(Critique publiée à l'occasion de l'annonce du passage du documentaire de Serge Moaty sur le général de Gaulle)
Alain de Boissieu, le gendre de de gaulle, raconte que, lorsque son beau-père a eu fini de faire son discours au pied levé et aux pieds noirs qui les a rassérénés et convaincus de faire en sorte de conduire de Gaulle au pouvoir, afin que "LE COUP D'ETAT PERMANENT" puisse avoir lieu, dont Pierre Pflimelin, que j'ai eu l'honneur de connaître un peu, a été meurtri pour sa vie entière, de Gaulle a demandé à son gendre de lui apporter un whisky. Il était en sueur et il a dit quelque chose du genre :
"Ces cons ! Je leur ai fait entendre ce qu'ils voulaient entendre, maintenant, qu'ils me foutent la paix !"
"les cons", c'est l'héritage qui nous reste du rad.soc. Edouard Dalladier. Il avait dit cette phrase avant de Gaulle, ce qui n'a pas empêché cet ancien Président du Conseil au moment de la signature des accords de Mûnich, témoin au procès du maréchal Pétain, de charger le vieillard que l'âge rendait sénil et sourd :
"Il a gravement failli aux devoirs de sa charge."
Les parlementaires, eux, qu'avaient-ils fait ? Ils avaient voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et puis ils avaient fui. Quand il est venu entériner la libération de Paris pour laquelle avait oeuvré le maréchal Leclerc de Haute Cloque (je dois mal écrire ce nom vénérable), il s'est empressé de rétablir ces parlementaires dans leur charge tout en fustigeant "la politique des partis". Et puis, en 1958, il s'est fait rétablir dans des pouvoirs extraordinaires (comme celui, son modèle et antimodèle paradoxal parce que son ancien mentor, Pétain, dont il avait été le directeur de cabinet) pour pérenniser, prétendait-il, la présence française en algérie. Après quoi il a signé les acccords d'Evian, ce qui n'était que justice : la France n'avait pas à rester en Algérie. Mais cette signature n'obligeait pas de gaulle à abandonner les "pieds noirs" et surtout les harkis à la vindicte du FLN. Ca ne l'obligeait pas, ni lui, ni ses successeurs, à parquer les harkis dans des camps dont on voit encore la trace des barbelés du côté de Saint-Maurice l'ardoise. Les camps dans lesquels ont été parqués les harkis venaient de servir à punir les anciens militants de l'OAS. Mais pour Serge Moaty, cet abandon des pieds noirs et des harkis n'étaient peut-être pas à proprement parler "un détail de l'histoire", mais un exemple de stratégie politique, car il fallait préserver les intérêts de la France, dût-on pour cela risquer d'abandonner les pieds noirs et les harkis à un sort dont on pouvait supposer qu'il serait funeste. Georges Dilinger, dont je ne partage à peu près aucune idée bien que j'aie devisé avec lui, et qui a en commun avec moi d'être écrivain et aveugle, ce qu'il tait, en sa qualité d'ancien géologue, a écrit (ou comis) un livre intitulé :
"La France et l'Algérie malades l'une de l'autre". Malades d'amour, c'est bien vrai, ce titre est génial, même s'il n'y avait que le titre à sauver de ce livre !
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mercredi 3 novembre 2010
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