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dimanche 3 février 2019

Macron est un affreux jojo

Commentaire au billet de Philippe Bilger: "Macron: président double". https://www.philippebilger.com/blog/20 « J'avoue modestement ne pas comprendre sa stratégie de communication et ses séquences successives et contradictoires. » C’est pourtant simple, cher Philippe : Macron pratique le gouvernement de l’injonction paradoxale, c’est-à-dire le gouvernement du pervers narcissique. Quand cet OVNI est apparu en politique, quelques jours à peine après sa nomination comme ministre de l’économie, « L’émission politique » l’avait invité pour nous présenter le prodige. Je me souviens de m’être dit : « On en fait beaucoup pour un homme qui n’est pas étincelant, mais surtout qui n’a rien à dire. J’ai rarement vu un philosophe que la pensée laisse aussi sec. « Puis Macron s’est mis en scène en tandem rivalitaire avec Valls, c’était particulièrement flagrant le jour où les deux hommes ont présenté cet inventaire à la Prévert qu’était la loi Macron, et qui n’a abouti qu’à fermer les premières petites lignes de la SNCF pour rendre impossible le ferroutage, en mettant en faillite les compagnies de « cars Macron » qui les desservaient à la place des chemins de fer. Le seul fait que Macron soit l’homme qui ait fait le contraire du ferroutage aurait dû interdire à Hulot de devenir son ministre. On n’aurait pas dû croire non plus, au vu du catalogue fourre-tout qu’était la loi Macron, que cet homme pourrait, devenu président, réécrire en le condensant le code du travail dont l’obésité était dénoncée, chose incompréhensible, par le pénaliste robert badinter. À son poste, Macron a multiplié les provocations contre l’exécutif sans être en rien efficace, sinon à se présenter comme une alternative à Hollande qui dut déclarer forfait. Macron démissionnaire, on l’invita, on le sonda, et il emberlificota tellement le monde que les médias le traitèrent de bulle et que ceux qui prenaient la peine d’écouter cette légende sophistique en laquelle on nous assurait qu’il y avait du génie, tirèrent une conclusion voisine de celle-ci : « Quand, en 2012, Hollande a supplanté tous les impétrants de la primaire socialiste par construction médiatique, Claude Allègre nous avait prévenus (aux « Grandes gueules » de RMC) : « Hollande ne sait pas trancher, car c’est l’homme de la synthèse. » Macron dit tout et son contraire, car c’est l’homme de l’antithèse. Tout se passe comme si on voulait le hisser à la tête de notre État, mais Il gouvernera très dangereusement. Le quinquennat de Hollande a tenu, car Hollande passait pour avoir de la bonhommie bien qu’il fût un tueur, un néocon et un guerrier. Le gouvernement Macron ne tiendra pas, car il fera une politique illisible. Macron bourdoie comme la Royal, mais on ne le lui fait pas remarquer. Celle-ci avait naguère complété l’appréciation de Claude Allègre touchant Hollande : « Le bilan de François Hollande, c’est l’inaction », avait-elle averti. » Macron se signalait par un mépris de classe contre les illettrés et les alcooliques de la classe ouvrière. Je me souviens d’avoir tweeté : « Macron veut être le président d’un pays qu’il ne connaît pas et d’un peuple qu’il n’aime pas. » Et aussi, par plaisanterie, parce qu’il faisait déjà « des siennes » : « Brigitte, dis à Emmanuel d’arrêter de crier. » J’avais un cousin à qui ma tante devait constamment répéter : « Emanuel, calme-toi. » J’aurais voulu qu’elle soit encore là pour le dire à Macron. Car Brigitte le laissait nous casser les oreilles, énamourée devant son prodige « déchaîné », ainsi le décrivait-elle jouant au piano, de retour du Parlement, qu’il parvint si peu à « convaincre » du bien-fondé de sa loi (Macron veut faire la loi, mais ne veut pas convaincre), qu’il fallut la faire passer au forceps du 49.3. À « la Rotonde » où le couple avait ses habitudes, « Madame Macron » avait téléphoné à « Monsieur Serge » au matin du premier tour : « Emmanuel mangera des asperges et du jambon, il ne faut pas qu’il dîne davantage. » Brigitte veillait sur son régime. À l’acte N des Gilets jaunes, le régime de son petit mari se portait si mal qu’il a fallu la bunkériser. Vous avez été victime d’une fascination collective plus ou moins orchestrée. Il faut vous désintoxiquer. Macron parle beaucoup plus qu’Hollande et pour joindre la parole à l’inaction d’une manière inversement proportionnelle à l’abondance castrice d’un verbe sans contrôle. Macron, c’est Hollande en pire et sa dernière saillie leprouve. À l’origine des « Sans dents », expression par laquelle Valérie Trierweiler accusait Hollande de désigner les pauvres, il y avait cette appréciation jetée par l’ancien président sur la famille de sa compagne d’alors, qui n’était pas châtelaine comme celle de Julie Gayet : « C’est pas Jojo, les Massoneau. » « C’est pas jojo les sans dents » est devenu « Jojo, le gilet jaune. » C’est pas jojo, les socialistes tendance Terra nova, qui ont théorisé de devoir abandonner la classe ouvrière, qui leur faisait électoralement défaut, au profit de la classe moyenne et de ses luttes des minorités. Emmanuel Macron a théorisé quant à lui, auprès du groupe Bilderberg (Michel geoffroy l’a affirmé sans être démenti et encore moins repris) qu’on ne pouvait plus gouverner en fonction des classes moyennes dont il ne fallait plus tenir compte. Monique et Michel Charlot ont supposé que Sarkozy était le Président des riches. L’ »ennemi de la finance » le confirme, « Macron est le président des super riches », c’est officiel. Hors de là, tout, à commencer par les discours indigestes de Macron, est de la mauvaise littérature. Macron « restaure la dignité du politique… » sur le dos de l’affreux Jojo. C’est plutôt Macron qui est indigne.

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