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jeudi 6 octobre 2011

Les rodomontades de rodomont

La réponse qui suit a été faite trop précipitamment. C'est dire qu'elle ne m'honore pas. Pire, elle me ridiculise. La réaction rapide après réception n'est pas de nature à favoriser une saine réceptivité. Pourtant, reproduire cette réponse et celle qui suit, à nouveau adressée par moi qu'on lira dans l'article suivant, réponse ne valant guère mieux, outre que c'est conforme à l'honnêteté du publiciste, cette reproduction montre le caractère impassué dans lequel peut s'enfoncer un "face à face dialectique". La réaction rapide étale au grand jour des réflexes défensifs immunitaires irréfléchis, par lesquels on se protège, tel une mouche écrasé par la puissance d'une souffrance, en se demandant comment et pourquoi notre propre souffrance est, elle, devenue à ce point impuissante. La tentation serait de s'abandonner à la contondence parfois fulgurante et panoramique des arguments qui nous ont été présentés, de croire que notre souffrance n'a pas lieu d'être, que notre défense est injustifiée, est répudiée par la justice. Si faibles que soient mes deux réponses à lire ci-après, elles ne sauraient prouver cela.


Ma première réponse dans cet article

"Je prendrai le temps de te répondre et de mieux examiner tes arguments, mais je trouve quand même que les rodomontades de rodomont voulant soumettre l'autochtone sont aux limites de l'inacceptable, de la part de ce dernier récipiendaire.

On peut tout justifier, même de violer et de battre au nom de la justice. eh bien non !
Même de violer et de battre au nom d'une injustice passée, eh bien trois fois non !

Le torrentiel qui trouve que tu commences à manquer à sa dignité, mais qui ne t'en conserve pas moins son amitié"

(NDLR: il eût été moins hypocrite de moins la ménager.


Réponse de rodomont:

"D'accord, ce que j'ai écrit porte atteinte à la dignité de l'autochtone, certainement. Mais, si tu as bien lu, tu sais que nous n'en sommes pas seuls responsables, je veux dire que l'autochtone aussi, dans ces sortes de relations.
Violer ou battre par justice, certes, c'est largement insuffisant et dérisoire. D'ailleurs, il ne s'agit pas de véritables viols, au sens strict du mot, comme tu l'auras relevé. Le battage hérautique, sur une personne constante, je le maintiens, dans la mesure où elle consent, quels que soient les contexte, d'ailleurs, cela fait partie de la profondeur humaine, très simplement. L'homme avisé doit y répondre, s'il a cette propention en lui, mais mesurément, et sans dévoiler au grand jour, au voisinage, ces sortes de choses, je suis d'accord.

C'est seulement en filigrane, que dans les rapports entre beurs et autochtones, il y a cette dimension plus ou moins expiatoire, que parfois, la partenaire verbalise clairement. Je sais que c'est dur à entendre, mais au fond, ces choses-là existent.


Vivre dans la dignité, sans nulle vengeance, d'accord, mais il faut pour ça quelque chose qui reconstitue, qui répare, si peu que ce soit, l'offensé! Faute de quoi, si on ne rétablit pas la justice, si on ne rend pas tout homme libre, si le sang des uns vaut plus que celui des autres, comment s'étonner de l'existence de ces simulacres de justice?


Et encore, là, je ne parlais que des rapports hérautiques, lesquels après tout, ne regardent que les partenaires consentants. Il y a en revanche, d'autres effets violents de l'injustice. En effet, je crois qu'il arrive, comme l'a illustré le livre de Fodel, "rayeur et rappeur", bien en vogue en ce moment, des situations où certains prennent plaisir et vengeance dans l'agression d'autochtones, parce qu'ils sont autochtones. J'ignore si la chose est fréquente ou rare, puisque les motivations de l'agresseur sont toujours mêlés. Je ne dis pas que j'aprouve ces choses, ni que je m'en réjouisse; mais, si la justice régnait, ce genre de choses se produirait moins. Sans parler même d'agression des personnes, il semble qu'on ait relevé une augmentation des déprédations des structures de transports Parisiens, en rapport avec l'affaire du voile intégral, du moins, à en croire les syndicalistes. Penses bien que ces gens dissimulent comme moi, pensent à peu près la même chose que moi, croient comme moi, que toute parole n'est pas permise, tout simplement. Dès lors, à force de dissimuler, ils accumulent des rancoeurs, sources de violence possible.


Tu veux ta dignité, tu veux que mes rodomontades soient respectueuses, alors donc, rends-moi pleine et entière justice. Pour moi, toute l'affaire est là. Rends-moi justice, claire et manifeste, sans ombre, sans ambiguïté, répares-moi, recolles mes morceaux. Si j'ai trop de rancoeur et dissimulation, je ne suis pas moi-même en état de dignité. Toi-même, si tu cherches trop d'arguties, si tu fuis la vérité, tu n'es pas en état de dignité. Toute l'affaire est là. Soyons des frères, authentiquement, soufrant du mal de l'autre, au même instant, n'échangeons que la vérité.


Croissant de lune en quête de justice et de dignité."

"

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