Quel est le trépied plus un de la
religion ?
Comme le disent Jean-Bertrand Pontalis et Jean Laplanche dans leur Dictionnaire
du vocabulaire de la psycanalyse, la religion repose, comme la paranoïa, sur un
"délire de référence", non pas délire au sens psychiatrique, mais
délire parce qu'on ne peut pas vérifier les affirmations de la religion. La
religion, surtout dans l’islam, met des noms de personnages bibliques sur le
dieu des philosophes. Mohamed a existé, c'est sûr, il a entraîné des tas de
gens, les siens, dans la guerre. « Ne
mettez jamais la main sur un fusil, Gandhy Lutherking et Jésus-Christ », écoutez
ça, ça fleure bon les Seventies.
https://www.youtube.com/watch?v=CWUiZQgJV1I
Mohamed, chef de guerre, a
existé, il n’a fait que trop de razzias. Jésus a existé, c'est moins vérifiable.
Peu de gens sont là pour attester de lexistence de ce rabby qui aimait bien
semer le trouble autant que le Royaume de Dieu. Faut-il en conclure comme
Michel Onfray que c'était "un personnage conceptuel"? Et
pourquoi pas ? Mais ça scandalise la bien-pensance catholique, pas moi. On
peut vivre une vie spirituelle allégorique intéressante avec un personnage
conceptuel. Car qui a commencé, de la poule ou de l’œuf ?Pas vrai,
#GrettaRose? On en a parlé dans ta voiture il y a plus d'une dizaine d'années
en allant voir Franck à Montligeon, on n'en est pas morts.Franck dont tu disais
que c’était un personnage du XVIIIIème siècle au génie mozartien, perdu dans un
XXIème siècle qui ne pouvait absolument pas le comprendre. Comme tu avais Raison !
Donc "élire de référence" à la base, mais au sens propre, au sens
littéral du mot délire, récit invérifiable qui constitue toute révélation
religieuse. Et puis mythologisation de ce "délire". Mais
mythologisation au sens fort et au sens plein. Ce délire devient mythologie, au
sens jungien popularisé pour moi par Annick de Souzenelle, où le mythe ressortit
certes à l’imaginaire, mais ravivé, vivant et présent, exactement comme le raconte
Platon dans la République, où il a l’intuition du monothéisme, mais ne réfute
pas l’épopée des Grecs, où il dit même qu’il faut la jouer pour susciter la terreur
et la pitié, mais presque qu’il faut aussi l’interpréter au gymnase, parce que
c’est ça qui va faire des hommes de ces jeunes citoyens des classes
privilégiées de la cité antique.
Donc délire et mythologie. Pour
en arriver au symbolisme. Le symbolisme, c’est ce qui fait du mythe une
allégorie et ça, c’est magnifique. Il faut faire du bon symbolique et tout le
monde ne sait pas le faire. Pour ça, il y a le rite et il faut être un peu à
cheval sur le rite. Mais le symbole se
ramasse à l’appel, car on a tellement besoin de lui pour se rassembler, pour se
réunifier, pour se recentrer sur soi-même, au-delà de ce qu’il représente en
termes de foi (cf. le Symbole des apôtres), qu’il n’y a pas besoin de le
chercher très loin.
Et puis il y a le plus un. Ce plus un n’est pas la vérité, mais s’appelle la réalité. De la réalité, on croirait pouvoir dire qu’elle est raisonnable, mais justement non. Ou justement elle ne se réduit pas à ça, à son caractère éventuellement raisonnable et c’est un raisonneur qui le dit. Laréalité philosophique doit faire dialoguer la raison philosophique avec l’imaginaire délirant, mythologique et symbolique, avec « la folle du logis », car en fait, l’homme est un animal pas tellement raisonnable et apparemment, ce serait le seul qui aurait l’idée du religieux, mais aussi de la philosophie. Sachant que la religion naît de la peur et la philosophie d’une césure émancipatrice. Moi, je suis un croyant allégorique, terriblement porté sur le rationalisme, en quoi je suis occidental et j’en suis fier, même si je le regrette un peu des fois.Cematin, une petite jeune fille, préparatrice en pharmacie, est venue m’apporter des médicaments pour ma maman. Elle m’a expliqué qu’en Arabe, son prénom signifiat Douceur et qu’elle allait se marier à un Sahif, dont le prénom signifie Soleil. La Douceur va donc se rapprocher du Soleil. Pas du tout comme la lucidité que le soleil congèle et congédie. Ben voilà.Voilà la religion. Elle représente les fiançailles de la douceur et du soleil
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