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samedi 3 mai 2014

Farida et la France

(Par le Croissant de lune, après que je lui ai parlé de la fragilité de Farida, et fait part de mon intuition qu'elle était en train de se convertir au catholicisme, au risque de se commettre avec des ennemis objectifs d'elle-même et de ceux qu'elle entraînait comme l'abbé Guy Pagès) "Pareillement, j'ai eu cette intuition que Farida est une personne très simple, disons. Ce qui est extraordinaire, c'est que son discours, bien qu'il soit fort, est en même temps simple, voire dépouillé. C'est si fort, et en même temps, si simple, si nu, qu'on a l'impression que c'est merveilleux, je veux dire c'est insolent de beauté. Je dis bien que c'est merveilleux, au sens d'improbable. Sa parole, sa voix, on dirait de la sainteté, Jeanne d'Arc devait parler ainsi, voilà pourquoi Jeanne d'Arc troublait tant de gens. J'ai franchement du mal à me faire à l'idée qu'elle pourrait tromper son monde, Farida, le tromper consciemment. Voici donc mon explication. J'ai une intuition qui a toutes les chances d'être vraie. Qui est Farida? Farida est une beurette, le fait d'être enfant de migrant est essentiel dans sa vie. C'est une fille de la France et de l'Islam, je cite dans l'ordre, parce que l'aprofondissement de l'Islam, a été chez elle comme chez beaucoup de gens, un fait récent, un fait de développement personnel, mais il était précédé par une situation de citoyenneté Française avec une Islamité je dirais, nominale. Visiblement, elle a été formée à l'activité militante dans les arcanes du parti, l'entendre évoque des militantes communistes des grands jours. Cette intensité militante convient aussi à l'Islam, il n'y a pas inadéquation. Farida est intelligente et sensible, je dirais comme moi si ce n'était pas de l'orgueil. Elle a contemplé la France, elle a vite eu l'intuition de la singularité de la France, vas savoir pourquoi la France est perçue comme singulière, inexplicable intuition, la France est une terre bénie. Elle va même beaucoup plus loin que moi dans cette admiration. Si tu importes ses vidéos par visu-rss, tu pourras écouter son discours au Bourget, eh bien, c'est une louange, dont on pourrait dire qu'elle est de l'Association. Je ne sais plus la formule, c'est un peu comme si moi, tout ce que je pense, tout l'air que je respire, tout procède de la France, que l'Islam procède de la France, j'exagère à peine. Tout le bien procède de la France, c'est un peu comme ça que je m'exprime en formules lyriques, sauf que ça a choqué des gens au Bourget. Ce n'est pas du patriotarisme Franchouillard comme certains croient, c'est pas ça, c'est un amour sincère comme moi-même je l'ai exprimé tant de fois. Mais il y a un hic. Le fils de migrant, lui, peut donner une certaine forme concrète à ce désir intense de convergeance, pas une fille. On peut épouser une fille de France qui reste Chrétienne, la convergeance s'accomplit on va dire concrètement. Sauf qu'une fille Musulmane ne peut pas, si elle épouse un autochtone de France, elle fera de sa convertion une condition de mariage, mais du coup, il n'y a plus convergeance. Qui a épousé Farida? Je l'ignore, mais j'ai pas entendu dire qu'elle se soit unie à un autochtone, d'ailleurs à son époque, le métissage était rare. De tourte façon, elle aurait elle-même fait cette condition de la convertion, je veux dire, selon la canonicité habituelle. Je ne dis pas que cette canonicité soit bonne ou mauvaise, mais Farida, elle, elle y croit à cette canonicité. Donc, pour elle, la convergeance ne peut pas se concrétiser par une union, pas assez complètement en tout cas. Mais le désir de convergeance est très fort, je me demande si je le souligne assez, mais comment pourrait-on donner la mesure d'un amour? Et là, je parle d'un truc que vivent probablement de nombreux migrants, d'une façon plus ou moins consciente, ce genre de rêve presque douloureux aux êtres sensibles et intenses comme Farida. Je ne dis pas que n'importe quel migrant va verbaliser la chose ainsi, justement pas, mais les plus intenses, les plus sensibles, les plus intelligents, ils essaieront de verbaliser. Et là, nous sommes devant un être qui n'est pas commun, une femme particulièrement sensible, d'une belle intensité. Donc, ne pouvant matérialiser ce désir, elle va le sublimer, c'est probablement inconscient. Par conséquent, son amour illimité de la quintescence et de la substance de l'être Français/Chrétien, va la porter à rechercher ceux dont la Francité au sens racial, je dirais, est indubitable, ceux dont la Christianité semble inentamée. En présence de ces gens qui matérialisent son amour inconscient, elle peut ne pas avoir la perspicacité nécessaire, elle peut s'aveugler. Notes aussi, que Farida a été déçue comme beaucoup de gens par l'anti-racisme classique, et comme un certain nombre de Musulmans, elle s'est mise à percevoir les anti-racistes et leur parole souvent agréable, comme procédant du messie trompeur, qui, nous dit-on, aura ce genre de parole, il dira à chacun ce qu'il veut entendre. Par une réaction excessive, il y a des gens qui en arrivent à penser, qu'au contraire, celui dont la parole est désagréable, voire hostile, c'est avec lui qu'il faut s'entendre. Je dirais que sans être Musulman, c'est un truc assez basique, le mal qui fait du bien. Ce n'est pas faux, bien que, pas toujours vrai. Quand en soignant un patient, je lui inflige une certaine dose de douleur, dans mon esprit, c'est bien dans le but qu'il en retire un confort plus grand. La différence avec l'extrême-droite, c'est que mon parti-pris est le patient, ma cause, c'est le patient, j'épouse sa cause, j'épouse son voeu, et bien sûr, ma cause à moi c'est ma réussite et mes honnoraires, on est d'accord. L'extrême-droite, je vois pas en quoi elle nous veut le moindre bien, elle n'en a que pour sa cause à elle, nous sommes des adversaires, voire des ennemis qu'elle utilise par tactique, le cas échéant, nous ne comptons pas du tout dans sa finalité. On en arrive à une situation de mazochisme pur, sans conséquence positive. Farida est plus déçu que quiconque de la gauche Française, on dirait bien que sa réaction est trop diamétralement opposée. En fait, moi, ce que je reproche à l'anti-racisme classique, c'est son ambiguïté, son manque de sincérité ou d'intensité, son Sionisme, sa réserve envers nos revendications religieuses les plus basiques. Moi aussi j'aime la France, mais je sais pourquoi je l'aime et je sais lui adresser de vifs reproches à propos de son manquement à ses promesses. Mais il y a des gens, Farida pourrait en faire partie, qui n'ont pas assez de discrimination au moment même de l'amour. En plus, l'homme juge plus que la femme, la femme ne juge pas, elle ne corrige pas. Et cet amour sans jugement pourrait bien les porter par réaction, à trop juger leurs congénaires. Il y a d'ailleurs une nouvelle forme d'Islamopathie qui est en train d naître, une islamopathie d'hyper-exigence. Farida reproche aux Musulmans de n'avoir pas manifesté en masse contre le mariage pour tous, sans quoi, ils pouvaient, selon elle, gagner la cause avec les catholiques. Je n'en suis pas si sûr, et elle compte pour peu les risques policiers particuliers que les Musulmans eussent pris s'ils étaient en plus grand nombre. Si encore ce genre de reproches ne venaient que de Musulmans, je comprendrai, mais nos adversaires ne se gêne t absolument pas. Exemple, on reproche vivement à certains de région Parisienne de ne pas s'occuper suffisamment croit-on, de clandestins Syriens, voire de ne pas laisser les mosquées ouvertes la nuit pour qu'ils y puissent dormir. C'est le genre de chose qu'on peut se dire à soi-même, mais quand ça vient de gens qui de toute façon voudraient bien fouttre les clandestins dehors, ça manque pas d'air. Cet amour, ce désir de convergeance peut conduire à l'hyper-critique. Pour autant, il ne faut pas le confondre avec la pure et simple trahison façon harki. Si Farida se convertit, bon, j'ai des doutes en raison du fait que le Musulman allègue toujours qu'il n'a pas besoin de convertion. Si elle le fait, ça risque de la briser. D'un autre côté, ceux qui obtiendraient d'elle cette convertion, marqueraient un grand coup. Je crois, moi, que Farida envisage autre chose, Farida pense à l'alliance des Chrétiens, qui est à l'échelle du monde ce que la convergeance est en France. Probablement elle imagine que le meilleur allié est la France, comme moi jusqu'à présent. La France serait probablement notre allié le plus naturel si la France s'appartenait, sans hégémonie de certaines communautés, certains courants minoritaires. Voilà le condensé de mes réflexions à propos de Farida que j'aime toujours. Croissant de lune." Les réserves du torrentiel : Je craignais une fois de plus de me trouver en désaccord complet avec ce que tu allais me dire ou me demander à propos de farida, mais je trouve ton message très juste et très profond. Je le publie et y apporte les quelques correctifs de rigueur : - Je n'ai pas l'impression que la formation de farida l'aurait obligée à demander à l'autochtone qu'elle aurait épousé de se convertir à l'islam ; - inversement, je crois que ta lecture de son "islamité" persistante bien qu'elle n'ait affaire qu'à des ennemis de cette islamité, c'est-à-dire sans conversion de sa part au catholicisme, comme je le subodorais, cette lecture de son itinéraire se tient, et ceux qui la feraient se convertir en l'état actuel auraient frappé un grand coup, mais auraient fait un mauvais coup, elle n'est pas prête. - Est-ce que la "convergence" signifie aujourd'hui la même chose pour elle que ce qu'elle signifiait hier ? C'était peut-être un simple mot militant ; elle dit qu'il s'agissait du rapport avec les catholiques ; elle l'a tentée avec des catholiques qui ne croyaient pas au diable comme le Père Christian Delorme ; les catholiques "modernistes", ne croient pas au diable, Farida ne croit qu'à lui. Farida arrive à la religion par haine du diable. Elle diabolise à outrance ses adversaires "genderistes" (elle en fait des agents de Satan), et ne s'allie aux catholiques qui croient au diable que pour lutter contre le diable. Or nos ennemis ne sont pas le diable. - Farida parle-t-elle avec la voix pure d'une nouvelle Jeanne d'arc ? On sent dans cette voix la trace de beaucoup de cigarettes. Ce n'est pas plus intelligent que ce que tu me disais de Mélanchon, "pilier de bistrot", mais c'est ainsi que j'entends la voix de farida. - Farida brile-t-elle par un amour de la france impossible à démentir ? Il se peut, mais comment expliques-tu ses deux ans en egypte avant son retour en France fulgurant, pour lutter contre "la théorie du gender", je précise que c'était dans l'Egypte d'avant la révolution avortée. - L'antiracisme était un amour abstrait, qui ne prenait pas en compte la composante religieuse de ceux qu'il aimait, donc normal que tu aies eu des reproches à lui faire, d'autant que les antiracistes à qui tu avais eu affaire avaient interdit à tes correligionnaires de parler sur une "radio libre". Mais tu ne mesures pas à quel point l'islam pratiqué est trop loin de l'Occident, sans "sionisme" ou "islamopathie" particulière. C'est une religion qui ferait revenir la modernité chrétienne à son Moyen Age, bien loin de l'obliger à confesser je ne sais quelle absence de reconnaissance d'un fiancé-prophète annoncé par le cantique des cantiques, cantiques spirituels s'il en est, même s'il a influencé la vision que les juifs et les musulmans ont respectivement eu du Shabath et du ramadan ; pour les chrétiens, il a donné Saint-Jean de la Croix. - L'amour masculin de la France qu'éprouverait un musulman a-t-il pour corolaire l'hyper-criticisme ? A ce stade de critique, ce n'est plus du tout de l'amour, mais tu idéalises une princesse fantasmée, à qui tu reprocherais d'habiter dans les nues... - Je te félicite aussi d'avoir la constance de ne pas te détourner de farida. J'avoue que de la voir dans cette position ne m'a pas fait garder la même foi, sans compter que j'ai mesuré le risque communautariste de l'alliance islamo-chrétienne contre un tiers exclus : Farida a été lancée par Alain Soral, elle n'y peut rien, mais ça doit donner à réfléchir. Dans mon inconstance, je me suis successivement détourné de toutes les défenderesses de ce combat qui n'est pas le mien, que furent les égéries vite démodées de "La manif pour tous". Je croyais être à l'abri pour Farida, elle n'a pas résisté à décevoir mon inaction. Je crains malgré tout que farida ne finise par être abandonnée, à force de se donner sans discernement à tous les partisans de la cause qui la réunit à des catholiques qui ne lui veulent pas du bien. Pour que ses admirateurs lui restent fidèles, ou pour que les précédentes amazones aient gardé leur influence, il aurait fallu des panégéristes tels que toi. Je pense avoir été à peu près complet, publierai éventuellement mes réserves à ton panégérique, mais te félicite de ton approche très dense et très psychologique de Farida. C'est d'autant plus remarquable qu'individuellement, la psychologie n'est pas ton fort. Je crains que ce ne l'ait été ici que parce que Farida commençait de réaliser ton rêve. Oublie qu'elle est femme et aide-la à être l'homme qu'il te faut. Qui sait si elle ne pourrait pas finir par devenir le mien