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lundi 21 mars 2011

Les voies de la france

(extrait du Dialogue entre le torrentiel et un croissant de lune, partie IV, herméneutique 19)

Envoyé par le Torrentiel, le 21 mars 2011 à 17h32

Mon cher croissant de lune,

Tout d'abord, laisse-moi te faire savoir que je porte le deuil de ton silence. Et derrière ton silence, je porte le deuil de ton rêve du développement selon tes plans du soulèvement de ta nation. Et je ne souhaite pas que cette intervention en Lybie, qui prend des allures intempestives, n'en entraîne l'endiguement.

Mais, en premier lieu, il faut nous rappeler que nous ne devons pas rêver le monde. Le monde est trop compliqué pour qu'on puisse le rêver. Ces révolutions arabes étaient parties pour faire croire à des opinions publiques éprises de divertissement que la révolution est un jeu de fléchettes. Il suffisait que l'on ait commencé en tunisie par faire partir ben ali, et les tyrans allaient tomber l'un après l'autre. On demandait : "à qui le tour ?" Mais on se heurta à forte partie quand on voulut que ce fût à celui de Kadhafi. Si l'on voulait jouer à ça, il fallait s'attaquer à moins forte partie.

Je voudrais aussi que tu acceptes qu'il nous faut convenir, en préambule de ce qui va suivre, que toi et moi pouvons être désinformés. Qui l'est, de toi ou de moi ? C'est ce qu'il faudrait savoir, mais la solution n'est pas certaine et ne dépnd pas de quel côté on ait envie que la vérité penche. Je reçois les deux faits troublants que tu proudis. J'ai ouÏ dire toute la semaine, dernière, témoignages à l'appui, que Kadhafi reprenait avec brutalité le contrôle de son pays. Seule semblait s'opposer à lui la poche de résistance de ben gazi dont on craignait qu'il ne l'écrasât, portant un coup définitif à son renversement immédiat. Tu prétends que cette victoire ne daterait que de vendredi ? Si tu as raison, sa progression en serait d'une rapidité sans précédent. Aurait-il, par ailleurs, reçu du renfort en armes et en hommes ? N'ayant pas d'information, je ne puis rien alléguer pour ou contre qui ait le moindre intérêt. Ce que je constate, c'est que les informations divergent, selon les sources dont elles proviennent. La propagande occidentale ne prêche pas, elle éditorialise, mais c'est tout un. Les informations dont tu sembles disposer sur cette chaîne de télévision que tu appelles "l'algézira combattante" paraissent à la fois très factuelles, ce qui vaut la mort de ce malheureux reporter dont tu pleures la mémoire, et être soutenues par le commentaire de véritables orateurs, qui disent ce qu'il faut en penser et comment il faut agir en fonction des événements, tel cet Azmi Bchara qui, chrétien ou non, se pose en "ingénieur des révolutions" et entend que, face à l'intervention étrangère, les peuples ne fassent pas montre de réjouissance, ce qu'il dit étant écouté, pas autant que tu le prétends, à ce qu'il semble pourtant, puisque les insurgés de ben gazi ont accueilli la résolution 1973 avec des tirs et des cris de joie : je suis plus réservé quant à ce que l'on rapporte des résultats de l'intervention étrangère, car les dés sont pipés : la france est partie prenante ; si jamais ils avaient été libres, les médias ont cessé de l'être tout à fait du moment que nous sommes entrés en guerre ; ils doivent dire que la france libère la Lybie pour faire le jeu du minimum de patriotisme requis, la patrie étant engagée.

Rassure-toi : je ne te ferai, ni à moi-même, l'affront d'être versatile. Je ne te dirai pas que, ce dont je me suis félicité hier, je le désapprouve aujourd'hui. Pourtant me donné-je le droit de clarifier ma position.

Tout d'abord, quand je me suis applaudi que "la voix de la France" se soit faite entendre à nouveau, je ne pouvais éviter le parallèle gaulliste, puisque c'est à cette aune qu'est jugée depuis soixante-dix ans la diplomatie française, pariant davantage sur "la parole efficace" que sur la "real politique", mais si j'ai salué un réveil, je n'ai jamais dit que ce réveil était glorieux. D'abord parce qu'il n'y a pas de raison de mettre en doute que Kadhafi ait pu financer comme le prétend son fils la campagne de sarkozy, exactement comme Omar Bongo l'a fait, à ceci près que celui-ci a pu maintenir son pouvoir jusqu'à sa mort, et même désigner son successeur en bon dynaste, tandis que le rêve dynastique de la tribu des Kadhafi bat de l'aile. Si Bongo ou son fils étaient tombés, dont le financement a été avoué par les remerciements de Sarkozy à son bienfaiteur dès le soir de son élection, celui-ci les aurait laissés tomber exactement comme il abandonne aujourd'hui Kadhafi, et c'est ce que j'appelle "mordre la main qui (l'a nourrit". Il n'y a pas que les musulmans que l'on puisse accuser de pareille forfaiture : il n'y a qu'à regarder qui la commet et qu'à la dénoncer quand elle est commise. Ce que Sarkozy a fait de bien, quand tout le monde le trouvait ridicule, c'est d'avoir été le premier à avoir reconnu le Conseil National Transitoire lybien pour interlocuteur légitime de ce pays. Il a bien fait, quand même la faveur militaire eût dû se retourner. Mitterrand en son temps a servi la soupe à de plus vils putschistes qui voulaient rebâtir l'Union Soviétique quand Mikhaïl Gorbatchev ne tarissait pas d'efforts pour la désagréger à travers la perestroïka. Sarkozy s'est encore montré conséquent de dire qu'il accepterait de mouiller la chemise de la france pour la libération du peuple lybien, dans une coalition qui viserait à protéger les civils contre les massacres de son tyran. Mais comment l'a-t-il mouillée finalement ? C'est ici que la méthode est on ne peut plus discutable. Cette dérive était-elle fatale ? Tu m'en avais averti. Mais je crois qu'elle était fatale Dans le cadre du fatalisme de la désertion arabe qui s'est produite pour ne pas aider la Lybie, sinon les événements auraient pu connaître un autre cours.

Tu aurais souhaité que l'intervention fût le fait des seules forces arabes. Si la "ligue arabe" a donné le ton de la résolution 1973, elle n'a pas demandé à l'ONU de la désigner comme mandataire de son exécution. Elle se serait pourtant honorée en le faisant, comme, je te l'écrivais dans mon dernier message, l'ONU ne se décidant pas à réagir avant que sarkozy ne la réveille, de s'autosaisir de ce mandat. Elle n'en a rien fait, non plus qu'elle n'a armé les insurgés lybiens. Car enfin, s'il est évident que l'Occident a armé Kadhafi du temps qu'il pouvait être considéré comme le chef de l'Etat lybien ; plus exactement, s'il a vendu des armes à Kadhafi ; s'il est pour cette raison assez dérisoire qu'il se retourne contre un régime qu'il a armé (mais ce n'est pas la première fois que les choses vont ainsi), tu reconnais toi-même que la "nation arabe" a le premier budget militaire du monde. Elle n'est pas désarmée. Elle aurait donc pu armer les insurgés, à supposer que peu de pays arabes aient souhaité intervenir, pour assurer le brouillage aérien, ou la protection antichar qui auraient suffi, me dis-tu, à mater les velléités massacreuses du colonel Kadhafi. Or la Ligue arabe a peut-être accouché de décisions ne manquant pas de fermeté, surveillé comme elle était par la vigilance populaire aux abords de sa réunion ; on ne peut pas dire que l'arbre à palabre ait accouché de beaucoup plus que d'une souris. A tout prendre, l'Organisation de l'Unité africaine a été plus tranchante, quoiqu'a posteriori, que la Ligue Arabe, la Lybie tenant au moins autant de l'africanité que de l'arabité. Comment la Ligue arabe pouvait-elle à la fois réclamer la protection aérienne et celle des civils, exiger le départ de Kadhafi, condamner toute intervention étrangère, ne pas armer les insurgés, déplorer l'envoi de renforts en armes et en hommes que celui-ci pouvait recevoir d'afrique ou de tel service secret israélien, ou de tel autre partisan tenant à rester discret, et ne pas demander expressément un mandat au conseil de sécurité de l'ONU pour exercer cette protection rapprochée d'un peuple qui était l'un des siens ? Facile, après ça, de tomber sur l'Occident et sur sa logique invasive, croisériste si tu veux, interventioniste en tou cas, mais qui a trouvé ce que tu peux ne considérer que comme un prétexte pour intervenir dans le fait que Kadhafi allait massacrer son peuple sans que personne ne lève le petit doigt, ce qu'Obama , résumait ainsi :
"Je veux rappeler que l'option par la force n'avait pas notre préférence, mais nous ne pouvions pas rester les bras ballants face à un tyran qui disait à son peuple qu'il serait sans pitié", ce qui était un euphémisme tendant à prouver qu'il n'est certes pas, comme "la blanche", "le seul homme du régime !" Crois-tu que Poutine soit plus franc envers toi quand, ayant beaucoup à se faire pardonner après la sauvagerie avec laquelle il a perpétré le massacre des tchétchènes, il dit que cette intervention militaire a toutes les apparences d'une Croisade ? Le trouves-tu sincère ?

Or, si j'ai salué le réveil, même peu glorieux de "la voix de la France" ; s'il s'est confirmé qu'elle a été pour beaucoup dans celui de l'ONU, la voie qu'elle prend aujourd'hui ne me paraît pas satisfaisante, ne me paraît pas conforme à sa voix. La france se serait honorée, pour autant qu'elle eût voulu participer à cette intervention, de se placer sous l'autorité de la Ligue arabe. Au lieu de quoi elle prend le commandement, pour quelques jours de mascarade, de "frappes aériennes" jetées à l'américaine sur des objectifs prétendument ciblés. Ca lui va assez mal de vouloir jouer les chefs de guerre ! Ca lui va d'autant plus mal que la manière dont elle mène le combat ressemble fort à une bravade de sarkozy rendu à lui-même et à l'enfant qu'il est, croyant jouer aux soldats de plomb, sans se douter qu'à agir sans discernement comme il fait, il risque fort de s'enfoncer pour longtemps dans le "bourbier lybien" comme les Etats-Unis auront regretté de s'enfoncer dans le "bourbier afghan", dont ils ne savent pas comment se retirer, si bien qu'ils restent sur la réserve, regardant la manière dont "le petit Nicolas" joue les chef de guerre" et les stratèges, , s'abstenant, non seulement de se mettre sous la férule d'une autorité arabe dirigeant la coalition, mais détournant allègrement la lettre de la résolution 1973 après s'être donné le plaisir de jouer les gros bras en réunissant autour de lui les premiers ministres de la Ligue arabe pour organiser les attaques contre la Lybie. Est-ce seulement par lâcheté qu'aucun de ces pays ne semble vouloir le suivre, à l'exception du Qatar dont tu disais qu'il aurait les moyens de suppléer la carrence égyptienne et que tu estimes sans doute être assez épris de liberté pour héberger l'algézira, mais qui entretient des relations d'affaire troubles avec les aventuristes les plus louches en matière de transactions voyoues ? On n'a pas raconté comment s'était terminé le sommet élyséen qui réunissait sarkozy aux premiers ministres des pays de la Ligue arabe. Ceux-ci se seraient-ils méfiés de ses intentions belliqueuses, du manque de persévérance qu'ils supposaient dans ce chef ou des deux ? Pourquoi, après s'être dérangés jusqu'à Paris, n'ont-ils pas participé à la coalition dont ils condamnent avec raison les méthodes de frappe ? Alain Juppé, qui s'était tenu à l'écart d'une solution militaire trop drastique, avait prévenu :
"Si nous nous mettons à attaquer la Lybie, il faut bien savoir que nous serons en guerre !" Pris de cours par le réveil intempestif de la voix de la France par sarkozy reconnaissant le Conseil National transitoire, Juppé a la mémoire immédiate de son passage éphémère par le ministère de la défense pour servir la façon guerrière dont la France, qui joue les maîtres du jeu, conçoit son intervention. Bernard-Henri Lévy que je trouvais plus sympa que Kouchner, bien que je n'aie jamais tellement réussi à démêler l'un de l'autre, tant tous les deux aiment à raconter qu'ils connaissent tous ceux qui comptent dans tous les pays où ça bouge, semble se hausser du col d'être le nouvel inspirateur de la politique étrangère de la france, après que son homologue en bernardise, qui est aussi son clone, eut été congédié. Il n'hésite plus à dire que la France n'a que faire de respecter la lettre de la résolution de l'ONU qu'elle a pourtant contribué à inspirer. L'"esprit de cette résolution" est de faire partir Kadhafi, personne ne s'y est trompé, ajoute-t-il, et c'est l'objectif que la france poursuit en lançant des frappes aussi massives, dont la propagande ou la communication lybienne a déjà assuré qu'elle a fait quarante-huit morts au jour d'hier. Mais il n'existe pas de guerre où l'on n'ait à déplorer des morts. Seulement, selon la citation de Napoléon qui court dans toutes les rédactions depuis quelques jours, "dans la guerre, c'est comme en amour : il y a un moment où il faut aller au contact". Et pas plus Sarkozy que les américains ne semblent disposés à envoyer leur infanterie en cessant de bombarder sans discernement, ce qui est facile, quand le pilote est protégé dans son avion et que les pilotes de l'aviation lybienne sont connus pour n'être pas très aguerris. Mais si l'on tient vraiment à l'objectif qu'on se fixe, il faut descendre de son piédestal aérien et se battre pied à pied contre ceux que l'on veut renverser.

Sarkozy détourne à tel point la résolution 1973 qu'il a décrété que la diplomatie ne se rouvrirait que quand Kadhafi aurait quitté le pouvoir. Or si "la guerre, c'est la poursuite de la diplomatie par d'autres moyens", on ne doit jamais négliger la négociation, même en temps de guerre. Or Kadhafi, qui oscille entre des menaces dont on ne s'est que trop aperçu qu'il les exécute, et des tentatives d'arrêter les hostilités, voire de négocier son départ, a, pour la deuxième fois depuis le déclenchement des frappes, demandé un cesser-le-feu. Qu'on ne se rende pas tout de suite à sa demande de réunir à nouveau le conseil de sécurité, à voir comme il a piétiné l'institution onusienne, on peut le comprendre. Mais qu'on ne se rende pas à lui accorder un cesser-le-feu pour voir ce qu'on peut négocier avec lui, éventuellement son départ, c'est ce qui n'est pas admissible. Tant qu'à entrer dans une guerre, encore faut-il en arrêter les règles. Ce cesser-le-feu ne serait-il utile qu'à cela, il serait le bienvenu. Ici, l'on se trouve à nouveau devant une guerre qui ne connaît d'autre règle que les frappes aériennes, qui semble saoule de ces frappes, comme si elles allaient résoudre quoi que ce soit en se tenant à distance de l'ennemi, ne se posant même pas la question de savoir si la Lybie va continuer de subsister en tant qu'etat, si tous les insurgés l'entendent ainsi, et si la solution de la crise lybienne passe par une défection de Kadhafi au profit de l'instauration d'un régime qui garantirait la continuité de cet Etat, solution qu'on pourrait dire arabe, pour autant que ce serait celle qui profiterait le mieux, à terme, à l'unité de la nation, ou par la partition . de cette Etat entre la tripolitaine, la syrénaïque et une troisième entité, solution à l'africaine qui accentuerait la tribalisation encouragée par Kadhafi, conscient que la Lybie, si elle appartient géographiquement au Maghreb, a un modèle de société qui la rapproche davantage de l'afrique.

Le dernier point qui ne me paraît pas conforme dans la voi(e) de la France de trouver une solution à cette crise, est qu'à supposer que ce soit moi et non pas toi qui ne sois pas désinformé, s'il était vrai que Kadhafi avait reconquis son pays, les armes étaient en train de parler. Qu'il faille s'interposer d'une manière ou d'une autre pour que la reconquête de ben gazi ne soit pas une boucherie ou pour que les deux forces en présence puissent combattre à armes égales, c'était à n'en pas douter traiter humainement le problème ; mais peut-on se permettre de récuser le dirigeant d'un pays s'il a gagné la guerre, au motif que sa victoire ne serait pas morale ? C'est ainsi qu'entre parenthèses, ne t'en déplaise, la france a perdu la guerre d'algérie en gagnant la bataille d'alger. Sans doute n'était-il aucunement justifié que la france entendît vivre à demeure dans un territoire qui n'était pas le sien. Du moins n'aurait-elle pas dû se démettre au moment où elle venait d'acquérir la victoire militaire. Qu'une négociation s'impose avec Kadhafi, qui en disconviendrait ? Mais, selon qu'il aurait été en train de gagner ou de perdre la guerre, il aurait fallu l'orienter différemment. Dans le premier cas, son départ pouvait être exigé ; dans le second, on pouvait l'y inciter. Mais s'il s'y refusait, il s'agissait de lui faire au moins lâcher du leste.

La France était-elle illégitime à participer à une intervention collective dirigée par le monde arabe pour se défaire de Kadhafi ? Je tiens que non et que ça reste à son honneur d'en avoir réactivé la nécessité auprès de l'ONU. Encore eût-il fallu qu'elle ne rate pas un nouveau coche diplomatique et se montre gaullienne en se plaçant sous l'autorité du monde arabe, plutôt qu'en rejouant une nième version d'une offensive occidentale qui ne lui vaudra que des ennemis. Je voudrais que le monde arabe lui sût gré de son premier mouvement, peu importe de qui il vînt, mais en tant que celui-ci émana de la voix de la France. Je voudrais aussi qu'il ne croie pas que sa dignité soit baffouée pour autant qu'il s'associe le concours des puissances étrangères, pourvu que celles-ci ne cherchent pas par leur participation, un moyen de se l'asservir. Je voudrais que l'islam se rende compte de cette réalité géopolitique qu'il est l'une des deux seules nations au monde, lequel a sans le dire décrété la fin des nations. Ce que nous appelons nos Etats-nations ne sont que des Etats-sociétés, plaise à dieu qu'ils fussent des etats-patries et qu'ils acquièrent par là un reste de souveraineté. Mais force est de reconnaître que les deux seules nations au monde sont "la nation juive", qui se croyait exceptée du statut national et qui se retrouve une des deux seules à l'avoir conservé, et et "la nation islamique" ! Que ces deux nations n'en tirent pas prétexte pour faire concourir le monde à leurs intérêts ou pour croire le monde ligué contre elles ! Je reconnais que "la nation juive" s'ingénie à persuader le monde qu'il a tout intérêt à se défaire de tout nationalisme pour n'excepter de cette dénationalisation générale que son modèle national, tandis que la "nation islamique" voudrait réimposer le modèle national au monde ! Quoi qu'il en soit, il ne faudrait pas que, ni l'une, ni l'autre, ne veuille jouer son destin contre celui du monde ! Dieu sauve ta nation, dieu sauve la Lybie, dieu sauve le monde et l'éclaire quant à la juste partition à donner à toutes les parties dans la manière de résoudre la crise que connaît ce pays au mieux des intérêts de son peuple ! Que cette solution n'échappe pas à ce peuple, qu'elle ne réfreine pas l'expansion arabe, et que l'expansion arabe assure que sa victoire ne sera pas la défaite du monde ! Ce n'est qu'à ce prix que le monde la favorisera. Le monde donne un mauvais gage à ta nation en voulant mater sa révolution par une reprise de contrôle par frappe et intervention militaire via des armes de destruction massive ! Mais ta nation ne rassure pas le monde en disant qu'elle ne veut rien lui devoir. C'est à l'Occident qu'elle dit ne rien vouloir devoir ; mais es-tu sûr qu'elle ne lui doit que les récriminations dont elle l'accable tous les jours ? Et, à mieux regarder les choses, ta nation s'épanooussant sur son précarré ne veut-elle pas vivre en otarcie en se méfiant de toute influence étrangère, aujourd'hui occidentale, mais demain chinoise ? Que ta nation rende plus sereines ses relations au monde, et il sera moins tenté de la dominer, tout comme il faudrait qu'elle soit moins tentée de donner une leçon au monde pour que celui-ci ne la croie pas dominatrice.

Ton torrentiel, priant pour et aspirant à une harmonie entre le monde et ta nation, où échange ne soit pas hégémonie ni de part, ni d'autre !

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