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lundi 11 février 2019

L'endocausalité

Je dois à Agnès Robert la découverte d’Emmanuel Ransford, à l’écoute duquel je rédige les quelques remarques qui suivent : https://www.youtube.com/watch?v=kS5SNQQ6V-8&feature=youtu.be&fbclid=IwAR1THQ_VovYZSStcC6VhPEEmWVJK8D-Mu0e-WMBMSN5VsjuLdfv5SHb8dTY 1. "Einstein avait une sensibilité relativiste." Il disait: "Dites -moi en quel Dieu vous croyez et je vous dirai si j'y crois." 2. Emmanuel Ransford oppose la recherche idéologique, qui évalue les hypothèses émises à propos de la vérité selon des critères esthétiques (elles me plaisent ou elles ne me plaisent pas), et la recherche scientifique, qui dissocient l'analyse des hypothèses du plaisir qu'elles me font. C'est bien une idée de quantiste, pour qui la vérité est quantitative et non qualitative, n'est donc pas relative au beau, comme elle est considérée par la philosophie classique, qui conditionne mutuellement le bien, le beau et le vrai aux deux autres valeurs et qui en cela est relativiste sans le savoir, puisque la vérité est en relation avec la beauté et la bonté. 3. L'holomatière: le P. Gustave Martelet faisait une hypothèse qui ne s'éloignait pas beaucoup de celle d'Emmanuel Ransford. Son hypothèse était que l'esprit ne faisait pas l'objet d'une localisation cérébrale et que son contraire était la mort. Gustave Martelet ne parlait pas d'immortalité de l'âme, mais d'amortalité de l'esprit. La formule est de moi, mais résume assez bien sa pensée, me semble-t-il. Or pour Martelet, l'esprit l'emporte sur la mort, parce que ou bien qu'il ne soit pas de la même nature. 4. Lesprit dans la pensée du P. Martelet me paraît jouer le rôle de l'andocausalité dans la pensée d'Emmanuel Ransford. L'andocausalité, c'est l'esprit ou l'autocréation. Un corps est soumis au déterminisme exocausal et à une andocausalité qui le rend capable de faire des choix et de provoquer de l'aléatoire. L'exocausalité déterministe pourrait être assimilée aux lois de la nature. L'andocausalité aléatoire pourrait être assimilée à la réponse psychique de tout corps aux lois de la nature, l'holomatière étant l'ensemble formé par l'exocausalité (le déterminisme extérieur) et l'andocausalité (l'esprit, ou l'indéterminé intérieur). Par conséquent, il peut y avoir une andocausalité miraculeuse même si celle-ci ne peut pas jouer à tous les coups. Or le miracle est l'exception qui confirme la règle à laquelle la science se rend aveugle parce que sa cause fait partie de l'invisible et que la règle est inconnue. Même s'il ne vise pas à proprement parler le miracle, Emmanuel Ransford dit que l'essentiel de l'observable étant invisible pour la science, la science doit s'ouvrir à l'invisible. 5. Une idée que j'aime beaucoup dans la pensée de Teilhard dont Gustave Martelet était un disciple est que Dieu a tellement aimé la nature qu'Il a créée qu'Il a laissé la liberté aux lois de la nature. C'est pourquoi la grâce ne contrarie pas ou ne supplante pas la nature, mais lui sous-intervient ou lui sous-vient quand elle doit soustraire un autre élément qu'elle aime à l'irrévocabilité de ses lois. Mais la grâce agit aussi de manière andocausale à celui qui en bénéficie, qui doit appeler cet amour pour que cet amour s'impose à lui comme sa voie de guérison. 6. Paradoxe: le déterminisme exocausale se pare des apprêts de l'immanence, il est transcendant au corps qu'il détermine, mais est ondulatoire, tandis que le psychisme andocausal aléatoire est corpusculaire. Or dans leur être-perçu, le déterminisme nous paraît transcendant et le psychisme nous paraît immanent et loin du corps, car il a un goût de liberté. Le psychisme est du libre arbitre andocausal, qui peut être inconscient, car l'esprit ne se confond pas avec la conscience.

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