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samedi 15 octobre 2016

L'antisarkozysme passera.... et sera le dernier

A mesure qu’avancent les primaires, l’antisarkozysme médiatique bat de nouveau son plein. Je vais voter pourlui aux primaires, mais c’est mauvais signe pour lui. Chaque fois que je vote pour quelqu’un, il perd. #Sarkozy est sans doute l’homme politique de droite le moins répressifde la primaire, son « casse-toi, pauv-con » murmuré est moins vulgaire que le « J’emmerde ceux qui se font chier avec moi » assumé de #Juppé, mais il a raté son retour. D’abord, il n’aurait jamais dû dire qu’il se retirait de la vie politique s’il se donnait le droit d’y revenir. C’est ce qui a perdu #Jospin. Mais Jospin était déjà perdu lorsqu’il se présenta pour la seconde fois en croyant se battre pour gagner et en faisant une très mauvaise campagne, alors que celle de 1995 avait été très réussie, tellement réussie même qu’elle lui avait assuré le quinquennat primo-ministériel qui avait suivi la loufoque dissolution de #Chirac, rendue nécessaire par l’impopularité de #Juppé, qui avait dû promettre avant les élections que, quels que soient les résultats, il ne serait plus premier ministre. Tout aussi bien, la campagne de #Sarkozy de 2012 avait été la plus honorable, quels que soient les dépassements de ses frais de campagne : le gagnant ne pouvait pas être pris la main dans le sac, et Sarkozy n’avait fait de si grands meetings que parce qu’il avait pris la mesure de la politique spectacle. Il ne devrait pas y avoir de plafond des frais de campagne. L’Etat régulateur ne devrait que s’assurer que chaque candidat soit présenté à égalité médiatiqueau public, et non pas, comme il le fait en sens inverse, recouvrir du faux nom d’équité le système par lequel les « grands candidats » seront plus invités que les « petits», que les médias devraient d’autant plus faire connaître qu’ils ont moins de moyens. Ou bien, inutile de crier aux excès de l’argent sale ! Mais #Sarkozy a gâché son retour. Il l’a gâché à force de le différer. S’il voulait revenir, il fallait le faire tout de suite et non pas faire des coquetteries. Maintenant, ses propositions ont beau être les plus honnêtes après celles de Jean-frédéric Poisson (@JFpoisson78) qui sont les plus sincères, mais à qui s’être découvert aimé de Dieu n’a guère appris à aimer plus malheureux que lui, #Sarkozy n’imprime plus. IL n’a pas au derrière toutes les casseroles qu’on fait teinter dans son dos. La Libye est le plus grand scandale de sa vie politique. C’est presque un scandale psychanalytique puisqu’il est allé provoquer le colonel #Khadafi en viol de son ex-femme avant de le recevoir en grandes pompes, puis de le faire assassiner. Mais les Français sont indifférents à ce qui est une véritable horreur de bout en bout. Ils sont gouvernés depuis vingt-cinq ans par des dirigeants si belliqueux qu’ils ne se rendent plus compte de son ampleur. « Tant que ça ne se passe pas chez nous…. » Ce n’est pas la Libye qui fera tomber Sarkozy. Ce n’est même pas sa personnalité clivante. Sarkozy est plus clivant dans les paroles de ses opposants que dans leurs actes. Avant sa victoire en 2007, un cheminot de la SNCF m’a assuré que le lendemain de son élection, on verrait des grèves sans précédent. Tout était préparé. Il n’en a rien été. Comme s’en vante Sarkozy, il n’a subi aucun blocage et #Yannick Noah est resté en France. Ce serait plutôt de ne pas assumer so côté clivant qui pourrait faire perdre Sarkozy. La démocratie, c’est le clivage. Or, #sarkozy envisage de ne découvrir la république référendaire que pour poser des questions plébiscitaires, probablement anticonstitutionnelles et démagogiques à coup sûr : « Etes-vous pour que cesse le regroupement familial ? » C’est antihumaniste, c’est même antichrétien, mais « oui », répondra le peuple transformé en foule. « Voulez-vous que les fichés S les plus dangereux soient surveillés en centres de rétention ? » C’est une question de police, donc relevant du pouvoir exécutif, et pas du tout du pouvoir du peuple enfin législateur. Mais ce n’est même pas de ne pas assumer son côté clivant qui fera perdre Sarkozy, il n’a plus l’énergie. Ses changements à répétition dans la continuité de la répétition d’un discours assez juste l’ont usé. Et les médias qui ne l’aiment pas font une chasse à l’homme, qui n’a pas marché en 2007, mais qui ont eu raison des quelques voix qui lui manquaient en 2012. Comme il n’a plus la gnaque, fatigué d’être serein, cette chasse à l’homme ne marchera que mieux en 2017, surtout que, malgré le Water gate à la française qu’ont été les écoutes de Hollande, puis les mises en examen concomitantes par des juges probablement aux ordres, il y a une chose qui énerve les gens : c’est la corruption. Tous les pouvoirs épouvantables ont fait la chasse aux corrompus. Récemment, #Berlusconi a commencé comme ça. Dans l’histoire plus longue, le pouvoir de l’Incorruptible Maximilien de Robespierre a débouché sur la Terreur. Or des journaux comme « #Médiapart » font du journalisme populiste pour lutter contre le « populisme ». Comme sarkozy fait lui aussi du mauvais populisme et que le journalisme populiste est très efficace contre le mauvais populisme, cela dessert #Sarkozy. Pour toutes ces raisons (et je n’en suis pas heureux, sauf si #Montebourg arrive à battre #Hollande, à quoi je crois à peine un peu plus qu’à ce que #Guaino arrive à soulever une dynamique, ce que je préférerais), 2017 n’est pas le Momentum de #Sarkozy. C’est son temps différé.

Etat ou société, capitalisme ou patrimonialisme

Notre société déteste tellement les héritiers qu’après avoir aboli le droit d’aînesse pour disperser les héritages, l’Etat les soumet à des droits de succession tellement confiscatoires qu’il les rend à peu près impossibles. Le contraire d’une société d’héritiers, j’aime cette formule de Maurras que je répète à l’envi parce que l’héritage fait partie de ma problématique de bourgeois moins déclassé que contrarié, c’est une société de déshérités. Je crois en cette formule que j’ai entendue prononcer pour la première fois par Sarkozy : « Ce qu’il faut, ce n’est pas moins de riches, c’est moins de pauvres. » L’héritage est une appropriation individuelle d’une part prélevée sur la destination universelle des biens, dont il faut gager que celui qui se l’est appropriée a fait profiter la communauté. Je ne suis pas pour une économie de la rente, mais je suis encore moins pour une économie de la préemption. Une société qui laisserait toutes les parcelles du bien public être successivement et non successoralement appropriables serait une société d’appropriation abusive. Mais la société d’expropriation abusive a des effets plus néfastes encore. Une appropriation sans tutelle de l’Etat ne serait que l’extension du droit de conquête à l’échelle du pays. L’etat doit rester le maître du cadastre. Le capitalisme est un mot de lutte qui désigne aujourd’hui le règne de l’argent fou. Mais, lorsque Marx l’a inventé, il désignait simplement l’appropriation des moyens de production, ayant également tendance à s’approprier indûment une force de travail au risque d’une économie de la rente. Le capitalisme aurait été viable sans la rente, mais surtout sans la banque. Il ne se serait pas appelé le capitalisme, mais le patrimonialisme. L’Etat aurait été le conservateur et le régulateur du patrimoine et des mouvements de l’argent fou. L’etat aurait retenu « la main invisible » des marchés aux agences de notation desquels il se soumet aujourd'hui. L’etat aurait été localiste et protecteur. Il aurait civilisé le besoin que chacun a de s’épanouir en s’appropriant quelque chose. Il aurait été l’administrateur de la destination universelle des biens, conjuguée au besoin de chacun de s’approprier les moyens de production nécessaires à la mise en œuvre de son projet patrimonial, contractuellement développé avec des salariés qui auraient consentiy à y consacrer leur force de travail en vue d’un profit matériel et moral. L’etat est devenu totalitaire en croyant depuis Rousseau qu’il était plus qu’un administrateur et plus qu’un régulateur, qu’on devait lui donner sa pensée, sa vie et même sa foi. L’étatisme se confond donc bien avec le totalitarisme dès qu’il sort de son rôle d’administrateur pour devenir société : « tout par l’Etat et tout pour l’etat », hier « l’Etat racial », « le parti-Etat et l’Etat-parti », aujourd’hui la société-Etat. L’etat est un corps physique et organique. Il ne doit pas devenir un esprit. La société est une espèce de psychologiedu collectif. L’Etat ne doit pas devenir une intelligence collective. Il ne doit pas devenir une société. Il ne doit pas devenir socialiste. Il ne doit pas devenir républicain, si la République n’est plus la chose administrée par le peuple, mais un ensemble de valeurs que devrait adopter le peuple, sinon l’esprit du peuple. Le totalitarisme actuel est un totalitarisme psychologique. J’aime à dire depuis quelque temps que je suis un antisocialiste primaire. Je suis aussi antirépublicain dans la mesure où la République a dévié du bien commun du peuple en idéologie. Je suis extrêmement social et extrêmement démocrate, mais pas du tout social démocrate, puisque la sociale démocratie promeut des corps intermédiaires artificiellement fabriqués par le régime de la société civile pour diriger et administrer l’économie de l’Etat social. Je ne suis pas républicain, je ne suis pas socialiste, je ne suis pas capitaliste, je ne suis pas antiétatiste, mais je suis patrimonialiste et partisan d’un Etat régulateur. Est-ce à dire que cet Etat se doit d’être conservateur ? #Eugénie Bastié a écrit récemment que le conservatisme était une modestie historique. Mais demander à l’Etat le conservatisme ne vaut pas mieux que de l’obliger à être progressiste. L’Etat doit conserver le patrimoine autant que possible, à moins qu’il ne décide selon l’antique sagesse vétéro-testamentaire de remettre les compteurs à zéro tous les cinquante ans et d’affranchir les serviteurs de l’économie. L’Etat pourrait tout à fait décider de redistribuer les moyens de production aux salariés au bout d’un certaintemps. Le conservatisme n’est bon à l’Etat que s’il est de bonne administration et laisse circuler l’énergiecréatrice. Il est néanmoins plus naturel à l’Etat que les valeurs du progressisme ou de l’avant-garde, que doit s’approprier la société si ces valeurs se sécrètent naturellement en elle et sans qu’on la force à les adopter. La perversion de notre régime politique vient surtout de l’entière confusion de l’Etat avec la société, qui a pour origine la confusion du charnel du corps politique avec le psychologique de la société, étant apparemment, mais faussement sauf le spirituel de la vie privée, l’Etat sait bien qu’il n’a pas d’âme. Elle vient du transfert complet de la dette de civilisation à la société politique, qui a cessé d’être un corps. Ordinairement, une dette est faite pour être remise. La dette que la créature a contractée envers son créateur a été rédimée par leRédempteur. Elle l’a été en raison de l’insolvabilité de la créature humaine, qui aurait dû créer cette rédemption si elle ne lui avait pas été révélée. L’enfant reçoit des soins qui lui feraient contracter une dette envers ceux qui les lui prodiguent, s’il n’était pas dans l’essence de la maternité de les dispenser gracieusement et dans l’oubli qu’on les prodigue, de sorte que la dette est annulée car elle est oubliée au moment même où les soins sontprodigués. La parentalité vit dans l’oubli du bien qu’elle fait et dans l’abnégation de faire autre chose que du bien. La dette est annulée au moment où celui qui l’a contractée en tire les bénéfices, même si elle renaît dans l’esprit des parents de la déception qui se fait jour de l’ingratitude de l’enfant ou de la dissimilitude du projet parental sous-jacent d’avec le projet propre de l’enfant. Mais une dette remise ne peut pas renaître. Les enfants n’ont de devoirs envers leurs parents que par réciprocité et par respect d’eux-mêmes. Ils ne doivent honorer leurs parents que par honneur personnel. Les parents ni la société ne peuvent rien exiger d’eux. Les parents sont vis-à-vis de l’enfant sous le régime de l’inconditionnalité. Les parents ne sont pas faits pour hériter de leurs enfants. Seule la société impose à ceux qui y participent une dette civile et une dette de civilisation supérieure à cequ’elle peut donner. Or il est dans la nature de la dette d’être remise, partiellement ou intégralement. La société ne peut pas demander une abdication et une aliénation de tout l’esprit de l’homme pour la remercier de le protéger et de l’éduquer. Demandant une chose qui excède ses droits, il est naturel qu’elle en donne de moins en moins et qu’elle ne protège plus celui qu’elle enchaîne ainsi. La dialectique n’est pas entre l’action et la réaction, mais entre la conservation et le progrès. La réaction est une réponse agressive à une force qui s’exerce de façon agressive par la société, qui veut culturaliser l’homme, ou le civiliser de force en lui inculquant de nouveaux habitus. La société n’a pas à manipuler ses participants par une action qui s’exercerait selon une force subversive, irréversible et irrévocable, de manière à susciter une réaction répressive, agressive et régressive comme un rebrousse-poils. Conservation et progrès doivent agir réciproquement d’une manière non régulée par l’Etat, mais selon une dialectique qui fait société. C’est le propre d’un etat d’établir un régime politique. C’est le propre de la société de sécréter son régime idéologique, sans qu’aucune force constituée dans ce but puisse l’imposer de l’extérieur. Les valeurs sécrétées par la société ne répondent à aucun juridisme préalable ni à aucun providentialisme, mais sont la réponse du libre arbitre collectif aux desseins de la Providence. La loi est l’expression de la volonté générale de libre adhésion ou refus des desseins de la Providence, de dieu s’Il existe. La société ne peut être théocratique, elle ne peut être qu’une réponse à Dieu s’Il existe. Et l’Etat peut encore moins être théocratique. C’est un corps, il n’a pas d’âme. C’est l’administrateur de la destinations universelle des biens communs, il essaie de bien faire, il ne peut pas dire le bien.

Politologie Fantasy du christianisme

"Mon fils, garde-toi à ta droite et garde-toi à ta gauche." Donc le christianisme est centriste, prudent. Mais: "Dieu vomit les tièdes." Donc le christianisme est extrémiste.... Et maintenant: "Mon Fils, siège à ma droite." (nissi Dominus). Donc le christianisme est de drroite. Corroboré par le décalogue, dont toutes les dispositions visent essentiellement à conserver le bien d'autrui. Mais le deutéronome affranchit les esclaves. Donc le christianisme est de gauche. Corroboré par: "J'avais faim et vous m'avez donné à manger", charité individuelle dont ATD quart monde et le pape François font un peu trop facilement une charité sociale.

Littérature et phénoménologie

Qu’est-ce qu’être un phénoménologue ? Quand j’ai un peu connu le sens de ce mot, que je ne suis pas sûr d’avoir bien assimilé, je me suis dit que Proust était, par excellence, l’écrivain phénoménologue. Mais il avait choisi des matières nobles, la mémoire et la « spiritualité », qui ne s’incorporaient dans son œuvre qu’à travers l’étude de son état et des maladies nerveuses comme la neurasthénie, ancêtre de la dépression, dont on commence enfin à nous expliquer que c’est une maladie occidentale. Proust a incorporé la phénoménologie par les ners. L’écriture contemporaine est plus charnelle. Elle n’abhore pas l’esprit, mais assume le métabolisme. De ce fait, elle perd peut-être le statut d’écriture phénoménologique. Car LE PARTI PRIS DES CHOSES reste soumis à la PHENOMENOLOGIE DE L’ESPRIT. La phénoménologie, c’est l’étude de l’apparition, la rationalisation de l’épiphanie. La phénoménologie démiraculise, désémerveille, déprodige. Elle va sans doute, ce faisant, contre la prodigalité de la lumière. Proust a écrit sur la mémoire, Gide a écrit sur l’acte. Leur point commun était les nerfs. Les nerfs et les back-rooms. Mais Proust n’a jamais prétendu être libre. Gide a été libre jusqu’à l’immoralité. L’immoralité du grand fortuné qui fait usage d’enfants et met la femme, sa prisonnière, entre parenthèses.

jeudi 6 octobre 2016

Dans l'intimité d'#Ivan Jablonka

Ce soir, à dîner, j’ai écouté #France culture et d’abord #Ivan Jablonka. Il y a quelques années, #Ivan Jablonka avait sorti un bouquin avec mon frère. C’était un livre assorti d’un CD. Mon frère avait écrit une sorte de bande son illustrant let exte de #Jablonka. Je crois qu’il y parlait de sa sœur morte accidentellement, mais je n’ai pas lu ce livre, qui avait pourtant l’air intéressant. Mon frère est mondain et ne m’a jamais présenté aucune de ses relations. IL écrit de la musique pour #EmmanuellePIreyre, qui a obtenu le prix Médicis. Je comprends qu’il ne me l’ait jamais présentée, mais il ne lui a pas non plus soumis mon apologie d’une intériorité. Je sais que je n’aurais pas agi de même si j’avais été DANS SA situation. Je vis en transparence. Je fais profiter de mon carnet d’adresse qui je connais. Mon frère m’a reproché, non sans raisons, d’avoir écrit une lettre de critique de 25 pages sur l’émission #zone de libr échange à ses comparses #Xavier de la Porte et #Joseph Confavreux. Il considérait que je lui AVAIS NUI professionnellement. C’était bien possible. Ils ne m’ont jamais répondu. Ils n’ont pas été reconduits la saison suivante. Ils auraient dû tenir compte de mesRECOMMANDATIONS. Mon frère me reproche d’être désoeuvré. Je reproche aux tenants de l’art contemporain de se complaire dans l’idée qu’ils font un « travail ». Même quand je repose, mon œuvre mûrit en moi. #Joseph confavreux a dit que l’une des persones les plus intenses qu’il ait interviewées était #Samuel Peterschmitt, qui dirige la plus grande megachurch de France qui est née et vit à Mulhouse. J’ai toutes les peines du monde à convaincre mon curé, #Hervé Paradis-Murat, que l’œcuménisme de demain se nouera (le nœud est le Nous) dans le dialogue entre catholiques et évangélistes. Je compte organiser, après notre mariage, un raought entre dignitaires de l’Eglise catholique et évangélistes ? law and high church. L’abbé #Guillaume de TanoÜarn, qui devrait prêcher à notre mariage, s’est dit enchanté de cette initiative, tout traditionaliste qu’il est. Hervé fait tout pour ne pas être de ce raought. Son église se situe en face de l’auberge des franciscains, la cantine de ces pasteurs évangélistes. Hervé reçoit à Mulhouse la France qui pense, à travers le #CPH (#Centre porte haute) qu’il anime et qui a hérité de la tradition des jésuites. Il ne se rend pas compte que la nouvelle inculturation a llieu du côté des évangélistes. Il ne sait pas qu’ils font preuve de créativité exégétique, théologique et prédicative, car il ne consulte pas leur site. Quand je sors de Sainte-Marie à l’issue de mes répétitions d’orguevespérales et solitaires, je suis en face de cette cantine, et je suis désolé. Hervé manque un rendez-vous majeur. Tous les soirs, quand j’habitais le 18ème, Fadia, ma pizzaÏolo copte qui n’est plus en très bonne santé, m’asseyait à côté des tables qu’elle jugeait les plus intéressantes pour que je lui résume leur conversation avant la fermeture et après la grappa. Je me rappelle y avoir appris en 2001 que #Delanoë croyait perdre, mais ne voulait surtout pas que #Jack Lang puisse se présenter à la mairie de Paris. Il y avait aussi des chercheuses (une certaine Myriam) spécialistes des Sumériens et de la Mésopotamie. Je ne l’ai jamais entendue prononcer le nom de #danièle Prévost (qui n’était pas le sociétaire de l’académie des neuf), chez qui je prenais des cours d’histoire des religions. Je me souviens aussi d’un monologue enflammé du compétiteur de #dominique Païni à l’époque où la succession à la tête de la cinémathèque française battait son plein. C’était un certain François ou Jean-françois, mais son nom m’échappe. (Ca me revient, c’était #Jean-François Roger. Quand tout ce beau monde avaitbien déblatéré, j’exposais leurs dits à Fadia, qui se cultivait ainsi et moide lui repasser la leçon. Mon frère a eu raison de ne pas miser sur moi comme intellectuel. J’avais un horrible copain (AVEUGLE ET nazi) qui prétendait qu’un intellectuel était celui qui avait défendu une thèse, SOUTENU un canard, bien plus qu’un sucre dans le marc. Il me prédisait une destinée d’intellectuel. Je l’ai déçu bien que je ne l’aie pas revu depuis longtemps, et me demande s’il vit encore. En même temps, comme il aurait égorgé un homosexuel sans l’avoir Regretté, m’avait-il avoué sous le sceau de la prescription (l’affaire datait du début des années 60), est-ce que sa mort serait une grande perte ? Oui, toute âme qui passe par la mort est une perte irréparable. Du point de vue mondain, j’avais aussi mes classes à faire. A l’émission « Zone de libre échange » à laquelle j’étais venu assister en l’absence de mon frère que je n’avais pas prévue, #Louise Touret me raccompagne dans le métro. La conversation va bon train. Elle aime bien mon frère, moins ceux qui travaillent avec elle. Ce sont des normaliens, elle non. Je lui parle de #Nicolas demorand et lui dis que je regrette qu’il soit passé par ambition d’une émission qu’il dirigeait le matin sur « France culture » à un programme où il est beaucoup plus exposé sur « France inter », mais où il n’est plus qu’un passe-plats. Elle me dit que c’est son mari. Je lui réponds : « Ciel ! » et je suis rouge de honte. Gérard me voyait en intellectuelparce que FUTUR « docteur », comme on appellait tout le monde DANS SON Allemagne. Je n’aurais jamais eu la patience de me pencher sur les variantes et les virgules des grands morts. Mais du temps où je puisais ma définition de l’intellectuel chez Gérard, j’ignorais que l’intellectuel français était né avec l’affaire #Dreyfus. Je ne suis pas convaincu de l’innocence de Dreyfus, pas davantage de sa culpabilité. Quatre choses me gênent dans cette affaire : - QU’elle ait fait autant de morts, qui aient semblé des dommages colatéraux par rapport à l’innocence, puis à la réhabilitation du capitaine ; - Qu’elle ait fait d’un fait divers une affaire d’Etat ; - qu’elle ait donné naissance à l’Etat d’Israël, sur la base laïque d’un ressentiment ethnico-religieux ; - Enfin, je ne suis pas convaincu de l’innocence de dreyfus. Je ne suis pas davantage convaincu de sa culpabilité. Que je sache, Esterhazy a été presque confondu, mais pas entièrement convaincu. Il ne m’aurait pas paru scandaleux que quelqu’un comme le capitaine, qui avait trois identités ou appartenances (Juif, Alsacien et Français) hésite entre les trois. Mais ce qui me paraît beaucoup plus grave dans le refus du doute sur l’innocence de dreyfus, qui précède la condamnation explicite du révisionnisme historique, bien que celui qui doute de l’innocence de Dreyfus ne subisse qu’un blâme intellectuel ou moral, c’est que ce verdict républicain et essentiellement d’opinion sur l’affaire dreyfus, fait du juif la figure de l’homme innocent par principe. Or aucun homme ne peut être déclaré innocent sans examen ni condition. Si le juif est déclaré innocent par principe, cela n’est pas crédible et nourrit l’antisémite qui le déclare coupable en tout état de cause. Le dreyfusisme non critique a assis les bases de l’antisémitisme. Il a agi par perversion de la dette que nous avons envers les juifs pour nous avoir donné le Messie, et le monothéisme et pour imprégner de par le monde trois milliards d’êtres humains à travers le christianisme et l’islam, ces deux histoires juives qui ont réussi. Il a également perverti la naissance d’Israël en la baignant dans une laïcité qui ne pouvait être assortie à un etat sinon intrinsèquement, du moins essentiellement ou fondamentalement religieux. Ce qu’on appelle « la religion de la shoah » est une célébration permanente de l’innocence du juif persécuté, qui veut « réparer les vivants » comme s’il était le Messie. #Ivan Jablonka se place dans cette position quand il présente et fait la promotion de son livre : #LAETITIA OU LA FIN DES HOMMES. Je l’ai entendu ce soir interrogé par #Antoine Garapon. Ce qui frappait d’abord était la connivence des « chemises blanches ». L’écrivain ne cessait de s’adresser à l’ancien magistrat en l’invoquant au vocatif et en lui rappelant qu’il avait été juge des enfants. Celui-ci l’applaudissait d’être un historien de la réparation. #Jablonka voulait être dans une posture absolument lisse et humaine : il était par-delà le bien et le mal ; il n’était pas fasciné par le fait divers ; il assumait l’ambivalence ; il voulait faire l’éloge de Laetitia tout en exposant ses zones d’ombre ; il était absolument humain jusque dans sa masculinité. Il saluait en les confondant « la démocratie », « la République » et « l’Etat », qui avaient favorisé la résilience de Laetitia vivante et n’avaient pas ménagé les moyens du service public de l’enquête pour élucider son meurtre atroce et condamner son meurtrier sans en faire un monstre, un trésor d’équilibre Il fallait excepter de cette louange le président de la République de l’époque, #Nicolas Sarkozy, qui se posait en sauveur et qui, en profitant de l’émotion suscitée par ce fait divers pour attenter à l’indépendance de la justice, était comparable à « un délinquant volant une mobyllette ». L’auteur se félicitait aussi de vivre dans une époque où le meurtrier de Laetitia dont il faisait l’éloge ne pouvait plus être condamné à mort. Les « professionnels » avaient bien fait leur travail, et les magistrats avaient précisément qualifié le crime de l’assassin de son héroÏne, non pas en « féminicide », mais en « enlèvement suivi de mort ». #Ivan Jablonka n’hésita pas, pour faire plaisir à son interviewer, à dire que son travail ressemblait à celui du juge d’instruction. Ce faisant, l’historien n’était pas conscient de se poser en grand inquisiteur… Ivan Jablonka, Laetitia ou la fin des hommes. Paris, Seuil, 23 août 2016. Collection : La Librairie du XXIe siècle