Après l’assassinat de Charlie Kirk, Philippe de Villiers
résume ainsi son message : « Si vous délaissez le legs de vos
souvenirs, vous allez fabriquer des zombies. Si vous délaissez votre art de
vivre, vous allez fabriquer des goujats. Et si vous délaissez votre langue,
vous allez fabriquer des barbares. » Ce serait le legs intellectuel de son
combat contre le wokisme.
Enfant, j’avais anticipé le wokisme et je trouvais ça très
bien ou au moins très compréhensible. J’avais anticipé un esclave que mon
imagination avait appelé Garmand d’Alain, ancien esclave qui avait imaginé de
réduire en esclavage ceux qui s’étaient autorisés à inférioriser leurs
semblables.
Sarah Knaffo a comparé le refus de la minute de silence
opposé par la gauche au Parlement européen en hommage à Charlie Kirk à ce qui s’était
passé pour George Floyd : tout le monde s’était le vé pour George Floyd et
avait même accepté de mettre un genou à terre, Christophe Castaner, le ministre
de l’Intérieur de l’époque, compris. La gauche a refusé de se lever pour
Charlie Kirk.
« Elon Musk a dit un mot que d’aucuns trouveront
excessif : « La gauche, c’est le parti du meurtre. » La gauche
est faustienne : « Je suis l’esprit qui toujours nie. » « La
gauche, c’est le camp du bien », ajoute Villiers. Je n’aime pas cette
formule, car on ne peut pas à la fois être « le camp du bien » et « l’esprit
qui toujours nie. » La gauche fixe son adversaire : les staliniens
inventent le mot « facho » et quand elle élimine un adversaire, c’est
une mesure de prophylaxie morale. Carrieravait ce mot : « C’est par
principe d’humanité que je purge la terre de la liberté de ses monstres. »
Après l’assassinat de Charlie Kirk, la gauche jubile. Elle danse surson cadavre.
« Charlie avait une singularité que personne n’a
relevée : il croyait à la paix, c’était un homme de dialogue. « Prouvez-moi
que j’ai tort » était son slogan. Parce qu’il croyait au dialogue, il a
été exécuté. » C’était surtout un métapoliticien qui a créé Candace Owens
et pas mal d’autres influenceurs de la sphère MAGA, qui sont à l’intelligence
ce que je suis à la cuisine ou à la plomberie.C’était un homme de dialogue qui
n’avait ni les codes ni les arguments des universités dans lesquelles il s’invitait
avec son approximation et son manque de rigueur, universités qu’il voulait
convertir au trumpisme. Or Trump asphyxie les universités, leur coupe les vivre
et aimerait bien les fermer. Trump pousse
un pas plus loin la politique de Jean-Michel Blanquer, ce ministre de l’Éducation,
certes ancien recteur d’académie, mais surtout ancien directeur d’une école de
commerce.
Charlie Kirk était un homme de dialogue approximatif et qui
posait violemment ses affirmations. Sur ces deux points, je me reconnais en
lui. Le dialogue a ses limites, je l’ai appris à mes dépens, car l’homme de
dialogue se heurte le plus souvent à des interlocuteurs qui entrent en dialogue
avec lui pour le convaincre, non pour le déplacer. Comme, à l’école de sainte
Bernadette, jen’ai jamais eu le souci de convaincre, mon dialogue avec un
islamiste a tourné court. Il voulait me convaincre et il était plus fort que
moi. Philippe de Villiers dit que ce coup-ci, il pourrait dire : « Je
suis Charlie. » Comme je n’aime pas les usurpations d’identité, je ne reprendrais
pas cette formule à mon compte, mais à cette réserve d’identification-adhésion-gouroutisation
près, je pourrais presque dire la même chose. Et pourtant je n’étais ni George
Floyd devant qui la gauche et Christophe Castaner étaient prêts à se
prosterner, ni Charlie dont je respecte le martyre des dessinateurs et des
journalistes morts en responsabilité, mais qui étaient les grands noms du
nihilisme européen, laïcards par anti-irréligion, mais qui n’avaient rien à
opposer à l’islamisme qu’ils combattaient de toutes leurs forces.
Philippe de Villiers emploie enfin une belle formule qui peut nous enseigner sur l’hygiène mentale de la mémoire, qu’elle recouvre la mémoire historique d’une nation ou notre propre mémoire existentielle : « [Il ne faut pas avoir] l’amnésie des grandeurs et l’hypermnésie des lâchetés. »
Dans un cas comme dans l'autre, une minute de silence est totalement hors sujet au parlement européen, et montre surtout que celui-ci a accepté de se soumettre en esclavage à un maître outre Atlantique. Chaque jour meurent en Europe des êtres qui mériteraient plus de considération du parlement qu'une victime de la police américaine ou un influenceur sans aucun mandat politique.
RépondreSupprimerKirk un homme de paix ? Il défendait le libre port des armes, affirmant que les quelques morts collatéraux sont le prix à payer pour la liberté. On parle tout de même de 12 000 morts par armes à feu par an aux Etats-Unis, chiffre qu'il s'en est allé grossir. Le meurtrier, qui ressemble davantage à un passionné de jeux vidéos et d'armes à feu qu'à un gauchiste, a d'ailleurs toutes les chances d'être condamné à mort, chose que Trump a publiquement souhaité. Il ne faut pas s'étonner de la violence dans un pays qui en a fait oeuvre plus que tout autre au cours des 2 derniers siècles et qui l'a institutionnalisée.
Quant à Philippe Devillers, il est très mal placé pour donner des leçons d'Histoire : confère son parc à thème, que les historiens qualifient de Puy du Faux, alors même que les spectacles sont accompagnés d'introductions prétendant à leur historicité.