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lundi 4 février 2019

Dialogue sur l'antimondanisme chrétien avec un juif et un antisémite sur le blog de Philippe bilger

@Garry Gaspary « La charité chrétienne n'est que l'immondice qui cherche à anéantir la justice humaine. Et oui, la justice étant une valeur essentiellement juive, par l'analyse du monde qui seule peut fonder l'autorité de la loi, fût-elle même divine, le messianisme (quel que soit le sens que l'on lui prête) n'est qu'une guerre millénaire, absolue, et à mort entre la non-pensée chrétienne et la pensée juive. » Méfiez-vous des monopoles, je vous en parle en connaissance de cause, je les ai manipulés dans le dialogue inter-religieux ou, pour être plus précis, dans mon dialogue avec un islamiste politique. Je luiproposais : « je te cède le monopole de la justice puisque tu te sens brimé et que tu m’expliques qu’y compris la conquête islamique n’était qu’une geste d’opprimés, pourvu que tu m’accordes celui de la paix. » Il torpillait mon pacifisme comme l’imposture des puissances venant circonvenir l’oumma en y excitant des guerres civiles et intestines. Voilà que vous vous arrogez celui de la pensée par opposition à « la non pensée chrétienne ». Les juifs de l’après-guerre aiment à dire (et on n’ose pas les contredire) qu’ils ont le monopole de l’éthique puisque c’est la seule façon dont ils peuvent écrire après Auschwitz. Mais alors pourquoi traiter si mal les Palestiniens et faire renaître un Etat, issu (vous avez raison) de la pensée moderne – Israël étant le seul État religieux qui soit né de la laïcitépar une ruse de l’histoire aussi contre-essentielle que la civilisation chrétienne -), qui ét engagé par essence dans une guerre biblique contre tous ses voisins, une guerre de huit cents ans si elle devait durer aussi longtemps que la première épopée juive sur la terre promise ? Vous adjoignez au monopole de l’éthique celui de la justice que vous partageriez avec l’islam opprimé, qui par rapport à la première histoire juive qui a réussi, le christianisme fédérateur de plus d’un milliard d’humains, marque un retour à la Torah. Généalogiquement vous n’avez pas tort, puisque la nation des enfants d’Israël s’est constituée sur le refus de l’esclavage en Égypte et sur l’idée jubilaire, qui remet les compteurs à zéro tous les cinquante ans pour qu’il n’y ait pas de famille si favorisée qu’elle puisse devenir une dynastiie et imposer ses privilèges en race féodale qui appelle un renversement révolutionnaire pour rétablir la balance. « La droite n’a plus rien à dire » puisque « tout ce que dit la droite a déjà été fait « et « l’avenir est à gauche, mais il est encore à construire. » Idée recevable elle aussi. Le conflit est entre ceux qui pensent qu’il y a un sens de l’histoire et ceux qui croient que l’histoire est une lutte des volontés. L’illusion que les réactionnaires reprennent des couleurs nous vient peut-être de ce que le cadavre bouge encore de leurs vieilles valeurs. Il bouge même mieux que l’évanescente bienveillance de la promesse de progrès. Reste que l’histoire n’est jamais revenue en arrière. Que ça nous plaise ou non, le monde n’a jamais renié Copernic, Descartes ou Darwin. La contre-révolution n’a pas eu lieu. Peut-elle encore réagir ? « Le christianisme nie le monde pour imposer la création », car la création est l’âme du monde, et cette âme est la notion de progrès contenue dans le mot même de création, progrès dont un Hegel, penseur chrétien (excusez les non-pensants), veut faire »lesprit de l’histoire » et en réaliser « l’avènement ». Le judaïsme n’a pas le monopole de l’histoire même si le christianisme est profondément anhistorique. Il n’en a pas le monopole, mais il en a le sens. Car comme vous le dites plus haut dans la topique des commentaires, « la plus belle page de l'Ancien Testament est celle dans laquelle il est dit que Moïse a brisé les deux tables de la loi écrites du doigt de Dieu et que Dieu lui a demandé d'en refaire deux absolument identiques mais écrites cette fois-ci du doigt de l'homme. » Elle rappelle cette histoire rabbinique où Dieu se met à l’école de rabby Akiba. @Xavier Nebout, 28 janvier 2019 à 18:17 Déjà dans un précédent commentaire sur un autre billet que je n’ai pas dû archiver ou ai « la flemme de chercher » comme dirait Noblejoué, vous m’envoyiez prier ou faire une retraite dans un monastère avant de me prononcer sur la religion. Figurez-vous que j’ai fait deux semaines de retraite à l’été de mes quinze ans au lieu, sans doute, de vivre mon adolescence ; que j’ai très amicalement connu une grande compositrice dont je suis presque sûr qu’elle a vu le Christ ; que mon meilleur ami allant à Dozulé, a été reconnu par la voyante Madeleine Aumont, qui avait certainement été avertie d’en haut de sa visite ; et que j’ai, vers la vingtaine, prié le chapelet à en avoir un grain, prié à en devenir fou, prié à croire que l’homme était déchu de tout droit au plaisir et que le monde s’effondrerait si j’avais une pensée parasite. J’ai dû me déconvertir et déprier pour me déplier et me déployer en tâchant d’ »aller vers moi ». Peut-être savez-vous prier mieux que moi ? Je ne vous le dispute pas. Maintenant vous me dites : « Le christianisme, c'est le reniement du dieu des juifs pour le dieu des Aryens amené par Alexandre, avec la dimension que lui a ajoutée le Christ et qui est la bonté. » J’en déduis que vous êtes un marcionite un peu védique, un chrétien qui a tué son père dans la foi, ce qui est un peu paradoxal et regrettable, mais vous n’êtes pas le seul.

1 commentaire:

  1. Transmis par et posté à la demande du croissant de lune dont je publie le "droit de réponse" avec plaisir et amitié:

    Sauf erreur, tu as cité en substance tes échanges avec moi, sauf si
    c'est d'un autre qu'il s'agit. Mais si c'est de moi, je ne trouve pas ma
    parole bien restituée.


    Tu exprimais ceci,


    "Il torpillait mon pacifisme comme l’imposture des puissances venant
    circonvenir l’oumma en y excitant des guerres civiles et intestines."Fin
    de citation.


    Mon réquisitoire allait plus loin que ça, j'ai formulé en substance
    beaucoup plus la guerre directement livrée, les guerres milionniennes
    advenues, très nettement avant ces situations de guerre intérieure, qui
    sont secondaires si les chiffres et les nombres ont du sens. Je crois
    même reconnaître en partie la version que tu voulais admettre, donc une
    accusation moins totale et moins grave que celle que je formulais. La
    Nation Islamique endure d'abord les guerres étrangères directement
    livrées par ses ennemis, les situations de guerre intérieure étant
    secondaires et de moindre importance. Plus que cela, je n'ai jamais
    affirmé comme certain que les situations de guerre intérieure relèvent
    totalement de l'influence étrangère, parce que je n'en suis pas sûr. La
    démonstration serait malaisée, peu convainquante, voire impossible, mais
    il est raisonnable d'atribuer une part significative à l'influence
    étrangère.



    Croissant de lune.

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