de suite réponse à tout. Il pourrait dire que le sinistre que vivent ces gens est dix fois pire, mais du même ordre que celui que l’État lui a fait subir. Ce ne serait pas indécent, car un incendie, une inondation, un cambriolage ou une perquisition engendrent des traumatismes qui ont beaucoup d’affinités. Preuve de son respect, il ne le dit pas. Si il le disait, on le lui reprocherait. A tort. Si le sinistre qui vient de le frapper était le cambriolage d’Etat qu’il dénonce et auquel je suis tout prêt àsouscrire, cela viendrait sous sa plume et il ne pourrait le réfréner. Cela ne vient pas, priorité démagogique au drame subi par l’électeur. Or tous les drames sont sur un pied d’égalité, qu’ils soient vécus par l’électeur ou par son mandataire, c’est le corollaire de l’adage que les peuples ont les politiciens que mérite l’apathie de leur conscience politique. Mais voici que l’homme qui n’a pas vu l’état de délabrement des immeubles des quartiers pauvres de sa circonscription parce qu’il habite, à Paris, un appartement cossu, plaide pour deux solutions comme par hasard étatistes. La première est d’ajouter un diagnostic à tous ceux qui contribuent à bloquer l’activité immobilière. Après ceux du plomb, de l’amiente préalables à toute transaction de vente sous peine de vice de forme, il faudrait soumettre les candidats à prendre des locataires à l’obtention d’un permis de louer. Or le grand imprécateur de la France insoumise n’a jamais demandé à ce que l’on prenne un permis d’embaucher pour les candidats à employer des salariés, mais est nostalgique de l’autorisation administrative de licenciement. Mais Mélenchon l’éco-socialiste fait une autre proposition.  Celui-là même qui pense qu’on épuise la planète en saturant l’espace urbain est partisan de la construction de 200000 logements sociaux par an, et en aucun cas de la rénovation et de la préemption des logements vides, qui peuvent continuer d’occuper des centres-ville inutlement. Il y aurait pourtant une solution politique originale à inventer, qui serait la rénovation et la location obligatoire des logements vides avec des loyers payés par l’État, qui prendrait les occupants de logements sociaux loués par lui dans le parc privé rénové comme ses propres locataires. Cela permettrait d’appliquer la loi sur la réquisition des logements vides votée sous l’impulsion de l’abbé Pierre. Encore faudrait-il que l’Etat expropriateur se souvienne d’avoir exproprié. Quand la ville de Mulhouse a préempté l’immeuble appartenant anciennement à mon père, elle nous intimait deux ans plus tard un ordre de le réhabiliter, écrit en termes très agressifs, sans que ses services se souviennent qu’il lui appartenait depuis deux ans. Mais l’idée de perquisitionner (des logements) ne vient pas au leader perquisitionné de la France insoumise, lui-même propriétaire de son logement cossu et peut-être bailleur non social ? Je l’ignore. Ce qui lui vient en revanche à l’esprit, et qui est une bonne mesure, c’est de plafonner les loyers, pour limiter la bulleimmobilière, parce que la pierre est faite pour que l’homme y habite.  Il faudrait plafonner  les loyers d’un quartiers à 35 % des revenus moyens de ses habitants.  Autrement, on peut travailler, mais pas se loger. Cette mesure n’est pas parfaite, mais serait un bon début. Globalement, la politique du logement proposée par celui qui vient après la bataille pour déplorer les effets de l’effondrement des immeubles marseillais n’est pas complète et n’est pas très originale, contenant entre autres cette contradiction écologiste de remédier à la pénurie de logements locatifs par la construction de logements sociaux dans un espace urbain saturé.

Au Brésil : « ce sont désormais les libéraux qui sont les plus nombreux à penser qu’un régime autoritaire est bénéfique pour régler les problèmes d’un pays. Ça nous change. Autrefois, c’étaient les démocraties populaires qui pensaient ainsi. Mais on n’est pas surpris. Pourtant Mélenchon a raison d’ajouter : « L’autoritarisme est l’enfant de l’obsession d’efficacité et de performance qui est le substrat du discours libéral, quand bien même n’est-il jamais concrétisé par aucun gouvernement libéral. C’est ici toute une logorrhée technocratique qui trouve un débouché idéologique radical. » Mais l’autoritarisme libéral redonnerait vie au « Führer principe » national socialiste. Ou quand le mantra hitlérien du point Godwin est appliqué à contre-emploi ! On attend que le commissaire au plan y porte remède sans se sucrer au passage sur le prix du médicament.

 

« Ce constat en appelle un autre. Il n’y a pas de contradiction entre la politique néolibérale et le régime autoritaire. À maints égards, on peut dire que c’est le contraire. Le néolibéralisme s’épanouit d’autant plus facilement que le régime qui l’assume est autoritaire et même totalitaire s’il le faut. La fameuse saillie de Juncker « il n’ya pas de démocratie en dehors des traités européens » formule d’une façon limpide le contenu de ce moment libéral autoritaire. Surtout si l’on tient compte des mises en œuvre de ce principe contre Chypre, la Grèce et plus récemment l’Italie. Il ne fait plus de doute que cette tendance ne peut que s’accentuer. Elle ne se contente pas d’être « un point de vue ». Elle est déjà l’emballage d’une pratique effective qui aurait suscité des réactions d’indignation unanimes il y a une décennie et qui passent à présent sans coup férir dans une opinion progressivement mythridatisée.»

C’est globalement ce qu’on observe, mais « totalitaire » est de trop, comme la mise en avant de la « saillie » junckerienne est la manie vieille comme la politique, mais quis’aggrave, de faire payer pour la durée d’une carrière politique une parole malheureuse qui ne connaîtra pas de pardon. Ce n’est pas une raison pour chercher des excuses à la bureaucratie libérale de l’Europe occidentale qui a remplacé la bureaucratie de la Russie soviétique.

 

« Aux Amériques, la judiciarisation des combats politiques dans le but d’éliminer l’opposition en l’empêchant d’agir sur la scène de la démocratie est désormais une constante. » Mais ces lettres américaines ne restent pas longtemps une allégorie : « On ne doit pas regarder tout cela de trop haut. […] [Car] c’est un fait que la judiciarisation de la lutte contre les oppositions a franchi un seuil partout. Aux Amériques et en Europe. » Dans l’Europe opposées aux « démocraties illibérales », dans l’Europe de Merkel, de Juncker et du soi-disant multi-latéraliste Macron.

 

 

Jean-Luc Mélenchon fait une analyse exacte et complète de la situation en Nouvelle-Calédonie. On peut même se demander dans quelle mesure l’empiètement du « oui » sur des populations non kanaks et résidentes européennes sur ce territoire abusivement annexé et encore affecté à la France ne traduit pas une conscience par les non autoocthtones du caractère illicite de la situation coloniale qui demeure. Il faut en effet mener à leur terme les accords négociés et signés par Michel Rocard, qui prévoient la tenue de deux référendums à venir.

lundi 5 novembre 2018

La PMA pour toutes


Commentaire posté sur le blog de Philippe Bilger au pied de l’article :

 

https://www.philippebilger.com/blog/2018/11/pma-on-a-le-droit-dh%C3%A9siter.html

 

Cher Philippe,

 

Tout d'abord et pour commencer par le PIF (le paysage intellectuel français), François-Xavier Bellamy et Jean-Claude Michéa sont-ils aux antipodes l'un de l'autre? Il ne me semble pas. L’un est un catholique qui conjugue sa morale sociale en déguisant son langage de manière que son verbe puisse être entendu dans les médias. L’autre est un intellectuel de gauche partisan de la « common decency » qui préfère une fraternité et une solidarité naturelles à un échange de gamètes sans acte sexuel.

 

« Le fait que pour l'instant un consensus assez général se dégage pour refuser la gestation pour autrui (GPA) - avec la marchandisation du corps humain qu'elle implique - ne nous aide guère pour avoir un parti clair sur la procréation médicalement assistée (PMA) », écrivez-vous. Or la gestation pour autrui implique-t-elle nécessairement "le lucre du corps"? Une "transaction parentale" ne pourrait-elle pas se négocier entre trois amis dont deux formeraient un couple gay et la troisième serait une femme habitée par un désir d'enfant ou simplement désireuse de venir en aide à ce couple d'amis homosexuels incapables d'enfanter par les voies de la biologie? Ce qui se joue dans votre remarque me paraît davantage d'agiter ce consensus que d'accepter sans discussion l'axiome de cette impllication marchande dans une homoparentalité plus naturelle ou dans une parentalité mixte, si la femme qui choisissait de venir en aide à ses amis homosexuels refusait de se retirer du jeu parental et que les parties en soient convenues dès le départ, instaurant une parentalité à trois, mais rien n'interdit, à l'heure des familles recomposées,  d'ouvrir sérieusement le débat sur le poly-amour, qui n'est pas chimérique. Rien sinon les prescriptions religieuses qu'à titre personnel je respecte tout en ne m'interdisant pas de m’interroger sur elles, et qu'il faut écarter, non pas du débat public, mais comme sources exclusives de législation démocratique. Abondance de référents parentaux ne devrait pas nuire, même pour les tenants de "la manif pour tous", qui n'ont pas faiblement contribué à la brutalité du débat sur "le mariage pour tous" et s'emploient désormais à diffuser la fiction que, si nous acceptons la PMA pour toutes, la norme deviendra la fécondation artificielle. La parentalité n'est pas condamnée à être duelle ou un duel que l’on provoque contre l'enfant à naître. Et même, à tout prendre, la mise en route d'un enfant par le concours de trois partenaires parentaux d'accord entre eux me paraît moins choquante que l'adoption d'un enfant par un couple homosexuel masculin, qui veut imposer ses rapports non pas contre nature, mais antibiologiques parce que nuisant à la reproduction de l'espèce, comme une contre-norme sociologique, au grand dam de l'enfant qui, comme s'il ne suffisait pas qu'il eût été abandonné au début de sa vie, se voit chargé de porter la légitimité et la fécondité sociale de l'inclination sexuelle de ses parents adoptifs.

 

Selon vous, la PMA pour toutes a déjà été tranchée par le mariage pour tous. Je serai plus radical et dirai pour le regretter que la PMA pour toutes a déjà été tranché par la PMA tout court, c'est-à-dire par l'acceptation qu'on puisse fabriquer un homme artificiel, indépendamment, moins de la norme biologique en tant que telle que du présupposé affectif par lequel on se représente la norme biologique, présupposé que traduit le langage courant en parlant de "faire l'amour". La PMA a fait apparaître que l'amour des parents doit être remplacé par le désir de l'enfant. Mais que se passe-il si ce désir n'existait pas? L'enfant sera-t-il condamné à en souffrir toute sa vie? La common decency d'une famille non sadique fait qu'on ne lui dira pas qu'il n'a pas été désiré. En souffrira-t-malgré tout? Cet absence de désir préalable est-elle un traumatisme irrémédiable?

 

Si la tension formulée par le comité d'éthique est l'absence du droit à l'enfant au service du droit de l'enfant, "l'appétance d'un enfant", non à soi, mais de soi, ne pourrait-elle pas se transcender dans l'adoption devenant la norme, avec une législation devenant beaucoup plus souple à cette fin, et n'interdisant pas à l'enfant de retrouver ses parents biologiques comme il y aurait triparentalité dans le cas où un couple homosexuel masculin et une femme se mettraient d'accord pour être parents ensemble et à part entière, mais parents à trois?

 

"La médiatisation de Marc-Olivier Fogiel" n'aide guère à la sérénité du débat. Mais pourquoi, dans une démocratie mature, tous les débats doivent-ils être médiatisés par ce qui arrive dans le petit monde du show biz? Les idéeset les exemples "anonymes" forment-ils une matière impropre à la réflexion de tous?

 

En résumé, à mon avis:

 

-Oui à la GPA des couples homosexuels masculins trouvant une amie pour porter l'enfant, y compris dans une parentalité partagée.

 

-Non à l'adoption d'un enfant par les couples homosexuels masculins, qui font porter à un enfant qui a déjà souffert la responsabilité sociologique de l'identité de ses enfants adoptifs. Une plus grande tolérance à l'égard des couples homosexuels féminins en raison de l'instinct maternel.

 

-Si c'était à refaire, non à la PMA au nom du rôle censé être dévolu à l'amour dans l'acte d'engendrement normal.

 

-Puisqu'on ne peut plus rien y changer, oui à la PMA pour toutes, mais dans un effort législatif visant à prendre en compte l'avertissement du comité d'éthique "pas de droit à l'enfant, mais les droits de l'enfant" en favorisant l'adoption, avec moins d'adoption plénière et moins de concurrence entre les parents biologiques et les parents adoptifs dans une adoption plus facile et plus généreuse.