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lundi 11 février 2019

Les xénophobes ou le moment populiste

J’écoute « radio courtoisie » en coupant ma barbe. Alain de Benoist est l’invité de l’émission. Il est visiblement tombé malade. Je ne sais plus qui parlait du « vieillissement d’Alain de Benoist » dont profiterait François Bousquet, ce doit être Soral. Je ne sais plus non plus quelle vieille dame disait dans un reportage de Vincent Lapierre disponible sur son site ou sur une vidéo youtube où je l’ai écoutée (car j’écoute ce genre de vidéos quand je n’arrive pas à dormir ou quand je m’ennuie) : « Jean-Marie Le Pen est à l’article de la mort, car il a une mauvaise grippe à 90 ans. » C’est bien possible. Tout un pan de la pensée nationaliste française est en train de passer l’arme à gauche, pendant que Marine Le Pen et les néofascistes italiens veulent faire ami-ami avec Netanyahou. Mais qu’ai-je affaire avec les néofascistes italiens ? Pourquoi ai-je toujours frayé avec les intellectuels infréquentables, au moins intellectuellement ? Parce que, comme moi, ce sont des pariats. « Honneur aux pariats » disait Baudelaire. Des pariats et des tueurs. M’intéresser aux intellectuels infréquentables m’a peut-être permis de canaliser ma force meurtrière, celle-là même que mon frère Gile a mise en évidence en moi, un de ses producteurs lui ayant dit que j’avais la même puissance que Depardieu, raison pour laquelle, ayant tourné avec ledit Gérard, il avait refusé dem’adresser la parole aumariage demon frère, car il avait senti cette puissance,en appréciait la densité, mais la trouvait trop épuisante pour conférer avec deux personnes qui en étaient dotées. Depardieu au moins savait quoi faire de son talent,pas moi. Pourquoi les types d’extrême droite détestent-ils tout le monde ? Ils détestent les juifs, les musulmans, et ce n’est pas seulement parce qu’ils désignent leur ennemi politique, il y a une détestation physique, affective, un racisme plus fort que la simple xénophobie politique, la xénophobie ayant été durant des siècles le paradigme ordinaire de la politique. Bernanos était antisémite, mais islamophile, dans la ligne de Soral et même du vrai Le Pen, du Le Pen le plus profond à moins qu’il ait torturé comme on l’en a accusé. Je n’aime pas le nazisme de Soral que je crois n’être pas fantasmé. Mais je trouve son islamophilie antisémite plus honnête que l’antisémitisme islamophobe ou national-sioniste dans lequel la parricide fille de Le Pen s’engage par opportunisme. L’idée schmittienne selon laquelle il faut désigner son ennemi peut-elle être mise en œuvre sans l’aspect affectif qu’est la haine politique ? « Il y a un temps pour tuer et un temps pour guérir », dit l’Ecclésiaste. Le monde de l’Après-guerre correspondait au temps de la réparation. Pourquoi le moment populiste nous refait-il entrer dans le « temps pour tuer » ? Peut-être parce que le « temps pour guérir » du monde d’Après-guerre a eu trop peur du peuple pour ne pas éviter le seul aspect positif du moment populiste qu’est la démocratie directe. Le moment populiste est potentiellement meurtrier sous couvert de démocratie directe. Pouvons-nousencore imposer la démocratie directe en préservant le monde de l’hostilité politique contenue dans le populisme meurtrier ? L’autre erreur du « temps pour guérir » qu’était le monde d’après-guerre consistait dans la volonté de la société ouverte de guérir en polarisant. Il y aurait moins de racisme s’il n’y avait pas d’antiracisme, si le racisme était considéré comme un délit d’opinion et non comme une opinion inhumaine quoiqu’humaine. Polariser, c’est diviser pour régner et désigner les pôles, c’est désigner les futurs adversaires. Les tenants de la société ouverte n’auraient jamais dû transformer la démocratie, régime de la majorité, en lutte des minorités, substitut de la lutte des classes, lutte économique naturelle qui n’avait pas non plus vocation àêtre transférée en politique pour perdre lematérialisme marxiste athée, l’autre élément destinéà faire une impasse de son application politique étant que cette philosophie de l’histoire était sans âme.

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