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dimanche 4 avril 2010

la joie pascale ( II )

bonne nouvelle: "L'ange exterminateur n'a plus de prise sur nous!" Satan est enchaîné et l'homme libéré. Alléluia! Nous "entrons dans la dynamique" de la très "sainte liberté des enfants de dieu". D'ici 40 jours, notre Sauveur "élèvera", en retournant vers son Père sans avoir perdu aucun des Siens (c'est-à-dire aucun de nous), "notre nature humaine dans la Gloire de dieu". Dans 50 jours, l'esprit-saint viendra à la fois nous rappeler "tout ce que le Seigneur nous avait dit", "ne pas nous laisser orphelins" de son Souffle et de son Regard, nous donner "le pouvoir d'accomplir des oeuvres (encore plus grandes)" que celles de notre divin Maître, autrement dit stimuler nos charismes et nous signifier notre "Elargissement". La liberté ou la mort ? Grace à Paques, "la liberté sera toujours plus forte que la mort" (J.G. Maliarakis). En attendant et durant tout le pèlerinage que constitue notre vie sur terre, nous avons à marcher comme des "transfigurés": des "hommes nouveaux" faisant pleuvoir de l'arbre de vie de notre corps ces "fruits de l'Esprit" pour nos frères, que sont "la bienveillance" et "la confiance dans les autres". L'esprit-saint nous accordera aussi la foi en Dieu et, sur nous-mêmes, autant qu'il est possible pour que nous ne nous croyions pas "des parfaits", "la maîtrise de soi". Nous sommes aussi des transfigurés parce que c'est peut-être dans la transfiguration que sont unis, dans notre marche à l'aveugle sur cette terre, les deux sommeils mystérieux dont seront irrésistiblement accablés les mêmes apôtres, Pierre, Jacques et Jean, dans ces deux circonstances que seront respectivement le colloque de Jésus avec Moïse et Eli, qui favorisera la révélation de la Transfiguration du Christ auréolé de l'amour du Père comme au moment de son baptême, et cette autre circonstance tragique de l'agonie de Jésus à gethsémanie, où les apôtres seront littéralement incapables de veiller avec Lui. Ces deux moments hypnotiques sont unis parce que, Pâques constituant un tout, nous marchons dans le sommeil de la transfiguration, c'est-à-dire, non pas certes dans l'inconscience de l'extase qui nous ferait perdre empire sur nos sens, mais presque sous la suggestion que nous sommes délivrés et glorifiés, sans le savoir, afin que soient préservées en nous l'humilité et l'intériorité. Nous marchons sans tout connaître du Mystère inouï de notre délivrance parce que, selon l'expression magnifique qu'a employée à mes oreilles stupéfaites un taxi musulman d'une extrême gentillesse avec moi dans une passe difficile :
"Notre vie sur la terre est la page de garde du livre de la vraie vie qui commencera après...".
La transfiguration est une préfiguration de la résurrection, dont elle favorise en nous la contemplation. Transfigurés, nous le sommes par le Mystère de pâques en ceci que, si nous ne mettons pas notre joie intérieure sous le boisseau, joie qui provient de la Lumière du Christ, forcément nos visages, encore plus que le cierge pascal, rayonneront de cette Lumière. Ils en rayonneront "pour la Gloire de dieu et le salut du monde", et les chrétiens seront les premiers à savoir regarder le visage de l'autre. Ce n'est pas pour rien que les chrétiens ont été très sensibles à la philosophie de Lévinas. Oui, les chrétiens seront menés par le peu d'amour qu'ils trouvent en eux à balbutier dans l'amour de Dieu et, par Dieu, ils seront conduits à l'autre. Pâques est ainsi une "libération du moi". Elargissement, délivrance, libération sont les plus beaux mots de notre langue. Pâques est la fête du Vis-A-vis. Dans le Mystère de Pâques, tout malade est déjà guéri, même s'il ne le sait pas encore, n'a pas la chance d'en ressentir les effets bénéfiques, d'en vivre l'expérience manifeste, sauf s'il ouvre suffisamment sa conscience, son coeur et sa volonté à cette guérison intérieure :
"Chaque messe est une délivrance", comme le prêchait devant moi le P. dominique roussel (de la communauté Saint-Martin).
Savons-nous bien où nous mettons les pieds quand nous entrons dans une Eglise pour participer à une Eucharistie, c'est-à-dire pour laisser Dieu descendre sur nous en ayant fait ce seul "chemin des montées" qu'aura été, de notre part, la décision d'aller jusqu'à l'église, marche à quoi ne se résume pas la pratique religieuse ? La seule pratique religieuse qui vaille est la philantropie au sens non distancié de "l'amour du prochain".

Joyeuse Pâques à tous, et que dieu vous fasse la grâce (comme à moi-même) de ressentir l'effet de Pâques. C'est ma prière pour tous ceux qui liront ce message.

Bien à chacun de vous

Julien Weinzaepflen

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