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mardi 20 mars 2012

La commémoration qui n'aura pas eu lieu

Nous sommes le 19 mars 2012, et c'est dans un silence assourdissant que, ni de ce côté de la Méditerranée d'où je t'écris et d'où tu me lis, ni de l'autre, alors qu'on avait voulu négocier un traité d'amitié entre la france et l'algérie, personne ne célèbre dans le bruit le cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie.

En France, on nous ressort la figure tutélaire d'Albert camus, dont il n'est pas jusqu'à Michel Onfray pour s'en réclamer et l'enrôler dans son libertarisme hédoniste et nietzchéen. en se rachetant, par là même, un brevet de respectabilité médiatique. Albert camus, idole de Jean daniel et Sisyphe heureux (dont françois Hollande nous dit aujourd'hui même qu'il est son idéal politique), épurateur modeste dans "Combat", "juste" à états d'âme, ne fraternisant pas en commune mesure avec tous ceux qui vivaient en algérie, aimant les Arabes, mais de loin, y compris dans ses reportages de journaliste ; héroïsant à l'excès dans "Le premier homme" l'instituteur se trouvant dans le cas de conscience d'avoir à ne pas dénoncer un maquisard amené à lui par des militaires ; bref, s'exonérant à peu de frais d'avoir à prendre une position et dont on prétend qu'il doit demeurer un héros envers et contre tout, de ce côté et de l'autre de la Méditerranée.

Hier, on célébrait aussi la naissance de Jean-Jacques rousseau, écrivain magnifique, mais misanthrope solitaire, qui se résout à regret à coaliser sa force à celle des autres, dans l'espoir que "l'état de société" lui en conférera davantage, dans une ignorance quasi absolue du "droit des gens", en dehors d'avoir plutôt bien servi un consul de france dont l'administration était défaillante. Mais rousseau est dans cet universalisme post-national, où, ce qui lui importe, c'est de faire exister, bien plus que des cités ou des nations les unes avec les autres, des individus face à la société. Le malheur de l'universaliste Rousseau, c'est de ne pas être seul.

Pas une mention sur l'indépendance de l'algérie, et c'est bien la première fois que ça arrive ! Bravant l'interdit qui semble en être fait en contexte électoral français, deux radios de "radio France" se rendent néanmoins dans le pays, et y mesurent, d'une part le regret qu'on y éprouve (et dont bouteflika s'était déjà fait l'écho en son temps), à ce que les Français n'y soient restés qu'à hauteur de 20 %, ce quiest déjà beaucoup, eux qui avaient exterminé 20 % de la population autochtone lors la conquête de l'Algérie, et d'autre parf, perçant le mal-de-vivre algérien, le fait que les romanciers algériens ne ressassent plus le passé colonial, alors que les romanciers français se font du mal avec cette mémoire, qui n'est pas celle de la génération qui écrit ces romans, celle-ci ayant seulement compris qu'en France, prévaut une sorte de "délectation morose". Du côté des romanciers algériens, on est dans la construction d'un avenir, avec les moyens qu'on a pour y parvenir.

En Algérie, tout se passe comme si le pouvoir n'osait pas célébrer le cinquantenaire de l'indépendance du pays qu'il gouverne, parce qu'il a honte de ce que les régimes successifs en ont fait. Des poètes et des témoins, longtemps présentés comme des historiens de la guerre d'Algérie, non seulement récusent qu'ils le soient, mais affirment sans ambage que l'histoire d'Algérie n'a jamais été écrite, à commencer par ceux qui s'en sont fait les historiens officiels, benjamin stora et Mohamed Harbi, dont le tort est d'avoir interrogé les témoins les plus impressionnants, dont le témoignage est déclaré "envahissant" par ceux qui voudraient prendre une distance critique avec ces témoignages pour faire de l'histoire, hors de la fascination de la mémoire.

Au milieu de cette reculade à ne pas seulement évoquer cet anniversaire, dans une Algérie au bord de la crise politique et une france qui a peur d'affronter les sujets sensibles dans un contexte électoral qui la fragilise, une Hélène Sixous, dans une tribune aux accents antisarkozystes, dresse, en ayant l'air de ne pas y toucher, le bilan non assymétrique des morts qu'a fait la cohabitation franco-algérienne depuis l'invasion coloniale ("voir "Libération du 15 mars 2012) :

"Il nous faut du temps pour penser aux Algéries.

Cela fait cinquante ans que nous ne trouvons pas le temps profond, patient,
abondant, d'écouter tous ceux, si nombreux, pour qui le mot Algérie met le
coeur à vif. Combien sont-ils ? Ceux qui pleurent, ceux qui ne sont pas
pleurés, ceux qui ont été obligés de se taire et qui ont envie de parler
avant de mourir, ceux qui... Je pense aux 600 000 ou 700 000 morts (sans
distinction d'origine) en quelques atroces années de la guerre d'Algérie.
Sans oublier les 20% de la population indigène massacrés par l'armée
française en 1830.

Je pense aux appelés, deux millions, je crois, de jeunes que l'on a en
quelques jours ordonné tueurs. Je pense au mot «pacification». Au mot
«rebelle»... Je pense aux tués, et à ceux qui sont rentrés «tus», jusqu'à
présent. J'entends qu'ils veulent dire, faire,la vérité. Je pense aux
mutilés de l'exil et de l'exode, pieds-noirs ou musulmans :
un million et demi peut-être en 62. Avec leur histoire encore blessée, pas
encore soignée. Avec la douleur d'avoir goûté, du jour au lendemain, au
défaut de l'Hospitalité."

- "Défaut de l'hospitalité", eh oui, déjà, et même, pour la france, envers ses propres compatriotes.

- Une france appelée, non seulement à savoir que les exactions n'ont pas été que de son côté durant la guerre d'Algérie, militairement gagnée (De Gaulle ayant fait l'indépendance de l'Algérie), avec un pacte d'association, qui était condamné à ne pas voir le jour, mais aussi à se mettre ce chiffre dans le crâne que, conquérant l'algérie dans le contexte de la monarchie de juillet reprenant l'entreprise de charles X et ne lâchant pas l'affaire jusqu'à la troisième république incluse, elle a massacré un cinquième de la population algérienne, chiffre qu'à force de se faire accuser d'avoir été la seule à torturer pendant la guerre d'Algérie, elle ne voulait pas entendre.

- Une Algérie appelée à prendre sa part des torts de la gestion calamiteuse de son indépendance : le fait que ses commissaires politiques aient terrorisé les Français au risque de les chasser avant qu'ils aient pu donner des cadres à ce pays ; le fait qu'on se soit retrouvé tout à coup sans instituteurs ; le fait du massacre des Harkis et de la disparition des pieds noirs, une terreur succédant à une autre terreur ; l'arrogance des maquisards venant prendre possession de la ville ; et tout cela dans l'indécision d'une indépendance pas finie, qui dit, via Kateb Yacine, avoir pris la langue française comme "un butin de guerre", sans doute, mais comme une relique de l'envahisseur aussi, quelque chose dont on ne sait pas vraiment quoi faire, tant ce butin a fini par devenir consubstantiel au peuple algérien, dans le refus même que celui-ci, parfois, fait de ce butin, parce que ce butin n'a pas été donné par l'ancien envahisseur comme un dédommagement, car trop on lui en réclame.

On lui réclame de la repentance pour cette conquête qui n'aurait pas dû avoir lieu. La France ne veut pas faire oeuvre de repentance, moyennant quoi elle serait légitime à faire valoir auprès du peuple algérien :

1. qu'elle non plus n'a pas été rancunière, et n'a jamais refusé d'accueillir, pour leur donner le statut de réfugiés, y compris les exilés qui l'avaient cmbattue ;

2. que le dommage demande dédommagement, mais que celui-ci ne peut être uniquement financier, selon la fausse base sur laquelle a reposé la réconciliation germano-israélienne ;

3. que la repentance consentie d'un côté doit permettre à la france d'être franche envers les Algériens, ses partenaires, et que c'est continuer de les traiter en sous-hommes, et non vouloir parler en suprématistes, que de ne pas souligner le caractère symétrique, au cours de la guerre d'Algérie, des exactions commises des deux côtés, la légitimité du combat anticolonial ne valant pas excuses pour celles qui furent commises par les combattants algériens ;

4. que la france a le devoir de dire aux Algériens que leur avenir est dans la construction de leur pays, ce pourquoi elle doit se dissocier de toutes les manoeuvres qui consistent à continuer de piller passivement, si elle le fait, ses ressources naturelles ;A cet égard, la France doit regarder publiquement d'un oeil favorable que le qatar ait pris une participation dans le capital de "total". La France doit distinguer entre cette réappropriation légitime par le Qatar de ce qui est à lui et l'ingérance que risque de faire ce pays dans les banlieues françaises, du fait que la france ne s'occupe pas de ses banlieues. Les Français doivent apprendre comment s'articule la possession des ressources pétrolières et la répartition de leurs bénéfices entre compagnies exploitant sans doute indûment ces ressources et pays où ces compagnies viennent prélever dans les gisements d'"or noir". Les français doivent étudier comment et par qui sont calculés les prix du pétrole.

5. que la France doit faire don à l'algérie de la langue française, symboliquement, tout comme elle doit, par réciprocité d'intérêt humain, se poser la question d'apprendre l'Arabe, qui ne doit plus être considérée, par les français, comme une langue tellement exotique qu'elle ne pourrait pas servir aux échanges internationaux : il en résulterait une véritable "concurrence linguistique" où le Français ne serait plus nécessairement la langue de l'élite, où l'effort que fait le migrant pour apprendre le français serait reconnu et compensé par l'effort qu'accepterait de faire à son tour le français pour apprendre l'arabe : Algériens et Français pouvant lutter de concert contre la suprématie de la langue anglaise, grâce à la création d'un espace arabo-francophone, qui correspondrait à la communauté de destin que vivent ces deux peuples.

"Ne pas oublier. Ecouter chacun. C'est long. C'est vital pour nous.
Nous ne devons pas être le pays sans temps, sans mémoire, sans égard, où
trop de gens se sentent, même avec des «papiers» comme on dit, traités comme
des corps étrangers." (Hélène Sixous) Ne pas oublier pour être au moins capables de faire ce qu'ont fait les allemands : reconnaître notre part de responsabilité dans le traumatisme algérien, où tout ne nous incombe pas ; mais reconnaître ce qui nous incombe pour être libres de parler à égalité avec nos partenaires qui ne nous ont pas rebuté. Et, pour commencer, constater combien l'Algérie, toute coincée qu'elle est par un régime fortement corrompu et sous surveillance militaire, n'en regorge pas moins d'un peuple avide d'information, où les journaux se publient à 7 millions d'exemplaires (combien nos journaux aimeraient avoir de tels tirages !), où la liberté de la presse n'a rien à envier à notre autocensure. Reconnaître en un mot que le peuple algérien est sans doute aujourd'hui plus réveillé que nous.

Et le reconnaître, dans ce recul commémoratif du "spectacle" qui donne, au moment où on l'attendait le moins, le temps du recueillement !

Camus par le Croissant de lune

L'homme, le journaliste, l'écrivain, a diverses faces, au moins deux, il
faut s'en souvenir. De la liberté de qui, s'agit-il? Dans d'autres contexte,
ce même homme, dont on loue l'humanisme, a opposé artificieusement, la mère
et la justice, et fit choix de la mère, sous-entendue, si on est rigoureux,
l'injustice. Il a vu la liberté piétinée là, ne voulut pas la voire bafouée,
ici! En d'autres temps, il sut, il préféra se taire, il ne voulut pas se
faire la violence que doit exercer sur lui-même et contre lui-même, l'homme
libre et juste. Si on peut glorifier le poète, l'artiste dans son aspect
a-politique, il est permis de briser l'icône surfaite de l'homme libre et
l'humaniste que serait Albert Camus.


Quand on mesure à quel point, a tiédi en France, l'intensité de l'adhésion à
la liberté et autres idéaux et valeurs, quand on mesure la diminution de
cette intensité d'adhésion, au sein d'une élite intellectuelle, aux
indignations si variables et sélectives, quand on connaît les dérives du
Monde et comment il est surveillé et dirigé, on ne s'étonnera pas que cet
organe socio-bourge ("Le monde"), fasse l'éloge d'un homme, qui ne fut pas toujours un
combattant de la liberté.

dimanche 18 mars 2012

Camus et son éditorial inédit, beaucoup de bruit pour pas grand-chose

1. Camus écrit :

"En conséquence, un journal indépendant donne l'origine de ses informations". Il écrit cela en 1939, en temps de guerre. aujourd'hui, les journalistes tiennent par-dessus tout à préserver "le secret" de leurs "sources". Nous ne sommes pas en guerre, et pourtant nous sommes loin d'une éthique de la transparence dans l'information. Nos journalistes se piquent de révérer fort ces conseils de camus, celui-ci semble leur avoir échappé.

2. Camus écrit encore :

"Car, s'il (le journaliste) ne peut dire tout ce qu'il pense, il lui est possible de ne pas dire ce qu'il ne pense pas ou qu'il croit faux.

aujourd'hui, les journalistes se battent, non pas pour dire tout ce qu'ils pensent, mais pour ne pas dire tout ce qu'ils savent. Ils aiment bien la phrase suivante :

"Et c'est ainsi qu'un journal libre se mesure autant à ce qu'il dit qu'à ce qu'il ne dit pas."

Ils aiment bien cette phrase, et c'est pourquoi ils l'exhument et la publient, car ils lisent ces conseils en diagonale et croient y discerner une apologie de l'autocensure. Or c'est tout le contraire que camus écrit.

3. Même s'il faut reconnaître que camus n'écrit pas grand-chose. Camus n'écrit pas grand-chose, et il ne l'écrit pas très bien. Il écrit que caligula ne devrait pas exiger qu'on lui apporte la lune. Il écrit encore dans "Les justes" que les fauteurs d'attentats avaient des états d'âme. Il écrit qu'on ne peut pas rendre raison du mal, en conséquence de quoi le moindre mal est de lutter contre le mal. Bref, Camus n'écrit pas grand-chose et c'est pour ça qu'on l'aime.

4. Camus veut lutter contre le mal. Jusqu'à être inexorablement et en toute hypothèse du côté de "la justice" ? Certes non, au cas où les débordements d'une justice vindicative s'en prendraient physiquement à sa mère. Mais là encore, Camus nous présente une alternative trompeuse, dans la situation qu'il décrit. Car il lui suffisait de soustraire sa mère à cette justice et de combattre pour la cause qu'il croyait être la bonne, après avoir rapatrié sa mère en métropole.

5. Mais camus préfère se perdre dans ses propres sinuosités intérieures. C'est ainsi qu'on ne comprend pas comment, lui qui devait poser une telle alternative entre sa mère et la justice , il devait présenter en Meursault un héros indifférent à la mort de sa mère. Et pourtant Meursault n'était pas d'une indifférence réactive à tous égards, puisqu'iltua l'agresseur (arabe) de son même pas ammi, mais compagnon raymond syntès. Même cette étrangeté d'un individu à l'humanité, Camus ne nous la rend pas de manière si radicale. Camus, dont le héros ne fraternise pas avec les Arabes, mais se sent bien avec Raymond Syntès. Quel est le message subliminal de cette oeuvre ? Et sans aller jusqu'au subliminal, quel en est tout simplement le message ?

Pourquoi les journalistes aiment bien Camus ? Parce qu'il excelle à employer un ton moralisateur sans être un vrai moraliste.

jeudi 15 mars 2012

Résistance arabe versus nostalgérie

Du Croissant de lune, le 14 mars à 7h49

(…) "Nous y reviendrons, mais qui parle de France prosternée? Je la veux libre, au contraire. Or, l'état de liberté et de justice, peut être un fait d'élévation pour certains, il coûte à d'autres, et il faut qu'il coûte quelque chose.


Si je dois des excuses, moi, ça pourrait, mais pas sans qu'en revanche, tu n'aies pleinement reconnu, la toxicité de ton histoire de hauts faits Algérien, servie devant moi!


Bien vrai que tu m'accompagnes, très loin, mais alors, comment se fait-il, que tu ne sois pas totalement débarrassé de certains automatismes et mécanismes suprématistes? Comme tu m'accompagnes, je suis d'autant plus exigeant, ne comprends-tu pas? Je ne veux plus du tout, raser les murs, c'est fini. Je soufres trop.


Croissant de lune."


Du torrentiel le 14-03-12 à 10h54

"Qui parle de France prosternée? Mais toi, de la manière dont tu m'enjoins de, dont tu exiges que je me rende, prosterné ou les mains liées, c'est tout un,, dont tu attentes à ma souveraineté morale.

Qui parle de te faire raser les murs ? Pas moi, au contraire, je crois que je l'ai prouvé.

Quant à ce fait algérien que j'ai allégué devant toi, je n'ai pas à le retirer, ni à en contester l'authenticité, puisqu'il m'a été narré, t'ai-je dit, pas du tout par le premier blanc-cassis venu, comme tu dis, mais par un héros militaire, un loyaliste, un homme dont, quand il est mort (et c'était l'impression qu'il donnait), quelqu'un a dit que, malgré les conflits qu'il avait traversés, "les ailes de son innocence n'avaient jamais été froissées", quelqu'un qui, au sortir de la guerre d'Indochine, embarqua les premiers "boat-people", quelqu'un qui ne laissa pas les Harkis aux mains de ceux qui en réclamaient vengeance parce qu'ils avaient combattu avec lui : le "crabe tambour", le lieutenant de vaisseau Pierre guillaume.

Tu veux m'obliger à renier mon histoire, il n'en est pas question, aussi longtemps que tu n'auras pas eu le courage de regarder la tienne dans les yeux et de reconnaître cette chose simple qu'au minimum, dans la guerre récente d'algérie, qui lui valut l'indépendance, ce qui n'était que justice, ni les Français, ni les algériens n'ont eu à s'enorgueillir de ce qu'ils ont fait. Je sais qu'en robespierriste, tu ne condamnes pas la vengeance politique, mais tout de même, ce ne sont pas les français qui sont responsables, après cinquante ans, du fait que les factions algériennes n'ont cessé de régler leurs comptes depuis l'accession à l'indépendance de l'Algérie, se sont enlisées dans des règlements de compte sanglants. Pas plus que les puissances ne sont responsables de ce que les Libyens, soi-disant libérés de Kadhafi, s'écharpent à présent entre tribus, comme on pouvait le craindre, sinon que leurs stratèges auraient dû le prévoir, avant de s'engager à corps perdu dans cette guerre, pas uniquement par mercantilisme, il serait trop simple de ne voir que cela.

Là où je veux bien faire un bout de chemin avec toi, c pour reconnaître que la france a fauté dans la conquête de l'algérie, d'abord parce qu'elle était illégitime en soi, et ensuite du fait de sa barbarie tout à fait unilatérale.

D'autre part, les idées nauséabondes quiont ferrmenté durant les siècles de la chrétienté finissante et déjà renversée, en un mot, durant les siècles qui ont suivi la révolution française et qui ont accéléré le processus des guerres totales et mondiales, dont le spectre couvait sous la passion de l'égalité que tu nous prêtes, font que nous récoltons ce que nous avons semé et que, nous qui voulions nous accaparer de terres , qui ne nous revenaient pas, avec une rapacité bourgeoise ; mais aussi et dans le même temps, par un besoin bourgeois de médire sans rien encourir , nous qui nous laissions aller à l'antisémitisme le plus facile et le plus bas, voici que nous sommes rattrapés par ce que nous avons laissé fermenter et que notre souveraineté morale et nationale est prise en otage entre le nationalisme tentaculaire israélien, dont nous n'osons nous désolidariser au Nom de ce que nous croyons être les droits de dieu, dans ce qui reste de notre inconscient chrétien, et le cri de l'humanité souffrante, poussé par les peuples arabes opprimés et sous-puissants, dont nous avons accepté que, par nous et par d'autres, ils aient failli être rayés d'un trait de plume en Algérie et en Palestine par l'invasion des nôtres ou consentie de notre fait, ce qu'ils dénoncent au nom des droits de l'homme, avec un arrière-plan religieux qui leur est propre.

Notre laïcisme n'a pas de leçons à donner, car c'est au nom de ce qui lui reste de fonds théocratique qu'il soutient le sionisme. En vain l'islam en appelle-t-il aux droits de l'homme, car les droits de dieu ont toujours été supérieurs, au fond de tous les subconscients, même occidental, à l'émancipation et l'expansion de l'individu. De plus - mais que veux-tu y faire ? -, dans toutes ces affaires-là, les lois ataviques demeurent les plus fortes. L'atavisme musulman, c'est d'être né d'un procès légitime en légitimité ; l'atavisme chrétien, c'est de n'avoir pu accorder la légitimation d'Ismael parce qu'elle était portée par un prophète postérieur à Jésus.

De sorte qu'on en est là, que les musulmans accusent, les juifs se victimisent et les chrétiens culpabilisent. On n'arrive pas à en sortir. Et on n'y arrivera pas tant que, ne t'en déplaise, un certain pragmatisme ne fera pas trouver à tout cela des solutions provisoirement viables, mais l'humanité ne peut bâtir que des solutions provisoires.

J'ai écouté l'émission "réplique" sur "les origines du conflit israélo-palestinien". Y était invité, à débattre avec un historien juif et belge assez léger dont j'ai oublié le nom, auteur d'un livre intitulé "Palestine, terre promie, trop promise", Henri Laurens, professeur au collège de france, dont on se demande, dans le climat ambiant, comment il arrive à y maintenir l'existence de sa chaire. Il est l'auteur d'une somme en cours de rédaction sur l'histoire contemporaine de la Palestine. Il est d'un soutien sans équivoque aux Palestiniens. Il est le premier à reconnaître qu'on ne peut pas demander à ce peuple de souscrire au droit inaliénable à l'existence d'un Etat qui implique son anéantissement, ou du moins le dol d'une part importante de la jouissance de son territoire géographique et existentiel au nom de prétendus droits historiques, reposant sur une promesse religieuse, par définition hypotétique. Mais il ajoute aussitôt que, ce qui importe dans l'immédiat, c'est de trouver un compromis, fût-il provisoire. Ce compromis, Alain finkielkraut et l'historien auquel il était confronté en sont tombés d'accord avec lui, passe:

- par une évacuation israélienne des territoires de Sisjordanie - le moindre des paradoxes d'Israël n'étant pas que le territoire où se développe son etat ne corresponde pas, pour l'essentiel, à celui de la Promesse de la terre - ;
-
- - par un partage de la souveraineté des lieux saints, qui se trouve, dans les faits, sous responsabilité palestinienne et qui doit le devenir de droit, à l'exception de la toute petite portion du mur des lamentations ;
-
- enfin par une reconnaissance du principe du droit au retour des réfugiés, dont Henri Lorans parie qu'ils ne reviendront pas en masse, mais qui pourront choisir entre ce retour et une indemnisation.

Que les contours de ce compromis ne soient pas de nature à te satisfaire, je le devine aisément ; que tes hommes d'arme combattent et, s'ils te donnent la victoire, je te promets ma neutralité. Mais tu ne peux m'affranchir des droits de Dieu qui sont, à mon subconscient, plus importants que les droits de l'homme. Ton holisme simplificateur (ce qualificatif n'est pas nécessairement péjoratif dans ma bouche) ne comprendra pas que s'opposent pour moi les droits de l'homme et les droits de dieu. Ce sont les reliques ataviques de ce que tu appelles l'ambiguïté chrétienne, au sens littéral où, tout ce qui est humain, le christianisme le pose en dualité : les deux natures du Verbe incarné, l'ivraie et le bon grain, la culpabilité et l'innocence positive comme une "force qui va". Au non endiguement total de la violence, s'oppose l'ambivalence de la proposition de ma "paix perpétuelle" d'un christianisme kantien, qui ne méconnaît pas qu'elle est parfaitement irréaliste. Nos deux approches de l'homme sont deux manières de répondre à son imperfection. Laquelle des deux est la plus droite ou la plus efficace ? Laquelle des deux répond le mieux à la nature humaine ? L'histoire tranchera, et ce "Dieu Infiniment Simple", qui a créé un homme au coeur complexe.




Du Croissant de lune, le 14-03-12 (à 14h11)

"Oh, ça suffit! D'où tu tires tes informations Libyennes? Non, les choses ne se produisent pas tout-à-fait, comme vos faussaires l'espéraient. Non seulement le point de vue tribal ne l'emporte pas, mais plus largement, une étude faite en 2011, tend à démontrer, qu'il y a bien une opinion publique Arabe unitaire, avec d'infimes discontinuités selon les précarrés considérés. Ces différences, semble-t-il, n'excèdent pas les différences à l'intérieur d'un même précaré, il y a un public Arabe, qui veut une défense commune, une monnaie unique, une direction politique, bien supérieur à ce qu'il en est dans l'artifice Européen! Ne rêvez pas trop, la Libye ne va pas comme ça, selon vos simples désirs, se synder en souverainetés tribales, perdez cet espoir lamentable, résignez-vous!


Ce que tu me dis des droits de Dieu, opposés aux Droits de l'Homme, voilà une chose qui est sur le tapis, depuis pas mal de temps, à l'O-N-U. Ce sont vos gouvernements et faussaires qui s'y sont opposés, puisqu'il y avait une déclaration Musulmane des droits de l'Homme, qui comportait les Droits de Dieu. On eut recours, ignoblement, au subterfuge des gays, naturellement. Or, je sais que vos gays, sont indifférents aux étrangers qu'ils consomment, fais excuses. Je m'en suis enquis auprès de représentants de leur lobby. J'ai même posé la question, de savoir, si tous ce qu'on demande en fait de droits, vaut bien pour tout le monde, et si même, tout simplement, on s'enquiert de savoir, ce qui se passe ou pas, à l'étranger. C'était dans une réunion d'une association Bordelaise, extrêmement libre, à tous égards. Eh bien, non, ils ne savaient pas ce qui en court, dans les pays où ils vont consommer, puisqu'ils consomment, pardis, n'ayant rien à faire des êtres consommés, sauf à leur filer leur sale fric. Il fallait, à les entendre, qu'il y eût juste assez de liberté, pour que les touristes ne soient pas gênés dans leurs batifolages. Les droits de Dieu, mais ce sont vos gouvernements, la France en particulier, qui y fait obstacle. Alors, ne me bassine pas avec ça.


Allez, sur un autre plan, toi, qui ne conçoit pas qu'on puisse tenir contre soi-même, tu trouves ordinaire qu'il y ait eu le phénomène Harki! Il semble certains que ceux-là, ont prolongé la guerre, au-delà d'une certaine phase. Sitôt qu'on en fit usage, du fait de leur capacité d'information, il y eut un relatif succès militaire de la France. Et pardonnes-moi, mais les tortures dans l'hexagone, furent de leur fait, en grande partie!


Quant à ton héros, à toi, je ne comprends pas ce que signifie que de rester innocent, au travers des guerres assymétriques et coloniales. S'il fut des commandos, parfaitement impossible, fais excuses. Je connais le Catho bourlingueur, précisément, qui fut réfractaire, et pour cette raison, fut d'office versé à vos commandos. Questionnes donc, si tu en as le courage. Demandes comment ces héros, faisaient pour savoir, quand donc, les combattants allaient revenir dans les villages? Il faut pas rire. Il y a un détail inavouable, qu'ils ont éludé dans leurs récits, qu'ils ont soigneusement sélectionnés. On examinait, les pubis des femmes, et si elles s'étaient récemment rasés, on supposait que leurs maris de maquisards, allaient bientôt rentrer! On les forçait donc, à se dénuder. Tu dis quoi de ça, Blairaud?
Oui, par la colère de Dieu, vous n'avez plus un seul héros, depuis 45, sauf ceux qui ont tenu contre les leurs, les bons harkis, en quelque sorte, puisque ceux-là, tenaient pour le droit contre le tort. L'héroïsme sied mal, aux puissances coloniales, fais excuses. L'héroïsme est l'attribut du faible contre le fort, sans contredit, il est loin de votre vécu, vous n'avez pas le droit d'y prétendre, sauf à tenir contre vous-mêmes et pour le droit.

Puis quant à juger ma propre nation, je suis bien capable, j'identifies bien ses torts, notamment la léthargie, le littéralisme-formalisme, une tendance maladive à la dispercion, un individualisme plus grand qu'on ne croit, et il y eut des choses comme l'absence de succession par primo-géniture, qui nous affaiblit beaucoup, dans les guerres des Croisés et Mongolles. Je connais très bien nos faiblesses, ne vas pas te la chanter, je sais les servir, au bon moment, entre nous. N'imagines pas que les autres, soient si sots, non plus, sans quoi, pour toi, la vie serait belle. Ils recherchent en effet, leur propres faiblesses, les identifient, en tiennent compte. Les Islamistes authentiques, je pense qu'ils sont comme moi, différents des sots que tu imagines, de ces stupides consommateurs religieux dits Salafistes, ce sont ceux, qui au contraire, de ces salafistes, ont les réponses déconcertantes à tes questions, qui ne veulent pas que ton point de vue l'emporte, ceux qui vraiment, te portent à bas! Que croyais-tu? T'attendais-tu à n'avoir à faire, qu'afvec une nation sotte? Perds espoir. Nous savons ce que vous êtes et que vous n'êtes pas, vous ne pouvez pas nous la raconter.


Croissant de lune."


Du torentiel, le 14-03-12 (à 18h)


Croissant de lune,

tu me méconnais à ton tour, toi qui manies l'insulte.

1. Je ne tiens pas pour les droits de l'homme. Je n'y crois pas. Je les ai dépréciés en parlant de l'inconscient théocratique de l'Occident, qui tient pour sa version des droits de Dieu, mais ne le sait pas.

2. Je ne suis pas ignorant , comme tu crois. Je sais fort bien qu'il y a eu des atrocités commises par les nôtres. Mais, y compris ce que tu me racontes, était moins atroce que ce à quoi la personne que je te dis s'était opposée et dont j'espère qu'il te souvient. L'innocence de cet homme, sa loyauté, consistent à avoir été véridique, à avoir même consacré le reste de sa vie à faire la vérité. Il a dit n'avoir jamais vu de ces choses, pour sa part, mais avoir su qu'elles existaient. Mes oncles maternels, pour la leur, qui ont eu leur vie bousillée parce qu'ils ont voulu jouer les héros pour quitter leur père un peu plus tôt que la loi ne les y autorisait, disaient préférer ne pas dire ce qu'ils avaient vu, et, pour l'un d'eux, ce qu'il avait fait. Ce qui laisse tout supposer, ce que tu m'écris là et bien pire. Bien pire, comme la manière dont les soldats du FLN traitaient les fellah.

3. Le phénomène harki, je ne dis pas qu'il est glorieux. Je pense que ceux qui se sont engagés dans cette voie, pour la plupart d'entre eux, ont suivi la route commune de ceux qui travaillent contre eux-mêmes. Il y en a dans toutes les guerres. D'autres ont peut-être réagi par crainte du système qu'ils voyaient mettre en place par le FLN et auquel ils préféraient le système existant. On leur avait surtout donné des gages que l'on n'a pas tenus envers eux, je parle de la france. Quelles que soient leurs motivations, nous, Français, leur devons notre loyauté. Or c'est pitié de voir comment ils ont été parqués et traités. Je conçois, car je te connais, que tu penses que les chiens ont été traités comme des chiens.

4. Il n'est pas dans mes habitudes de prendre mes interlocuteurs pour des imbéciles.

6. Je suis sûr qu'il t'arrive de penser contre toi-même. Mais, pas plus que moi, tu ne tolères qu'un autre le fasse à ta place.



Du Croissant de lune (le 14 mars (à 23h22)

POINT PAR POINT

Bien, tu ne tiens pas pour les droits de l'homme, c'est ton premier terme. Selon toi, l'Occident, inconsciemment théocratique, tient pour les droits de Dieu sans le savoir. Admires donc, puisque c'est ainsi, selon ton propre aveu, comment ma Nation, assume ouvertement et revendique ces droits divains, qu'elle a tenté d'insérer dans une déclaration, se heurtant à l'obstruction des tiens. Je me souviens même encore, que la pouf, Caroline Fourest, s'était réjouie de ce tour de passe-passe, qui consistait à mettre sur la table la question gay. Sur cette question, si on voulait, il y aurait bien des sollutions en normativité Musulmane, mais l'état présent de la Nation ne le permets pas, semble-t-il. Donc, l'un n'assume pas la totalité de ses aspirations profondes, tandis que l'autre revendique et écrit tout, en pleine lumière. Encore une fois, il y a confirmation de cette ambiguïté intrinsèque, laquelle doit remonter, il semble bien, à cette dénégation fondamentale, vous avez tu et nié, qu'Ahmed vous fut annoncé. Il s'en suit, que ta proposition se ramasse, puisque vous ne sauriez tenir pour les droits de Dieu, dès lors que vous démentez sa parole véridique.


2. : Décidément, l'usage d'arme blanche, est pour toi, ce qu'il y a de plus cruel, bien davantage que le phosphore blanc. Depuis quand, combien de temps, vous avez, vous, perdu la culture de l'arme blanche? Pas depuis des millénaires, il me semble, non? Alors comme ça, ça t'impressionne. Et l'idée de violences physiques à mains nues, te soulève de scandale. Objectivement, je ne vois pas pourquoi. De toute sorte, ton héros, n'avait pas le droit de se tenir en armes sur notre sol, lui, parce qu'il est conscient de sa supériorité Française, voire Judéo-Chrétienne, mais aussi, de sa supériorité matérielle, en quoi se pardonne-t-il de s'être institué juge sur nos terres, et pourquoi s'héroïse-t-il de la sorte en nous dépréciant? Aucun applomb ni fierté, ne sied au Français, sur ces thèmes, par la colère de Dieu, toute justification ou allègement vous enlaidit! Voilà pourquoi, je ne souffre pas du tout, qu'un autochtone se tienne debout devant moi, face à moi, sur ces questions, je ne le permets pas, je ne veux plus le tolérer!


3. : D'accord, le phénomène harki, existe dans toutes les guerres, en toute occupation. Vous avez eu les vôtres, il me semble. Qu'est-il arrivé en Algérie, à cet égard? Est-il vraiment concevable, que la France, en prenant le temps de négocier les accords, ne puisse pas évacuer ses serviteurs? Non, bien sûr, puisqu'elle a su évacuer les autres, fais excuses. Hélas, l'explication est tellement simple et triste, on ne pensait pas, que l'Arabe était l'égal du Français, il en coûtait peu d'en faire le traîtreux abandon. Les motivations de ce phénomènes sont hélas connaissables. D'abord, on ne cite jamais la persuasion. Il était risqué de refuser de servir la France, étant ce qu'était, le régime de terreur Française, non? Ah, jamais on ne te parle ainsi, et tu t'es plu à t'imaginer qu'il n'y avait, qu'un régime de terreur du maquis! Il est ordinaire de se plaire à ce qui ne nous fait pas offense. Il y avait une terreur Française, évidemment, et elle est antérieure à 54, elle est nécessaire au fait colonial, pas de colonialisme sans terreur, ou sans torture. Celle-là, bien sûr, existait depuis toujours, et l'idée d'une colonisation douce, ne vit que dans les esprits tortueux, pas dans le concret de l'histoire.

Il faut ajouter qu'en Algérie, les forces armées, comptaient beaucoup d'Arabes, conscription, service, et en passant, les Juifs en étaient exemptés, bien qu'ayant droit de votte au premier collège, pour ainsi dire le seul qui compte. Ces conscrits nombreux, ne pouvaient choisir, par définition. Puis la France a ramassé et soudoyé moyennant salaire dans les couches les moins nobles du peuple, les journaliers, les sans-travails, les oisifs sans métier... On trouvera, dans la Harka, peu de ces fils de petits fellahs propriétaires de leur maigres lopins, et propriétaires de leur dignité. Ceux dont les enfants tracent des lignes droites sur les cahiers d'écolier, ne sont pas des harkis, ils sont le tuf de la résistance.

Qu'est-il arrivé dans l'hexagone? La chose fut bien décrite, les caves d'immeubles où les harkis torturaient les suspects de résistance, voilà ce qui est prouvé. Ces gens, mangeaient la chair de leurs compatriotes, non? Tu devrais t'en scandaliser, toi qu'horrifie tant l'arme blanche et le coup de poing.

Qu'advint-il ensuite des Harkis? Il y eut diverses phases. Je crois savoir qu'ils ont bénéficié au cours du temps, d'aides et avantages particuliers. De toute sorte, dès le début, ils eurent le statut de citoyens et non pas celui de migrants. Ce qu'on se refuse à voire, c'est qu'en effet, la France les a disposés en certaines zones, presque pour les cacher, comme par honte, voilà ce qui advint. Il acvint aussi, ce qu'on se refuse à voire, c'est que les descendants de Harkis, n'ont pas eu de grands succès, du moins, comparativement à des populations semblables. On aurait pu s'attendre à plus de réussites, il n'en fut rien. Pourquoi? En raison hélas, de la tare initiale, c'est ainsi! En les payant d'un vil salaire, la France leur a soustrait leur fierté, cette belle fierté Arabe, ils l'ont perdue, avec les conséquences psychologiques imaginables. Voilà ce qui advint, hélas, et honte sur la France pour ce lamentable forfait!


J'en reviens à l'histoire. Face à cette terreur Française, exercée directement ou par l'intermédiaires de valets, existait-il une terreur de résistants? S'il en fût allé ainsi, la résistance eût tourné court. Ce qui existait, c'est un phénomène de discipline collective, certainement contraignant. Mais il n'y eut pas un phénomène de terreur artificielle, qui enrôle les gens malgré eux, comme vous vous plaisez à le croire, non! Il fallut une vraie discipline collective, généralement consentie, exigeante mais à laquelle on tenait avec ardeur, le patriotisme, ça existe, non? Sans cela, comme il eût été aisé de vendre la mèche, et de faire apréhender tous les combattants! Il y eut des sanctions, voire des règlements de compte, mais pas que ça. Les racontars Français sont vils et mensongers, à cet égard. Il y eut en France des phénomènes semblables, parmi les résistants sous l'occupation Allemande, sanctions et parfois règlements de compte, voire luttes entre factions. La Résistance Française n'en est pas enlaidie pour ça! S'il y a quelque chose qui me dépasse, c'est comment se fait-il, qu'il y ait des gens, qui plaident pour atténuer la culpabilité de celui qui était du bon côté de la force et du mauvais côté du droit, faut vraiment que tu m'expliques, je n'y vois qu'une fuite de la vérité, un refus de subir la honte méritée. Torrentiel, mais quand donc le droit se trouve du côté du plus fort? Et ce degré d'assymétrie! Tu tergiverses, parce que tu ne veux pas qu'on piétine ces pages honteuses de l'histoire de ton pays! Moi, je les foule aux pieds, sans façon. Si on tente de les glorifier, ça ne marche pas, votre corps social y répond mal, n'en étant pas convaincu. Le moyen de guérir vraiment, de laver cette tâche? Eh bien, il faut d'abord, l'assumer entièrement pour ce qu'elle est. Puis, il faut réparer les torts causés, en se faisant le scripturaire de celui qu'on ne voulait pas prendre pour égal. Ce que faisant, on se sauverait soi-même de l'anomie économique, voire politique, on reprendrait goût à la vie. La France peut faire ça, elle en a le désir profond, elle y est prête. Ce désir inconscient est d'une grande intensité, comme l'amour. Car enfin, Rodomont et la France, ça fait un couple structurel et remarquable, pas possible de le nier.

Il y a peu, un candidat m'a appris, que la France est le pays qui compte le plus de couples dits mixtes, ne veux-tu pas le voire? S'il en est ainsi, c'est forcément, que ça tient à une vocation Française profonde, tu dois en convenir. Car enfin, ce métissage ne vous est pas imposé, il est plutôt à l'initiative de l'autochtone, qui souvent encore, se heurte à quelques rétiscences des migrants. Ce métissage partout présent, est de plus en plus structurel, de plus en plus central, il semble porteur de sens, il aura, j'en forme le voeu, une traduction politique, tôt ou tard. Et ce n'est pas un arrachement, puisque la France a l'impression d'être elle-même quand elle aime le migrant. Pour elle, aimer Rodomont, c'est s'aimer elle-même, voire se magnifier en lui conférant l'égalité. Or, comme je l'exprimais ailleurs, seule la supériorité voire le suprématisme de celui qui confère l'égalité, est légitime et recevable, sans révolte, tant il est droit d'admirer la sainteté.

4. Merci Torrentiel de ne pas me prendre pour un sot, et aprends que l'Islamisme politique n'est pas réductible à un littéralisme stérile, non. Si les choses étaient comme ça, ce ne serait que des répliques de l'Arabie, rien de plus, ce qui n'inquièterait personne. Ce qu'on désigne sous le nom de "salafisme", est un ensemble de phénomènes plutôt récents, réactionels, voire hostiles, à l'Islamisme politique, la ressemblance n'est qu'apparente, il va falloir hélas, se les traîner et faire avec. Ils se sont dits apolitiques, et les voilà qui en peu de temps, forment des partis, obtiennent des succès. Il semble certain, qu'ils jouent un rôle dans l'endiguement, il est presque assuré, qu'il leur a fallu un financement rapide et irrégulier. Il semble certain, que le royaume d'Arabie joue un rôle toxique. Si Dieu veut, la Nation renaissante, procèdera à la reconquête et à la réouverture de la Mecque, ville fleurie, et si Dieu veut, elle sera purgée de toute réaction.


5. : Oui, en effet, je suis comme toi, selon la formule de Rostand, je me les sers moi-même avec assez de verve, mais je ne soufre pas qu'un autre me les serve. Il y a tout de même une différence. Tu es du côté de la force brutte, moi du côté du droit nu. Naturellement, le droit est une force, il a la force de la volonté, et parce qu'il est dans son rôle, quand il fait le procès de la force sans droit. Je perçois tes rétiscences, et en même temps, je crois volontiers que tu n'es pas loin d'épouser mes causes, que tu tiens pour justes. Selon notre Coran, toujours le droit l'emporte, les justes triomphent toujours. La dénégation a beau faire, la vérité est la plus forte. Cela se produit par des voies que l'homme n'anticipe pas, puisque Dieu vient en aide à qui il veut par là où on ne l'attend pas. La Nation fait un effort louable dans la voie de Dieu, qu'il soit permis au croyant de former le voeu de son aide, sans savoir comment elle se manifeste. Indéniablement, la Nation fait son devoir, elle va aux limites de ses forces. Elle n'est pas tenue à plus, le reste est l'affaire de Dieu.


Croissant de lune.


Du torrentiel, le 15 mars (à 4h57)

Moi aussi, point par point, au fil de la lecture et après réflexion, autant que faire se peut.

1. L'Occident tient pour les droit de Dieu, beaucoup moins sans le savoir que sans Le nommer. Le reste de ta réponse est une parole croyante, à partir de laquelle on ne peut pas discuter. Pourquoi ? Il y a une sentence de Saint Ignace qui dit à peu près ceci :

"Agir comme si tout dépendait de moi, et prier comme si tout dépendait de dieu."

Je crois que ce qui a fait la version occidentale de la civilisation, c'est la dissociation entre l'ordre de la foi, prescriptif, et et l'ordre de la certitude. De ton point de vue, ce sera le summum de l'ambiguïté, mais je te répète assumer cette ambiguïté comme plus conforme à la nature humaine, profondément ambiguë. Qu'est-ce qui reste sauf de l'ambiguïté ? Ce qu'on appelle le "vouloir foncier" ou le choix fondamental. En dehors de cela, la liberté et le positivisme de l'action innocente : en employant ce terme, je ne te dis pas qu'elle le soit, mais qu'elle essaie de s'affranchir de la culpabilité. Je comptais profiter des charades (NDLR : voir

Voir le blog des charades :

http://www.leblogdescharades.blogspot.com)

pour essayer de marquer la différence entre l'orthodoxie et l'orthopraxie. Tu dis souvent que l'islam est une doctrine, c'est d'abord une éthique, une orthopraxie. A l'inverse, le christianisme est d'abord une doctrine, une orthodoxie. Une doctrine relativement anéthique, si l'on pousse les choses, relativement amorale, mais, pour être plus juste, où la morale est davantage de conséquence que première prescriptive.


2. Quel qu'en soit le temps, je préfère que nous ayons perdu l'usage des armes blanche, ça me paraît, en effet, l'une des formes de combat les plus horribles, les plus cruelles et les plus barbares qui soit, Je ne suis pas opposé en principe au combat à mains nues, mais il faut être rompu à l'affaire, ce qui n'est pas mon cas, qui, de ma vie, n'ai jamais été bagarreur, sauf en de rares séquences.

Pour ce qui est de ta prétention que mon homme n'avait pas le droit de se tenir en armes sur votre sol, mais c'était son métier ! Il avait pour lui le droit positif de l'heure, il a vu un homme qui allait se faire égorger sous ses yeux par un de ceux qu'il était chargé de débusquer et desquels il ne devait pas se faire repérer, il a voulu épargner ce supplice à ce fellah rançonné, qui n'avait rien demandé et n'avait pas de quoi payer, n'importe qui aurait fait comme lui, par simple compassion humaine, ç'a été le ressort de l'ordre qu'il a donné à son tireur d'élite, embusqué seul avec lui, n'importe qui aurait fait pareil.

3. Harkis et collabos, le parallèle était dans mon esprit, je ne voulais pas le faire un Nième fois, d'autant que, comme tous les parallèles, il relève de l'analogie et excède la stricte symétrie des situations.

Bien sûr que les motivations de cet abandon sont simples et tristes. Mais tous les militaires n'étaient pas des bureaucrates à la de Gaulle, c'est pourquoi les meilleurs d'entre eux, dont celui que je mentionnais, n'ont pas voulu s'y résigner. Je t'écris cela juste après la mort de son ami schöndorfer, nouvelle force des coïncidences ! Tu as l'air d'ignorer que de gaulle, contrairement à d'autres, avait un vrai mépris ethnique des arabo-musulmans. Mais qui ne méprisait-il pas ? Puisque j'en sui à ce héros de notre mythologie nationale, un vrai performateur de la parole créatrice, quelquefois, mais pas toujours, pour le meilleur, je te dirai que, ce qui reste de sa politique étrangère, ce n'est jamais le choix d'un parti, d'un peuple contre l'autre, c'est la prise en compte des circonstances présentes et de la profondeur des implications archétypales, et ensuite, c'est le pragmatisme des circonstances. En un mot, ce qu'on en a retenu est l'équilibre.

Je ne méconnais pas le poids de la persuasion ni qu'il n'y a pas de "colonisation douce" qui ne s'appuie sur une certaine terreur, tu ne me l'apprends pas. Mais encore une fois, c'est "régime de terreur" contre régime de terreur. Certains, discernant la pente que prenait cette indépendance disputée aux citoyens eux-mêmes qui devaient en bénéficier, ont préféré le statu quo. Pragmatisme et choix d'une forme de tranquillité personnelle et sociale. Cinquante ans après, les événements leur ont-ils donné tort ? Y avait-il une fatalité à ce que les mêmes, qui furent forts pour conquérir leur indépendance, gouvernent dans la plus cynique corruption et ne sachent s'affranchir d'une culture de faction, au prix de terroriser leur peuple ? Et pas de façon douce, mais dans toute la vigueur d'un exercice du pouvoir auquel on n'était pas rompu.

Je n'ignore pas non plus la sociologie de la harka.

Les cas de harkis terrassant un immeuble pour y traquer un résistant travaillant depuis le sol de la France hexagonale me paraissent tout de même bien marginaux comparé au fait que, sur ce même sol, le FLN avait tissé un réseau, qu'il soit de sympathisants, c'était leur droit, mais beaucoup étaient des modérés, voire des apolitiques pauvres qu'il rackettait sans la moindre clémence. Perçue par le FLN, la Résistance était un acte obligatoire, nullement libre. Voilà qui augurait bien mal de la suite, de même que la France ne pouvait pas laisser se faire des actes de subversion sur le territoire naturel de sa souveraineté, elle ne le peut pas davantage aujourd'hui.

On connaît également le décret crémieux et les deux collèges, bien sûr que tout cela fait partie du "livre noir" de l'histoire coloniale qui, en soi, n'est pas une bonne chose.


Tu écris que l'adhésion à la Résistance algérienne relevait de la discipline collective et que, sans cela, il eût été aisé de vendre la mêche et de faire appréhender tous les combattants. Non, pour deux raisons :

1. La guerre d'Algérie n'a pas été gagnée par les armes, mais par la diplomatie


2. Il y a le patriotisme, bien sûr, et il y a aussi le fait que l'on n'aime pas dénoncer les siens, surtout si l'on trouve que leur combat est noble. Mais je te suis (et en cela, nous ne sommes pas originaux) : on peut faire le parallèle avec la situation française, entre des milices harkies et des résistants FLN. Sauf que l'action de la milice était essentiellement bornée à traquer les résistants, alors que la Résistance avait à s'implanter plus profondément dans le peuple. La Résistance française n'a fait que des actes relativement marginaux de sabotage sur le sol de la France occupé, et ce n'est pas ce qu'elle a fait de mieux ni de plus efficace. Car le prix en était toujours à payer par ceux qu'on appelle aujourd'hui "les civils", mais là encore, il en va plus ou moins toujours ainsi.

Le droit se trouve rarement du côté du plus fort, mais pas nécessairement non plus du côté du plus faible. Ou, pour le dire autrement, le faible n'a pas tous les droits, sous prétexte qu'il est faible. En particulier, il n'a jamais le droit de s'en prendre à plus faible que lui, comme ce fut massivement fait par les résistants du FLN à l'égard deleurs concitoyens.

Rodomont et la france, une identité remarquable, certes, mais absolument pas mûre pour convoler en justes noces.

J'ai comme toi appris cette statistique relative au nombre de couples mixtes deMéluche. Quand je te disais qu'il était le candidat selon ton coeur, en tout cas, le plus proche de toi. Et je le crois encore. Je n'apprécie pas le bonhomme ni son côté "éducateur populaire", mais reconnais que, malgré son côté "spectacle", il reprend tous tes thèmes, à commencer par (ou en incluant) le protectionnisme européen, idée défendue de longue date par la mouvance politique à laquelle il appartient.

D'accord, le métissage est consenti, mais pas au titre de la reprise des causes de celui avec lequel on convole, et d'abord parce que celui des tiens qui contracte une alliance mixte ou métissée n'a pas nécessairement la même conscience que toi des causes qui sont les siennes. Il n'en a pas la même conscience, et il peut en avoir une appréhension différente, parce que le métissage relève en premier lieu d'une imprégnation sociale. L'autochtone tient à faire partager au migrant avec lequel il contracte son bien-être social. Plus généralement, le Français souhaite au migrant, et de façon nullement égoïste, une élévation sociale. Tu me demandes pourquoi j'ai autant de sympathies parmi les migrants : parce que je leur souhaite cela et que je n'ai rien qui me porte à les trouver antipathiques a priori. Mais du social à la politique, il y a un pas qui est très long à faire franchir. Peut-être que, si des circonstances exceptionnelles occasionnaient, comme en sursaut, un réveil des consciences, la donne serait différente. Mais ce réveil n'est pas ce qu'il y a de plus probable. Pour t'en donner un exemple concret, mesure la probabilité du réveil de la conscience de ton propre neveu. Si une société de production cinématographique arabe lui donnait soudain sa chance, le réveil serait immédiat.

5. Je connais mal le salafisme.


6. Si ton droit est nu, ma force n'est pas brute.

Et le reste est l'affaire de Dieu.

Qu'Il décide entre nous et au besoin nous aplanisse pour que Sa volonté advienne, pour le plus grand bonheur de l'homme !
Du Croissant de lune, le 14 mars à 7h49

(…) "Nous y reviendrons, mais qui parle de France prosternée? Je la veux libre, au contraire. Or, l'état de liberté et de justice, peut être un fait d'élévation pour certains, il coûte à d'autres, et il faut qu'il coûte quelque chose.


Si je dois des excuses, moi, ça pourrait, mais pas sans qu'en revanche, tu n'aies pleinement reconnu, la toxicité de ton histoire de hauts faits Algérien, servie devant moi!


Bien vrai que tu m'accompagnes, très loin, mais alors, comment se fait-il, que tu ne sois pas totalement débarrassé de certains automatismes et mécanismes suprématistes? Comme tu m'accompagnes, je suis d'autant plus exigeant, ne comprends-tu pas? Je ne veux plus du tout, raser les murs, c'est fini. Je soufres trop.


Croissant de lune."


Du torrentiel le 14-03-12 à 10h54

"Qui parle de France prosternée? Mais toi, de la manière dont tu m'enjoins de, dont tu exiges que je me rende, prosterné ou les mains liées, c'est tout un,, dont tu attentes à ma souveraineté morale.

Qui parle de te faire raser les murs ? Pas moi, au contraire, je crois que je l'ai prouvé.

Quant à ce fait algérien que j'ai allégué devant toi, je n'ai pas à le retirer, ni à en contester l'authenticité, puisqu'il m'a été narré, t'ai-je dit, pas du tout par le premier blanc-cassis venu, comme tu dis, mais par un héros militaire, un loyaliste, un homme dont, quand il est mort (et c'était l'impression qu'il donnait), quelqu'un a dit que, malgré les conflits qu'il avait traversés, "les ailes de son innocence n'avaient jamais été froissées", quelqu'un qui, au sortir de la guerre d'Indochine, embarqua les premiers "boat-people", quelqu'un qui ne laissa pas les Harkis aux mains de ceux qui en réclamaient vengeance parce qu'ils avaient combattu avec lui : le "crabe tambour", le lieutenant de vaisseau Pierre guillaume.

Tu veux m'obliger à renier mon histoire, il n'en est pas question, aussi longtemps que tu n'auras pas eu le courage de regarder la tienne dans les yeux et de reconnaître cette chose simple qu'au minimum, dans la guerre récente d'algérie, qui lui valut l'indépendance, ce qui n'était que justice, ni les Français, ni les algériens n'ont eu à s'enorgueillir de ce qu'ils ont fait. Je sais qu'en robespierriste, tu ne condamnes pas la vengeance politique, mais tout de même, ce ne sont pas les français qui sont responsables, après cinquante ans, du fait que les factions algériennes n'ont cessé de régler leurs comptes depuis l'accession à l'indépendance de l'Algérie, se sont enlisées dans des règlements de compte sanglants. Pas plus que les puissances ne sont responsables de ce que les Libyens, soi-disant libérés de Kadhafi, s'écharpent à présent entre tribus, comme on pouvait le craindre, sinon que leurs stratèges auraient dû le prévoir, avant de s'engager à corps perdu dans cette guerre, pas uniquement par mercantilisme, il serait trop simple de ne voir que cela.

Là où je veux bien faire un bout de chemin avec toi, c pour reconnaître que la france a fauté dans la conquête de l'algérie, d'abord parce qu'elle était illégitime en soi, et ensuite du fait de sa barbarie tout à fait unilatérale.

D'autre part, les idées nauséabondes quiont ferrmenté durant les siècles de la chrétienté finissante et déjà renversée, en un mot, durant les siècles qui ont suivi la révolution française et qui ont accéléré le processus des guerres totales et mondiales, dont le spectre couvait sous la passion de l'égalité que tu nous prêtes, font que nous récoltons ce que nous avons semé et que, nous qui voulions nous accaparer de terres , qui ne nous revenaient pas, avec une rapacité bourgeoise ; mais aussi et dans le même temps, par un besoin bourgeois de médire sans rien encourir , nous qui nous laissions aller à l'antisémitisme le plus facile et le plus bas, voici que nous sommes rattrapés par ce que nous avons laissé fermenter et que notre souveraineté morale et nationale est prise en otage entre le nationalisme tentaculaire israélien, dont nous n'osons nous désolidariser au Nom de ce que nous croyons être les droits de dieu, dans ce qui reste de notre inconscient chrétien, et le cri de l'humanité souffrante, poussé par les peuples arabes opprimés et sous-puissants, dont nous avons accepté que, par nous et par d'autres, ils aient failli être rayés d'un trait de plume en Algérie et en Palestine par l'invasion des nôtres ou consentie de notre fait, ce qu'ils dénoncent au nom des droits de l'homme, avec un arrière-plan religieux qui leur est propre.

Notre laïcisme n'a pas de leçons à donner, car c'est au nom de ce qui lui reste de fonds théocratique qu'il soutient le sionisme. En vain l'islam en appelle-t-il aux droits de l'homme, car les droits de dieu ont toujours été supérieurs, au fond de tous les subconscients, même occidental, à l'émancipation et l'expansion de l'individu. De plus - mais que veux-tu y faire ? -, dans toutes ces affaires-là, les lois ataviques demeurent les plus fortes. L'atavisme musulman, c'est d'être né d'un procès légitime en légitimité ; l'atavisme chrétien, c'est de n'avoir pu accorder la légitimation d'Ismael parce qu'elle était portée par un prophète postérieur à Jésus.

De sorte qu'on en est là, que les musulmans accusent, les juifs se victimisent et les chrétiens culpabilisent. On n'arrive pas à en sortir. Et on n'y arrivera pas tant que, ne t'en déplaise, un certain pragmatisme ne fera pas trouver à tout cela des solutions provisoirement viables, mais l'humanité ne peut bâtir que des solutions provisoires.

J'ai écouté l'émission "réplique" sur "les origines du conflit israélo-palestinien". Y était invité, à débattre avec un historien juif et belge assez léger dont j'ai oublié le nom, auteur d'un livre intitulé "Palestine, terre promie, trop promise", Henri Laurens, professeur au collège de france, dont on se demande, dans le climat ambiant, comment il arrive à y maintenir l'existence de sa chaire. Il est l'auteur d'une somme en cours de rédaction sur l'histoire contemporaine de la Palestine. Il est d'un soutien sans équivoque aux Palestiniens. Il est le premier à reconnaître qu'on ne peut pas demander à ce peuple de souscrire au droit inaliénable à l'existence d'un Etat qui implique son anéantissement, ou du moins le dol d'une part importante de la jouissance de son territoire géographique et existentiel au nom de prétendus droits historiques, reposant sur une promesse religieuse, par définition hypotétique. Mais il ajoute aussitôt que, ce qui importe dans l'immédiat, c'est de trouver un compromis, fût-il provisoire. Ce compromis, Alain finkielkraut et l'historien auquel il était confronté en sont tombés d'accord avec lui, passe:

- par une évacuation israélienne des territoires de Sisjordanie - le moindre des paradoxes d'Israël n'étant pas que le territoire où se développe son etat ne corresponde pas, pour l'essentiel, à celui de la Promesse de la terre - ;
-
- - par un partage de la souveraineté des lieux saints, qui se trouve, dans les faits, sous responsabilité palestinienne et qui doit le devenir de droit, à l'exception de la toute petite portion du mur des lamentations ;
-
- enfin par une reconnaissance du principe du droit au retour des réfugiés, dont Henri Lorans parie qu'ils ne reviendront pas en masse, mais qui pourront choisir entre ce retour et une indemnisation.

Que les contours de ce compromis ne soient pas de nature à te satisfaire, je le devine aisément ; que tes hommes d'arme combattent et, s'ils te donnent la victoire, je te promets ma neutralité. Mais tu ne peux m'affranchir des droits de Dieu qui sont, à mon subconscient, plus importants que les droits de l'homme. Ton holisme simplificateur (ce qualificatif n'est pas nécessairement péjoratif dans ma bouche) ne comprendra pas que s'opposent pour moi les droits de l'homme et les droits de dieu. Ce sont les reliques ataviques de ce que tu appelles l'ambiguïté chrétienne, au sens littéral où, tout ce qui est humain, le christianisme le pose en dualité : les deux natures du Verbe incarné, l'ivraie et le bon grain, la culpabilité et l'innocence positive comme une "force qui va". Au non endiguement total de la violence, s'oppose l'ambivalence de la proposition de ma "paix perpétuelle" d'un christianisme kantien, qui ne méconnaît pas qu'elle est parfaitement irréaliste. Nos deux approches de l'homme sont deux manières de répondre à son imperfection. Laquelle des deux est la plus droite ou la plus efficace ? Laquelle des deux répond le mieux à la nature humaine ? L'histoire tranchera, et ce "Dieu Infiniment Simple", qui a créé un homme au coeur complexe.




Du Croissant de lune, le 14-03-12 (à 14h11)

"Oh, ça suffit! D'où tu tires tes informations Libyennes? Non, les choses ne se produisent pas tout-à-fait, comme vos faussaires l'espéraient. Non seulement le point de vue tribal ne l'emporte pas, mais plus largement, une étude faite en 2011, tend à démontrer, qu'il y a bien une opinion publique Arabe unitaire, avec d'infimes discontinuités selon les précarrés considérés. Ces différences, semble-t-il, n'excèdent pas les différences à l'intérieur d'un même précaré, il y a un public Arabe, qui veut une défense commune, une monnaie unique, une direction politique, bien supérieur à ce qu'il en est dans l'artifice Européen! Ne rêvez pas trop, la Libye ne va pas comme ça, selon vos simples désirs, se synder en souverainetés tribales, perdez cet espoir lamentable, résignez-vous!


Ce que tu me dis des droits de Dieu, opposés aux Droits de l'Homme, voilà une chose qui est sur le tapis, depuis pas mal de temps, à l'O-N-U. Ce sont vos gouvernements et faussaires qui s'y sont opposés, puisqu'il y avait une déclaration Musulmane des droits de l'Homme, qui comportait les Droits de Dieu. On eut recours, ignoblement, au subterfuge des gays, naturellement. Or, je sais que vos gays, sont indifférents aux étrangers qu'ils consomment, fais excuses. Je m'en suis enquis auprès de représentants de leur lobby. J'ai même posé la question, de savoir, si tous ce qu'on demande en fait de droits, vaut bien pour tout le monde, et si même, tout simplement, on s'enquiert de savoir, ce qui se passe ou pas, à l'étranger. C'était dans une réunion d'une association Bordelaise, extrêmement libre, à tous égards. Eh bien, non, ils ne savaient pas ce qui en court, dans les pays où ils vont consommer, puisqu'ils consomment, pardis, n'ayant rien à faire des êtres consommés, sauf à leur filer leur sale fric. Il fallait, à les entendre, qu'il y eût juste assez de liberté, pour que les touristes ne soient pas gênés dans leurs batifolages. Les droits de Dieu, mais ce sont vos gouvernements, la France en particulier, qui y fait obstacle. Alors, ne me bassine pas avec ça.


Allez, sur un autre plan, toi, qui ne conçoit pas qu'on puisse tenir contre soi-même, tu trouves ordinaire qu'il y ait eu le phénomène Harki! Il semble certains que ceux-là, ont prolongé la guerre, au-delà d'une certaine phase. Sitôt qu'on en fit usage, du fait de leur capacité d'information, il y eut un relatif succès militaire de la France. Et pardonnes-moi, mais les tortures dans l'hexagone, furent de leur fait, en grande partie!


Quant à ton héros, à toi, je ne comprends pas ce que signifie que de rester innocent, au travers des guerres assymétriques et coloniales. S'il fut des commandos, parfaitement impossible, fais excuses. Je connais le Catho bourlingueur, précisément, qui fut réfractaire, et pour cette raison, fut d'office versé à vos commandos. Questionnes donc, si tu en as le courage. Demandes comment ces héros, faisaient pour savoir, quand donc, les combattants allaient revenir dans les villages? Il faut pas rire. Il y a un détail inavouable, qu'ils ont éludé dans leurs récits, qu'ils ont soigneusement sélectionnés. On examinait, les pubis des femmes, et si elles s'étaient récemment rasés, on supposait que leurs maris de maquisards, allaient bientôt rentrer! On les forçait donc, à se dénuder. Tu dis quoi de ça, Blairaud?
Oui, par la colère de Dieu, vous n'avez plus un seul héros, depuis 45, sauf ceux qui ont tenu contre les leurs, les bons harkis, en quelque sorte, puisque ceux-là, tenaient pour le droit contre le tort. L'héroïsme sied mal, aux puissances coloniales, fais excuses. L'héroïsme est l'attribut du faible contre le fort, sans contredit, il est loin de votre vécu, vous n'avez pas le droit d'y prétendre, sauf à tenir contre vous-mêmes et pour le droit.

Puis quant à juger ma propre nation, je suis bien capable, j'identifies bien ses torts, notamment la léthargie, le littéralisme-formalisme, une tendance maladive à la dispercion, un individualisme plus grand qu'on ne croit, et il y eut des choses comme l'absence de succession par primo-géniture, qui nous affaiblit beaucoup, dans les guerres des Croisés et Mongolles. Je connais très bien nos faiblesses, ne vas pas te la chanter, je sais les servir, au bon moment, entre nous. N'imagines pas que les autres, soient si sots, non plus, sans quoi, pour toi, la vie serait belle. Ils recherchent en effet, leur propres faiblesses, les identifient, en tiennent compte. Les Islamistes authentiques, je pense qu'ils sont comme moi, différents des sots que tu imagines, de ces stupides consommateurs religieux dits Salafistes, ce sont ceux, qui au contraire, de ces salafistes, ont les réponses déconcertantes à tes questions, qui ne veulent pas que ton point de vue l'emporte, ceux qui vraiment, te portent à bas! Que croyais-tu? T'attendais-tu à n'avoir à faire, qu'afvec une nation sotte? Perds espoir. Nous savons ce que vous êtes et que vous n'êtes pas, vous ne pouvez pas nous la raconter.


Croissant de lune."


Du torentiel, le 14-03-12 (à 18h)


Croissant de lune,

tu me méconnais à ton tour, toi qui manies l'insulte.

1. Je ne tiens pas pour les droits de l'homme. Je n'y crois pas. Je les ai dépréciés en parlant de l'inconscient théocratique de l'Occident, qui tient pour sa version des droits de Dieu, mais ne le sait pas.

2. Je ne suis pas ignorant , comme tu crois. Je sais fort bien qu'il y a eu des atrocités commises par les nôtres. Mais, y compris ce que tu me racontes, était moins atroce que ce à quoi la personne que je te dis s'était opposée et dont j'espère qu'il te souvient. L'innocence de cet homme, sa loyauté, consistent à avoir été véridique, à avoir même consacré le reste de sa vie à faire la vérité. Il a dit n'avoir jamais vu de ces choses, pour sa part, mais avoir su qu'elles existaient. Mes oncles maternels, pour la leur, qui ont eu leur vie bousillée parce qu'ils ont voulu jouer les héros pour quitter leur père un peu plus tôt que la loi ne les y autorisait, disaient préférer ne pas dire ce qu'ils avaient vu, et, pour l'un d'eux, ce qu'il avait fait. Ce qui laisse tout supposer, ce que tu m'écris là et bien pire. Bien pire, comme la manière dont les soldats du FLN traitaient les fellah.

3. Le phénomène harki, je ne dis pas qu'il est glorieux. Je pense que ceux qui se sont engagés dans cette voie, pour la plupart d'entre eux, ont suivi la route commune de ceux qui travaillent contre eux-mêmes. Il y en a dans toutes les guerres. D'autres ont peut-être réagi par crainte du système qu'ils voyaient mettre en place par le FLN et auquel ils préféraient le système existant. On leur avait surtout donné des gages que l'on n'a pas tenus envers eux, je parle de la france. Quelles que soient leurs motivations, nous, Français, leur devons notre loyauté. Or c'est pitié de voir comment ils ont été parqués et traités. Je conçois, car je te connais, que tu penses que les chiens ont été traités comme des chiens.

4. Il n'est pas dans mes habitudes de prendre mes interlocuteurs pour des imbéciles.

6. Je suis sûr qu'il t'arrive de penser contre toi-même. Mais, pas plus que moi, tu ne tolères qu'un autre le fasse à ta place.



Du Croissant de lune (le 14 mars (à 23h22)

POINT PAR POINT

Bien, tu ne tiens pas pour les droits de l'homme, c'est ton premier terme. Selon toi, l'Occident, inconsciemment théocratique, tient pour les droits de Dieu sans le savoir. Admires donc, puisque c'est ainsi, selon ton propre aveu, comment ma Nation, assume ouvertement et revendique ces droits divains, qu'elle a tenté d'insérer dans une déclaration, se heurtant à l'obstruction des tiens. Je me souviens même encore, que la pouf, Caroline Fourest, s'était réjouie de ce tour de passe-passe, qui consistait à mettre sur la table la question gay. Sur cette question, si on voulait, il y aurait bien des sollutions en normativité Musulmane, mais l'état présent de la Nation ne le permets pas, semble-t-il. Donc, l'un n'assume pas la totalité de ses aspirations profondes, tandis que l'autre revendique et écrit tout, en pleine lumière. Encore une fois, il y a confirmation de cette ambiguïté intrinsèque, laquelle doit remonter, il semble bien, à cette dénégation fondamentale, vous avez tu et nié, qu'Ahmed vous fut annoncé. Il s'en suit, que ta proposition se ramasse, puisque vous ne sauriez tenir pour les droits de Dieu, dès lors que vous démentez sa parole véridique.


2. : Décidément, l'usage d'arme blanche, est pour toi, ce qu'il y a de plus cruel, bien davantage que le phosphore blanc. Depuis quand, combien de temps, vous avez, vous, perdu la culture de l'arme blanche? Pas depuis des millénaires, il me semble, non? Alors comme ça, ça t'impressionne. Et l'idée de violences physiques à mains nues, te soulève de scandale. Objectivement, je ne vois pas pourquoi. De toute sorte, ton héros, n'avait pas le droit de se tenir en armes sur notre sol, lui, parce qu'il est conscient de sa supériorité Française, voire Judéo-Chrétienne, mais aussi, de sa supériorité matérielle, en quoi se pardonne-t-il de s'être institué juge sur nos terres, et pourquoi s'héroïse-t-il de la sorte en nous dépréciant? Aucun applomb ni fierté, ne sied au Français, sur ces thèmes, par la colère de Dieu, toute justification ou allègement vous enlaidit! Voilà pourquoi, je ne souffre pas du tout, qu'un autochtone se tienne debout devant moi, face à moi, sur ces questions, je ne le permets pas, je ne veux plus le tolérer!


3. : D'accord, le phénomène harki, existe dans toutes les guerres, en toute occupation. Vous avez eu les vôtres, il me semble. Qu'est-il arrivé en Algérie, à cet égard? Est-il vraiment concevable, que la France, en prenant le temps de négocier les accords, ne puisse pas évacuer ses serviteurs? Non, bien sûr, puisqu'elle a su évacuer les autres, fais excuses. Hélas, l'explication est tellement simple et triste, on ne pensait pas, que l'Arabe était l'égal du Français, il en coûtait peu d'en faire le traîtreux abandon. Les motivations de ce phénomènes sont hélas connaissables. D'abord, on ne cite jamais la persuasion. Il était risqué de refuser de servir la France, étant ce qu'était, le régime de terreur Française, non? Ah, jamais on ne te parle ainsi, et tu t'es plu à t'imaginer qu'il n'y avait, qu'un régime de terreur du maquis! Il est ordinaire de se plaire à ce qui ne nous fait pas offense. Il y avait une terreur Française, évidemment, et elle est antérieure à 54, elle est nécessaire au fait colonial, pas de colonialisme sans terreur, ou sans torture. Celle-là, bien sûr, existait depuis toujours, et l'idée d'une colonisation douce, ne vit que dans les esprits tortueux, pas dans le concret de l'histoire.

Il faut ajouter qu'en Algérie, les forces armées, comptaient beaucoup d'Arabes, conscription, service, et en passant, les Juifs en étaient exemptés, bien qu'ayant droit de votte au premier collège, pour ainsi dire le seul qui compte. Ces conscrits nombreux, ne pouvaient choisir, par définition. Puis la France a ramassé et soudoyé moyennant salaire dans les couches les moins nobles du peuple, les journaliers, les sans-travails, les oisifs sans métier... On trouvera, dans la Harka, peu de ces fils de petits fellahs propriétaires de leur maigres lopins, et propriétaires de leur dignité. Ceux dont les enfants tracent des lignes droites sur les cahiers d'écolier, ne sont pas des harkis, ils sont le tuf de la résistance.

Qu'est-il arrivé dans l'hexagone? La chose fut bien décrite, les caves d'immeubles où les harkis torturaient les suspects de résistance, voilà ce qui est prouvé. Ces gens, mangeaient la chair de leurs compatriotes, non? Tu devrais t'en scandaliser, toi qu'horrifie tant l'arme blanche et le coup de poing.

Qu'advint-il ensuite des Harkis? Il y eut diverses phases. Je crois savoir qu'ils ont bénéficié au cours du temps, d'aides et avantages particuliers. De toute sorte, dès le début, ils eurent le statut de citoyens et non pas celui de migrants. Ce qu'on se refuse à voire, c'est qu'en effet, la France les a disposés en certaines zones, presque pour les cacher, comme par honte, voilà ce qui advint. Il acvint aussi, ce qu'on se refuse à voire, c'est que les descendants de Harkis, n'ont pas eu de grands succès, du moins, comparativement à des populations semblables. On aurait pu s'attendre à plus de réussites, il n'en fut rien. Pourquoi? En raison hélas, de la tare initiale, c'est ainsi! En les payant d'un vil salaire, la France leur a soustrait leur fierté, cette belle fierté Arabe, ils l'ont perdue, avec les conséquences psychologiques imaginables. Voilà ce qui advint, hélas, et honte sur la France pour ce lamentable forfait!


J'en reviens à l'histoire. Face à cette terreur Française, exercée directement ou par l'intermédiaires de valets, existait-il une terreur de résistants? S'il en fût allé ainsi, la résistance eût tourné court. Ce qui existait, c'est un phénomène de discipline collective, certainement contraignant. Mais il n'y eut pas un phénomène de terreur artificielle, qui enrôle les gens malgré eux, comme vous vous plaisez à le croire, non! Il fallut une vraie discipline collective, généralement consentie, exigeante mais à laquelle on tenait avec ardeur, le patriotisme, ça existe, non? Sans cela, comme il eût été aisé de vendre la mèche, et de faire apréhender tous les combattants! Il y eut des sanctions, voire des règlements de compte, mais pas que ça. Les racontars Français sont vils et mensongers, à cet égard. Il y eut en France des phénomènes semblables, parmi les résistants sous l'occupation Allemande, sanctions et parfois règlements de compte, voire luttes entre factions. La Résistance Française n'en est pas enlaidie pour ça! S'il y a quelque chose qui me dépasse, c'est comment se fait-il, qu'il y ait des gens, qui plaident pour atténuer la culpabilité de celui qui était du bon côté de la force et du mauvais côté du droit, faut vraiment que tu m'expliques, je n'y vois qu'une fuite de la vérité, un refus de subir la honte méritée. Torrentiel, mais quand donc le droit se trouve du côté du plus fort? Et ce degré d'assymétrie! Tu tergiverses, parce que tu ne veux pas qu'on piétine ces pages honteuses de l'histoire de ton pays! Moi, je les foule aux pieds, sans façon. Si on tente de les glorifier, ça ne marche pas, votre corps social y répond mal, n'en étant pas convaincu. Le moyen de guérir vraiment, de laver cette tâche? Eh bien, il faut d'abord, l'assumer entièrement pour ce qu'elle est. Puis, il faut réparer les torts causés, en se faisant le scripturaire de celui qu'on ne voulait pas prendre pour égal. Ce que faisant, on se sauverait soi-même de l'anomie économique, voire politique, on reprendrait goût à la vie. La France peut faire ça, elle en a le désir profond, elle y est prête. Ce désir inconscient est d'une grande intensité, comme l'amour. Car enfin, Rodomont et la France, ça fait un couple structurel et remarquable, pas possible de le nier.

Il y a peu, un candidat m'a appris, que la France est le pays qui compte le plus de couples dits mixtes, ne veux-tu pas le voire? S'il en est ainsi, c'est forcément, que ça tient à une vocation Française profonde, tu dois en convenir. Car enfin, ce métissage ne vous est pas imposé, il est plutôt à l'initiative de l'autochtone, qui souvent encore, se heurte à quelques rétiscences des migrants. Ce métissage partout présent, est de plus en plus structurel, de plus en plus central, il semble porteur de sens, il aura, j'en forme le voeu, une traduction politique, tôt ou tard. Et ce n'est pas un arrachement, puisque la France a l'impression d'être elle-même quand elle aime le migrant. Pour elle, aimer Rodomont, c'est s'aimer elle-même, voire se magnifier en lui conférant l'égalité. Or, comme je l'exprimais ailleurs, seule la supériorité voire le suprématisme de celui qui confère l'égalité, est légitime et recevable, sans révolte, tant il est droit d'admirer la sainteté.

4. Merci Torrentiel de ne pas me prendre pour un sot, et aprends que l'Islamisme politique n'est pas réductible à un littéralisme stérile, non. Si les choses étaient comme ça, ce ne serait que des répliques de l'Arabie, rien de plus, ce qui n'inquièterait personne. Ce qu'on désigne sous le nom de "salafisme", est un ensemble de phénomènes plutôt récents, réactionels, voire hostiles, à l'Islamisme politique, la ressemblance n'est qu'apparente, il va falloir hélas, se les traîner et faire avec. Ils se sont dits apolitiques, et les voilà qui en peu de temps, forment des partis, obtiennent des succès. Il semble certain, qu'ils jouent un rôle dans l'endiguement, il est presque assuré, qu'il leur a fallu un financement rapide et irrégulier. Il semble certain, que le royaume d'Arabie joue un rôle toxique. Si Dieu veut, la Nation renaissante, procèdera à la reconquête et à la réouverture de la Mecque, ville fleurie, et si Dieu veut, elle sera purgée de toute réaction.


5. : Oui, en effet, je suis comme toi, selon la formule de Rostand, je me les sers moi-même avec assez de verve, mais je ne soufre pas qu'un autre me les serve. Il y a tout de même une différence. Tu es du côté de la force brutte, moi du côté du droit nu. Naturellement, le droit est une force, il a la force de la volonté, et parce qu'il est dans son rôle, quand il fait le procès de la force sans droit. Je perçois tes rétiscences, et en même temps, je crois volontiers que tu n'es pas loin d'épouser mes causes, que tu tiens pour justes. Selon notre Coran, toujours le droit l'emporte, les justes triomphent toujours. La dénégation a beau faire, la vérité est la plus forte. Cela se produit par des voies que l'homme n'anticipe pas, puisque Dieu vient en aide à qui il veut par là où on ne l'attend pas. La Nation fait un effort louable dans la voie de Dieu, qu'il soit permis au croyant de former le voeu de son aide, sans savoir comment elle se manifeste. Indéniablement, la Nation fait son devoir, elle va aux limites de ses forces. Elle n'est pas tenue à plus, le reste est l'affaire de Dieu.


Croissant de lune.


Du torrentiel, le 15 mars (à 4h57)

Moi aussi, point par point, au fil de la lecture et après réflexion, autant que faire se peut.

1. L'Occident tient pour les droit de Dieu, beaucoup moins sans le savoir que sans Le nommer. Le reste de ta réponse est une parole croyante, à partir de laquelle on ne peut pas discuter. Pourquoi ? Il y a une sentence de Saint Ignace qui dit à peu près ceci :

"Agir comme si tout dépendait de moi, et prier comme si tout dépendait de dieu."

Je crois que ce qui a fait la version occidentale de la civilisation, c'est la dissociation entre l'ordre de la foi, prescriptif, et et l'ordre de la certitude. De ton point de vue, ce sera le summum de l'ambiguïté, mais je te répète assumer cette ambiguïté comme plus conforme à la nature humaine, profondément ambiguë. Qu'est-ce qui reste sauf de l'ambiguïté ? Ce qu'on appelle le "vouloir foncier" ou le choix fondamental. En dehors de cela, la liberté et le positivisme de l'action innocente : en employant ce terme, je ne te dis pas qu'elle le soit, mais qu'elle essaie de s'affranchir de la culpabilité. Je comptais profiter des charades (NDLR : voir

Voir le blog des charades :

http://www.leblogdescharades.blogspot.com)

pour essayer de marquer la différence entre l'orthodoxie et l'orthopraxie. Tu dis souvent que l'islam est une doctrine, c'est d'abord une éthique, une orthopraxie. A l'inverse, le christianisme est d'abord une doctrine, une orthodoxie. Une doctrine relativement anéthique, si l'on pousse les choses, relativement amorale, mais, pour être plus juste, où la morale est davantage de conséquence que première prescriptive.


2. Quel qu'en soit le temps, je préfère que nous ayons perdu l'usage des armes blanche, ça me paraît, en effet, l'une des formes de combat les plus horribles, les plus cruelles et les plus barbares qui soit, Je ne suis pas opposé en principe au combat à mains nues, mais il faut être rompu à l'affaire, ce qui n'est pas mon cas, qui, de ma vie, n'ai jamais été bagarreur, sauf en de rares séquences.

Pour ce qui est de ta prétention que mon homme n'avait pas le droit de se tenir en armes sur votre sol, mais c'était son métier ! Il avait pour lui le droit positif de l'heure, il a vu un homme qui allait se faire égorger sous ses yeux par un de ceux qu'il était chargé de débusquer et desquels il ne devait pas se faire repérer, il a voulu épargner ce supplice à ce fellah rançonné, qui n'avait rien demandé et n'avait pas de quoi payer, n'importe qui aurait fait comme lui, par simple compassion humaine, ç'a été le ressort de l'ordre qu'il a donné à son tireur d'élite, embusqué seul avec lui, n'importe qui aurait fait pareil.

3. Harkis et collabos, le parallèle était dans mon esprit, je ne voulais pas le faire un Nième fois, d'autant que, comme tous les parallèles, il relève de l'analogie et excède la stricte symétrie des situations.

Bien sûr que les motivations de cet abandon sont simples et tristes. Mais tous les militaires n'étaient pas des bureaucrates à la de Gaulle, c'est pourquoi les meilleurs d'entre eux, dont celui que je mentionnais, n'ont pas voulu s'y résigner. Je t'écris cela juste après la mort de son ami schöndorfer, nouvelle force des coïncidences ! Tu as l'air d'ignorer que de gaulle, contrairement à d'autres, avait un vrai mépris ethnique des arabo-musulmans. Mais qui ne méprisait-il pas ? Puisque j'en sui à ce héros de notre mythologie nationale, un vrai performateur de la parole créatrice, quelquefois, mais pas toujours, pour le meilleur, je te dirai que, ce qui reste de sa politique étrangère, ce n'est jamais le choix d'un parti, d'un peuple contre l'autre, c'est la prise en compte des circonstances présentes et de la profondeur des implications archétypales, et ensuite, c'est le pragmatisme des circonstances. En un mot, ce qu'on en a retenu est l'équilibre.

Je ne méconnais pas le poids de la persuasion ni qu'il n'y a pas de "colonisation douce" qui ne s'appuie sur une certaine terreur, tu ne me l'apprends pas. Mais encore une fois, c'est "régime de terreur" contre régime de terreur. Certains, discernant la pente que prenait cette indépendance disputée aux citoyens eux-mêmes qui devaient en bénéficier, ont préféré le statu quo. Pragmatisme et choix d'une forme de tranquillité personnelle et sociale. Cinquante ans après, les événements leur ont-ils donné tort ? Y avait-il une fatalité à ce que les mêmes, qui furent forts pour conquérir leur indépendance, gouvernent dans la plus cynique corruption et ne sachent s'affranchir d'une culture de faction, au prix de terroriser leur peuple ? Et pas de façon douce, mais dans toute la vigueur d'un exercice du pouvoir auquel on n'était pas rompu.

Je n'ignore pas non plus la sociologie de la harka.

Les cas de harkis terrassant un immeuble pour y traquer un résistant travaillant depuis le sol de la France hexagonale me paraissent tout de même bien marginaux comparé au fait que, sur ce même sol, le FLN avait tissé un réseau, qu'il soit de sympathisants, c'était leur droit, mais beaucoup étaient des modérés, voire des apolitiques pauvres qu'il rackettait sans la moindre clémence. Perçue par le FLN, la Résistance était un acte obligatoire, nullement libre. Voilà qui augurait bien mal de la suite, de même que la France ne pouvait pas laisser se faire des actes de subversion sur le territoire naturel de sa souveraineté, elle ne le peut pas davantage aujourd'hui.

On connaît également le décret crémieux et les deux collèges, bien sûr que tout cela fait partie du "livre noir" de l'histoire coloniale qui, en soi, n'est pas une bonne chose.


Tu écris que l'adhésion à la Résistance algérienne relevait de la discipline collective et que, sans cela, il eût été aisé de vendre la mêche et de faire appréhender tous les combattants. Non, pour deux raisons :

1. La guerre d'Algérie n'a pas été gagnée par les armes, mais par la diplomatie


2. Il y a le patriotisme, bien sûr, et il y a aussi le fait que l'on n'aime pas dénoncer les siens, surtout si l'on trouve que leur combat est noble. Mais je te suis (et en cela, nous ne sommes pas originaux) : on peut faire le parallèle avec la situation française, entre des milices harkies et des résistants FLN. Sauf que l'action de la milice était essentiellement bornée à traquer les résistants, alors que la Résistance avait à s'implanter plus profondément dans le peuple. La Résistance française n'a fait que des actes relativement marginaux de sabotage sur le sol de la France occupé, et ce n'est pas ce qu'elle a fait de mieux ni de plus efficace. Car le prix en était toujours à payer par ceux qu'on appelle aujourd'hui "les civils", mais là encore, il en va plus ou moins toujours ainsi.

Le droit se trouve rarement du côté du plus fort, mais pas nécessairement non plus du côté du plus faible. Ou, pour le dire autrement, le faible n'a pas tous les droits, sous prétexte qu'il est faible. En particulier, il n'a jamais le droit de s'en prendre à plus faible que lui, comme ce fut massivement fait par les résistants du FLN à l'égard deleurs concitoyens.

Rodomont et la france, une identité remarquable, certes, mais absolument pas mûre pour convoler en justes noces.

J'ai comme toi appris cette statistique relative au nombre de couples mixtes deMéluche. Quand je te disais qu'il était le candidat selon ton coeur, en tout cas, le plus proche de toi. Et je le crois encore. Je n'apprécie pas le bonhomme ni son côté "éducateur populaire", mais reconnais que, malgré son côté "spectacle", il reprend tous tes thèmes, à commencer par (ou en incluant) le protectionnisme européen, idée défendue de longue date par la mouvance politique à laquelle il appartient.

D'accord, le métissage est consenti, mais pas au titre de la reprise des causes de celui avec lequel on convole, et d'abord parce que celui des tiens qui contracte une alliance mixte ou métissée n'a pas nécessairement la même conscience que toi des causes qui sont les siennes. Il n'en a pas la même conscience, et il peut en avoir une appréhension différente, parce que le métissage relève en premier lieu d'une imprégnation sociale. L'autochtone tient à faire partager au migrant avec lequel il contracte son bien-être social. Plus généralement, le Français souhaite au migrant, et de façon nullement égoïste, une élévation sociale. Tu me demandes pourquoi j'ai autant de sympathies parmi les migrants : parce que je leur souhaite cela et que je n'ai rien qui me porte à les trouver antipathiques a priori. Mais du social à la politique, il y a un pas qui est très long à faire franchir. Peut-être que, si des circonstances exceptionnelles occasionnaient, comme en sursaut, un réveil des consciences, la donne serait différente. Mais ce réveil n'est pas ce qu'il y a de plus probable. Pour t'en donner un exemple concret, mesure la probabilité du réveil de la conscience de ton propre neveu. Si une société de production cinématographique arabe lui donnait soudain sa chance, le réveil serait immédiat.

5. Je connais mal le salafisme.


6. Si ton droit est nu, ma force n'est pas brute.

Et le reste est l'affaire de Dieu.

Qu'Il décide entre nous et au besoin nous aplanisse pour que Sa volonté advienne, pour le plus grand bonheur de l'homme !

La France prosternée

(ou comment le torrentiel et le croissant de lune faillirent en venir aux mains).

Du Croissant de lune au torrentiel (le 13-03 à 13h3, ça ne s'invente pas) :

Quand donc, répondras-tu à celui-là? Je t'enjoins d'y répondre. Oui, je veux que tu dises clairement, laquelle est la nation des injustes, que tu l'identifie, que tu dises la couleur de leur peau, que tu nommes leur parladures, et que tu héroïse la nation des justes, pareillement nommée et démembrée. S'il t'en coûte cher, si ton ego en souffre, tant mieux! La justice qui ne coûte rien, ça n'existe que dans l'imaginaire des faussaires de ta nation, et visiblement, dans l'esprit de beaucoup des tièdes de ta religion! Plaides contre toi, je l'exiges, et sans faufuyants, sans fioritures, sans diversion ni obstruction d'aucune sorte!


C'est quoi, ces récits lamentables, dont tu ne te prives pas, en présence de ton auxiliaire de vie, qui n'est pas l'auxiliaire de ta vie? Avais-tu besoin de sa présence, aux moments de tes ignobles beuveries? Lui ferais-tu cuisiner de la cochonailles, à Lila? Elle fait ses gymnastiques cinq fois par jour, il me semble, tu n'as donc aucun respect? Tu as dégoisé en sa présence, tu as dit en substance, que du côté des blairauds, la guerre n'était pas toujours mauvaise, et que parfois, quand un Français tuait un Arabe, ça pouvait se comprendre. Voilà en gros, tes délires. Bien entendu, elle a dû patienter, t'entendre, s'occuper d'autre chose, laisser passer. Devant moi, tu n'eus pas osé ce genre de sortie, je t'eus aplati la figure, n'en doute pas! Tu es un gars costaud, mais l'énergie de l'Arabe te surpasse, et tu le sais! Vos blanc-cassis, dont tu loues le courage physique, des centaines des leurs, seraient bousculés et culbutés d'une poignée résolue des nôtres, et tu le sais! Ton auxiliaire, sait-elle que tu vottes front?


Suffit, les attermoiements, les incompréhensions volontaires, suffit l'obstruction. Nous ne sommes pas au tribunal, parce que pour y être, il faudrait que nous soyons à égalité, non? Il faudrait, entre ma nation et la tienne, une puissance plus grande, déterminante, impartiale et irrésistible dans ses décisions. Ce n'est pas le cas. Nous nous convoquons devant le tribunal de nos consciences. Devant ce tribunal, je veux que tu paraisses devant moi, mains liés et que tu plaides contre toi-même, contre ce tu fais, ou ce que font les tiens, contre ce que tu es, ou ce que sont les tiens. Fais-le sans fioriture, anihèles-toi, baisse de pied, inclines-toi, que votre prétendue humilité, serve à quelque chose, pour une fois! Sois authentique et vrai, sans diversion ni perte de temps, sans discours dilatoire.


Moi, Rodomont, pour me baiser ta France, j'exiges qu'elle soit mon égale, qu'elle souffre de mon mal, partage mes craintes, mes espoirs au même instant que moi, pour ne pas être une ignoble couguard. Voilà ce que j'exiges, il y a des chances pour que je l'obtiennes, parce que ta France prétend être respectée. Alors, qu'elle fasse les volontés justes de Rodomont, qu'elles fasses ses volontés siennes, parce qu'elles sont siennes, pourvu qu'elle veuille bien se découvrir dans sa vérité, en bannissant toute dissimulation et ambiguïté, qui la recouvrent de trop. Moi, Rodomont, je veux que devant moi, la France soit nue et vraie.


Rodomont irréductible.
----- Original Message -----
From: Abdellatif Harzi
To: Julien WEINZAEPFLEN
Sent: Monday, March 12, 2012 10:32 AM
Subject: Re: Remue-méninges, incomplets.

D'abord, même ainsi, ce n'est pas vrai, la France fut en guerre, aux côtés de l'Irak, contre l'Iran, que dis-je? Non, elle fut l'un des initiateurs et conducteurs de la guerre, pour ne prendre que cet exemple.


Faire la guerre sans en avoir conscience, n'est-ce pas criminel? Qu'il en soit ainsi, c'est largement suffisant pour valider mes justes reproches, que je te sommes de recevoir et de valider toi-même!
----- Original Message -----
From: Julien WEINZAEPFLEN
To: Abdellatif Harzi
Sent: Monday, March 12, 2012 9:36 AM
Subject: Re: Remue-méninges, incomplets.

J'ai voulu commencer par poser un signifié théâtral, neutre, non situationnel.

Le mot obstruction, je n'y fais pas inconsciemment obstruction, mais il se trouve qu'il n'est pas instinctivement dans le vocabulaire avec le sens que tu lui donnes, même s'il est valable.

Si tu tiens à l'employer, je dirais : faire obstruction en son coeur aux catégories mentales de l'autre, parce qu'elles paraissent inconsciemment et instinctivement antagonistes avec les sienes.

Mais pour reprendre le cas daniel, . tu vois bien qu'il pouvait blaguer des Afghans sans s'en souvenir.


A-t-il fait obstruction ? JJe ne crois pas. Je crois qu'il n'accordait aucune valeur à ce qu'il disait et que tu lui en prêtais une excessive, d'où une incompréhension entre vous.

Maintenant, pourquoi n'a-t-il accordé aucune valeur ? Trace de la légèreté française ? Ou bien propension à la légèreté tout court ? confort moral ? Sans doute un peu tout ça à la fois.

Ce qui est vrai, c'est qu'à la manière américaine, nous sommes engagés dans des guerres sans savoir que nous faisons la guerre.

En prenant les choses ainsi, comme je l'ai souvent fait, j'avais périodisé que la France n'avait connu de période de vraie paix, à grands traits, qu'entre 1962 et 1991. ensuite, elle est rentrée dans le cycle des guerres actives, mais étant donné que les guerres où le pays était engagé étaient éloignées, le peuple de ce pays ne le savait même pas.
----- Original Message -----
From: Abdellatif Harzi
To: Julien WEINZAEPFLEN
Sent: Monday, March 12, 2012 9:10 AM
Subject: Re: Remue-méninges, incomplets.

Daniel n'est pas un ami, il me colle aux basques, sous prétexte qu'étant migrant, il croit avoir le droit de me témoigner je ne sais quelle solidarité dont je me fiches!


Tu aurais pu poser, l'obstruction, le malentendu ou l'incompréhension volontaire, à la place de ton inepte quiprocot. On se comprend mal, je veux bien, mais le signifié, ça existe, un caillou est un caillou, une balle c'est une balle, un Afghan est un Afghan, rien autre-chose. Opposer l'ironie à celui qui souffre par sa faute, ne me dis pas que ça ne relève pas d'une certaine obstruction, qui doit se situer aux limites de l'inconscient.


Je t'enjoins, toi, de briser l'obstruction en ton coeur, si tu veux être appelé, homme libre et juste.
----- Original Message -----
From: Julien WEINZAEPFLEN
To: Abdellatif Harzi
Sent: Monday, March 12, 2012 8:14 AM
Subject: Re: Remue-méninges, incomplets.

Je ne faisais pas allusion à moi, mais à ton buisebille avec ton ami Daniel.

Vous êtes deux pour qui j'ai posé cette charade : Mustapha et toi, et tous les deux l'avez pour l'instant résolu sans la décomposer, 16 points pour toi, 18 pour lui.

Sérieusement, on peut comprendre que les afghans soient en deuil, après ce carnage précis.

Mais tout aussi sérieusement, sans hiérarchie de sérieux, ta rhétorique est à revoir, pour que tu sois compréhensible des vis-à-vis que tu voudrais convaincre. Pour l'instant, tu leur parles un langage qu'ils ne comprennent pas. tu lances à leur encontre et sans préalable des accusations avec lesquelles ils ne voient pas comment ils pourraient ou devraient être solidaires.

C'est ce que je voulais te faire entr'apercevoir en te parlant d'universaux.

Laissons cela, avant d'éclaircir plus avant ce mystère. Je crois que ton ami daniel te montre à quel point d'incompréhension un Français, laïc universaliste, qui ne sait pas à quel point son identité a de l'influence sur lui, et toi, un musulman holiste, qui croit aussi raisonner de manière universelle, mais a de grandes blessures identitaires à cicatriser, peuvent arriver.

Je dis cela sans m'en réjouir, mais pour localiser le conflit. Entre l'Occident et toi, il y a un premier conflit, qui est un conflit rhétorique. Je ne dis pas que tu sois le seul à devoir faire du chemin, tu as déjà appris la langue de l'occidental, mais il est très important que nous commencions à parler le même langage et que nous comprenions, au moins en principe, quelle légitimité nous invoquons et de quel point de vue nous parlons.

Par exemple, tu ne veux pas comprendre que la politique des chrétiens n'est plus une politique chrétienne, que la séparation s'en est nettement accusée depuis les temps révolutionnaires.
----- Original Message -----
From: Abdellatif Harzi
To: Julien Weinzaepflen
Sent: Monday, March 12, 2012 7:23 AM
Subject: Remue-méninges, incomplets.

Bon, ça te va bien d'édulcorer les choses, pour que ça se termine par des chansons. Ta chanson, je ne la crois pas, je vois bien que tu brodes en tous sens, croire que je t'ai bien fait mal à l'âme, ce que je ne regrette pas du tout!


Je décompose pas, j'ai pas le temps.

Ta première est quiprocot,

Ta seconde est "incommunicabilité",

Ta troisième est "incompattibilité",

Trop pressé pour ta dernière.


Trop facile de tout expliquer par les chiffres et les lettres, que d'évitement! Mes accusations portent, la fuite du réel ne te sers à rien.


Bonne journée quand-même!

Croissant de lune.

Du torrentiel le 12 mars à 16h24

"Précisément, nous ne sommes pas au tribunal, et je n'ai l'habitude de répondre à nulle injonction, je ne me rends pas sous la menace, il est arrivé que, même physiquement, j'aie tenu la dragée haute à huit personnes . qui voulaient m'agresser, rien que par la force du verbe, je ne sais pas ce que j'aurais fait sous la torture, mais je l'ai prévenue.

Tu te discrédites en répandant par ta manière de t'expliquer les pires clichés que l'on se fait de ta nation.

Tu n'aimes l'autre que soumis à tes volontés, que se rendant à toi, les mains liées.

Tu n'aimes que ton rêve de France, et tu l'aimes parce que tu n'arrives pas à te rendre à l'évidence que la france n'est pas ce que tu dis. Et à t'en croire, elle ne l'a jamais été, le scripturaire du monde, puisque tu criminalises son histoire.

Que vas-tu me jurer que tu aimes la france, toi qui m'as écrit il y a seulement deux jours que tu ne dis à personne que tu l'aimes, n'en étant pas sûr.

Pourquoi aimes-tu la france de cette manière qui lui enjoint de se rendre à toi, les mains liés comme tu dis, sinon parce que tu es pris dans les mailles d'une double allégeance et que, pour ne pas résoudre d'appartenir à une seule de ses parties (puisque ton vocabulaire est judiciaire), tu sommes ta double allégeance de te réconcilier selon ta préférence!

Ce que j'ai dit à Lila, je te l'ai dit à toi.

Quant à l'unique fois de ma vie où j'ai voté front, ou à la séduction que peut de temps à autre exercer sur moi ce parti, non seulement j'en ai parlé à Lila comme à toi-même, mais il faut en dire le motif, qui ne tient pas à la guerre d'Algérie (mon père qui y fut appelé n'épousa pas la cause de la france), mais essentiellement à la proposition institutionnelle que ce parti est seul à faire depuis vingt-sept ans au moins (puisqu'il a émergé dans la vie publiqu en 1984, et qui est la seule manière dont notre peuple serait capable de se ressaisir de sa souveraineté.

Mais je dois malheureusement constater que la situation est trop grave pour qu'on puisse actuellement commencer par résoudre les problèmes par le biais institutionnel, puisque le ressort économique est cassé. Pour autant, à terme, seule une solution institutionnelle est de portée à résoudre le problème."

(Message également communiqué à Lila, ce qui m'attirera cette réponse du Croissant de lune, le même jour à 23h43):

"Je vois que tu mêles cette dame, Lila, à notre querelle, pourquoi agis-tu ainsi? Je trouve son lien mail, en fin du message, qu'est-ce à dire, cela? Serais-tu si peu rigoureux? Alors, tu fais en sa présence, certains récits Algériens, et tu te vantes de votter front, devant elle. Que veux-tu qu'elle dise ou qu'elle fasse? Que crois-tu qu'elle pense? D'où vient que tu aies tant d'amitié parmi les migrants, avec des pensées si troubles à leur égard? Passe encore pour un autre, qui ne dépend pas de toi, mais bon Dieu! ton auxiliaire de vie, qu'est-ce à dire? Comment peux-tu justifier un comportement pareil, par quels arguties et artifices? Ne me racontes pas à moi, qu'elle acquiesce de bon coeur, je ne te croirais pas. N'importe qui saurait la chose, t'en blâmerait, ça relève au moins, d'une élasticité éthique et morale, illimitée, d'une complaisance bien entretenue avec soi-même, une incroyable aptitude à s'absoudre soi-même, seul! Visiblement, dans ton débat intérieur, comme J-J Rousseau, tu as toujours raison! Je crois entrevoir, dans l'attitude de Lila, non pas seulement de la dissimulation, ce qui peut se comprendre, mais aussi une grande bonté, une sainte patience. A quoi vous sert, bon Dieu, la confession oriculaire, Torrentiel? Si ce n'était sous mon aiguillon, t'arriverait-il de te juger et te blâmer toi-même? Moi, à cet égard, je suis quelqu'un qui est sûr de savoir ce qu'il veut et ce qu'il ne veut pas, je t'en ai déjà afranchi, sans complaisance. Nullement enclin à ce que tu en agisse envers moi, comme envers cette pauvre Lila, je suis libre de ne plus t'accompagner, si tu vottes pour ce parti ou un autre semblable, ou si tu milites dans ce sens, voilà! Et si d'aventure, tu me fais affront en ma présence, je t'avertis que tu en répondrais. Alors que tu tienne tête à huit personne, muni d'un verbe aproprié, certes, mais ce serait aussi deux verbes afrontés! Ce n'est pas l'une de vos vaines histoires d'honneur qui se réglaient, dans votre littérature, à coup de duels trafiqués, calculés, lire l'éducation sentimentale et d'autres mièvreries pour s'en convaincre. Ce n'est pas de l'honneur, c'est la dignité, qui elle, se paye vraiment, sans arrangement d'aucune sorte. Si en ma présence, seul à seul, tu fais promotion de faits Algériens, il y aura des conséquences physiques, assurément. L'un, l'autre, ou les deux, nous les subirions. Tu déprécie cette mise en garde, sensée confirmer certains préjugés envers ma Nation, je ne vois pas qu'en cela, les préjugés soient défavorables. Ta malsaine non-violence doit être interrogée. Au contraire, ma Nation entretien avec la violence, un rapport plus équilibré et respectable. La violence existe, elle est naturelle, il est naturel de l'endiguer, non pas de l'exclure au point que vous prétendez le faire. L'aptitude minimale à la violence, tend plutôt à l'atténuer, au contraire. L'inaptitude à la violence rend le non-violent dangereux et imprévisible, si par malchance, il vient à disposer de force. Seul l'homme équilibré, moins craintif, plus sûr de ce qu'il veut ou refuse, seul lui, qu'il soit fort ou faible, est capable de conduite saine. Faible il est droit, fort il est juste, tel est l'Arabo-Musulman, tel n'est pas l'Occidental, pour le malheur du monde.


Tu me sers encore ce ton pontifiant et sermonnant! Crois-tu que le sort de la Nation, dépende de tes considérations et sentences? Tes paroles injustes meurent inefficaces sur tes lèvres. Périsse ta langue, qui ne veut pas séparer le vrai du faux, le juste du criminel, qui habille le droit du tort et le tort du droit! La Cause de ma Nation n'est autre que la cause de l'homme et de l'humanité, elle vit au coeur de tout être libre, refoulée des injustes, ceux qui dénient toute vérité.


Si ma Nation revient au monde, ce n'est pas pour autre chose que la victoire, nous y travaillerons, n'en déplaise à nos ennemis. Elle revient, pour remettre de l'harmonie au monde, et parachever l'histoire, telles sont les promesses qui lui sont faites, comme en attestent les livres et la chaîne des prophètes et le sceau des prophètes. Aussi, que les injustes soient avertis, eux qui ont troublé le repos, leur repos sera troublé. Si Dieu veut, nous leur ferons perdre la sérénité du temps qui passe et la douceur du sommeil. Si Dieu veut, nous leur demanderons comptes et réparation du dernier Palestinien, du dernier Afghan, du dernier Tchétchenne, si Dieu veut, nous leur demanderons raison en tous leurs crimes, ils ne pourront pas se justifier.


Torrentiel, que tes raisons sont boîteuses! Alors comme ça, tu fus parfois séduit par le Front, seul parti à promouvoir de grands changements institutionels, nécessaires au relèvement de la souveraineté populaire. Mais curieusement, comme le ressort économique est cassé, il ne faudrait plus, pour l'heure, tenter ce redressement. Je ne comprends rien à un tel langage. Moi, je ne conçois pas qu'on puisse dissocier la souveraineté et la prospérité, l'une entraînant l'autre, non? Ma Tunisie Verte, tente un effort de souveraineté et de renouveau économique, tout en même temps! Il me semble que là seulement, se trouve la cohérence. Ceci revient à dire, que le Front est incapable de favoriser la production de pain de farine, n'est-ce pas? Partant de là, il ne saurait animer un accroissement de souveraineté. En ce cas, à quoi sert-il? Et relever la souveraineté populaire, par un simple changement de constitution, laisses-moi rire, la souveraineté, est tout autre chose que de l'encre sur du papier! Qu'est-ce que la souveraineté? C'est d'abord la force organisée, mais donc, la force. Il est douteux qu'il suffise du simple droit référendaire pour accroître la force du peuple, qui, malade, se plaît comme toi, dans la faiblesse et la fragilité! Tel est le résultat de cette promotion de la fragilité, si accentuée, cette soft-idéologie, partout preignante, à laquelle ton église n'a que trop concouru. Cet état des esprits, ne fut jamais aussi marqué qu'en ce temps, alors que par ailleurs, des dérives holligarchiques incontestables, de plus en plus visibles et hostensibles, se concrétisent, en face de ce peuple désarmé! Je forme le voeu ardent, qu'il naisse sous peu de temps, un mouvement Français d'importance, dans lequel, l'élément Arabe jouerait un rôle plus ou moins central. Le Nationalisme anti-Arabe, ça ne marche pas, j'y ferai échec, j'y mettrai mon vetto. En fait, je n'ai jamais compris, comment il se fait, que le front soit anti-Arabe, c'était contre nature. L'Arabe fait désormais partie de l'armature du peuple, augmente la force du corps social, du fait de sa jeunesse et de son énergie. Je forme le voeu, de la création d'une nouvelle force politique différente et distante du Front et sa chiennerie, une force fédérative, nationale et authentiquement Française.


J'ai bien l'impression que la France ne reviendrait à elle-même que sous l'action fécondante de Rodomont. Tu dis que la France n'est pas scripturaire du monde, pourtant, en prenant ce poste, elle croîtrait en souveraineté et prospérité, s'assurerait mieux, du sceptre et du trésor. Aimer les autres à genoux, qu'est-ce à dire? Débarrassée de son épaisse couche d'ambiguïté, la France serait exactement comme moi, partagerait mes peines et espoirs instantanément, et ce serait une liberté! Quand nous sommes dépourvus d'artifices, nous nous ressemblons étrangement. La vraie France veut ce que je veux, de nature. Il n'y aurait là, aucun forfait, au contraire, un retour à soi-même. La France purgée du Sio-Croisérisme, c'est la France du bon autochtone, celui qui ne parvient pas à se résigner aux laideurs du temps. CDet être généreux, vit toute injustice comme un afront à lui fait, à sa personne. N'est-ce pas un être, en qui, mes causes vivent? Ou, si tu préfères, ses causes sont les miennes. Où est la soumission, dans ce cas de figure? Celui-là, diabolise et démonise les guerres injustes, les renie d'instinct, y sent l'artifice toxique et le mensonge. Le vrai Français est presque comme moi, peu s'en faut. Ma parole seule me distingue, c'est un cri qui s'élève au milieu d'un peuple, trop accoutumé à ne plus oser parler et penser fort. Au fond, qu'y a-t-il, sinon que je le bouscule, plutôt que je ne le contrarie vraiment. Il pourrait reprendre mon propre cri, s'il l'analyse, il y voit la vérité, il y voit le miroir de ses aspirations profondes, étant le peuple de l'égalité. L'autochtone est si soft, qu'il s'en est rendu incapable de penser et dire comme moi, ma parole est pourtant le reflet immaculé de ses voeux les plus profonds. L'Arabe, quand il expose aussi clairement les causes du monde, n'est pas loin d'être le reflet de l'autochtone, pourvu que celui-ci se libère intégralement de tout ce qui obstrue sa vision de lui-même. L'autochtone immaculé, épouse les causes de l'Arabe immaculé, à moins que ce soit l'inverse. S'il en est ainsi, quelle soumission tu me reproches? La France immaculée, dépouillée d'ambiguïté, la vraie France m'aime, d'un amour structurel, la chose est certaine, elle soufre de mon mal, au même instant, s'interroge sur le moyen d'y porter remède, ma Cause est en elle, gagnée d'avance. L'union de Rodomont et la France, deux êtres purs, est un spectacle si beau, la beauté même, d'aspect intemporel. Qu'y a-t-il de plus juste et droit, que l'union de l'Arabe avec la France, plus ou moins contraires, tellement adaptés l'un à l'autre? C'est presque, une identité remarquable, tu ne peux le nier. S'opposer à cette union, c'est faire obstacle à l'accomplissement d'une merveille. Cette union et ce couple n'a pour sens, à l'évidence, que l'établissement de la justice.


Tu m'opposes que je n'aime pas, du fait que je répugne souvent à prononcer la formule usagée de l'amour. Ma quête de pureté, me fait éviter les formules contestables. Je ne dis pas "je t'aime", est-ce pour ça que je n'aime pas? Je ne dis pas "je crois", est-ce pour ça que je ne crois pas? C'est pour être mieux sûr d'aimer, que je refuse les formules aproximatives. Je veux être immaculé. Rodomont aime, il peut le prouver sans le dire. Rodomont n'est pas Jean-Jacques Rousseau, en tant qu'être moral, on aime Rodomont, parce qu'il se veut immaculé."

Ma réponse le 13-03 à 1h23 :

"Croissant de lune,

1. Je n'ai mêlé Lila à cette querelle que parce qu'elle était chez moi quand j'ai lu le mail vengeur que tu m'envoyais. J'aurais pu te le dissimuler, je n'en ai pas pris la peine. D'autre part, elle a vécu ces événements, tu ne fais qu'en mythifier l'histoire, tu te perds dans tes propres conjectures à trop les répéter inutilement. Dissipe d'abord tes contradictions, ne rêve pas la france, vois-la, non comme un mythe, mais telle qu'elle est. La france a été coloniale, ce n'est pas à son honneur, mais c'est son histoire. La france a participé aux croisades, car elle a été fer de lance de la chrétienté. La France est judéo-chrétienne, par principe et filiation. Maintenant, je suis d'accord avec toi sur deux points : le Français est humainement plus proche de l'Arabe. L'affinité humaine, c'est une partie de la politique, ce n'est pas toute la politique. Le second point sur lequel je suis d'accord, c'est que la france ne doit pas faire du colonialisme passif, en pillant les ressources naturelles d'autres pays souverains.

2. J'ai toujours exprimé très clairement ce que je pensais du front. Il a de bonnes solutions institutionnelles et peut-être même économmiques, mais son impasse est d'être un nationalisme xénophobe. On ne construit rien en étant antiquelque chose, on ne construit rien sur de la haine.

3. L'agression dont je te parle n'a rien d'une afaire d'honneur, mais d'une lâche agression sauvage en pleine nuit, dans une rue solitaire, où huit individus se sont garés devant moi, tandis que j'attendais un taxi.

4. Tes menaces physiques sont un point qui pourrait me faire couper cours, à regret, à nos relations. Je n'accepte pas ce genre d'intimidations ni de mises en demeure. Ne voulant violenter personne, acceptant par avance qu'on me traîne en Justice si je violentais quelqu'un malgré moi, je n'accepte pas qu'on attente de pareille façon à mon intégrité physique et à ma souveraineté personnelle.

5. Jean-Jacques rousseau a peut-être eu le tort de s'autojustifier, je prétends, moi, que tu as celui de t'auto-immaculer."

Le 14 mars 2012, après un silence inaccoutumé d'un jour entier, je rajouterai ceci :

"Je ne sais pas quelles sont les nouvelles qui t'affligent, mais je crains que notre querelle ne laisse des traces, et crois bien que j'en suis affligé.

Sa montée en puissance a tenu pour une part du qui pro quo. Mais pour une part seulement. Il faut savoir, Croissant de lune, jusqu'où ne pas aller trop loin.

Je crois avoir fait pour toi, sans nulle fausse modestie, ce qu'un homme peut faire de plus grand, voire de plus fraternel, pour un autre, son vis-à-vis : t'avoir permis de t'énoncer.

Mais cela implique qu'e la partie adverse n'attente pas à la souveraineté morale ou intellectuelle de l'autre.

Tu m'as accompagné, je t'ai accompagné, je ne sais jusqu'où nous le pourrons encore.

Je veux bien avoir une certaine porosité, mais non pas jusqu'à accepter l'insulte qui m'est faite ou l'offense qui m'est trop quotidiennement adressée, et qui devient un système, un mode relationnel.

Plus largement, cela me pose de plus en plus question sur le caractère sain ou insensé, je le dis en te reprenant et parce que je suis d'accord avec ce terme, d'une telle vie de groupe virtuelle, qui se développe à côté de la réelle et dans laquelle le défoulement prend trop de place.

Tu m'as accompagné, je t'ai accompagné, peut-être nous accompagnerons-nous encore, mais pas dans ces conditions, notre long cheminement fait que je suis, en tout cas, incapable de t'en vouloir.

Je ne sais pas si j'ai le droit de te dire que j'attends des excuses, mais je te prie de prendre acte de ce que je viens de t'écrire, même si je reconnais, dans la précipitation de cette vievirtuelle, avoir trop particularisé ce que tu m'écrivais, qui avait une portée plus générale, mais l'attaque m'était bien adressée;

Peu m'importe, dès lors, tes protestations que je suis sympathique auprès deS.R.

Comme tu me l'as écrit, la dignité ne se paie pas.

Mesure sur toi, pour reprendre une autre de tes formules que j'aime bien, si c'est respecter l'honneur ou la dignité d'un homme que d'exiger de lui, dans un premier temps qu'il se rende à toi, les mains liées, et se prosterne devant toi, avant de nuancer l'attaque en disant que, de cette façon, nous aurons la même position.

L'humilité que tu invoques n'a jamais requis l'humiliation.

Pour autant, tu as l'excuse de souffrir.

Le torrentiel, qui ne fera jamais partie de la France prosternée.