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jeudi 14 août 2014

A propos du pseudo-kalifat

En réaction à ce lien signalé sur la page Facebookde l'abbé de Tanoüarn et consultable ici : http://www.ndf.fr/nos-breves/12-08-2014/vatican-la-situation-dramatique-des-chretiens-des-yezidis-et-dautres-communautes-religieuses-et-ethniques-en-irak-exige-une-prise-de-position-claire-et-courageuse-de-la-part-des-re Je sais que le moment n'est certainement pas aux réflexions au coin du feu à propos d'un massacre, pourtant je souhaiterais m'en permettre quelques-unes. J'ai poussé jusqu'où j'ai pu le dialogue avec un islamiste. Ce n'est pas que je le regrette, mais l'exercice s'est avéré vain, contrairement à ce que mes a prioris et convictions humanistes me laissaient prévoir. L'exercice était vain, car l'islam est une religion de terreur. Tous les musulmans ne sont pas terroristes, mais l'islam est une religion de terreur, obsédée par la loi et générant de ce fait des sociétés vertueuses et harmonieuses, jusqu'à ce que le moindre caillou dans la chaussure se révèle une matière inflammable. En l'occurrence, l'Occident est souvent ce caillou et ce qui arrive en Irak est le fait de la déstabilisation de ce pays par les deux phases d'expédition punitive américaine. S'ensuit-il que nous ne puissions nous dérober à réparer le mal que nous avons commis par une nouvelle guerre? J'incline à le penser sans me poser en stratège. L'islam se dévoile comme une religion de terreur, et les exactions dont s'est rendu coupable ce pseudo-kalifat sont "indicibles" (cf par exemple le témoignage de Sébastien de Courtois aux "matins d'été" de "France culture".) Pourtant, je demeure accessible à l'objection que, si l'islam génère des actes de terrorisme dans le monde entier (et fout la m... dans le monde entier), l'Occident gouverne le monde selon une logique structurellement terroriste. La gouvernance mondiale est (structurellement) une "structure de péché" qui sème la terreur auprès des hommes et des pays pillés. La pauvreté est une situation de terreur, une situation terrifiante, et nous entretenons la pauvreté parce que nous en avons la force créatrice et ravageuse. Parce que l'islam est une "fausse religion", qui continue de tromper malgré elle et malgré eux un milliard et demie d'hommes, elle ne suscite pas la réaction nécessaire à lutter contre les situations de terreur, terrifiantes ou traumatisantes, que nous entretenons. Un exemple de cette terreur est observable dans le fait suivant, que je vois rarement analysé: au début des années 2000, Antoine Sfeir, dans son ouvrage "Vers l'Orient compliqué", popularisait le projet de grand "Moyen Orient" et de partition confessionnelle du Moyen Orient voulu par Kissinger. Sous l'action de ce pseudo-kalifat, ce projet est en train de se réaliser. Que croyez-vous qu'il arrivât? Voit-on les Américains se louer de ce que leur projet se réalise? non, ils nous désignent celui par l'intermédiaire de qui ce projet est en passe de se réaliser comme le nouvel ennemi public mondial n° 1". Autrement dit, on nous refait le coup d'Oussama ben Laden, créé par les USA, puis combattu par eux, ou du Hamas, suscité par Israël comme une subversion de l'OLP, puis combattu comme celui qui empêche la paix de se réaliser. La logique du bouc émissaire est à son comble. Il n'est plus seulement désigné, il est fabriqué pour être désigné Cette réaction à l'article d'islam&info analysant la situation en Irak et justifiant l'"Etat islamique", article et commentaires consultables sur cette page : http://www.islametinfo.fr/2014/08/09/les-americains-bombardent-letat-islamique-en-irak-focus-sur-le-moyen-orient/ · Pour plusieurs raisons, je voulais prendre, moi qui ne suis pas musulman, mais viens de me brouiller (sans regret) avec un commentateur très actif de ce forum et qui n’est pas le plus mauvais des orateurs, la température de ce qu’islam&info pensait de l’”Etat islamique” d’Irak. Les commentaires complètent la photographie. Elle est tout ensemble pas déshonorante et confondante. En admettant que la position de l’auteur de cet article ne soit pas la position officielle d’une rédaction monolythique, la liberté d’expression bien comprise et bien organisée souffre cette défense par notre éditorialiste de ces zbirs, et qu'il puisse se prononcer en faveur de ces moins que talibans qui forment ce groupe de paramilitaires factieux dans un Etat défait, prétendant constituer un pseudo-kalifat. Certains commentateurs (dont celui avec qui je me suis brouillé – NDLR : les familiers de ce blog auront reconnu le Croissant de lune -) sauvent l’honneur du tableau des arguments exposés. J’y relêve pêle-mêle et dans le désordre : - - une apologie de l’esclavage ;- une apologie des talibans, tellement bien implantés dans des sociétés qui ne demandent qu’à les accueillir à bras ouverts ; - l’idée selon laquelle “un musulman qui tue un autre musulman va en enfer” ; mais qu'advient-il s’il tue un non musulman ?(Je précise que cette conception existe aussi dans lle judaïsme archaïque). - Une formidable paranoïa, qui fait que toutes les images sont systématiquement démontées au profit de scénarios hallucinés et rocambolesques, dont le point commun est qu’il y a des manipulateurs et des manipulés. Mais par quelle faiblesse d’âme atavique les musulmans devraient-ils toujours se trouver du côté des manipulés ? Autrement posé, ce qui se dégage de ma lecture est que, si le christianisme est accusé par certains musulmans de vouloir s’arroger le monopole de la paix, l’islam n’existe que par et pour la guerre et à condition de la perdre, pour pouvoir se poser en victimes, non pas en imposant cette représentation au monde, mais à ses propres yeux. Ce faisant, il réalise la prophétie biblique que Dieu fait à Ismael : “Tu seras une grande nation. Mais tous tes frères seront opposés à toi et tu seras opposé à tous tes frères”, ce que le commentateur avec qui je me suis brouillé a traduit en ces termes : “Je préfère brûler le monde plutôt qu’il ne me reconnaisse pas.” Réveillez-vous, vous êtes les jouets d’une religion qui se trompe et qui vous trompe malgré elle et malgré vous.

mercredi 13 août 2014

Amour et désir

La possessivité est la dégénérescence de l'amour. La possessivité met de l'ambivalence dans l'amour, car elle comporte un revers. Lerevers de la possessivité, c'est le rejet. Le possessif rejettera toujours ce qu'il possède et qui l'attire à mesure qu'il le possède, même si le rejet est moindre que l'attirance et le désir de conserver ce qu'on possède. La possessivité génère des blessures d'amour-propre, pas des blessures d'amour. L'Eglise catholique fait bien de rejeter l'amour-propre et de prôner l'amour de soi, de même que rousseau complète utilement Larochefoucauld en expliquant que l'amour de soi est le contraire de l'amour-propre. En réalité, l'amour-propre et l'amour de soi ont une même racine dans le "soi". Mais l'amour-propre a germé dans l'"ego", et l'amour de soi prend sa source dans le sujet, dans le "je" par opposition au "moi". L'amour de soi est donc un saut qualitatif par rapport à l'amour-propre, de même que l'amour purifié des possessions met l'homme en relation avec sa seule capacité d'infini. L'amour est la seule capacité d'infini qu'ait l'homme. Les seules capacités "capables" de l'homme sont des facultés (et partant sont comme facultatives). L'homme a la faculté d'aimer infiniment sans être capable d'autant d'amour. L'homme peut aimer infiniment, mais son désir est fini. Car l'amour est une faculté sans capacité quantitative, l'amour est puissance, le désir vise l'acte, car le désir est quantitatif et fini. C'est le désir qui donne le mieux l'idée de l'impuissance.