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jeudi 6 octobre 2011

La réparation intégrale ou les ommeyades, et en matière sexuelle...

L'échange qui suit entre le Croissant de lune et moi fait suite à celui qu'on peut lire juste en-dessous de cet article.

Du Croissant de lune:

Oui, Torrentiel.


Bon, tu m'exhortes à parler haut et fort. Mais tu n'as pas répondu à une question sous-jacente. Oui, la France est un pays libre, ou elle en porte l'étiquette. Tu sais bien pourtant, que les lois non-écrites, ont plus de force que les lois connues et rédigées sur papier. Bien entendu, j'en tombe d'accord avec toi, sur le plan formel et apparent, l'Arabo-Musulman, ou n'importe qui, pourrait porter ses revendications selon les règles communes en vigueur. Mais ça, nous ne le croyons pas, et je crains que nous ayons raison d'en douter. Autrement dit, en dehors de tout ce qui se trouve sur les grimoires, crois-tu sincèrement, crois-tu vraiment, qu'au cas où nous nous livrerions à certaines marches et actions, la France officielle nous ferait bénéficier de l'égalité de traitement dont elle se targue? Autrement dit, n'y aurait-il pas un différenciel, un distinguo dans la répression? Bien entendu, je n'entends pas par là, seulement, la répression policière et physique, qui n'est que l'un des éléments de l'arsenal monstrueux. On peut faire plus, beaucoup plus, briser des carrières, détruire les moyens de subsistance, le moyen de faire du pain de farine et d'en manger! Et mettons que tu affirmes que la France nous traiterait, le cas échéant, sans nul distinguo, alors, comment expliques-tu que des pressions suffisamment fortes ne se soient pas exercées, afin que la France ne participe pas aux menées injustes? Et hors de France, pourquoi donc, pareilles pressions, ne se sont pas exercées, alors qu'assurément, si on se trouvait dans un contexte de démocratie authentique, cela se fût produit avec succès!


Bon, Torrentiel, tu fais une erreur. Je ne me sens pas humilié en tant que "minorité", tu sais fort bien qu'une minorité, au contraire, a, en général, une influence supérieure à ce qu'elle représente. Tu sais pertinemment, que les minorités persécutent au moins autant qu'elles sont persécutées, si même elles le sont, ou se prétendent l'être, pour conserver et accroître des privilèges. Ah, si seulement j'étais en France, dans le même rapport de force dont bénéficient, beaucoup plus que ce que tu crois, ou que tu avoues, divers Chrétiens d'Orient! Non, ma situation n'est pas celle-là. Je suis faible et humilié, parce que ma nation est faible et prosternée. Pour quelle raison? Allez, de multiples raisons, sans doute. Mais quel est le problème vraiment majeur? L'anomie militaire est après tout, la première et la dernière des causes de nos servitudes. Non, mais pour être plus précis, et que tu ne puisses pas objecter contre ce constat cru et lucide, que l'Occident est pacifiste et n'a pas de ressource militaire spirituelle, ... je te vois venir, pour couper court à cette échappatoire, je dirai plus exactement que ma Nation pourrait receler les moyens de créer de la force militaire, dont elle a l'esprit et les règles. La différence est physique, technique, différence d'armement. Elle est tellement profonde, qu'en effet, elle emporte souvent la décision. Disons, pour faire court, que tous nos pays subissent, sous des formes diverses, cette pression militaire, toujours sous-jacente. Certains gémissent ddirectement sous la botte de l'étranger, la plupart, n'ont qu'une souveraineté nominale, qui plie toujours, jusqu'à présent, devant la pression étrangère. Des bases militaires se trouvent sur notre sol, et ce n'est pas le pire, loin de là. Des flottes monstrueuses parcourent les mers qui nous bordent, des avions nous survolent, des forces de renseignement se trouvent immergées dans la profondeur la plus intime des corps sociaux. N'oublions surtout pas le plus important, c'est qu'en arrière-plan, se profilent les moyens dissuasifs dont nous sommes à peu près dépourvus. N'imagines pas un instant, que ce soit, sans conséquence politique, que nos gouvernants et décideurs, oublient un moment, cet état de chose. Ton allusion historique à la chétive Ligue Arabe, face à la S-D-N, en un temps où celle-ci fermait les yeux sur l'emploi pourtant interdit des gaz de combat, par l'Italie, prête à sourire, Torrentiel! Que voulais-tu que fasse cette Ligue, à peine naissante? Vues ces perspectives, la Nation est sommée de se résigner au fait accompli, sans même afficher clairement cette résignation. Elle est sommée de travestir cet état de résignation, sous la forme d'une relative adhésion à ceux qui se fortifient de ses dépouilles. Ces représentants, que je t'ai montré, dégoisant dans un petit restaurant de V., ce qu'ils disaient ou faisaient, est la conséquence immédiatement naturelle, de cet état de chose militaire. Ils étaient à peu près sûrs que nous autres immigrés, nous nous inclinerions devant eux. Vois la chose comme elle est, sans fioriture, l'élément d'un rapport de force quasi-physique. Ah, l'immigré ne l'emporte que dans les bagarres directes, au corps à corps, et, en effet, probablement éprouve-t-il, à ce moment-là, un sentiment d'agréable vengeance. Tu n'as toujours pas répondu à ma question, faut-il, selon toi, que la Nation accepte le fait accompli de l'état ennemi, cela à défaut, visiblement, que tu puisses présenter son existence comme juste!


Cette dissimulation que tu nous reproches, mais comment faire, comment nous en afranchir? L'Arabe rampe, en effet, ces représentants de tout à l'heure, le voient comme entité négligeable, presque comme un esclave, bénéficiant conditionnellement du droit de respirer de l'air et de manger du pain, bénéficiant de leur tourisme irrespectueux. Notre dissimulation, que tu peux nommer takkiya, si bon te semble, est la conséquence normale de la peur, qu'engendre à juste titre, hélas, cet état de disproportion de force. L'Arabo-Musulman, a l'impression que certaines choses sont à dire en public, d'autres en privé, entre nous. Je dois même ajouter, que des Français autochtones, sensibles à nos causes, nous conseillent eux-mêmes la prudence.

Voici une anecdote illustrative. En 2003, j'étais salarié à l'établissement thermal de B..., depuis déjà un an, et je logeais chez ma femme, qui n'avait pas encore ce titre officiel. En ce temps-là, j'étais fortement travaillé par l'histoire du libre port du voile. Avec les curistes que je soignais, j'étais prudent, comme tu imagines, ne m'ouvrant de ces choses que rarement, avec ceux en qui je croyais pouvoir mettre une certaine confiance. Je soignai une dame du pays, habitant à F..., très sympathique, et cliente régulière du magasin de ma femme. J'eus avec elle certains échanges autour de ces sujets, le voile principalement, si ma mémoire est bonne. Elle était relativement d'accord, et inquiète pour moi! Elle vint une fois voir ma femme au magasin, lui fit part de ses inquiétudes, très partagées. Ma femme me fit la leçon, et à la fin, comme j'objectai opiniâtrement, à court d'arguments, elle me dit ceci, "Les Français, c'est hypocrite, tu sais"! Ces paroles simples, de ma femme et d'autres gens, prouvent qu'il y a bien des non-dits, et que les grimoires ne sont pas la seule vérité. Je ne vois pas au nom de quoi le point de vue de ces autochtones-là, gens du peuple, serait moins autorisé que le tien, qui me ressert l'égalité formelle des droits, le cadre légal écrit, que je connais aussi bien que toi.


Il faut bien qu'on s'entende sur une chose. Il y a un lieu commun, auquel on cède par paresse et confort. On dit, on enseigne, on répète, qu'il y eut une période coloniale, suivie des indépendances. Donc, le colonialisme, ou tout ce qui s'y rattache ou s'en aproche, relève du passé. C'est un mensonge ignoble. Pour que ce soit vrai, il faudrait, non pas de simples indépendances formelles, mais les moyens d'assumer les souverainetés. Ces moyens, les armes, d'abord, et avant tout, des armes, surtout des armes. Ces moyens n'existent pas. On se la raconte, et on le sait. La France, sur son sol comme au dehors, pour l'instant, malgré d'infimes exceptions, que nous sommes priés d'aplaudir, comme en 2003, garde une attitude suprématiste, au sens propre du mot, une attitude du fort au faible. Malgré l'accès au droit de votte, la bi-nationalité, que tu n'aimes pas, on ne voit pas que les nouveaux Français, pourtant assez nombreux, aient jamais emporté la décision dans aucun domaine. Si nous étions authentiquement libres, comment expliques-tu les afronts qu'on nous fait, notament sur la liberté religieuse? Au fond, tes développements, d'une manière ou d'une autre, finissent par conclure à une grande mansuétude envers une certaine France qui retient les permis de construire! T'entends-tu sérieusement parler, quand tu aplaudis au fait, que sur le sol tenu par l'ennemi, l'appel à la prière s'élève des minarets? Tu laisse à entendre une admiration émue envers la tolérance de ceux qui, tout de même, laissent encore vivre des mosquées! Ceci n'est pas droit, Torrentiel, tu n'y crois pas vraiment, tu te payes de paroles, corriges ce trait, de grâce! Sur les permis de construire d'église, j'en ai convenu, concernant l'égypte seule, lorsque j'ai entendu Youcef El-Carathaoui, lui-même, plaider dans ce sens. C'est qu'en égypte, jusqu'à présent, comme en d'autres lieux, les Chrétiens d'orient se plaisent à vivre, du moins leurs élites, dans une situation qui associe les privilèges aux exclusions, ceux-ci permettant de revendiquer ceux-là. Tu t'es toi-même fait l'écho de l'égoïsme de l'église Maronite, mais tu ne connais pas tout! Là, concernant ces Libanais, tu n'oseras pas prétendre, de grâce, à aucune exclusion mais tu conviendras de l'excès de leurs privilèges, qui, comme tout privilèges communautaires, ne sauraient tenir au seul talent, mais davantage à l'esprit de cooptation! Les Chrétiens d'Irak n'étaient pas si mal, tant que le pays était souverain, ce qui s'est produit ensuite, ne relève pas de ma responsabilité. Portes ce reproche à qui de droit. Pour le reste, à Tunis, se trouve, tout au centre, une cathédrale, rarement utilisée, déserte le plus souvent, peu de fidèles, semble-t-il. Dans tout le maghreb, l'infection évangéliste ne progresse que de façon déloyale, je suis sûr qu'ils feront peu de carrière, mais c'est différent des églises honnorables, qui ne se livrent pas à semblable corruption! Dans les pays de la péninsule, où la prospérité attire de nombreux migrants, les églises ont droit de battre des cloches, alors que sur toute l'Europe, l'appel des minarets est interdit, apprends-le! Seul, une partie de l'Arabie, a un régime différent, que personellement je discute. Les églises s'y trouvent, mais on y observerait une certaine discrétion. Saches qu'en Iran, contrairement à ce qu'on croit, les évangélistes ne sont pas interdits de cité, seulement soumis à la loi, chose juste au demeurant. Quant aux Chrétiens historiques de ce pays, la plupart sont Harméniens, as-tu entendu dire qu'ils soient particulièrement persécutés? En somme, si nous étions libres, et uniquement dans ce cas, tu pourrais nous faire des reproches sensés, autrement, ça ressemble à de l'acharnement. Rends-moi libre, tu auras les églises que tu voudras, partout, pleines ou vides. Mais puisque la France se dit un pays libre, je ne vois pas comment tu peux arguer des régimes variables, existant dans nos pays!


Moi aussi, je me perds, je me perds, je souffre trop. Tenant compte de la situation crue et nue des rapports physiques de force, exposés plus haut, lorsque tu dis, dans l'un de tes développements, que l'opression tient aussi à l'oprimé, certes, je veux bien l'admettre. Enfin, reste que ça sonne comme une justification ambiguë. A ce compte, on trouverait, pourvu qu'on cherche bien, des contradictions intrinsèques, dans la nation des Indiens Rouges, qui justifieraient leurs épreuves. Et à ce compte, le blanc, le Chrétien, le Sioniste, parce qu'il triomphe, serait le meilleur des hommes, récompensé ainsi de ses vertus. Non, évidemment, ces arguties sont spécieuses.


Concernant la génèse de ma nation, ou, plutôt, sa renaissance, lors de la prophétie, aprends quand-même ceci. Notre prophète a réunifié l'Arabie, certes. Ce serait déjà un exploit, en soi-même. Toutefois, Gengis Khan, puis, Tamerlan, ont, par deux fois, réunifiés l'espace Turco-Mongole, avant de partir à la conquête du monde. C'est que dans l'expérience Mohamédienne, politique et militaire, il y eut un exploit dans l'exploit. Cette réunification de la presqu'île, s'est opérée avec une économie incontestable de sang versé. Le fait est d'une claire singularité. On connaît, du moins les traditions nous rapportent, le nombre des tués et blessés dans les divers combats, avec la liste de leurs noms, comme celle des captifs, de leur sort, et comment se firent les échanges et rachats. Incontestablement, le fait est singulier, ne s'en aproche peut-être que l'expérience de Jeanne d'Arc. J'ai assez démontré la fausseté du pacifisme Chrétien, qui, paradoxalement, fut le sein nourricier des plus grands violentismes. Qu'est le pacifisme Chrétien et Occidental d'aujourd'hui? Il est mol et connivent des crimes, n'oppose qu'une résistance insuffisante, avec cette réprobation hypocrite de tout ce qui est dénommé extrême. Torrentiel, jettes un regard perçant et sans merci dans les entrailles de ce pacifisme! Si tu le traverse, si tu le perces bien à jour, qu'y trouveras-tu? Voici un élément non dit, mais déterminant, du pacifisme actuel. Ce qui n'est pas nommé, c'est le confort dont jouit ce prétendu partisan de paix. Il est pacifiste, en grande partie, du fait du confort de la dissuasion, qui l'abrite, et dont il feint de ne pas vouloir. Sa générosité s'épanouit pourtant, sous l'abri de ces engins monstrueux, et il se peut, que parmi les humanitaires qui vont en Afghanistan ou en d'autres lieux, il y ait des êtres qui se croient opposés aux guerres injustes, lesquelles leur permettent pourtant de manifester leur malsaine générosité. Encore sur ce chapitre, tu te payes de parole, quand tu atribues aux seuls périls des population, que tu ais d'ébord aplaudi aux ingérances en Lybie. Si c'était juste ça, il ne semble pas que tu aies eu le même genre de réflexes, envers la Yougoslavie. Pourtant, il y eut là, encore plus de victimes. Il y eut des massacres, parce que, désolé pour toi, mais face au Musulman, le Chrétien est en effet éradicateur. Il l'est, parce qu'il nous craint, nous suppose forts, étant munis de certains enseignements, je ne sais, mais il a un réflexe éradicateur, sans que ce soit symétrique. Eh bien, il y eut des exactions nombreuses, tant en Bosnie qu'au Kosovo, et pourtant, toi et les tiens, n'avez fini que bien tard par vous résigner à l'action Otanienne, et d'ailleurs vous avez eu tort. Notes bien qu'il s'en faut de beaucoup, que les appareils bombardiers n'aient rasé les villes comme c'est arrivé dans nos pays. Même dans la répression, le Chrétien bénéficie d'une préférence, une discrimination. Car, les offensives sur l'Irak, ont produit des destructions comparables à ce qu'il en fut dans l'Allemagne Nazzie, et quand les villes d'Irak et d'Afghanistan furent rasées, on continua à bombarder dans les trous déjà faits, pour ne pas paraître rallentir sa férocité! Bref, tu t'es bien tâté concernant la Serbie, moins sur la Libye. Je ne crois pas à tes explications embarrassées. Rentres en toi-même, intimement, et tu reconnaîtras qu'un sentiment Croisériste n'était pas absent dans ta légèreté. C'est que, pacifiste ou pas, le Chrétien trouve que frapper sur l'Arabo-Musulman est une chose relativement acceptable, tout simplement. A la rigueur, on peut se le permettre. Désormais, avant de te décider ainsi, envers un Arabo-Musulman, précisément, tavigilance pacifiste devrait être encore plus en éveil, pour que la nature ne revienne pas au galop.


Sans vouloir t'offenser, Torrentiel, quand tu m'as confié avoir cru, d'après les dires de ton milieu familial, que ta génération ne verrait pas la guerre, je me suis dit, peut-être ai-je tort, que tu auras mal compris ce que disaient les tiens. Eux, selon moi, voulaient dire, qu'il n'y aurait plus de guerre sur le sol Français, ce qui n'est pas sans fondement matériel et militaire. Selon moi, ils n'ont pas signifié par là, que la France n'opèrerait pas militairement à l'étranger, tant qu'il reste des pays, militairement démunis, ouverts aux agressions et prédations. Je ne dis pas que ta famille soit partisanne des guerres injustes, je dis seulement que son soulagement, très légitime d'ailleurs, ne concerne que le précaret Français. Ma correction est-elle exacte?


Tout ce que j'ai écrit, sur les réparations impossibles, vue l'étendue des crimes, m'a porté à voir, dans le fait de tendre la joue, une réparation symbolique: soufrir dans son orgueil et son ego, pour réparer quelque chose du mal fait à d'autres. Tu y vois quelque chose de Musulman, je ne saisis pas. J'ignore absolument si pareille chose est canonique, et ce que l'Islam pourrait dire là-dessus. L'Islam exigerait l'inversion, ou ce que tu nommes ainsi, exactement comme le feraient un grand nombre d'intellectuels, qui ont inventé cette catégorie, pour soustraire l'Occident à certaines critiques et jugements. Ce que tu nommes inversion, peut se nommer autrement, si on veut. Il est vain de s'abriter derrière des catégories et arguties que les impérialistes ont forgées, pour leur propre confort. Ne me ressors plus ce genre de chose à l'avenir. Il n'est pas sûr du tout que l'Islam ait la justice aussi raide, ou du moins, il y a une diversité de points de vue, sur ces matières. Plutôt que de l'Islam, cela ressortit davantage de cette notion de justice basique et infantile, qui, quoi qu'on dise est pertinente, jusqu'à preuve absolue du contraire. Ce que tu nommes inversion, peut ressembler à la notion Marxiste de dictature du prolétariat! Toi, qui croyait, que le Marxiste préfère la table rase du passé, tu oubliais cette notion. Inversion ou pas, en effet, mon voeu est que celui qui est pour l'heure du bon côté du manche, se retrouve du côté de l'enclume, que le blanc, le Judéo-Chrétien, l'Occidental, ou tout ce qu'on voudra, tremble et rase les murs, sous la férule de ceux qu'il a tenu prosternés et apeurés! En toute rigueur, je ne vois pas du tout ce qu'il y a de pervers à ça, et je suppose que dans ton for intérieur, arguties mises à part, tu n'a rien à redire.


Voici une anecdote, qui te montreras que ce point de vue n'est pas particulièrement musulman. En général, je loue et j'aprouve ce que fit notre prophète. Pas toujours, du moins, pas en tant qu'homme non inspiré. Il advint qu'un jour, lors d'une bataille, l'ancien maître du compagnon Anou Bilal fut capturé. Cet homme dur, nommé Ommeya, exerçait sur son ancien esclave, les pires cruautés, pour le faire renier sous la contrainte. Il le battait, ou tentait de le réduire par la soif, en l'exposant attaché sur une pierre, à l'ardeur desséchante du soleil d'Arabie. L'esclave fut racheté à prix d'argent, par un autre compagnon, qui l'offrit au prophète, lequel l'affranchit, puis, fit de lui, une sorte de chambellan, étant du reste commis, du fait de sa voix forte et sonore, à l'appel des prières dans Médine. Quand donc son ancien maître, tant dur et cruel, fut capturé, Anou Bilal suplia le prophète de le mettre à mort. Mohamed n'agréa pas cette demande. Environ un siècle plus tard, la Nation fut gouvernée par une dynastie, issue des descendants de cet homme si dur! Mohamed préféra l'échanger contre un captif musulman, tenu par les Mekkois. Ceci se conçoit. Pourtant, dans cette occurrence, dans ce débat, je tiens pour juste la demande d'Anou Bilal, et pour injuste, Dieu me pardonne, la décision du prophète. Il eût dû, selon moi, ou bien accéder à la demande et mettre à mort le prisonnier, ou mieux encore, le remettre à la merci de l'aix-esclave, mains liées, pour qu'il en dispose à son gré! J'eusse mieux aimé voir en effet, le cruel maître, réduit en esclavage, casser des pierres pour celui qu'il tourmentait. Tel ne fut pas, hélas, mais Dieu sait ce qu'il fait, il est connaisseur de toute chose.


Allez, que j'aille plus loin, et voici de la perversion, si tu veux voir les choses comme ça! Il est curieux, comme je l'ai traité précédemment, dans d'autres messages, que la partie de la France qui nous aime, reçoit tellement nos rodomontades et nos reproches, avec tant de patience, qu'on peut dire, qu'elle tend la joue à la place de la mauvaise France. Il faut même aller plus loin. Je vais être grave. Le désir de métissage a, en effet, quelque chose d'intense, voire de violent. Pas toujours, mais quand-même, assez souvent. Non pas seulement, que le beur veut se saillir une Française et lui faire subir certaines violences, non pas seulement que ce soit lui qui le veuille! Elle, de son côté, le veut aussi, plus intensément que ce qu'on croit. Il arrive même qu'elle l'énonce délibérément et clairement, dès les débuts! Soit il n'y a pas de violences particulières, parce que le gars ne répond pas nécessairement à cette demande, ou bien elles sont contenues dans une sphère hérautique, et font les charmes des débuts des relations charnelles. Mais, il arrive, en effet, que cela déborde l'alcôve, que ça aille loin, hors du cercle domestique. En passant, sans rien savoir, je me demande si les liens de ton ami X...et son épouse bourge et autochtone, ne sont pas un peu de ce genre, et s'il a tort, quand il affirme que c'est elle qui veut se faire battre. Vas savoir. Moi-même je n'ai connu que des gestes hérautiques dans les débuts de mes relations, très apréciées de mes victimes, tu peux le croire. On a vraiment l'impression, qu'elles se sentent un peu coupables, et réclament une sorte de châtiment réparateur, pour que ça nous fasse du bien, mais c'est évidemment très compliqué. Sans même en venir jusque-là, dans l'ordinaire, c'est très simple, l'autochtone, femme ou homme, ne quitte jamais de son plein gré, subit plutôt les séparations, selon ce que j'ai observé. Donc, le rapport n'est pas tout à fait d'égal à égal. Ou, mieux, quand il y a séparation, l'autochtone ne retourne pas vraiment vers un autre autochtone, ou rarement, le métissage devient, pour lui, incontournable.


Mon petit frère, maintenant marié à une berette, connut sa deuxième amie, qui était presque une caricature du genre. Il s'était séparé de son amie d'adolescence, que nous aimions pourtant, une certaine Nathalie, studieuse et bonne élève. Ma mère n'envisageait pas encore leur mariage, mais elle se réjouissait de voir que cette fille obligeait presque mon frère à aprendre ses leçons, et elle était fille de profs, donc, tu peux comprendre. Bref, ils se séparèrent, qu'importe les raisons, je ne les connais pas toutes. Il vécut seul, pendant un certain temps, recherchant plus ou moins vaguement des rencontres. Mon frère est enseignant, et allait, une fois, à un stage d'informatique. Une collègue à lui fut entreprise par la nouvelle venue, une certaine Mathilde, noble Bretonne, figures-toi. Elle s'entretint donc avec cette collègue de mon frère et apprit qu'il était seul et en souffrait. Cette Mathilde lui fit transmettre son invitation à mon frère, lui faisant dire, expressément, qu'elle aimait bien les Arabes, au regard sec et dur. La chose était sans équivoque, mais je ne suis pas sûr que mon frère lui donna satisfaction dans ces domaines, étant sportif, mais non pas vraiment violent. Au bout d'un an environ, la relation prit fin. Cette fille, enseignante, était mariée préalablement à un Algérien, qu'elle avait pris soin de choisir à sa façon. D'après ce que l'on sut, cet homme était violent et tout à fait sans gêne, forçant sa femme à voler dans les grandes surfaces, même en présence de ses propres parents, suprême humiliation. Elle demanda le divorce, non à cause de ces outrages, mais pour ses infidélités. Elle allait si loin, dans la soumission et le spectacle qu'elle voulait donner de sa soumission, que mon frère, rangé, enseignant, ne dut pas la satisfaire sur ces plans-là, du moins pas à la hauteur de ses attentes. Cet exemple est très corsé, caricatural, mais ce genre de demande et d'attente est plus fréquent qu'on ne le croit. Qu'on y voit le goût après tout naturel, de la femme pour l'homme fort et viril, l'homme qui sait ce qu'il veut et ce qu'il ne veut pas, certainement. Qu'une certaine violence ne soit après tout qu'une variable de la caresse, tout à fait. Reste l'intensité de ces demandes, et leur spécificité envers des Arabes et des Noirs, pas envers des Asiatiques, par exemple. Il se trouve, est-ce un hasard, que ce genre de demande se porte envers des gens issus des aix-colonies. L'étudiant kiné de Côte d'Ivoire que j'ai connu, disait avec un humour un peu raid, que les Françaises doivent payer la dette coloniale! Il me plaît de penser, ai-je tort, que pareilles demandes sont, sur un plan peu conscient, demandes d'expiation, de réparation. Dans le métissage, Torrentiel, tu trouves quelque-chose qui peut s'aprocher d'assez près du voeu que tu formes envers un enfant, que tu aimerais plus parfait et accompli que toi, comme tu m'as transmis dans les débuts. En effet, tout se passe comme si l'autochtone, voulait nous fortifier, s'effacer presque, pour nous faire de la place, exhalter notre ego, aux dépends du sien. Cela ne concerne pas que les femmes Françaises. Les gars aussi, ceux qui tombent sous le charme de nos filles, sont plus indécrottables encore, si c'est possible. L'exemple de ta connaissance ivrogne, n'est pas une référence ou un exemple. Souvent, un Français, qui épouse une fille de couleur, fera vraiment ce qu'il peut pour la rendre heureuse, je peux en témoigner. Il fera même plus de tâches ménagères qu'avec une femme de sa race, et homme ou femme nous pardonnent beaucoup plus qu'ils ne pardonneraient aux leurs! Alors, est-ce que Rodomont a le droit de faire passer une sacrée nuit à la France? S'il le fait, c'est qu'elle l'aura voulu, j'écrirai cette scène dont tu ne sembles pas vouloir, quel mal ça peut-il faire.


Ma France à moi, est partie chez sa fille aînée, voir ses petits-enfants, et préparer beaucoup de compotes de pomme, nous en avons eu des dizaines de kilos, qu'on nous a offert. Cette année, les pommiers croulaient sous les fruits, et les normands, radins, en donnent quand-même les uns aux autres. En son absence, je me suis permis de veiller tard, la nuit passée, me voilà fourbu.


Je t'en pries, Torrentiel, je voudrais que tu me comprennes mieux. Si dures soient mes rodomontades, tu peux admettre sans te déjuger, qu'elles sont généralement vraies et justes, au regard de la justice basique. Fais-en l'avoeu, de grâce. Celui qui ferraille avec toi, n'est pas un strict ennemi, c'est un gars qui souffre, et qui aime, tout en même temps, et ta France et ton église. Tu remarqueras sans doute, que tant mes déclarations diverses d'amour sont intenses et vraies, tant mes rodomontades sont dures, sans qu'il y ait aucune contradiction. Si ça se trouve, je suis en France, le seul musulman qui côtise au denier chaque année, qui pense aux religieuses avant ma femme, quand elle a liquidé les fringues de son magasin, et, pourtant, comme je suis dur, comme je vous traverse sans pitié! C'est que la vérité n'admet pas la pitié, quand on la cherche. La pratique, l'admet. En effet, je n'ai pas l'intention de vider la France de tout son sang, ce qui serait, en toute rigueur, l'exacte justice. Non, je veux que la France vive, mais qu'elle change, et non pas à trop petits pas, mais qu'elle s'ébranle, soit ébranlée, cède tant à la pitié qu'à la justice. Dans ce cadre, la France doit, en effet, soufrir dans son ego, quelque-chose de ce que ses vis-à-vis, ont souffert. La France doit prendre parti, authentiquement, pour la liberté et la souveraineté des peuples et des nations, elle doit donc tenir pour leur force, sans équivoque. Elle le leur doit, au sens propre du mot! Elle deviendrait ainsi, un scripturaire, ou si tu préfère, une puissance en creux. Au lieu de tirer vers elle, la substance des peuples qu'elle maintient dans la faiblesse, elle leur confèrerait la force, elle serait une source captée et non plus un fleuve envahissant. Je crois que cette carte est jouable, qu'il y aurait ainsi, un avenir économique certain, pour la France et l'Europe continentale. Pour jouer cette carte, la France doit en effet se désolidariser de l'Occident criminel, ce qui n'est pas une trahison. Ainsi faisant, la France reviendrait à son authenticité Chrétienne, son identité de grande république. Ce partenariat privilégié, s'il embrasse vraiment tous les domaines, serait saisi par toute la Nation, j'en ai la certitude, y compris, ceux de la péninsule. Donnez-leur, de la sécurité, donnez-leur de l'arsenal nucléaire, des transferts scientifiques et techniques lourds et massifs, donnez-leur de la force, unis ils seront à votre grand profit. Prenez garde que cette carte ne soit proposée par d'autres, ce serait tout de même le comble, la France en a la vocation avant n'importe qui. J'ai nettement l'intuition, que la Nation préfèrerait de beaucoup, un scripturaire unique, un allié, mais aussi un ami, au lieu d'en avoir plusieurs. Donc, si d'aventure, un autre se déclarait dans ce sens, l'albion, par exemple, c'est probable, il risque de tout capturer. Voilà pour un prochain développement.


Croissant de lune.

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