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mercredi 31 décembre 2014

L'Alliance éternelle

Jérémie 50-5 : "5 Ils s’enquerront de Sion ; vers elle leur face [sera tournée] : Venez, attachons-nous à l’Éternel par une alliance éternelle qui ne sera pas oubliée." Ainsi pleurent les fils d'Israël et de Juda après leur propre désolation et la désolation de Babylone. Je n'ai pas aspiré à autre chose quand j'ai espéré n'être jamais un sujet de hantise ni d'emprise, ne jamais être pénétrable, infestable ou encore moins possédable par l'entité diabolique. Mais c'est trop demander. L'Alliance avec Dieu qui nous fait marcher avec Lui à travers le feu n'est conclue qu'à condition d'accepter qu'on n'aime que dans la tribulation. Oui, l'amour est un mouvement, mais on n'aime pas par effet d'entraînement. On aime dans la tribulation. Le transport de l'amour se fait à travers le mouvement de la tribulation.

lundi 15 décembre 2014

Le soupçon de l'amour

je regrette de n'avoir pas eu assez de suite dans les idées pour écrire un livre sur le soupçon de l'amour. Pas le soupçon de l'amour en tant que tel comme l'aurait fait Krichna Murti expliquant tranquillement que l'amour n'existe pas ; mais le soupçon qui s'introduit et s'insinue dans l'amour, d'abord en doutant de l'amour de l'autre (Stendhal), puis en recevant la blessure de l'amour ou en blessant l'amour (Musset, Confession d'un enfant du siècle, ou Oscar Wilde : "Car on tue toujours ce que l'on aime"), enfin en doutant qu'on soit digne de connaître un tel amour, ce qui ravage l'amour et est un poison mortel dont on meurt avec son amour.

mardi 25 novembre 2014

Le discours de François au Parlement européen

Le discours au Parlement européen (je n'ai pas assez bien analysé celui prononcé au Conseil de l'Europe) me laisse l'impression d'une grande banalité. Au point que j'ai du mal à comprendre qu'on fasse se déplacer le pape là où une bone téléconférence aurait largement fait l'affaire. François veut tellement une "Eglise pour les pauvres" que les Alsaciens sont confinés dans la cathédrale à le regarder sur écran géant, il ne prend même pas la peine de les saluer, ni d'aller se recueillir dans ce joyau du patrimoine chrétien et dédié à Notre-Dame. C'est encore une fois Jean-Luc Mélanchon et certains "liseurs" du forum catholique qui ont vu juste: avec l'existence de skype, ce voyage pontifical ne se justifiait que si Pierre ancrait sa barque dans la cathédrale. Le discours de François ne supporte pas la comparaison avec celui de saint Jean-Paul II devant les mêmes instances ou de Benoît XVI aux bernardins. Une Europe qui respire sur ses deux poumons a plus de perspective qu'une Europe grand-mère. Il serait cruel d'expliquer cela parce que le pape vit avec un poumon... Mais on ne voit pas la cohérence de la proposition pontificale: en quoi le primat personnaliste de François, qui le place dans la continuité de ses prédécesseurs, pourrait-il contrer concrètement l'individualisme consumériste? Comment une Europe non protégée pourrait-elle faire rayonner sur le marché mondial un art qui a perdu toute identité distinctive? Comment pourrait-ele réconcilier avec elle un citoyen solitaire, auquel le pape propose d'adhérer paisiblement à la flexisécurité qui le précarise?Quelle est la politique migratoire de l'Europe passoire préconisée par François? est-il raisonnable de proposer l'extension aux Balkans de notre UE mal élargie? Ce discours n'aurait-il pas gagné à ce que la rédaction en soit approfondie? En quoi le personnalisme du pape entraîne-t-il, dans la généalogie des idées, la substitution anthropologique du modèle familial au modèle individualiste? Mais même sur ce point, le grand écart synodal donne-t-il la certitude que françois marche sur ses deux jambes? L'adhésion de françois à ce modèle est-elle crédible? François fait pourtant un rappel utile: la société des "droits humains" [sic] ne doit pas faire oublier que l'homme est aussi un sujet de devoirs. Au lendemain de ce discours, un sujet du journal de "france culture" que j'écoute en écrivant ces lignes était consacré à célébrer les quarante ans du discours de Simone veil. Les producteurs des "matins" ne relayent le discours du discours du pape qu'en interviewant florian PHilippo, par ailleurs relégué par le discours centriste de François aux marges de la politique. Le péronisme est-il soluble dans l'eurobéatitude?

lundi 24 novembre 2014

Charity bizness?

Je viens d'entendre François Lenglet faire l'apologie des "restaux du cœur", ça devrait donner à réfléchir. De même que la "fondation abbé Pierre" n'a jamais fait peur à l'Etat : son rapport enregistre chaque année l'état du mal logement en France. Ce rapport est attendu comme celui de la cour des comptes, et puis on continue comme avant. Mieux, à la tête d'"Emmaüs France", se trouvent de grands commis de l'Etat ou de grands notables, de Martin Hirsch à Christophe deltombe. Les associations de sans abri parlent pour les sans abri, mais ne leur donnent pas la parole. Les pauvres, ça ne parle pas !

lundi 6 octobre 2014

Appel à l'union sacrée des bourgeois et des gays!

"La manif pour tous" fait comme s'il n'y avait pas d'orphelins, ni d'enfants de familles monoparentales ou confiés à l'ASE, bref comme s'il n'y avait que des enfants que leurs parents assument. Le loby LGBT se focalise de manière individualiste sur le droit à l'enfant contre le droits de l'enfant. "La manif pour tous" et le lobby LGBT feraient mieux de se battre ensemble pour l'extension, fût-ce à titre temporaire, du droit à l'accueil ou à l'adoption des enfants laissés pour compte par le vide juridique d'un abandon non déclaré. "La manif pour tous" et le lobby LGBT s'allient pour tripler cet abandon social, juridique et psychologique en ne pensant qu'au droit des parents adoptif et en oubliant complètement les enfants inadoptables, charriés dans la misère éducative par tous les aléas de la famille, et et qui sont certainement plus nombreux que les parents adoptifs de toute tendance et de toute orientation sexuelle. J'en appelle à la responsabilité des familles prétendûment inadaptées et de celles qui sont adaptables à l'adoption des précédentes.

jeudi 14 août 2014

A propos du pseudo-kalifat

En réaction à ce lien signalé sur la page Facebookde l'abbé de Tanoüarn et consultable ici : http://www.ndf.fr/nos-breves/12-08-2014/vatican-la-situation-dramatique-des-chretiens-des-yezidis-et-dautres-communautes-religieuses-et-ethniques-en-irak-exige-une-prise-de-position-claire-et-courageuse-de-la-part-des-re Je sais que le moment n'est certainement pas aux réflexions au coin du feu à propos d'un massacre, pourtant je souhaiterais m'en permettre quelques-unes. J'ai poussé jusqu'où j'ai pu le dialogue avec un islamiste. Ce n'est pas que je le regrette, mais l'exercice s'est avéré vain, contrairement à ce que mes a prioris et convictions humanistes me laissaient prévoir. L'exercice était vain, car l'islam est une religion de terreur. Tous les musulmans ne sont pas terroristes, mais l'islam est une religion de terreur, obsédée par la loi et générant de ce fait des sociétés vertueuses et harmonieuses, jusqu'à ce que le moindre caillou dans la chaussure se révèle une matière inflammable. En l'occurrence, l'Occident est souvent ce caillou et ce qui arrive en Irak est le fait de la déstabilisation de ce pays par les deux phases d'expédition punitive américaine. S'ensuit-il que nous ne puissions nous dérober à réparer le mal que nous avons commis par une nouvelle guerre? J'incline à le penser sans me poser en stratège. L'islam se dévoile comme une religion de terreur, et les exactions dont s'est rendu coupable ce pseudo-kalifat sont "indicibles" (cf par exemple le témoignage de Sébastien de Courtois aux "matins d'été" de "France culture".) Pourtant, je demeure accessible à l'objection que, si l'islam génère des actes de terrorisme dans le monde entier (et fout la m... dans le monde entier), l'Occident gouverne le monde selon une logique structurellement terroriste. La gouvernance mondiale est (structurellement) une "structure de péché" qui sème la terreur auprès des hommes et des pays pillés. La pauvreté est une situation de terreur, une situation terrifiante, et nous entretenons la pauvreté parce que nous en avons la force créatrice et ravageuse. Parce que l'islam est une "fausse religion", qui continue de tromper malgré elle et malgré eux un milliard et demie d'hommes, elle ne suscite pas la réaction nécessaire à lutter contre les situations de terreur, terrifiantes ou traumatisantes, que nous entretenons. Un exemple de cette terreur est observable dans le fait suivant, que je vois rarement analysé: au début des années 2000, Antoine Sfeir, dans son ouvrage "Vers l'Orient compliqué", popularisait le projet de grand "Moyen Orient" et de partition confessionnelle du Moyen Orient voulu par Kissinger. Sous l'action de ce pseudo-kalifat, ce projet est en train de se réaliser. Que croyez-vous qu'il arrivât? Voit-on les Américains se louer de ce que leur projet se réalise? non, ils nous désignent celui par l'intermédiaire de qui ce projet est en passe de se réaliser comme le nouvel ennemi public mondial n° 1". Autrement dit, on nous refait le coup d'Oussama ben Laden, créé par les USA, puis combattu par eux, ou du Hamas, suscité par Israël comme une subversion de l'OLP, puis combattu comme celui qui empêche la paix de se réaliser. La logique du bouc émissaire est à son comble. Il n'est plus seulement désigné, il est fabriqué pour être désigné Cette réaction à l'article d'islam&info analysant la situation en Irak et justifiant l'"Etat islamique", article et commentaires consultables sur cette page : http://www.islametinfo.fr/2014/08/09/les-americains-bombardent-letat-islamique-en-irak-focus-sur-le-moyen-orient/ · Pour plusieurs raisons, je voulais prendre, moi qui ne suis pas musulman, mais viens de me brouiller (sans regret) avec un commentateur très actif de ce forum et qui n’est pas le plus mauvais des orateurs, la température de ce qu’islam&info pensait de l’”Etat islamique” d’Irak. Les commentaires complètent la photographie. Elle est tout ensemble pas déshonorante et confondante. En admettant que la position de l’auteur de cet article ne soit pas la position officielle d’une rédaction monolythique, la liberté d’expression bien comprise et bien organisée souffre cette défense par notre éditorialiste de ces zbirs, et qu'il puisse se prononcer en faveur de ces moins que talibans qui forment ce groupe de paramilitaires factieux dans un Etat défait, prétendant constituer un pseudo-kalifat. Certains commentateurs (dont celui avec qui je me suis brouillé – NDLR : les familiers de ce blog auront reconnu le Croissant de lune -) sauvent l’honneur du tableau des arguments exposés. J’y relêve pêle-mêle et dans le désordre : - - une apologie de l’esclavage ;- une apologie des talibans, tellement bien implantés dans des sociétés qui ne demandent qu’à les accueillir à bras ouverts ; - l’idée selon laquelle “un musulman qui tue un autre musulman va en enfer” ; mais qu'advient-il s’il tue un non musulman ?(Je précise que cette conception existe aussi dans lle judaïsme archaïque). - Une formidable paranoïa, qui fait que toutes les images sont systématiquement démontées au profit de scénarios hallucinés et rocambolesques, dont le point commun est qu’il y a des manipulateurs et des manipulés. Mais par quelle faiblesse d’âme atavique les musulmans devraient-ils toujours se trouver du côté des manipulés ? Autrement posé, ce qui se dégage de ma lecture est que, si le christianisme est accusé par certains musulmans de vouloir s’arroger le monopole de la paix, l’islam n’existe que par et pour la guerre et à condition de la perdre, pour pouvoir se poser en victimes, non pas en imposant cette représentation au monde, mais à ses propres yeux. Ce faisant, il réalise la prophétie biblique que Dieu fait à Ismael : “Tu seras une grande nation. Mais tous tes frères seront opposés à toi et tu seras opposé à tous tes frères”, ce que le commentateur avec qui je me suis brouillé a traduit en ces termes : “Je préfère brûler le monde plutôt qu’il ne me reconnaisse pas.” Réveillez-vous, vous êtes les jouets d’une religion qui se trompe et qui vous trompe malgré elle et malgré vous.

mercredi 13 août 2014

Amour et désir

La possessivité est la dégénérescence de l'amour. La possessivité met de l'ambivalence dans l'amour, car elle comporte un revers. Lerevers de la possessivité, c'est le rejet. Le possessif rejettera toujours ce qu'il possède et qui l'attire à mesure qu'il le possède, même si le rejet est moindre que l'attirance et le désir de conserver ce qu'on possède. La possessivité génère des blessures d'amour-propre, pas des blessures d'amour. L'Eglise catholique fait bien de rejeter l'amour-propre et de prôner l'amour de soi, de même que rousseau complète utilement Larochefoucauld en expliquant que l'amour de soi est le contraire de l'amour-propre. En réalité, l'amour-propre et l'amour de soi ont une même racine dans le "soi". Mais l'amour-propre a germé dans l'"ego", et l'amour de soi prend sa source dans le sujet, dans le "je" par opposition au "moi". L'amour de soi est donc un saut qualitatif par rapport à l'amour-propre, de même que l'amour purifié des possessions met l'homme en relation avec sa seule capacité d'infini. L'amour est la seule capacité d'infini qu'ait l'homme. Les seules capacités "capables" de l'homme sont des facultés (et partant sont comme facultatives). L'homme a la faculté d'aimer infiniment sans être capable d'autant d'amour. L'homme peut aimer infiniment, mais son désir est fini. Car l'amour est une faculté sans capacité quantitative, l'amour est puissance, le désir vise l'acte, car le désir est quantitatif et fini. C'est le désir qui donne le mieux l'idée de l'impuissance.

dimanche 6 juillet 2014

Le plein emploi

"La députée PS Valérie Rabault, rapporteur du budget à l’Assemblée l’écrit dans son rapport : Selon les calculs de la direction du Trésor, […] le plan d'économies de 50 milliards d'euros proposé par le gouvernement Valls pour 2015-2017 va entraîner la suppression de 250 000 emplois et coûter 0,7% de croissance ! Dans le même temps, les cadeaux faits au MEDEF sous le nom de « pacte de responsabilité » ne créeraient que 190 000 emplois et 0,6% de croissance. Or, les coupes budgétaires sont en grande partie destinées à financer ce cadeau au MEDEF. Le bilan serait donc globalement négatif : le résultat de la politique économique et budgétaire du gouvernement sera la destruction de 60 000 emplois !" (d'après J.L. Mélanchon) A côté de ce constat, il faut en aligner deux autres : - - Apparemment, chaque année, 140000 actifs partent à la retraite ; et tout aussi régulièrement, chaque année, 140000 "élèves" sortent du "système scolaire" sans qualification et son donc ""perdus pour l'emploi", sans pouvoir remplacer les actifs partant à la retraite... Autre dinguerie kafkaïenne : l'Etat, en pleine restructuration et compression de son personnel fonctionnaire, prône le plein emploi tout en encourageant le bénévolat, le dévouement et la culture associative. Peut-on vraiment allier positivement le dévouement et le pouvoir d'achat ? Oui, si on veut diviser pour régner. Non sinon. Car compter sur les associations est le meilleur moyen pour que les causes n'aboutissent jamais et se perdent dans les scissions et dissentions d'associations dont les Présidents"se voient déjà" (et en vrai) des Présidents de la république et de grands féodaux aux petits pieds ! Misère de la démocratie fallacieusement corporatiste !

mercredi 18 juin 2014

Le métier de professeur et sa formation

(sous le pré-texte d'une analyse et d'une proposition de françois dubait). http://rue89.nouvelobs.com/2014/06/18/francois-dubet-recruter-les-profs-a-bac5-cest-erreur-252636 selon moi, cette analyse est à la fois profuse et parcellaire. Le diagnostique est globalement exact, mais ne va pas assez loin. Le sociologue de l'éducation n'ose pas se demander si l'école n'est pas un modèle périmé. Je n'hésite pas à dire par provocation que la "classe" est la reproduction d'un modèle non affinitaire et concentrationnaire, où les relations sont d'autant plus tendues que le professeur n'a qu'un contenu formel à transmettre, en fait de patrimoine culturel commun, vidé de tout contenu idéologique positif. La laïcité est ainsi une valeur négative, opposant la coquille vide de la neutralité religieuse au retour massif et inquiétant du fondamentalisme; et la citoyenneté républicaine n'est que l'insertion du sujet dans une superstructure, avec un culte implicitement réclamé de lui pour cette superstructure. Un vice de la formation des maîtres n'est pas évoqué par François dubait: la concommitance du master et du concours qui rend fou, on ne peut pas courir ces deux lièvres à la fois, trop grande surcharge de travail, qui fait des professeurs formés à cette aulne de futurs évaluateurs, qui ne jureront que par le travail à la maison, et transporteront l'esprit de compétition dans la classe, non plus dans l'esprit du "tableau d'honneur", mais de la "compétence". Autre insuffisance de la formation des maîtres: on apprend aux futurs professeurs à dresser des séquences pédagogiques parfaites, progressives, harchi pleines et bien faites; mais à aucun moment, on ne lui apprend à être un acteur, à se transposer dans une classe. On ne lui fait pas jouer de jeux de rôles avec ses camarades de promotion, on ne lui dit rien de ce que doit être sa présence physique dans la classe, on ne l'entraîne pas à parler en public, on ne lui explique pas que sa participation en cours est une préparation à son futur métier, et que le "relationnel", dès la formation, compte autant que les savoirs diplômants. François dubait dramatise quand il prétend qu'on peut être admissible au CAPES en étant un cancre dans sa discipline. A ma connaissance, les critères d'admissibilité à l'écrit supposent qu'on n'ait pas loin de la moyenne. Pour pallier le manque de vocation et la formation déficiente, il préconise une filière spécifique vers le professorat commençant dès le bac+1. Avantages de cette solution: l'école cessera de creuser un fossé entre des professeurs d'origine plutôt favorisée s'adressant à des élèves issus de milieux potentiellement modestes, François Dubait note à raison cet avantage. Mais limite de la méthode: il n'y a plus de vocation précoce; la dimension collective de l'orientation n'est guère valorisée par le système scolaire: "Dirige-toi vers le métier qui te plais, ne t'inquiète pas de son utilité sociale". Il n'y a plus guère de vocations que tardives. François dubait essaie de faire sauter le tabou qui diminue l'attractivité du métier de professeur, quand ceux qui "candidatent" pour l'exercer se projettent dans une première affectation "galère". Pour françois dubait, il faudrait que le recrutement vers ces établissements difficiles soit assuré par ces établissements eux-mêmes, avec une valorisation du salaire. C'est mieux que rien ou que le statu quo, mais ça ne résout pas le fond du problème. Le fond du problème, c'est que le monde enseignant est devenu tellement individualiste que les syndicats qui le représentent assument sans honte, en ne la remettant jamais en cause, une politique où il est tenu pour acquis et logique que les moins chevronnés aillent au casse-pipe pendant que les plus expérimentés pantouflent. La solution la plus équilibrée serait à mon sens, en s'inspirant du "contrat de génération", qu'un professeur chevronné serve de tuteur à un professeur nouvellement recruté, a fortiori dans des établissements difficiles. Le métier retrouverait ainsi une consistance et on réduirait un peu la solitude du professeur.

mardi 3 juin 2014

Déconstruction de la paranoïa

"Le complexe de persécution n'empêche pas qu'il y ait un persécuteur." (Franck Bourel). Et d'autre part: toute analyse qui ignore tous les tenants et les aboutissants d'un événement essaie de recouper des faits. En conséquence, toute lecture par recoupement de faits peut être qualifiée de paranoïaque. Et que dire de la béatitude des persécutés?

Jésus Est le vrai fils aîné de la parabole de l'enfant prodigue

En Saint-Jean, dans la prière sacerdotale, on trouve cette Parole : "et tout ce qui est à moi est à toi, comme tout ce qui est à toi est à moi, et Je trouve ma Gloire en eux." Ces Paroles sont au mot près celles que le Père est obligé de rappeler au fils aîné jaloux de la parabole de l'enfant prodigue : "Car tout ce qui est à Moi est à toi." Jésus, Lui, ne demande pas de comptes au Père. Il commence par Lui faire l'oblation de ce qui est à Lui, un peu comme un Enfant qui prendrait sur lui de donner son jouet avant que naissent en lui le caprice et l'esprit de captation. Jésus Est un être oblatif, à qui ilne semble jamais difficile de donner: ni Sa Vie, ni Son amour, ni Son Père, ni Ses frères, ni Sa Parole. Pensez donc : Lui Qui Est le Verbe, Il mystagogise le pouvoir de la Parole qu'Il assujettit au langage, à la discursivité indémêlable de la grammaire, et Il le fait en renonçant aux prérogatives d'être le Verbe pour Se faire porte-parole de Son Père. Jésus Se donne en contre-exemple de fils aîné, qui refuse la Gloire dont Dieu veut honorer la beauté d'une autre créature. Les anges étaient avant les hommes, or c'est en un Corps d'homme que Jésus veut S'incarner, d'où la révolte des "fils aînés", du tiers des anges. Son père tue le veau gras et fait la fête pour l'enfant prodigue de retour. Le fils aîné demande pourquoi ce n'est pas sa persévérance à lui qui est honorée, et ce qui prend à ce père baroque, qui semble trouver de la beauté dans la dissipation plutôt que dans la discipline. Jésus anticipe en Lui-même toutes ces réactions qui font que, comme le dit le Siracide, "c'est par l'envie du malin que la mort est venue dans le monde." Sa Vie, Ses frères, Son Père, Sa Gloire, nul ne peut les Lui prendre puisqu'Il les a données. C'est toujours de notre envie que vient la mort, à travers la llogique rivalitaire que rien ne peut canaliser. Mais cette envie cache une nostalgie : celle d'être seul avec le Seul pour vivre le caractère unique de l'Amour. "si tu n'aimes pas que moi, tu ne m'aimes pas." D'où : l'autre m'empêche de vivre. Et nous croyons que l'amour des créatures nous cache celui du Créateur. Or c'est avant de retrouver "la gloire qu'[Il avait] auprès de [Son Père] avant le commencement du monde" que Jésus prononce ces paroles du fils Aîné devant Ses disciples, afin qu'ils sachent que cette Gloire, dont le sentiment pourrait leur faire oublier "l'inconvénient d'être né", cette Gloire leur est innée, car Il la leur a donnée. Elle ne leur fait pas défaut. Cette Gloire leur est innée au point d'en avoir perdu le souvenir d'être nés. Nous sommes tous des fils aînés, à qui le Fils a partagé Son droit d'aînesse.

dimanche 1 juin 2014

Lettre ouverte à Jean-Luc Mélanchon pour l'exhorter à faire le Front des populismes

écrite à la suite de son article: http://www.jean-luc-melenchon.fr/2014/05/30/pendant-que-la-poussiere-retombe/comment-page-5/#comment-222346 et ainsi libellée: Cher Jean-Luc Mélanchon, Je vous parle d'un espace politique où peu de vos commentateurs s'adressent à vous. Quel est-il ? Je ne suis ni de droite, ni de gauche, je suis populiste. La première fois que jem'en suis rendu compte, c'est en votant au premier tour de la présidentielle de 2002 pour Jean-Marie le Pen. Depuis, je n'ai jamais plus récidivé dans ce vote. Aux dernières élections européennes, j'ai voté pour vous. Pourquoi ai-je voté pour le Pen ? Parce qu'en 2002, il était le seul à proposer une "République référendaire". Pourquoi n'ai-je pas récidivé au second tour et plus jamais ensuite ? A cause de ma caissière à qui je payais mes coursesau Monoprix de l'avenue Jean Jaurrès à Paris, dont j'ai senti la tristesse quand elle évoqua ce résultat et qui, si je lui avais dit que j'avais voté pour le Pen, aurait cru que j'avais voté contre elle. Or j'aspirais seulement à un peu plus de démocratie. Sur quoi, au lendemain du refuge de la France dans un second mandat Chiraquien auquelj'ai également refusé de prêter ma voix, en vous voyant tous les deux, Marine le Pen et vous, sur un plateau télé, je me suis dis que la vie politique française tournerait désormais autour de vos deux personnalités rabiques. Je me souviens de votre première passe d'armes : vous ne digériez pas cet acte souverain du peuple français d'avoir porté son père au second tour d'une élection présidentielle, et elle vous répondait d'une voix haineuse que vous suintiez la haine. Sa haine était pire que la vôtre et votre intolérance était pire que la sienne, mais j'ai senti confusément que vous alliez exprimer à vous deux le mal du peuple, elle avec une xénophobie que je ne partage pas, vous avec un antidémocratisme en sommeil qui m'indispose encore davantage, s'il est possible ! Et pourtant, c'est vous deux ensemble qui auriez raison, mais c'est vers vous que s'est porté mon vote, parce que votre protestation était sans haine, toute enragée qu'elle fût (encore que vous ayez mis de l'eau dans votre vin en parlant moins "cru et dru" au cours de cette dernière campagne). Le vote pour Marine le Pen au Parlement européen était parfaitement inutile et purement destructeur : elle ne fera rien pour "détruire de l'intérieur" cette Europe dont le principe est à sauver, si le gouvernement bureaucratique et néo-libéral l'apervertie : vous aviez un Président de la commission européenne à proposer, contre le démocrate chrétien, le social démocrate ou le libéral assumé. Au pire, vous auriez pu contribuer à faire élire Martin schultz, qui valait mieux que Jean-Claude Juncker. Dans cette élection européenne, pour peu que l'on accepte de répondre à la question posée, le vote pour Marine le Pen était parfaitement inutile et nihiliste. Seulement, si je vous entends bien l'un et l'autre, elle veut le pouvoir et vous ne croyez qu'en la "fonction tribunicienne" et en "l'éducation populaire", un peu comme le père de Marine le Pen se contentait d'être "tribun de la plèbe", disait-il. Dans quelle mesure croyez-vous en votre programme si votre parole est avant tout "éducative" et "pédagogique", donc infantilisante, et que vous n'aspirez pas à exercer le pouvoir ? Et pourqoi, à présent que Marine le Pen a rallié votre diagnostique et vos solutions sociales, ne neutralisez-vous pas sa xénophobie en constituant avec elle le front des populismes ? Pour le dire autrement, de quoi avez-vous peur ?Pourquoi continuez-vous à fonctionner sur un logiciel dépassé, où il y aurait la gauche d'un côté et la droite de l'autre, comme si la sociale démocratie n'avait pas aggravé le néo-libéralisme et l'atlantisme belliqueux ? Auriez-vous peur des bruns comme ils ont peur des rouges et comme la société tout entière a peur de l'alliance des rouge et des brun au nom d'une résurgence improbable du pacte germano-soviétique, alors même que les Etats-Unis d'Europe n'ont tellement pas réussi à remplacer l'Europe hitlérienne qu'à travers cet intermédiaire qu'est l'Europe démocrate chrétienne, nous vivons dans une europe allemande, non pas certes sur son axe idéologique, mais sur son axe géographique de la mittel europa (versus la politique de la mer), en participant du même cynisme industriel (bien illustré par Sartre dans Les séquestrés d'Altona) ? Si vous faisiez le Front des populismes, maintenant que Marine le Pen a quasiment épousé vos thèses socialistes, elle neutraliserait votre autoritarisme et vous neutraliseriez sa xénophobie. Ne vous trompez pas de combat nid'époque : l'alternative est entre les populistes (ou les démophiles, c'est-à-dire les démocrates) et ceux qui traitent le peuple en machine à produire ou en moyen de production. Ne soyez pas en retard d'une guerre, l'antifascisme n'est plus demise. Si Madame le Pen et vous refusez de comprendre que vous devez vous allier, votre opposition de gauche restera supplétive, votre ennemie épidermique risquera de ramasser la mise au point de n'incarner qu'une alternative xénophobe, et votre programme à vous ne sera qu'un contrepoint Front contre front, se consolant bien facilementde ne pas trouver de majorité pourêtre appliqué.

samedi 3 mai 2014

Farida et la France

(Par le Croissant de lune, après que je lui ai parlé de la fragilité de Farida, et fait part de mon intuition qu'elle était en train de se convertir au catholicisme, au risque de se commettre avec des ennemis objectifs d'elle-même et de ceux qu'elle entraînait comme l'abbé Guy Pagès) "Pareillement, j'ai eu cette intuition que Farida est une personne très simple, disons. Ce qui est extraordinaire, c'est que son discours, bien qu'il soit fort, est en même temps simple, voire dépouillé. C'est si fort, et en même temps, si simple, si nu, qu'on a l'impression que c'est merveilleux, je veux dire c'est insolent de beauté. Je dis bien que c'est merveilleux, au sens d'improbable. Sa parole, sa voix, on dirait de la sainteté, Jeanne d'Arc devait parler ainsi, voilà pourquoi Jeanne d'Arc troublait tant de gens. J'ai franchement du mal à me faire à l'idée qu'elle pourrait tromper son monde, Farida, le tromper consciemment. Voici donc mon explication. J'ai une intuition qui a toutes les chances d'être vraie. Qui est Farida? Farida est une beurette, le fait d'être enfant de migrant est essentiel dans sa vie. C'est une fille de la France et de l'Islam, je cite dans l'ordre, parce que l'aprofondissement de l'Islam, a été chez elle comme chez beaucoup de gens, un fait récent, un fait de développement personnel, mais il était précédé par une situation de citoyenneté Française avec une Islamité je dirais, nominale. Visiblement, elle a été formée à l'activité militante dans les arcanes du parti, l'entendre évoque des militantes communistes des grands jours. Cette intensité militante convient aussi à l'Islam, il n'y a pas inadéquation. Farida est intelligente et sensible, je dirais comme moi si ce n'était pas de l'orgueil. Elle a contemplé la France, elle a vite eu l'intuition de la singularité de la France, vas savoir pourquoi la France est perçue comme singulière, inexplicable intuition, la France est une terre bénie. Elle va même beaucoup plus loin que moi dans cette admiration. Si tu importes ses vidéos par visu-rss, tu pourras écouter son discours au Bourget, eh bien, c'est une louange, dont on pourrait dire qu'elle est de l'Association. Je ne sais plus la formule, c'est un peu comme si moi, tout ce que je pense, tout l'air que je respire, tout procède de la France, que l'Islam procède de la France, j'exagère à peine. Tout le bien procède de la France, c'est un peu comme ça que je m'exprime en formules lyriques, sauf que ça a choqué des gens au Bourget. Ce n'est pas du patriotarisme Franchouillard comme certains croient, c'est pas ça, c'est un amour sincère comme moi-même je l'ai exprimé tant de fois. Mais il y a un hic. Le fils de migrant, lui, peut donner une certaine forme concrète à ce désir intense de convergeance, pas une fille. On peut épouser une fille de France qui reste Chrétienne, la convergeance s'accomplit on va dire concrètement. Sauf qu'une fille Musulmane ne peut pas, si elle épouse un autochtone de France, elle fera de sa convertion une condition de mariage, mais du coup, il n'y a plus convergeance. Qui a épousé Farida? Je l'ignore, mais j'ai pas entendu dire qu'elle se soit unie à un autochtone, d'ailleurs à son époque, le métissage était rare. De tourte façon, elle aurait elle-même fait cette condition de la convertion, je veux dire, selon la canonicité habituelle. Je ne dis pas que cette canonicité soit bonne ou mauvaise, mais Farida, elle, elle y croit à cette canonicité. Donc, pour elle, la convergeance ne peut pas se concrétiser par une union, pas assez complètement en tout cas. Mais le désir de convergeance est très fort, je me demande si je le souligne assez, mais comment pourrait-on donner la mesure d'un amour? Et là, je parle d'un truc que vivent probablement de nombreux migrants, d'une façon plus ou moins consciente, ce genre de rêve presque douloureux aux êtres sensibles et intenses comme Farida. Je ne dis pas que n'importe quel migrant va verbaliser la chose ainsi, justement pas, mais les plus intenses, les plus sensibles, les plus intelligents, ils essaieront de verbaliser. Et là, nous sommes devant un être qui n'est pas commun, une femme particulièrement sensible, d'une belle intensité. Donc, ne pouvant matérialiser ce désir, elle va le sublimer, c'est probablement inconscient. Par conséquent, son amour illimité de la quintescence et de la substance de l'être Français/Chrétien, va la porter à rechercher ceux dont la Francité au sens racial, je dirais, est indubitable, ceux dont la Christianité semble inentamée. En présence de ces gens qui matérialisent son amour inconscient, elle peut ne pas avoir la perspicacité nécessaire, elle peut s'aveugler. Notes aussi, que Farida a été déçue comme beaucoup de gens par l'anti-racisme classique, et comme un certain nombre de Musulmans, elle s'est mise à percevoir les anti-racistes et leur parole souvent agréable, comme procédant du messie trompeur, qui, nous dit-on, aura ce genre de parole, il dira à chacun ce qu'il veut entendre. Par une réaction excessive, il y a des gens qui en arrivent à penser, qu'au contraire, celui dont la parole est désagréable, voire hostile, c'est avec lui qu'il faut s'entendre. Je dirais que sans être Musulman, c'est un truc assez basique, le mal qui fait du bien. Ce n'est pas faux, bien que, pas toujours vrai. Quand en soignant un patient, je lui inflige une certaine dose de douleur, dans mon esprit, c'est bien dans le but qu'il en retire un confort plus grand. La différence avec l'extrême-droite, c'est que mon parti-pris est le patient, ma cause, c'est le patient, j'épouse sa cause, j'épouse son voeu, et bien sûr, ma cause à moi c'est ma réussite et mes honnoraires, on est d'accord. L'extrême-droite, je vois pas en quoi elle nous veut le moindre bien, elle n'en a que pour sa cause à elle, nous sommes des adversaires, voire des ennemis qu'elle utilise par tactique, le cas échéant, nous ne comptons pas du tout dans sa finalité. On en arrive à une situation de mazochisme pur, sans conséquence positive. Farida est plus déçu que quiconque de la gauche Française, on dirait bien que sa réaction est trop diamétralement opposée. En fait, moi, ce que je reproche à l'anti-racisme classique, c'est son ambiguïté, son manque de sincérité ou d'intensité, son Sionisme, sa réserve envers nos revendications religieuses les plus basiques. Moi aussi j'aime la France, mais je sais pourquoi je l'aime et je sais lui adresser de vifs reproches à propos de son manquement à ses promesses. Mais il y a des gens, Farida pourrait en faire partie, qui n'ont pas assez de discrimination au moment même de l'amour. En plus, l'homme juge plus que la femme, la femme ne juge pas, elle ne corrige pas. Et cet amour sans jugement pourrait bien les porter par réaction, à trop juger leurs congénaires. Il y a d'ailleurs une nouvelle forme d'Islamopathie qui est en train d naître, une islamopathie d'hyper-exigence. Farida reproche aux Musulmans de n'avoir pas manifesté en masse contre le mariage pour tous, sans quoi, ils pouvaient, selon elle, gagner la cause avec les catholiques. Je n'en suis pas si sûr, et elle compte pour peu les risques policiers particuliers que les Musulmans eussent pris s'ils étaient en plus grand nombre. Si encore ce genre de reproches ne venaient que de Musulmans, je comprendrai, mais nos adversaires ne se gêne t absolument pas. Exemple, on reproche vivement à certains de région Parisienne de ne pas s'occuper suffisamment croit-on, de clandestins Syriens, voire de ne pas laisser les mosquées ouvertes la nuit pour qu'ils y puissent dormir. C'est le genre de chose qu'on peut se dire à soi-même, mais quand ça vient de gens qui de toute façon voudraient bien fouttre les clandestins dehors, ça manque pas d'air. Cet amour, ce désir de convergeance peut conduire à l'hyper-critique. Pour autant, il ne faut pas le confondre avec la pure et simple trahison façon harki. Si Farida se convertit, bon, j'ai des doutes en raison du fait que le Musulman allègue toujours qu'il n'a pas besoin de convertion. Si elle le fait, ça risque de la briser. D'un autre côté, ceux qui obtiendraient d'elle cette convertion, marqueraient un grand coup. Je crois, moi, que Farida envisage autre chose, Farida pense à l'alliance des Chrétiens, qui est à l'échelle du monde ce que la convergeance est en France. Probablement elle imagine que le meilleur allié est la France, comme moi jusqu'à présent. La France serait probablement notre allié le plus naturel si la France s'appartenait, sans hégémonie de certaines communautés, certains courants minoritaires. Voilà le condensé de mes réflexions à propos de Farida que j'aime toujours. Croissant de lune." Les réserves du torrentiel : Je craignais une fois de plus de me trouver en désaccord complet avec ce que tu allais me dire ou me demander à propos de farida, mais je trouve ton message très juste et très profond. Je le publie et y apporte les quelques correctifs de rigueur : - Je n'ai pas l'impression que la formation de farida l'aurait obligée à demander à l'autochtone qu'elle aurait épousé de se convertir à l'islam ; - inversement, je crois que ta lecture de son "islamité" persistante bien qu'elle n'ait affaire qu'à des ennemis de cette islamité, c'est-à-dire sans conversion de sa part au catholicisme, comme je le subodorais, cette lecture de son itinéraire se tient, et ceux qui la feraient se convertir en l'état actuel auraient frappé un grand coup, mais auraient fait un mauvais coup, elle n'est pas prête. - Est-ce que la "convergence" signifie aujourd'hui la même chose pour elle que ce qu'elle signifiait hier ? C'était peut-être un simple mot militant ; elle dit qu'il s'agissait du rapport avec les catholiques ; elle l'a tentée avec des catholiques qui ne croyaient pas au diable comme le Père Christian Delorme ; les catholiques "modernistes", ne croient pas au diable, Farida ne croit qu'à lui. Farida arrive à la religion par haine du diable. Elle diabolise à outrance ses adversaires "genderistes" (elle en fait des agents de Satan), et ne s'allie aux catholiques qui croient au diable que pour lutter contre le diable. Or nos ennemis ne sont pas le diable. - Farida parle-t-elle avec la voix pure d'une nouvelle Jeanne d'arc ? On sent dans cette voix la trace de beaucoup de cigarettes. Ce n'est pas plus intelligent que ce que tu me disais de Mélanchon, "pilier de bistrot", mais c'est ainsi que j'entends la voix de farida. - Farida brile-t-elle par un amour de la france impossible à démentir ? Il se peut, mais comment expliques-tu ses deux ans en egypte avant son retour en France fulgurant, pour lutter contre "la théorie du gender", je précise que c'était dans l'Egypte d'avant la révolution avortée. - L'antiracisme était un amour abstrait, qui ne prenait pas en compte la composante religieuse de ceux qu'il aimait, donc normal que tu aies eu des reproches à lui faire, d'autant que les antiracistes à qui tu avais eu affaire avaient interdit à tes correligionnaires de parler sur une "radio libre". Mais tu ne mesures pas à quel point l'islam pratiqué est trop loin de l'Occident, sans "sionisme" ou "islamopathie" particulière. C'est une religion qui ferait revenir la modernité chrétienne à son Moyen Age, bien loin de l'obliger à confesser je ne sais quelle absence de reconnaissance d'un fiancé-prophète annoncé par le cantique des cantiques, cantiques spirituels s'il en est, même s'il a influencé la vision que les juifs et les musulmans ont respectivement eu du Shabath et du ramadan ; pour les chrétiens, il a donné Saint-Jean de la Croix. - L'amour masculin de la France qu'éprouverait un musulman a-t-il pour corolaire l'hyper-criticisme ? A ce stade de critique, ce n'est plus du tout de l'amour, mais tu idéalises une princesse fantasmée, à qui tu reprocherais d'habiter dans les nues... - Je te félicite aussi d'avoir la constance de ne pas te détourner de farida. J'avoue que de la voir dans cette position ne m'a pas fait garder la même foi, sans compter que j'ai mesuré le risque communautariste de l'alliance islamo-chrétienne contre un tiers exclus : Farida a été lancée par Alain Soral, elle n'y peut rien, mais ça doit donner à réfléchir. Dans mon inconstance, je me suis successivement détourné de toutes les défenderesses de ce combat qui n'est pas le mien, que furent les égéries vite démodées de "La manif pour tous". Je croyais être à l'abri pour Farida, elle n'a pas résisté à décevoir mon inaction. Je crains malgré tout que farida ne finise par être abandonnée, à force de se donner sans discernement à tous les partisans de la cause qui la réunit à des catholiques qui ne lui veulent pas du bien. Pour que ses admirateurs lui restent fidèles, ou pour que les précédentes amazones aient gardé leur influence, il aurait fallu des panégéristes tels que toi. Je pense avoir été à peu près complet, publierai éventuellement mes réserves à ton panégérique, mais te félicite de ton approche très dense et très psychologique de Farida. C'est d'autant plus remarquable qu'individuellement, la psychologie n'est pas ton fort. Je crains que ce ne l'ait été ici que parce que Farida commençait de réaliser ton rêve. Oublie qu'elle est femme et aide-la à être l'homme qu'il te faut. Qui sait si elle ne pourrait pas finir par devenir le mien

vendredi 25 avril 2014

Pourquoi la pêche miraculeuse n'est-elle pas le signe sacramentel de l'Eucharistie?

Aujourd'hui, l'Eglise propose à notre méditation le texte de la pêche miraculeuse. Celui-ci me fait m'interroger sur la relation de la Cène du Seigneur avec les gestes eucharistiques. La Cène du seigneur est le geste par lequel je suis censé absorber à l'intérieur de moi la Présence Même du dieuVivant. Jusqu'où vais-je être capable de laisser cette Présence habiter en moi, qui ne suis qu'une demeure indigne ? Vais-je approcher de la table ?et si je n'approche pas, vais-je avoir la Vie en moi ? Comment se fait-il que les gestes non sacramentels eucharistiques du seigneur me semblent a priori mieux faits pour moi ? Le premier est le lavement des pieds, où le seigneur me lave par le bas du corps. Moi qui ne veux pas servir, Il Se fait mon serviteur. Il se met à genoux devant moi qui n'aime pas me prosterner. Pour le second geste eucharistique, le Christ me prépare à déjeuner. Il ne Lui suffit pas de S'être Lui-même donné à manger à moi qui ne veux pas nourrir mes frères (cf la réaction des disciples avant la multiplication des pains). Au cas où je déclinerais ma participation au Repas qu'Il me donne et où Il est nourriture, Il cuit pour moi du pain et du poisson, c'est-à-dire qu'Il prélève dans la Création des éléments qui le symbolisent et qu'Il les transforme en ardeur. Il S'offre à moi en me dominantde la tête et des épaules. Ce feu qu'Il fait brûler pour moi, je le connais, il brûle en moi. Il ne m'intimide pas, et en même temps, la sollicitude de ce ressuscité qui cuisine pour moi me fait fondre. Comment se fait-il que la pêche miraculeuse soit le seule geste que l'Eglise ne puisse pas reproduire, et pourquoi est-ce celui qui m'attire le plus ? Car son imitation ne peut pas comme l'imitation de la charité dégénérer en condescendance. Jésus S'y donne tout autant, mais sans que ce mode de nutrition qui me réchauffe l'intellect n'entraîne de fragmentation de Sa Personne éparpillée en tous ceux qui vont Le recevoir sans Le refléter. Pourquoi n'est-ce pas la pêche miraculeuse qui est le signe de l'Eucharistie ? et pourquoi y a-t-il trois modes de nutrition : le service au bas de mon corps, la Libéralité culinaire de Dieu qui me fait perdre la tête, et le Signe eucharistique et sacramentel de la cène qui me prend le cœur parce que Jésus, le Christ, ne cesse de S'y briser jusqu'à la fin des temps ?

jeudi 10 avril 2014

LA DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE DE MANUEL VALLS EN DOUZE MESURES

1. La langue des politiques est devenue "une langue morte", c'est pourquoi je parle la langue de bois. 2. Il ne faut pas seulement promettre du "sang et des larmes", "Il faut expliquer leurs sacrifices aux français." 3. Le communautarisme est antinational et antirépublicain, mais la diviision parlementaire entre majorité et opposition est un clivage normal et sain. 4. Il faut réduire les charges sur les bas salaires pour encourager la précarité… 5. En compensation, il faut rendre de l'argent aux smicards en les exonérant dégressivement des cotisations salariales. 6. Il faut faire des économies budgétaires, sans supprimer les niches fiscales. La Sécurité sociale et les collectivités territoriales paieront, c'est ça, la décentralisation. 7. Il faut faire les grandes régions dont parlait Pierre Hillard. 8. La France est en restructuration. Il faut supprimer les conseils généraux, dans un souci de proximité, pour lutter contre le "sentiment d'abandon" des "français les plus modestes". 9. Il faut remplir le tonneau des DanaÏdes de l'Education Nationale. 10. Il faut sortir le périscolaire de l'école pour élargir ses compétences. 11. Il faut apaiser le pays pour lutter contre "les extrémismes bouffons". 12. Il faut faire entendre "la voix de la France" en lafaisant entrer dans les standards. La clé de la réussite : un gouvernement équilibré, en fonction des sensibilités de la majorité.

Passage du désir

(Suite de mon dialogue exigeant et houleux avec l'abbé de TanoÜarn, qui relève mon défi ici: http://www.ab2t.blogspot.fr/) : et mon commentaire à son article) : PASSAGE DU DESIR Cher Monsieur l'abbé, Comme je vous l'ai déjà écrit ici même, je vouos pardonne tout, mais ne vous passe rien, et j'espère que vous agissez de même envers moi, même si je n'aurais peut-être pas la force de le supporter. Le moment où vous avez adressé ce poste a croisé celui où je postais un commentaire fulminant et tumultueux pour m'indigner de votre silence à propos d'un certain objet que vous savez et dont vous ne me dites rien, ni oui, ni non, ni m... On peut jeter pudiquement le manteau de Noé sur la faiblesse humaine, mais on peut aussi quelquefois assumer ses actes. C'est la première fois que je crois vous avoir manqué. C'est afin d'assumer ce commentaire que je vous adresse des excuses publiques sur (et non pas pour) la forme véhémente que n'aurait pas dû prendre ma plume furibonde. Vous n'êtes évidemment responsable de la mort de personne, vous vous êtes simplement trouvé, si je puis dire, à l'épicentre de quelques-uns des drames de ma vie – et il est vrai que j'aime dramatiser -. Il me peine d'avoir toujours été aux premières loges et au cœur des événements, sans jamais trouver ma "place dans le trafic", au risque de passer, parce que je suis résonnance, pour un témoin gênant et un "vacarme inutile". Je ne sais entretenir avec autrui que des relations passionnelles, et vous êtes homme à inspirer des passions contrariées. Voilà pour la forme. Sur le fond, j'essaie de dire maladroitement que le catholicisme, cette religionsublime, qui a eu le génie de construire pour abriter l'homme une triple pyramide, temporelle (de l'inné à l'éternité) cosmogonique (de la Création à l'apocalypse) et spatio-familiale (chaque famille a son arpent de terrain, et, louant un bengalo au paradis, nous habitons déjà dans l'Eglise du ciel avec celle de la terre) ; cette sublime religion pyramidale, a tendance à nous enfermer dans ses pyramides à momifier l'homme et à le cloisonner, parce qu'elle ne fait pas cas de la nature humaine, ne superpose pas la nature et la grâce, mais suppose que "tout est Grâce" . A trop faire l'ange, le catholicisme fait la bête. Il sort si constamment l'homme de lui-même que sa charité devient condescendance, nous momifions même nos vertus. Le catholicisme fait tellement crédit à la transcendance divine qu'il oublie que l'amour est d'abord la transcendance del'autre. Le catholicisme postule un dieu plutôt transcendant et les autres plutôt immanents alors que, si ça se trouve, c'est le contraire : ce sont les autres qui nous sont d'une transcendance adultérine alors que Dieu est d'une immanence utérine, Porte et chambre royale et secrète de notre intériorité. (Je tiens à préciser que tout ce que j'écris là concerne la religion catholique, et non pas la foi catholique, que je tiens pour immaculée). Dans cet article même, il vous faut absolument distinguer le désir et l'envie. Rien à la libido, tout à la Connaissance ontologique d'un Dieu-Loi. Pourquoi puis-jel'affirmer ? Parce que votre "désir" est de vérité ; le mien, désir d'artiste, est de beauté. Vous voulez que la beauté soit vraie, et je veux que la vérité soit belle, c'est pourquoi je crois que la vérité est relative comme Dieu Est trinité. La vérité n'est pas un Absolu, parce que Dieu Est Relation. Je pourrais m'arrêter là, considérant que tout est dit. "In coda venenum" ? Dieu m'en garde ! Vous vous attachez servilement les services de la psychanalyse pour faire haro sur le désir. Freud a été présenté à tort comme le maître du désir. En fait, il ne s'y intéresse que pour en chercher la sublimation. Vous et lui présumez de l'insatisfaction grâce à laquelle il nous modifie, nous mobilise et nous fait évoluer, pour condamner la libido et vous enliser dans des combats d'arrière-garde. Les catholiques retrouvent du punch pour protester contre le mariage gay, alors qu'ils feraient bien de dépenser la même énergie, par exemple, à repenser le mariage et à recomposer la famille. A propos du mariage, voici ce que nous avons trouvé cet après-midi, Nathalie et moi (à qui je suis marié puisque nous nous sommes donnés l'un à l'autre le Sacrement d'un amour indéfectible): "Le mariage, c'est être l'un à l'autre et s'offrir la liberté". Je crois au mariage, beaucoup moins à la fidélité conjugale. A vrai dire, Aucune de ses conditions dirimentes n'est indispensable au Sacrement du mariage. A force de dirimer, on finit par annuler le réel. Laissez-moi pour finir vous raconter une anecdote à propos du désir (encore une, allez-vous me dire). Le seul cours de psychanalyse auquel j'ai assisté de ma vie m'a été dispensé par Thieirry Piras, psychanalyste-chamane parisien, et, comme vous, un homme au demeurant fort estimable. Il était fier de parler sans notes. Il a dit beaucoup de choses brillantes sur le désir, que j'ai toutes oubliées. Mais à la fin de sa conférence, il concluait ainsi : "Aufond, le désir mène toujours à un constat d'impuissance. Chaque fois qu'on parle du Désir, on en arrive à parler d'impuissance parce que le Désir, c'est l'impuissance." Donc vous me parlez tous les deux du Désir pour forcer sur mon impuissance ? Beau programme, je n'en veux pas ! Je ne sais pas s'il faut "sortir de soi" pour "aller vers soi" ; mais ce que je sais, c'est qu'à force d'insatisfaction, on finit par être frustré. "La fabrique à névroses : les névroses, l'Eglise catholique, elle est là pour ça, elle est là pour les fabriquer", a dit un jour Philippe Sollers. Permettez-moi de souhaiter plus de bien à mon Eglise que ce dandy désabusé. Le catholicisme est là pour mener virilement la complétude humaine à la plénitude de Dieu. Peut-être avons-nous le même port, mais nous n'avons manifestement pas le même chemin. Ca ne fait rien, je continue de ne pas vous suivre, et j'aimerais que vous en fassiez autant : continuez… à ne pas me suivre pour me montrer le chemin!

mercredi 9 avril 2014

L'enfant adultère

Je publie ici le second commentaire, que j'ai fait paraître sur son blog, à l'abbé de tanoÜarn, suite à ce lien, après son propre article: "égocentrique ou autocentré". C'est un commentaire existentiel et autobiographique que j'assume entièrement. Un jour, je raconterai quel rôle l'abbé de TanoÜarn a joué dans ma vie. Voici mon texte, sans rien y chager, mais qui est truffé d'informations à l'usage des non initiés, chacun en fera son miel et certains se convertiront : Eh bien, moi, je voudrais que l'abbé de tanoüarn passe sa vie à m'aider. Car étant donné ma "situation de handicap", voyez-vous? Je le vaux bien. Mais je suis "la voix qui supplie] dans le désert! Je n'ai aucune raison de dire ça, sinon ce que j'ai vécu: j'ai plus de respect pour le secours Populaire et pour "la Croix rouge", que j'ai vus oeuvrer, que pour le "Secours catholique", qui vient aux pauvres avec les secours condescendants de la bourgeoisie morale ignobJ'ai très bien connu (puisque cohabité auprès du) P. Jean-françois Labruyère, ancien desservant du "Secours catholique" et de la péniche "Je sers", qui était tout dévoué à tous ses ministères. Mais ça ne me va toujours pas: je suis un éternel insatisfait, qui ne croit pas qu'"on n'a rien donné quand on n'a pas tout donné", mais ce n'est que le premier don qui coûte, faut faire le premier don, et le Ciel suppléera à toutes nos avarices ultérieures et stupides: faut faire le premier don, et le Ciel nous inspirera après le langage qui nous défendra de la condescendance et du prosélytisme... Cette espèce d'abbé Pierre sans bruit qu'était le P. (ou l'abbé) Jean-François Labruyère -j'ai vécu auprès de lui-, Je l'ai physiquement côtoyé, rencontré, je l'ai vu rentrer de nuits passées auprès de gens aux vies gâtées, et lui de ne plus en pouvoir, et moi de boire à sa santé, et lui d'avoir cessé de boire, à la santé de ceux qu'il accompagnait! Quand ma pauvre maman était au RMI, tout artiste régionale qu'elle était, et qui ne pouvait même plus exposer, de crainte que, exhibant ses premiers prix sur la liste des exposants, on la lèse de son indemnité et on la laisse creer pendant vingt ans, en n'étant reconnue que de la Renommée, sans secours des services municipaux ou de "La maison des artistes", une dame du secours catholique, un jour vint la voir, car elle se plaignait d'être seule. A la fin de la visite, la dame s'adressa à son chien (véridique): AUJOURD'HUI, ON A FAIT DU BIEN A TA MAITRESSE!" voilà pourquoi, tant qu'il ne fera pas repentance de cette condescendance, le Secours Catholique ne sera plus jamais crédible envers les pauvres à mes yeux, et je préférerai militer au secours Populaire. Je rappelle que tous les Présidents d'"Emmaüs France" étaient des espèces d'énarques et que jamais, ils n'ont appartenu, de près ou de loin, au milieu de la rue. Or c'est l'abbé Pierre qui a approuvé en ne s'y opposant pas cette kushnérisation d'Emmaüs! Qu'on m'entende bien : je n'attends pas que la maman de l'abbé de t. milite à "ATD QUART MONDE", mais il sait bien, ce quinquagénaire jeune abbé encore fougueux, non seulement le "merde" qu'il me doit pour le passé, il m'entendra très bien; mais, ce qui est impardonnable après ce passif, le délai entre ma dernière expédition et plusieurs silences antérieurs de ce grand causeur explique mon dépit... Ce silence antérieur ou connexe a même fait des morts colatéraux et tout à fait réels, je ne galège pas du tout, et l'abbé pourra se reporter à ma lettre, car c'est de ce silence que l'on meurt, et du chagrin qui vient de ce silence... Mais je voudrais aussi que l'abbé de t. ouvre son blog aux gens dont il n'imagine pas ce qu'ils vont dire, sans instrumentaliser Farida Belghoul, que récupère saintement Béatrice bourges! Après ma première visite au centre Saint-Paul qui venait d'ouvrir, j'ai déjeuné avec Zakia qui se consumait d'un chagrin d'amour, et zakia est morte de s'être faite renverser par une voiture. J'ai aussi accompagner la messe de l'ancien recteur de la basilique du Sacré-coeur de Montmartre, relégué dans le placard de la chapelle Saint-Louis des quinze vingts, qui n'en sortit que pour ne plus du tout savoir lire sa messe. Je sais des tas de gens, y compris dans des organes de presse très bien-pensants, et d'une vie autrement exemplaire que la mienne, qui connaissaient le Père Hazmann; je dirai à Samuel Pruvost et à Michel Emmanuel, que j'ai eu le privilège de jouer sa messe dans les derniers temps, quand il ne savait plus la dire et que je devais le rattraper au vol... Ca fait longtemps, mais on n'oublie pas de rester l'un des derniers, après avoir été si nombreux sur les routes de Chartre! "A bon entendeur, salut, je ne m'attendais pas à être si seul en vous connaissant !" Quand j'habitais rue du regard, le comble de l'aveugle que je suis, j'ai dîné avec Claude Valérie, le clochard de la rue dupin, qui avait édité quatre romans de gare. J'ai imposé Claude à mes restaurateurs du moment: ou ils accueillaient claude, ou je ne mettrais plus les pieds dans la gargote... Ils ont accueilli claude, ils ont fermé boutique, sont retournés à angers, Claude est mort dans la rue, je suis parti vivre à Mulhouse, mais tous, nous avions vécu un grand moment, à commencer par mes camarades, mes amis des "frères de la côte". Salut à eux, nous avons bien vécu! J'attends les catholiques pour être des décloisonnés, voire des adultères de la vie. Je les attends pour être de transcendants bricoleurs du Déplacement du Désir : l'amour est un effet d'entraînement qui adultérise l'enfant-adulte ! C'est l'écrivain Jean-Paul Bourre qui, en me faisant traverser à la sortie du métro Javel vers le square André Citroën depuis un café d'où il me regardait déambuler, me fit cet oracle : "Tu es presque libre, mais tu es cloisonné". J'ai pensé par-devers moi : "La faute au catholicisme !"

Dans la tête de françois Hollande

Je suis en train de "visionner" le documentaire de franz-Olivier Giesberg: "Dans la tête de François Hollande." J'avais aimé "La tragédie du Président", les carnets de Giesberg sur la fin de Chirac, publiés avant la fin... Les faiblesses de ce documentaire sont qu'il est une lecture rétrospective de la Chance. Je croyais avoir écrit le premier que "la Chance faisait partie du talent"; oui, mais ça ne se comprend qu'après! Ensuite, Franz-Olivier Giesberg feint de croire que la "candidature" de Ségolène Royal a été "spontanée". C'est doublement faux, car cette candidature avait été prévue par le Pen et, avant le Pen, par Emmanuel Ratier, comme étant dans les tuyaux du Parti socialiste, donc de François Hollande, qui en était le premier secrétaire au moment du forfait (qui fut la bonne candidature de ségolène). La seule vue témoignant d'un prévisionnisme prospectif doit au rebours être rendue à Montebourg, s'agaçant avec sagacité, au lendemain de l'élection présidentielle de 2007 où il avait eu la légèreté de lâcher que "la seule faiblesse de ségolène royal, c'était son compagnon", que "la vie du Parti Socialiste se limitait désormais à "une affaire de couple". Troisièmement, je rappelle ce que FOG évoque d'une pichinette: après la retraite de Jospin, Hollande aurait été nommé général avant d'être prêt pour la défaite ou à recevoir ses étoiles. Ca va tellement loin qu'à cette époque, Hollande a dû se justifier d'avoir les qualités requises pour devenir premier ministre de Chirac, c'est dire... Que le ridicule ne tue pas et peut même mener au "climaxe (chauffé) de l'Elysée. 4. Hollande se serait inscrit tel un Machiavel souriant dans la peau de ses prédécesseurs : Il serait Mitterrand parce qu'il saurait imiter ses mimiques; il serait Chirac parce qu'il lui aurait succédé en Corrèse, et qu'il a, comme lui, "la baraka d'un arriviste". Il serait enfin l'héritier de Delors; or ce technocrate à la retraite s'est surtout illustré par son retrait, et en concluant une émission de grande écoute, "Sept sur sept", par: "J'annonce que je ne serai pas candidat à la Présidence de la république", quand il fut pressenti tel par les sondeurs. Holande a donc été seulement le singe de personnages qu'il a imités, y compris les apolitiques, en aucun cas il n'est entré dans la peau des hommes d'Etat qu'ont été ses émules. FOG pense que le secret de Hollande, c'est qu'il n'a pas d'"ego" et que c'est son mystère. C'est sa faiblesse routinière de généralissime Généralité normale, qui est plutôt un scooter banalisée qu'une Clyo de "formule 1": Hollande n'a pas d'ego parce qu'il n'a pas de surface et que la France n'est que six coins de la planisfère hexagonale, sur lesquels il exerce sa suprématie superficielle, mise en exergue par les sommets mondialisés.Hollande est une surface, un point, c'est tout !

mercredi 2 avril 2014

La valse catastrophe

Dès qu'y a une connerie à faire, vous pouvez compter sur lui, Hollande, il est là… Il devrait pourtant savoir que les sondages de popularité sont bidon, qu'ils ne signifient rien... La preuve, sans ces sondages, il ne serait pas là, il n'y aurait jamais eu de Hollande ! De même qu'en 1995, si "la Marie", la bourgeoise au Delors, avait dit oui (fiat dolorosa Dolorsa notix [noticis]) : Delors, celui qui a vidé les caisses de l'Etat dès 1981), on aurait eu cet ombrageux et capricieux techno à l'Elysée à la place de Chirac, alors qu'aucun concitoyen n'aurait su pourquoi il avait voté pour le bruxellois congédié, et Balladur n'aurait pas été à se demander en se tapant le double-menton et sur le ventre pourquoi les Français avaient voté pour "ce garçon" De Chirac ! Il aurait ruminé ça devant Marie-Joseph dans son appartement du Xvme, en regrettant que tous ses fils n'aient pas réussi aussi bien que lui, surtout Romain, et en chantant à Marie-Joseph "Fais du feu dans la cheminée, Je reviens chez nous !" Mais autant le type d'oligarques ou d'élitocrates impopulaires comme Delors, fabius, Balladur, Hollande ou Valls, peut arriver au pouvoir sans que personne sache pourquoi il était pour et maintenant il est contre, autant, soudain, le peuple se souvient qu'il n'a rien fait pour les imposer. Il ne saurait pas exactement dire que c'étaient les sondages qui lui avaient forcé la main, mais il se dit qu'il y a un os dans le potage et que ça sent pas la moelle… Hollande a bénéficié de la "jurisprudence Delors", et Valls était un ami de Stéphane Fouks, le communiquant de DSK et de Cahuzac, avant que l'ascension se gâte. C'est le genre de copains de fac à vous fabriquer une popularité sur un plateau et sur un banc bien orienté, près d'Alain Bauer et entre deux paquets de chips. Hollande, qui n'en loupe pas une et qui a pourtant des kilos à perdre – Valérie le lui disait bien -, y a mordu lui aussi, et en plus au soir de la défaite des municipales, c'est-à-dire au pire moment. Quand il aurait fallu que Chirac nomme Sarkozy, le vieux Phénix a tergiversé ; mais quand il aurait fallu que Hollande ne nomme pas Valls, comme le corésien d'adoption a pris le chef de l'Etat RPR, son grand féodal, pour son maître-à-penser, notre grand Gouda-Bouddha de la pensée républicaine-fromagère croit penser plus loin que le bout du nez de Chirac : il fait sauter le vieux fusible nantais et nomme Manuel à sa place ; il croit dépasser, distancer son grand féal, jusque dans sa maladie d'Elzheimer (jusque quand il ne commet pas ses erreurs), moyennant quoi il fait ce que l'autre aurait dû ne pas faire, et il ne fait pas ce que l'autre aurait dû faire ou réciproquement : Chirac n'aurait pas dû ne pas nommer Sarkozy et Hollande nomme Valls ; et Holland n'aurait pas dû nommer Valls et Chirac, demi-dément, même avant, tout le monde le savait… Chirac aurait neutralisé Sarkozy en le nommant et si Hollande ne sort pas tout cuit de cette aventure, Valls la le croquer tout cru… Mais la dissoolution de la majorité du Président Bas-Pays (et bas de plafond) reste le plus probable : Valls a déjà à dos : - La gauche du parti socialiste ; -les parlementaires du PC et du Front de gauche ; - les écolos qui viennent de décliner le grand ministère du pacte de Nicolas Hulot, dont Ségolène royal (notre Marie-Ségolène d'Arc, "aimez-vous les uns les autres, je ne suis pas vierge, je suis mère de quatre enfants, les enfants de Hollande !") s'est ssouvenue à propos ; - la gauche du Parti Socialiste qui s'est réuni en Conseil et qui vient de redécouvrir que Marie-Noëlle Lienemann était une leader plus ancienne, autrement solide et moins martine-aubryste que Benoît Hamon, qui vient d'être nommé à l'Educ Nat après avoir été, anciennement, chef de cabinet de la susnommée ; - enfin, la droite "manif pour tous", qui appelle Manu Galfeti "le gazier des familles"… Ayrault, il a sauté ;Hollande, il va valser !"

jeudi 27 mars 2014

Réponses du Croissant de lune aux questions de Bernard Antony

"Bonsoir Torrentiel, voici les réponses du Croissant de lune, suivies dans un second temps de considérations. Réponses bruttes, puis développements. 1 : Il y a trois questions inter-dépendantes. a : Interrogé sur le point de savoir, si, selon l'auteur des questions, dans certains pays, des contraintes et poursuites arrivent quand un Musulman change de religion, interrogé le Croissant de lune répond qu'il n'approuve pas cela. b : Interrogé sur le point de savoir si le Croissant de lune agrée l'égalité des droits politiques, civiques et sociaux sans égard à la confession, le Croissant de lune répond qu'il tient à l'égalité totale des droits et devoirs sans égard à aucune confession ou autre appartenance ou distinction dans aucun pays. c : Interrogé sur le point de savoir s'il signerait des pétitions allant dans le sens des réponses précédentes, le Croissant de lune répond non, pas de pétition qui tienne, voire les considérations plus loin. 2 : Interrogé sur le point de savoir, s'il trouve légitime, la non-visibilité du culte Chrétien en Arabie comme d'autres cultes, s'il trouve légitime les contraintes mises aux participations à des offices ou prières, le Croissant de Lune répond, qu'attendu que les allégations soient vraies, il ne trouve pas cela légitime. 3 : Interrogé sur le point de savoir s'il agrée une situation de réciprocité totale en matière de religion, dans le cas des unions inter-religieuses, le Croissant de lune répond qu'il agrée la plus totale réciprocité en cette matière. 4 : Interrogé sur le point de savoir s'il agrée toute liberté d'exégèse, de discussion ou lecture des textes source de révélation en religion, le Croissant de lune répond qu'il agrée. Mais interrogé sur le point de savoir s'il tolère que cette liberté de discussion entraîne des risques de critique, le Croissant de lune reste réservé, plutôt hostile aux critiques, voire plus loin. 5 : Interrogé sur le point de savoir si les non-Musulmans devraient jouir en milieu Musulman, d'une réciprocité et égalité des droits dont jouissent les Musulmans en pays d'identité Chrétienne ou laïque, le Croissant de lune trouve la question mal posée, voire plus loin. Développements. Torrentiel, tu as toi-même relevé un ton supérieur dans l'énoncé des questions, oui, il y a un ton supérieur et dépréciateur, mais sur la totalité de l'énoncé. Les questions sont à adresser, dit l'auteur, aux Musulmans avec lesquels on est susceptibles de collaborer, retiens bien le terme collaborer, il sonne comme un lapsus. Substituer le verbe "coopérer" n'avancera pas beaucoup les choses, parce que la coopération, c'est un shéma bien connu, un pays riche, dira-t-on, développé, souvent d'identité Chrétienne ou laïque, coopère avec un pays pauvre, ou sous-développé, souvent une ancienne colonie qui dépend de lui, qui est souvent de peuplement Musulman. Alors, quoi dire? Il faut créer des vocables nouveaux, vivre l'égalité, être habité, hanté de l'esprit d'égalité, vouloir son vis-à-vis authentiquement plus fort et souverain. J'ignore si le questionneur a des projets, mais s'il en a, force lui sera d'interroger sans cesse ses réflexes conditionnés de supériorité. Pour l'instant, son questionnaire pourrait être celui d'une Caroline Fourest ou de la présidente du Front, voilà ce que je crois entendre. Il y a aussi que le questionneur se représente mal la situation de la nation des Musulmans, la situation exacte. Il semble ignorer certains éléments en matière religieuse, du reste. Sur ce point, je ne suis pas moi-même un érudit, mes réponses sont imparfaites. Je n'ai pas le Coran par coeur, il y a, paraît-il, 140 ou 240 mille hadiths, très peu de gens les connaissent tous, sans parler des fatouas qui sont par millions. Puis, collaborer ou co-agir, ou inter-agir avec qui? Avec des Chrétiens ou des laïcistes, important de savoir. Entends Farida Belghoul quémander la convergeance depuis 1984, depuis toujours, la convergeance Islamo-Chrétienne, s'entend. Elle traduit mieux que moi ma propre demande, le migrant Musulman qui aime la France la voudrait Chrétienne, son amour est comme une recherche de la substance Française, il trouve plus ou moins. La population Française Européenne peut se classer en catégories religieuses, les Chrétiens, ceux qui sont d'identité Chrétienne et qui y tiennent, qui en font promotion et valeur, et les laïcistes, qui font promotion de l'absence de religion, voire de l'absence d'idéologie, promotion du non-sens. Et il y a la grande masse de ceux qui se disent sans religion, mais qui ne font pas promotion d'ir-religion. Du moment que le questionneur s'adresse aux Musulmans, il ne peut leur demander l'amitié avec des laïcistes qui ne les aiment pas. Face à des laïcistes hostiles et hyper-critiques, le Musulman gardera ses distances, il se préservera. Il aimera ceux qui revendiquent tant soit peu leur Christianité, il viendra en aide à la grande masse des indifférents ou égarés, qui ne font pas promotion d'indifférence. Un bon point, l'auteur des questions a conscience de la oumma, celle-ci est en même temps une communauté religieuse, on peut dire une église, autant qu'une nation dans le sens du mot nation en politique. L'auteur semble-t-il, en prend acte, qu'il en soit remercié. Qui est la oumma, qui est la Nation des Musulmans, qui est l'Islam? J'aime à dire que l'Islam est celui qui est sorti de prison, celui qui fut longtemps absent et revient demander sa part de vie. En son absence on a partagé les biens et l'héritage, voilà qu'il vient réclamer sa part. Quelle est sa part? Rien de moins que la grandeur, la puissance, la force, la liberté, la souveraineté, la dignité, l'accomplissement, tout ça. Sa part, ce serait qu'un jour, il cesse d'être l'objet d'attention et de coopération, parce qu'il serait à son tour, source et origine de coopération et d'attention à d'autres. Le questionneur accepterait-il cela? Interroges-le, de grâce. Retour aux questions restées en suspens. Je développe en tant que Musulman de religion, un peu, mais beaucoup plus en tant que Musulman de nation. 4 : La quatrième question est la plus importante. La lecture libre, l'exégèse libre, l'interprétation libre, c'est probablement ce qui dut arriver dans les premiers temps, au moment de la révélation. Quand un enfant écoute le Coran, quand il lit le Coran, il le reçoit à peu près comme au premier jour, bien obligé. Pas tout-à-fait, parce que les gens de ce temps-là n'étaient pas comme nous, impossible de revivre pareil contexte, ceux-là étaient témoins de la révélation et des miracles, nous n'avons pas cette faveur, nous recevons des livres transmis d'âge en âge. Rien n'empêche de les recevoir comme au premier jour, autant que possible. Et en même temps, rien n'empêche de recevoir les commentaires et interprétations accumulés au cours du temps, ne serait-ce que pour les comparer avec nos propres interprétations. C'est d'ailleurs ainsi que les choses se sont passées pendant des siècles, puis, une certaine orthodoxie s'est créée, on peut voire un parallèle avec l'histoire Chrétienne des origines. Apparemment, rien ne s'y oppose, on ne trouve pas dans le Coran, des mentions qui l'interdisent totalement, on ne trouve nulle part comme dans l'Ancien Testament, "ceci sera pour vous une loi immuable d'âge en âge, et vous n'irez ni à droite ni à gauche...", aucune injondtion aussi claire d'immuabilité. Nombreux en revanche, sont les fins de versets qui invitent à la réflexion, dirait-on à la raison, "puissiez-vous réfléchir, puissiez-vous vous souvenir, ne réfléchirez-vous donc pas, ceci est bon pour vous mais vous l'ignorez, etc". On peut donc admettre un certain degret de liberté. Quant à la critique, je n'en vois pas la pertinence. Le Coran n'est pas un roman pour qu'il me soit permis d'en faire une critique et de dire, c'est bien ou c'est pas bien, on n'est pas dans un roman. La seule question qui se pose envers les textes de révélation, c'est, est-ce que j'y crois, est-ce que je n'y crois pas? Le négateur ne se prive d'aucune critique dépréciatrice, le croyant s'interroge, il médite, il doute, mais il ne peut pas dire, "je n'aime pas ça". La critique du Coran n'est pas pertinente si on est Musulman, les négateurs font ce qu'ils veulent. En revanche, les "hadiths" supposent une certaine critique, y compris du croyant. Cette critique porte au moins sur leur degret d'authenticité, ce qui demande des connaissances importantes. Les hadiths contiennent pourtant une part de révélation, avec une grande partie de contexte, ce sont des sortes de paraboles qui touchent souvent à la quotidienneté, un récit de ce qu'a fait, de ce qu'a dit l'envoyé de Dieu, paix sur lui. Le Coran contient plus de révélation, mais il y a aussi du contexte, un livre vivant. Donc, je suis réservé à propos de la critique des sources de révélation. En revanche, je ne vois pas ce qui interdit de s'interroger à propos des exégèses accumulées, c'est d'ailleurs ce qui advint, c'est ce qui se pratique. L'avènement de l'orrthodoxie, de la normativité dont je parle est un effet réactionel, répondant semble-t-il, à des interprétations tellement diverses qu'on pouvait aller dans tous les sens. Mais cette normativité concerne ceux qui s'en réclament, elle fut mise en cause et critiquée dès les débuts, Ibnou-Khaldoun ne l'épargne pas. Le Croissant de lune tient à une liberté d'interprétation, mais avec une certaine réserve. Est-ce que n'importe quel âne peut faire de l'exégèse? C'est un peu ça qui se passe, aujourd'hui, puisque tout un chacun peut à son gré, s'improviser exégète. Cheikh google est très proliffique, il a réponse à tout, alors qu'un vrai savant doit savoir répondre, "Je ne sais pas, revenez demain". Il importe donc, que le public Musulman éclairé, ait accès à des savants reconnaissables comme tels, ce qui veut dire que les cheikhs improvisés, qui pillulent du fait de la multiplication des moyens de communication, soient au moins reconnus comme tels, ramenés à leur proportion d'ignorance. Le public Musulman a besoin d'une parole libre, mais autorisée, liberté responsable des savants. Ceux-ci tiennent en quelque sorte pour nous, la même place de sapiteurs, que remplit en principe le clerger catholique, bien qu'à la base, leur connaissance est libérale. Le Croissant de lune tient à la préservation d'un ou de corps de savants indépendants mais solides, distants des gouvernants et autres puissances, des savants dont les qualités ne sont pas que la prestance et l'éloquence télévisuelles. Que Dieu préserve les savants authentiques, mais hélas, il est écrit qu'ils disparaîtront. 1 : J'ai répondu à cette question à la réserve près que je ne veux pas de pétitions, je n'en vois pas la pertinence. La question est politique, il semble qu'elle ne concerne que certains pays, savoir ce qu'il en est exactement. Au sujet des contraintes mises, selon l'auteur, quand des Musulmans embrassent d'autres religions. Ces contraintes ne sont pas canoniques, enfin, leur canonicité est discutée. Au temps de l'envoyé de Dieu, paix sur lui, il y avait un contexte de guerre, entre la communauté des Musulmans et un environnement hostile. Il y eut des espions introduits sous couvert de convertions affectées, qui renseignaient les ennemis des Musulmans ou tentaient de créer des troubles parmi eux. Il semble s'agir de cela, donc, situations d'espionnage, la preuve en est qu'il y eut bien le cas d'un homme qui a délaissé la religion pour redevenir associateur. Il a quitté la communauté, et si on l'a laissé partir, c'est qu'on faisait fond sur sa parole, selon laquelle, il s'engageait à ne causer aucun tort aux Musulmans ou les combattre. A ce malentendu, le contexte de guerre Arabique, on peut ajouter que dans les siècles qui ont suivis, les Musulmans avaient de qui tenir des exemples, puisque les Chrétiens ne laissaient nullement vivre des convertis parmi eux. Mais à présent que les situations ont changé, certains semble-t-il, se sont attardés, problème de canonicité mal placée. S'agissant de l'égalité des droits politiques, civiques et sociaux sans distinction, ça semble aller de soi. Mieux que ça, le Croissant de lune tient à l'établissement vigilant de l'égalité citoyenne, qui est le meilleur moyen de ruiner les privilèges minoritaristes dont jouissent certains Chrétiens d'Orient. Le questionneur en tombe-t-il d'accord, reconnaît-il la réalité de ces privilèges minoritaristes délibérés ou non, et veut-il d'une correction salvatrice? Et cette égalité citoyenne suppose que la Nation des Musulmans se fortifie, s'unifie et gagne en souveraineté. Parce qu'autrement, comment établir l'égalité citoyenne réelle, lorsque des minorités peuvent se prévaloir du soutien réel ou supposés de la force étrangère? Le questionneur ne saurait nier que les puissances agissantes sont aujourd'hui, d'identité Chrétienne et ou laïques, à l'exception de la Chine... Quatre puissances sur cinq, mettons trois. Le questionneur n'ignore pas l'abîme qu'on voit, sitôt qu'on compare la force des Musulmans dans tous les domaines, avec la force de leurs vis-à-vis, ennemis éventuels. Le questionneur ne nous fera pas l'injure de détourner les yeux, pour éviter de voire le tableau effrayant que représente le rapport de force militaire brut, aujourd'hui, et s'il détourne les yeux de ce tableau, les millions de morts des guerres injustes l'observent et témoigneront contre lui. On voudrait après ça, que les Musulmans envisagent les Chrétiens d'Orient comme des égaux, souvent ils les voient comme privilégiés, comment faire avec ça? Au-delà de l'égalité formelle, dans la loi, il faut, pour faire vivre une égalité citoyenne réelle entre les Musulmans et les Chrétiens d'Orient, une très grande augmentation de la force de la nation des Musulmans, je ne vois pas d'autre vrai remède. Mais créer de la force ne se fait pas aussi simplement que de l'écrire sur le papier. Paradoxalement, il semble bien que la Nation des Musulmans, hélas, ait à passer à travers une expérience de guerre entre factions, avant d'émerger sous la conduite d'un élément fédérateur. La défaite militaire immense, l'absence presque totale de souveraineté, l'endiguement des expériences récentes, tout ça semble conduire vers une expérience qu'on pourrait nommer par emprunt, "la longue marche Islamique". Voilà hélas, ce qui semble devoir se produire. Voulait-on autre chose, quand on a aplaudi le coup d'état égyptien? Que croyait-on? Une nation demande la vie, on lui répond qu'elle n'aura qu'une infime part de vie, alors il y a des conséquences. Veut-on une preuve que les Chrétiens d'Orient se présentent à tort comme victimes dans bien des cas? Il suffit d'entendre parler les représentants des Coptes en France, qui félicitent le général qui s'est fait maréchal, qu'on les entende inventer des griefs contre le vrai raïs d'égypte que des rebels tiennent captif. Le patrarcat Copte a pris une lourde responsabilité, depuis les débuts de l'expérience égyptienne, il y eut des situations de votte communautaire blocqué, des milices para-militaires, qui ont fait merveille dans les jours meurtriers de juillet. Il y eut aussi du lobiying auprès du congret Américain, revendiquant la mise de l'égypte sous tutelle, faut savoir tout ça. Pourtant, on assurait aux Coptes un quotat minimum de sièges au parlement et d'autres avantages, difficile de faire plus sur la voie de l'égalité citoyenne. L'activité politique des gens du Livre n'est pas nouvelle, c'est une vieille tradition Musulmane. La question fut tranchée du point de vue de la canonicité depuis le onzième siècle, les gens du Livre étaient admissibles aux plus hautes charges, il y en eut toujours. Le dernier en date est probablement l'Irakien, ce qui surprenait les Occidentaux n'était qu'une chose ordinaire en milieu Arabo-Musulman. L'égalité citoyenne n'empêche pas en principe, d'autoriser des juridictions diverses, certains pays vivent cette expérience. A priorie, il n'y a pas de raison que la multiplicité des juridictions atteigne au principe d'égalité. Mais dans les faits pratiques, le système jjudiciaire est coûteux et obscur, probablement trop lent. Qu'à la base, l'intention soit louable n'empêche pas des dysfonctionnements, lesquels sont déjà assez nombreux dans les pays à juridiction unique. Le Croissant de lune n'étant pas juriste, réserve son opinion sur ce point précis. Il réserve son opinion eu égard à l'identification confessionelle dans l'état civil, bien qu'elle soit nécessaire si on veut veiller à l'égalité citoyenne. N'étant pas Cheikh google, le Croissant de lune répond "Je ne sais pas". 2 : C'est la question du sanctuaire, encore du contexte. Eu égard à la tradition canonique, il me semble que le sanctuaire concerne un périmètre de cent kilomètres autour de la ville sainte de Médine. L'extension vague à toute l'Arabie n'est donc pas canonique. Mais y compris, à l'intérieur de ce périmètre, le culte Chrétien peut se tenir. Il semble bien que les Américains qui disposent dans cette zone de leur plus grande base militaire à l'étranger, vacquent à leurs offices comme ils veulent, avez-vous entendu parler d'un militaire Américain verbalisé? Pas moi. Cette gouvernance de l'Arabie porte la responsabilité considérable de trucs aussi énormes que le pacte de Quincy. En Arabie, il semble bien qu'il y ait une politique vaguement confessionaliste, majoritariste dans ce cas, principalement hostile aux shiites, au point qu'on a parlé d'apartheïd confessionel. Je suppose que les convertions au Christianisme dont il s'agit, ce sont, il y a de fortes chances, des convertions à des églises évangélistes. Celles-là posent de vrais problèmes, en Afrique du Nord notamment, elles font n'importe quoi pour gagner des convertis, elles les achète à prix d'argent. Est-ce que ce n'est pas une atteinte à la dignité des corps sociaux que de susciter de prétendues convertions à prix d'argent et de femmes? Une patiente Chinoise, oui, une Chinoise déplorait un jour que son pays n'interdise pas totalement l'activité de ces sortes d'église. S'il écoutait sa passion, le Croissant de lune tiendrait pour l'interdiction des missions dites évangéliques, l'expulsion de leurs missionaires étrangers, souvent Anglo-Saxons. Mais il faut écouter la raison, voilà pourquoi le Croissant de lune souhaite la surveillance la plus étroite de ces missions ou églises, notamment eu égard à leur sources financiaires, tolérance et surveillance à laquelle les églises anciennes et honorables pourraient participer. Mais il faut savoir mettre un frein à cette diffusion d'offices spectaculaires, cet enseignement de la paresse enjouée, cette liquéfaction des jeunes cerveaux. Concernant la zone du sanctuaire lui-même, il y avait une certaine pertinence à n'admettre que les Musulmans, puisque personne ne pouvait y porter des armes ou objets contendants. Cette injonction de trêve sur les terres saintes pouvait être ignorée des non-musulmans. Mais à présent, la pertinence est discutable,, l'interdiction de port d'armes individuels ne saurait suffire, bien entendu, nous n'en sommes plus là. Ce constat porte le Croissant de lune à ne plus voire une grande importance à l'interdiction de séjour de Chrétiens ou d'autres... 3 : La question concerne les unions inter-religieuse, problème de contexte, là encore. L'injonction se comprend dans le contexte de guerre qui prévalait. D'ailleurs, la chose est très discutée. A strictement parler, le Musulman peut épouser une fille des gens du Livre, une Chrétienne en réalité, parce qu'une Juive, il y a conflit avec la canonicité Juive qui entraîne semble-t-il, la convertion du mari. Et contrairement à ce que beaucoup de gens croient, selon ce point de vue, le Musulman n'aurait pas le droit de s'unir à une femme qui serait sans religion, comme on voit un peu partout. Selon ce point de vue, le fils de migrant Musulman ne saurait se tenir pour quitte à bon compte, en s'unissant à une fille Européenne non-Musulmane, si celle-ci est sans religion, la racine et l'identité ne suffisent pas dans ce cas. En revanche, on exigeait la convertion d'un homme qui s'unit à une Musulmane. Du fait de la contextualité évidente de l'injonction, des cheikhs, comme Et-Tourabi l'ont critiquée. Et-Tourabi est Soudanais, dès lors, son problème était les unions qui se faisaient avec des femmes animistes. Le Croissant de lune voit que cette injonction est inopérante aujourd'hui, hors du contexte qui la justifiait, voire même qu'elle est un frein à l'extension de la religion. Le Musulman qui veut s'unir à d'autres, exemple l'enfant de migrants, donnera la préférance aux Chrétiens, au lieu de gens sans religion avec lesquels il y a des risques de plus grande incompattibilité. Cette injonction est Coranique, mais elle se rapporte à un contexte de guerre. La petite communauté des Croyants devait veiller à ce que des associateurs unis à des Musulmanes ne rompent pas la solidarité intérieure. En fait, ce sont les associateurs dont il s'agit, c'est-à-dire, les Arabes païens du temps, les gens de la Mecque notamment. A partir du cas des unions inter-religieuses comme sur d'autres points, on peut voire le rôle de ce qu'on nommerait une "orthodoxie", mais cette orthodoxie ne résume pas à elle seule toute la tradition, toute la doctrine. On peut sans trahir la doctrine s'écarter des interprétations données comme orthodoxes, et parallèlement, il est possible de trahir la doctrine en alléguant à tort une fidélité littérale. On a même eu dans certains cas, des consultations rendues, qui n'étaient pas littérales mais se prétendaient littérales à tort, mais c'est une autre affaire... L'histoire du lien entre les croyants et les sources, puis entre les croyants et les éléments éthico-juridiques, cette histoire contient la dialectique permanente entre la lettre et l'esprit, rien de particulier en quelque sorte. Cette dialectique est agissante au cours du temps, dans les premiers âges, puis à un moindre degret, pendant les siècles intermédiaires. A l'époque contemporaine, il y a pléthore et excès de lettre ou d'esprit, avec souvent une sortie hors de la doctrine englobante et générale. C'est une histoire vivante, semblable à d'autres expériences, moins singulière qu'on l'imagine. Quelles sont à mon avis les limites du Musulman? Le Musulman peut tout tolérer, coexister avec tout, à l'exception du non-sens, l'ir-religion, l'absence de doctrine ou d'idéologie. Le Musulman peut être compagnon du Chrétien, du Marxiste, il ne sera jamais compagnon de l'insensé. L'insensé, c'est par exemple, celui qui dispose que le sexe dont la nature nous a pourvu est secondaire, qu'on peut à son gré, s'exercer à jouer l'homme, la femme et tous les intermédiaires possibles. Le non-sens, c'est l'indifférence, c'est retirer aux hommes le goût de vivre, dont le désir charnel est une partie. L'indifférenciation, c'est l'absence de désir charnel, l'absence de sens, et là, le Musulman partisan du sens, ne saurait manquer de lucidité. La différence qui fait le goût de vivre, c'est aussi la différence entre les communautés, les nations, sans cette différence, le métissage ne servirait de rien. Certains voient un encouragement au métissage dans une ocurrence Coranique qui dit en substance, "Nous vous avons fait peuples et tribus pour que vous vous connaissiez entre vous"... 5 : La cinquième question est celle de la réciprocité des droits religieux. Le questionneur s'attarde sur le cas de certains pays où des contraintes sont mises, il pouvait citer l'exemple des émirats-unis où vit une liberté de culte presque sans limites, temples Indous, Boudhistes, synagogues, églises évangéliques en tous genre, avec des cloches qui sonnent. Si le Croissant de lune veut voire une réciprocité des droits religieux, je suis perplexe, du reste peu m'importe cette réciprocité. Est-ce l'imitation du Centre-Afrique, des Philippines où sévit un reste de Croisérisme à l'Espagnole, esprit de reconquista, ou encore l'Union Sauviétique, d'identité laïque comme l'entend le questionneur? La Chine est terre de laïcité en ce sens. Que dire de la France où l'Islam est un soufre-douleur permanent des médias, qu'en pense le questionneur? L'accomplissement des Musulmans n'est pas une recherche de réciprocité ou comparaison, cette injonction de l'auteur trahit bel et bien son sentiment de supériorité, à la rigueur, il concède aux Musulmans qu'ils sont aptes à copier les autres, n'est-ce pas? Si la Nation des Musulmans revient à la vie, elle ne se souciera pas d'imiter qui que ce soit, elle devra faire plus, beaucoup plus. Au questionneur, il faut dire ceci. Le Croissant de lune ne croit pas du tout que vous tenez réellement à aucune égalité, le ton de vos question et apostrophes en témoigne. Le Croisériste que vous êtes, pense que le bien du Chrétien est bon dans l'absolu, que le mal du Chrétien est mal dans l'absolu, sans égard à autrui. Et là, j'entends par Chrétien, l'homme Chrétien, pas le Chrétien de religion. Dans ces conditions, la collaboration, ou la coopération, ou l'action avec vous n'est pas indispensable. Il n'est pas important de faire avec vous aucun chemin. Si vous rêvez d'une certaine convergeance, laquelle semble s'imposer, étant du reste un élément escataulogique, alors il faut déconstruire votre Croisérisme, votre sentiment de centralité Chrétienne. La Nation des Musulmans est le grand malade du monde, nous sommes en effet trop faibles et chétifs pour ne pas guetter tout regard supérieur. La convergeance ou l'alliance, si elle a du sens, ce ne sera pas de valider et glorifier celui qui est déjà le plus puissant, l'alliance est insensée, si elle n'aboutit pas à l'élévation de la Nation des Musulmans, grande composante qui manque à l'humanité. Grandissez la Nation des Musulmans. Croissant de lune." (NDLR, cet extrait de mon avis d'expédition des réponses du Croissant de lune à Bernard antony) : Je viens d'envoyer tes réponses à leur destinataire et m'en vais les publier sur "etudes torrentielles". Le temps me manque pour te dire comment je les reçois. Mais globalement, je les trouve pertinentes ; un peu confuses car passant d'une question à une autre ; je les trouve surtout subjectives : est-ce que les questions s'adressaient au croissant de lune ou à la nation des musulmans ? Dernière réserve (et tu t'y attends) : ta critique de la critique. D'accord, un texte révélé n'est pas un roman, mais la critique ne consiste pas non plus à dire : "J'aime" ou "je n'aime pas". Je pense que la question de Bernard Antony était de savoir si un musulman pouvait admettre que l'on applique des grilles historico-critiques à l'interprétation du Coran : contexte historique de la rédaction et genre littéraire du texte. Enfin, du point de vue du croyant lui-même et du fait que celui-ci a une conscience, il est normal qu'il reçoive certaines paroles révélées et qu'il se sente plus à distance d'autres éléments du corpus de sa doctrine. Ceci ne veut pas dire que la conscience du croyant est supérieure au contenu de la révélation. Ces réserves faites, je pense que ta contribution au débat est importante et j'espère qu'elle constituera une entrée en matière pour un dialogue avec Bernard antony. Amitié et fraternité amicale du torrentiel

dimanche 23 mars 2014

L'inaperçu des municipales

C'est la seconde fois que, du chapeau de la primaire citoyenne, est sorti le mauvais candidat. La première fois, c'était Hollande, désigné par les sympathisants de gauche aiguillonnés par les médias, et qui devait devenir Président de la République avec le succès foudroyant et douché que l'on sait… Aujourd'hui, c'est Marseille qui sert de cadre à la désillusion. Samia Ghali méritaitd'y être élue maire, ne serait-ce que pour rajeunir et diversifier la vie politique, mais le gouvernement ne l'entendait pas de cette oreille. Non content d'avoir commencé par soutenir, en la personne de Marie-Arlette Carlotti, une ministresse, pourtant chargée des handicapés, qui délaisse impunément son porte-feuilles pour mener sa vie municipale (donnant un grand coup de canif dans l'exemplarité de la vie politique, voire atteignant au "summum de l'immoralité politique", comme le disait sur le même sujet Ségolène royal dans son débat présidentiel l'opposant à Nicolas sarkozy), le gouvernement, ne pouvant se résoudre à la victoire de Samia ghali au premier tour, enjoignit les militants socialistes marseillais d'avoir à voter pour le candidat garagiste, tellement rompu au système Guérini qu'il était son ancien porte-paroles lors de la dernière explication municipale. Résultat de cette compétition entre deux vieux roués ? Gaudin sera octogénaire dans un fauteuil sur le vieux port, et les habitants des "quartiers Nord" continueront d'assister à la gentryfication de Marseille et à leur banlieuisation. A vrai dire, ce n'est pas tant les primaires qui sont en cause que le fait, d'une part que les médias et les états-majors prétendent les confisquer en les téléguidant et, d'autre part, qu'elles ne sont moralement et théoriquement ouvertes qu'aux sympathisants de leur parti, alors qu'elles sont conçues pour désigner le futur représentant, élu et leader de toute la commune ou de toute la nation.

mercredi 19 mars 2014

Questions à poser aux musulmans

Questions à poser aux musulmans avec lesquels on est susceptible de collaborer. Avec toute la délicatesse mais aussi la franchise requise Par Bernard Antony 1) Vous faites partie de l’oumma islamique. Dans les pays où règne l’islam, on affirme partout l’impératif exprimé dans le Coran « Pas de contrainte en religion !» (S 92, v. 256), pour faciliter la conversion des non-musulmans à l’islam. Mais inversement le passage de l’islam à une autre religion vaut la prison voire la mort. Acceptez-vous cela ? Signeriez-vous des pétitions de musulmans demandant la liberté religieuse partout dans les pays d’islam ? Et de même, souhaitez-vous les mêmes droits politiques, civiques et sociaux pour les non-musulmans et les musulmans ? 2) Vous qui tournez votre prière vers La Mecque, la ville sainte de votre religion, interdite tout comme Médine aux non-musulmans, trouvez-vous légitime que le moindre signe d’appartenance au christianisme, partout ailleurs en Arabie Saoudite, y soit très durement puni ? Et que toute assistance à une prière partagée, la plus discrète soit-elle, ou à un office religieux, même le plus caché, y fasse risquer la prison, et même la mort pour celui qui vient de l’islam ? 3) Selon les impératifs islamiques, un non-musulman ne peut épouser une non-musulmane sans se convertir à l’islam alors qu’un musulman peut librement épouser une non-musulmane, étant prescrit que les enfants seront obligatoirement musulmans. Acceptez-vous d’exprimer que cela doit être changé et que soit établie une exacte réciprocité de droits ? 4) Acceptez-vous que les textes sacrés de l’islam (Coran et hadiths) puissent, comme ceux du judaïsme et du christianisme, faire l’objet d’une liberté d’exégèse, de discussion, d’interprétation et d’une lecture au risque de la critique ? 5) Toujours dans la logique de votre attachement à l’umma et de votre droit de fidèle d’en suivre la vie et de participer à ses évolutions, acceptez-vous de souhaiter publiquement la liberté religieuse pour tous et les mêmes droits pour les non-musulmans en pays d’islam que ceux dont bénéficient les musulmans dans les pays d’identité chrétienne et de laïcité ? NDLR : J'assortis ce "partage" d'une précision et d'une double réserve : 1. J'ai honte de me sentir obligé de préciser, sous prétexte que Bernard Antony est une personnalité controversée dont bien des idées me séparent, que je n'ai pas égard à la réputation du questionneur, mais à la pertinence des questions en choisissant de les répercuter. 2. Mes deux réserves tiennent au ton supérieur sur lequel sont posées les questions 3 et 4. 3. Je rappelle que la règle qui prévaut dans l'islam concernant les mariages mixtes et l'appartenance des enfants à la religion islamique prévalait aussi dans l'Eglise catholique quand mes frères et moi sommes nés, tous trois issus d'un couple mixte qui, pourne pas avoir à se plier à cette règle, a préféré ne pas se marié religieusement. L'Eglise 4. La liberté d'exégèse, de discussion et de critique du texte coranique peut être souhaitée par les non musulmans, mais reste l'affaire des musulmans. Cette liberté d'exégèse a été imposée au catholicisme par le climat positiviste et scientiste du XIXème siècle, a commencé par entraîner la condamnation du modernisme par le pape Saint-Pie X, aavant que la majorité de la communauté des théologiens se raliant spontanément à la liberté de recherche, cette ancienne condamnation magistérielle se trouve de facto sans effet.

mardi 18 mars 2014

Je suis un rattachiste criméen

C'est la seconde fois que les gouvernements "démocratiques" de l'Union Européenne et de ce qu'on appelait naguère "le monde libre" s'opposent à un référendum. La première fois, c'était pour dénier au peuple grec, berceau de la démocratie, le droit de s'opposer à l'austérité que voulait lui imposer la troïka en guise de sauvetage. Cette fois-ci, nos gouvernements déclarent illégitime le référendum organisé par la crimée en application du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, et dont la conséquence est le rattachisme de ce qui fut artificiellement une région de l'Ukraine à la russie, son allié historique. La France a pourtant une tradition gaullienne, qui respecte l'histoire des peuples. Barak Obama dit que Vladimir Poutine est passé du mauvais côté de l'histoire. IL nous a pourtant évité il y a quelques mois une aventureuse intervention en Sirie, dont on prétendait qu'elle aurait pu déclencher la troisième guerre mondiale. Les Américains, peuple sans histoire, ont également perdu la mémoire immédiate. Serait-il mal venu de leur reprocher le nombre des interventions belliciste de leur armée dans le monde ? Et Faut-il envisager des sanctions contre les USA, puisque la manière dont ils ne se cachent même plus d'avoir espionné les chefs d'Etat du monde entier aurait constitué un cassus belli avant que la monopolarisation, consécutive à la chute du mur de Berlin, ne provoque un déséquilibre hégémonique, qui non seulement n'a pas libéré un quart de l'humanité du communisme dans sa version chinoise; mais pourrait, ce déséquilibre, s'avérer à la longue aussi dangereux que la guerre froide... Et si la russie prenait la tête d'un nouveau mouvement des non alignés ? "Si les ricains n'étaient pas là, Nous serions tous en germanie". C'est fait. Nous sommes loin d'une "Europe de l'Atlantique à l'Oural." Nous sommes tous en europe centrale, certes antinazie et bien centriste, mais néanmoins allemande. Dans une Union européenne qui est née pour la défense du charbon et de l'acier, et qui, trente ans plus tard, a accompagné la faillite de sa sidérurgie et a noyé par pans entiers ses gisements de charbon.

mercredi 12 mars 2014

L'inaperçu du jour

Le vrai scandale dans les écoutes dont Sarkozy est victime, ce n'est pas que Madame Tobira ait nié savoir alors qu'elle savait,, ce n'est pas le nième couac que Jean-Marc Ayrault a fait commettre à son gouvernement en ne soutenant pas la position de sa ministre de la Justice, c'est qu'un ex Président de la République puisse avoir été écouté comme un vulgaire droit commun, autrement dit c'est l'atteinte qui est portée au prestige de la fonction présidentielle. Imaginez un peu si de gaulle avait été écouté par les services de Pompidou! Sous la gauche, il y a des écoutes, l'histoire bégaie. Sarkozy qu'on accusait de tous les fascismes ne traîne pas de casseroles où il a été aux écoutes, mais c'est lui qui est écouté.

vendredi 28 février 2014

Contre l'Eglise vertueuse

Et pourtant, qu'est-ce que les catholiques ont aujourd'hui à proposer, en dehors du retour à la vertu? Quel est le ressort qui anime le retour en politique des catholiques, si ce n'est ce retour aux vertus morales qui vient cingler les "ligues de (contre)vertu"? Que nous chantent les catholiques, si ce n'est le bon vieux couplet: "O tempora, o mores"? Et pourquoi est-ce que ça réchauffe et que ça prend (car moi-même, ça me prend quelquefois)? Pourquoi va-t-on jusqu'à rêver que ce retour à la vertu pourra engendrer un nouveau "compromis national"? Or ce compromis, s'il est moralement vertueux dans sa fin, l'est-il dans ses moyens? Ceux-là mêmes qui l'auraient détestée chaudement se rallient à farida Belghoul qui trouve ce ralliement plus chaleureux que d'avoir été méprisée par ceux qui la détestaient froidement, on peut rêver mieux comme reprise chaleureuse de contact ou des hostilités... Que l'homme soit vertueux le rendrait-il moins peccamineux (depuis quand est-ce la vertu qui justifie)? Pourquoi dit-on en creux que c'est la vertu ou le néant (que l'on appelle "nihilisme" dans une très moderne inflation verbale et systématique)? En quoi est-on fondé à proposer par là un compromis national-vertueux? En quoi est-il capital que l'on revienne à des principes vertueux contre les valeurs subversives qui sanctionnent et viennent précéder les moeurs vicieuses de l'homme pécheur? Et si "le péchéest la place béante de Dieu", en quoi une société d'ordre et qui se croirait impeccable ne se révélerait-elle pas tellement imbue d'elle-même qu'elle aurait pris la place de Dieu? Questions qui valent d'être posées en ces temps de compromis vertueux. Et de compromis vertueux contre qui? Car c'est un autre danger de cette posture vertueuse de l'Eglise militante qui se croit triomphante: elle croit s'allier vertueusement contre la canaille à laquelle elle donne des noms: la maçonnerie, Manuel valls, Najat Valaut-bel Kacem. L'alliance vertueuse se fait moins en haine du péché que de certains pécheurs, dans la désignation de l'ennemi voué à la vindict publique. Enfin, n'est-il pas trop tard pour amorcer ce retour à la vertu (et constater cet a nachronisme est-il nécessairement tragique)? Est-ce que la recomposition n'est pas en effet la nouvelle donne? Et vouloir restaurer en dépit de la recomposition qui s'impose, n'est-ce pas oublier que les principes sont faits pour les hommes et non les hommes pour les principes? Bref, ne se fait-on pas plaisir à bon marché en proposant à grand bruit une société pharisienne contre des publicains corrupteurs? En ce cas, quoi de nouveau sous le soleil? Et ne le fait-on pas en se berçant de l'illusion qu'on combat pour la gloire... de dieu (et le salut du monde), sans avoir à en tirer aucun avantage personnel? Or cette apparente gratuité du combat ne cache-t-elle pas qu'on ne veut pas payer de sa personne en se convertissant dans un combat contre son propre péché et pour restaurer le pécheur, au lieu de quoi on s'enorgueillit de combattre contre le péché sans avoir à s'amender ni à restaurer qui que ce soit? Bien au contraire, ceux-là meêmes qui se plaignent de la pente vicieuse que prendraient nos moeursse lamentent aussi de devoir trop contribuer. Ils aiment dieu, ils n'aiment pas l'argent, et ils aiment encore moins le fiscalisme. "O tempora, o mores"! Est-il dit qu'on ne peut vivre qu'en se lamentant et en se battant la coulpe sur la poitrine de ses contemporains? Ou en croyant pouvoir se consoler dans la comparaison de ses péché mignons à leurs infâmes turpitudes? On se passe le mot comme ils se passent le joint: "Regardez comme je vaux mieux que cet affreux Peillon!"