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mardi 31 mai 2022

Le mystère Céline Pina

Les socialistes ne sont guère transcendants et Céline Pina, ancienne socialiste, ne semble être mue que par deux transcendantaux pour conjurer la mort: la politique et la créativité.


La politique est un leurre s'il s'agit d'accéder par elle à l'immortalité. Car elle ne permet "le dialogue des vivants et des morts" dont parlait Michelet pour définir l'histoire que jusqu'à ce que la mort s'ensuive, mort des civilisations ou mort de l'homme. On fait de la politique pour se survivre et pour des survivants, ses enfants, qui certes auront les ressources d'affronter les défis du monde qui leur sera contemporain, mais combattront en vain puisque l'homme et les civilisations mourront un jour et la mort des civilisations est plus certaine que la fin de l'histoire en laquelle a cru Céline pina, qui prolonge son combat contre la mort en pariant sur la culture. 


La culture est certes le fruit de la créativité, mais aussi d'un arbitraire, qui sacralise ce qu'il a sélectionné en une histoire du progrès humain indéfini. La culture produit un contre-modèle de sacralité qui n'a pas grand-chose à envier au sacré du fond théologique sur lequel Céline Pina refuse de penser, en tenante d'une laïcité antireligieuse, dont l'islam est la diabolique surprise, car ennemi de la créativité, dit-elle et comme tel, source d'arriération des sociétés qu'il a innervées.


Sur ce point il est difficile de lui donner tort. L'islam est ennemi de la créativité en ce qu'il est iconoclaste: il refuse les images du monde visible et du monde invisible, il réduit l'art à l'arabesque dont Baudelaire faisait pourtant le sommet de l'art. Il prétend protéger l'homme contre lui-même en créant des sociétés harmonieuses parce que dociles, et qui n'ont qu'à suivre un mode d'emploi. Mais ces sociétés harmonieuses sont très vulnérables, car ce sont des sociétés de surveillance, et la loi est toujours soumise à interprétation. Quand la loi est prégnante, les différences d'interprétation sont vécues violemment et engendrent de la violence.


Mais Céline Pina omet le paradoxe qui avait échappé au Bergson des deux sources de la morale et de la religion, à savoir que la pensée close est souvent plus féconde qu'une pensée ouverte, qui n'a pour horizon que de se croire large d'esprit. Une société close est fondée sur un texte, et la lecture d'un texte est inépuisablement créative, surtout si ce texte est sacré.


Céline Pina méconnaît aussi le tragique de la condition humaine, comme tous les socialistes (ou anciens socialistes) qui manquent de transcendance. Un musulman suit son din pour avoir un modèle protecteur. ET puis il s'en écarte, il pèche, comme tout homme s'écarte de ce qu'il voulait faire, pour arriver à des résultats diamétralement opposés à ses intentions initiales, dans une hétérotélie à laquelle il doit trouver du sens. Le chrétien croit dans l'ordre "à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair et à la vie éternelle". C'est-à-dire qu'il transfère la responsabilité de sa vie sur quelqu'un qui peut le sauver, a payé pour ses péchés et lui permet de recommencer sa vie comme s'il était une terre vierge, voire de récidiver si la grâce ne parvient pas à chasser le naturel. La rédemption chrétienne est un transfert de responsabilité, d'où la "culture de l'abus" dans l'Eglise. Le musulman qui finit sa vie dans le terrorisme et la violence cherche la rémission des péchés d'après un autre modèle de martyre où l'on donne sa vie en prenant celle des autres et en aggravant peut-être le mal par un autre mal dont il ne voit pas le caractère maléfique, car l'urgence, c'est la rémission des péchés. Mais pour un socialiste, il n'y a pas de péché et c'est en quoi il se trompe sur la condition humaine, car il faut conjurer la violence et le socialiste ne sait rien en faire, il ne sait que refuser cette autre violence sociale illégitime qu'est la peine de mort, héritée du droit de vie et de mort du pater familias sur ses enfants.


Céline Pina est une Manuel Valls ou une Elisabeth Lévy à la voix douce. Elle est la même, avec des idées opposées, que Rokhaya Dialo. Ce sont des femmes qui fustigent la violence des autres par refus de la violence et du péché dans l'être humain. Or leur paradoxe intime est de n'avoir pour raison d'être que d'avoir des ennemis et elles accroissent le degré d'hostilité dans la société. Chez Céline Pina, la conscience de l'hostilité est arrivée sur le tard. Elle est devenue xénophobe sans s'en apercevoir, en voulant intégrer les musulmans dans un modèle culturel où la religion se ferait discrète, dans une culture au ventre mou, alors que les musulmans ont une colonne vertébrale. Cette laïque de stricte observance serait même prête à des accommodements à la Pierre Manent. Mais son hostilité l'a emporté sur le désir d'accommodement. Elle parle comme Christine Tazin de "Riposte laïque", mais elle n'élève pas la voix, elle n'a rien de vulgaire et se voudrait romanesque. 

lundi 30 mai 2022

Nos femmes de président

Le sujet n'est pas  frivole . 


On regrette rétrospectivement l'air emprunté d'une Annémone Giscard d'Estaing nous souhaitant "bonne année" après et avant de s'illustrer dans des galas de charité, en robe de grand couturier comme toutes celles qui l'ont suivi et avec des manières de grande dame, non pas nécessairement sur le plan personnel encore que, mais elle avait la prestance de son mari qui n'avait pas le coeur Louis XV bien qu'il aimât chasser les princesses et les éléphants, et peut-être plus d'éloignement que lui pour le populaire. 


Annémone était tout de même plus proche du peuple  que Bernadette Chirac, croyait-on en 1986, jusqu'à ce que l'élection de son époux ne desserrât les lèvres  très pincées de cette conseillère générale de Corrèze, châtelaine classée de Bitty et habitant un appartement de 1000 mètres carrés à la mairie de Paris qui nous expliqua, dans un livre d'entretiens avec Patrick de Carolis, "Conversation", ce qu'avait de malheureux son mariage balzacien avec un homme non amoureux qui promettait de limiter ses ambitions à la préfecture de Corrèse et de ne pas faire de la proximité de Geoffroy de Courcel avec le général De Gaulle un marchepied pour sa carrière ministérielle.


Les épanchements de Bernadette Chirac rompirent de manière inattendue avec l'hypocrisie bourgeoise dont on croyait que cette première dame était l'incarnation et contrastèrent avec l'étrange alliage qu'au nom du militantisme de l'une et du machiavélisme de l'autre cherchant dans son couple une garantie de respectabilité, forma le ménage Mitterrand, elle à la tête de "France liberté", soutien de Fidel Castro et du PKK kurde, mais aussi actionnaire de la G7 qui exploitait les taxis parisiens, et lui florentin, plus volage que magnifique, et ayant poussé la goujaterie jusqu'à promettre à Anne PIngeot la maison de Latche avant de la réserver à sa famille, ce dont elle conçut une des plus grandes blessures de son histoire d'amour, comme elle le relata dans les entretiens "A voix nue" sur "France culture" avec Jean-Noël Jeanneney.


Madame Pompidou s'est confinée dans deux strates apparemment peu conciliables:  celle de la promotion de l'art contemporain et de l'action caritative, avec la création d'une fondation s'investissant dans les hôpitaux dont j'ai toujours pensé que celle qui la dirigeait eût fait oeuvre plus utile en influençant directement et activement son époux sur la politique de santé publique, dont je ne sache pas, pour en avoir bénéficié, qu'à l'époque elle  ait été en rien désastreuse; mais le mal qui devait ronger l'hôpital couvait certainement sous la cendre et Claude Pompidou aurait dû le prévenir, comme il n'aurait pas dû incomber à Bernadette Chirac de présider dans le même esprit où la femme colle les rustines de la politique que son président de mari ne veut pas assumer, la Fondation hôpitaux de Paris, pour laquelle il était indécent de la voir collecter des pièces jaunes comme une mendigote qui n'a jamais payé son loyer où qu'elle habite, Brigitte Macron lui ayant succédé à la tête de cette association caritative, pendant que son époux, en plein Covid, nommait Jean Castex premier ministre, un des fossoyeurs de l'hôpital public comme directeur de cabinet de Xavier Bertrand, afin qu'il pût continuer sa tâche de démamntellement en supprimant des lits ou en suspendant le personnel soignant non vacciné sous couvert de Ségur de la santé. Les femmes de président sont décidément bien inutiles quand elles ne jouent pas un rôle direct.


Est-ce pour le jouer que Brigitte Macron come Cécilia Sarkozy avant elle participent à des réunions de cabinet où ne devrait être présent que le ministre ou le président en exercice? On sait de moins en moins cacher sa vie privée tout en revendiquant l'étanchéité des frontières entre icelle et la vie publique, comme si la petite histoire ne s'était jamais intéressée qu'aux favorites, qu'elles soient épouses ou maîtresses, et nos présidents de la République sont des monarques républicains.


Brigitte Macron, j'en ai toujours eu l'image d'une groupie calmant son exalté d'époux éternellement élève, démesurément impressionnée par une intelligence jupitérienne dont ne nous parviennent que des éclairs assez rares, en dehors desquels il n'est pas particulièrement bon orateur ou bon comédien. 


Je me l'imaginais penché sur Emmanuel Macron et non pas corrigeant ses discours ni ne le tançant sur ses longueurs, mais s'assurant qu'il avait formé un beau plan détaillé pour préparer son propos et y trouvant toujours à redire.


Qu'elle ne soit pas une conseillère de l'ombre serait plutôt de nature à me rassurer, mais les livres qui ont paru sur le couple présidentiel nous la montrent s'agitant beaucoup, et parfois auprès de personnes peu recommandables, pour assurer l'ascension de son aigle en n'oubliant pas de faire briller sa propre légende.


Nos femmes de président chantent et font chanter les anciens dans les Ehpad. Leur chanson préférée est celle de Barbara: "Si la photo est bonne." A quoi elles ajoutent parfois, derrière Carla Bruni: "Tu es ma came, mon Raymond." 

mardi 24 mai 2022

Damien Abad ou la misère sexuelle

Dans tous les médias, on fait des gorges chaudes à propos de damien Abad. Je ne sais pas du tout ce qu'il faut penser de cette affaire. En général, dans ces questions intimes, les deux personnes, dont il faut choisir une parole contre l'autre, ont raison de leur point de vue. Ces femmes paraissent sincères et Damien Abad ne doit pas être inauthentique dès qu'il sort de la sphère politique. Le récit de Margo montre un homme indélicat envers une jeune femme un peu déboussolée ou écervelée, a-t-on le droit de le dire? Mais qui peut assurer qu'il n'a jamais été un peu trop brutal au cours d'une nuit passée avec une femme, même avec une femme qu'on connaît et connue et aiméedepuislongtemps? Quand ça m'est arrivé (car ça m'est arrivé), ma compagne me l'a dit et je lui en ai présenté mes excuses. Qui raconte ses nuits d'amour devant la machine à café? 


Abad est handicapé, ça ne l'empêche pas d'être trop entreprenant, et ça montre qu'on a choisi à deux reprises des ministres handicapés qui ne tenaient pas la route pour s'occuper du handicap. "On ne peut pas montrer plus grande paresse intellectuelle", a dit Julie-Marie Leconte sur "France info" à la nomination de Damien Abad à ce poste ministériel. Trahir son camp pour être assigné à larésidence de son infirmité, il faut beaucoup aimer les lentilles pour trahir son ancienne famille politique pour des lentilles de cet acabit-là. 


Michel Gilibert a déçu, car il détournait à son profit de l'argent pour une association dont il était responsable, l'affaire a éclaté pendant qu'il était ministre. Damien abad paraît avoir un certain penchant pour des "comportements inadéquats" avec les femmes qu'il veut séduire tout en ayant une compagne, c'est sa vie. Mais il y a un coin du voile qu'on ne soulève pas et qui est pourtant révélé par cette affaire: c'est la misère affective et sexuelle de certaines personnes handicapées.

mardi 17 mai 2022

Macron ou le progressisme immoral

En réponse à cet article de Christian Vanneste:

https://www.christianvanneste.fr/2022/05/08/complotiste-populiste-non-democrate-et-lucide-ii/?
S’il fallait dresser un tableau du mal que nous fait le macronisme, il illustrerait la révolution des mentalités qu’il a sinon produite, du moins couronnée. -Abâtardissement de la langue, ce “système en équilibre”, qui neutralise la victoire (en réalité neutre) du masculin dans la grammaire pour, soit ignorer le genre, soit faire que le féminin l’emporte dans des désignations aussi banalement prestigieuses que celle de premier ministre, où le premier devient première. -Algorithmisation d’un homme-machine qui accepte cette sujétion à des items, et sa segmentation dans des “minorités” en perpétuelle lutte de reconnaissance, qui masquent son déclassement. -Perte de tout esprit critique sous prétexte de lutte systématique contre les préjugés, qui ne sont pas toujours faux, mais qu’il faut vérifier, vérification exclue par “la société du spectacle” pour laquelle “le vrai est” toujours “un moment du faux”. -Cette perte de l’esprit critique est particulièrement sensible à l’école où, sous prétexte de distinguer savoir et croyance, on déconstruit la connaissance, non pas au sens d’une déconstruction foucaldienne qui ne consiste à rien d’autre qu’à faire “l’archéologie du savoir” ou, à la manière de Nietzsche, la généalogie des connaissances pour savoir comment les représentations découlent les unes des autres, entreprise honorable. Mais il s’agit de “séquencer” l’esprit des élèves (ainsi l’entendent les instructions officielles écrites dans un jargon innommable), pour qu’avant que la culture ne mette de l’ordre dans leurs idées, toutes les disciplines se confonde dans les méandres de l’interdisciplinarité: ainsi on n’enseignera plus méthodiquement la grammaire, mais on enseignera des points de grammaire dans des séquences de Français au hasard de “prélèvements” réalisés dans des textes. De sorte que l’élève soit incapable d’une pensée structurée et d’un agir qui le soit davantage. Le phare de la pensée des ados de droite, c’est Mila, déscolarisée parce que persécutée après avoir dit (bêtement) que l’islam était de la merde, et la Jeanne d’Arc des ados de gauche est Greta Thunberg, déscolarisée pour faire honte à la génération qui l’a précédée de ne pas avoir suffisamment veillé sur le climat. Les hommes préhistoriques croyaient que les rois primitifs faisaient la pluie et le beau temps. Nos derniers roitelets aiment les écervelé.e.s qui ont tellement perdu l’esprit critique qu’ils croient à pareilles fariboles. Dissolution de la pensée dans “la fabrique des crétins” chère à Jean-Paul Brighelli même si je n’aime pas à parler de la sorte, mais dissolution de l’action, qui fait que les mêmes ne veulent être ni médecin ni manoeuvres et qu’ils ne sont pas industrieux, parce qu’un Etat qui a choisi le chômage et le nivellement par la médiocrité préfère tertiariser le plus clair de ses citoyens-administrés-consommateurs, faire de la Chine l’usine du monde et importer les travailleurs pour faire malgré tout les basses besognes nécessaires plutôt que d’encourager ses enfants à s’orienter vers les métiers de l’excellence intellectuelle ou manuelle pour assurer le bien commun de leur pays. “Le gouvernement du peuple est devenu l’Etat de droit” et l’itinéraire de l’enfant gâté Macron qui rempile dans des conditions que vous décrivez très bien signe la décadence de la bourgeoisie qui, après avoir perdu la bataille des valeurs au point d’adopter celles qui devaient la détruire, ne défend plus aucune valeur qui ne soit fiduciaire, numérique ou technique, en sorte qu’on se demanderait vainement de quoi le progressisme macronien pourrait bien être le nom si l’on n’y répondait par ces trois adjectifs et quelques autres du même acabit, où il faudrait faire une part au casino auquel joue l’économie des spéculateurs et des start-upeurs, ces rois du produit conceptuel et virtuel qui ne se rendent pas compte qu’ils vendent du vent. “Parce que c’est notre projet”… que ce progrès-là. Les Ukrainiens que je vois venir ici, indépendamment de leur malheur et exception faite de la compassion qu’on doit à celui-ci, sont des Russes mal occidentalisés. La perte de notre esprit critique nous a rendus incapables de dresser pied à pied le tableau du quinquennat calamiteux de Macron, ce qui aurait pu être fait par les journalistes et qui aurait dû être fait par son adversaire du second tour lors du débat où elle s’est laissée humilier une fois de plus parce qu’elle n’a pas de colonne vertébrale. Ce qui tient l’édifice est la peur dans la société “phobophobe” où l’on a commencé par critiquer les phobies parce qu’on confondait la haine avec la peur. Puis on a dit que la peur était le contraire de l’amour. Puis on a gouverné par la peur et les apeurés de la peur n’ont pas vu que leurs gouvernements tremblaient ou faisaient semblant de trembler. Ce n’est pas parce que la menace d’un complot permanent fait le fond du paranoïaque que le complot n’est jamais possible et ce n’est pas parce qu’on se sent persécuté qu’il n’y a pas de persécuteur. Quant au populisme qui devrait désigner la démagogie, le mot pris en bonne part devrait être le synonyme de la démocratie, si les populistes en intégrant leur disqualification n’avaient pas flatté ces deux passions tristes que sont la xénophobie et le mépris des élites, qui ne sont pas par définition opposées au peuple, même si l’entre-soi des “sachants” gagne à mesure qu’augmente la distance entre l’usage qu’un utilisateur sait faire de son outil et l’incapacité où il est de décrire comment il est fait, entre la technicité de l’usager improductif et la scientificité de l’ingénieur qui a programmé jusqu’à son obsolescence, loin des moyens de production et des forces productives. De quoi le progressisme macronien est-il le nom? D’un progrès purement matériel et donc immoral.

lundi 16 mai 2022

J'adore Elisabeth Borne

Vous avez aimé Macron I? Bienvenue dans Macron II, un mandat annoncé come différent par le président transformiste et qui commence sous les auspices de la continuité.

     Vous aviez aimé l'hôpital malade de ses réformes technocratiques? Macron avait nommé #JeanCastex en plein Coronavirus pour vous récompenser de cet amour, autant dire un des fossoyeurs de l'hôpital public. C'était une carotte donnée aux soignants, car l'homme était aimable. Ils l'ont croqués et se sont sentis récompensés d'avoir été "en première ligne" au pic de  l'"épidémie",  sous les applaudissements de la foule en délire tous les soirs à 20h, car la foule est moutonnière. Un peu plus tard, Castex foutait les soignants non vaccinés dehors pour aggraver le mal de l'hôpital. Mais il avait un accent chantant, l'accent de #JeanLassalle qui faisait tout passer et tout passa. Mais les deux hommes avaient beau être des bergers des Pyrénées, pas des "bergers à l'Elysée" (Macron ne l'aurait pas permis) et #JeanCastex n'était pas #JeanLassalle: quand sa vallée était en danger, #JeanLassalle faisait une grève de la faim;  #JeanCastex préférait aggraver la situation de l'hôpital public, des urgences et des soignants pour éviter les grèves. Il inventa cet adage: "Pour être admis à l'hôpital, soyez malades et vaccinés."


      Vous avez aimé la suppression des petites lignes à la SNCF? Vous adorerez #ElisabethBorne, comme les cheminots qui se réjouissent déjà de négocier avec elle sur la recréation de ces petites lignes à supposer qu'elle ait jamais lieu, car tout de même, le train est plus écologique que la voiture.


      L'écologie, elle l'a découverte en devant sauver le soldat Rugy qui faisait une gastro quand il mangeait du homard en célébrant mai 68 à l'Assemblée nationale (cherchez l'erreur!), puis fut envoyé en renfort du macronisme dans le ministère d'où il sera bientôt évincé par Mme Borne, pour faire oublier la démission de M. Hulot, soupçonné d'être un peu trop entreprenant avec ces dames, surtout quand elles étaient les petites-filles de #FrançoisMitterrand. 


     Autant il pouvait y avoir une continuité entre le management de la RATP et la réforme de la #SNCF, autant on n'a pas senti la fibre écologique d'#ElisabethBorne, aujourd'hui chargée de chapeauter la "transition écologique" de façon "productiviste", pour mêler les deux critères qui ont présidé au choix de cette "première ministre" (sic:  il faut ainsi parler pour que le masculin ne l'emporte jamais, même pas dans la grammaire, préférer la langue inclusive).


      Vous avez aimé la révolution bourgeoise qui permit, à droite comme à gauche, de parler de "faux chômeurs" pendant les déjeuners dominicaux sans se boucher le nez et sans le faire sur le ton transgressif de la confidence un peu honteuse et gênée? Vous avez aimé #LaurentWauquiez fondant la #DroiteSociale en parlant de "cancer de l'assistanat", puis promu au ministère du travail pour y punir les chômeurs refusant plus de "deux offres d'emploi raisonnables", la raison pouvant passer de l'acceptation d'un poste d'ingénieur à celui d'horticulteur, puis sous Macron d'horticulteur à serveur de restaurant à Montparnasse en traversant la rue ou en acceptant un boulot à 150km de chez soi au nom de la flexi-mobilité? Quel mal y avait-il puisque les chômeurs ne sont rien et sont tout juste bons à encombrer les gares? Vous avez aimé les pauvres qu'il fallait "responsabiliser" en cessant de dépenser pour eux un "pognon de dingue"? Vous avez aimé la réforme de l'assurance chômage portée par #ElisabethBorne et basée sur la baisse des indemnisations en même temps que sur la radiation des "faux" chômeurs? Vous adorerez la réforme des retraites et tout ce que fera #ElisabethBorne à qui les syndicats ne font même pas semblant d'accorder un état de grâce.


Mais j'y pense: #ElisabethBorne ne peut pas ne pas être adorée puisque c'est une femme et une femme adorable, gentille, affable, chaleureuse, issue d'une de ces minorités visibles (plus de la moitié de l'humanité) et opprimées qui n'ont accédé au sommet de l'exécutif que deux fois en près de 65 ans de Vème République. Je fais amende honorable et entonne à son intention l'hymne féministe de Franck Michael, "Toutes les femmes sont belles", qui fait un tabac dans tous les EHPAD, où je ne doute pas qu'on souhaite la bienvenue à #ElisabethBorne en s'applaudissant de sa nomination. Je m'en applaudis également, car j'essaie de garder un reste et un vernis d'éducation, mais j'assure mes arrières en me promettant de voter pour la gauche plurielle aux législatives qui viennent, quelles que soient mes réserves sur Jean-Luc Mélenchon qui passera la main et ne sera jamais nommé premier ministre, puisqu'il ne concourt pas à la députation. 

jeudi 12 mai 2022

Mélenchon ou le coup d'Etat caractériel d'une union désespérée de la gauche

Personnellement, je n'ai jamais douté que Mélenchon était un caractériel, pas plus que je ne me suis imaginé que voter Marine Le Pen au second tour de la présidentielle comme je l'ai fait soit faire autre chose que choisir le choléra contre la peste, même si je trouve que, depuis qu'il a gagné l'élection présidentielle, #EmmanuelMacron, faute d'être devenu un nouveau président pour un nouveau peuple, fait preuve d'une certaine élégance, ce qui n'engage à rien, voire d'une certaine vision européenne présentée avec une autre allure . 


Je trouve Mélenchon génial d'avoir idolâtré Mitterrand pour lui avoir fait, vingt-cinq ans après la gauche plurielle injustement renvoyée à ses chères études, un coup de Jarnac ou un congrès d'Epinay à l'envers (ou un coup de Latché promis à Anne Pingeot et finalement rentré dans le trousseau patrimonial de sa famille légitime).


Je ne me fais aucune illusion sur le caractère d'autocrate de l'idolâtre Mélenchon ni sur sa personnalité de caractériel à probables crises de violence qui ne doivent (ou ne peuvent presque) pas être que des emportements verbaux, tant le type se déchaîne", se contrôle mal alors que "l'Avenir dure longtemps" comme aurait dit Louis Althusser, qui aurait pu être son vieux maître s'il avait été un peu plus jeune.  


Ou pour le dire plus politiquement, je me fais peu d'illusions sur sa capacité à être "élu premier ministre" au lendemain des prochaines élections législatives, même si sa formule est trop injustement moquée: c'est toujours le chef de la majorité législative qui a imposé sa personnalité ou son poulain au président de la République cohabitant qui nomme certes à la lettre le premier ministre, mais na jamais contrarié le choix du gagnant, n'eût-il pas concouru pour lui-même, comme Balladur; et le mérite serait d'autant plus grand si Mélenchon construisait une coalition cohabitante en deux temps, trois mouvements, plus vite que "la Gauche plurielle", qui eut tout le temps dessiné entre l'élection de Chirac et la nomination de Jospin pour se faire et se refaire, mais si "Chirac n'avait pas dissolu" comme disait Jacques Faisan, la "gauche plurielle" ne serait jamais revenue aux affaires. ..


Je ne me fais aucune illusion sur la liberté d'opinion au sein de "la France insoumise" dont le leader (sic) se fait pourtant le chantre de la liberté d'opinion et de l'hostilité envers le pouvoir personnel. Mitterrand son idole s'est aussi parfaitement adaptée au costume de la cinquième République contre laquelle il ne lutta pas seulement en écrivant "Le coup d'Etat permanent", mais en s'entourant d'une multitude de juristes qui ne couvrirent ensuite que les moeurs de cour de ce monarque républicain. 


Je ne me fais aucune illusion qu'en Mélenchon, ne sommeille une sorte de dictateur vénézuellien à la gouaille avinée.


Et pourtant je voterai tel une dupe pour son candidat des NUPES (nouvelle union populaire écologiste et sociale), d'abord par cohérence intellectuelle et j'y tiens beaucoup; ensuite parce que Mélenchon a beau nous promettre qu'il va raser gratis, il a le mérite de nous faire rêver, le blaireau, la barbe! Il a beau être le représentant imberbe d'un improbable humanisme caractériel, j'ai envie de parier sur son côté humain, d'où mon vote à contre-sens ou à contre-courant comme je l'ai toujours fait, mais je ne suis pas un homme du monde: j'ai mon petit côté mondain, mais je suis un piètre prévisionniste.


Enfin, je vois qui le défend et qui l'attaque au sein de son ancien camp politique. L'attaque #FrançoisHollande, dont il a mis à nu toutes les turpitudes par insuffisance et incompétence. S'indignent contre lui #ManuelValls et #BernardCazeneuve qui quitte le navire du PS en claquant la porte de la cale, tandis que son ami ex-premier ministre #ManuelValls  est trop nerveux pirate pour se faire recaser sans se faire recaler (j'ai dit pirate et non corsaire, VAlls n'a pas le sens du bien commun). 


Hollande, Cazeneuve et Valls ont prospéré sur le deuil national, qu'ils ont assimilé au terrorisme sans jamais remettre en cause leur stratégie en Syrie, ni le fait qu'ils interdisaient aux djihadistes français de combattre aux côtés des tombeurs de Bachar, comme eux-mêmes au nom de la France, et comme Fabius qui nous représentait, et disait que cet homme (Bachar) "ne méritait] pas d'être sur terre(. Car les néocons comme HOllande, FAbius, Cazeneuve ou Valls  avaient des idées très libres sur qui devait vivre et qui devait mourir), mais voulaient aussi faire refroidir le climat, nous dit-on, qu'il fallait rendre plus tempéré en assassinant tous ses ennemis.


Lionel Jospin en revanche, qui a été injustement démis par une vague lepéniste à laquelle je n'aurais pas dû participer en 2002 au nom de la démocratie directe (et je le regrette),a reconnu l'un des premiers (et sans arrière-pensée contrairement à Ségolène Royal), que Mélenchon avait su s'imposer, non pas nécessairement du fait de son score au premier tour, mais par sa tactique du "vote efficace" qui ne devait pas être confondu avec le vote utile, comme le leader naturel de la nouvelle "gauche plurielle" qui reste l'avenir de la gauche et, je crois, à ce stade, de la France.


https://www.lepoint.fr/politique/la-verite-sur-m-melenchon-11-05-2022-2475239_20.php


Est-ce que "Le Point" envoie une boule puante à Mélenchon à la veille des législatives en attendant que Gernelle, le condisciple de Macron à l'ENA, reprenne avec lui sa complicité comme il l'a fait le lundi qui suivit le premier tour de cette élection présidentielle, ou comme #Mediapart le fit à deux jours de l'élection présidentielle de 2017? Sans doute "le Point envoie-t-il une boule puante légèrement conservatrice avant de grincer en se pinçant tout au long du quinquennat futur.


Mélenchon aurait varié sur l'enseignement catholique, l'accuse le journal de l'ami du président, mais au fond, quelle importance? Sur l'Europe, il a soutenu les mêmes idées que #MarineLePen sans qu'on lui fasse jamais grief de vouloir quitter l'Europe ou renégocier les traités: "L'Europe, tu la changes ou tu la quittes", avait dit Mélenchon un peu comme Le Pen Bécassine, c'est sa cousine. Variante cinq ans plus tard: "Tu lui désobéis." Tout ça est du pareil au même.


Mélenchon a été ridicule d'avoir titré un de ses principaux articles: "Il a la classe, notre Tsipras" pour défendre le premier minstre grec qui s'est soumis comme personne aux velléités de la troÏka qui étouffa son pays. Quiconque l'avait entendu défendre sa candidature à la présidence de la Commission européenne sur toutes les chaînes de l'Union ne pouvait que s'attendre à ce que ce pâtre grec trahisse les ambitions de rendre à son pays la dignité endettée de sa gestion souveraine moyennant un référendum consultatif à la Chirac version 2005.


Je me souviens d'un Mélenchon tellement antireligieux qu'il osait attaquer le Dalaïlama au Tibet au nom de son mépris du monachisme et d'un maoïsme résiduel, se combinant en un fond de sauce assez rance avec le trotskisme entriste de sa jeunesse, si tant est que quiconque soit capable de dire ce que recouvrait le trotskisme chez les militants ayant quitté l'activisme pour entrer en activité politique. Seul Krivine a dû rester à peu près pur, paix à son âme!


Je n'aime pas le robespierrisme de Mélenchon, car le robespierrisme est un terrorisme, qui a un lien avec l'islamisme prophétique, qui s'est imposé par la force en un siècle à la moitié du monde connu, à l'exemple du monde romain qui y a mis plus de temps, mais exactement comme les guerres napoléoniennes ont essayé d'imposer avec moins de succès, pas tout à fait circonscrit à l'Europe, l'idéal révolutionnaire.


Je n'aime pas le castrisme ou le guévarisme mélenchoniste, mais je reconnais qu'il est dans la tradition sartrienne, beauvoiriste et danièle-mitterrandienne, ah ce charmant "vieux" atlantiste que Mélenchon a tant aimé pour le renier sans "droit d'inventaire", puis pour l'imiter avec plus de culot que n'en aura jamais Jospin, qui piqua une crise de thiroïde le jour où il se dit fier d'avoir des communistes dans son gouvernement. Mais Mélenchon n'a pas mangé son chapeau comme Cambadélis, analyste de la gauche devenu par inconséquence hollandienne premier secrétaire du parti socialiste. Et c'est à l'honneur d'#OlivierFAure d'avoir rompu avec les fossoyeurs du parti socialiste dont son mentor Hollande et Valls le menteur!