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dimanche 12 janvier 2025

Génération Musk!

Le représentant du MEDEF d'une instance où je siège résumait en ces termes  la situation de la "génération Musk": »Les jeunes d’aujourd’hui ne cherchent plus à gagner beaucoup d’argent, à s’épanouir dans le  travail et même pas a contrario à travailler le moins possible. Ils ne cherchent pas à diminuer leur temps de travail, mais à s’assurer de leur temps de loisir. Et ils ne font pas cela par indifférence aux autres ou à la manière dont ils peuvent se réaliser dans le travail, ils n’ont pas perdu le sens de l’utilité socialedu travail, mais c’est un effet du confinement qu’on leur a imposé à vingt ans. » Eux ont subi le confinement quand les enfants de l’avant-Musk (qui était contre le télétravail) ont été masqués. « Casque et masque » (réminiscence du premier tome de mes carnets), masque et Musk, Musk et masques, j’ai fait une boucle dans mes totems sémantiques.

Quand j’étais petit, je détestais Paris, car tout y était centralisé. Je suis allé y vivre et Gilles me disait souvent quand j’en suis parti qu’il appréhendait difficilement « un Paris déjulianisé ». Je n’avais pas des semelles de vent, mais Paris sous mes chaussures et je continue d’habiter la province avec cette manière d’avoir été parisien.

Je détestais les masques, estimant qu’ils  sont la couronne du royaume des apparences, mais je ne pouvais me douter que les soixante-huitards en feraient l’accoutrement des jeunes de vingt ans pour ne pas postillonner sous le même oxygène. Surtout je ne pouvais me figurer que, deux années durant, on masquerait les enfants, dans un test de Millgram que la société a déjà oublié, ce qui en dit long, au choix sur sa légèreté (mais on sait depuis l’entrée du Christ à Jérusalem non sous un tapis de roses, mais des copeaux de palmes, que les foules sont versatiles et Pétain disait déjà que « les Français ont la mémoire courte »), ou bien sur le caractère tellement traumatisant de ce test de Millgram qu’il  a fallu attendre quelques années pour en parler, sans le comparer au silence que les rescapés des camps de concentration ont observé pour espérer passer à autre chose ou de crainte qu’on ne les croie pas.

 

On a beaucoup parlé  du Great resep de Klauss Schwab auquel étrangement, je ne me suis jamais vraiment intéressé, me limitant à me dire qu’on ne reviendrait jamais au monde d’avant, et qu’au-delà des vaccins qu’on nous injectait et qui,faisaient de nous, à cause de l’ARN messager, pour autant que je me souvienne de mes cours de sciences naturelles qui me furent dispensés en classe de première,  des organismes génétiquement modifiés, ce que José Bové refusait au maïs transgénique, qu’on ne reviendrait jamais du télétravail et je n’y voyais pas forcément une évolution regrettable, même si je redoutais la fin des loisirs en commun et la fin de la socialisation. Mais je ne prévoyais pas que les enfants masqués deviendraient les enfants de Musk et encore moins qu’Elon Musk rachèterait Twitter, ce qui ne me paraît pas un progrès pour la poésie.

 

Le rachat de Twitter par Elon Musk a définitivement fait oublier que ce réseau social était celui des cent quarante signes, une contrainte qui en vaut une autre. C’est également une régression du journalisme à domicile pour faire tomber le bucolique réseau des gazouillis, qui a perdu toute référence aux oiseaux pour devenir celui de la plainte contre X, du côté où il penche sur la pente du réseau réactionnel où, sous couvert de liberté d’expression, c’est menaces de mort et tout le tremblement.

 

Si Musk fait glisser X (anciennement Twitter) du côté obscur de sa force réactionnelle, on peut souscrire à la formule de Macron qui fait de ce nouvel homme le plus riche du monde allié à l’homme le plus puissant du monde, le leader d’une « internationale réactionnaire ». Encore faudrait-il que Musk ait vécu en réactionnaire ou en conservateur. Elon Musk, c’est l’un des Daniel de la Possibilité d’une île de Michel Houellbecq. C’est un transhumaniste désenchanté par la transition de genre de son fils devenu fille qui ne veut plus lui parler et a pris le nom de sa mère.

Elon Musk, c’est un mélange des genres à lui tout seul. Il fait arriver avec vingt-cinq ans de retard les rêves qu’on faisait dans ma jeunesse, non pas sur le bug de l’an 2000, mais sur la domotique, les pilules alimentaires et les voyages dans l’espace. C’est le savant fou qui construit ses propres fusées à étages recyclables, et donne avec dix ans de retard raison à Jacques Cheminade quiétait contre la City qui n’a pas perdu sa prévalence malgré le Brexit. C’est un Jacques Cheminade à l’épreuve des faits. C’est le mec qui te donne envie de relire les Chroniques martiennes.

 

C’est un écolo 2.0 moins croyant que pratiquant, mais qui a commencé par vouloir sauvé la planète des déprédations du réchauffement climatique et autre épuisement des énergies fosciles. C’est pas le gars qui te dit : »Make the planete great again », c’est même le gars qui devient MAGA, mais c’est aussi le gars qui faisait des recherches sur la voiture électrique quand tous les grands industriels refusaient de s’y coller, moyennant quoi leur industrie n’est plus rentable et comme ils ont un train de retard, ils prétendent que finalement, le lithium s’épuisera avant le pétrole. Pendant qu’ils changent d’avis, Musk les laisse causer et ne veut pas donner de leçons sur le fait qu’il ne faudrait plus prendre l’avion et favoriser le ferroutage au détriment du transport routier. Tout en saturant le monde qu’il parcourt de son empreinte carbone excessive à cause de ses voyages en jet privé, il garde un train d’avance « dont il souhaite qu'il soit au moins deux fois plus rapide que l'avion et [fonctionne] à l'énergie solaire » Elon Musk — Wikipédia ). Le type a démontré qu’il a du savoir-faire.

Pendant que les baveux daubent sur la transition énergétique et sur les énergies renouvelables en construisant des éoliennes qui gâchent le paysage, lui se pose en champion du mix énergétique en « [proposant] (sous la marque Tesla) un système dit « Powerwall  et de stockage tampon d'énergie domestique intermittente. » Contre des Laurent Alexandre qui se réjouissent de nous promettre que  l’intelligence artificielle va faire des OPA inamicales contre l’intelligence humaine, « il fonde la start-up Neuralink dont l'objectif est de relier le cerveau à des circuits intégrés dans le but de fusionner les intelligences humaines et artificielles. L'implant cérébral sans fil Neuralink devrait dans les faits permettre aux personnes paralysées ou lourdement handicapées de recouvrer la parole et la mobilité. », à quoi les Cassandres médiatiques prient notre naïveté de ne pas croire que ces prothèses ne sont pas un prélude à « l’homme augmenté » sur des souches sélectionnées 100 % élitistes, par quoi eles entendent le Boboïstan auquel elles-mêmes appartiennent. Parmi ces Cassandres, il ne faut pas oublier Thierry Breton, qui en veut beaucoup à Musk parce qu’il avaitimaginé le monde de Musk au plus creux de sa tête, sans savoir créer ce monde au bout de ses recherches.

 

Mais faut-il idéaliser Musk avant de l’avoir passé au détecteur éthico-spirituel ? Pourquoi n’est-il plus démocrate ? « Le parti démocrate était auparavant le parti de la gentillesse. » Il ne croit pas qu’il le soit resté. Conçoit-il la gentillesse au sens où Trump entend nous expliquer que la prise du Capitole par ses partisans était une « journée de l’amour » ? La gentillesse de Musk est-elle celle de l’AFD ou du parti Fratelli de Italia de Georgia Meloni ? Contrairement au pape François qui a un lobe pulmonaire en moins à la suite d’une pneumonie aiguë dont il a cru mourir à vingt et un ans, Elon Musk a-t-il, selon les allégations de son père, des séquelles respiratoires à la suite d’une bagarre « avec un camarade dont le père s'était suicidé et dont il critiquait les larmes ? » Refuser les larmes à ses morts tragiques est-il la compassion selon Musk ou Musk est-il un autiste Asperger victime de l’école inclusive et « marqué par le harcèlement scolaire de camarades qui ne le comprennent pas ? » Musk traite-t-il ses employés comme Trump qui leur dit : »You are fired » ou s’est-il séparé de la secrétaire qui lui était dévouée corps et âme parce qu’il pense qu’il n’y a pas de poste à vie et que toute vie mérite la polyvalence comme il l’a plaidé auprès d’elle ? (Il est fait mention de cette séparation douloureuse dans un documentairee de « BFMTV » diffusé hier soir.)

 

Musk est-il un chrétien de la pluralité des mondes habités et un chrétien du dépassement de l’oposition du christianisme et du scientisme, quand il affirme que « les principes  du christianisme favorisent le bonheur, la natalité et la curiosité » là où d’autres en font l’opium d’une espérance différée et d’un bonheur indéfiniment remis à plus tard, un ancratisme et un empêcheur de chercher en rond et en bon apprenti sorcier ? Musk n’est-il pas tout simplement l’enfant des amoures désunies qui a reproduit le meilleur et le pire d’une éducation quasiqu’il n’a pas reçue ? Musk n’est-il pas un enfant perdu comme ses enfants masqués ? Mais la personne n’émerge-t-elle pas,en régime chrétien de l’impossibilité de résoudre ses contradictions ou, pis, de la perdition que le Christ rend capable de se retrouver   en promettant que « qui cherche trouve » ? N’est-ce pas leur personne que les enfants masqués de Musk ont retrouvée en ne voulant pas s’assujettir à un travail qui les prive de leur temps de loisir où, sans indifférence aux autres, ils ne se voient pas ne pas reprendre ce que l’égoÏsme de leurs parents, le nihilisme de leur école  ou le cynisme du confinement leur a volé ? 

mardi 7 janvier 2025

Disparition de Le Pen ou la mort du dernier soldat perdu

Le Pen est mort. On m’en voudrait de ne pas en parler puisqu’il m’a intéressédepuis 1984 ; puisque j’ai tartiné quelques centaines de pages d’un Journal intimement politique lorsqu’il s’est retrouvé en 2002 en position de pouvoir théoriquement gagner l’élection présidentielle ; puisque j’ai voté pour luisans jamais partager ses convictions, à la démocratie directe et à la République référendaire près ; puisque petit, on m’avait accusé de racisme pour avoir dit avec Albert Camus : « Ma patrie, c’est la langue française », en réaction contre les immigrés qui ne parlaient pas notre langue et ne pouvaient donc pas s’intégrer.

 

Le Pen est mort. rIP, c’est le premier réflexe, celui dela prière, prière en acronyme : « Requiescat in pace ».   Le Pen est mort, mais encore ?

 

J’ai dit de Le Pen qu’il était l’Épouvantail que le Système avait dressé contre lui-même pour avoir un adversaire à se mettre sous la dent et qui le justifiait de se perpétuer, quand bien même il ne satisferait plus personne. C’est ça et c’est autre chose. Le Système disait de Le Pen qu’il n’avait jamais voulu du pouvoir. Il faut croire que le Système sonde sans vergogne les reins et les cœurs. Pourtant il n’aime pas les complotistes qui entrent dans les pensées prétendument secrètes de persécuteurs ou de malfaiteurs imaginaires.

 

Le Pen est mort. Qui était-il ? C’était un mauvais drôle, orphelin de père, viré de tous les lycées et devenu un étudiant bambocheur, puis un député improbable, avant d’engager son errance ou sa violence dans une carrière de soldat perdu. Le Pen n’était pas un menninr, Le Pen n’était pas une lumière, Le Pen était un soldat perdu.

 

Un soldat perdu est le contraire du soldat inconnu. La République aime le soldat inconnu parce que c’est un citoyen anonyme. Un soldat perdu tout comme Le Pen étaient une personnalité.

 

Le Pen était un soldat perdu. C’était un être périphérique qui, comme tous les êtres périphériques,était égocentrique et voulait être central. Il n’aimait pas qu’on dise de lui qu’il était à l’extrême droite, et il disait non sans bêtise qu’il était au centre droit.

 

Le Pen était un perdant de l’histoire et un être périphérique, mais il n’appartenait pas à la périphérie que revendique l’Église d’aujourd’hui, l’Église du pape François. Il disait avoir été reçu par Jean-Paul II qui l’aurait remercié de son travail en défense de la civilisation chrétienne, cette ruse de l’histoire en traind’être ruinée. Il serait inutile de jeter sur le marin Le Pen le soupçon d’être un bateleur. On n’est pas forcé de le croire chaque fois qu’il ouvre la bouche. Pourtant l’Église du pape François n’est pas l’Église de la Volonté de Dieu, c’est l’Église de la volonté générale.  L’Église du pape François est une Église rousseauiste. La personnalité est un produit de la Volonté de Dieu, la volonté générale est un sous-produit des intentions qu’on prête à Dieu.

 

 

Le Pen était un soldat perdu quand De Gaulle était un général. Le Pen se prenait pour De Gaulle ou pour un anti-De Gaulle, mais il ne pouvait pas être De Gaulle. Le général était un mythologue quand le soldat perdu était un mythomane. Le général incarnait un ordre et un pays quand le soldat perdu n’incarnait que la violence de ses propres passions. La haine est une passion de révolte, mais ce n’est pas une passion triste, car la haine est un sentiment, ce n’est pas un ressentiment. Le Pen était plein de révolte, de haine et de jovialité. Mais on n’entraîne pas la volonté générale avec la jovialité de la haine.

 

La France, fille aînée de l’Église et des Lumières courtisanes, a opposé le contrat social à la personnalité de Le Pen. Le contrat social est l’essence de la démocratie française. Nul citoyen ne doit le signer, le contrat social est un pacte impersonnel, la République française n’est pas un régime, c’est une idéologie de régime. Le Pen était au régiment et a souvent été mis au placard pour manquer à la discipline. Le Pen était une personnalité et la personnalité est ce qui s’opposeà l’homme standardisé ou robotisé, pour parler comme Bernanos. La France aime l’homme en général, la République française aime l’homme robotisé. Le Pen était une personnalité, mais il fallait organiser un cordon sanitaire autour de lui, il ne fallait pas délibérer avec lui.

 

En 2002, je me suis dit que Le Pen, provoquant ce qu’on prenait abusivement pour un séisme politique, allait susciter des modèles identitaires identiques : « et si c’était aux États-Unis ? », m’amusais-je malicieusement. On pourrait bien sûr dire que Le Pen a inspiré ou engendré Trump. Mais Trump est un produit du rêve américain et de l’individualisme de cette société mormono-protestante. En France, Le Pen ne pouvait pas représenter beaucoup plus que lui-même.

 

Le Pen a choisi de mourir pour faire un pied-de-nez aux « Charlies Charlot » et au Charlie-Charlot, le jour où l’oncommémorait l’assassinat de ces nihilistes moraux auxquels il ne s’est jamais identifié et moi non plus, surtout après avoir entendu, il y a quelques minutes, la dessinatrice Coco souffler d’une voix frêle qu’elle ne comprenait pas pourquoi on n’avait pas aimé la caricature qui représentait les Gazaouis souffrant d’une famine provoquée par les Israéliens et aggravée par le Ramadan. « Le respect est un mot perfide », renchérissait Riss. Dans sa singularité ultra-beauf, peut-être que Le Pen était plus respectable que « Charlie ». 

Macron et le Sahel

On a tort de comparer la dernière sortie néo-colonialiste d'Emmanuel Macron avec le discours de Dakar de Nicolas Sarkozy où, quand l'ancien président regrettait que l'homme africain ne soit pas suffisamment entré dans l'histoire, il prenait ce mot dans l'acception où celle-ci commençait après l'invention de l'écriture, parce que l'histoire africaine est faite de plus de masques et de monuments que de documents écrits. Le duo Guaino-Sarkozy aurait pu regretter tout simplement que l'homme africain n'ait pas assez écrit et que sa contribution à l'histoire de la littérature ne date que du début du XXème siècle si je suis bien informé et ne suis pas trop schématique.

Tout autre est le registre dans lequel s'est exprimé Emmanuel Macron. Il s'inscrit dans la ligne de son prédécesseur direct, François Hollande. Celui-ci alliait le néo-colonialisme au néo-conservatisme et il n'est pas anodin qu'il ait considéré comme le plus grand jour de sa vie politique d'avoir été applaudi parce que la France avait satisfait aux demandes d'intervention du président malien d'alors, aujourd'hui renversé, en partie par des islamistes. Le ton d'Emanuel Macron reprenait la façon méprisante dont il s'était adressé aux Maorais: "Si vous n'étiez pas en France, vous seriez encore plus dans la merde", en grossier dans le texte, et nous qui croyions que Macron était bien élevé!

Mais de plus il se réjouit à bon compte. Car en fait d'avoir libéré le Sahel de l'emprise islamiste, il a fait exactement comme les Américains en Afghanistan: quand il a estimé que nos forces avaient assez donné dans ce combat perdu, il les a renvoyées dans leurs foyers. Enfin il a parlé comme s'il y avait les bons djihadistes et les gentils Talibans syriens d'un côté et les mauvais islamistes sahéliens de l'autre. Bref, Macron a dit de la merde, en grossier dans le texte et en grandiloquent sur la forme, selon son habitude. 

Le contexte géopolitique à l'orée de 2025

Conférence des Ambassadrices et des Ambassadeurs : le discours du Président Emmanuel Macron.

 

Devant le corps diplomatique qu'il a détruit ou déstructuré?, Emmanuel Macron prononce cette phrase: "Vous servez les intérêts de la France dans le désordre du monde" qui se réveille dans un cauchemar que personne ne pouvait prévoir et à la sortie duquel personne ne travaille assidument et sérieusement.

"Il y a dix ans, si on nous avait dit que le propriétaire d'un des plus grands réseaux sociaux du monde soutiendrait une internationale réactionnaire et interviendrait directement dans les élections, y compris en Allemagne, qui l'aurait imaginé?"
Elon Musk n'est pas devenu propriétaire de Twitter par hasard. Il a amplifié la dérive de ce réseau réactionnel riche de multiples potentialités démocratiques, si l’on veut  en « internationale réactionnaire », mais on devrait ajouter en internationale réactionnaire partiellement revenue du transhumanisme marsien et martial, puisque avec un expansionnisme assumé de Trump et de Musk qui n’a rien à envier à l’agression défensive de Poutine pour préserver son aire de civilisation. Ingérences partout (et le président ne les dissimule pas,  les sélectionne assez peu et les énumère presque toutes), souverainisme nulle part, car nous préférons manifestement vivre sous le protectorat européen et des reliquats otaniens que pratiquer un protectionnisme trumpiste dont Emmanuel Todd envisageait que Hollande l’anticiperait dans uson fameux pacte européen inaugural et il appelait cela le hollandisme révolutionnaire.

Le protectorat européen a fait annuler les élections roumaines et Emmanuel Macron trouve cela très bien.

 

« Au fond, ce monde est marqué par le retour des pulsions impériales, les bouleversements de l’information et du savoir et la remise en cause très violente de l’humanisme. » Une remise en cause dont participe le président dans sa modélisation et son service algorithmique d’une humanité standardisée.

»Un réalisme qui sache garder ses idéaux » relaie l’appel au multilatéralisme qu’Emmanuel Macron a souvent fait retentir et auquel il est resté intentionnellement fidèle.

 

Nous commémorons le triste anniversaire des dix ans de l’attentat contre « Charlie hebdo »où l’opinion publique a été sommée de dégouliner d’une allégeance au spectacle du monde sur le mode d’une transformation identitaire où je ne serais plus moi, mais où je deviendrais forcément solidaire de journalistes martyrs de leur nihilisme global et irreligieux, mais morts en responsabilité, qu’on aurait préféré irresponsables. Je n’ai pas participé à l’union nationale qui a fait marcher du même pas les pèlerins des marches blanches et Benyamin Netanyahou ou Angela Merkel qui voulait absolument être du cortège. Tout le monde était Charlie, des catholiques traditionalistes révélant un occidentalisme en déphasage avec leur universalisme à Jean-Luc Mélenchon, devenu entre temps islamo-gauchiste, comme on dit. Je savais que cette union nationale n’avait aucun contenu signifiant et ferait long feu. Depuis, nous continuons de surfer surnotre incohérence en disant pis que pendre (et nous avons raison) de ceux qui ont massacré la rédaction de « Charlie » et les clients de l’hyper cacher, mais en trouvant que ceux qui ont renversé Bachar El-Assad avec la complicité de nos djihadistes maison se battant sous la même bannière que François Hollande et que Laurent Fabius qui ne voulaient pas le reconnaître bien que notre participation à ce conflit ait provoqué les attentats du 13 novembre, sont en somme de gentils talibans, tels que les États-Unis ont pu capituler en rase campagne afghane pour laisser les vrais talibans au pouvoir dans ce pays en nous racontant les mêmes balivernes qu’ils avaient changés et étaient devenus inclusifs et tolérants.

 

La France a eu une diplomatie impulsive au Liban comme en Afrique qui l’a fait chasser de partout et sinon détester de tous, du moins a amoindri sa voix. Puisse cette diplomatie se ressaisir !