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dimanche 4 avril 2010

Peut-on se verser dans les psaumes ?

Peut-on se verser dans les psaumes ?

(Article rédigé en écho à la conférence de Mgr Jean-Pierre Gralet, archevêque de Strasbourg : conférence de Carême du diocèse d'Alsace prononcée à en l'église Sainte-Marie centre ville à Mulhouse le mercredi 10 mars 2010.

(cette recension très libre, dont j'aurais pu m'abstenir si je n'avais formé en son temps le projet de faire un "commentaire parlé" de tout le psautier et si je n'avais de longue date rendez-vous avec le livre du P. Blaise arminjon et, sur les conseils d'une moniale de mes amies, avec celui du P. Paul Beauchamp, "LES PSAUMES NUIT ET JOUR", (rendez-vous que seules, ma paresse et ma prolixité m'ont fait différer de manquer jusqu'à ce jour) emprunte à l'archevêque l'essentiel de son exposé didactique, mais toutes les questions (surtout les questions initiales, en exergue à son propos), réflexions ou digressions (aisées à percevoir) m'incombent. Elles sont plus teintées d'une empreinte d'originalité qu'elles n'ajoutent à la connaissance sur les psaumes collectée par l'illustre conférencier (le besoin de mondanité, déçu par la simplicité de l'orateur, n'était pas étranger à ma fréquentation de cette conférence). La raison de la division en cinq livres du psautier n'a pas été évoquée au cours de la conférence : l'hypothèse que je rapporte a été avancée par Charles-Eric Hauguel d'après une tradition dont il n'a pas cité la source. J'y ai ajouté un parallèle avec la journée divisée en trois "temps des patriarches" dont je propose une Assimilation possible pour "la vie en Christ". L'interrogation sur "Jésus, Fils Unique" ne s'est pas particulièrement imposée à moi, mais a été soulevée par quelques-uns de mes interlocuteurs qui, me demandant mon avis, l'ont fait devenir mienne. Dans un prochain article intitulé "Islam et écriture", j'indiquerai en annexe 3 la solution musulmane a ce problème, et l'on verra comment cette solution, qui m'a été soufflée par une infirmière de l'hôpital Bichat, résout, à mon grand étonnement, tout le premier, le très ancien contentieux entre musulmans et chrétiens sur l'Engendrement du christ, Fils et Verbe de dieu : les musulmans ont une manière de l'exprimer qui, sans employer ces paradigmes, rendent ces réalités de notre Foi très expressive pour nous-mêmes qui les confessons. J'aurais voulu traiter de l'œcuménisme dans un article à part, mais l'occasion s'est trouvée trop belle d'en parler ici. L'alsace dont je suis issu et où je réside à nouveau depuis trois mois après près de 20 ans d'absence, est une "zone de fracture", une zone sismique qui a aussi creusé un fossé religieux qui n'est pas près de se refermer, bien que le tissu religieux reste dense : mais c'est une tunique déchirée moins par une opposition frontale que par une tranquille indifférence. Enfin, avant de nous embarquer dans cet itinéraire de découverte qui sera jugé peut-être un peu sommaire par qui est accoutumé à prier quotidiennement "la liturgie des heures", "voici la transcription de ce que j'appellerai un psaume d'avant les psaumes", auquel je trouve une parenté si flagrante avec le style des psaumes qu'il en relativise à mes yeux l'universalité poétique qu'on leur attribue généralement en manière de lieu commun, qui me semble largement usurpée ou au moins discutable, et et dont l'archevêque de strasbourg reconnaissait lui-même qu'elle n'était que "relative". Cette brève prière pour "l'ennemi qui n'aurait pas dû l'être" est citée dans "TOTEM ET TABOU", ouvrage auquel je l'emprunte avant de lui consacrer sur ce blog une étude séparée. Voici ce chant de l'île timor :

"Ne sois pas en colère contre nous parce que nous avons ici, avec nous, la tête. Si la chance ne nous avait pas été favorable, ce serait probablement nos têtes à nous qui seraient aujourd'hui exposées dans ton village. Nous t'avons offert un sacrifice pour t'apaiser et maintenant, ton esprit doit être content et nous laisser en paix. Pourquoi as-tu été notre ennemi ? N'aurions-nous pas mieux fait de rester amis ? ton sang n'aurait pas été répandu ni ta tête coupée". Tu n'aurais pas été décapité. Suivant une inspiration apparemment plus archaïque, un psaume va jusqu'à faire à dieu cette demande :
"domine jusqu'au cœur de l'ennemi".
Mais il est vrai que le cœur n'est pas la tête.)

DES QUESTIONS EN EXERGUE

D'où vient l'habitude que nous avons contractée de considérer la Bible comme un livre clos ? N'avons-nous pas notre propre Bible à écrire ? Ou peut-être la question est-elle mal posée : n'aurions-nous pas, plutôt que notre propre Bible à écrire, à nous inscrire dans la Bible ? Ne devons-nous pas verser nos états d'âme, notre histoire ET notre destinée individuelle, ainsi que le message unique (et pas seulement génétiquement) que véhicule notre personne dans le grand "livre de vie" ? Mais la Bible et le "livre de vie" se confondent-ils, se recouvrent-ils exactement ? La Bible doit-elle collecter l'histoire de toutes les âmes ou simplement nous présenter des exemples ou modèles "mis à part" (c'est-à-dire "saints" au sens étymologique de ce terme en Hébreu), non pas pour tracer la ligne exhaustive de démarcation des archétypes humains et spirituels, mais pour nous présenter "quelques signes" comme le dit Saint-Jean, susceptibles de nous aider à nous y reconnaître ? Plus qu'un "livre de vie", la Bible n'est-elle pas une histoire sainte où le Christ aurait "récapitulé nos histoires" (Mgr gralet) ?

Pouvons-nous déverser nos prières dans les psaumes, ou nos prières composent-elles un autre psautier dans le prolongement et comme en supplément à celui qui fait référence ? d'où vient le consensus par lequel on s'accorde généralement à considérer que toute la gamme de l'inspiration poétique est contenue dans les psaumes ? Ne se peut-il pas que d'autres cultures aient en leur temps composé d'autres formes de psaumes ? Nous pouvons reprendre les psaumes comme étant la prière du seigneur ; mais comment peut-on apprendre à "aimer son ennemi" à travers les psaumes ? Les psaumes ne nous proposent-ils pas une vision trop manichéenne du monde, divisée entre bons et méchants ? quelle est la définition du méchant qui se dégage des psaumes ?Que subsiste-t-il de ce manichéisme dans la mentalité de nos enfants, pour qui la méchanceté est souvent déconnectée de toute immoralité ? Les psaumes sont-ils pour quelque chose dans cette déconnexion ? d'autres cultures ne nous avaient-elles pas appris à "aimer nos ennemis" bien avant, mais surtout bien autrement que les psaumes ? Comment les Juifs conçoivent-ils aujourd'hui leur propre "liturgie des heures" ? Peut-on faire l'impasse sur le fait que Paul VI ait supprimé du psautier catholique des psaumes trop ouvertement vindicatifs et violents ?



Le recueil des psaumes est le livre le plus lu et le plus commenté de l'Ancien (ou du premier) Testament.

Le psaume dérive du psalterion qui désigne un instrument à cordes accompagnant le chant (Le psaltérion était l'ancêtre du piano et produisait un son qui n'est pas sans rappeler celui de la harpe. On trouve au 35, rue Petit, à Paris dans le 19ème, un CD intitulé : "la harpe des hebreux". On a parfois aussi identifié le psaltérion à la lyre : voir sur ce sujet le livre du P. Blaise Arminjon (SJ) aujourd'hui défunt : "SUR LA LYRE A DIX CORDES", Desclée De Brouwer, Paris, titre toujours disponible).
Psalein désigne "jouer de" et psalmos peut se traduire par "poème chanté". (En Hébreu, le psautier s'appelle tehillîm,hymnes. Mais c'est le terme hébreu missmor, chant accompagné, qui s'approche le mieux du mot grec psalterion.)

Le nombre de 150 est assez aléatoire : c'est le concile de Trente qui l'a fixé. Mais ces psaumes ont été diversement numérotés par les Juifs. On recense de plus 44 cantiques dans l'Ancien Testament et 12 dans le Nouveau s'ajoutent à la liste de ces poèmes chantés.

Jésus a prié et chanté les psaumes, à la suite de David, le roi-poète, initiateur du genre littéraire et organisateur de la liturgie en Israël, qu'Il l'ait fait au Temple, dans de petites assemblées synagogales ou familiales.
Jésus connaissait les psaumes : Il cite le psaume 109 lors d'une discussion avec les scribes, le psaume 117, et nous avons tous en mémoire son cri sur la Croix :
"Mon dieu, mon dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" ce cri n'est que le premier verset du psaume 21, longue plainte du juste plongé dans l'abîme du mal. Le" serviteur souffrant" est par excellence "l'innocent châtié" dont parle Francis James dans sa "PRIERE" mise en musique par georges Brassens et interprétée plus magnifiquement encore par Gérard Lenormand, "L'ENFANT DES CATHEDRALES"...Le Christ n'a sans doute pas récité tout ce psaume sur la Croix : ses douleurs atroces l'en empêchaient. Mais comme ce psaume traduisait bien ce que Jésus vivait alors, et combien surtout, la dernière partie du psaume, celle où Jésus, après S'être plaint, se réjouit que "(dieu Lui ait) répondu (Mais tu m'as répondu !")cela sonne comme une exaltation de joie annonciatrice de la Lumière de la Résurrection.

Au verset 24, il est proclamé que "dieu écouta"l'opprimé (l'affligé), qui adresse sa plainte à Ses oreilles. Cette écoute de Dieu est la réciproque (bien que Dieu ne nous doive rien, et combien Dieu Est-Il plus attentif à nos silences que nous ne souffrons que Dieu Se taise) de l'écoute que Dieu demande à l'homme. La prière est étonnamment un mystère d'écoute. On peut souvent se désoler de se trouver dans l'incapacité de rendre compte de la joie de la Résurrection, fête qui est tout à son effervescence propre : or le fait que le psaume dont Jésus cite les premiers mots à l'occasion de sa Passion mette en relief le mot "écouter" est un bon signe que dieu ramène ce triomphe de la vie à un mystère d'écoute, tout comme Il l'a déjà intériorisé par avance pour les trois apôtres privilégiés, les trois "mis à part", les témoins de la Transfiguration. La transfiguration et, à travers elle, la Contemplation, sont un avant-goût très intérieur, très spirituel de la Résurrection qui, si elle était dénuée de cette intériorité et de cette spiritualité, nous seraient comme une joie sans lendemain, car rien n'est moins partageable que le bonheur en général, et que le bonheur émanant, en l'espèce, non d'une vision dont le récit merveilleux autant que mystérieux, attire toujours après soi la foule des curieux, mais émanant d'une chose vue. Rien n'est plus difficile à rendre que le bonheur issu d'une scène - rien n'est plus intransmissible qu'une expérience -, et la Résurrection est bien un coup de théâtre : "la fête de la vie qui gagne" (Philippe Burgy)... Mais que l'événement spectaculaire fasse remonter à la surface du témoin oculaire un émerveillement premier, qu'Il a jusque là tenu secret avant que l'événement spectaculaire n'en rende la cause manifeste à tous, et voici que ce témoin ne se sent que plus fondé à enraciner la joie fugace d'un miracle dans un Mystère… ce qui fait peut-être que le fil de notre lien au Christ ne S'est jamais rompu, c'est cette conjugaison en sa Personne du miracle et du mystèr... si Jésus n'avait été qu'un simple thaumaturge, Il n'aurait en somme rien fait d'extraordinaire… Mais le miracle de Jésus revêt un "sens spirituel" que seuls, "ceux qui l'ont contemplé", à l'exemple de Saint-Jean, peuvent restituer, et le lecteur de l'Evangile est de ceux-là, tandis que celui qui prie les psaumes est de ceux pour qui la prière vocale est l'instrument de la louange. L'écoute doit passer par la voix pour chanter la reconnaissance. A la reconnaissance de rester intérieure ! Mais si la reconnaissance veut se transmettre, que ce soit sous la forme du "merci" adressé à celui vers qui se porte sa gratitude ou que ce "merci" soit lancé comme un témoignage à destination d'un auditoire qui ne connaissait pas le dispensateur des bienfaits qui, pour les chrétiens, a Nom Jésus, Jésus, Lui, connaissait les psaumes, son Destin était comme engrammé en eux : Il les citait et en invoquait le témoignage après Sa Résurrection :
"C'est bien ce que Je vous disais, lorsque J'étais encore avec vous. Il fallait bien que s'accomplisse tout ce qui était écrit de Moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes…"



Le psautier a été divisé en cinq livres par la Bible hébraïque, sans doute par analogie au pentateuque, mais surtout parce qu'une certaine division du temps faite par les Juifs de l'époque aurait assimilé le premier livre au livre de la nuit (david se réveille) ; le deuxième au livre du matin ; le troisième au livre du milieu du jour (du méridiein, de midi) ; le quatrième au livre de l'après-midi et le cinquième au livre du soir : le matin étant le temps de l'envoi d'Abraham, l'après-midi le rappel de la méditation vespérale d'Isaac qui fut sur le point d'être sacrifié par Abraham sur la demande de dieu qui a retenu son bras (saint-thomas d'aquin dit que, "d'un regard", dieu aurait pu sauver le monde ; que se serait-il passé si l'homme avait retenu son bras et avait supplié dieu de ne pas se faire de mal, de ne pas S'infliger cela :le sacrifice de Sa Vie, la mort par la main des hommes, comme le Père avait une première fois attiré l'attention d'Abraham sur le fait qu'Il etait Fidèle en Ses Promesses, qu'elles étaient sans repentance… ?) Enfin, le soir, se joue la partie entre Jacob et Dieu, l'épisode connu sous le nom de "lutte avec l'ange" et au terme duquel Jacob reçoit le nom de "fort contre dieu", traduction du nom d'Israël (que certaines translations plus radicales rendent par : "en lutte avec Dieu" (Henri Meschonnic), lequel Israël, en ne prononçant pas le Nom de Dieu, l'appelle "Peut-Etre", avec le plus grand respect pour ce Potentiel Existentiel. C'est avec cette même piété que simonne weil, non en intellectuelle si éloignée de la Bible que Lévinas l'en a tansée à titre posthume, mais de toutes ses fibres judaïques de croyante qui avait elle-même avoué n'avoir jamais su prier avant d'avoir goûté la version grecque du "notre Père", a pu suggérer, dans ses notes réunies dans "LA PESANTEUR ET LA GRACE" :
"Prier Dieu comme s'Il n'existait pas".
Le "Peut-être" divin que salue Israël en ne Le nommant pas (et que la complexité de l'interprétation de l'Identité qu'Ashem révèle à Moïse avalise) est honoré avec plus de vénération par "le christ-Fils" (néologisme forgé par mon ami Yann guirec) au jardin de Gethsémanie, endroit où se rejoue pour Lui "la lutte avec l'ange" de son père dans la Foi Jacob. Pour Jésus, la lutte ne se manifeste pas en un doute éprouvé quant à l'existence de dieu. Mais bien qu'Il soit très lucide sur ce qui l'attend du fait de l'annonce de son Message et de l'affirmation de Son identité comme Fils du Père et Envoyé de Dieu, Il Se demande si Dieu agrée le don de sa vie. Sa vie, doit-Il la donner, étant entendu que nul ne peut la Lui prendre ? Jésus semble atteint par ce que nous pourrions qualifier d'"hérésie moderne" : sa Passion, ce n'est pas Dieu Qui l'a voulue : elle n'est l'effet que d'un concours de circonstances auquel il n'est pas seyant que Dieu Participe d'aucune façon. Et certes, dieu n'a probablement pas voulu commettre (ou plutôt que fût commis) le Sacrifice de son fils. (car à supposer que ce soit à dieu que l'on sacrifie - ou que soit dédié l'esprit de sacrifice, ce n'est pas Lui, Dieu, Qui est le sacrificateur, pas plus que ce n'est Lui Qui nous "induit en tentation" : la supplique latine "et noli inducas in temptationem" est plus radicale et dans sa traduction plus désastreuse que "ne nous soumets pas" ou "ne nous laisse pas succomber à la tentation…")

Peut-être, si des hommes avaient retenu le bras des hommes qui voulaient livrer leur frère en humanité dont ils ne souffraient pas le rayonnement divin, , fût-on sorti d'une manière honorable et non sanglante du rapport de force. Mais, dès lors que ceci demeure une hypothèse d'école, le "scandale de la Croix" doit demeurer que dieu Se Soit fait chair pour nous donner Son sang", c'est-à-dire pour inoculer à notre condition mortelle un peu de l'âme immortelle de l'Eternelle Divinité. Nous n'avons pu nous construire hors du "sacrifice", ni hors de la dialectique "maître-esclave", quand bien même aurions-nous souhaité une égalité native entre l'homme et Dieu. A l'origine, nous l'avions peut-être ; ou, si ce que nous avions n'était point égalité, nous étions prêts à vivre une relation sans comparaison. Mais l'insinuation est venue nous faire soupçonner, non seulement que Dieu ne nous avait pas faits ses egaux, nous qui voulions que "le monde eût été créé pour nos ego(s)", mais que, nous qui avions la Ressemblance, devions singer le Créateur qui ne voulait que nous bénir. A la Ressemblance, nous avons préféré l'Imitation. De là sont venus beaucoup de malentendus, car, comme le signifie René girard en le systématisant, l'imitation crée la rivalité. Rivaux de dieu, incapables de sortir de là, en son Fils, le Père, qui n'avait pas été le sacrificateur des hommes, S'est fait prêtre pour jeter un pont afin que nous puissions retrouver la Ressemblance... car,, si nous avions retenu le Bras de Dieu, Il n'aurait pas pu nous donner son Amour… Mais ce sacrifice n'était pas facile à consommer : il a fallu que Jésus lutte pour accepter d'aller jusqu'au bout.

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Peut-on assimiler cette lutte à la "nuit de Jacob" alors même que, si l'on reprend le schéma de la division du temps juif, le rapprochement avec Isaac qui s'effectue dans le tragique de la mort consommée de Jésus précède cette nuit comme l'après-midi précède le soir ? On irait vite en besogne en répondant que "le mémorial juif", par la condensation du temps qu'il permet sur un Instant-Noyau, à la fois unique et sur lequel l'anamnèse doit se focaliser pour être répétée et perpétuée à travers les siècles, a en quelque sorte anticipé la relativité générale, qui postule à peu près que peu importe quand une chose a lieu du moment qu'elle a lieu, car une chose n'a jamais lieu sans solidarité avec le reste du temps : tout ce qui a lieu impressionne tout le temps. Le "mémorial juif" connaît assurément des moments exponentiels : ainsi en va-t-il de tous les épisodes qui ont jalonné l'histoire de Dieu et de son Peuple ; et de même, sommes-nous amenés à nous demander pourquoi l'agonie qui précède la mort de Jésus, entretient de nombreuses similitudes avec "la nuit de Jacob", laquelle est postérieure au rappel implicite du "sacrifice" ou de "la ligature" (comme aiment à dire nos frères juifs parce que le sacrifice n'a pas eu lieu et n'était pas souhaité : la notion d'holocauste du peuple que demanderait Dieu est impie), du "nouage d'Isaac" : Isaac est un être noué parce qu'il a manqué d'être sacrifié. Jésus, non seulement n'est pas noué, mais a l'ambition de dénouer le monde parce qu'Il consent à donner Sa vie. Le moment où Il va être tenté de récuser ce consentement va être proposé à notre méditation dans une similitude temporelle avec "la lutte avec l'ange" de "la nuit de Jacob", non seulement parce que les deux situations présentent beaucoup de similitudes, et en particulier la solitude des deux protagonistes, environnés de personnes qui dorment autour d'eux (le sommeil des apôtres étant plus mystérieux et plus coupable que celui de la tribu de Jacob sur laquelle veille l'insomnie du père de famille en proie au pugilat), mais parce que la vigile du vendredi saint, après qu'on a célébré la sainte Cène du repas eucharistique, est peut-être le moment, sinon le plus douloureux, le plus fort de la Passion. Aussi peut-elle être "(mémorisée)" après, bien que ce ne soit pas par la tentation surmontée que Jésus-christ nous ait sauvés : mais cette tentation était le combat le plus douloureux que notre Seigneur ait dû livrer. Dans la suite, on l'a livré. Les douleurs physiques sont les plus vives, mais les affections psychiques sont les plussensibles.

Ce que Jésus a fait pour Isaac est facile à comprendre : entrant dans la supplication d'Abraham pour que, s'il ne restait qu'un seul juste à sodome, la ville ne fût pas détruite, Il est devenu ce Juste : Il a pris la place d'Isaac. Peut-être, s'il avait osé pousser sa prière jusqu'au bout, abraham se serait-il sacrifié pour Sodome. Mais Abraham a eu peur. La peur d'Abraham a brisé quelque chose de son élan vers dieu(et Jacob fut blessé à la hanche, mais o n'a pu briser les jambes de Jésus. La peur d'abraham est-elle à rapprocher du rire de Sara ?) Abraham a eu peur. Et la peur a entretenu la flamme du sacrifice. L'homme n'est pas sorti de la logique sacrificielle : Isaac est apparu comme celui qui devait être tranché au couteau sur le bûcher, dont le bois eût pu être disposé en Croix. Enflammé d'amour, Jésus n'a pas "rempli un vide : Il a pris la place d'un autre" (pasteur François Poillet). Ainsi fait-Il encore dans nos vies. Il a pris la place d'Isaac, Il Est devenu "le juste pour sodome" à la place d'Abraham dont la prière avait le mérite d'avoir quasiment atteint la confiance. (Les Juifs pensent encore aujourd'hui que le Messie ne viendra que lorsque plus aucun membre du peuple n'aura peur de sa venue ; ou bien quand au moins un membre du peuple respectera la totalité du shabbat ; ou bien quand un membre du peuple arrivera à respecter l'intégralité d'un mitsvoth, de l'une au moins des dix paroles… : les interprétations divergent, mais étant donné "l'hommerie" qu'il y a dans l'homme, je crains fort qu'ils ne doivent attendre longtemps… Leur patience est mise à rude épreuve autant que notre foi, car ce qu'il y a de désarçonnant avec Jésus, c'est qu'Il ne nous a pas sauvés manifestement…)

Jésus a pris la place d'Isaac. ne l'a fait que parce que les psaumes lui avaient enseigné que, s'Il offrait un sacrifice, son Père n'en voudrait pas. Non, Son Père n'en voudrait pas, si c'était un sacrifice :
"si j'offre un sacrifice, tu n'en veux pas. Le sacrifice qui plaît au Seigneur, c'est un cœur brisé. Tu ne méprises pas, oh seigneur, un esprit brisé et broyé" (psaume 50 : le psaume du péché originel…)

Le Christ a fait à son Père et pour l'homme "le Sacrifice du cœur". C'est la voie qu'Il lui a apprise. Mais Jésus est devenu aussi "la consolation d'Israël" parce qu'Il a appris à Jacob, dans cette Nuit qu'Il a partagée avec lui, que, quelque liberté qu'il ait retiré de ses ruses et de s'être montré "fort contre dieu", était peut-être venu pour lui le temps de se rassembler pour sortir de la confrontation. Comprendre qu'on peut passer de la confrontation à l'Union à dieu, c'est recevoir "la clef de soi", la clef qu'abraham avait reçue au matin du jour où il lui fut demandé d'"aller vers soi". Et certes, abraham apparaît bien le moins noué des patriarches, car sa prière n'était pas loin de trouver la confiance ni sa Foi de "soulever les montagnes", mais c'est à Jésus qu'Il fut réservé de dénouer le monde.



Après avoir dit un mot de la division en cinq livres du psautier, notons que les psaumes pourraient se diviser en 4 catégories :

- les psaumes d'espérance messianique (psaumes 2, 109, 44) :
"ton Dieu t'a consacré par une onction de joie (une huile de joie) comme aucun de tes semblables."
(Il se peut que certains d'entre nous aient du mal à reconnaître Jésus comme le Fils Unique de dieu : l'ambiguïté existe et est liée à la Promesse messianique considérée dans son ensemble. Le Messie sera-t-il un homme seul, ou tout le peuple est-il Messie ? Dans chaque homme, n'y a-t-il pas un Messie qui sommeille ? guy béart ne chantait-il pas :
"chacun de nous est le messie, mais si, mais si !"
A vrai dire, le tronc commun sur lequel pourraient se mettre d'accord croyants et mal croyants en l'Unicité du fils, pourrait être qu'à tout le moins, il y a entre Dieu et son fils (désignation souvent reprise dans les psaumes : l'Hébreu est friand d'affilier les réalités, et le mot "fils", nous dit Claude Tresmontant, en plus d'être lié à l'idée de "bénédiction", a même une racine commune avec le mot de "pierre". De sorte qu'il n'est pas étonnant que, si les hommes se taisent, "les pierres parleront". Le fils est-il celui qui a "la conscience de la pierre", qui est poreux comme la pierre aux réalités du règne divin, Règne qui s'impose, quand on en a pleinement pris conscience, comme aussi intime à nous-mêmes que le règne minéral est intime à la pierre ?) une relation qui est tellement unique que, jamais, nous dit le psaume, Dieu n'a consacré d'une telle "huile de joie" aucun de Ses semblables. Cette difficulté à contempler la relation du fils à Son Père, dans laquelle il ne nous semble pas qu'il y ait de place pour nous, est générique à tout le monothéisme (alain de benoist a répondu fort astucieusement, comme on l'interrogeait s'il était vraiment païen et polythéiste que non : ça serait un peu ridicule d'être un polythéiste pratiquant de nos jours, encore qu'en général, il déclarât préférer tout ce qui était "poli" à tout ce qui était "mono", car on y encourait moins le risque de sectarisme…), cette difficulté peut se résoudre si l'on se souvient d'avoir à s'inscrire dans la bible, sans nécessairement que l'abrégé de l'histoire de l'Economie du salut doive collationner les affres singulières de nos destinées individualistes particulières. Cette réponse est implicitement celle qu'appelait l'une des questions posées au début de ce libre développement d'une recension. Mais on pourrait poser la même à propos de l'amour : aime-t-on de façon simple o composée, lorsqu'on effeuille la marguerite ? Est-on adultère de naissance ou peut-on condenser son amour, le donner plénièrement à une personne qui, bien qu'elle garde son mystère et que nous lui soyons unis par la chimie de celui-ci avec le nôtre, résume aussi, non seulement les qualités fantasmées que nous avons déjà rencontrées ou idéalisées dans d'autres aventures ou histoires, mais notre amour de l'humanité qui s'est posé par élection sur elle ?)

- les psaumes plus manifestement liturgiques : le psaume 23 ("qu'Il entre, le roi de Gloire !", les psaumes 86 ou 117 :
"Rendez grâces au seigneur, Il est bon, éternel est son amour !"

- Les psaumes de louange les psaume 67, 95 ("chantez au seigneur un chant nouveau,
chantez au Seigneur, terre entière,
chantez au Seigneur et bénissez son Nom !"
le psaume 8 :
"Oh, Seigneur, notre Dieu, qu'il est grand, ton Nom, par toute la terre !",
et plus manifestement encore le psaume 103.

Quant aux derniers psaumes du psautier, du psaume 143-150, c'est un récital…
Et, pour bien se faire entendre, le psalmiste du psaume 150 convoque tous les instruments de musique pour louer Dieu :
"Louez Dieu dans Son temple Saint, louez-Le au ciel de Sa Puissance, louez-Le en sonnant du cor, louez-le sur la harpe et lacithare, louez-Le par les cordes et les flûtes, louez-Le par la danse et le tambour !"

- Enfin, les psaumes de supplication : outre le psaume 21, le psaume 30 que cite également le christ en croix :
"Père, en tes mains, Je remets mon esprit"…
ces psaumes de supplication sont peut-être de loin les plus nombreux… La plainte peut se faire collective et nationale (comme au psaume 43) ou personnelle comme au psaume 50 si connu, et qui a donné une résonance à l'hypothèse et à la théorie du péché originel.



Les psaumes ont donné lieu à beaucoup de lectures tout au long de l'histoire de l'Eglise. Nombre d'homélies leur ont été consacrées par les Pères de l'Eglise. Parmi d'autres, saint-Hilaire de Poitiers a commenté tout le psautier. Ils lèguent un riche patrimoine théologique. Ils sont le chœur de l'office chanté du Moyen age. Les laïques n'y auront accès qu'au cours des messes où ils seront encadrés par une antienne qui en résumera le sens. Au XVIE siècle, le siècle du bouleversement de l'Eglise, les traductions, la versification et la division des psaumes en strophes (contemporaine de la division de la Bible en versets par Etienne Langton) rendront populaires les psaumes chantés. La Réforme jouera un rôle important en faveur de cette popularité : des poètes aussi talentueux que Clément Marot ou Pierre de Ronsard apporteront leur concours à ces traductions versifiée des psaumes. (Un de mes amis personnels, le poète classique Michaël Christophe, Plusieurs fois primé par "arts et lettres de France", voudrait mettre à la disposition du public sa traduction versifiée contemporaine du psautier. Elle se trouvera peut-être ultérieurement disponible sur la coopérative poétique bientôt rattachée à ce blog. Stann Rougier a lui aussi plusieurs fois revivifié la translation des psaumes en français contemporain.) Aujourd'hui encore, les psaumes constituent une part majeure des chants dans les cultes protestants. (Mais pas tant que ça ! Et à mon grand étonnement, je dois dire : ils sont plus aléatoirement intégrés à la péricope du culte que dans la liturgie de la Parole catholique, où la première lecture est systématiquement suivie d'un répons psalmique quelquefois appelé "psaume de méditation". L'adaptation d'un psaume pour en faire un cantique chanté par les fidèles participant à la messe ne me paraît pas toujours très heureuse. Sous prétexte de ne plus tolérer "de la chansonnette" dans les églises, on confine à "l'esprit de sérieux" dans des liturgies trop cérébrales et compassées. Comme quoi, on ne peut vraiment pas plaire à tout le monde… Mais le râleur qui aurait adhéré au 17ème siècle à "la cabale des dévots" qui cherchait des poux à Molière a plus le vent en poupe, en cette modernité déprise d'elle-même, que moi qui ai fait du cabaret à 15 ans...

Les psaumes sont censés constituer l'essentiel de la "liturgie chorale" des protestants. Il peut arriver qu'un psaume soit pris comme objet de lecture de l'Ancien Testament dans une liturgie protestante, mais ce n'est pas systématique. Les catholiques lisent les psaumes, les protestants les chantent plus volontiers. Pour faire un peu d'histoire de la musique "cum grano salis", bref, pour rigoler un peu tout en jouant l'érudition bravache et potache, de même que la citation musicale des compositeurs catholiques puisait ses sources dans le plainchant, de même, on a tendance à oublier que le style du choral protestant était né bien avant Bach et avant Luther : il était issu de la tradition germanique, assez solitaire en sa manière, et qui consistait, au lieu de neumatiser, d'ornementaliser à l'infini comme le faisait le chant grégorien, à affecter aux notes des valeurs identiques, le plus souvent longues : d'où le rôle de la blanche ou de la ronde dans les chorals dont la tradition s'est conservée - car le patrimoine musical s'est mieux conservé dans les Eglises issues de la Réforme que dans l'Eglise catholique, où le combat traditionaliste fait rage. De même, le culte protestant, si j'en juge par ce que je découvre de laliturgie luthérienne, a conservé son "ordinaire", et un "ordinaire" qui se répète, toujours le même, de culte en culte, tandis que le plainchant avait au moins l'avantage à cet égard de compter une bonne quinzaine de messes -. Ce qui avait servi de modèles aux chorals avaient inventé le syllabisme dès le Moyen age, quand toutes les autres versifications rivalisaient de longues et de brèves (quand j'étais petit, m'avait frappé cette équanimité toute protestante des valeurs rythmiques. Quand j'entendais un "cantique protestant", l'apprenti pianiste que j'étais se disait invariablement :
"Les touches noirs"… parce que j'avais l'impression que les protestants ne chantaient que des noirs). Cette tradition du choral est directement issue des "maîtres chanteurs"qu'a illustrés wagner et qui n'ont pas dérivé vers le madrigal ou l'oopéra, pente qui fut toute naturelle aux compositeurs italiens influencés par le plainchant du rite latin et qui, à force de répandre leur âme dans une ornementation qui se voulait au diapason des psaumes, ne firent que redoubler de lyrisme à travers la mise en scène de leurs Mystères profanes. Il est étonnant comme le catholique, protégé par une structure pyramidale au sommet de laquelle un pape infaillible "préside à la charité", jouit sous ce toit d'une plus grande liberté d'esprit jusqu'à ne pas rougir de cultiver en lui "le paradoxe (d'être) comédiens" et une certaine éthérodoxie de la pensée sous la foi, tandis que les protestants, plus ils se déclarent affranchis de la "loi", plus ils sont fascinés par sa fonction élenchtique, (qui leur montre ce qu'il ne faut pas faire), et ils vivent, non pas certes sous l'autorité de la loi, mais sous son austérité, comme si le premier des Réformateur que fut Luther, en découvrant dans Saint-Paul qu'on est "justifié(s) par la foi", avait transmis à ses futurs disciples l'angoisse de la culpabilité qu'il avait surmontée. Tout saint-Paul se retrouve en Luther et tout Luther en saint-Paul.

Mais faut-il ainsi opposer terme à terme catholiques et protestants, Pierre à Paul, Pierre, le moins bien formé, le moins réformé, qui ne répugnait pas de respecter les "interdits alimentaires" avec les "circoncis", se faisant païen à l'égard de sa propre foi et Paul, "l'apôtre des païens", qui ne pactisait pas avec le paganisme, en bon pharisien qu'il était ? car le paganisme ne s'oppose pas au christianisme, mais au judaïsme. L'erreur du christianisme a été de "baptiser des choses du paganisme", comme si l'on pouvait baptiser autre chose que des gens… a vrai dire, même dans le berceau où a fermenté leur séparation, catholiques et protestants se connaissent mal. Bien des incompréhensions, si ce n'est des volontés d'ignorance mutuelle, restent à débroussailler sur le chemin de l'unité. Le véritable oecuménisme n'est pas celui du dialogue des confessions entre elles, mais l'ouverture des demeures, des sensibilités spirituelles étrangères les unes aux autres. Point ne sera besoin de parler d'œcuménisme entre un pasteur réformé et un prêtre catholique modéré : qu'importent qu'ils s'entendent, par-delà leurs différences de croyances et de foi : leurs tempéraments concordants les portent à cette concorde. En revanche, lorsque les différentes sensibilités chrétiennes accepteront de pénétrer dans le temple l'une de l'autre, la différence des croyances n'en sera pas changée : mais le "dialogue de vie", sur le fonds duquel la charité mène à la foi, sera établi. Le véritable oecuménisme est un dialogue des sensibilités. En alsace d'où j'écris, un pasteur évangélique m'a résumé la situation de la manière suivante :
"Les protestants historiques ne veulent pas entendre parler de nous qui, quant à nous, ne voulons pas parler aux catholiques", ce qui arrange bien ces derniers, car le pentecôtiste des évangélistes étant plus exubérant que le charismatisme qu'ils ont fini par apprivoiser dans la structure au point que "le leader" (ou berger) ne fait plus concurrence au prêtre, la fougue évangélique des eglises les moins historiques déverserait trop d'ardeur débridée dans le traintrain fonctionnel du catholicisme ronronnant, dont les bénitiers contenant de l'eau qui dort ne veulent pas être réveillés... Notre eau bénite serait-elle devenue stagnante ? L'œcuménisme est un sujet qui me taraude depuis quelque temps : je m'étais promis de ne pas l'aborder, inséré dans un article qui parlait d'autre chose. Je ne voyais nulle raison de le faire à l'occasion de cette "recension" plus que personnalisée de la "conférence de carême" de notre archevêque sur les psaumes : mais rien ne pouvant arrêter le torrent de mon écriture, d'où le titre de ce blog, je n'ai pas pu m'empêcher de parler d'un sujet que je n'avais aucune raison de traiter dans cet "espace".

Le protestant est plus syllabique que le catholique qui cantile les psaumes. Mais, dans sa cantilation, le catholique est-il fidèle aux indications, aux quasi didascalies bibliques ? Il n'est pas indifférent d'en parler de cette manière, d'autant qu'Henri Meschonnic, toujours lui, note opportunément que ces indications données au chantre, non en marge, mais dans le texte même des "hymnes bibliques", indications qui portent le nom de te'amim, qui constituent "la seule ponctuation du texte biblique avec une hiérarchie rigoureuse des accents", et cette ponctuation antémassorétique, les massorètes ayant vocalisé le texte hébreu, était issu, non d'une dynamique spirituelle individuelle, note encore Henri Meschonnic, mais d'une "rythmique de groupe". Du moins en indiquait-elle, en imposait-elle une. Le psaume est peut-être poétique en ceci que la scansion est inséparable du chœur qui doit le prononcer. La scansion est l'ancêtre de la ponctuation, ce qui a autorisé la poésie à s'en affranchir la première.

"Il faut promouvoir ce goût savoureux et vivant de la sainte Ecriture" (SACRO SANCTUM CONCILIUM"). En peut témoigner la récitation et la méditation des psaumes au cours de "la liturgie des heures", car "Le Christ est le vrai Psalmiste". "Depuis la Résurrection, le Christ est à la fois l'homme priant et Dieu prié". Faut-il ajouter après cette phrase, qui vaut bien mieux que tout ce que j'ai pu écrire, que la récitation des psaumes peu être une "lex orandi" à proposer à qui se plaint, non plus auprès de Jésus, mais auprès de nous :
"Je ne sais pas comment prier" !
Les psaumes ne sont pas le "notre père". Il ne faut pas chercher en eux ce qu'il faut demander pour voir comblés nos besoins spirituels. Mais les psaumes nous offrent "un langage relativement universel pour qui sait dépasser l'étrangeté d'un propos ou la dureté d'une invective, un merveilleux guide qui nous aide à nous conaître, où la Parole de dieu se mêle au cri des hommes en un dialogue parfois difficile, mais toujours fécond."

1 commentaire:

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