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samedi 17 avril 2010

A tous ceux qui n'ont pas aimé

a tous ceux qui n'ont pas aimé "la revue du chansonnier"
(publié sur pontdesarts.yahoogroups.fr avec appel de plusieurs membres à la modération pour censure :
- Pas de politique sur ce groupe ;
- même pas drôle…
- ça frise la diffamation.)

c'est bien votre droit le plus élémentaire, et vous faites bien de critiquer si vous n'aimez pas... D'ailleurs, un auteur... ne devrait jamais répondre à ses critiques, surtout quand celles-ci ne s'adressent pas à lui. Mais rappelez-vous tout de même que "la critique est aisée et l'art est difficile".
De l'art, ça, cette revue qui ne déride pas, que certains prennent pour de la diffamation ou de la politique ? (Je ferais de la diffamation si je répondais à M. saintenoy, l'auteur de "c'est un fameux sarko" qu notre fin Président n'est pas "tête de veau", c'est vrai, mais vraiment pas pavot, vous êtes sûr ? quelle horreur, les rumeurs !

ce que vous avez lu n'est pas de la politique : pouvez-vous dire où je me classe sur l'échiquier ? a droite ? au centre ? a gauche ? au centre gauche ? a l'extrême droite ? Il est vrai que, pour beaucoup, ne pas pouvoir être classé à gauche vous classe automatiquement à droite. On m'a dit que j'écrivais comme un "anar de droite", ça me va bien... sauf que je ne suis, ni anar (trop démocrate pour ça), ni de droite (trop le coeur à gauche pour ça). alors, où suis-je ? J'aime bien la question que Dieu pose à adam quand celui-ci croit pouvoir se cacher de Lui :

"Adam, où (en) es-tu" ?

Donc, où en étais-je ? La chronique d'"inaperçus de l'actu" que j'ai sciemment posté sur le forum (et pas seulement sur mon blog) n'est pas de la politique, mais je reconnais avec Jacques (Priou) que ce n'est pas non plus vraiment une "revue de chansonnier". L'appeler ainsi serait donc un trompe-l'oeil. Qui trompe sur la marchandise ? Je ne suis pas à vendre et suis un invendu plein d'invendus... Mais il n'y a personne à qui se vendre, à vrai dire : la société est trop complexe pour pouvoir se partager entre purs et vendus, il n'y a pas plus dangereux que ceux qui se croient purs, et je ne suis l'adepte d'aucune "théorie du complot".

Bruno a vu juste : la chronique incriminée est une "analyse de la société". Qui ne muscle pas les zygomatiques ? Pourquoi ? Il faudrait ? si vous ne riez pas, vous n'aimez pas ? celui qui met les rieurs de son côté s'attire la complicité des foules. Mais les foules sont versatiles. Et il n'y a rien de plus opposé à la foule que le peuple. D'autre part, il n'y a pire symptome d'inhumanité d'une société que celui de ne plus supporter le tragique. Rassurez-vous : je ne suis pas en train de prétendre que vous êtes inhumains si vous n'aimez pas mon humour qui ne fait pas rire et qui n'est pas de l'humour, mais de la satire ? Or, de même qu'il ne faut pas trop se prendre au sérieux, je ne suis pas certain qu'il ne faille rien prendre au tragique.

Qu'est-ce enfin que vous avez lu là, et que vous n'avez pas aimé si ce n'est, ni de la politique, ni un sketch de chansonnier ? c'est de la chronique dont j'ai la prétention de croire qu'elle essaie de renouveler le genre de la chronique. c'est de la chronique qui essaie, de manière anguleuse et par le prisme de synchronicités de l'air du temps dont on s'est rarement avisé qu'elles coexistaient dans notre aire mentale, de dire le monde tel qu'il ne va pas, de stigmatiser les incohérences du régime, d'accuser les lieux communs qui nous abusent et nous gouvernent, enfin d'exorciser la propre incandescence de l'auteur de la chronique dans celle de la cruauté du monde.

Et je prétends qu'une telle perfectible esquisse ébauchée par un bien frêle esquif est à vocation littéraire. Je dirai même plus : dans la mesure où elle a fait réagir ceux qui en appelaient à la modération pour qu'on la censure, c'est de la littérature... Pas de la grande littérature, encore moins de la philosophie : la philosophie produit une pensée bien articulée quand les images de synthèse dont se compose cette chronique n'en font qu'un champ magnétique... La littérature, c'est de la synthèse écrite en langue des signes qui n'a pas la prétention de définir un système ou de donner un identifiant à un groupe ou une personne, mais de susciter des émotions. Or la colère fait partie des émotions. Cette chronique a donc produit une émotion. elle a par conséquent atteint son but.

doit-on se méfier du tournant émotif que prend notre "société du spectacle" ? si oui, fermons toutes les salles de théâtre comme n'était pas loin de le préconiser "le citoyen de Genève", le très puritain Jean-Jacques Rousseau, dont la langue a la limpidité des plus beaux arias baroques, et son "devin de village" n'est pas une oeuvre musicale mineure, contrairement au mépris dont la repoussent les musicologues de cabinet. L'émotion n'est-elle pas le ressort avec lequel on mène les foules plutôt que la cohérence d'une pensée qu'on voudrait proposer à un peuple qu'on aimerait rendre sage ? si vous me dites qu'il ne faut pas penser selon le principe émotif, je tomberai d'accord avec vous. Mais si vous m'accordez qu'on puisse rapprocher mes inaperçus pour exorciser l'incandescence etc., l'émotion qu'on aura suscitée ne sera pas restée lettre morte.

le débat est ouvert. Je remercie Bruno d'avoir permis qu'il le soit. C'est ce que j'espérais...

cordialement (avec poignée de mains la plus franche à mes détracteurs les plus farouches)

Julien weinzaepflen

qu'est-ce qu'il est susceptible, cet homme-là...

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