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mercredi 11 janvier 2012

La Fédération des aveugles de france se sent mal à l'aise de devoir demander de l'aide

Message de vincent Michel en réponse aux critiques qui lui sont faites sur le caractère misérabiliste des appels à l'aide de la fédération des aveugles de france

Bonjour à toutes et à tous,


J’ai lu avec beaucoup d’attention et d’intérêt vos échanges sur le réseau Social E.G.D.V concernant les campagnes d’appel aux dons faites par les associations et en particulier par notre Fédération.

Au fond, je partage tout à fait l’esprit de vos réflexions.

Je suis une personne aveugle comme sans doute la plupart d’entre vous et je suis toujours gêné par les démarches qui, d’une façon ou d’une autre, font appel à un certain sentiment de pitié, de commisération pour obtenir la solidarité du public. Ces façons de faire sont loin de toujours me satisfaire et je veux bien admettre que le dernier message publié par la F.A.F ait été particulièrement maladroit.


Depuis que je milite, tant sur le plan social que politique, j’ai toujours été un grand défenseur des politiques publiques, du rôle de l’État, des collectivités territoriales. Comme vous sans doute, je souhaite que les problèmes auxquels nous sommes confrontés régulièrement soient pris en charge par la Solidarité Nationale et que l’égalité des droits et des chances ne soit pas un vain mot.

Malheureusement…

En tant que responsable associatif, je dois chaque jour venir en aide à des personnes, des familles, des associations qui ne peuvent boucler leur budget parce que le surcoût lié à la cécité ou l’amblyopie n’est pas intégralement pris en charge par les politiques publiques.

Comment faire, lorsque la famille d’un enfant aveugle scolarisé me demande 6000€ pour payer le reste à charge d’un équipement informatique après aide de la M.D.P.H ? Comment faire quand un S.A.A.A.I.S me demande une aide pour prendre en charge les regroupements d’enfants que l’autorité tarificatrice refuse de financer ? Comment faire pour soutenir ici un S.A.V.S, là une entreprise adaptée dont les dotations sont insuffisantes pour boucler les budgets ?

Comment faire pour répondre à la demande d’une Présidente, d’un Président qui souhaite organiser un colloque passionnant mais qui n’en a pas les moyens ?

L’année qui s’achève a vu notre fédération distribuer plus d’un million d’euros aux associations, familles et particuliers, sans compter l’aide apportée aux chercheurs dont les crédits publics, contrairement aux discours officiels, sont aussi touchés par les réductions drastiques de moyens.

Il faut être clair, ces aides ne sont possibles que grâce à la générosité publique. La F.A.F, en ce qui la concerne, n’a pas de trésor caché et ses moyens financiers sont bien plus limités que certains pourraient le croire.

Alors je sais, faire appel aux dons nous gêne, moi le premier mais où est la solution ? Ne plus aider, laisser les gens dans la difficulté, mettre en cause des intégrations scolaires, des possibilités d’avoir accès aux nouvelles technologies ?

Vous évoquez aussi le ton des messages.

C’est un sujet dont je débats régulièrement avec nos spécialistes de la communication. La réponse est toujours la même et j’en ai vérifié la pertinence.

Si vous proposez des messages trop positifs, vous ne récoltez aucune aide. Savez-vous que parler des chiens permet de récolter trois fois plus d’argent que parler des enfants ?



C’est terrible, affligeant mais c’est la réalité. Alors, si vous avez très concrètement des solutions pratiques à me proposer, je suis sincèrement à votre écoute. Les associations membres de la F.A.F sont des associations démocratiques au sein desquelles chacun peut venir, prendre la parole, prendre des responsabilités et agir. Chez nous, il y a des cotisations, des votes, une liberté de candidature… Et la F.A.F, en tant qu’organisme fédéral, procède de cet esprit démocratique. Ne vous privez surtout pas de cette possibilité, vous y serez très bien accueillis et vos suggestions y seront examinées avec soin.

Pour l’instant, il me faut faire face, face à la demande, aux attentes parfois urgentes, et que dire de la demande de nos amis africains dont le dénuement est mille fois plus grand.

Je forme le vœu que les élections du printemps permettent d’évoluer dans le domaine des politiques de solidarité. C’est le sens du nouveau combat que la F.A.F va lancer dans quelques jours, mais puis-je y croire dans le contexte qui est celui que nous savons ?


Encore une fois, merci pour vos suggestions, croyez bien que j’en tiendrai le plus grand compte et puis, si vous ne souhaitez plus lire nos messages, je vous rappelle que vous avez tout simplement la possibilité de vous désabonner par un simple clic.


Associativement vôtre.





Le Président de la F.A.F

Bonjour à toutes et à tous,



J’ai lu avec beaucoup d’attention et d’intérêt vos échanges sur le réseau Social E.G.D.V concernant les campagnes d’appel aux dons faites par les associations et en particulier par notre Fédération.

Au fond, je partage tout à fait l’esprit de vos réflexions.

Je suis une personne aveugle comme sans doute la plupart d’entre vous et je suis toujours gêné par les démarches qui, d’une façon ou d’une autre, font appel à un certain sentiment de pitié, de commisération pour obtenir la solidarité du public. Ces façons de faire sont loin de toujours me satisfaire et je veux bien admettre que le dernier message publié par la F.A.F ait été particulièrement maladroit.


Depuis que je milite, tant sur le plan social que politique, j’ai toujours été un grand défenseur des politiques publiques, du rôle de l’État, des collectivités territoriales. Comme vous sans doute, je souhaite que les problèmes auxquels nous sommes confrontés régulièrement soient pris en charge par la Solidarité Nationale et que l’égalité des droits et des chances ne soit pas un vain mot.

Malheureusement…

En tant que responsable associatif, je dois chaque jour venir en aide à des personnes, des familles, des associations qui ne peuvent boucler leur budget parce que le surcoût lié à la cécité ou l’amblyopie n’est pas intégralement pris en charge par les politiques publiques.

Comment faire, lorsque la famille d’un enfant aveugle scolarisé me demande 6000€ pour payer le reste à charge d’un équipement informatique après aide de la M.D.P.H ? Comment faire quand un S.A.A.A.I.S me demande une aide pour prendre en charge les regroupements d’enfants que l’autorité tarificatrice refuse de financer ? Comment faire pour soutenir ici un S.A.V.S, là une entreprise adaptée dont les dotations sont insuffisantes pour boucler les budgets ?

Comment faire pour répondre à la demande d’une Présidente, d’un Président qui souhaite organiser un colloque passionnant mais qui n’en a pas les moyens ?

L’année qui s’achève a vu notre fédération distribuer plus d’un million d’euros aux associations, familles et particuliers, sans compter l’aide apportée aux chercheurs dont les crédits publics, contrairement aux discours officiels, sont aussi touchés par les réductions drastiques de moyens.

Il faut être clair, ces aides ne sont possibles que grâce à la générosité publique. La F.A.F, en ce qui la concerne, n’a pas de trésor caché et ses moyens financiers sont bien plus limités que certains pourraient le croire.

Alors je sais, faire appel aux dons nous gêne, moi le premier mais où est la solution ? Ne plus aider, laisser les gens dans la difficulté, mettre en cause des intégrations scolaires, des possibilités d’avoir accès aux nouvelles technologies ?

Vous évoquez aussi le ton des messages.

C’est un sujet dont je débats régulièrement avec nos spécialistes de la communication. La réponse est toujours la même et j’en ai vérifié la pertinence.

Si vous proposez des messages trop positifs, vous ne récoltez aucune aide. Savez-vous que parler des chiens permet de récolter trois fois plus d’argent que parler des enfants ?



C’est terrible, affligeant mais c’est la réalité. Alors, si vous avez très concrètement des solutions pratiques à me proposer, je suis sincèrement à votre écoute. Les associations membres de la F.A.F sont des associations démocratiques au sein desquelles chacun peut venir, prendre la parole, prendre des responsabilités et agir. Chez nous, il y a des cotisations, des votes, une liberté de candidature… Et la F.A.F, en tant qu’organisme fédéral, procède de cet esprit démocratique. Ne vous privez surtout pas de cette possibilité, vous y serez très bien accueillis et vos suggestions y seront examinées avec soin.

Pour l’instant, il me faut faire face, face à la demande, aux attentes parfois urgentes, et que dire de la demande de nos amis africains dont le dénuement est mille fois plus grand.

Je forme le vœu que les élections du printemps permettent d’évoluer dans le domaine des politiques de solidarité. C’est le sens du nouveau combat que la F.A.F va lancer dans quelques jours, mais puis-je y croire dans le contexte qui est celui que nous savons ?


Encore une fois, merci pour vos suggestions, croyez bien que j’en tiendrai le plus grand compte et puis, si vous ne souhaitez plus lire nos messages, je vous rappelle que vous avez tout simplement la possibilité de vous désabonner par un simple clic.


Associativement vôtre.

Vincent MICHEL
Le Président de la F.A.F

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