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lundi 3 septembre 2018

Macron contre la politique qui coule de source


L'aboandon à prévoir du prélèvement à la source, qui fait peur à Macron depuis son élection puisqu'il l'a déjà reculé d'un an, est probablement motivé par le fait que l'employeur ou l'entrepreneur, qui collecte déjà la TVA,  le plus injuste des impôts indirects (l'entrepreneur est un collecteur d'impôts et serait même un publicain s'il n'était à ce point attaché au secteur privé  et ne voulait dépecer le service public...), deviendra le percepteur direct de son salarié, dont il connaîtra tous les reliefs éventuellement sinueux de son foyer fiscal et de son train de vie, salarié qui verra sur sa feuille de paye de combien son salaire net est amputé  par l'impôt sur le revenu, après l'avoir été invisiblement par les cotisations sociales. Le salarié des classes moyennes, lesquelles font peur à tous les gouvernants, saura comptablement de combien l'impôt sur le revenu grève son pouvoir d'achat.

Cette démission de la transparence fiscale intervient après que la démission de Hulot a fait dire à ce dernier que l'écologie n'était pas compatible avec le libéralisme. L'écologie est anti-capitaliste. Voilà une clarification bienvenue. La décroissance, que l'écologie véhicule au profit de la sauvegarde de la planète et non contre la faim dans le monde, a toujours été une manière communiste de lutter en faveur de la baisse de la production. La décroissance de la production est le seul moyen que l'on ait trouvé pour lutter contre le chômage de masse. Il n'y a pas de chômage dans des économies décroissantes. Mais une civilisation décroissante se coupe de son élan vital, donc accepte de se suicider par perte du vitalisme ou sens de l'abondance, au lieu que notre civilisation d'abondance morale et capitalistique  se suicide par excès de consommation.

L'Etat qui fait son bas de laine sur le marché oblligataire es le même qui emprunte à taux variable sur les marchés financiers. L'Etat est le plus grand escroc potentiel. On lui prête plus qu'à un ménage, en gageant qu'il remboursera toujours ses dettes. Le précédent des emprunts russes devrait pourtant avertir les investisseurs qu'il suffit d'un changement de régime pour que l'Etat qui renonce à sa continuité prétende ne pas avoir contracté les dettes qu'il récuse. C'est pourquoi De Gaulle faisait du président de la République, dans la Constitution que les équipes de Michel debré avaient rédigée pour lui, le garant de la continuité de l'Etat et du respect des traités. Le Président du "coup d'Etat permanent" et du changement numérique de régime, qui avait estimé que l'Etat n'avait pas été le même (et donc n'avait pas continué) sous Vichy, se faisait le garant de la continuité d'un ordre qui avait été largement négocié sous son nez et en le mettant à part, mais qu'il respectait parce qu'il était issu de la victoire des Alliés. La dénonciation macroniste du modèle construit par le CNR est la réplique de la sortie trumpiste du monde d'après-guerre.

Quel ordre respecte Macron? Sa peur du prélèvement à la source prouve que la seule chose qu'il redoute est la transparence financière qui dessillerait les yeux des classes moyennes.

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