Pages

samedi 24 février 2018

Mai 68, trois erreurs de Gérard de Cortanze



Itw de #GérarddeCortanze sur #LCPAN à l'occasion de la parution de son livresur les années yéyés: Laisse tomber les filles.
Je crois qu'il y commet trois erreurs d'analyse :
-Pour lui, mai 68 est un feu de paille et une révolution de pacotille. Je crois au contraire avec #PatrickBuisson (dont je désapprouve le "populisme chrétien"" conservateur qui me semble une chouanerie et une chiennerie), que mai 68 est la deuxième Révolution française et qu'elle a réussi.
-Pour Gérard de Cortanze, la jeunesse politisée de mai 68 s'est mise à refuser de consommer. En théorie, sans doute. Mais ensuite, il n'y a pas eu plus consomateurs que les babyboomers. C'est l'essence même de cette seconde Révolution qui a réussi: 1789 était une révolution de propriétaires; 1968, agité par la même petite-bourgeoisie, est une révolution de consommateurs. Et accessoirement de consommateurs qui ne voulaient plus se reproduire.
    Pourquoi? L'hiistoire de #DanielCohnBendit l'explique largement. On a voulu en faire au choix un propagateur du communisme soviétique ou le gars qui voulait pénétrer par effraction dans la chambre des filles. Il était tout de même un peu plus structuré. Seulement il avait fait un voyage aux Amériques et sa structuration était américaine. #HuguesKéraly, témoin de l'époque, s'en fait l'écho, soupçonnant même que son whisky était si bon et qu'il avait tellement de moyens qu'il ne pouvait pas les avoir acquis par sa seule position de fils d'éducateur plus ou moins livré à lui-même sur la place de Paris.
-"Notre jeunesse nous suit", dit Gérard de cortanze. Là encore, il prend le cas unique de la génération 68 pour une généralité. Cette génération a commencé par crier: "Place aux jeunes" avant de s'incruster au point que les jeunes "élites" croient n'avoir d'autre choix salutaire que de ss'expatrier, ne pouvant déloger la gérontocratie française.
     Quand j'étais enfant, on était vieux à soixante ans. La jeunesse que s'est incorporée "la génération 68" fait qu'on est aujourd'hui vieux à soixante-dix ans. Nos septuagénaires ne sont plus édentés. Merci, mai 68! Mais cette génération emmène tellement celle qui la suit dans son "éternel jeunisme" qu'elle ne conçoit de changer le monde  qu'en fonction de son cadre idéologique et à condiition de piloter le changement. C'est pourquoi #EmmanuelMacron ne donne l'illusion du "nouveau monde" qu'abrité derrière l'ancien qui téléguide la "transformation", derrière #Gérard"Colomb, l'agrégé de lettres classiques devenu premier flic de France à soixante-dix ans, derrière #JacquesAttali, le banquier chef d'orchestre de soixante-treize ans, ou derrière  #BrigitteTrogneu-Macron (on ne donne pas l'âge des femmes), la maman prof qui lui apprenait à "tomber", cette étrange littéraire qui a le génie de n'épouser que des banquiers pompidoliens. Le vieux monde dans toute sa splendeur!

vendredi 23 février 2018

Comme des agneaux au milieu des loups


 
La théologie moderne y répond de façon prétentieuse, en escamotant le combat spirituel à l’origine de la Passion du Christ, combat entre le Christ et le diable, pour se contenter d’une lecture politique des Évangiles : le Père n’a pas voulu la mort du Fils, mais le Fils a choisi le côté des victimes, des persécutés, des « agneaux de l’histoire ».  Or je suis sensible à la critique d’Abdel à ce propos. Quand nous entendons : « Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups », nous désignons les autres comme des loups et nous nous désignons comme des agneaux. Même si on reformule « les agneaux de l’histoire » en « perdants de l’histoire » comme l'a fait Hervé, pourquoi Jésus prend-il leur parti si c’est pour continuer à les faire perdre sans leur assurer la moindre victoire en ce monde ?
 
Et de même quand, un peu avant la Cène, Marie-Madeleine répand un parfum précieux sur Ses pieds, les apôtres récriminent, dont Judas Hiscariote qui tient les cordons de la bourse. Réponse de Jésus : « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous. » Peut-être veut-Il dire : « Laissez-moi ce meoment, honorez-moi, je vais mourir ! » Mais les conservateurs entendent : « Il ne faut pas viser la société sans classe », ce qu’écrit Léon XIII en propres termes, dont on croit qu’il a révolutionné la Doctrine sociale de l’Église parce qu’il a écrit rerum novarum.  Or Léon XIII n’a rallié la République que pour préserver les États pontificaux. Il ne l’a nullement ralliée comme pouvoir exercé par le peuple sur le peuple. Encore moins ne l’a-t-il approuvée en tant qu’aspiration à une égalité sociale. Il ne désirait voir en la « démocratie chrétienne » qu’une « action sociale populaire ». C’est très insuffisant comme expérience de libération.

 

mardi 13 février 2018

Sur Israël et le sionisme.

Propos épistolaires tenus à une amie de tradition musulmane.


« Je ne t'ai pas bien expliqué ma position à propos du sionisme -car nous marchions et je suis toujours essoufflé ou concentré quand je marche. Séquence dévalo-.
Je crois que ma pétition de principe est assez simple: l'Islam et le christianisme sont deux histoires juives qui ont réussi. Par là, je veux dire que nous reprenons des personnages, pour nous le Messie, pour vous les prophètes, Abraham/ibrahim, Jésus, qui nous ont été transmis par la Révélation juive. -Mon ami Croissant de lune me dit que le Dieu du Coran est très proche du dieu des philosophes (grecs). D'accord, mais c'est le dieu des philosophes qu'on a fait correspondre avec les prophètes de l'Ancien Testament-. Donc, chrétiens et musulmans, nous descendons et dépendons de la Révélation juive. Or ce qui est central dans la Révélation juive est le territorialisme de ce nationalisme universaliste. Ce qui est central est donc le rapport à la terre promise. Donc il me semble que nous devons tolérer le fait accompli de l'Etat d'Israël, d'autant qu'il est né sur les ruines du mandat franco-britannique, auquel la Palestine n'a pa su imposer sa souveraineté avant qu'Israël ne la lui prenne.
Pourtant, pour être allé là-bas (comme je te l'ai dit) au cours de ce que j'ai vécu comme un voyage politique, les Palestiniens sont beaucoup plus émouvants que les Israéliens. Quelques "choses vues" pour te l'expliquer. Quand mon frère finit par consentir à ce que nous nous aventurions hors des frontières couvertes par l'assurance de la voiture et que nous nous sommes arrêtés devant le restaurant où j'ai refusé (un comble!) de boire une bière palestinienne, car je croyais que le patron était musulman, or il était chrétien... (je n'en ai goutté qu'une gorgée, elle ressemblait à du cidre, elle était très bonne), il était un peu moins de 14h, et nous assistâmes avant de nous garer au départ pour l'école des enfants palestiniens. On sentait que les parents mettaient tout leur espoir dans le fait que les enfants aillent à l'école, y aillent avec de la tenue, y travaillent bien, y travaillent de manière à ne plus être opprimés. Les parents palestiniens investissaient dans l'école. Au contraire, si je puis dire, dans une des auberges de jeunesse où nous sommes allés, nous avons vu deux scènes d'école qui n'étaient pas à l'avantage de la société israélienne. C'étaient d'ailleurs deux scènes contrastées.
Un premier soir, la fleur de la jeunesse israélienne vient visiter l'endroit où nous étions, près de la mer morte. (Pour que tu puisses te foutre de moi, je suis le seul baigneur qui ai failli me noyer dans la mer morte, car j'étais couché sur le dos et je n'arrivais plus à me retourner. Près de la mer morte, ça sent le soufre à 50 kms à la ronde). Cette fleur de la jeunesse israélienne était couvée par un éducateur, le fusil accroché à la ceinture et la fleur au bout du fusil...
Le lendemain, dans la même auberge, est reçue une phalange d'enfants falachas (des juifs éthiopiens comme tu dois le savoir) avec leur éducateur. Pas de fusil et une sécurité réduite au minimum. On consentait à les emmener en excursion comme si c'était de la pègre, et on ne couve pas la pègre. On les traitait à peu près comme on traite ici les jeunes de banlieu: on en parle sans arrêt, mais on les laisse à l'abandon et à la marge de notre société. Tu parlais d'apartheid hier. Je te décris une apartheid criante au sein de la société israélienne.
Ce qui m'a frappé quand j'ai visité les lieux saints (toujours mon voyage politique), c'est qu'Israël n'a pas la souveraineté sur le coeur spirituel de ce qui est censé être sa capitale. Le coeur spirituel de Jérusalem est un quartier arabe. La souveraineté d'Israël est donc extrêmement fragile puisqu'elle est purement économique et juridique. Partout on se balade un peu comme dans un souk, sauf près du mur des lamentations où les juifs viennent prier, la kippa sur la tête et des soldats en armes pour surveiller leur prière. Et pourtant je suis homme à souhaiter que leur troisième temple soit reconstruit à cet endroit-là. Ma kippa (car on doit être couvert quand on vient près du mur des lamentations) ne cessait de voler au vent et je devais la tenir pour ne pas commettre un sacrilège involontaire. Comme le dit mon ami Guillaume de Tanoüarn, un sacrilège est le manque de respect pour le sacré des autres, la chose précisément que les gens de "Charlie" n'ont pas coomprise, raison pour laquelle je ne dis pas qu'ils ont mérité ce qui leur est arrivé, mais ils en sont responsables, et autant je hais les attentats du 13 novembre, autant je comprends l'attentat contre "Charlie", je ne serai jamais de ces pleureuses qui diront que c'est trop injuste. Ma réaction à chaud, publiée en commentaire au pied d'un article de G. de Tanoüarn, en témoigne. Quand il s'est agi de respecter la minute de silence (à l'époque, j'allais à Paris deux fois par semaine pour suivre ma formation d'écrivain public), je n'ai pas fait d'histoire, je n'ai pas provoqué de polémique, mais j'ai continué à travailler sur mon ordinateur comme si de rien n'était.
Je reviens sur Israël et sur Jérusalem. De ce que j'y ai vu (permets-moi définitivement de voler ce verbe au vocabulaire de la perception), j'en ai conclu que "la solution à deux Etats" n'est pas viable. La seule solution que j'ai pu entrevoir est un Etat binational à la souveraineté partagée, où le dialogue entre les deux autorités commencerait par être arbitré et surveillé par l'ONU. Quel est ton avis sur la question?

vendredi 9 février 2018

Doctrines et idéologies


Je réclame le droit de lire en même temps Charles Maurras et le Talmud, et cela non par simple papillonage intellectuel ou pour faire des rapprochements, ce qui est le but et l'art de la culture, mais par une espèce de discipline du dilettantisme, qui fait moins de tout son miel, qu'il ne s'en remet aux gastronomes de l'apiculture pour le goûter et l'étoiler.

 

Alors que Charles Maurras ne croyait pas que "la libre pensée [ne voulût] affranchir la pensée d'elle-même », dans l’ordre intellectuel, ni de « l'ordre moral", ClaudeAskolovitch écrivait il y a 20 ans que le plus grand danger d'une gauche sans illusion et gestionnaire d'une société matérialiste et avare comme la nôtre, serait de n’avoir à lui opposer que "l'individualisme et la morale".

 

À l’origine, étymologiquement, un dogme est un enseignement. La catéchèse précède donc la doctrine, et la fascination pour l’autorité de l’enseignant l’emporte sur la vérité de l’enseignement. L’école est une contre-Eglise, qui a ses évêques, étymologiquement ses inspecteurs. L’enseignement comme doctrine, par exemple, fait de l’éducation jugée à l’aulne de la Déclaration universelle des droits de l’homme, cette charte de devoirs et non de droits comme était le décalogue, la voie obligatoire et royale de l’émancipation. On ne saurait échapper ni à l’émancipation ni à l’éducation. Qui tient l’école tient les consciences. La Déclaration universelle des droits de l’homme permet qu’on enseigne tout, qu’on satisfasse à toutes les curiosités, pourvu que l’on distingue savoir et croyance, comme si un savoir n’était pas toujours une croyance, et pourvu qu’il soit interdit de rien enseigner qui soit contraire aux droits de l’homme.

 

Les droits de l’homme sont un  totalitarisme libertaire et fraternel. « On les forcera d’être libres, on les forcera d’être frères.

 

Selon moi, une doctrine est toujours supérieure à une idéologie, car c’est un capital de civilisation, amassé par du mythe et non produit par de la pensée. Les monuments de la pensée sont toujours un peu ridicules, mais le mythe produit la culture. Il la produit en faisant oublier son origine mythique, mémorielle, anhistorique. La doctrine, c’est de la poésie sédimentée en pensée, qui flèche et préside à l’érection des cathédrales. Le mythe est le sens giratoire de la culture. La culture vient du mythe.

 

L’idéologie, c’estun stalacmite, c’est de la pensée qui monte de la caverne. La doctrine, c’est un stalactite, c’est de la poésie sédimentaire qui descend du ciel sous les espèces de la pensée. (L’idéologie est donc trompeuse jusque dans la phonétique. Elle fait croire qu’elle vient du mythe alors qu’elle est fille de la préhistoire qui n’existe pas. Les âges d’or préhistoriques ne sont rien auprès des cosmogonies et des récits de la Création, ces tuteurs des relations humaines.)

 

Je préfère les doctrines aux idéologies, car elles mêlent deux choses que j’aime : la poésie et la pensée. La doctrine sait qu’elle est mal-pensante. L’idéologie a la croyance farouche et pharaisienne qu’elle pense comme il faut. C’est pourquoi les idéologies, qui sont des cercles vicieux promus par des ligues de vertu épuratrices,  procèdent au bouclage du monde dans le cercle de leurs croyances qu’elles prennent pour du savoir.

 

Les idéologies ont la vue si courte et si basse qu’elles la cantonnent au visible. Les doctrines vont à la recherche de l’Invisible en présentant l’inconnu comme le vrai et en transformant le vrai en beau. Les doctrines ont donné au monde son genre de beauté. Elles sont le mémorial de la beauté qui doute (toute vérité est relative puisqu’elle est qualitative), avant de se présenter sous les apparences de la vérité. Les doctrines sont les épopées mal pensées de la vérité inspirée.

mardi 6 février 2018

Dan Jafé, le Talmud, se couler dans la méthode pour étudier ce texte en expansion


Assisté hier soir à la deuxième séance du séminaire de dan Jafé sur le Talmud. En gros, le thème en était : « La condamnation des judéo-chrétiens a-t-elle vraiment eu lieu ? Etait-elle nécessaire ?»

 

Sans discuter la thèse défendue dans la séance d’hier soir, qui sera prolongée par toute une journée en compagnie de l’historien professeur à l’Université de Bar-Iland (Tel aviv), qui m’a cette fois-ci fait surtout l’effet d’être quelqu’un qui se livre à des études littéraires, y compris en pratiquant le comparatisme :

 

- Sur la forme, j’ai trouvé important, plus important que d’habitude, d’identifier ma position dans l’étude. Il ne s’agit pas que je dise si je suis pour ou contre le Talmud ni pour ou contre les conclusions de Dan Jafé, je dois me couler dans la méthode. Il faut que je comprenne la méthode qui est celle de Dan Jafé et que j’essaie de m’inscrire dans le point que j’occupe, fût-il absolument mineur, dans la recherche en cours.

 

Arlette me dit que j’ai évolué. « Non. Ma seule évolution est que j’essaie de comprendre la logique de l’autre, tu ne peux pas savoir à quel point. »

 
- Le Talmud est un texte en expansion. Ca m’a rappelé l’étude de l’expansion du groupe nominal que nous faisions en sixième.

 

Sur le fond :

 

- Dan Jafé dit que nous n’avons connaissance des judéo-chrétiens que par les sages du Talmud, les pagano-chrétiens ne les intéressant pas puisqu’ils ne faisaient pas partie de leurcommunauté.  Ca me conforte dans l’idée que l’opposition historique entre judéo-chrétiens et pagano-chrétiens a quelque chose d’exagéré, surtout si l’on suppose que les judéo-chrétiens ont vécu presque tout un siècle tout seuls, ou en étant beaucoup plus nombreux que les pagano-chrétiens.

 

- - Le Talmud considère les judéo-chrétiens comme une menace et les traite avec une extrême agressivité. Ils ne citent pas le Nom de Jésus, mais parlent d’ »un certain homme » ou de « Jeshua ben Pantera », ce qui est une insulte chaque fois qu’on ajoute cet épithète.

 

- On dirait toujours que les judéo-chrétiens viennent guérir les juifs en douce, ce qui contraste avec les Actes des apôtres, qui nous présentent les disciplesparlant et agissant au grand jour, avec fierté.

 

- Du coup, les sages du talmud ont peur que les guérisons opérées par les judéo-chrétiens ne marchent et ça les rend encore plus furieux.

 

- Seulement si on se place de leur point de vue et qu’on se mette dans la peau d’un sage du Talmud très dur comme je l’ai fait hier soir en posant ma question, défendant rabby Ishmael contre lequel ses successeurs (surtout Talmud de Babylone) émettaient des réserves feutrées, les judéo-chrétiens étaient plus méprisables que les païens : ils appartenaient au peuple juif ; ils se réclamaient d’un Jésus qui volait quelque chose de la divinité du Dieu unique et qui reprenait à son compte la logique du Nom qui a cours dans le tétragramme. Et leurs guérisons marchaient. Réponses de Dan Jafé : « Il est certain que les judéo-chrétiens reconnaissaient Jésus comme Messie, pas sûr qu’ils le reconnaissaient comme Dieu. Car il y avait différents niveaux de messianité : messianité sacerdotale, messianité royale. Jésus présentait une messianité de type sacerdotal (bien qu’il n’appartînt pas à la tribu de Lévy comme le fait observer Michel Onfray), ce qui jetait un pont entre Dieu et les hommes, mais le pont n’est pas nécessairement le pontife. Jésus était l’échelle de Jacob. Etait-il Dieu pour ces premiers croyants ? »

 

- En comparaison de ces  judéo-chrétiens qui venaient pour guérir en douce, les sages du talmud paraissent infiniment violents : « Nous avons délimité la haie où, si tu la passes, tu seras mordu par le serpent et tu en mourras. » (Paraphrase d’un des textes d’hier soir.) « Nous sommes maîtres de la vie et de la mort » alors que les judéo-chrétiens ne venaient que pour donner la vie et rendre la santé aux sages du Talmud, qui les traitaient éventuellement de « fils de pute » (Jeshua ben Pantera).

 

- Mais j’étais plus véhément encore que rabby Ishmael qui, au siècle de compénétration des sages du Talmud et des judéo-chrétiens, ne voyaient qu’un inconvénient social à ce qu’un sage du Talmud se fît guérir publiquement par un judéo-chrétien. Ca pourrait se savoir et la notoriété des judéo-chrétiens pourrait se répandre. Il n’y a presque pas de sacrilège intrinsèque à se faire guérir par un judéo-chrétien. (Dans le premier cas qui nous étaitprésenté, le sage n’avait eu que l’intention de se faire guérir par un judéo-chrétien. Il voulait citer le verset qui le lui permettait, mais n’en eut pas le temps et mourut. « Pour le Talmud, ce n’est pas l’intention qui juge, c’est l’acte ».) À mesure que prend de l’ampleur ce texte en expansion qu’est le Talmud, « on sent un regret des sages de n’avoir pas composé davantage avec les judéo-chrétiens ». Après tout, le christianisme est une histoire juive qui a réussi.

 

- Les judéo-chrétiens représentaient un danger pour des sages du Talmud qui avaient décidé de régénérer la société juive après la destruction du second Temple. Ce réarmement moral rejoue des mêmes ressources que celles employées par esdras et Néhémi. Au fait, on tient pour acquis que le judaïsme rabbinique l’a emporté sur le judaïsme sacerdotal, mais pourquoi ? « Les prêtres étaient toujours là, mais ils étaient au chômage technique, puisqu’il n’y avait plus de Temple ». Mais du temps de Moïse et d’Aaron, il n’y avait pas non plus de temple. Et pourquoi n’envisagea-t-on pas d’en construire un troisième ? Pourquoi est-ce que ça traîne ?

La démocratie est un minoritarisme

Réponse à la réaction de Jejomeau à propos de mon article de l'amitié politique, réaction intitulée : "Revenir plutôt à plus d'autorité" et qu'on peut lire ici :

https://www.leforumcatholique.org/message.php?num=843922

Cher Jejomau,

   1. Je comprends votre réaction et votre raisonnement, même si je ne le partage pas. Il est basé sur l'idée, selon moi théocratique (je l'ai encore vu dérouler par saint Pie X dans sa lettre sur le Sillon), que l'autorité est un reflet de Dieu et doit donc émaner de Dieu.

Or ce qui est vrai de la paternité n'est pas vrai de l'autorité. La paternité est un reflet de Dieu, car on dit que Dieu est Père. En revanche on ne dit nulle part que Dieu est Autoritaire, d'où il résulterait que l'on ait le culte de l'autorité.

Quand saint Paul recommande qu'on obéisse aux autorités de l'Etat, il prend une mesure de sage police. Il  place l'Eglise naissante sous la protection de ceux qui exercent le monopole de la violence légitime. Et il rassure ces dépositaires de l'autorité: les chrétiens ne sont pas des dissidents, ils peuvent donc prendre le pouvoir.

Saint-Paul met en œuvre une stratégie politique. Or les catholiques (et surtout les traditionalistes) ont l'air de considérer que l'injonction à obéir au gouvernemen civil a la même valeur sacrée que celle d'où un père retire l'ascendant qu'il exerce sur ses enfants, de ce que Dieu est Père.

Dieu a de l'autorité, mais Il n'est pas autoritaire. Il a de l'autorité, mais il nous a créés libres. Il n'a jamais renoncé à sa paternité come il a partiellement renoncé à son autorité.

    2. Vous écrivez que, depuis des années que vous estimez postérieures aux années 90, la démocratie s'est mise au service des minorités. Je crois que cela s'inscrit dans un vaste mouvement de régression historique qui a pris naissance en 1995 et surtout après le 11 septembre 2001. Quelques exemples de cette régression historiques sont faciles à trouver :

-Il y a un petit parfum des années 30 dans la manière dont nos débats sont agités.

-Nous vivons un réveil des nationalités ou des identités comme à l'époque de la Grande Guerre.
-Dans le contexte français, la République a retrouvé ses constituants révolutionnaires en faisant appel à des valeurs minoritaires.

-Tout cela sur fond de guerre de religions, aggravée du fait que, depuis le 11 septembre, les Américains ne mettent plus de bornes à une hégémonie revendiquée, après avoir, avec la première guerre du golfe, attisé des dissentions à l'intérieur même des sociétés occidentales, entre les chrétiens majoritaires disposant de la force armée et une population allochtone minoritaire mais énergique, qui avait l'impression de ne plus être respectée, si le pays qui l'accueillait se battait contre leur pays d'origine ou la communauté des croyants de leur cœur.

 3. C'est une anecdote personnelle qui me fait dater de 1995 les prémices de ce changement de ton.

En 1995, je me fracturais la rotule, et on me ramène chez moi plâtré, alors que je représentais aux agents hospitaliers que je n'avais pas de téléphone et par conséquent ne pourrais pas me débrouiller tout seul. Les agents hospitaliers ne voulurent rien entendre et me ramenèrent chez moi. Les choses finissent par s'arranger quand même, et je profite de l'élection présidentielle pour écrire aux trois principaux candidats, Jospin, Chirac et Balladur.

-Jospin me répond par une lettre manuscrite disant qu'on a besoin de gens comme moi pour faire changer les choses.

-Chirac reste muet comme une carpe, il sera élu.

-Et Balladur me répond par une lettre type sur l'exclusion, dont le premier tiers explique que la république est engagée dans la lute contre l'exclusion depuis la Révolution, car la République est comptable des valeurs de la Révolution. Vous m'avez bien lu. Les équipes de Balladur me parlent de Révolution.

      4. Dès lors que la démocratie ne se pose pas en régime politique, mais en régime qui s'assigne un but, en l'occurrence l'égalité des conditions nous dit Tocqueville, même si, pour lui, l'égalité des conditions est au moins autant ce qui favorise les conditions d'émergence de la démocratie que le but qu'elle se fixe, la démocratie cesse du même coup d'être un régime politique pour devenir une idéologie de régime. Ce régime de la majorité des voix devient celui de la lutte pour les minorités. Cela s'aggrave lorsque le matérialisme domine et que le régime devient avare. La démocratie, sans être "populaire", abandonne la lutte des classes pour se consacrer exclusivement à la lutte des minorités.

     5. Mais ceci est un dévoiement par la démocratie-idéologie de la démocratie-régime. La démocratie-régime n'a pas d'autre but que de construire le peuple à partir d'une discussion franche de tous avec chacun, au contraire de la République, dont le mythe de l'indivisibilité oblige chacun à devenir ce que veut l'idéologie républicaine.

La démocratie-régime dispose de grands moyens pour réunir le peuple. Comme elle est une discussion de tous avec chacun, elle propose en particulier d'entrer dans la logique de l'autre.

Enfin, au plan moral ou philosophique, je n'ose dire théologique, elle mesure l'adhésion du corps politique à la Volonté de Dieu, ce qui est conforme à la liberté dont jouit le corps politique. Encore faut-il que le peuple dispose de sa volonté, ce qui implique, non seulement qu'il ne soit pas manipulé, mais, toujours au plan moral et théologique, que l'exercice de l'autorité ne soit pas théocratique (car Dieu est père, il n'est pas autoritaire), mais représente les dispositions du peuple à l'égard des "propositions" de Dieu.

lundi 5 février 2018

Religion et tradition

Nathalie Haddadi a attiré mon attention sur quelque chose à quoi je n’avais jamais pensé. Elle m’a dit être une musulmane non pratiquante et y tenir, mais par contre aimer certaines traditions qui avaient cours en Algérie. Je lui ai objecté que les traditions faisaient partie de la religion ou du moins s’inséraient dans la religion. Elle m’a donné trois exemples du contraire.

 

Le premier : dans la tradition,les conjoints ne doivent pas se voir avant le mariage. Mais dans la religion,c’est le contraire. Non seulement ils doivent se voir, mais il est prescrit qu’un témoin extérieur au couple et à la société qui sera invitée au mariage reçoive dans l’oreille le consentement de la femme. Or, dans la tradition, le consentement de la femme, on n’en a rien à faire.

 

Il en va donc du mariage religieux musulman, jamais respecté dans la tradition (ce qui prouve que la charia est inapplicable, même en pays musulman) comme du mariage chrétien qui, lui non plus, quoique dans une moindre mesure, ne respecte pas tout à fait la norme religieuse :  ce qui scelle le mariage est le consentement que les époux se donnent devant témoin. La transgression chrétienne de l’esprit du sacrement du mariage chrétien est qu’en pratique, les époux ne se donnent plus le mariage, on les marie, et on les marie devant ce témoin qu’est la société, car on voudrait qu’ils se marient pour servir d’exemple à la société. Or, si on poussait le mariage chrétien au bout de sa logique, qui est quasiment morganatique ou secrète, ce devrait être une union libre.

 

Mieux encore. De plus en plus, la tradition impose le port du voile aux femmes musulmanes. Or, si une femme va faire le hadj à La Mecque, elle doit montrer son visage, ses mains et ses pieds (j’espère ne pas m’être trompé dans les parties du corps). « Si elle ne le fait pas, a conclu Nathalie et ça m’a fait rire, leur Mec…(que) est raté… »

 

Je ne suis pas guénonien, surtout parce que je ne connais rien à Guénon. De fait, c’est dans un contexte musulman qu’il a forgé l’épithète de « traditionaliste ». La tradition est la sédimentation de la religion dans des rites humains. La foi est le fond transcendantal de la reliance humaine, la tradition est son côté humain. Humain et paradoxalement plus dur, plus rigide, car la foi n’a pas vraiment besoin de religion, mais l’homme est un animal religieux. Or à la base de la religion est la superstition, et la superstition est la peur, et la peur endurcit. La tradition est rigide, mais elle humanise, car elle désacralise. Le canon du texte sacré s’enrichit d’un appareil de contes et légendes folkloriques, et l’observance religieuse devient un banquet ou une fête, une fête de famille.

L'amitié politique


Pour que la République indivisible ne soit pas divisée, il faudrait qu'y règne l'amitié politique ou une certaine convergence d'intérêts, que l'on sait divergents, entre des citoyens déchirés par la crise identitaire. Il n'y a donc pas moyen d'imposer cette convergence. La République antiraciste donne à la divergence entre les citoyens, qui n'ont pas tous baigné dans le même bain culturel, le nom ethniciste de #communautarisme. Le seul moyen d'éviter que cette divergence ne parte en vrille ou ne dégénère en guerre civile serait de susciter l'amitié politique en faisant que la chose du peuple soit plus démocratique et moins républicaine. Ou au moins, ce serait de ne pas se focaliser sur l'indivision républicaine. Et la laïcité non plus n'est pas un bon instrument, car c'est un idéal négatif, une religion sans croyance qui prétend relier sans avoir de liant, car ce qui relie  ne peut être qu'un contenu de foi, ou à défaut des traditions plus ou moins fidèles à la religion qui les a fait naître.

 


 


 


 

dimanche 4 février 2018

Sunthèse sur l'islam par un musulman de nation, et la question française et mondiale du point de vue islamique

Missive du Croissant de lune où tout est exposé. Avril 2010.




Torrentiel! J'ai bien aimé la forme, la qualité et aussi la quantité de ta dernière livraison! Oui,

 

vraiment, tu m'en as donné pour mon argent! Ta voix est un aimant qui m'attire sans cesse. Me voilà chevauchant en tous sens, bride abattue, ne sachant lequel de tes arguments redresser le premier, laquelle de tes questions mérite le mieux qu’on y réponde. Je me disperce, trop d’idées, peu de temps, que Dieu m’assiste.

 

 

 

 

 

A qui crois-je m'adresser? Au tout début, tu m'avais proposé pour titre général de nos échanges quelque chose comme "D'un oriental à un Occidental". Sur ma suggestion, nous avons opté en définitive pour un autre titre : "Du Torrentiel au Croissant de Lune". Différent, le titre signifierait même chose. Croissant de lune est mon nom, quand je suis fraternel et à peu près doux, au combat, c’est Rodomont que je me nomme. Te connaissant mieux, je suis bien conscient que certains de mes reproches et griefs ne te concernent pas en tant que personne singulière. Pourrais-je m’en dispenser? Possible, mais alors, nous pourrions passer négligeamment à côté d'éléments intéressants. Certes,  tu n'est pas concerné par tous mes griefs. En vrai, tu es un catho, authentique et généreux, d'une grande sensibilité, avec une dimension d'écologie etc. Tu es un catho et un autochtone comme je les aime. Si un reproche te déconcerte, ignores-le donc, ou tâche d'y trouver un éclairage quelconque. Il en est de même pour toi. Je ne me sens pas concerné ni comptable du mariage forcé! Je reviendrai d'ailleurs sur ce point. Je me donne le droit aussi de t’adresser certains reproches, quand il m’apparaît, à tort ou à raison, qu’étant baigné dans un univers idéologique et informatif naturellement partial, tu as pu en être influencé ! L’exemple de telles lectures qu’on vous fit faire en catéchysme, même, si, je t’en rends grâce, tu en as perçu l’artifice, toi et certaines camarades, aura laissé quelques traces ! C’est qu’il ne fut qu’un élément dans un ensemble d’éléments de diabolisation et de démonisation très preignant ! Ma nation ne souffre pas seulement d’offensives militaires, conviens-en. Elle soutient aussi une considérable agression dialectique ! Il est naturel que ça suscite de ma part, quelques effets réactionels, et le combat dialectique que je mène, avec et ou contre toi, est une part de cette guerre dialectique, laquelle est un élément indissociable de la guerre. Et il se peut que j’erre et me trompe, pas infaillible, moi ! Pas inexhorable au point de ne pas reconnaître mes torts et de les redresser !

 

 

Saches bien, Torrentiel, que, quoi que nous fassions, nous ne serons jamais sûrs de parler de la même chose ! Avec mon épouse elle-même, serons-nous jamais en accord parfait ? Il ne s’agit pas là, seulement, de l’inalliénable différence, qui sépare et réunit les êtres, chacun étant singulier, bien entendu, et se transformant sans cesse sous l’effet des autres, sur lesquels il agit lui-même. C’est bien cela, mais en plus, la différence toute relative qu’elle soit, des univers culturels, des héritages dans lesquels on se reconnaît plus ou moins, cet espace entre les univers, semble bien aussi irréductible que ce qui sépare les êtres, les individus ! Ainsi, les nations seraient des êtres, des personnes vivantes et profondes, avec leur singularité insondable, plus encore peut-être que les individuspris isolément. Pour l’exemple, je citerais ce projet du pôle médiatique de la Jézira, qui consiste à créer des chaînes en langues étrangères. Je sais que ça fonctionne déjà en Anglais ! J’approuve ce projet, mais j’en mesure les limites. Suffit-il de bien traduire pour que d’autres comprennent vraiment notre point de vue ? Un patient ami, qui accède à la Jézira, en Anglais, ou en obtenant un soutitrage, c’est un catho, autochtone, bien d’ici, me fait part de ses doutes sur la recevabilité de cette parole, sinon de ces images dans le public Français. Il dit que les images sont trop violentes. C’est pourtant un militant d’une association Chrétienne contre la Torture. Violentes mais vraies, il pense que ces images, malgré leur fvérité pourraient contrarier le public et desservir le point de vue défendu. Et là, ce n’est pas de paroles qu’il s’agit, mais de faits, tels que transmis par les images ! Le phosphore blanc, c’est le phosphore blanc ! Quoi qu’on fasse, il est tangible et brûlant, rien autre chose que ce qu’il est ! On aurait affaire, du moins en France, à un public, qui finit par croire le monde plus paisible qu’il n’est, ou qui le voulant tellement ainsi, ne veut entendre qu’un peu de dissonnance, mais pas trop ! Un public bourgeois, en fin de compte, qui finirait peut-être par faire grief aux malheureux de leur malheur. Tout cela est inconscient, mais on sent bien quelque chose comme ça ! Bientôt, les Palestiniens de Ghaza seraient perçus comme responsables non seulement de leur propre souffrance mais du tourment qu’ils infligent à ceux qui aimeraient que le monde tourne bien en rond ! Si même les images des faits sont de transmission problématique, des paroles traduites, qu’en est-il alors ? Je connais même une radio, associée plus ou moins à la Jézira, il s’agit de « Radio Orient » qui émet à Paris et dans d’autres grandes villes. Eh bien, les journaux sont en Arabe sur cette radio, mais aussi on a droit à un journal assez résumé, d’ailleurs, en langue Française, et à quelques émissions thématiques. Eh bien, le contenu du journal en Français, diffère souvent, du journal en Arabe. Pour quelle raison, je ne sais ! Quant à moi, envers toi, qui n’est pas n’importe quel public, je te transmets ce que je peux extraire de plus substanciel de mon vécu et de mon perçu ! Sommes-nous vraiment dans des univers si différents que ça ? D’autres le sont davantage ! L’Arabo-Musulman, diffère à peine de race, d’avec l’Européen. Entre ma femme et moi, la différence de couleur n’est guère qu’une nuance. Entre l’Occidental et l’Islamisant, les différences sont-elles si fondamentales ? Pas au point de rendre invivables les états de migration dans un sens et ou dans l’autre, ni les situations de métissages et d’union. Curieux, d’ailleurs comme on souligne et aprofondit les distances et différences, bien moindres que celles qui distinguent l’Européen de l’Africain, de l’Indien et du Chinois. Et moi-même, d’ailleurs, qui suis-je, sinon un produit de l’immigration, peut-être un beurgeois, si je peux me flatter de ce titre, mais combien faut-il peser pour y avoir droit ? C’est bien la France qui m’a élevé, soigné, formé, j’ai bénéficié de la bienveillance et de la patience éprouvée de ses enseignants, de ses soignants, de l’amitié voire de la générosité du corps social le plus solidaire du monde. De la France, j’eus mon épouse, et avant elle, j’eus d’autres expériences. J’eus, non pas tout ce que je voulais, mais tout ce dont a besoin un homme pour vivre heureux. Il arriva même, que la France me donne plus que je n’attendais. Faut se souvenir, qu’à l’origine, l’immigré est humble dans ses demandes, et s’émerveille de tout ce qu’il reçoit. Comme on est satisfait, il n’y aurait rien à dire ou presque, et c’est là que se trouvent les contradictions nécessaires à la vie. Deux univers si voisins, si peu différents si on les compare à d’autres, et pourtant, il y a un abîme. C’est un abîme de souffrance. Le touriste ou le Français métissé, sait, pourvu qu’il veuille savoir, qu’en dépit des apparences débonnaires, son vis-à-vis souffre vraiment de Ghaza, de la Palestine, de l’Irak, de l’Afghanisthan etc. Qu’il souffre vraiment, au sens d’avoir mal, malgré l’injonction que pour des raisons différentes, ils ont tous deux, de taire, d’oculter cette souffrance et préoccupation ! L’un qui répugne à se victimiser ou craint l’aspect impassible de l’indifférence, l’autre, qui ne tient pas à ce qu’on perturbe la contemplation de son bonheur, finalement ! Voilà, où d’après moi se trouve l’abîme, voilà ce qui nous fait prendre pour de grandes distances l’espace physique et mental d’une mer étroite et resserrée ! Voilà ce qui m’oppose à la France ! Comme en toute dualité, la fusion totale n’est pas possible, surtout si elle met en présence un individu avec un élément englobant comme cette France. Les termes de la fusion sont trop disproportionnés pour qu’il n’y ait pas de résistance. Alors je tente d’imprégner la France de mes affaires et de mes Causes ! J’en ai bien le droit après tout, sachant qu’elle s’obstine à me faire la leçon de morale quotidienne sur la démocratie et les bonnes manières dont je finirais par me croire réellement dépourvu ! La complexité de mon lien avec la France est d’une richesse et d’une épaisseur considérable. Je ne pense pas être le seul dans mon cas ! Pour moi, la France est une femme, ça c’est facile à comprendre. Que fait-on d’une femme ? Lui faire l’amour, c’est le maximum. Se saisir d’une femme, ça nous stimule, mais ça reste vain, on ne peut jamais l’étreindre vraiment, s’en saisir et la comprendre définitivement, toujours elle nous déborde. Le fantasme est en lui-même impuissant ! En plus, c’est une dame riche, généreuse, dont on dépend pour vivre. Ce n’est pas juste une image, c’est bien ce qui est dans les faits les plus pratiques ! C’est une sorte de mère adoptive qui a ses vrais enfants, et donc, par hasard, elle pourrait nous chasser quand bon lui semble. C’est une enseignante qui nous fait toujours la leçon, à juste ou à faux titre. Il est avisé de l’écouter ! C’est une dame qui gouverne, on peut discuter ses ordres mais non pas la bafouer ! Entre la France et l’immigré, le lien d’amour est très intense, mais tout à fait inégal, chose qu’on aurait tort d’oublier. Quand Lazare Ponticelli, le dernier des poilus est mort - il était Franco-Italien -, dans un article à ce sujet, on remettait en perspective sa reconnaissance pour la France exprimée en termes émouvants et simples. Il remerciait la France parce qu’elle lui avait donné à manger ! En soi, c’est suffisant pour aimer quelqu’un. La terre de France est bénie, c’est la plus fertile et la plus riche au monde, sans conteste ! L’autochtone le sait-il ? Je crois que sans guerre ou troubles, la disette ne devrait jamais yrégner. Suffit de comparer avec le sol de son pays d’origine, plutôt sec et pelé, pour savoir où est l’abondance et où est la pauvreté ! Je suis sûr, que si l’agriculture Française pouvait fonctionner vraiment à plein régime, on pourrait en théorie, nourrir un bon cinquième de l’humanité des seuls produits du sol de France. Donc, l’immigré est dans un état de reconnaissance infinie, et en même temps, en état de faiblesse, quand il compare avec le pays d’où il tire ses racines. La comparaison avec l’état de l’enfant adoptif, dans une famille déjà pourvue d’enfants, me paraît la plus proche qu’on puisse faire. Comme il arrive, semble-t-il, que l’enfant adopté se révolte, contre la famille adoptive et bienfaitrice en même temps, notes-le bien, qu’envers le pays d’accueil, l’immigré fait de même parfois. Pour que je ne me révolte pas, il faudrait qu’au moins j’ai la sensation que la France est juste et droite avec moi ! Que la France soit saine, sincère et juste, puisqu’elle prétend m’aimer ! Or, elle nous fait sans cesse la leçon, et souvent à tort. Elle nous accuse à tort de gbien des choses, alors même que nos griefs à son endroit, sont perçus comme extrémistes et peu recevables. C’est surtout la France de gauche qui me révolte, celle-là qui prétend ne haïr personne, c’est celle-là qui nous poursuit de ses leçons toxiques. La France, qui accable de tant de reproches le garçon Arabe, aufond, parce qu’il est garçon et Arabe, au point que par révolte il s’efforce d’être plus violent et matcho, a-t-elle conscience du mal qu’elle fait ? Il en résulte qu’au moins, il se sent infantilisé, quel que soit son âge, et en soi, ça pose question. En voilà des causes et dynamiques de révolte qui chez moi, prennent une forme dialectique, quand d’autres n’ont pas cet outil ! Ah, je me victimise, Torrentiel, seulement ai-je tort ? Si même j’allais déverser tout ça, chez un psychanalyste ou un psychologue tout simplement, aurais-je le droit de tout dire ? Jusqu’à quel point ma parole est-elle légale, comment le savoir ? Le terrorisme, en tant que catégorie, Torrentiel, est terrifiant, en effet ! D’abord, il est indéfini, et on refuse de le définir, puis les poursuites pour apologie de terrorisme sont variables dans le temps, un régime plus sévère pouvant survenir à tout instant, selon des considérations relativement discrétionaires des gouvernants ! Nous serions actuellement, d’après moi, dans une phase détendue, mais combien ça durera ? On mesure donc ses paroles, et pour cause ! Mieux vaut donc ne pas se confier à n’importe qui, si on a ouï parler du sort de tel ou tel, dont la vie fut brisée pour délit d’opinion et de liberté. Je t’assures, que ça ressemble presqu’à une accusation de sorcellerie malaisée à dissiper ! Voilà une question que je me permets de te poser, qu’est-ce exactement que le terrorisme et son apologie ? Promis, si tu réponds bien à ces questions, je te paies des prunes et des figues de mon jardin ! Au moins, je te les envoies par la pensée, parce que dans un colis, il y aurait du dégât !! Malgré toutes ces considérations, j’aime vraiment la France, avec l’ambition de la transformer un peu, si elle me transforme beaucoup !

 

 

Mes déclarations d’amour à la France te surprennent, ne pouvant toi-même en faire autant ! Rien de plus logique, tu ne peux être amoureux de toi-même. Il arrive que je m’aime, certains jours, mais l’amour, à proprement parler, je le ressens pour d’autres. L’autochtone n’a pas souvent conscience à quel point son pays est aimant et généreux. Il le perçoit confusément et, même à son insu, voire à son corps défendant, il aime et se sent aimé par l’élément exhogène, même si cet amour revêt des formes diverses et variées ! Maints spectacles de la vie courante en portent témoignage. Mon beau-frère Basque, s’est une fois indigné de ce qu’un buraliste autochtone était systématiquement plus souriant et plus patient envers des gens de couleur, plus indifférent à son égard. Mais, dans son cas, il peut très bien s’expliquer ça, puisqu’il a épousé ma sœur de haute lutte. Lui-même est comme ce buraliste, tant il est vrai qu’on s’indigne de ses propres travers quand on les voit chez d’autres ! Moi-même, avant qu’il me rapporte pareil fait, je savais bien à quel point l’élément exhogène bénéficie, ici ou là, de témoignages de sympathie, de sourires des vendeurs et vendeuses, voire même qu’on tolère plus d’inconduite venant de lui que d’un autre presqu’au point de l’y encourager ! Il m’arriva moi-même d’abuser de cette clémence et tolérance. Vois un peu le tableau de ma confession ! Ce fut pour de petites choses, du moins sans conséquence grave, bien que nul ne sache les conséquences lointaines de ses actes. Il m’arriva dans des commerces, de ne pas tenir sagement ma place dans la file, mais de gagner parfois la tête sans égard aux protestations si peu violentes ! Le cas le plus spectaculaire, se passa dans un cinéma intello, le Jean Vigo, à Bordeaux ! J’avais à l’époque, une amie, intello et théâtreuse, qui aimait fréquenter ce cinéma. Nous étions en retard et la queue était bien longue. Eh bien, je l’ai prise d’autorité par les épaules, et nous avons remonté ostensiblement la file jusqu’à être les premiers ! Nous n’attendîmes pas cinq minutes, il nous eut fallu une demi-heure au moins. Aucune réaction vraiment hostile, pas même du guichetier ! Faut dire que c’était guère que des étudiants, des intellos plus softs et plus anti-racistes les uns que les autres, des enseignants, aucun danger ! J’en étais à peu près sûr à l’avance, c’est salop de ma part, surtout qu’il y en eut qui restèrent debout, si grande était l’affluence !  Ce n’est pas juste qu’un problème de courage physique, bien qu’il y ait un peu de ça, malgré les trop rares cas, comme les exemples que tu rapportes. L’autochtone nous craint peut-être parfois, mais il nous aime aussi ! La seule crainte lui eut inspiré de nous faire expulser ! On dit que les Françaises ou les Français métissés, tolèrent de leurs conjoints ou amis de couleur, des conduites et des écarts qu’ils ne soufriraient pas de leurs compatriotes ! Faut-il me juger pour ces écarts bénins d’apparence ? Pour ma défense, je dirai, qu’à part ça, je cède souvent ma place dans les transports et je me crois généralement bienveillant. Un jour je t’ai parlé de ce chanteur de Raï, Faudel, je crois, qui s’est cru original en soutenant la candidature de Sarko, et qui fit un livre dans lequel entr’autre, il raconte, comment, étant lycéen, il avait plaisir parfois à exercer une violence délibérée sur des autochtones, violence raciste donc. L’ennui est que ce genre de récit, ne déplaît pas à coup sûr au public, fut-il autochtone ! On a même dit, que certaines chaînes de télé, se sont livrées parfois, à des pratiques douteuses, en stipendiant pour le spectacle, des situation de vol à l’arrachée ! C’est curieusement révélateur que ça plaise tant au public, et on a même parlé de l’existence d’un tourisme d’ambiance qui consisterait à se promener tout simplement dans certains quartiers pour se donner des sensations ! Tu vois, la complexité et la toxicité de la chose ! Je ne suis pas sûr de savoir exprimer exactement mon objet, tellement c’est complexe. Mais ce que je veux dire, c’est qu’il arrive, que même si l’autochtone dénonce les violences et autres qu’on nous prête, il ne les hait pas tant que ça en définitive. Il serait fichu d’aimer en nous, ce qu’il y aurait de moins aimable, au point de le susciter pour le spectacle ! Si le bouquin de Faudel était un jour porté au cinéma, va savoir si ça ne plairait pas au public ! Moi, j’ai rien fait de tel que ce que raconte cet individu, ou ce qu’on écrit à sa place, car je n’ai pas l’impression qu’il soit doué même pour un navet, ses chansons étant par contre bien écrites et créées par sa mère, je crois. J’ai fait du mal à la France, et pourtant je l’aime. En fait, je la teste, je la mets à l’épreuve, étant à peu près sûr de récolter encore des témoignages et des avoeux d’amour. Et plus ou moins, elle sait ce que j’attends et souvent me comble. C’est comme un curieux jeu de rôle. L’injonction d’amour, quoi que j’en dise est agissante. La France, Chrétienne ou crypto-Chrétienne, aime à se sentir aimée et aimante. Le plus précieux et le plus agréable de ces témoignages, c’est quand on voit parfois à quel point l’autochtone souhaite si sincèrement, notre réussite et s’en réjouit ! Je ne parles pas seulement des carrières sportives, bien que cela compte beaucoup. Dans tous les domaines, on se plaît visiblement à souligner nos réussites et prouesses, c’est un trait touchant et merveilleux ! Cela répare, les reproches indus, donc les choses s’équilibrent jusqu’à un certain point. Cette faveur est assez globale, c’est merveilleux, parce que ça ne va pas de soi ! Beaucoup d’ambivalence dans nos rapports avec l’autochtone. Puisque je suis à en dire du bien, témoigner ma reconnaissance de ce que je tiens de lui, je m’émerveille toujours du fait que le métissage, c’est lui qui l’offrit le premier ! Et avec quelle patience ! On en mit bien du temps avant de saisir l’offre présentée. On dit en Arabe, qu’il en ait de ces gens qu’il faut mener au paradis avec des chaînes, tel est bien notre cas ! Cette offre de métissage serait un indice charnelle que la France entend bien nous garder sous son toit. Il s’agit d’amour, mais aussi, d’une solution, bien souvent, à des situations d’impasse et d’échec social. Car, contrairement à ce que tu dis, si les mariages ordinaires réunissent des gens de même condition, c’est moins vrai pour les unions métissées ! En général, l’autochtone a une longueur d’avance, et son offre est souvent salvatrice. L’élément exhogène y gagne au sens propre du mot, même si les plus paumés de nos jeunes ne se métissent pas. On y gagne généralement, ce ne fut pas le cas dans ma famille, ma sœur et moi, n’étant pas à plaindre, mais il arrive souvent que la situation de l’élément exhogène change et s’améliore par le métissage, avec l’écueil des unions intéressées. Mais l’actualité récente montre assez, que l’immigration ne fournit pas seule des gigolots !

 

 

Comme l’amour est compliqué et que de temps il me prendrait dans mes messages ? Et ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on aime à ce point la France ! Saches, Torrentiel, que lors de la grande guerre Européenne, un poète égyptien, dont j’ai digéré le nom, s’étalait en tirades interminables de vers louangeurs à la France décrite comme une dame à qui on doit porter secours envers des agresseurs injustes ! Le combat sacré vécut dans les tranchées d’après la chronique et le roman. Je ne parles pas du navet « Indigène » qui eut tant de succès, malgré ses imperfections, ses anachronysmes. Mais, y compris ce film, son succès parmi les autochtones, pourtant peu héroïsés dans ce récit, puisque la palme ne revenait qu’aux indigènes libérateurs, témoigne encore de cet état d’amour. Autre témoignage d’amour, c’est qu’il y eut lors de la deuxième guerre, quelques-uns d’Afrique du Nord, qui devancèrent l’appel par une sorte de tradition familiale, ayant reçu cette mission de leurs pères associés à la guerre précédente. Leur nombre est réduit, mais le fait existât, lors même qu’étant témoins de certaines choses que la France fit, on pourrait s’attendre à ce qu’il n’en fût rien ! Il y eut aussi des situations de Résistance, non seulement en Afrique du nord, et dont fut témoin un Roger Garaudy, mais aussi, sur le sol de l’Hexagone. Ceux qui se battirent dans les tranchées infernales, ceux encore qui se battirent en divers lieux à la Libération, leurs enfants, non comme on croit en rupture mais plutôt dans une certaine continuité, menèrent les luttes d’indépendance, et toujours dans le prolongement, sans entorse, les descendants encore de ceux-là, sont ceux qui agissent ou rêvent d’une émancipation plus totale de la Nation enfin accomplie ! Pas de rupture, pas de contradiction. Le militant ou sympathisant du FIS Algérien, n’était nullement anti-Français, comme on l’en accusât. L’homme juste que tu es, n’a pas cru cette allégation, j’en suis sûr ! La version initiale sur la tuerie des moines, je ne l’ai jamais cru dès le départ ! C’est que le Musulman, même en temps de guerre, n’est jamais vraiment anti-Chrétien, comme on se l’imagine, il est anti-Croisériste seulement ! Quand on apprit la tuerie des moines, je me suis fait la réflexion suivante. J’ai pensé que les moines avaient eu l’imprudence de recevoir des insurgés qui ont pu leur faire des confidences. Je me suis dit que les moines ont parlé sous la contrainte aux autorités, qui ont mis à profit des éléments d’information pour apréhender des insurgés, puis que ceux-ci, ont peut-être tiré vengeance des moines. Mais les hypothèses et les versions dont il est question à présent, seraient toutes différentes, attribuant la tuerie aux forces de l’Ordre. A ce sujet, Torrentiel, permets-moi de rectifier une incompréhension de ta part. Tu semble croire que le FIS a mené une guerre mais il n’en est rien. Aucun mot d’ordre ou appel dans ce sens. Quand le parti fut dissout, les principaux militants eurent le temps, avant qu’on ne les arrête, de se réunir pour conclure à un ultime communiqué. Car, ce ne fut pas une simple dissolution, mais suivie d’arestation, elle ressemblerait presque, toute proportion gardée, à la dissolution de l’Ordre du Temple, sous Philippe Lebel ! Le communiqué ne contenait rien qui soit un appel aux armes. Par la suite, les militants, épars dans le pays, craignant pour leur vie, se constituèrent en une entité qui fut nommée Armée Islamique du Salut, AIS. La lutte armée leur parut être, à tort ou à raison, je le crains, le moyen de sauver leur vie en défendant une cause juste après tout. Le GIA n’a rien à voir avec l’AIS, et je flairais très vite le complot, quand le GIA devança de beaucoup en force et en nombre l’armée Islamique ! Mes craintes furent confirmées par la suite, le gouvernement Algérien ne recula pas devant le crime inouï de susciter une fausse guerre intérieure, où ses agents se muèrent en émirs et tinrent soitdisant les montagnes. On les voit à présent couverts de prébendes. Mon propos est de parler à la France, si réduits soient mes moyens de communication. En fait nos vis-à-vis et adversaires, n’ont qu’en apparence, une supériorité médiatique. Le contact inter-personnel, lent et chétif d’apparence, a l’avantage de la qualité. Je pense, et je pressens que je ne suis pas le seul, qui porte ce genre de parole. D’autres fils et filles de ma nation, à cette heure même où j’écris et développe, font de même partout et dans toutes les langues. A la France, il faut d’amour parler, et de raison convaincre. C’est par l’amour et la raison que je veux imprégner la France et la porter à vouloir ce que je veux, à endosser mes justes causes, qui un jour seront siennes. Je sais que la France est trop bonne, pour ne pas faire droit à mes demandes et suppliques, tôt ou tard, si ce n’est encore dans l’horizon étroit des grands décideurs, en tout cas, dès à présent, nos causes cheminent dans le peuple et les masses.

 

 

D’amour, il fut assez parlé, Torrentiel, la joute aussi a ses droits. Il faut définir contre qui et quoi je me bats. Mon ennemi, c’est le non-sens et donc tout ce qui le prépare dans l’univers Occidental, comme partout au monde. Le non-sens, très difficile à définir, on peut le nommer matérialisme, plus ou moins athéisme ou encore mieux, indifférence. C’est l’état auquel on parviendrait, n’étant plus habité d’aucun élément de doctrine, d’aucune matière idéologique, d’aucune substance éthyque ou morale. Au vrai, c’est un état absolu, impossible, puisque contraire à l’homme, contraire à la vie. Cet état mortel au sens propre du mot, il faut le prendre comme ça, pas autrement, on ne peut y parvenir que partiellement, mais ce sera toujours assez destructeur et tueriffère. Comment savoir si je m’exprime bien et me fait comprendre ? Donc, tu as beau dire que le logos, ce que tu nommes ainsi, protègerait toujours assez l’homme Judéo-Chrétien et l’homme tout court de cette tendance, on voit pourtant que tout progresse dans cette direction! Voilà mon ennemi premier. Je dis pressentir, que si une sphère culturelle a des chances d’y résister, c’est l’univers Islamique, l’Islam étant une doctrine, très essentiellement. C’est une doctrine qui se veut vraiment telle, et en ce sens, c’est la doctrine des doctrines. La résistance qu’elle présente, semble, au moins pour un temps, la chance unique de l’humanité. Il est donc salvateur que cette résistance s’opère. Donc, à partir de là, mes vis-à-vis et ennemis, sont ceux qui soutiennent l’Occident en tant qu’il est promoteur du non-sens ! Un état de plus grande force de l’Islam, dans la totalité des domaines, y compris politique, et donc, corellativement, un état de moindre force de l’Occident, semble requis pour cette opération salvatrice. Un état de moindre force, ai-je dit, non pas une situation de catastrophe aux conséquences hasardeuses. Mais que l’un soit un peu plus fort et l’autre un peu moins, pour qu’ils soient contraints de subir une influence correctrice réciproque et d’échapper à certaines dynamiques d’errance. Une correction fine et réglée du rapport de force dont je reparlerai. Donc, mes adversaires, sont en effet, ceux qui tentent de réfréner la renaissance de l’Islam, mais aussi ceux qui portent en terre les reliquats de doctrine encore opérante ici et là ! Ceux qui portent le Christianisme en terre, sont mes ennemis. Or, le Chrétien actuel, qui, par le fait de son état de doute et d’indécision se laisse évacuer peu à peu dans le néant, en ne luttant pas, est complice voire promoteur du non-sens. C’est donc à juste titre, que je l’envisage comme adversaire. Il en est de même du Marxiste qui capitule. C’est qu’en fait, ces doctrines, notament la Chrétienne, ont intrinsèquement, dès l’origine, préparé cet état de chose. C’est ce que j’entends démontrer. Quelques autres définitions. Le Croisériste, Torrentiel, n’est pas le Croisé, je n’ai pas dit ça ! On nomme actuellement Croisériste tout élément !Chrétien, crypto-Chrétien ou autre, qui soit hostile à l’Islam et aux Musulmans ! C’est une catégorie nouvelle, en fait, que nous autres avons créée. D’autre part, quand le Musulman parle de Croisade, ce n’est pas toujours comme vous dites, par effet d’ana-chronysme, il nomme Croisade toute situation de guerre massive. Les Croisades ne furent-elles pas des guerres massives, les premières guerres mondiales ? En fait, quand un Musulman qualifie quelqu’un de Croisériste, c’est qu’il lui attribue une haine ou une indifférence toxique et tuerifère. A l’exception des ennemis Juifs, qu’il nomme Sionistes, ses autres ennemis, il peut les nommer Croiséristes. En somme, c’est comme si un européen employait la qualification de Nazi ! Quand un leader ou un autre parle de Croisade ou de Croiséristes, vous lui attribuez à tort on ne sait quel ana-chronysme, ce qui témoigne bien de votre part, d’un suprématisme invétéré. Vous croyez-vous les seuls qui aient le droit de créer du vocabulaire ? On est bien d’accord, le mot « Croisé » désigne une situation historique, à laquelle il n’est pas qu’un certain Georges W Bush puisse prétendre. Aussi le qualifions-nous de Croisériste et non de Croisé ! Du reste, si le discours est enflammé et plus ou moins lyrique, il est permis d’utiliser des catégories historiques, ce n’est pas alors de l’anachronysme.

 

La oumma, la nation, qu’est-ce que c’est ? Difficile à définir. La France est une nation, ce qui veut dire qu’elle existerait, même en l’absence de gouvernement Français. La nation n’est pas un gouvernement ou un état. On pourrait en théorie, morceler et créer des états sur le sol et le peuple Français, des états indépendants les uns des autres, à qui on donnerait des noms ou des numéros, mais la nation Française existe sans qu’on puisse la créer. L’état n’est jamais qu’une structure qui correspond ou non à une nation. Quand il s’y juxtapose, on parle d’état-nation. Or, le Liban, la Tunisie, ce sont plus des états que des nations. La nation Arabe, n’a pas de gouvernement, il faudrait le créer, mais elle existe, qu’elle ait ou non, une existence politique, un gouvernement. La Nation Islamique, est une nation de nation, avec cette catégorie peut-être intraduisible de « Oumma ». Elle comprend au moins trois grandes nations, l’Arabe, la Turque et la Perse mais il en est d’autres. La Oumma est une nations, en ce sens qu’elle comprend en son sein diverses nations, mais, tout comme l’Islam en tant que doctrine est la doctrine des doctrines, on peut dire que la Oumma est la nations des Nations, puisque l’idée de nation en procède également.

 

Totalitaire, cette idée ? Non, si c’est ma considération à moi, voulant voir le monde ainsi, dans la mesure où je permets à mon vis-à-vis de le voir différemment.

 

Le peuple correspond généralement à une nation basique, différents peuples composent certaines nations englobantes. Chaque peuple correspond à une nation. On observe quand-même la différence de signification entre le mot « peuple » et le mot « population ». La population de la France n’est pas toute du peuple Français. Le corps social ou société, c’est la population d’un espace donné, en tant qu’agissante et inter-agissante. Corps social ou tissu social, c’est la trame qui réunit des individus associés les uns aux autres par toutes sortes de rapports, des rapports affectifs aux rapports de production, lesquels ne sont pas nécessairement contradictoires, d’ailleurs.

 

La patrie, c’est encore autre chose. La Tunisie, peut être une patrie, la France est une patrie, mais même Lilles ou Marseille sont aussi des patries. C’est le lieu où on a grandi et qu’on aime plus ou moins. On peut dire que la France est tout à la fois une patrie et une nation, doué d’un état. Or, il est question dans mes développements de la Nation Islamique, et vos objections semblent si nombreuses contre ce concept, que ça relèverait d’un certain degret de Croisérisme. Sommes-nous seuls contraints de dessiner le périmètre d’un précaret qui est pour l’instant en grande partie sous domination étrangère, alors que des Juifs on n’en exige pas tant ? En effet, la constitution d’Israël ne lui attribue pas de frontières, il en va de même pour la Russie, et d’autres entités politiques je crois. Et on nous fait le reproche toxique de ne pas nous fixer des frontières précises, alors même, que nous ne disposons pas d’une entité politique, de quelque chose qu’on apellerait l’état Islamique, ou le gouvernement Islamique, ou encore d’autres désignations. On nous somme de définir, ce qui n’est pour l’instant qu’à peine un projet, un rêve. On nous combat jusque dans nos rêves ! Eh bien, notre précaret à venir, c’est toute terre où les musulmans sont majoritaires, soit le Grand Moyen-Orient, qui va de Tanger à Jakarta, de la Méditerrannée à l’équateur, de l’Atlantique à l’Oural, et qui va jusqu’au Caucase indûment saisi, et la Bosnie martyrisée. Ce sera aussi, tout pays qui voudra s’aggréger à cet ensemble par le bonvouloir de son peuple. Des Musulmans minoritaires en toute terre, ils pourront bénéficier de la citoyenneté ou nationalité de la Oumma, s’ils en ont désir. Il en serait d’eux, comme il est régulier de tout ressortissant vivant en minorité à l’étranger, de passage ou installé.

 

Autre définition, j’emploie le qualificatif « métissé » pour désigner un couple ou une personne unie à un étranger. Je préfère cette apellation au terme « mixisme » en usage. Cette mixité ou ce mixisme relèverait d’une situation et d’un temps où c’était, presqu’exclusivement, un homme étranger qui s’unissait à une Française, donc, ça commencerait à dater. Et si j’étais Français autochtone, moi-même, j’imagine que je n’aimerais pas être toujours féminisé de la sorte. Je pense que c’est en train de s’équilibrer dans les deux sens, dans les deux sexes, et c’est tant mieux !

 

Le Crypto-Chrétien, dans mon esprit, désigne celui qui ne se reconnaît plus comme Chrétien mais qui l’est, sans le savoir, en quelque sorte. On peut en dire autant d’un Crypto-Musulman. Il est Chrétien sans le savoir, même s’il ne fut pas baptisé et sans qu’il mit jamais les pieds à l’église. Chrétien sans le savoir, puisque les éléments éthyco-moraux qui encadrent sa vie et son comportement ne viennent pas du néant. Il vit sans le savoir, des restes du Christianisme. En fait, c’est le cas de la majeure partie de la population Française, ceux qui se croient sans religion, mais qui en ont une à leur insu, bienheureusement pour eux-mêmes et pour tous ! Leurs enfants et leurs petits-enfants, s’ils en ont, n’hériteraient, quant à eux que des restes de restes, à peine un écho affaibli, jusqu’à la situation de non-sens à laquelle on ne parvient pas, puisqu’entre temps on aura cessé de procréer et on se sera laissé glisser vers le néant ! Les communistes, ont clairement, à leur insu, des restes de Christianisme, ils sont crypto-Chrétiens, sinon de quoi tireraient-ils leur extrême sensibilité à l’injustice et leur profond désir de solidarité ? D’aucuns disent et répètent qu’on peut vivre sans religion, je n’en crois absolument rien. Qu’en penses-tu toi-même ? Et au sens total du mot « vivre », pas seulement en esprit, mais en chair et en os ? Il faut bien que je précises ma pensée à l’être que tu es, tel que tu sembles te mouvoir et vivre dans la pensée pure, comme ton Quadrilataire de la pensée ! Absence de religion et de toute doctrine, j’observes que ce serait sans précédent dans l’histoire de l’humanité, voire même du règne animal, puisque le fait religieux est aussi dans ce règne-là ! Certains disent, que sans religion on peut quand-même faire le bien et ne pas faire le mal ! D’abord, la proposition ne tient pas, puisque jamais on n’a pu la vérifier. Voici une objection très sérieuse. Savais-tu, Torrentiel que dans la Chine ancienne, l’anthropophagie, je veux dire, la consommation de chair humaine était licite, et la chair en était servie dans les restaurants des grandes villes ? C’est que, dans leur vécu éthyco-religieux, ils n’avaient pas l’interdit fondateur et sacré de la consommation de cette chair. Cet interdit est purement religieux et rien d’autre. Sans phénomène religieux, on entrevoit la disparition de ce tabou et d’autres, ce qui aurait beaucoup de conséquences ! On a fini par croire naturels et innés certains éléments qui, en fait ne vont pas de soi ! Récemment, j’ai entendu parler d’une étude qui aboutit à repérer des éléments éthyco-moraux universels. Seulement, cette expérience n’a pu être menée, bien obligé, que sur de la matière humaine existante, laquelle partout au monde, est encore imprégnée du fait religieux. Elle a mis en évidence la constante du sentiment de justice et d’injustice, ce qui me ravit. On n’en peut conclure que de telles notions pourraient exister sans le fait religieux. Or, là où le phénomène religieux décline le plus vite, là où on se rapprocherait le plus de son extinction, c’est en Occident, et je crois, surtout en France. Peux-tu à ton tour définir ce que tu entends par « Post-Musulman » ou « post-Chrétien » ? C’est ce qu’on entend dans la bouche du renégat Abdelwahab Médeb qui sévit sur France-Culture où il anime une émission qu’on pourrait nommer « folklor d’Islam » et non « culture d’Islam » puisqu’à l’entendre, son Islam est visiblement touristique, on se croirait dans l’Institut du Monde Arabe ou un garçon stylé et parfumé de la république nous servirait un thé à la menthe ! On se voit bien, vêtu d’une ample djellaba, chaussée de babouches, arpenter les allées de l’hôtel de la Mamounia à Marakech, ou au sortir d’un bain Maure, quand après la salle de sudation, on se confie aux mains puissantes et salvatrices du masseur-frotteur ! Ah, pour lui, l’Islam n’est que confort et cirage de bottes ! Il mène une propagande toxique, mais sans aucun effet, et une fois même, étant invité aux Matins, le jour même de l’invasion terrestre de l’Irak en 2003, il prétendit entretenir une correspondance personelle avec le criminel Américain George Bush pour lui faire ses très intéressantes suggestions. Véridique ! Je n’en croyais pas mes oreilles. Mais je présume que ce n’est que fumée, comme je crois qu’il se prétend à tort, diplômé d’Al-Azhar, mais peu importe. Remarque bien, c’est relaxant d’écouter d’une oreille distraite son Islam touristique, qui permet tout et ne défend rien! Combien le paye la France pour qu’il nous fasse la leçon ? Et il n’est pas le seul. Notre débat ou combat, Torrentiel, ne peut être qu’une négation du non-sens et donc contribue à le combattre ! Le face à face est créateur de plus de sens que je ne sais quel oecuménisme convenu. En fait, le Musulman peut vivre avec d’autres un état d’amour, de débat, de face à face, mais il lui est malaisé de vivre une situation d’indifférence. Donc le dialogue, dont on parle beaucoup, si c’est pour dire qu’on est bien d’accord et que tout va bien, j’suis pas preneur ! Cette situation de face à face, est tellement inscrite dans nos fonctionnements, notre histoire, qu’elle en est structurante ! Elle me procure le goût de vivre. Comme ce serait triste s’il n’était plus permis qu’un état d’indifférence envers le Chrétien, l’Occidental ! Son identité et la mienne en souffriraient. Aurions-nous encore de l’identité ? Existerions-nous encore ? Non, Rodomont ne veut que la joute ou l’amour, rien d’autre. La joute est le meilleur des sports, et précisément, cette tendance à l’indifférence de l’homme Occidental, est un travers qu’il me plaît de pourfendre ! Le dialogue inter-religieux, doit être, au moins, par instants, un face à face, une joute. Jouons donc du sabre, Torrentiel !

 

 

Voilà pour ces précisions et définitions, que je poursuive cette causerie. Car, en effet, ce sont plutôt des causeries que je t’envoies. Tu as mieux que moi l’art d’écrire, ce qui donne à tes livraisons une forme assez construite. Je m’y essaie, mais au total j’arrive à une causerie intéressante, certes, mais je ne garantis pas que des imperfections et contradictions réelles ou apparentes ne s’y glissent. Et comme en me relisant, je fais souvent des ajouts, je m’aperçois ensuite que la dynamique des paragraphes en souffre, et trop souvent, voulant développer un argument que je crois un détail, il s’avère en lui-même un vrai développement, ce qui fait que le paragraphe est moins uni que ce qu’il faudrait. Des points d’exclamations relèvent comme des épices la diction monotone de jows, notre lecteur d’écran, à mon goût ! Attention à une chose, il est possible que des éléments d’importance, ne soient pas, au départ, bien soulignés. En fait, souvent, je les découvre en t’écrivant. Cette histoire du non-sens, je n’y pensais pas longtemps avant qu’elle ne vienne sous mon clavier ! La notion de révélation-doctrine, je ne l’avais pas avant qu’elle n’advint ! Cette idée que l’Islam est la doctrine des doctrines et que toute doctrine en procède, je l’ai découverte tout juste au détour d’un paragraphe. Mais il se peut que j’erre et me trompe, que je m’abuse sur mes découvertes et trouvailles. Si seulement je savais ce qu’il faudrait lire à ce propos ! C’est donc une pensée un peu sauvage que je te livre. Pourvu qu’au moins, mes répétitions ne te lassent pas, ni mes confessions, comme celles que j’ai fait plus haut ! Le politiquement-correct y souffre quelques écarts. Parfois, je traite la France comme une fille de joie, parfois comme une reine, avec des intermédiaires, savoir. Beaucoup d’ambivalence, je l’accorde. Du moins, c’est relativement révélateur et courant, je suppose. Dans le contenu de mon texte, il y aurait aussi de l’holisme si je peux me permettre cette prétention. Tantôt ce sont des mots simples et presqu’enfantins et populaires, tantôt, parfois dans la même phrase ou paragraphe, ça se veut beaucoup plus élaboré. J’aime ce mélange, que je provoque volontairement ou qui vient spontanément par moments. Je voudrais être moi-même tout entier, simultanément élaboré et simple, rudimentaire et achevé. Aucune de ces catégories, de ces idées et propositions n’est totalement abstraite, du moins, j’essaie de les vivre, jusque dans ma chair ! Ce ne sont pas des vues de l’esprit ! La fibre de ma pensée est toute charnelle et vivante, comme il est naturel, la France est une femme contre qui je me presse, la Nation est un ensemble d’êtres souvent souffrants mais de plus en plus agissants, que je veux protéger et faire grandir. Aucune abstraction qui ne semanifeste sous une forme tangible et vivante. Il peut arriver que telle proposition abstraite, d’apparence, soit à prendre au pied de la lettre ! Je suis comme ça, et là, je peux dire que je m’aime.

 

 

Tu me vois comme pragmatique, plus politique, comparé à toi. En fait, je ne dirais pas vraiment les choses ainsi. Notre prophète fut lui-même tout ça à la fois ! L’Islam est holiste, voilà tout. Pas de contemplation sans action, tout se mêle, les soufis vivent de tous les métiers, et pourtant leurs exercices sont extrêmement contemplatifs. Le Musulman vraiment accompli, si la chose était possible, devrait tout être et tout faire. On arrive rarement à s’approcher de cet état de perfection humaine. Non seulement il faudrait être excellent en tout, mais en plus, il faudrait avoir connu tous les états et conditions, comme notre prophète qui fut tantôt berger, tantôt marchand, tantôt pauvre, tantôt riche, qui connut, de son temps, une synthèse de ce que l’homme pouvait vivre en Arabie. L’homme Musulman paraît souvent plus contemplatif que l’homme Occidental, il l’est moins toutefois que vos moines et religieux, sans parler des ermites ! Curieusement, l’Islam honnore le monachisme Chrétien, alors même qu’une situation de monachisme et d’ermitage est défendue au croyant ! Le prophète reçut un jour des moines Chrétiens que nous nommons Nazharéens, ils passèrent un jour et une nuit en sa compagnie et repartirent sans avoir cru. Je ne sais pas ce qu’ils échangèrent, pendant tout ce temps, mais le fait montre qu’on pouvait visiter le prophète et repartir comme devant. En fait, un ermitage transitoire est permis, on peut s’éloigner dans le désert pour quelques temps, c’est même recommandé comme exercice, pourvu qu’on revienne vers les hommes. J’ignore pour quelles raisons l’Islam proscrit le monachisme, mais au total, l’Islam se tient à un relatif holisme, sans rien séparer ni rien dissocier, et c’est peut-être ça, la raison de cette prohibition.  Mais je dois quand-même reconnaître une chose, c’est que je suis plus croyant de nation que de religion. C’est d’ailleurs un trait du temps présent, et peut-être un écueil, tant nous tourmente et nous travaille le sort de la nation. Car, du moins, la Nation souffre beaucoup. Les terres occupées de forces étrangères, ne sont que l’aspect le plus visible et concret d’une situation de sujétion et d’opression qui ne laisse émerger que de rares îlots de souveraineté ! Pour qu’on se permette de juger, de ce que fait ou pense le Musulman, et c’est un travers courant, malgré sonpeu de pertinence, il faudrait du moins mesurer sur soi-même ! Mesures sur toi, Torrentiel et que chacun fasse ainsi, et se juge lui-même avant de juger les autres !

 

 

 

Revenons sur certains points. Non, le prosélytisme n'aboutirait pas nécessairement à une situation de guerre éradicatrice, à des faits de guerre, oui mais non pas forcément au génocide. Non, le Coran, par lui-même, ne contient rien d'éradicateur! Ce point je le maintiens très fermement, il est capital pour moi! En effet, le Coran, et l'ensemble de la doctrine contiennent l'idée d'une violence juste, légale, codifiée et limitée, c'est le combat sacré, plus codifié et plus avantageux pour les vis-à-vis que ne le sont les conventions de Genève! Absolument! Le génocide est clairement interdit d'après Ibnou Khaldoun. J'ai entendu un shekh souligner d'autres interdits, d'autres limites que la doctrine impose, et ou qui sont imposées par les choses mêmes. La doctrine interdit en politique toutes les situations absolues, l'absolu étant réservé à Dieu. En ce sens, l'hégémonie mondiale totale d'une nation est interdite et impossible, la nation qui tente ce projet subit un châtiment. De même, une nation ne peut réaliser en son propre sein, une situation d'hommogénéité quelconque. L'aspect composite des nations est chose voulue par Dieu, l'hommogénéité qui est en quelque sorte l'hégémonie interne est interdite. L'est aussi une éventuelle tentative des nations de s’unir entr’elles, y compris dans la meilleure configuration d'égalité et de justice possible. Cette dernière interdiction ou impossibilité, le Musulman doit en être conscient, mais pour autant, il n'a pas le droit de se dérober si les autres nations le veulent. Autrementdit, qu'on y croie ou pas, le négociateur Musulman doit aller sincèrement à Copenhague et tenter de faire réussir le projet. Si Dieu est l'unique et l'Absolu, cette qualité lui est réservée en propre. L'individu ne peut atteindre à l'absolu quel que soit ses efforts, dans aucun domaine, il peut atteindre au merveilleux, ce qui en soit est suffisant pour vivre.

 

 

Ah, du Coran, certains disent pis que pendre! Il y a peu de temps, un fâsciste Hollandais fit le tour des parlements d'Europe, armé d'un navet qu'il projeta devant les députés assez complaisants pour tolérer sa présence. Dans ce film, le Coran était comparé au livre d'Hitler, laissant entendre qu'il faut envisager son interdiction! Depuis longtemps, on entend pareilles sornettes et calomnies! Certes, le Coran contient l'élément "combat sacré" et alors ... Plaise  à Dieu, que le combat sacré soit le seul code juridique de la guerre et de la paix! Ton pacifisme pourrait très largement s'en satisfaire. Je me suis tapé l'Ancien Testament tout entier, pour comparer à cet égard, les deux livres. Eh bien, désolé, mais l'Ancien Testament est beaucoup plus violent, et contient incontestablement des éléments d'apologie du génocide! S'il ne datait pas de trois mille ans, les droits de l'homistes l'eussent fait interdire! Qui sait, dans ces démocraties qui déréalisent, peut-être la question sera un jour posée sur la table! Si un jour, on en vient à interdire ou à falcifier le Coran, inévitablement, la question se poserait pour l'Ancien Testament, sans quoi, on marcherait sur la tête! Quant aux évangiles, j'en ai lu, sans doute pas assez! Faudra que je le fasse. Bien vrai, que ces livres sont pacifistes à souhait, puisqu'il faudrait tendre l'autre joue, etc. Bon, mais il y a quelques éléments curieux, qui font dire à certains commentateurs que Jésus fut un chef de guerre, qui voulait, en tant que descendant de David, reprendre la couronne usurpée d'Israël! Quand ceux qui le suivaient sur la route de Jérusalem lui demandèrent : "Seigneur, frapperons-nous de l'épée?" il aurait répondu : "Que celui qui n'a pas d'épée vende son manteau pour s'en acheter une"! Et quel est ce poisson qu'il envoya pêcher certain soir, où il fut dépourvu de cliquaille? Un pamphlet assez récent, de peu de valeur, peut-être, prétend qu'il envoya Judas, ou Simon, je ne sais plus au juste, pour qu'il dépouille un passant et en rapporte la bourse. Dans ce même livre, j’ai appris qu’il advint qu’un certain Simon, vendit un champ et garda son prix pour lui-même, alors qu’il était entendu, qu’il devait en restituer une part convenue à la communauté ! Il fut frappé de la foudre, qui ne serait autre que la lame d’un sicaire, selon ce bouquin. L'auteur, n'était pas Musulman, sois tranquille. Jamais, ils ne touchent à la personne de Jésus comme le font sans ambage les Occidentaux qui prétendent opérer une relecture! Ces passages du Nouveau Testament, et surtout les passages génocidaires de l'Ancien, je parierais que les curés se gardent bien de les lire en chère et ne les assument plus! Alors, bien sûr, quand on parle de ça, les cathos te disent qu'il ne faut pas prendre tout au pied de la lettre. Certes, mais alors, ça vaut pour tout le monde, et d'autre part, nous n'avons pas nous autres la prétention à un pacifisme aussi total! Nous ne baignons pas sans arrêt dans l'amour, et ceux qui en font profession permanente, qui s'en adjugent le monopole, il est légitime de confronter leur impéritie sur l'amour à certains passages des Ecritures! Une fois, il y a 2 ans, peut-être, une lycéenne Musulmane protestait à la radio, je crois, contre je ne sais quel journaliste ou conférencier qui décrivait, entr'autre, le prophète comme un chef de guerre. Pauvre fille, elle aura intégrée mentalement, votre pacifisme convenu, comme étant l'alpha et l'omega de ce qu'il faut penser! Le journaliste en question, lui répondit à la radio, et très justement, que le prophète fut un excellent chef de guerre, peut-être le meilleur de l'histoire, ajouterais-je.

 

Du prophète, de sa vie, j'assume tout ou presque, gardant à l'esprit que ce fut la vie d'un homme faillible, comme il dit lui-même. Il ne fut pas déifié ni homme-Dieu et toutes ces choses. Je le crois vrai, totalement, dans sa mission. Mais pour sa vie, généralement exemplaire, certains éléments de faiblesse m'interpellent. Mais ça, c'est une autre histoire. je pourrai d'autres fois la développer, à présent, il faut que j'avance.

 

 

Je maintiens aussi très fermement que le Judéo-Christianisme contient plus ou moins délibérément l'éradication du vis-à-vis. Les Juifs en ont la notion parce qu'elle est clairement exposé dans leur livre de référence, les Chrétiens, soit parce qu'ils y puisent aussi des éléments, et c'est le cas de tes chers Anglo-Saxons, soit par un effet de retournement paradoxal de l'injonction d'amour, de douceur, voire de faiblesse, qui aboutit forcément à une situation de victimisation. Encore qu'en pratique, le plus souvent, Ancien Testament et victimisation se soient mêlés intimement, sans qu’on relevât la contradiction flagrante! Allons donc, l'Espagne fut tenue par les Musulmans pendant 4 siècles dans sa totalité, environ, 8 pour l'Andalousie. Mettons.  L'Espagne existe aujourd'hui, avec sa langue, son équipe de foot, on y est Chrétien si on veut, sans restriction, l'Espagne déborderait de vie sans les ennuyeuses hypothèques des agences de notation. L'Espagnol nous aime et nous l'aimons. C'est un bon voisin avec parfois quelques querelles, mais rien de mortel. Juges toi-même, peut-on imaginer que des Chrétiens gardent 400 ans sous leur autorité une population non-Chrétienne sans l'éradiquer, ou lui faire connaître une aculturation assacine? Poses donc cette question autour de toi, et interroge l'histoire. Quand des Chrétiens conquirent et assujettirent des non-Chrétiens, il y eut toujours un projet génocidaire. Toujours! Que ce soit la France, l'Espagne elle-même, la Russie, on a l'impression que l'extermination n'est jamais écartée! Et la technique seule ne suffit pas à tout expliquer, ça tu le sais! Sinon, tu en trouveras maintes confirmations dans l'Histoire de la conquête des Espagnes et de la reconquista, ou bien encore celle des Croisades et contre-Croisades. N'importe qui peut comparer ce qui advint quand des Musulmans s'emparèrent de villes et places, et ce qui se produisit quand ce furent les Chrétiens. J'ai un beau-frère Basque, assez féru d'Histoire Basque et Espagnole. Il en convient parfaitement, de cette assymétrie permanente, la souligne lui-même, et pour être honnête, je te confierai qu'il s'est converti en toute liberté et sans insistance particulière de notre part. Mais, ça le rend-il moins objectif pour ça? Il s'est Islamisé, alors même que l'accord de mes parents, auquel, croiras-tu, il tenait, plus encore que ma sœur, ne lui était pas acquis, en dépit de sa convertion. Il dit que le contexte n'a fait que réveiller un désir qui dormait en lui! Mais voilà! Il m'a souligné lui-même, la différence du sort des populations des villes, selon qu'elles étaient prises par des Maures ou des Castillans. La chose est ainsi! Qu'y puis-je?

 

De la douce France, tu n'ignores pas les projets génocidaires en Algérie, lesquels furent écrits sur le papier, Torrentiel! J'ai lu dans Henri Troyat, une biographie du tsar Pierre le Grand. Il advint sous son règne que des terres et provinces furent prises sur les Turcs. Il ordonna par écrit, comme le rapporte l'auteur, l'extermination des Mahométants et leur remplacement par des colons Chrétiens! La chose ne s'est pas accomplie, fort heureusement, et semble-t-il, sous l'influence de l'église Orthodoxe qui fit que cet ordre ne fut pas exécuté pleinement. Mais enfin, le fait demeure. Peut-être, l’unique exception à cette règle générale, concernerait les situations de reprises territoriales par l’empire de Byzance sur les Musulmans, bien que ces reprises durèrent peu, la terre passant de l’un à l’autre, et qu’on n’eûtt peut-être pas le temps de commettre l’acte définitif de génocide. Dans le haut Moyen-Âge, aussi, aux temps de Charlemagne, celui-ci s'est livré à des guerres à caractère génocidaire, en Saxe, et il extermina, semble-t-il, le peuple des Avars, descendants des Huns, paraît-il, d'après une biographie de Bordonove.

 

Les Musulmans firent des conquêtes en Orient, d'aucuns affirment, et j'en suis d'accord, que ce furent plutôt des reconquêtes, des libérations, l'Orient se retrouvant enfin lui-même. Quoi qu'il en soit, ils n'héradiquèrent pas! Alors, bien sûr, certains malveillants nous font la réflexion suivante : "Les Musulmans percevaient un impôt spécial, la capitation, et préféraient  ce bénéfice à l'éradication." Certes, mais cette objection n'est pas valable pour l'Espagne ou l'Orient des Croisades. En effet, l'intérêt fiscal de la capitation était bien contrebalancé par le risque encouru du fait d'un changement possible de fidélité des Chrétiens épargnés! Puis, on a beaucoup exagéré ce point, car la capitation ne fut pas toujours perçue. Au total, malgré la capitation, la pression fiscale était moindre que sous domination Chrétienne, ce qui expliquerait d'après certains historiens l'aisance des progrès Musulmans en Espagne, et même dans la partie de l'Europe conquise par les Ottomans! Cet argument ne vaut guère dans le cas de Jérusalem où les Musulmans furent tous mis à mort par les Croisés, alors que Salah Ed Dine, quand il rendit la ville libre, permit aux Chrétiens de se retirer moyennant le paiement d'une rançon convenue. Et comme les riches abandonnaient les pauvres, il poussa la prodigalité jusqu'à racheter la rançon de ceux-ci, sur sa cassette personelle! Après la libération de Jérusalem, les sultans d'égypte tentèrent de traiter avec le plus de mansuétude possible les royaumes Chrétiens qui subsistaient. Le sultan Baybar, le vrai vainqueur des Croisés, selon moi, et non comme on croit, Saladin, Baybar, pourtant implacable, eut bien de la patience envers ces principautés! Il était entendu que les princes Chrétiens devaient le tenir informés de tout mouvement d'arrivée de nouveaux Croisés ou de Tartares, puisqu'au passage, ceux-ci et ceux-là avaient fait alliance, et le roi sanctifié en prit l'initiative dangereuse! Le roi Louis 9 s'imaginait convertir les Tartares, délire, dont ceux-ci devait bien rire! Or, il advint qu'un jour à Saint-Jean d'Acre, on fit un massacre de croyants. A cette nouvelle, le sultan entra dans une grande colère et se décida enfin, à raser toutes les places fortes et à s'emparer de tous les chevaliers s'ils ne repassaient pas la mer! Mais même encore, les chroniqueurs Arabes du temps, trouvèrent qu'il manquait de magnanimité et d'esprit chevaleresque, en le comparant négativement à Saladin. Après cette éradication des forces militaires, uniquement, les descendants des Croisés restèrent en Orient et y prospérèrent, c'est eux qu'on nomme les "poulains". Ce sont les Catholiques d'Orient, Maronites de Syrie et du Liban et autres en Palestine, qui ne furent pas toujours des plus reconnaissants!

 

 

Ah, j’allais oublier, une autre exception à cette malheureuse règle, c’est celle de Frédéric 2 de Hauenstauphen, empereur d’Allemagne, mais d’abord roi de Sicile. La Sicile du temps n’était pas juste l’île connue par sa maffia, mais le royaume s’étendait sur le continent, une partie de l’Italie ! Lorsqu’il prit le sceptre de son royaume, ce qui ne se fit pas sans mal, il eut à affronter une rébellion Maure. En fait, malgré la reconquête de la Sicile, un foyer Maure s’était maintenu au prix d’une vaillante résistance. Le roi les vainquit, et lorsqu’ils se rendirent à son autorité, le jour de la capitulation, l’émir dont j’ai omis le nom, lui fut amené captif, sous sa tente. Au lieu de le décapiter, comme la chose pouvait s’entendre, le roi, pris de rage, le piétina et le déchira de ses bottes avant de l’achever. Benoit-Méchin, à qui je dois cette biographie, explique ce geste de rage démente, et en tout cas, hors des lois de la guerre, par le fait que l’émir rebelle ralliait ses partisans en alléguant que le roi avait résolu de tous les mettre à mort ! En fait, l’influence insistante du pape allait en ce sens, d’après les doccuments auquel puise l’auteur ! D’ailleurs, le roi, envoyait au pape des missives convenues en ce sens, prétendant ceci par exemple : « J’ai détruit les païens et les demeures des païens ». Donc, alors même que le roi tentait de ménager le pape, sans commettre l’irréparable, et en prenant des risques pour sa personne et ses états, l’émir allait répétant que se soumettre au roi, c’était livrer son peuple à une tuerie certaine. L’alternative était donc, à l’entendre, la guerre ou l’extermination ! Accusation de génocide que Frédéric n’aurait pas supporté ! C’est bien possible, puisque par la suite, ses actions envers les Musulmans, en Sicile, furent au contraire celle d’un protecteur généreux. Il leur concéda une terre, à Lucera, où ils édifièrent une place, élevèrent ses chevaux, forgèrent ses armes, leurs femmes mêmes tissèrent sur commande du roi, de grands travaux de tapisserie ! Il prit parmi elles une maîtresse qui lui donna des enfants, dont un fils qu’il ne baptisa pas ! Il le reconnut pourtant pour son fils, la chose était courante, en ces temps, le laissa grandir, élevé par les siens, dont il devint un chef ! Ils fournirent le meilleur élément de ses forces de cavalerie et il leur confia même la garde de son trésor ! Frédéric, fut-il clandestinement converti ? Benoit-Méchin ne le croit pas, non plus, semble-t-il, que le pape du temps, sans quoi il eût suscité une Croisade contre lui ! L’auteur le présente comme un philosophe avant la lettre. Pour cette raison, le pape le poursuivait de sa haine, lui suscitant maints déboires et nombre d’ennemis. Pourtant, quand il fit son entrée pacifique à Jérusalem, sans aucune exaction, respectant en cela un accord préalable avec le sultan d’égypte, ce jour-là, pour ne pas l’incommoder, croyait-on, on avait suspendu les appels à la prière du haut des minarets. S’en avisant, Frédéric, habitué à les entendre, dans son camp de Lucera, tint au contraire, qu’on se relaie pour que l’appel soit sans cesse lancé, même hors des heures des prières ! Ainsi, son arrivée dans la ville, fut-elle saluée par plus de muezines que de battements de cloche ! Mais Frédéric, pourtant Croisé, était excomunié, lui et ses terres, et l’interdit fut mis même sur le Saint-Sépulcre ! On lui reprochait cette Croisade où le sang ne coula pas ! Le pape avait sabotté et pillé l’entreprise, faisant repartir un grand nombre de Croisés, qui, moyennant finance, furent réputés avoir atteint la terre sainte sans s’être même embarqués ! Pourtant, il avait réalisé le seul véritable but religieux des Croisades, s’il y en eût jamais, le libre accès aux terres saintes, rien autre chose ! Pas converti dit-on, pourtant, comment s’expliquer son Islamophylie et cet amour des appels ? Simple goût musical ? Et qu’il ne fit pas baptiser son fils ? Dieu en sait plus long là-dessus ! Je me permets une hypothèse, Frédéric fut converti secrètement par ceux qu’il avait vaincus. Pourquoi cela ? Peut-être bien, justement, à cause des accusations de l’émir ! Conséquences paradoxales donc. Sans ces accusations malheureusement plausibles, cette exception eût-elle eu lieu ? Quel destin eûtt été celui de cet empereur et roi ? En voilà un, qui, de toute sorte, fut Musulman de nation ! S’il le fut aussi de confession et religion, ce dut être parce qu’on l’accusa de projet génocidaire, ceux mêmes où le poussait les semonces incessantes du pape ! Cela montrerait que le génocide, est l’accusation la plus lourde que partout, en tout temps, on pût porter contre un homme, au point que pour s’en laver, aucune transformation ni retournement ne paraissent apropriés ! Il en fit peut-être même trop, car après sa mort, les Musulmans de Luceyra connurent le sort funeste que l’on sait ! D’après Benoit-Méchin, son fils s’opposa à la reddition de la ville, étant persuadé de la tuerie qui s’en suivrait. Il en fut décidé autrement, malheureusement, il n’avait vu que trop juste !

 

 

Oh, puisque j'en suis à des considérations historiques, je ne peux résister au plaisir de relater certaines circonstances de la première conquête de Jérusalem par les Croyants. C’est un peu hors-sujet, mais il te plaira, je pense, d’entendre ce récit. La ville fut prise aux Byzantins sous le règne d'un Kalife admirable, Homar Ibnou El Kattab. Cet homme pieux et psycho-rigide, donnait de ses biens en aumône, étant frugal et avare pour lui-même. Jusqu'à la fin de sa vie, il rapiéça son habit. On le pria de prendre dans le trésor à cet effet. Le trésor était alors plein et comble! Homar n'en voulut rien prendre vivant de ses propres biens et travaux! Oui, nos premiers Kalifes exerçaient le pouvoir bénévolement, saches-le, Torrentiel! Ils vivaient sur leurs biens et travaux, ne recevant rien en tant que souverain. Ni Constantin, ni Alphonce de Castille, ni même votre pieux Louis 9, n'en firent autant! Ah, comme on est loin de ces temps vertueux! Quand Homar fit son entrée dans la ville, le patriarche Chrétien du temps l'accueillit. Il lui propose de venir prier et communier avec lui au Saint-Sépulcre. Homar refusa à peu près en ces termes : "Non, je n'irai pas et n'entrerai pas en ce lieu qui est à vous, de crainte que dans les temps à venir, cela n'apparaisse comme une prise de possession"! Depuis ce temps, le Saint-Sépulcre fut aussi inviolable qu’une léguation, qu’une ambassade ! Sans compter que tes chers Juifs, interdits de séjour à Jérusalem par les Byzantins, y furent admis et tolérés et purent revoir leur terre sainte ! Admires cette rigueur, Torrentiel! Ah, il n'était pas modéré celui-là, il ne barguignait pas! Aucune complaisance ou tiédeur! En France, on dit aimer les modérés, je ne sais pourquoi! Ah, on en pince pour des Sifaoui ou des Shebel. Mais, proposition absurde, que fûtt-il advenu si Shebel se fût alors emparé de Jérusalem? N'eût-il pas saisi le Saint-Sépulcre? Mais, c'est vrai que c'est absurde, puisqu'un tel homme aurait réussi à dilapidé le trésor et eût été un si piètre émir et chef de guerre que les Byzantins se fussent bien plutôt emparés de Médine! Tant vaut mieux, que cette modération élastique et suspecte, cette tiédeur, ce reniement qui peut un jour se renier, une authenticité, une intensité voire un fanatisme si, comme dans le cas de notre grand Kaliffe, il s’exerce aussi bien contre soi-même ! Fanatisme contre soi-même, qui s’impose à soi-même des contraintes et rigueurs est plus fiable et sûr que ces tiédeurs que je ne crois pas !

 

Savais-tu ceci que je viens juste d’apprendre, que si d’aventure une église abandonnée tombe en ruine et s’écroule, il est défendu aux croyants d’en faire une carrière et de prendre sur ses pierres et matériaux ? Il y eut même, au temps des Abbassides, une jurice-prudence singulière. Une étendue de terre était disputée, en égypte, entre Chrétiens et Musulmans, à qui elle échut tout d’abord. L’affaire dura, et pendant ce temps, une mosquée y fut bâtie. Comme finalement, le jugement en rendait la propriété aux requérants Chrétiens, la démolition de la Mosquée fut ordonnée. C’est que notre doctrine prévoit intrinsèquement, non pas cette tolérance élastique et tiède, tarte à la crème du temps présent, mais un état de droit qu’on peut faire valoir !

 

Ah, on s’indigne du fait que Chrétiens et Juifs acquitaient un impôt par tête. J’ai dit que ce ne fut pas toujours perçu, et que de toute sorte la fiscalité restait généralement plus légère, que sous les règnes Chrétiens. C’est qu’elle fut aussi plus régulière ! Dans l’Europe médiévale, d’après Jules Michelet, la régularité des prélèvements ne serait qu’un leure ! C’est qu’en plus, en pays Chrétien, le Musulman était mis à mort et n’existait pas, donc on peut comparer ! Quant à la capitation, dans l’univers Chrétien, on exigeait des Juifs des pressions considérables, et d’après mon historien, l’extorsion était fréquente. On arrachait une à une les dents de tels Juifs pour leur faire avouer où se trouvait cachée telle part de leur bien qu’on supposait soustraite ! D’ailleurs, les Juifs quand ils purent, migrèrent sur nos terres, et notes bien, qu’en dépit des lamentations d’un certain Bernard l’Ermite, les Chrétiens d’Orient, si malmenés à l’entendre, ne songeaient pas, alors à gagner l’Europe ou les terres de Byzance !

 

 

Mais reprenons notre propos sur l'éradication après cet instant de plaisir que je me suis doné. Allez, je vais aggraver mon cas! Même entre Chrétiens, des situations génocidaires n'ont pas manqué. Philippe 2 d'Espagne, en accord avec le pape du temps, envisageait, si la chose fût nécessaire, l'extinction totale des hérétiques des Pays-Bas, d'après Edgard Quiné dont j'ai lu une biographie de Marnix de Saint Aldegonde. L'Angleterre que tu sembles chérir, doit beaucoup sa survie à l'incurie qui présida à la préparation de l'Invaincible Armada, bénie par le pape. Si la chose avait réussie, il était question de mettre à mort tous les hérétiques invétérés, et on avait même prévu d'emporter des femmes pour qu'elles élèvent les enfants orphelins dans la vraie religion! J'ai entendu un jour le Chrétien ou Marxisant Hazmi Bchara évoquer qu'en Europe Centrale, les guerres de religion firent disparaître le tiers des habitants, en ce temps-là! C'est de lui que je tiens qu'il n'y eut pas d'équivalent dans la sphère Musulmane, tout juste des tensions inter-shihiites ou inter-sunnites mais rien de l'histoire imaginaire que l'Amérique a tenté de nous vendre. Pas de guerre de religion, pas de brûlerie d'hérétiques, de sorcières non plus! L'exemple de Copernic et Gallilé n'aurait pas pu se produire chez nous!

 

 

Parlons aussi des femmes, des sorcières. Là aussi, en certaines régions d'Europe, ce furent des situations quasi-génocidaires qui se produisirent. D'accord, l'église Catholique ne fut pas seule responsable de cette chasse. L’ayant initiée dans un premier temps - c’est bien un évêque qui brûla Jeanne d’Arc -, elle ne rallentit cette follie que lorsque les juges et tribunaux laïques, soucieux de s’emparer des bénéfices qui s’y attachent, se saisirent de ces affaires ! Elle ne fit rien pour y mettre un frein! Figures-toi que certains Musulmans en tirent argument contre vous. J'ai entendu une fois une sheïka des émirats qui exposait une hypothèse à laquelle je n'avais pas songé. Elle s'explique l'insistance excessive des Occidentaux à stigmatiser le sort de la femme Musulmane comme la transposition du vécu historique de mysoginie turifère lors de la chasse aux sorcières. Puisqu’on en est à parler de femmes, Jules Michelet m’apprend une chose proprement effarante. On peut dire qu’à peu près tous les Français, une grande partie des Européens des cendent de lointaines aïeules serves de corps ! Oui, serves de cors, c’est à la lettre qu’il faut prendre l’expression. C’est que les prémices du mariage, le droit de cuissage, ne fut nullement une vue de l’esprit ! Il fut fixé par écrit dans les coutumes féodales compilées ou les lois de certaines provinces. L’église, qui seule comptait des lettrés, a dressé par écrit, sur parchemin, ces choses monstrueuses, et le seigneur ecclésiastique, ne laissait pas perdre ce droit plus qu’un autre laïque, lequel droit, d’après les documents, ne pouvait être abandonné que contre le paiement d’une très lourde taille, « trois vaches » selon certains documents, une fortune, pour le serf.

 

On a trop glosé sur la prétendue situation humiliée de la femme Musulmane. Fut-elle soumise, ce ne fut qu’à son mari, et non comme la serve de corps, qui fut soumise à un autre, l’aîné de chaque famille étant bâtard du seigneur ! En fait, même actuellement, reproche-t-on vraiment aux femmes Musulmanes leur soumission, ou plutôt leur fierté ? La femme Arabo-Musulmane, en France, fût-elle voilée, a-t-elle dans la rue l’apparence d’une soumise, ou tout au contraire, lui reproche-t-on son allure altière, son port de tête fier ? N’est-ce pas cette fierté, plutôt qui accable, au lieu d’une prétendue soumission ? N’est-ce pas un paradoxe de plus ? On n’en est plus à les compter !

 

Tu me parlais de chevalerie et d’honneur, mais c’est que ça n’a pas le même sens d’un univers à l’autre. Dans ma nation, la féodalité exista peu, soit que l’Islam ne permît pas qu’on désarme complètement les croyants, tous éligibles au combat sacré, soit parce que ces peuples sont d’atavisme nomade ou semi-nomade et que la structure tribale et clanique y demeura forte. La noblesse et l’honneur ne sont pas le monopole de tel ou tel qui émerge au-dessus du troupeau des brebis désarmées, c’est le bien de tous auquel tous concourent. Il en fut donc, que pour une raison ou une autre, la femme Musulmane fut sinon plus libre, du moins plus digne et respectée, ne devant sa chair qu’à son mari. De la femme Chrétienne, il en alla tout autrement, le phénomène de révolte féminine qu’est le phénomène Chrétien de la sorcière en témoigne en millions d’exemplaires de procès aux issues toujours dramatiques. Jules Michelet est radicalement anti-clérical, mais encore faut-il redresser ses arguments qui paraissent fondés. Tes Pères de l'église, ton église naissante y reçoit de ces coups! Je ne te dis que ça! J'aurais recours à lui, quand il sera question de réfuter cet "Islam des Lumières" que développe spécieusement le mercenaire Malek Shebel, laissant entendre que l'Islam pourrait ne pas être lumineux. Les Lumières sont une catégorie Chrétienne, uniquement, c'est une réaction aux siècles obscurs, où on proscrivit la logique et la raison et où on déclara la nature diabolique, ce qui est chose tout-à-fait contre-nature et inhumaine qu'aucun autre pôle de civilisation n'a connue! Malek Shebel peut écrire ce qu'il veut, puisqu'il lui plaît d'embrouiller et de brouiller les jugements, il parle de lumière et obscurcit les idées! L'Islam est lumière et Dieu est lumière sur lumière !

 

 

 

 

Les Chrétiens se livrèrent sur d'autres à des guerres éradicatrices dont certaines ont malheureusement réussi, ils se firent aussi beaucoup la guerre entre eux, plus nombreuses et plus graves furent leurs guerres comparé à ce qui se fit dans d'autres sphères. Oh, on peut bien accorder quelqu'équivalence relative au foyer Mongol. Gengis Khan et son état-major, quand ils conquirent la Chine, envisagèrent l'extermination des populations cédentaires agricoles, qui pour eux, occupaient la terre sans utilité, et auraient gêné leur vie errante et transhumante. C'est à grand-peine qu'un lettré Chinois les persuada finalement qu'il y aurait meilleur parti et plus de profit à lever un impôt fructueux sur ces masses! On accordera également que le Japon du vingtième siècle mena contre la Chine une guerre dévastatrice. Quant à nous, qu’aurions-nous à déplorer ? Nous eûmes un certain Tamerlan, mais sous une Islamisation de surface, son épais paganisme demeura ! Certes, il édifia des tumulus de têtes humaines dans l’horrible tradition guerrière des Turco-mongoles, rasa des villes, en prit d’autres sans combat, tant sa terreur le précédait, et certes, il fit récompenser ses guerriers au nombre de têtes coupées ! Notre Ibnou-Khaldoun, qui se trouvait auprès de lui tel un hôte-captif, fut contraint de souvent faire le panégérique du tyran ! Ce n’est qu’à grand-peine, et en tremblant, qu’il obtint enfin son congé, pour s’en retourner dans son pays, bienheureux de ne plus trembler tous les jours devant les caprices incertains du monstre au pied boîteux, ce dont il tirerait son nom de Tiburlon ! Nous pourrions aussi déplorer un kalife fatimide, Hakim Bi Amr-illah, tyran d’égypte, qui eut semble-t-il quelques ressemblances avec le Romain Néron, étant comme lui, porté vers l’homme. Et byzarrement, il fit brûler le Caire, pour son plaisir. Avait-il lu Suéton et s’en inspira-t-il ? Mais même dans ces deux cas, pas d’extermination. On ne peut guère invoquer que l’affaire Arménienne discutée par ailleurs, autant ou plus encore que le cas Juif. La version Occidentale sur l’affaire Arménienne, est en effet controversée ! L’ennui est que les faits sont maintenant trop lointains pour être établis clairement. J’ai tendance, pour ma part, à croire certaines versions Turques à ce sujet. Un historien invité sur la Jézira, semble présenter des arguments assez solides dans ce sens. J’en ai repéré deux principalement. Le premier est que les recensements sembleraient attestées d’une stabilité voire d’un léger accroissement démographique Arménien sitôt après les évènements de guerre. Le second est que les Arméniens n’ont pas quitté le domaine Otoman, mais ils ont seulement migré vers d’autres régions. Cela semble confirmer la thèse, non d’un génocide, mais d’une déportation rendue nécessaire par la sympathie pro-Russe de ces populations frontalières, en temps de guerre avec la Russie. La version la plus usitée sur ces faits, n’est pas pour autant totalement irrecevable pour moi ! L’histoire, dans ces conditions, devient une confrontations de versions et d’hypothèses. Je me permettrais seulement d’observer une chose. Qu’on stigmatise comme faussaire ou révisionistes tels ou tels auteurs, n’empêche pas qu’il soit permis de penser que les versions officielles ne sont pas, au-dessus de tout soupçon ! Si la femme de Césard ne doit pas être soupçonnée, l’histoire officielle est humaine et donc suspecte.

 

 

Alors, j'entends d'ici ton objection. Ce sont des rois et empereurs dont tu n'es pas comptable, ce sont des papes qui ont failli, mais que la foi Chrétienne n'est pour rien dans ces catastrophes! Très bien. Mais il reste quand-même quelque-chose. Jésus fils de Marie n'a-t-il pas dit "On reconnaît l'arbre à ses fruits?" Comment se fait-il donc, que l'univers où on enseigna autant l'amour, la douceur, la paix, comment se fait-il que cet univers humain ne produisit pas une violence guerrière moindre sinon simplement égale à ce que firent les autres pôles? C'est qu'il doit y avoir des raisons pour ça! Que le Christianisme soit apolitique, je veux bien, jusqu'à un certain point! Si on te pose la question banale de l'abolition de la peine de mort, tu répondras bien en tant que Chrétien! Et ta réponse aura une conséquence politique. L'Islam n'est pas apolitique et ne veut pas l'être. D'après moi, qui dirait le contraire serait un errant ou un renié! D'ailleurs, je n'en ai pas fait mystère, depuis le début de nos échanges. Voici l'explication, selon moi, et je suis faillible! Le Christianisme, tel qu'il est reçu à présent, et ce, depuis que certains conciles ont fixé la foi qu'il fallait croire, assigne à l'homme des obligations impossibles voire contre nature. Me reproches-tu de tenir ici-bas pour une justice idéale? Non point! Nous tenons pour un état de grande justice, non absolue, mais merveilleuse. Le merveilleux existe sur terre, c'est ce qui s'approche le plus de l'absolu au point qu'on pourrait le croire invraissemblable. Le spectacle du merveilleux humain éblouit l'homme le plus taciturne. Jeanne d'Arc est merveilleuse, sans être pour cela irréelle! Elle est merveilleuse au point qu'elle paraît inhumaine ou surhumaine ou surnaturelle. Voilà à quoi l'Islam propose à l'homme qui le peut, d'accéder sur cette terre, le reste étant l'affaire de l'au-delà. D'ailleurs, un principe fondateur de nos doctrines éthyco-juridiques, est de ne rien imposer qui soit au-dessus des forces humaines. Lorsqu'il fit son voyage céleste, Mohamed rencontra les anciens prophètes, notament Moïse, je ne saurais dire à quel ciel, puisqu'il y en a sept! C'était au ciel où le prophète devait recevoir certaines lois, notament le nombre quotidien de prières. On lui en commanda 50! Moïse lui représenta avec insistance : "Demande l'allègement, je connais la faiblesse des hommes". Mohamed s'exécuta et demanda que l'obligation soit allégée, on descendit à 45! Moïse insista disant connaître la faiblesse humaine. Mohamed revint à la charge, on en rabattit jusqu'à 40, et ainsi, le manège se poursuivit jusqu'à 5 prières seulement chaque jour. Ainsi, Dieu, par l'intermédiaire de ses assesseurs et anges greffiers, voulut bien descendre de 50 à 5. Rien que le dixième, le dixième de l'absolu! Or, le Christianisme semble, dès les origines, exiger l'absolu de l'homme. Ceci joint au fait que la foi définie par les conciles prêtait beaucoup à la controverse, on en vint donc à se résigner à beaucoup moins que le dixième! De la justice et de la paix totale et universelle, il advint qu'on se complût à l'injustice et à la guerre! Comment le démocrate que tu es peut-il défendre la féodalité? C'est ce qui permit à des Chrétiens de vivre la paix totale personelle, y étant contraints par d'autres que l'église trouva bon d'exempter de cette obligation selon les développements de l'astucieux évêque Adalbéron. Curieusement, l’injonction de paix se conforme à merveille avec l’ordre féodal, dont l’éthique interdit au manant de protéger et défendre lui-même ses propres biens ! Le laboureur ou le meunier étaient honnis, si d’aventure, outils en main, ils se défendaient des brigands, voire Robert Merle. Puisqu’en effet, il fallait que chacun reste dans son rôle et son métier. Ainsi, le Chrétien non noble était convaincu de n’avoir pas de bravoure, laquelle était méprisée si elle se faisait jour. Du fait de cette injonction de paix, on désarma un peuple chétif, livré à la puissance illimitée des seigneurs, lesquels avaient droit jusqu’à la première nuit des vierges ! J’en ai parlé plus haut. Et comme, semble-t-il, on ne sait par quel artifice, la justice est secondaire à la paix, Dantes déclara qu'une injustice est préférable à un désordre, contrairement à notre Ibnou Khaldoun, qui préfère lui, un désordre à une injustice. Le Musulman, lui, put tenir sans résignation d'aucune sorte, pour le combat sacré limité et codifié pour rétablir la justice, laquelle est génitrice de paix et d'harmonie.

 

Combien de résignation vécut le Chrétien? Il tenta de satisfaire à des exigences impossibles et inhumaines. N'y parvenant pas, il se résigna peu à peu, à un état de complaisance, voire de dissimulation! Qu'on interroge n'importe qui, sur les règles de chasteté du clergé, il sera répondu qu'elles sont déraisonnables et disposent à la complaisance. Bon, je ne me mêle pas de ce sujet très polémique, qui ne me regarde en rien. Ce n'est pas à moi, de conseiller l'abandon de telle ou telle règle, et je suis conscient que ce n'est pas si simple. Mais je note, qu'il est ainsi facile de se rendre compte que le Chrétien était nécessairement conduit à une relative complaisance, et plus encore les clercs que les laïques et le peuple. Il y eut très vite, complaisance et dissimulation, et la dissimulation eut elle-même ses règles. Quel meilleur témoin et des plus crédibles que l'auteur du Génie du Christianisme qui s'inscrivit, pour toucher une rente, à un ordre de Maltes, où il ne mit jamais les pieds? Ainsi en alla-t-il de ces évêques et abbés cousus d'or, qui déléguaient à un prieur l'activité pastorale, et pendant ce temps, vivaient en courtisans et fréquentaient même les sallons philosophiques, et faisaient parfois même connaître leur athéisme au goût du jour. Il arriva même, que le pieux roi Louis 16, ayant à nommer un cardinal de Paris, se lassa tant des candidatures qu'on lui vantait, qu'il dit en substance : "Puisque je peux nommer un cardinal, je voudrais au moins qu'il crût en Dieu!" Concernant la guerre, il en fut de même, la complaisance présida. La paix totale étant hors d'atteinte, les guerres inter-Chrétiennes furent des plus sanguinaires, frisant parfois le génocide, mais moins quand-même que les guerres qu'on fit à d'autres. En fait, le Christianisme ne prévoit pas la guerre, il l'interdit, dès lors, elle n'est pas codifiée. Soit on agit selon son bon vouloir, soit on eut l'Ancien Testament pour référence, c'est-à-dire le génocide. On peut même dire, qu'étant aux prises avec des non-Chrétiens, leur extinction pouvait apparaître comme une condition de réalisation de la paix totale tant rêvée! Georges W Boush, s'inscrit parfaitement dans cette perspective, pourquoi le trouves-tu incongru? Et de l’évangélisation pacifique de l’Europe, on y repasseras ! La Christianisation s’accompagna forcément d’une féodalisation, c’est-à-dire d’un désarmement des clans et tribus, puisque l’ordre féodal ne tolérait de force et d’arme que procédant de lui, conformément d’ailleurs, à cette injonction de paix, à géométrie variable, solution de commode complaisance ! Or, la force et les armes, c’est la liberté ! Il n’est pas d’exemple que l’homme abdique sans contrainte aucune parcelle de liberté ! Il y eut donc contrainte et terreur féodale, au point que presque partout,    Or la force et les armes, c’est la liberté.

hormis certaines régions d’Europe, la structure originelle et naturelle de clan et de tribu disparut, et on se soumit à des seigneurs généralement étrangers à la tribu ! Ces seigneurs pressentaient eux-mêmes les chefs de village, qu’ils chargeaient de la collecte des droits, mais malgré eux, longtemps, persista le « chef secret du village » différent du chef voulu par le seigneur, voire Jules Michelet ! Ainsi, des hommes libres furent réduits à l’état de troupeaux d’agneaux, et convaincus par l’église de trouver bon leur triste sort !

 

Mais j’allais oublier que dans sa lettre, Paul de Tarse fait un vibrant éloge de l’esclavage ! Il fallait à l’entendre, préférer un maître dur à un bon maître, pour en tirer meilleur mérite et mieux gagner leciel ! Cette lettre, la lisez-vous en chère ?

 

 

Ah, tu as cru faire mouche, entrevoyant à travers l’Islam, des potentialités totalitaires ! N’ai-je pas répondu un paragraphe plus haut ? En effet, le totalitarisme ou ce qu’on désigne ainsi, est lié à une perspective d’absolu sur terre. L’Islam échappe à ce dilemme en ne proposant que le merveilleux ! Or, précisément, les « Totalitarismes » n’ont germé que dans l’esprit malade de crypto-Chrétiens, des esprits de la sphère Judéo-Chrétienne. Tel fut Karl Marx ou du moins ce qu’on en fit. Les expériences totalitaires sont associées d’une manière ou d’une autre à l’Occident ! Je me permets donc de repousser cette accusation et cet assaut ! Pas de Staline en germe parmi nous, du moins à présent, que nous recommençons à vivre d’une vie qui nous est propre, et à faire vivre de mieux en mieux l’esprit de l’Islam, son esprit premier.

 

Mais je veux encore parler du Pape et de ce qu’il fit à Ratisbone. Le thème de la conférence fut, je crois, les rapports parfois problématiques, et qui devraient être harmonieux, entre  la Foi et la raison. Est-ce bien cela ? Les fragments de débats dialectiques entre l’empereur Manuel paléologue et un savant, à la cour du Sultan Otoman, n’étaient qu’une citation à l’appui des développements du pape. Soit. Savoir si les fragments citées concouraient ou non à ce propos, c’est affaire d’apréciation. Reste quand même une chose. A l’appui de ses développements et argumentaires, le pape eût aisément puisé d’innombrables exemples plus illustratifs et démonstratifs d’un rapport antagoniste entre foi et raison. Les exemples abondent puisque l’église elle-même, sous Théodose, mit la logique et la raison hors-la-loi, voire Jules Michelet. C’eût été d’ailleurs l’exemple le plus pertinent, le plus direct, avec tel qu’on força, en lui montrant les instruments, à dire qu’il ne vit pas ce qu’il a vu. La citation du pape n’est donc pas la mieux apropriée, elle est même tirée par les cheveux, puisque c’était l’empereur captif qui déraisonnait et non pas le savant qu’on lui permit d’entretenir et qu’on lui attribua comme compagnon. Pourquoi le pape fit-il ainsi ? Eh bien, figures-toi que certains y voient le fait qu’il sacrifia à l’air du temps, le contexte de Bouch étant surdéterminant, d’autres y virent même une petite concession complaisante aux Américains, l’église Catholique, étant déjà, à l’époque, en voie d’exclusion et de persécution. Ce qui se passe aujourd’hui, on est bien d’accord, est plus orchestré qu’on ne pourrait croire. Une concession complaisante et déloyale à notre endroit ! Ah, nous a-t-on pris pour des sots ? On a dit : « Ils n’ont rien compris ! » Sur le site du Sallon Beige, qu’en catho engagé tu dois bien connaître, on s’interrogeit ainsi : « Mais ne savent-ils pas lire ? » Mais les protestations de rue, ne furent pas comme vous croyez, juste le fait de gens ignares, loin de là ! Dans votre sphère à vous, on trouve en effet des troupeaux qui applaudissent des quatre sabots, tel n’est pas l’état de nos masses ! Le fellah du Nil s’informe davantage qu’il sache lire ou non, que vos droitdelomistes suffisants ! C’est que nous sommes extrêmement perspicaces, entendant et flairant à merveille, à travers ce que vous dites, ce que vous ne dites pas ! La concession ou complaisance du Pape et de ceux qui l’entourent, est évidente et lumineuse, malgré leurs attitudes toutes benoîtes. Comment abuser ceux qui guettent vos contradictions et vos faiblesses ? Le pape de l’église qui agit le plus contre la raison et les raisonneurs se muèrent en donneur de leçons nullement raisonnables. Trouva-t-il dans notre histoire des brûleries d’hérétiques, des bûchers ou des emmmurements de sorcières, des hordalies présidés par des évêques, des éléments d’observations scientifiques qu’on fit nier par l’aspect terrifiant des tortures à ceux qui les premiers osèrent les exposer ? Non, il ne trouva rien d’autre que l’élément « combat sacré » qui n’est pas moins raisonnable que l’injonction de paix totale, à laquelle les papes eux-mêmes firent souvent de sérieux accrocs et qui eut les conséquences que j’ai exposées plus haut ! Si tu lis notre Coran, tu découvriras qu’il procède souvent par raisonnements et démonstrations. Pas seulement, bien sûr, ce n’est pas Descartes ! Le Coran s’expose à la totalité de l’intelligence humaine, laquelle va du cœur à la raison.

 

 

Et puis, pardon, mais puis-je m’affliger de ce qui advint, et la mort de cette none alors que des milliers d’enfants de ma Nation périssent de la puissance des armes de l’Occident Chrétien ? Son sort passe tout à fait inaperçu dans l’abîme de nos tourments ! Eussé-je été aussi outrancier que certains Occidentaux à certaines heures de l’Histoire, je pourrais dire que cette dame partageait la foi des criminels ! Ignorais-tu, Torrentiel, que maintes expéditions militaires coloniales criminelles ont pris pour ignoble prétexte le meurtres de vos moines et bonnes sœurs, comme ça se produisit en Chine et en d’autres lieux ? N’imaginez surtout pas que les peuples qui ont souffert de votre impéritie, tiennent ces rares victimes pour des martyrs ! Tout juste, des mèches et des amorces, voilà ce qu’ils furent, et plus souvent qu’on ne croit, ce fut un rôle relativement volontaire et conscient. Est-ce vraiment par sainteté que Bonifacius abattit l’arbre de Thor, sachant bien qu’on n’oserait l’en empêcher de peur de l’armée du roi des Francs, qui se profilait derrière lui ? Cette none étrangère, qu’elle le voulût ou non, était protégée par d’immenses machines de guerre, voilà une autre vérité. Je déplore cet incident, mais juste comme un fait divers, rien de plus ! Plût à Dieu que nous n’ayons, quant à nous, rien d’autre  à déplorer que le meurtre de quelques imans, ici ou là, et un 11-9 de temps en temps ! Que la vie serait belle ! Ah, vienne le jour béni, où nos contempteurs auront à répondre de tout, y compris du Franco-Israïlien Shalit ! Shalit est captif, mais nullement une victime. Bien au contraire, c’est un criminel, et ceux qui plaignent son sort, sont de la même trempe hypocrite et criminelle que ceux qui plaignaient les missionaires exécutés. Proposition absurde, quand nous aurons tué plus de Chrétiens qu’ils en tuèrent parmi nous, alors seulement, ils commenceront à devenir martyrs, mais pas avant ! La proposition est absurde, parce que les Chrétiens ou Occidentaux, sont seuls capables de tuer en si grand nombre, non pas seulement en raison de leurs armes et de leurs techniques, mais de leurs cœurs de victimes inaccessibles, non pas à la compassion, vraie ou fausse, dont ils débordent parfois, mais au sentiment de la droite justice. Ma femme me dit un jour en substance : « mais vous aussi avez fait des guerres » ! Je lui répondis que le mal fait par les Occidentaux est inégalable, parce que personne n’est assez mauvais pour en faire autant ! Celui qui t’écris, est le fils d’une nation souffrante, à qui on prit beaucoup plus de sang qu’elle n’en prit ! Souviens-t-en ! Nation souffrante, qui ne sait pas se victimiser, faudrait qu’elle l’aprenne ! Pas de danger pour que le sort de rares Chrétiens occis n’engendre aucune semence ! Vous n’eûtes des martyrs que jusqu’à Constantin ! Après, les autres, nommez-les comme vous voudrez, mais vous n’abuserez que vous-mêmes ! Depuis Constantin, plus jamais Chrétien ne tendit la joue gauche, s’il en alla jamais ainsi. Quant aux Chrétiens d’Orient, j’en parlerai dans une autre lettre, eux sont parfois de vraies victimes, non pas toujours. Mais, Torrentiel, ne touches pas aux Chrétiens d’Orient, ils sont plus de moi que de toi ! De grâce, ne pourrais-tu pas m’épargner à l’avenir, ces accents de victimisation ? Tu n’y crois pas sérieusement, mais ça semble être presqu’involontaire, comme une seconde nature. Ne peux-tu t’en défaire, t’analyser, au lieu de m’accabler et de susciter en moi une colère intempestive ? Comment se fait-il en effet, que l’Occidental suinte la victimisation de tous les pores de sa peau, quoi qu’il ait fait, alors que moi, pauvre diable, je n’y parviens pas ? Quel mystère y a-t-il là-dessous ? J’aimerais le comprendre. La loi du Talion avait du bon, mais ne s’appliquait-elle qu’entre les Juifs, et l’injonction d’amour n’est-elle pertinente qu’entre Chrétiens ? Est-ce cela, l’explication ? Peut-être ma Nation, aime-t-elle trop naïvement la justice ? J’ai dû rater quelque-chose quelque part, j’aimerais bien qu’on m’explique.

 

 

A part une considération sur les humanitaires, qui au temps présent, semblent bien jouer le même rôle qu’ont joué les missionaires victimisés ! Combien de fils de ma nation furent-ils tués et combien d’autres le seront-ils par suite de la mort de votre septuagénaire visiblement faute de soins ? Là, c’est une affaire toute récente, réponds-moi ! Son sang et sa vie valent-ils plus cher ? Quand nous serons un peu plus forts, Torrentiel, nous prendrons mieux en charge ces activités de secours, rendant inutile la charité débordante de vos humanitaires minés ! Voilà un vœu que je forme. Sitôt qu’ils seraient moins nécessaires, les bénéficiaires d’aides préféreraient les nôtres que les vôtres, n’en doute surtout pas ! Puis, viendra certainement un jour, où il sera permis de ne plus laisser opérer des humanitaires étrangers venant de pays éventuellement hostiles ! Bientôt le monde n’aura que faire de vos aides et de votre amour si coûteux !

 

Reprenons sur les Lumières. Ton Malek Shebel et son Islam des Lumières, n’en ai-je pas déjà assez parlé ? Rien autre chose qu’un artifice dialectique. Dommage que cet homme de talent prostitue ainsi sa plume ! Mais il n’est pas le seul de ceux que notre shekh Taric Ramadan qualifia d’intellectuels médiatiques, ce qui fit beaucoup de bruit ! Car en effet, les Lumières sont une catégorie Chrétienne, uniquement ! Comme la Foi fixée par les premiers conciles soulevait maintes controverses entre les Chrétiens, lesquels subissaient encore l’influence raisonnante des philosophes, on en vint, sous Théodose à proscrire la logique et la raison ! En effet, la Foi, avec l’homme-Dieu ou le Dieu fait homme, les diverses formes et natures, sans compter la Cène, prêtèrent fort au débat ! On interdisit le débat, et on mit la raison hors-la-loi ! Comme la nature invite l’homme à raisonner et spéculer, tout en contemplant, et comme elle est source de tentations aux ascètes déments qui torturaient leur pauvre corps dans l’attente, espéraient-ils, prochaine de la fin des temps, on déclara la nature infernale, on la maudit et on rendit suspect quiconque, fût-ce par état, tel un berger, se trouvait seul à contempler la nature, curieux de ses secrets ! Cela se fit sous Théodose, vers l’an 390 après J.-C, ce qui pour Jules Michelet fut le vrai début du moyen-âge, qu’il nomme encore les siècles obscurs. Pendant ces longs siècles obscurs, le phénomène de la sorcière fut une résistance de l’élément de raison et d’observation de la nature. Or, l’homme ne peut vivre dans une situation d’opression et d’emmurement si étouffante, ce fut la génèse réactive des Lumières. Pour qu’il y eut Lumières, fallait-il encore qu’il y eut les Ombres ! Si on résume, il y a un enchaînement logique qui conduit de la foi des premiers conciles à la proscription de la raison, aux Lumières, lesquelles aboutissent au non-sens. Pour inclure l’univers Juif, il faudrait dire que l’histoire du non-sens a commencé avec Moïse et ses lois qui furent gardées par une caste de prêtres héréditaires, lesquels en abusèrent comme une propriété privilégiée. C’est ce qui fit venir Jésus fils de Marie, qui d’après moi fut un Juif qui voulut faire revivre l’esprit en réaction à la loi si bien gardée ! Mais Jésus fut mal compris, on voulut croire que l’esprit prévaut sur la loi, et dès lors on erra jusqu’au Conciles qui fixèrent la Foi, laquelle, discutée, conduisit à Théodose, puis aux Lumières puis au non-sens ! Filiation d’un Moïse à un Jésus mal compris par des peuples errants, Théodose et la proscription de la raison, et la diabolisation de la nature, champ d’observation, où la raison distingue et classe, la réaction des Lumières jusqu’à l’état de non-sens. L’Islam s’associe au premier prophète, à Ibrahim, c’est-à-dire avant la loi et la caste des prêtres gardiens de l’Arche. L’Islam ne fait prévaloir l’un sur l’autre ni la loi ni l’esprit. Dans l’expérience Islamique, il y eut bien une Réfutation des philosophes qu’on doit au shekh Hanbali, mais ce n’était qu’une réfutation et non un interdit, et encore, cette réfutation fut-elle réfutée par la célèbre Réfutation des réfutations que nous devons à Averroès. Gardez donc pourvous vos ombres et Lumières. L’Islam est lumière et Dieu est lumière sur lumière.

 

 

L’évolutionnisme ne me gêne nullement, pourvu qu’il soit exposé comme un ensembles de théories et d’hypothèses, lesquelles sont questionnables et révisables. En effet, la science est nécessairement révisionniste, sauf pour des éléments aussi simples que 2 et 2 font 4 ! D’après Ioucef el Karadhaoui, ces hypothèses ne disconviennent pas à la lettre Coranique. La création en 6 jours s’y trouve nuancée par la définition peu précise du jour dont il s’agit. « Ce ne sont pas des jours que vous comptez ». Une occurrence fait durer cinquante mille ans l’un de ces jours-là, une autrecinq cent mille. On retient donc que leur durée est longue et imprécise. Reste à savoir, dès lors, si le processus de formation de la terre et des astres, jusqu’à l’apparition de l’homme, si ce processus peut ou non être divisé en six étapes. On peut diviser n’importe quelle durée en six, arbitrairement, si on veut. Mais là, il ne faudrait pas que l’arbitraire. D’autre part, les hypothèses d’évolution des espèces, semblent cohérentes, mais on découvre des accidents, des phénomènes surprenants, qui fragilisent cette cohérence et solidité. L’idée d’intervention divine directe et surnaturelle à certains stades, notament l’avènement de l’homme, n’ont pas à mon avis perdu définitivement tout droit. Je reste prudemment sceptique, à ce jour, sur la continuité linéaire des primates et hominidés à l’espèce humaine. La question pour moi, mérite de rester dans l’indécision des hypothèses. Plus largement, je m’interroge pour savoir si des éléments scientifiques indubitables disconviennent aux écritures et notament et surtout au Coran. Il semblerait que jusqu’à ce jour, il n’y en eût pas. Mieux même, il y aurait quantité d’éléments troublants d’affirmation corroborées par la suite non seulement dans le Coran, que nous tenons pour révélé, mais même y compris des paraboles du prophète que nous tenons, et qu’il tient lui-même pour humaines et faillibles. Certains vont jusqu’à prétendre découvrir des pistes et directions de recherche scientifique à partir du Coran. Mon shekh, Karadaoui, est méfiant à cet égard. Mais enfin, si d’aventure une observation scientifique indubitable mettait en cause indubitablement une occurrence Coranique, qu’arriverait-il ? Nous savons que le Coran écrit sur le papier n’est pas le seul Coran, celui de l’existence, ce qui veut dire tout, le surplombe. Le texte écrit est inférieur à l’étant qui le contient lui-même, et dont il procède. Dès lors, ce qui est, prend le pas sur ce qui est écrit. Le Coran écrit devrait être en quelque sorte un reflet de ce qui est. Si telle chose advient, nous serions obligés de convenir que le texte aura été mal transmis, la chose étant possible, puisque déjà, l’Ancien Testament et le Nouveau sont pour nous faillibles, éventuellement mal transmis. Donc, pas d’impasse consceptuelle ! Quant à l’enseignement de ces choses aux lycéens, je n’ai pas d’objection pourvu que ce soit présenté comme un ensemble d’hypothèses et théories relativement crédibles et non pas comme des éléments vérifiés. Mais dans ta chère Amérique, qu’ils fassent ce qu’ils veulent ! Qu’ils enseignent donc le créationnisme, je ne m’en soucie guère, pas plus que du libre port des armes à feu ! Les errances et dérives de mes ennemis ne sont pas pour me déplaire !

 

 

Souvent on se pose la question, parmi les commentateurs Chrétiens, si le Coran est reçu comme un élément créé ou incréé. Peut-être n’ai-je pas saisi parfaitement ce dont il s’agit, étant pauvre en ces matières. Tu me corrigeras, Torrentiel, si je fais erreur. Se poser la question si quelque-chose est créé ou non, cela viendrait d’une certaine indistinction entre le créateur et la création. Chose naturelle pour le Chrétien, dès lors que Dieu s’est fait cher, Dieu-homme, Homme-Dieu etc. Ainsi, Jésus fils de Marie, bien que né d’une femme, préexistait à sa naissance et à sa vie terrestre qui n’est qu’un court épisode dans l’éternité de sa vie, lui qui est élément de la divinité, ou la divinité elle-même. J’en reste là, pour ne pas m’embrouiller. Dès lors, on s’interroge pour savoir si la parole de Dieu est créée ou non. Puisque Dieu est le Verbe, sa parole serait une part de lui-même. Est-ce bien cela ? Le Dieu Musulman est plus distinct et plus identifié. Il ne se fait pas chair, il le pourrait pourtant. Jésus fut créé, et d’ailleurs ce fut une création originelle, comme celle d’Adam. Dieu créa Jésus dans Marie. Les autres hommes sont potentiellement créés avec Adam, Jésus bénéficie d’une création particulière, individuelle en quelque sorte. Cela étant, il est bien créature. Pas de confusion, dans notre esprit. Pour bien fixer cette idée, dans une courte sourate, le Coran dit ceci :

 

 

« Dis, Dieu est l’un, Dieu est l’immuable, il ne naquit pas et n’engendra pas, il n’a aucune pupille. »

 

 

A partir de là, pour nous, la parole de Dieu est une parole créée, puisqu’à part Dieu, tout ce que nous pouvons apréhender est créé. Voilà pour une approche. J’en vois une autre. Le Coran écrit ou parlé, comme j’ai dit plus haut, n’est pas tout le Coran. Il procède du Coran de tout ce qui est, de l’étant, lequel comprend le créateur et la création. Le Coran écrit sur le papier, dans cette perspective, serait un reflet, une sorte de condensé de tout l’étant. Il serait donc tout ensemble créé et incréé. Dans le Coran, Dieu parle, s’adressant au prophète. Il y a des passages où on a bien l’impression qu’il répond à des questions du prophète, tant celles qu’il se pose lui-même que des questions que d’autres lui ont posées. Exemple :

 

 

« Ils te questionneront sur les boissons fermentées et les jeux de hasard, dis qu’ils ont des bienfaits et des méfaits pour les hommes, mais leurs méfaits sont plus grands que leurs bienfaits. »

 

 

Curieusement, ça peut paraître laborieux, par instants presque trivial ! Pourtant, malgré cet effet de contingence, le Coran n’en a pas moins une forme parfaite, ronde, a-stylistique, non humaine, quasi minérale. Il n’est pas jusqu’aux passages qui comportent le plus d’éléments de détail, le plus de précisions, où malgré cela, la lecture et la cantilation, s’écoulent dans une parfaite harmonie. On n’a pas l’impression que ce soit une œuvre humaine. Des poètes ont tenté l’imitation du Coran, sans succès. Mohamed eut de son vivant, des contemporains faux prophètes. Il y eut une femme et un homme, différents d’abord, ils se sont unis et se sont mariés. La femme abdiqua son imposture à son mari. Ils créaient des herzats du Coran. Quand ils furent mariés, le faux prophète poussa l’impudence jusqu’à demander à Mohamed de partager la terre en deux, chacun régnant sur sa moitié. Le prophète lui fit répondre que la terre étant à Dieu ne peut se partager. L’expérience de ces imposteurs et d’autres ne fit illusion que peu de temps sur des gens crédules. Mais les analystes purent mettre en évidence les écueils de leurs fables et création, qui diffère du Coran dans sa nature même. En fait, le Coran ne ressemble à rien d’autre, et cela bien qu’il y ait certaines contingeances et dialogues. Qu’on n’aille pas s’imaginer les Arabes du temps, comme des gens frustes et naïfs. C’est tout le contraire. Si le désert envoûte les voyageurs aventuriers, c’est autre chose pour ceux qui y vivent. Tout doit se calculer avec une extrême précision. Un mauvais guide vous mène à la mort. Ces gens-là sont de ceux à qui on ne la fait pas et mettent en cause celui qui les conduit. L’agent Britannique Lawrence s’en est fait l’écho dans le récit de sa vie. Mohamed fût-il imposteur ou insuffisament convaincant, que les Arabes ne l’eussent pas suivi dans ses voyages et ses batailles. Qu’il ait unifié l’Arabie, de nature désunie et errante, est sinon une preuve, du moins un fort indice de son authenticité. Le Coran est en Arabe un texte si particulier qu’on voit mal un poète, même chevronné, créer à loisir de cette matière-là. Le livre écrit, lui-même, quand on l’analyse, révèle des éléments très curieux de symétrie et de correspondance, en dépit des questionnements parfois détaillés qu’il contient, alors même pourtant qu’il ne fut pas écrit, tout d’abord, mais oral. Le prophète était rarement seul, parfois il s’éloignait dans le désert, mais se fût-il risqué à une composition des versets comme font les poètes, on s’en fût avisé. C’est un homme inspiré de Dieu, ses phases et situations d’inspiration étant bien décrites par lui-même et ses contemporains. Quand le prophète reçoit la révélation d’une sourate, il la disait immédiatement à haute voix aux gens qui l’entouraient. On répétait pour le mémoriser l’élément nouveau, jusqu’à pouvoir le dicter au scribe qui le consignait sur tout ce qu’il pouvait trouver, tels des omoplates de mouton, des parchemins de peau de chameau  etc. La première phase était strictement orale. Ainsi, si la chose advenait en voyage, il fallait que les accompagnateurs s’attachent à répéter et reprendre ces éléments parfois longs, afin de se les graver en mémoire, un certain temps pouvant s’écouler avant qu’on ne les consigne par écrit. Mais la mémoire humaine de ces temps, dut être certainement plus fiable que notre mémoire atrophiée ! En recevant l’inspiration d’une sourate, le prophète recevait aussi l’emplacement et la place qu’elle devait prendre dans le livre. Il s’en suit que l’ordre des sourates n’est pas l’ordre chronologique de leur réception, cet ordre nous est pourtant connu. Ainsi on peut dater les sourates sans tenir compte de leur situation livresque. Le support initial fut principalement la mémoire humaine, plus fiable qu’on se l’imagine aujourd’hui, et peut-être davantage même que les documents écrits et destructibles, fragiles à manier. Quand le Coran fut rassemblé dans son entier, pour être enfin fixé sur le papier, sous je ne sais plus quel kalife, celui-ci dit au scribe, qui s’enquérait au sujet de l’ortographe et de la grammaire, que ça n’avait pas d’importance capitale, puisque beaucoup de gens le savaient de mémoire, qu’ils aient à se fier aux récitants et non pas seulement aux documents inventoriés. Le coran fut donc écrit en se fiant autant aux récitants qu’à ce qui était écrit sur divers supports. Soi la ponctuation n’était pas d’un grand usage, ou ils ne voulurent pas commettre d’erreur, les scribes écrivirent sans ponctuation. L’ortographe Arabe, est assez simple, la grammaire leur fut fournie par la diction des récitants. Eût-on pu commettre des erreurs, oublier tel ou tel passage, lequel serait dégradé en « hadith » ou alimenté un prétendu Coran caché ? On a du mal à le croire. La forme finie et parfaite en aurait souffert et la chose eût été soulignée par le nombre considérable des récitants qui le savaient de mémoire. Encore à ce jour, des milliers d’hommes pourraient le réciter en entier ! Qu’une sourate soit dégradée en « hadith » comme tu le sous-entend sur ton blog, me paraît improbable. C’est que les « hadiths » diffèrent de nature d’avec le texte Coranique, on n’eût pas manqué de s’en apercevoir.

 

Un Chrétien ne peut croire à l’authenticité de notre prophète, sinon, il cesserait d’être Chrétien. C’est ce qu’il nous faut admettre, par rigueur intellectuelle. Pourtant, il semble difficile de renvoyer le prophète à l’imposture ou à la folie ! Nier l’existence de l’homme, encore moins : la chronique historique des Perses, Byzantins et autres ne le permet guère.

 

 

L’abbé croisériste Guillaume de Tanoüarn, reproche à l’Islam de n’être qu’une loi, un code, un mode d’emploi. Du moins c’est ce que je crois comprendre. Il serait aisé de le renvoyer à l’Ancien Testament, et précisément à l’Exhode et ce qui suit, car là, que de lois et des plus précises ! Souvent, des lois sont suivies de l’injonction suivante : « Ce sera pour vous une loi immuable d’âge en âge, et vous n’irez ni à droite ni à gauche. » etc. Sauf erreur de ma part, il n’y a pas semblable occurrence dans le Coran ! C’est bien plutôt les Juifs qui reçurent des lois qui se veulent immuables. L’Ancien Testament va même jusqu’à la description précise et technique de la construction du Temple. Il crée une caste de prêtres, pris dans la tribu des Lévites à l’exclusion des autres, à qui les autres devaient pourvoir ! Avec les sacrifices et les dons thésaurisés au Temple, auxquels on ne devait pas toucher, Israël de l’antiquité s’exposait naturellement aux prédateurs ! Quand le trésor fut pris par les Romains, il y avait tant d’or que le métal précieux en perdit dans le monde, la moitié de sa valeur ! Donc, un texte avec des occurrences qui affirment la fixité intangible des lois, une classe héréditaire de desservants et prêtres, il était fatal qu’au cours des âges, la Loi ne prévale sur l’Esprit.

 

L’abbé nous reproche de n’être qu’une communauté, un communautarisme. En effet, je suis bien une nation, mais ouverte, et à qui tous les hommes sont éligibles. Elle peut contenir des non-Musulmans, qui sont de la Nation. Ce n’est pas le cas des Juifs ! L’Ancien Testament est à cet égard, une sorte de geste nationale, non pas l’histoire d’une nation dans le sens actuel du mot, mais une engeance, puisqu’il semble qu’on ne soit, en ces temps,  Juif que par filiation. Jésus fils de Marie semble être une réaction tout ensemble à la prévalence de la Loi sur l’Esprit, l’hérédité du sacerdoce et la transmission de la foi reçue par la seule naissance. En effet, les Evangiles ne contiennent presque pas de lois, seulement de l’esprit, des paraboles. Je pense que Jésus fut Juif, s’élevant contre ces dérives. Esprit sans loi, on fit bien des lois, celles de l’église, les lois canoniques, il en fallait bien ! Esprit sans loi, cela permit peut-être trop d’interprétations diverses et variées autour de la personne de Jésus, divine et humaine et d’autres éléments comme exprimé plus haut. On dut fixer la foi juste par des conciles, et on l’imposa comme loi, dont les manquements exposaient à de lourdes peines. Ainsi, il y eut des lois, non seulement qui fixent ce qu’il est bon de faire, mais ce qu’il est juste et droit de penser ! Pour couper cours aux débats infinis, on mit la raison hors-la- loi, on démonisa la nature, champ d’observation et d’application de la raison ! L’Islam vint avec la réaffirmation du dieu d’Ibrahim, un dieu unique, incontestable, sauf dans son existence, avec des lois qui prévoient intrinsèquement qu’on ne peut rien imposer à l’homme qui soit au-dessus de sa force. Ce serait une synthèse d’esprit et de loi. Pas de classe sacerdotale, pas de thésorisation séculaire. L’homme doit pouvoir porter la loi, n’est-ce pas un principe qui permet d’en modifier les applications au cours du temps ? Notes bien que les éléments les plus contraignants de nos lois sont hérités de l’Ancien Testament, parce qu’il ne vint pas d’abrogation concrètes. Ainsi, le prophète fit traîner en longueur l’exécution de lapidation d’une femme, laquelle en était demandeuse, jusqu’à ce que ses enfants fussent grands et élevés. Il soulevait toujours une objection, il attendait et espérait la venue d’une abrogation, laquelle ne vint pas. La femme revenant à la charge, il fut finalement procédé à l’exécution sur laquelle il pleura ! Quant à la peine de rupture des mains des voleurs, ne savais-tu pas qu’elle avait cours au 9ième siècle Chrétien, d’après un capitulaire de Clotaire ? Et ce ne fut pas le pire, puisqu’on en vint à pendre le voleur même si le vol était manqué ! Voire Robert Merle. Mais plus près de nous, Victor Hugo t’apprendra, dans les misérables, ce qu’il en coûtait de voler une pomme, le Bagne pouvait tuer un homme, tu le sais !

 

La Nation Islamique est ouverte aux non-Musulmans, comme je l’ai dit plus haut, mais au fait, il exista une Nation Chrétienne, ou si tu préfères, la notion de « peuple Chrétien » promue par Charlemagne. Or, cette nation, nommée Chrétienté, ne tolérait que des Chrétiens en son sein. Des Juifs, on les laissa tout juste survivre, étant promis à une convertion future. Mais des Musulmans, on connaît le sort !

 

 

Des Juifs il faut dire quelques mots quant à leurs lois. En effet, je me suis tapé tout l’Ancien Testament, sans y trouver aucune trace de récompense ou de châtiment individuel, et il n’est pas certain qu’il y ait une notion d’au-delà ! Pas de paradis ni d’enfer, pas davantage de vie éternelle ou de survie. Une occurrence fait état d’un séjour souterrain des morts, avec toute l’aversion Juive envers l’état de mort. Il en résulte que l’accomplissement n’est que collectif, l’accomplissement du peuple, de la nation Juive. Le bien ou le mal, c’est ce qui est jugé bon ou mauvais pour la nation. De la sorte, la loi Juive, n’a de pertinence qu’entre Juifs ! Marcher droit dans la voie du Seigneur, c’est agir selon ce qu’on suppose bon pour le peuple. Ainsi, la loi du Talyon, ne vaut que pour eux et entr’eux, et jusqu’à la défense du vol ! Ne leur fut-il pas ordonné d’emprunter des parures à leurs voisins égyptiens pour s’en aller adorer Dieu au désert pour un jour, alors qu’ils savaient bien qu’ils n’en reviendraient pas ? Je n’ai toujours pas compris ce que tu leur trouve d’universel ! C’est un peuple, autant et plus qu’une nation, ce qui les différencie singulièrement de la Nation Islamique, la foi n’est pas une question, elle est supposée vivre, il s’agit d’une alliance singulière et privilégiée d’une descendance, d’une engeance. Qu’y a-t-il de généreux là-dedans ? Le sacerdoce héréditaire, chasse gardée d’une tribu, un Dieu qui exige une perfection physique des prêtres et desservants, qui ne veut pas voir, face à l’autel, un homme malade ou contrefait, que faut-il en dire ? Pour ces raisons et d’autres, ils furent particulièrement réprouvés des autres peuples ! La réprobation dut aiguiser leur sens dialectique, bien ils menèrent la bataille du verbe. Rompus aux raisonnements tortueux, ils plaident bien leur cause ! Prends garde à leurs artifices.

 

 

La loi Islamique, tant démonisée, a une infinité de déclinaisons, elle est adaptable et modulable dans le temps, devant servir le corps social, y faire régner l’harmonie. Comme elle obéit entr’autre, au principe selon lequel, on n’imposera rien qui soit au-dessus des forces du sujet, elle ne peut être inexorable, tout au contraire. Ce n’est pas une loi ou un droit au sens qu’on entend par le code civil ! Ce sont des lois, autant que des exhortations, ayant valeur éthique autant que juridique. Autrement dit, il est nécessaire que le corps social consente et défende cet ensemble de lois. Elles ne peuvent s’imposer, si elles ne sont vécues comme justes par les sujets auxquels elles s’appliquent. Qu’il n’en aille pas ainsi, que le corps social n’en veuille pas, et la loi en question devient une exhortation jusqu’à ce qu’à nouveau, les sujets en réclament l’application et la mise en œuvre. Ainsi en va-t-il de la vente et consommation de boissons fermentés, qui rarement furent totalement interdites. En général, on les tolère avec l’injonction d’une discrétion relative. Il n’y a pas là d’ambiguïté ou de double jeu, comme le croient nos vis-à-vis. Au contraire, on serait infidèle à l’esprit d’une loi, si on l’imposait artificiellement contre l’avoeu et le sentiment du public. Donc, la loi fonctionne avec le soutient d’une prédication efficace et entendue ! Il faut citer au passage, le cas de l’éradication de la culture du pavot en Afghanistan, qu’a opérée l’ancien gouvernement que les Américains chassèrent, et qu’on a trop vite donné pour impopulaire. Comment cela ? Cette éradication du pavot ne se fit pas par force. Ce ne fut rien autre chose qu’un prêche, un vœu, un mot d’ordre. Surprenant, mais c’est pourtant vrai ! Ces dirigeants-là, n’eussent pas eu la force et les moyens de contrainte requis pour faire cesser ces cultures ! Les paysans en cause, cessèrent de bon gré de cultiver la drogue, et consentirent à une forte baisse de leurs revenus ! Ce genre de chose, ne peut se produire que dans l’univers Musulman, à l’exclusion de tout autre, pourvu qu’on ait l’impression d’être guidés et conduit par des gouvernants sincères et aimant le peuple. On voit bien qu’à présent, la culture du pavot a repris de plus belle, l’occupation étrangère étant corruption, autorise toutes les corruptions et impuretés ! C’est un ensemble de doctrines éthyco-juridiques, dans lesquels on doit choisir une fois dans sa vie. On peut aussi en créer, selon certains principes, on peut en produire des quantités, pourvu que cela reste cohérent. C’est par illusion, qu’on les perçoit comme exigeantes, elles le furent, en réalité, beaucoup moins que les lois canoniques Chrétiennes, la loi des rois, et les codes du dix-neuvième siècle ! Faut-il qu’il y ait des lois ? Non pas si la loi prévaut sur l’esprit, donc pas de classe héréditaire et foncière de prêtres. Faut-il de l’esprit ? Pourvu qu’il y ait des lois, qui en dépendent. L’esprit sans lois, revient à dire qu’on aurait une loi des plus exigeantes. C’est ce qui se fit dans l’univers Chrétien, où, soit on eut recours à la loi Juive, soit l’église légifféra et fit des lois plus contraignantes encore. Des lois Chrétiennes, il est sous-entendu qu’elles exigent, sans limite, chose impossible à l’homme. C’est bien simple, sauf un Catholique, n’importe qui tiendrait l’injonction de chasteté des clercs pour une loi peu humaine, pour ne pas dire plus, et quand elle fut associée à la claustration des nonnes, il était certain qu’elle devait avoir des conséquences fâcheuses. Ne doit-on pas juger l’arbre à ses fruits ? Cette exigence illimitée, ne pouvait aller sans complaisance et dissimulation, chose qui eut aussi ses règles ! La loi Chrétienne serait parfaite si on avait affaire à des peuples de saints, mais en ce cas, eût-on besoin de légifférer ?

 

Torrentiel, cet avis n’est pas pour t’offenser ! Souviens-toi que je suis faillible ! Il existe des mécanismes qui permettent d’adapter la loi. Je crois comprendre que de tels changements requierrent l’adhésion des croyants ou bien le consensus des savants, donc des sortes de conciles, si on admet qu’un savant, serait l’équivalent d’un évêque. Il n’est pas sacré et ne doit pas une conduite parfaite ou exemplaire. C’est un consultant, un sapiteur. Toutefois, il doit donner l’exemple de sa vie, sans quoi, il ne serait guère consulté, ses avis ne seraient pas crus ni écoutés. Or, on assisterait actuellement à une inflation du nombre des savants et consultants, puisque certains se sont donné abusivement ce titre sans le parcours et les étapes de formation et de vie qui s’imposent. Il y a aussi que des universités se trouvent d’une manière ou d’une autre dépendantes des gouvernants, ayant été nationalisées. Selon certains, les universités devraient avoir leur revenus et ressources propres, comme ce fut le cas dans le passé, pour qu’elles forment et produisent des savants authentiques. Donc, il s’en suit que, pour opérer des changements, il faudrait sélectionner les savants, qu’ils soient authentiques et indépendants, ce qui revient à dire que la nation doit reconquérir sa totale souveraineté et liberté, sans quoi les savants eux-mêmes ne sont pas libres ni crédibles. Autrement, les changements ne sont pas authentiques, il s’agirait seulement de concessions dans la pratique. Concessions de surface, dont on se contente, mais certains gouvernants sont habiles à susciter, relever ou faire valoir telle ou telle consultation qui leur convient et à s’appuyer sur elle, serait-elle minoritaire ou tendancieuse, un peu comme lorsqu’un gouvernement s’appuie sur l’accord d’un seul syndicat, qui sert de base à ses projets ! L’exemple le plus flagrant, c’est que l’injonction du combat sacré, qui prévoit que toute la nation doit s’assembler dans les causes de nos peuples soufrants, cette injonction n’est pas abrogée ni abrogeable d’ailleurs, elle est simplement foulée aux pieds avec la complicité de certains savants complaisants, et la liste serait longue ! Ainsi fit l’égypte pour justifier la construction d’un barrage sous-terrain contre les gens de Ghaza ! Il s’est trouvé des savants pour dire que l’égypte a le droit de construire et bâtir sur son sol, ce que bon lui semble, car c’est là, à les entendre, une grande manifestation de souveraineté nationale ! Dans ce contexte de crise du groupe des savants, les uns étant plus ou moins fourbes, les autres se proclamant sans droit, le croyant authentique trouvera quand même la bonne source où s’abreuver. Les shekhs et savants à l’épreuve des persécutions, ceux dont les avis contreviennent à ce qu’en attendent les gouvernants, les savants loyaux sont reconnaissables et connus ! Leurs voix portent, ils sont entendus sur toute la terre, tandis que les mercenaires, n’ont qu’une voix de courte portée. Dans ceux qui savent et osent s’opposer aux gouvernants, on distinguera en tre eux selon leur science, laquelle dispose à l’équilibre. Ce sont ceux-là, qui, peu nombreux, ont le plus d’influence et sont partout entendus, ce sont eux qui pourraient mettre en œuvre des processus d’abrogation. Pour abroger, il faut de la souveraineté, de la liberté, de la force. L’abrogation sous injonction étrangère n’est pas valide, ce n’est qu’une concession bancale. Mais la force étrangère veut-elle que tu abroges quelque chose ? Absolument pas ! Elle te veut seulement à genoux, concédant ton infériorité et recevant en bonne part son suprématisme arrogant ! Mais au fait, je serais bien curieux de savoir comment les Juifs se sont débrouillé. Se sont-ils tout simplement déjugés ? Leur loi contient des occurrences qui leur défendent expressément tout changement ou adaptation dans le temps ! Comment font-ils ?

 

 

Que faire de la notion du péché originel ? Tu en parles dans un message, et tu nous en accable. En fait, je n’en suis pas tout à fait aussi sûr ! Je suis peu au fait de ces choses, et je saisis peut-être mal cette notion. Il me semble qu’elle est discutée ! Certes, la Génèse est confirmée, avec l’épisode du fruit défendu, la femme tentée par Iblis, qui à son tour tente son mari. Comme ils mangèrent de ce fruit, ils furent chassés du jardin où coulent les sources. Pourtant, j’ai entendu un shekh dire que cet état de péché ne se transmet pas à l’espèce humaine. L’humanité fut bien punie collectivement, mais l’homme ne doit pas s’accabler du poids de ce péché, puisqu’une occurrence nous dit : « Nous avons honnoré le fils d’Adam ». A maintes reprises, le Coran relate des situations de châtiment collectifs, déluge, Sodome, etc. Toutefois, ces châtiments de peuples entiers, ne sont que du seul ressort de Dieu. Juger la descendance des crime des aïeux, est aussi réservé à Dieu seul. Alors, je ne sais ce qu’on peut dire du péché originel. Il semble qu’il y ait des nuances dans cette notion. Il en résulterait que le Musulman est peu enclin à ce dolorisme, cette dépréciation du monde et de la nature qui affecte certains Chrétiens. Savoir.

 

Tu t’interroges sur les âmes, notament si les animaux en sont pourvus. Des occurrences Coraniques font parler même des insectes. D’autre part, il semble bien que des animaux maltraités seraient appelés à témoigner au jour du jugement. L’Islam peuple le monde de tant d’âmes et esprits qu’il n’en refuse guère aux bêtes. J’ignore s’il y a des occurrences explicites dans ce sens, mais on pourrait, en leur absence, présumer ces âmes par défaut ! La chasse est soumise à des règles et lois, elle est en fait très limitée. L’animal domestique bénéficie d’une législation protectrice, pas de travail au-dessus de sa force, pas de maltraitance ou de cruauté. Ils commettent des péchés ceux qui bâtonnent autant les ânes, sans besoin ou qui les surchargent, ils en répondront au jugement. Oublies-tu qu’une araignée a tissé sa toile à l’entrée d’une caverne où le prophète et son compagnon Abou-Bakre se tenaient blottis, fuyant les poursuivants Mecquois ? et la jument Baraka qui transporta le prophète jusqu’à Jérusalem en une nuit, et même moins, puisqu’il eut encore le temps de voyager dans les sept cieux ? Comment après ça, refuser des âmes aux animaux ?

 

 

D’autre part, la loi et la doctrine d’un peuple, d’une nation, lui permettent d’être lisible, voire prévisible pour ses vis-à-vis et adversaires éventuels ! L’importance politique de cette utilité ne t’échappe pas. Ainsi, l’Iran serait éligible à la possession de moyens dissuasifs, parce qu’il a une doctrine connue. Le point de vue Iranien n’est pas que des armes dissuasives soient aux mains de tout le monde, c’est avec raison, qu’il ne dénonce pas sa signature au T N P. En fait, le point de vue Iranien, eût été par préférence, que de telles armes relèvent de la Nation toute entière. Ce n’est que par défaut, et en se substituant à une entité politique panislamique inexistante, que la république Islamique envisagerait la création d’arsenaux dissuasifs.

 

 

Quel est l’effet réel et l’intérêt d’une doctrine, puisque l’homme peut s’y dérober ? C’est bien vrai, surtout si la dite doctrine est trop exigeante et ne contient pas d’éléments éthyco-juridiques relativement simples et précis ! C’est bien de renvoyer le sujet à la primoté de l’esprit sur la loi, mais alors que d’errances !

 

S’agissant de notre conversation sur les mariages métissés, notamment de ton apostrophe sur les mariages contraints, sur laquelle je reviendrai plus bas, tu décides un peu vite que les langueurs, pesanteurs et traditions populaires l’emportent nécessairement sur la doctrine. De simples exemples, y compris récents, viennent te contredire. Si tu entres dans le commerce d’un Musulman authentique, lequel se remarque aisément, étant propre et bien tenu, tu observeras que l’ambiance y est également propre, la marchandise fiable et les prix bas ! C’en est parfois surprenant. C’est par effet volontaire que le commerçant en cause, fait les choses si bien ! C’est de sa part, un parti-pris délibéré ! Il obéit à son su ou insu à l’ordre de tout faire bien et notamment : « Faites un bon commerce ». L’ancien capitaine de l’équipe de France de foot observe, peut-être sans en avoir pleine conscience, l’injonction de charité discrète. Dans d’autres domaines, même quand sa propre vie est encause, on observe encore ce genre de comportement. Par exemple, Roger Garaudy relate qu’il dut sa survie, en Algérie où il fut fait prisonnier en tant que communiste, au fait que le peloton d’exécution refusa d’obéir ! Ils désobéirent, à leur grand péril. L’exécution fut différée, et ainsi, Roger Garody et certains camarades purent s’évader ! Ceci rejoint l’exemple suivant, lequel est de taille. C’est qu’en 2001, l’Amérique, dans l’offensive sur l’Afghanisthan, annonça qu’il n’y aurait pas de prisonniers ni captifs dans cette guerre. S’il y en eut, on le doit aux mercenaires Afghans dont ils s’arrogèrent le service. Ceux-ci, bien que mercenaires, n’allèrent pas jusqu’à tuer les blessés ou ceux qui demandaient grâce ! Encore un exemple, que je puises dans un récit de la longue marche Chinoise. A la chute de l’Empire, le pays s’étant morcelés en domaines où régnèrent les seigneurs de guerre, la loi impériale cessant de fonctionner, ceux-ci se mirent à lever par force et terreur, des impôts si élevés qu’ils rendirent les peuples exsangues et guenilleux ! Dans la province du Seutchwang, on perçut des impôts anticipés présumés jusqu’à l’an 2036, soit plus de 100 ans d’avance. Dans les provinces méridionales, tenues par des seigneurs de guerre Musulmans, il ne fut pas possible d’agir ainsi, ce qui les rendit comparativement plus prospères au point que l’Armée populaire de Mao Zedong put s’y refaire et s’y ravitailler. Il fut même possible d’y lever et constituer une armée de même ampleur que la première. S’il en fut ainsi, c’est qu’il n’était pas possible à ces seigneurs de lever des impôts excessifs, contraires à la doctrine de référence des populations concernées. On notera au passage, que Mao ne fut guère reconnaissant de cette contribution Musulmane à la révolution et à la longue marche, qu’il paya sous forme de persécussions inusitées en Chine. Les Maoïstes de Polpot au Cambodge firent pis encore, ils éradiquèrent totalement. S’il y resta quelques Chrétiens vivants, les Musulmans ne laissèrent aucune trace !

 

Des mariages contraints et forcés, qu’en est-il en Iran, pays où la doctrine est le mieux mise en œuvre ? C’est là qu’on voit des filles agir en justice contre leurs pères abusifs et l’emporter sur eux ! Ainsi, la crasse de la routine populaire cède presque sans murmure devant la force de l’esprit pionnier comme l’ombre se dissipe quand vient la lumière. En fait, la doctrine est toujours vivante, même si en période de crise et faiblesse, l’ignorance païenne, comme la rouille et la poussière, recouvre des âmes léthargiques. J’ai entendu une fois, le commentaire effrayant d’un shekh, qui souligne, et c’est probablement véridique, le fait que les Musulmans, lors de la première Croisade, se laissèrent tuer sans nulle défense. Torpeur et langueur, léthargie qui nous englue, quand l’esprit premier nous abandonne, sommeil long à fuir ! Funeste assoupissement, couardise et tiède mollesse, comme il faut du temps pour qu’on en émerge ! Mais on s’en réveille et on se remet sur ses pieds, ceignant le sabre. La doctrine ne disparaît jamais complètement en nous, et même des Chrétiens, nous rendent l’honneur d’être la Nation où le fait religieux est le plus vivace et le plus indestructible. En grande partie, ce qu’il faut opérer, c’est une réanimation, une revitalisation graduelle. J’en parlais un jour avecd un pope Russe. Je pensais, que la Russie renaissante devait connaître un renouveau religieux ! Il me détrompa. D’après lui, ce ne fut qu’un feu de paille dans les années 90, il n’en resterait rien à présent ! Cette nouvelle m’attrista, parce que lui dis-je, du moins la religion serait d’un grand secours à un peuple pauvre. La prévalence religieuse y est retombée au niveau où elle se trouvait précédemment, pendant l’ère communiste. Le pope me souligna la chance particulière des Musulmans de ne pas vivre pareille chose. C’est affligeant de savoir que des peuples pauvres peuvent avoir l’âme nue et sans protection. Donc, l’invasion du non-sens, ne concerne pas seulement les peuples riches, comme on pourrait le croire. C’est un accablement suplémentaire aux pauvres, puisqu’il leur ôte le ressort de l’esprit pionnier, nécessaire aux grandes transformations. Si la Russie reste dans l’état où elle est, sa renaissance et la restauration de sa grandeur sont peu probables ! Il m’en coûte d’écrire cela, j’aime les Russes, fondamentalement bons, bien que j’en aie contre leur gouvernement qu’ils aplaudissent des quatre sabots, quand il opère certains crimes et carnages ! La religion est l’opium du peuple, bien possible. Si c’est un opium soporiphique et dérivatif, il permet de mieux supporter la douleur ! Mais s’il s’agit d’une drogue dynamisante, elle fait faire des miracles et des changements merveilleux ! Si Dieu veut, il fera renaître la sainte Russie, lui qui peut tout, faire mourir ou revivre qui il veut !

 

 

L’Islam est-il simple et pratique, un mode d’emploi low coste ? Oui, il y aurait de cela à première vue, si on observe de loin et globalement. Le Kalife Haroun El-Rachid, celui, paraît-il des « mille et une nuits » s’imposait cent génuflexions surrogatoires dans ses prières chaque jour, on les a comptées ! Il y a presque, de la corporalité, du physique dans les exercices religieux. Et pourquoi pas ? Mais ces choses-là dépendent du sujet. Tel se tiendra pour quitte avec quelques simples, palpables et quantifiables dévotions et piétés, tel autre aura d’autres exigences et s’élèvera vers d’autres sphères, vivra plus en esprit. Du moins si on peut dire les choses ainsi, car en fait, ces deux sujets, auront tout en même temps, puisque la dissociation même que j’opère est relativement peu sensée. Pas d’esprits purs ni d’abrutis, de l’équilibre, de l’harmonie. Cette apparence de simplicité excessive, vient peut-être du fait que nous ne cultivons pas le doute. Je ne sais pourquoi, mais nous n’avons pas le don de le flatter et de le cultiver, bien que nous y soyons sujets, le doute étant inhérant à la foi ! Mais de là à s’en tourmenter sans cesse, comme certains Chrétiens qui plongent souvent dans des abysses et des afres de doute et de remords, ayant peut-être des exigences plus grandes. C’est que le Dieu Musulman s’expose trop simplement pour qu’il soit permis autre chose que de le nier ou de le croire. Le Dieu Chrétien suscite des interrogations. Nos lois sont également simples, Dieu n’égare aucun bien fait ni méfait. Il pèse tout sur sa balance, et on sera damné ou sauvé, la clémence aidant, avec un coup de pouce. Mais un Musulman tient pour assuré que chaque bienfait lui ouvre le salut. Il peut en tenir le compte, bien qu’il ne doive pas marchander en telle matière. Maintenant, c’est pas toujours comme ça. On en entend parfois qui posent de ces questions ! Tel demande si un bienfait précédé d’une bonne intention a le même poids qu’un bienfait sans intention préalable. L’iman répond que c’est meilleur, si l’intention précède. Et qu’en serait-il, dirais-je,  si l’intention est seule ? Tel autre observe que pendant le mois de Ramadan, puisque les diables sont enchaînés, d’où vient qu’on voie se commettre du mal ? L’iman répond bravement que les diables sont certes enchaînés, mais l’âme peut concevoir le mal pour son propre compte, écoutant ses désirs, sans être inspirée d’un élément extrinsèque ! On peut aller loin comme ça ! Les soufis ont un vécu quotidien très ordinaire parfois. Ils travaillent pour gagner leur vie, étant de tous les métiers. Mais on ne dira pas que leurs exercices et offices sont aisés et simples ! Il semble qu’il y ait un niveau d’exigence différent selon les sujets. Si notre Dieu a un paradis et un enfer exprès pour les savants, c’est sans doute qu’il en exige plus que du commun des hommes ! Mais est-ce bien de ça qu’il s’agit ? Quel est précisément le reproche de l’abbé ?

 

 

Serions-nous matérialistes ? En effet, il semble que le Musulman baigne dans un état d’holisme, dans lequel, il y a du sacré dans le profane et du profane dans le sacré. Nous ne séparons pas vraiment ces dimensions et même, on peut dire que nous ne séparons et ne dissocions rien. Souvent, notre point de vue est de nier les antagonismes. Tous les éléments concourent, par convergeance, à l’harmonie ! Aux origines, le Musulman fut contemplatif au quotidien. Le bédouin contemple en vacquant à ses occupations ordinaires. Sa vie exténuante était ensemble une séries de préoccupations et de défis concrets qui requéraient la plus grande attention, et une méditation permanente qui rythmait ses soucis et les rendait tolérables. Cet homme ne pouvait concevoir que d’aucuns seraient contemplatifs par état, ou que tels seraient attachés comme bêtes au labeur, sous la direction protectrice de guerriers de métier à l’exclusion de tous ! Pas de division des tâches, des fonctions ou des rôles, le bédouin était presque primitif. Nous en gardons une trace, comme nous gardons aussi des traces de notre fonds juridique qui, en écartant le droit d’aînesse, ne permit pas de fortune conséquente, hormis celle des princes, pas toujours assurée ! Dans l’univers Musulman, en effet, avant le vingtième siècle, il n’y avait guère d’équivalent des bourgeoisies ! Nos notables et nos cadis faisaient dans la frugalité ! Même les princes, tant qu’ils ne furent pas dévoyés, faisaient assaut de ces vertus. Belle est la scène décrite par l’agent Lawrence, quand Feyçal, d’un geste faisait desservir et enlever la table, sous sa tente, au grand dam de certains hôtes gloutons. Le prophète recommandait d’achever un repas, avant la réplession. Un univers où ne régnait pas l’abondance, ni l’ascèse, que le bédouin ne connaissait que trop et qui ne l’impressionnait guère. Tout ça concourt à une situation de relative hommogénéité des états, des riches, des pauvres, mais non pas un abîme, des forts et des faibles éligibles à la force. Ce doit être pour cette raison, qu’on ne fit pas autant le partage entre le temporel et le spirituel et toutes ces choses. Selon moi, le Musulman, est ainsi, le plus proche de la vérité humaine, de la nature.

 

A l’état basique, peut-on concevoir des clercs et laïques ? Il ne semble pas. La religion n’est pas seule à être simple, l’est autant le corps social sur lequel elle s’exerce. Sommes-nous mercantiles ? Comme ils aiment vendre et acheter ! Pourtant, même là, il y a encore du sacré dans l’acte si profane du commerce. Dieu dit : « Faites un bon commerce ». On peut entendre par là, qu’il faut être loyal et vendre bonne marchandise au juste prix. Mais les occurrences Coraniques, ont des sens multiples, on peut comprendre qu’il est meilleur pour son salut de faire des bonnes actions et œuvres sans compter, pour ne pas s’en trouver dépourvu au jour du jugement, et qu’il ne faut pas s’égarer en marchandant avec Dieu ! Notre prophète, lequel fut marchand caravanier pendant sa vie Mecquoise, demande un jour à ses proches : « Qui sont les impécunieux de ma nation ? » Entendons bien le mot au sens de faillite financière. Ses proches et compagnons répondirent : « Envoyé de Dieu, ce sont les pauvres et malheureux, qui n’ont pas le nécessaire ». « Non, répond-il, il en est de plus pauvres encore. » Il leur donne enfin l’issue de la devinette : « Ce sont ceux qui ruinent tous leurs bienfaits par des méfaits, ils font un mauvais compte ». Pas de marchandage ni tricherie avec Dieu, qui sait et voit tout, pas de ruse avec lui ! Autrefois, quand le pèlerinage de la Mecque n’était possibles qu’aux hommes suffisament riches pour faire ce voyage, lequel suppose d’être sans dettes, et d’avoir tout disposé, ces pèlerins-là, faisaient leurs dévotions mais traitaient tout aussi bien de leurs affaires. La chose se continue encore, le pèlerinage est aussi un lieu d’affaires. Le bon marchand est celui qu’on quitte heureux de ses achats, tu en as sans doute connu. Des mauvais marchands t’auront laissé mauvais souvenir ! Sur un autre plan, j’en connais qui font avec Dieu un mauvais commerce, qui se croient quitte moyennant quelques piétés peu coûteuses et des devoirs plus contraignants ! Tels sont exacts aux jeûnes et aux prières, qu’il faut suplier longtemps pour la Palestine et le Pakistan ! Qu’à chacun soit rendu selon son dû, le jour où tous les comptes seront soldés, les dettes payés et les créances recouvrées !

 

 

Quelques mots de ce que fut et pourrait être un régime économique Islamique. Cette Nation fut à ce point dépossédée de ses trésors, mais tout autant d’elle-même, qu’elle ne serait plus guère reconnaissable si un voyageurs des siècles passés venait nous rendre visite. Ce fut une société marchande et non une société capitaliste. S’il y eut une bourgeoisie, elle ne put jamais acaparer autant de biens qu’il en advint chez les vis-à-vis ! Un signe le démontre clairement. On voit, en Europe, des églises et des édifices partout. Les mosquées sont finalement peu nombreuses, moins encore de châteaux ! En sommes, peu de grands travaux, en définitive. Un chroniqueur Français du seizième siècle qualifie le domaine du sultan Otoman de terre pauvre d’hommes et de pain, n’était-ce qu’un squelette économique et démographique ? Savoir. Sans doute, la densité du peuplement était moindre, pourtant il y eut des villes plus peuplées. Cent mille habitants n’était pas si rares, plus qu’en Europe en ce temps-là. Peu de grands travaux, quand même des réalisations urbaines qui vont de l’adduction d’eau à l’éclairage public, des réalisations agricoles notables par les travaux d’irriguation, quelques hôpitaux, quelques universités. Terre pauvre, c’est vite dit ! Les chroniques Musulmanes ou d’autres ne dépeignent pas des tableaux d’afligeantes misères. Les renégats Chrétiens ont témoigné sous la torture de l’Inquisition, quand ils étaient repris par les Espagnols aux hasards des courses maritimes, que la vie était meilleure avec les Maures. Quand François premier, faillit perdre sur son royaume assailli de toute part, il ne trouva de recours que dans le Sultan, seul capable en ce temps-là, de lui dépêcher une armée de mer, que le roi de France ne pouvait se payer, commandée par notre amiral Kheir-Eddine surnommé Barberousse, qui prit ses quartiers à Toulon, et, par des débarquements sur les flancs méridionaux de l’Espagne, empêcha Philippe II d’opérer par le Sud, une invasion qui eût été fatale, alors que le royaume de France avait fort à faire dans le Nord ! Plus près de nous, il arriva même qu’Alger livra au gouvernement Français du Directoire une grande quantité de blé, suite à de mauvaises récoltes et le spectre de la disette et de l’instabilité, et si le dey frappa de son chasse-mouche le Consul de France, c’est que celui-ci faisait traîner le paiement de ces fournitures en longueur ! On se servit de cet incident comme prétexte à l’invasion de 1830, laquelle eut entr’autre motif, la saisie de terres bonnes à mettre en valeur, voire la saisie d’un trésor destiné au sultan Otoman. Actuellement, les historiens semblent s’accorder sur la non validité de la version Française coloniale de l’histoire de l’Afrique du Nord. On aprend que le Maghreb, jusqu’au dix-huitième siècle, valait bien ses vis-à-vis ! Il n’est que jusqu’au taux d’instruction populaire qui n’y fût guère moindre en prévalence, instruction féminine comprise ! Pourtant, Ibnou-Khaldoun au quinzième, dépeint les marchands Chrétiens comme de très riches marchands, en comparaison des nôtres, et je répète qu’il y eut moins d’édifices. Moins même en Afrique du Nord que ceux que laissèrent les Romains ! La vie nomade, d’une part notable des populations, l’absence du droit d’aînesse durent être la cause d’une moindre concentration des richesses, comme une fiscalité moins lourde, moins de contrôle par une moindre féodalité. Il y eut aussi les fondations qui sont des associations franches, de propriété collective, qui, par les legs, eurent la plus grande partie des biens. Le sujet pouvait avoir quelque propriété privée individuelle réduite, une plus grande part de propriété et de revenu collectif. Ces fondations ou waqfs, francs d’impôts, furent souvent plus riches que les gouvernants et il arriva même qu’elles eurent des forces militaires supérieures. Aujourd’hui, que se passe-t-il ? Pas d’équivalent des bourgeoisies nationales d’Europe, rien que des bourgeoisies liées aux gouvernements qui les ont créées et dont elles sont clientes, tout cela étant lié ou procédant d’une manière ou d’une autre d’intérêts étrangers ! Autrefois l’émir ou le sheik de tribu tenait sa force et ses biens de son peuple qu’il devait sans cesse solliciter et convaincre. Lawrence fut témoin des efforts que déployait Feyssal pour convaincre les récalcitrants et renâclants, pour les tenir assemblés au moyen d’une prédication épuisante. On ne leur faisait faire que ce que bon leur semble, démocratie de la voix publique directe, donc, où le chef obéit au peuple plus qu’il ne le gouverne. Aujourd’hui, la puissance étrangère a mis en main du chef qu’elle protège, la force et les trésors, de sorte qu’il n’a plus autant besoins de ses administrés, son appui étant l’étranger. Voilà qui fait pièce à cette histoire de dictature intrinsèquement Islamique. Les luttes de nos peuples pour une émancipation complète, s’exercent à l’encontre de ces gouvernants, certes, mais en ne voyant en eux, à juste titre,  qu’un élément de la situation, le principal obstacle à la liberté étant la force étrangère. Les choses étant ainsi, il n’y a donc aucune pertinence à n’envisager que la dictature, ou pis encore, que le seul dictateur. C’est une nation que l’étranger domine, ses puissantes flottes croisent au large de nos côtes, ses avions nous survolent, ses bases et casernements sont partout disséminés sur notre sol ! Ce tableau que je dresse n’est pas qu’une image dialectique, c’est l’amère réalité ! C’est à peine si on peut le nuancer ! S’il reste des éléments de souveraineté, ils ne sont que très parcellaires ! Le défi du temps à cet homme chétif, est bien de s’affranchir de l’action étrangère, en même temps que des prolongements internes que sont les gouvernants suivistes. Ce combat et cette quête, combat de libération et de renaissance, c’est bien sûr l’esprit premier qui l’inspire, l’accumulation des expériences, ce qu’on nomme tradition, en fournit partiellement les modalités. Dans tous les domaines, notre doctrine et notre vécu désignent les voies à suivre. Ces voies, à l’heure actuelle, semblent les bonnes, étant validés par le succès. Peut-on dire que l’expérience Iranienne est un échec ? Malgré les sanctions, sa marche forcée se poursuit et s’accélère, l’exemple Turc démontrerait, même, qu’en l’absence d’hostilité et de sanction, nos recettes sont les meilleures au monde ! Hormis ces deux exemples, on voit que malgré les gouvernants et tyrannies suivistes, l’économie Islamique, utilisant le peu d’espace et de marge possible, fonctionne et permet de conserver une relative cohésion des corps sociaux. Ainsi en va-t-il en égypte, où la solidarité est presque totalement privée, en l’absence d’état-providence. Les waqfs et fondations fonctionnent et parviennent à distribuer chaque année des prestations estimées à trois milliards de dolards ! Curieux de voir comment les Alter-Mondialistes feignent d’ignorer les démarches alternatives les plus massives et les plus efficaces au monde. Nos doctrines et vécus économique, militaire et autre, sont à l’épreuve des faits, propre à nous procurer la paix, la sécurité, propres à nous arracher aux états de misère. En revanche, le suivisme démontre ses nuisances, recette absolue de l’humiliation et du pillage ! Ce constat d’une nation souffrante luttant pour sa liberté au-dedans comme au dehors, faut vraiment s’accorder là-dessus, sans quoi, on ne parle pas de la même chose ! Dans l’univers Occidental, il n’est nullement surprenant, qu’une propagande toxique montre à son public un autre tableau. On opprime des peuples qu’on prétend délivrer par force, peuples présentés comme fautifs de ne pas vivre la « démocratie », laquelle ne peut pourtant, respirer et vivre totalement que dans la mesure  où les puissances bravées se résigneront ! La démocratie, la liberté, dans nos pays, est contraire à l’Occident actuel, auttant que sans le dire, il continue à bénéficier des restes d’une situation privilégiée d’empire.

 

 

Je me permets de placer là, quelques considérations sur le dialogue inter-religieux ou ce qu’on désigne ainsi ! La rigueur intellectuelle ne permet pas au Musulman d’attendre du Chrétien qu’il crût à la vérité de la mission Mohamédienne. S’il en arrivait à penser ou dire que Mohamed est bien l’envoyé de Dieu, il cesserait par là même d’être Chrétien. Par conséquent, le Chrétien doit tenir que le Musulman ne peut se sauver en tant que Musulman, mais qu’il peut l’être s’il plaît au Seigneur. Jusque-là, pas de problème, pas d’objection, on doit admettre qu’il en aille ainsi. Après, doit-il tenir Mohamed pour un faux prophète, un fou ou un fourbe ? Certains le croient, et s’imaginent que c’est nécessaire. Ce n’est pas indispensable. Le Chrétien peut très bien, à la rigueur, soyons un peu Jésuites, trouver une issue conforme à la courtoisie. Qu’il tienne que Mohamed n’est ni fou ni imposteur, qu’il crût en sa mission et tous ceux qui le suivirent, sans qu’il en soit de leur faute. A la limite, un Chrétien pourrait dire, que le prophète se croyant inspiré de Dieu, put se tromper sur l’origine de son inspiration. Vois-tu ce que je veux dire ? Qu’il nous tienne pour égarés ou errants, qui croyons vraie une révélation qui ne le fut pas, ça pourrait encore aller ! Mais de là à convoquer je ne sais quel chauffeur de taxi, et accumuler des fables contre nous, là s’arrêterait la loyauté et la rigueur, c’est ce que fit l’abbé. Il se peut, si Dieu m’en accorde le temps, que je me fende d’un autre billet, lui donnant ces sortes de règles, dans lesquels, s’il ne se tient pas, il sera obligé de convenir qu’il cède à des pulsions peu rationnelles.

 

Le Musulman, lui, tient que Jésus fils de Marie naquit bien d’une vierge, bénéficiant d’une création toute spéciale, comme Adam, que sa mission est vraie, et qu’il est, comme le Coran le nomme, l’Esprit de Dieu, porteur de signes. Le Musulman croit presque tous les miracles de Jésus, savoir après vérification, notamment qu’il parlait dès le berceau et rendait réponse aux visiteurs. La liste est longue de ses particularités et de ses signes. Fut-il élevé et soustrait au suplice, Dieu lui ayant substitué un sozie, une apparence ? Ce n’est pas si sûr. L’occurrence Coranique est à peu près la suivante : « Il leur est semblé » ou « Il leur est apparu », ce qui peut signifier deux choses bien différentes. Ou bien il leur fut substitué une apparence à Jésus lequel fut élevé et soustrait au suplice, ou bien qu’il leur a semblé mettre Jésus à mort par suplice, mais ils ne purent s’acharner que sur son apparence, la chair, qui n’est de lui qu’une faible partie, étant l’Esprit de Dieu, et contrairement aux autres hommes, l’esprit est la majeure partie de son être. La formule Coranique n’est pas suffisamment précise et explicite pour qu’on puisse vraiment décider et trancher la question. Les deux hypothèses se valent. La rigueur me force à observer qu’on a plus volontiers souligné la première hypothèse au détriment de la seconde, je ne sais pour quelle raison. Peut-être pour se différencier du Chrétien, mais est-ce le seul mobile ? Après, le Musulman réfutera la divinité de Jésus laquelle ne serait pas dans les écritures. La trinité comme dogme fut assez débattue par les Chrétiens eux-mêmes, pour qu’il soit permis aux Musulmans d’avoir à cet égard, les plus grandes réserves. Ne parlons même pas de la Cène et de la communion, encore plus discutée. Il demeure une assymétrie certaine, dans ce qu’on nomme dialogue Islamo-Chrétien ! Certains Musulmans s’élèvent contre ce prétendu dialogue, jugeant qu’il est loisible au Chrétien de croire faux notre prophète, alors que nos réserves ne touchent pas à la personne et la mission de Jésus fils de Marie, ne touchent pas aux écritures, tout juste pense-t-on qu’elles ont pu être mal transmises, mais seulement aux interprétations et conséquences qu’on en fit ! Pour être encore plus clair, certains disent qu’il est loisible aux Chrétiens de commettre telles caricatures que l’on sait, sans qu’on puisse en faire de même, la chose n’étant pour eux qu’un péché véniel, alors qu’atteindre à Jésus, ou un autre prophète, serait pour nous un blasphème ! L’un peut nier, l’autre ne peut pas, voilà ce qui en est. Le Musulman tient même que le Chrétien se sauve en tant que Chrétien, il faut le savoir ! Tout juste le tient-il pour un croyant imparfait, inaccompli, ayant refusé de croire la dernière prophétie ! C’est pourquoi je préfère la situation de face-à-face dialectique, pourvu toutefois que le Chrétien reste dans les limites de la courtoisie, et qu’il nie sans accabler de fautes et d’accusations !

 

J’ai lu une fois dans un ouvrage de Bartholomé et Lucile Bennassar quelque chose de vraiment beau et sensé ! Cet ouvrage : « Les Chrétiens d’Allah » conte l’histoire de nombre de Chrétiens, qui, pris par les Barbaresques, connurent divers parcours. Certains se convertirent. Quand ils furent repris, au hasard des courses maritimes, l’Inquisition les interrogea, et les procès-verbaux sont restés dans les archives. L’un d’eux, quand il fut sommé de répondre à la question suivante : « Avez-vous participé aux messes des Maures, les avez-vous trouvé bonnes et avez-vous trouvé qu’on pût se sauver par elles ? » Le patient répondit : « Le bon Maure se sauve dans sa foi et le bon Chrétien dans la sienne. » Sagesse populaire, bon sens tout simple et bon comme du bon pain. Un Musulman, pourrait dire la même chose sans nul artifice ! Après tout, cet homme simple avait peut-être bien raison ! Que dirait l’abbé de cela ? En faisant cette réponse, le patient tourmenté, se condamnait au feu, mais dans cet instant, il ne fut pas renié, il fut combattant et martyr, à la grande honte de ses tourmenteurs ! Il ne voulut pas se renier deux fois, si tant est que la première fût un reniement.

 

 

 

Tout autre sujet, j'évoque la haine que tu nous reproche envers l'Amérique et l'Angleterre. Qu'est-ce à dire? Ils nous livrent une guerre dont tu n'ignores pas le caractère et les potentialités génocidaires, en ce moment même, devant toi! Oui, en effet, je suis pregmatique, si bon te semble. Personne ne m'a jamais dit ça, à part toi! Mais ma peau est sensible à la brûlure du phosphore blanc! Comprends-tu cela? Et si quelqu'hypocrite Britannique me reproche de mordre la main qui me nourrit, je pourrais bien le forcer à me dévisager, mon regard bien planté dans le sien, pour lui asséner que l'Angleterre ne me nourris jamais, mais vécut et se fortifia bien plutôt de ma substance! A l'Angleterre, nous ne devons rien, ce qui s'apelle rien! L'Amérique, même chose! J’eux il y a deux ans une patiente British entre mes mains, elle m’a confessé que pour elle, les évènements du métro de Londres, les causes en sont bien connues, et qu’on n’a pas le droit d’en être surpris ! Quel meilleur avoeu de la laideur et du crime Américain que le fait qu’un Américain puisse la maudire ? C’est le cas de l’ancien pasteur que fréquentait le métis couronné ! Il aurait dit : « Dieu maudisse l’Amérique ». Ce n’est pas juste une formule. La France, on ne peut la maudire sincèrement, on veut seulement qu’elle change. L’Amérique, c’est tout autre chose. L’humanité entière soupire pour son mal parce que l’humanité en souffre trop ! Ne comprends-tu pas ?

 

Bien avant 2001, des gens tout à fait bons de cœur, ne voulant que le bien de tous, j’en ai connu qui souhaitaient parfois, que l’Amérique vécût une catastrophe, propre à lui rappeler l’existence de la douleur, pour qu’elle comprît mieux le monde ! Quand se produisirent les évènement du onze septembre, je me trouvais en Creuse, dans une station thermale où je travaillais ! J’ai vu à quel point, des autochtones, des Français de souche, trouvaient justes ces évènements ! Les gens n’en étaient nullement attristés, tout au contraire, et je ne le suis pas moi-même jusqu’à ce jour. Je ne m’afflige que de ce que l’Amérique fit par la suite, prétendant à on ne sait quelle réparation, comme si un criminel était en droit d’exercer lui-même la justice ! Je me souviens d’une dame âgée, pauvre retraitée, veuve, maigre pension de réversion, et rarement intéressée par le cours de l’actualité, une autochtone Creusoise, de la France profonde. Elle m’a dit souhaiter, à propos des évènements, qu’il y en ait encore d’autres comme ça, vu que les Américains ont fait énormément de mal dans le monde ! Je la priais seulement de se taire sur ces choses, de garder pour elle ses sentiments. Là-dessus, Torrentiel, tu m’épargneras, j’espère, tes considérations éthico-morales, si ces propos t’en inspire, car ce serait pure hypocrisie ! Suis-je, moi, coupable de former des voeux d'un juste châtiment qui suffise à les mettre dans l'incapacité de nous porter tort? Qu'y a-t-il d'impie, je te le demande.

 

Oui, je le répète, je me réjouis de la chute à peu près certaine et brutale de l'Angleterre! C’est une chose à peu près certaine, ne t’en déplaise. Car, souviens-toi, que l’Angleterre est pauvre, si elle est réduite à elle-même. Ses richesses lui viennent du monde, elle les obtint par l’influence, mais vola et extorqua beaucoup et continue de le faire ! Or, le monde, que tu le veuille ou non, n’a plus besoin d’elle, et ne la crains plus du tout ! C’est son grand malheur. Dire autre chose, relèverait de l’omerta ! Et de l'Amérique, qui n’aura pas longtemps à attendre, selon moi, étant d’ailleurs associée à l’Albion, tu ne taris pas d'éloge envers ce pays doué selon toi d'un grand vitalisme et d'aptitudes scientifiques. De quelle sciences parles-tu? S'il s'agit des sciences dures, la main d'oeuvre scientifique Américaine, est en fait étrangère, Indo-Pakistanaise et Asiatique, c'est ainsi! Les sciences dures, mais peut-être aussi des autres, réclament quelque chose que l'Occidental n'a plus vraiment en grande quantité. Il faut être né pauvre, et être armé d'une doctrine, d'une foi. Il faut bien cela, parce que d'abord, il faut de l'ascèse, une vraie ascèse. Il faut endurer les nuits de veille, nuits de veilles succédant à de longs jours de travail et suivis d'encore un jour de labeur. Il faut ça pour la Science qui est un travail héroïque qui paie mal! Il faut être né pauvre, être dur au mal, et avoir une doctrine qui permette le sacrifice d'un travail herculéen sans grande récompense, donc un sacrifice qu'on ne fait pas que pour soi-même. Ne pas confondre cela, avec les aptitudes et aisances techniques qu'on peut observer dans la jeunesse Française, ce n'est pas même chose du tout! Tu traites d’esprits  chagrins ceux qui constatent une désaffection des filières scientifiques, il est pourtant bien vrai, statistiquement, qu’en France, le Bac S est de moins en moins brigué chaque année ! Si c’est pas un signe, ça ! Je te dirai même qu’à mon avis, cette désaffection est davantage, le fait des chères têtes blondes que des nôtres, bien qu’on commence à voire un peu trop, à mon goût, des Arabes, dans la culture, des éducateurs et travailleurs sociaux et tout ce qui s’en suit. J'ai entendu défvelopper cette idée de la décadence scientifique associée à l'absence d'ascèse, par un économiste sur France-Culture, dans les Matins. Dommage, j'ai omis son nom et la date, sans quoi on pourrait le télécharger. Ce devait être en janvier, je crois. En effet, la science ne se paie pas que d'argent, elle n'est guère encouragée par la progression du non-sens. Tes chers évangélistes, en Amérique, n'empêchent pas, que la religion qui progresse le plus vite là-bas, comme ici, c'est l'irréligion ou ce qu'on nomme à tort, l'athéisme. Combien de temps l'Amérique endettée payera-t-elle ce personel scientifique étranger? S’agit-il d’ailleurs uniquement de désaffection des sciences dures, ou n’est-ce pas aussi, insidieusement, que l’homme Occidental, n’est plus tout à fait si rationaliste ou cartésien qu’il le prétendait ? Perdrait-il le monopole de la rationalité ? Il en accuse bien les autres, mais je vois plus de conséquence et de rationalité dans l’homo-Islamicus à qui vous faites tant grief de sa religiosité prétendument irrationnelle, l’homme Occidental perdant, religiosité et rationalité quant à lui ! Mais qui a prétendu opposer ces deux éléments ? Pourquoi n’entreraient-ils pas simultanément dans la composition de la nature humaine en se conjuguant de telle sorte qu’on perdrait l’un si on perdait l’autre ! Voilà un filon à méditer !

 

Encore autre chose, penses-tu vraiment que l'état physique, alimentaire et sanitaire de ce qu'on nomme improprement "peuple Américain" n'est pas un point de faiblesse, et qu'une élite étroite, peut suffire à la manoeuvre? Et que dis-tu de l'état composite à tous égards de ce pays, qui fit la guerre non seulement à l'étranger, mais aussi, symboliquement voire plus, à de vastes éventails de sa population et même à une partie de ses élites? Tu n'auras pas donc entendu parler des cas de mutinerie suscidaire? Ne sais-tu pas que les WASP sont à la veille de perdre l'état de majorité démographique? Qu'ils leur prenne la fantaisie de ne pas vouloir jeter l'éponge de la réalité du pouvoir, et on verra bien si le vitalisme ne s'exercera pas un peu contre eux! Tes évangélistes ne sont-ils pas à la pointe de l’intolérance religieuse et du combat contre l’Islam qu’ils voudraient proscrire de cette terre qui n’est pas propriété chrétienne ! Qu’as-tu à dire à ça ? C’est bientôt le mi-mandat, ils fourbissent leurs armes, et on a en perspective, en 2012, une candidate désireuse de guerre, carément ! Ce que tu nommes « Vitalisme Américain » a-t-il quelque-chose à voir avec ce « rêve Américain » tant vanté ? Comment ne pas comprendre le mécanisme nullement mystérieux de ce phénomène ? Comment cet agrégat de bandits pouvaient ressentir autre-chose qu’une joie malsaine et une hâte au travail, eux qui prirent possession des biens des nations des Indiens Rouges, après les avoir exterminées ? Que crois-tu qu’il y ait d’autre, là-dedans ? Ah, leurs pasteurs les ont bien édifié dans cette œuvre génocidaire, comparant à l’envi les Indiens Rouges Aux Cananéens de la Bible ! En effet, tous les horizons leur étaient ouverts au prix du génocide de ce qui dut être une grande Nation, qui disparut sans nous laisser plus que des reliques. Cette rhétorique Biblique comparant au Cananéen celui qu’on veut dépouiller et porté à bas, notre Hazmi Bchara, Musulman de Nation, ne t’en déplaise, y voit un élément d’identité avec ce qu’il en est des Sionistes, lesquels sont également saisis de cette frénésie et de ce triomphalisme qu’on a pris pour de l’esprit pionnier !

 

Notre esprit pionnier, ne s’exerce au détriment de personne. Dieu semble vouloir faire écho à nos vœux et à notre enthousiasme et rendre nos vastes terres pleine du futur trésor de la révolution hydrolique. Les réseaux de cours d’eau et de fleuves sous-terrains sont de mieux en mieux localisables et captables, d’autres techniques semblent prometteuses. Il y a certes, quelques rares points communs, qui pourraient nous apparenter, très vaguement aux yankees ! Du moins, le roi d’Arabie, Ibn-Séhoud, quand il fit son premier voyage à Washington, fit ces comparaisons et rappprochements entre l’Amérique et l’Arabie dans son discours de réception. La geste de l’Arabie du vingtième siècle, pourrait en effet, se comparer à la geste Américaine, à un génocide près ! C’est bien vrai, que comme eux, nous avons des puritains, et des amateurs du jeu de hasard, voire d’aventure. L’homme Arabe joue ainsi aux cartes et aux dés, un peu comme l’Américain, et peut avoir parfois la même démarche indévote. Mais comparaison n’est pas raison. Et puisque tu te désoles du sentiment de culpabilité qui imprégnerait l’Occident, puis-je savoir où tu as pêché ça ? Sûrement pas en Amérique ! Si toi, tu te sens coupable de quelque-chose, ce sentiment t’honnore. Mais l’Américain ou plus précisément le WASP eût-il ressenti pareille chose, il eût évité certaines guerres, ou au moins accepterait ce qu’il apelle « perdre la face ». Ah, il voudrait bien cesser les guerres injustes, pourvu qu’il ait tout le bénéfice des guerres, en partant la tête bien haute ! Moi, je serais coupable de me réjouir du relatif affaiblissement de mes ennemis, qui est une condition impérative pour le salut de ma nation et l’humanité toute entière ? Tu manques pas d’air vraiment ! En vrai, il me semble qu’à ton insu, un sentiment suprématiste t’égare ! Penserais-tu un peu comme l’évêque Adalbéron, qu’aux uns sied la force, et qu’il est criminel de lever la main sur un seigneur ? Que je souhaite leur mal, mais ces gens veulent ma faiblesse, c’est-à-dire disposer de mon sort à leur guise ! Ne le comprends-tu pas ? Ne comprends-tu pas que sans force et sans arme, il n’y a pas de liberté ? La liberté, c’est la force, et de la force, j’en veux ! Ainsi parlait Montherlant, ou du moins faisait-il gémir les martyrs de Verdun, qu’on entendait réclamer de laforce, plus de force, comme un blessé réclame à boire. Je suis dans cet état.

 

 

J'ai dit que les aix-colonies Anglaises sont les mieux émergeantes, je n'ai pas dit qu'elles doivent quelque chose de leur émergeance à l’empire britannique. La liberté et donc la force, on ne les devra jamais à aucun autre qu'à soi-même, l'homme libre que tu es ne peut ignorer cette fvérité toute banale! En effet, c'est incidemment, parce que l'Angleterre les traita de loin, du bout de la baguette, qu'elle ne les as pas dévitalisés. Moins aculturés que ceux qui connurent le mandat Français, ils ont plus de ressort et renaissent plus vite. Ils n'en doivent pas remercier l'Angleterre, c'est malgré son hautain mépris qu'ils sont en train de revivre et de s'émanciper! D'un mal peut sortir un bien! Dieu ne dit-il pas dans le Saint Coran : "Vous aimez ce qui n'est pas bon pour vous, et vous n'aimez pas ce qui est bon pour vous, puissiez-vous réfléchir." Bon, c'est pas du mot à mot. En tout cas, l'exemple afligeant de l'Algérie est là pour en témoigner. N’importe qui sait, que le mal Algérien, c’est que l’aculturation y fut si profonde et prolongée qu’elle semble avoir pour longtemps des effets dissociants et dévitalisants. Beaucoup d’Algériens pensent en Français ! D’ailleurs, ça ne veut pas dire qu’ils aiment la France pour autant ! Torrentiel, j’attendais de toi plus que ça, concernant ce que la France fit en 1992. Que la France livre aux bourreaux des gens, des hommes, dont le seul tort n’est qu’une opinion mal venue, un homme libre, un démocrate, doit appeler cela un « crime ». Je veux bien, moi, que l’Occident en crèves de sa culpabilité, comme tu le déplores, mais du moins, pour ne pas se sentir coupable, faut-il ne pas l’être vraiment ! Pour ne pas se sentir criminel, je ne connais rien de mieux que de ne tuer personne ! Mais en fait, suis-je bien persuadé de ce sentiment de culpabilité surdimensionné ? A vrai dire, pas du tout ! S’il en fût vraiment ainsi, pourquoi fait-on tant de guerres injustes ? Pourquoi, le plus simplement du monde, pense-t-on que telles armes sont bonnes pour les uns et pas pour les autres ? Tiens, dis-moi un peu, s’il y a en France, dans l’univers médiatique, de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, en passant par l’Huma, un seul organe qui ose de temps en temps, sinon glorifier les actes de résistance Irakienne Afghane ou Palestinienne, du moins  les présenter sans les déformer et les diaboliser ? Tu conviendras aisément, j’espère, que le niveau de liberté d’expression, de contradiction, a beaucoup perdu comparé aux temps de la guerre du Vietnam, ou même de celle d’Algérie ! Et dis-moi donc, quel est le chiffre, le nombre d’Irakiens tués depuis 2003 par les Américains ? et le nombre de ceux qui le furent en 1991, et le nombre des victimes des sanctions économiques et militaires incessantes. Il est où ce chiffre ? A peine pose-t-on la question qu’on s’entend répondre qu’ils se tuent entr’eux ! Pourtant c’est une information importante, pour autant que je saches. Depuis que les journalistes couvrent les faits de guerre, toujours ils ont dénombré  ceux qui avaient été tués, n’est-ce pas un mystère qu’il n’en soit rien cette fois ? Et ça passe comme une lettre à la poste. Et après ça, vous devriez ne pas vous sentir coupable ! Oh, si on se sent coupable, je ne connais rien de mieux que la réparation pour atténuer les tourments de la culpabilité. Tu dis que Foucauld demanda à Liautey de procéder à la Christianisation de l'Afrique du Nord, sans quoi la France perdrait ces terres. Mais cette demande a-t-elle du sens? Qu'aurait pu faire le maréchal? Même en Afrique du Sud, sous la poigne austraciste des Britanniques et Africaners, on ne parvint pas à Christianiser les Musulmans. Il y a même un saint Musulman, qui à l'origine fut un missionaire qu'on leur a envoyé, mais c'est eux qui l'islamisèrent et le gagnèrent! Que peut-on faire de plus que ça? Et s’il s’agit du rôle de Liautey, par lui-même, saches bien que l’Arabophylie voire l’Islamophylie imprégnait pas mal de ces militaires ! Liautey connut d’assez près une certaine IsabelleEberhardt, convertie ! Eut-elle sur lui quelqu’influence ? A-t-il subi l’influence de ses mignons parmi les seigneurs de l’Atlas Marocain ? Savoir ! Des circonstances ou d’autres, sauvent toujours l’Islam, et d’une manière ou d’une autre le font triompher !

 

 

Du rôle qu’aurait joué l’albion, d’après toi, contre la création de l’état d’Israël, tu n’y crois pas vraiment ! L’épisode dramatique de l’exhodus ne fait pas tout ! Crois-tu sérieusement que les Juifs qui s’installaient en Palestine se soient organisés et armés à l’insu des services de renseignement Britanniques ? A l’insu des voisins Arabes qui les aidaient aux travaux des champs, sans nul doute, mais à l’insu de l’Angleterre, allons bon ! Et la déclaration Balfour, qu’en fais-tu ? Mieux que ça, pendant la guerre de 48, les forces Juives en opération, pouvaient, en cas de besoin, se réfugier dans les bases Britanniques, où les forces Arabes ne pouvaient les poursuivre. Mais savoir, ce qu’il en fut vraiment de l’Exhodus, comment savoir s’il n’y eut pas un quelconque élément de complot. Tu conviendras aisément que les effets de cette tragédie furent bénéfique à la cause Israïlienne. Et il y eut tellement d’autres complots que ça n’aurait rien de surprenant. Les Sionistes tiennent en effet à la légende d’on ne sait quelle lutte d’indépendance contre l’Angleterre, qui n’est qu’un habit de noblesse dont ils se drapent. Les guerres anti-Arabes sont présentées comme le prolongement de cette mythique lutte héroïque contre l’Angleterre ! Ne sais-tu donc pas que lors des décolonisations, les puissances, la France compris, eurent soin de fabriquer des héros sur mesure pour s’en faire ensuite des alliés ? Le cas du Tunisien Habib Bourguiba est éloquent à cet égard. J’en ai eu confirmation par des militaires Français de ce temps ! Il fut détenu à Bizerte, mais bon, sans trop de rigueur. Sans ça, eût-il eu même stature ? Il devint un allié intime de la France, ce qui parfois eut du bon. Mais, là, l’Albion ne fabriqua pas seulement un héros, elle fabriqua l’héroïsme prétendu d’un état et d’un peuple ! Voilà tout !

 

 

Quelque chose te gêne dans le fonctionnement duHezbollah. Mais heureusement qu’il existe ! Tu penses qu’il expose la sécurité du Liban, et qu’il faudrait qu’il soit dissout et Israël rassuré, pour que le Liban vive en paix. Est-ce bien cela ? Je penses, moi, que le panislamisme t’ennuie, visiblement. En plus de ça, il reste une terre Libanaise occupée. Les domaines deSheba’a, représentent peu de terre, mais un nœud phréatique ! Du fait de l’existence duHezbollah, le Liban se trouve plus ou moins contraint à un soutient plus prononcé à la Cause, et non, certes, comme les autres gouvernements qui s’en tiennent fort éloignés ! Or, selon notre doctrine, la Cause est le fait de tout croyant. Si des Musulmans subissent une agression, ils doivent se défendre sur leur sol, leurs voisins leur doivent secour, et de proche en proche jusqu’à rassembler toute la Nation. Il y a cet aspect, et on s’est accoutumé à une situation anormale et toxique, l’absence de solidarité effective et concrète qui a permis à G W Bush, d’envisager de nous faire la guerre à tour de rôle. Cette situation, c’est tout, sauf ordinaire. Porter secours aux Palestiniens est un devoir sacré ! Le Hezbollah ne fait rien d’autre que son devoir. Il faut aussi considérer ce qu’est cette entité comparée aux entités étatiques classiques. Si une chose devrait frapper l’esprit, c’est que l’homme Arabo-Musulman, aime peu l’état classique, qu’on lui a du reste imposé ! Il ne l’aime pas à cause des frontières, mais pas seulement ! Ce type d’homme, s’il est mû selon ses aspirations profondes, est plutôt volontariste, si ces aspirations naturelles sont contrecarées, il est négligeant et défaitiste. Il n’est jamais mieux mis en mouvement que par des mobiles religieux, c’est comme ça que nous sommes ! Que ça ne plaise pas à tel ou tel de nos vis-à-vis, j’y peux rien, j’ai pas autre chose en rayon ! Si on simplifie à l’extrême, l’arabo-musulman, serait ou bien une canaille ou de la racaille, comme l’a si bien dit Sarko, ou bien un croyant et un homme de valeur avec certains écueils, corrigés par la sensibilité éthique et la raison qui le rendent impressionable. L’action volontaire, pour le Musulman, doit exister dans tous les domaines. L’état, ou l’entité politique, devrait être sa chose très concrète. Il n’est que jusqu’à l’institution militaire qui devrait être sa chose. En fait, l’homme Musulman n’aime pas trop l’armée classique, il s’en accomode, mais ce n’est pas son vœu ! Son souhait, c’est que l’Armée soit ouverte aux volontaires ce qui est le moyen de faire vivre au mieux, l’esprit du combat sacré, et en passant, remarques bien, que ce serait un gage de citoyenneté, voire de démocratie réelle. Qu’est-ce qui garantit le statut du citoyen dans les pays étiquetés démocraties ? La question est d’importance ! Faut y réfléchir ! Souviens-toi qu’en 1789, la citoyenneté fut justifiée et assise sur le devoir du citoyen de verser son sang pour la patrie ! C’est parce que de fait, le Tiers-état, avait déjà conquis l’existence militaire, dont le privilège aristocratique ne fut plus qu’une chimère, voire un obstacle, c’est parce que le roturier avait déjà conquis les éléments de force, qu’il eut les droits attachés à la force, la liberté et la citoyenneté. Actuellement, les citoyens Occidentaux, sont généralement éloignés des armes, très souvent n’ont pas de pouvoir économique déterminant, et ils garderaient encore longtemps la jouissance de droits, parce que ceux-ci sont écrits dans des déclarations et des grimoires ! D’une manière ou d’une autre, il ne sert à rien de se dissimuler que ces droits, ils les tiennent de ceux, peu nombreux, qui ont la réalité du pouvoir. S’ils en jouissent encore, c’est par leur consentement, parce qu’ils peuvent leur faire vouloir et approuver ce que bon leur semble, étant, ces hommes, des plus maléables, des moins vigilants, des moins informés ! Peut-être ces dirigeants croient-ils aux principes, mais pendant combien de temps ? Cela ne peut aller très longtemps, surtout en l’absence de doctrine, en l’absence de ce qu’on nomme valeurs, qui ne sont que des miettes et des reliefs de doctrine, bientôt disparus ! Que signifie la démocratie ou la liberté, de tous ceux qui n’ont aucun élément de force ? Le Hezbollah s’est dotté d’une armée de volontaires, de vrais citoyens, qui doit le rester ! Ces volontaires, augmentent singulièrement la force militaire du Liban ! Parce qu’il n’en va pas de même, en campagne, d’une armée classique et de volontaires, plus souples et plus aptes aux initiatives ! Quand l’esprit pionnier opère, en matière militaire comme en d’autres, disposer de volontaires accroît fortement les moyens ! Je souhaite et j’entrevois, que des entités militaires formées de volontaires se créent partout sur le sol de la Nation, ce qui de fait, suppose des évolutions démocratiques et populaires authentiques, ce qui suppose, le respect des peuples et de la doctrine dont ils sont porteurs. Que ces institutions militaires volontaires soient associées à un noyeau d’armée classique, comme ça semble se produire au Liban d’après les dernières nouvelles, ce qui expliquerait le courage tout à fait nouveau de cette armée dans les incidents récents de frontière. Ainsi, nous pourrions être singulièrement plus forts ! La volonté individuelle, autrement dit, la foi, semblent être la recette du renouveau. La marche forcée de l’Iran, dans tous les domaines, ne peut s’expliquer autrement ! Le Hezbollah fut créé dans la Résistance et contrairement aux milices tribales et régionales, lesquelles sont dissoutes à juste titre, jamais il ne dirigea ses feux contre aucun Libanais ! C’est un mouvement de résistance Libanais Arabe et Islamique qui ne peut désarmer et se dissoudre tant que durent les périls qui pèsent sur la Nation. Dans le cas ou on tenterait de le désarmer, il a le devoir sacré d’y résister. Si le gouvernement classique Libanais, cédant à la force étrangère, tentait de le dissoudre, alors, ce serait le gouvernement qui ferait défection au devoir, et il serait licite de le contrecarer. Mais ça ne semble pas aller dans ce sens, d’après les nouveaux développements ! Autrement, je ne vois aucune différence profonde envers le Hammas. Celui-ci, vu son état de faiblesse matérielle, ne peut que combattre sur son sol, rien autre chose. C’est aux autres de lui porter secours ! Le Hezbollah, doit en effet, lutter sur son sol, en intégrant cette action et lutte dans une stratégie commune à tous les éléments de résistance çà et là dans la nation. Ces deux mouvements sont semblables jusqu’à leur oecuménisme. Encore que ça semble être poussé trop loin, dans le cas duHezbollah. Ce nom signifie Parti de Dieu, dénomination vaste et englobante. Qu’encore il ait des Chrétiens compagnons de route ou même frères d’armes, ça se conçoit. Je m’inquiète de la place excessive faite à des Marxistes ou Christiano-Marxistes envers qui j’estime qu’une certaine distance s’impose. De la tactique, probablement. Puissent-ils, au contact des croyants, guérir de leur lèpre Marxiste !

 

 

Du peuple Juif, que devrais-je dire ? Ses droits sont assurément les droits ordinaires de tous les peuples. Et comme il est naturel, la communauté humaine devrait garantir les droits de chacun, notamment des Juifs. Le droit de disposer d’une terre, d’une armée, d’un gouvernement, je n’en disconviens pas ! Savoir si les Juifs sont distingués par une élection divine, je ne sais ce qu’il en est d’après ma doctrine. Certains disent que le principe d’élection n’existe pas et en donnent pour indices, l’absence du droit d’aînesse dans notre loi mais surtout ceci, que le Coran relate le meurtre d’Abel par Caïn, non comme un fratricide mais juste comme un homicide, rien de plus ! Je crois savoir que la qualification de fratricide ou parricide etc, serait absente de nos lois. Les hommes sont donc réellement égaux, et donc, rien de particulier pour les Juifs. D’autres disent que les Juifs sont distingués tour à tour par l’élection et la malédiction. Du reste, leur histoire ne témoigne pas toujours que Dieu leur porte secours. Faveur ou malédiction, la chose est discutée, et chacun est libre d’y voir ce qui convient à l’héritage religieux qu’il a reçu. Notes bien, que ça ne peut concerner que la famille monothéiste, pas les autres ! Il semble exclu, que l’élection soit vraie ou fausse, opérante ou non, qu’on puisse en tirer, à l’échelle de l’humanité entière, un statut d’exception légale. Donc, j’ai dit qu’ils ont tous les droits et devoirs d’un peuple. Ont-ils le droit de s’installer en Palestine et d’y créer un état, une armée ? Oui, si la Palestine se fût trouvée vide. Un peuple qui perdit sa terre depuis deux mille ans, est-il fondé à s’en ressaisir par la force ? Oui, si ses occupants sont les descendants de ceux qui la lui ont ravie, et si du moins le peuple en question, est bien descendant de ceux qui ont été spoliés et dispercés ! Et même en ce cas, on pourrait encore objecter que ce peuple, se sera lui-même emparé de cette terre, par force et génocide, selon l’Ancien Testament, ce qui entamerait le caractère sacré et l’incontestabilité de ses droits sur la terre. J’ai lu la vie de Flavius Josèphe, par Patrick Banon, et à travers cette biographie, j’ai appris, dans ses grandes lignes, l’histoire des guerres juives et du siège de Jérusalem. C’est Vespasien, général puis empereur de rome, puis son fils Titus qui firent agir contre les Juifs, l’immense machine de guerre Romaine, prirent Jérusalem et toutes les villes, dispercèrent ce qui survécut du peuple. Certes, ce fut un état de génocide, comparable, voir même supérieur à ce qui advint au vingtième siècle, si on tient compte du rapport du nombre de tués envers le total de la population. Car, il y eut des millions de morts, là aussi ! Et même, du peu qui réchappèrent, beaucoup encore s’aculturèrent et disparurent en tant que Juifs. Il est probable que certains restèrent en Orient, se métissant plus ou moins avec les peuples de la région. Deux objections me viennent à l’esprit. Les Juifs actuels sont-ils les descendants de ceux qui en ce temps furent spoliés et dans quelle proportion ? Nul n’ignore qu’il y eut des missions Juives, des convertions Juives, des Judaïsations. Ainsi fut-il du peuple des Khazars en Europe. D’autres semblent avoir été dénommés Juifs de façon discutable, tels les Falashas d’Ethiopie et d’autres encore. Sommes-nous bien en face des descendants, dans une proportion acceptable, de ceux qui furent dispercés par les Romains ? Voilà pour la première objection, qui est d’importance ! La seconde, est que les occupants de la Palestine au début du vingtième siècle ne sont pour rien de ce qui advint depuis vingt siècles. Peut-être même, certains sont-ils à leur insu, descendants de Juifs, ce qu’on ne saura jamais. La dame Sioniste que j’ai soignée, m’a martelé que les Palestiniens sont Juifs en grande partie, et j’ai pensé en mon for intérieur :« c’est pour ça que vous les tuez en si grand nombre ! » On ne voit pas, dès lors, comment un homme juste pourrait concéder aux Juifs autre chose que le droit d’immigrer en Palestine, d’y vivre sous la souveraineté et l’autorité du peuple qui s’y trouve, dans l’espoir de s’y faire citoyens et d’y prendre racine, selon les lois de l’immigration. Il s’en serait suivi, que les Juifs se seraient faits, comme les Palestiniens, Musulmans de nation. Que trouves-tu de sacré dans les déclarations et résolutions Onusiennes ? En l’espèce, en conférant le droit d’existence à l’état d’Israël, l’ONU, ou les puissances qui la composaient, lesquelles, alors, s’entendaient bien, avant Yalta, firent une forfaiture. La résolution qui crée l’Etat d’Israël contrevient à la charte de l’ONU qui interdit la création d’un Etat par force et conquête. Or, la Charte est supérieure aux résolutions qui en procèdent. Dès lors, la résolution est illégale en plus d’être illégitime. Mais tu fais exactement comme si l’ONU était vraiment le miroir de je ne sais quelle démocratie, veux-tu rire ? Les puissances du temps, toutes coupables de divers génocide, ont attribué le bien d’autrui, prétend-on, en réparation et dommage de guerre aux Juifs. Loin de les dédommager sur leur propre compte, ils ont fait don de la terre, et de la force et donc de la souveraineté, aux nouveaux-venus, et en ont spoliés les habitants naturels du pays et leur nation, du moins, c’est ce que nous croyons un peu naïvement, attribuant aux puissances des problématiques morales. Il se pourrait que, pour des raisons obscures, la création de l’Etat correspondît à leurs intérêts et que ce ne fût pas la moindre réparation. L’Etat d’Israël jouerait alors pour les puissances, un rôle équivalent à ce qui se produisit au temps des Croisades avec les royaumes Chrétiens implantés. Intérêt bien compris ou réparation morale injuste, sur le compte d’autrui, n’importe comment, voilà ce qui se fit ! Et, d’une manière ou d’une autre, ils savaient ce qui se produirait ! L’historien Haïkel Ahmed, ancien rédac chef d’El Ahram, que j’écoute tous les jeudis soirs a longuement développé les prémices de la création du nouvel Etat. Une fois, il cita une étude rédigée sur commande du roi Farouk d’Egypte à un cohen Juif, une sorte de mémoire sur ce qu’il faudrait attendre de l’Etat Juif, avant qu’il  soit proclamé. Le cohen ou rabbin, je ne sais plus exactement, et j’ai encore englouti son nom dans les oubliettes de ma mémoire, fidèle à son roi, présenta une étude remarquable. D’après Haïkel, le cohen avait prévu certaines choses d’une façon remarquablement précise. Le point capital était que le nouvel Etat ressentirait l’insécurité et la peur, se trouvant implanté au sein d’une grande nation qui, naturellement, lui était hostile. L’auteur du document prévient loyalement son roi que le nouvel Etat ressentirait mécaniquement et inévitablement le danger peser sur son existence, comme émanant de toute la nation. Le nouvel Etat rechercherait, à marche forcée, à se munir de la plus grande quantité de force possible, en s’associant aux plus grandes forces et puissances. Le nouvel Etat concentrerait le plus de force possible, militaire et autre. Le nouvel Etat agirait, autant que possible, en amont de la concrétisation des menaces, en créant dans la nation et ses composantes, les conditions de faiblesse maximum, dans tous les domaines. Dans le cas où des menaces se feraient plus concrètes, le nouvel Etat réagirait toujours en utilisant la plus grande force possible, pour créer une situation de terreur et donc un sentiment de toute-puissance, terrorisme donc. Notes bien, Torrentiel, qu’il n’y a rien de surprenant à ce qu’Israël ait piraté la flotte de la liberté de cette façon. Il lui importait de l’intercepter de cette manière , en haute mer, dans les eaux libres mondiales, avec effusion mortelle de sang, parfaitement inutile s’il se fût agi d’une simple saisie, pour imprimer dans l’esprit de ses vis-à-vis qu’il se situe au-dessus des lois ! Ne comprends-tu pas cela ? Voilà ce que disait ce Cohen, en résumé, mais plus curieux encore est ce que Ben Gouryon a confié à ses mémoires. Il n’y a pas au monde meilleur avocat de la cause Arabo-Islamique, en effet, que Ben Gouryon dans son journal. Il dit ceci en substance : « Serais-je un dirigeant Arabe, je n’accepterais aucun projet de paix. Les Arabes ne peuvent envisager une solution pacifique, qu’en se trouvant en état de faiblesse et non par choix légitime. Or, une situation de faiblesse Arabe peut être passagère et on ne peut rien bâtir sur cette base. » En effet, le non dit de la paix, ce qu’on apelle la paix totale, désignation Israïlienne, ce serait une situation où cet Etat contrôlerait le plus étroitement possible toute la Nation. On peut dire qu’à l’heure actuelle, il exerce en effet un certain contrôle via ses alliés ! Faudrait donc qu’un milliard d’hommes soient dépourvus de force et donc de liberté le plus longtemps possible pour qu’Israël ressente la paix. La paix, il ne s’agit pas de ça ? La paix, n’est qu’un sentiment moral qu’aime à éprouver le pacifiste Chrétien que tu es ! En politique, on ne parle que de sécurité. Donc, pour qu’Israël ressente un état de sécurité totale et puisse envisager sereinement l’avenir, il faudrait que je sois désarmé jusque dans ma volonté, voire que je disparaisse. Entends-tu bien cela ? Les mémoires de Ben Gouryon ne furent connus que bien plus tard, mais l’étude du cohen égyptien, elle, était publiée avant la création de l’Etat et ne dut pas être la seule étude à ce sujet, loin de là ! D’autres Juifs, ont partout résisté au projet Sioniste, ça n’alla pas sans mal parmi eux. A ce sujet, tu trouveras plus bas, un lien que je te transmets sur un livre où il est question de l’idéologie Sioniste, que l’auteur compare à la troisième idéologie, après le communisme et le nazisme. Je n’ai fait qu’en lire quelques pages, il est question, justement, des oppositions Juives au projet. Dès lors, les puissances qui ont votté et fait votter la résolution l’ont fait en parfaite connaissance de cause. La brutalité, le violentisme d’Israël est une vérité mécanique, rien ne sert de déplorer les morts de Ghaza ! Du reste, l’Etat d’Israël, lors de sa création, fit des choses qui font douter qu’il aie vraiment conscience d’être dans son bon droit ! Avant d’installer des nouveaux arrivants dans des villages pour qu’ils y créent une colonie, il fit disparaître préalablement toute trace des anciens habitants chassés, allant même jusqu’à faire disparaître les cimetières, pour qu’on crut que la terre était vraiment vide ! Il était écrit que cet Etat ne pourrait pas vivre une situation de paix juste, et se soumettre à l’ordinaire de la région. Il ne peut tout simplement pas être un Etat comme un autre, du fait qu’il lui est impossible d’envisager une situation d’égalité et d’équilibre avec les pays voisins qu’il surplombe. Et d’ailleurs, moi non plus, je ne vois pas pourquoi ma nation se ravalerait à n’être que l’égale d’un Etat illégal. Quand Saddam Hussein parla d’équilibre militaire, j’ai trouvé ça insultant ! Sois je suis vaincu et ravalé par Israël avec l’aide de ses alliés, sois je dois être plus fort, beaucoup plus fort ! Je prie Dieu qu’il nous mette dans cet état, et j’entrevois l’espoir d’y parvenir. Voici le lien du livre dont j’ai parlé plus haut :

 

 


 

 

Parmi ces opposants à l’état d’Israël, il y a un mouvement Juif qui se nomme « ultra-orthodoxe » sauf erreur. Ils sont connus, chose surprenante, pour leur sympathie envers l’Iran, comme envers le Hamas. Leur cohen s’est une fois exprimé dans une émission d’interview sur la Jézira, ses réponses vont à peu près dans le sens des sollutions que j’imagine. Il voudrait que l’Etat prenne fin, et que les Juifs soient admis dans nos pays, un peu comme des migrants, espérant dans notre mansuétude. Il tient pour certaine, comme semble-t-il toutes les prophéties monothéistes, la fin de l’Etat, et il la croit prochaine. Il plaide la cause des Juifs, attend pour eux notre clémence et notre pardon, nous, si chétifs que nous n’avons pas la force de pardonner, laquelle suppose le pouvoir de punir ! Il aurait même souhaité participer à l’autorité de Ghaza. Bon, maintenant, je me suis demandé jusqu’à quel point il n’est pas farfelu ! Qu’ils soient conséquents, ces Juifs anti-Israïliens, qu’ils prennent les armes ou qu’ils quittent au moins le pays ! Que S’ils tiennent à être du nombre des justes, ils aillent donc fortifier l’Iran par quelques transferts technique, si c’est dans leur corde ! Connais-tu ce mouvement et qu’en penses-tu ? Sont-ils vraiment sincères où seulement farfelus ? Est-il sensé d’escompter quelque chose de leur part ?

 

 

 

Alors, la France a-t-elle quelque chose à craindre de l’Etat d’Israël qui ne serait, d’après toi, qu’un petit Etat ? C’est une vue absolument erronnée sur la question. Israël n’est pas juste un Etat comme un autre. La majeure partie de sa force ne lui vient pas du précaret réduit où il s’est installé par fait et forfait. S’il en allait ainsi, depuis longtemps il serait vaincu ! Bien davantage, il tire sa force de son influence déterminante en France et partout. Le mouvement Sioniste n’est pas qu’une vue de l’esprit ! Il ne s’agit pas que de Juifs de religion, mais beaucoup plus de Juifs de nation, leur attavisme serait-il ténu et distant. L’être pacifique et naïf que tu es, veut croire que si les Juifs ou Judaïsants occupent en France, d’après toi, 50% des carrières culturelles et artistiques, ce serait en vertu d’une quelconque réparation par suite des agissements de Vichy ! Si la France réparait si généreusement ses torts passés, un peu meilleure serait la représentativité de certaines autres catégories ! Une aussi grande assymétrie ne s’explique pas du fait d’une réparation quelconque. Sans doute, il y eut de ça, au début, avec en plus l’esprit pionnier que les Juifs durent vivre aux lendemains de la guerre. Mais l’élément majeur qui dut jouer, c’est un phénomène qu’on apelle « cooptation » ! Que tu es sans malice, et en effet, je dois être plus pragmatique que toi ! Cette situation de monopole, remarque bien, s’est aggravée au cours du temps, ce qui démontre bien qu’elle n’est pas le résultat de l’esprit pionnier ni de la réparation. Cette cooptation excessive ne peut se comprendre que dans la perspective d’un esprit de parti ! Bien sûr, ça ne concerne pas seulement l’univers culturel, mais tous les domaines. La fonction publique est noyautée, syndicats et organismes politiques n’en parlons pas, de même que les positions les plus lucratives dans le monde des affaires. Car, là aussi, la cooptation fonctionne. Une fois, lorsque j’étais jeune, ce devait être en 80, une Juive m’a dit qu’il est très facile de créer un commerce. A l’entendre, au lieu de geindre, un chômeur n’avait qu’à se rendre à la chambre du commerce, puis à la banque, il aurait tout ce qu’il faut pour démarrer ! J’ai pensé que peut-être, il en allait ainsi pour eux. Là, Torrentiel, tu me permettras quelques écarts avec le politiquement correct, sinon on ne va pas s’en sortir ! Tout se passe comme si l’autochtone, doux et confiant, s’était laissé surprendre par une catégorie qui s’est livrée à ce qu’on peut appeler népotisme. Il s’est laissé surprendre, puis, en prenant conscience, réalise le degré dela force de cette catégorie, son propre état de faiblesse ou pire, son absence de courage pour s’y opposer. C’est à peine s’il ose protester contre certains outrages. Généralement, il capitule, sauf de rares cas ! Rien que concernant la rémunération des rabbins, alors même qu’on s’émeut, bien à tort, s’imaginant que nos imans pourraient des fois recevoir quelques roupies de l’état, je tiens d’un Juif, qui était une sorte d’économe d’une synagogue, que les rabbins sont payés comme les fonctionnaires, par l’Etat Français ! L’abbé Pierre, chéri des Français, ne dut-il pas s’exiler quelque temps en Italie, et n’a-t-il pas subi l’austracisation de l’organisme caritatif qu’il a lui-même créé, pour n’avoir pas condamné certain livre de Roger Garaudy ? N’as-tu pas vu jusqu’où va leur audace, quand leur président fit cette proposition qu’à l’école, chaque enfant soit associé et parraine un enfant des camps ? On n’y échappa que de justesse, et encore, j’ignore ce qu’il advint de ce projet. Torrentiel, mesure à quel point ton pacifisme et culte de la faiblesse, toute cette soft-idéologie régnante peut être toxique et dangereuse pour ta nation ! Ce projet éhonté, c’est comme une sorte de conditionnement collectif! Cela en soit, est dangereux, puisqu’il n’est pas certain que devant pareil népotisme, il n’y ait jamais d’effets réactionels d’envergure. Donc il y a risque pour la paix civile. Mais il y a d’autres dangers. La cooptation, comme elle fonctionne à marche forcée, ne peut que produire des élites, de moins en moins compétitives. Notre Ibnou Khaldoun enseigne qu’une dynastie royale ne se maintient que pendant quatre générations, son succès l’affaiblit. Il est probable que dans les Affaires, ce délai est encore moins long puisque, par cooptation, on promeut des carrières non méritées. La situation de crise actuelle, pourrait bien avoir cette problématique-là, entr’autre cause. Ce serait, d’après moi, en partie, une crise Juive ou sioniste. L’affaire Bétancourt, une Juive qui finance la chaîne de télévision Catheo, vas-y comprendre quelque chose, et plus encore l’inégalé scandale Madoff en témoigneraient ! Après, j’ignore quelle idée l’autochtone se fait des Juifs, se sent-il aimé d’eux ? Nous, nous savons ce que les Juifs nous disent, que peut-être ils vous cachent ! Ce n’est pas toujours amical ni élogieux, tu peux me croire ! Ce qui me navre, c’est la conscience qu’ils semblent avoir, et qu’ils affichent parfois, d’un sentiment suprématiste, voire méprisant de l’homme Européen qu’ils ons conscience de spolier. Bien sûr, on pourrait répliquer que l’Arabo-Musulman a souvent des reproches et griefs. S’il dissimule, y étant contraint comme moi-même, il le fait moins toutefois que l’élément Judaïsant. En revanche, ses sentiments d’amour sont réels et plus forts qu’on ne le croit. L’élément Judaïsant en semble dépourvu, tout simplement. N’allez pas vous imaginer qu’il hait l’Arabe plus qu’il ne hait le Chrétien ! S’il est revanchard, c’est surtout contre vous !

 

 

 

Autres dangers que j’entrevois. La France et l’ensemble des Occidentaux sont associés au mouvement Sioniste, partageant avec lui, croit-on, des intérêts communs. Et si d’aventure, il en allait autrement, qu’arriverait-il ? Oh, ils ont leurs intellectuels, leurs financiers et entrepreneurs, mais pas seulement ! Il est plus que probable que l’élément Sioniste a partout implanté et acquis des moyens militaires. La tactique des réseaux infiltrés, tu ne connais pas, ça ? Avec les techniques actuelles, un nombre réduit mais résolu, supérieurement informé, disposant de moyens pas seulement conventionel, pourrait tenir en ottage des grands pays prospères. N’est-ce que de la fiction ? Pas moyen de le prouver, mais j’aimerais bien me tromper ! C’est que l’institution militaire Française elle-même, est travaillée par de tels éléments. Il se dit qu’un certain Pierre Lellouche ne serait rien de moins qu’un agent du Mossad. Cette perspective de réseau Sionistes militaires infiltrés me semble extrêmement probable, et les réseaux Musulmans dont on a tant parlé seraient chétifs et démunis, presqu’inexistants en comparaison. Cet état de chose permettrait d’expliquer les concessions que les Occidentaux font sans cesse à Israël au point qu’on doute parfois de leur souveraineté ! Toi, qui ne veut dans l’armée Française que des Français loyaux, crois-moi, ce n’est pas la légion qui serait à craindre ni quelques Français récents qui y font carrière. Si tu dois craindre quelque-chose, c’est plutôt de ces réseaux infiltrés dont je parle, qu’ils soient dans l’armée, ou en dehors. Ce n’est qu’une hypothèse, mais tellement probable que je la tiens pour une certitude. Je serais même surpris qu’il n’en fût pas ainsi ! Si on se place du point de vue d’Israël, il ne peut avoir que les Occidentaux pour alliés, il ne peut supporter d’en perdre l’alliance ou qu’ils se tournent contre lui ! Il les neutralise donc, s’en fait, en dernier recours, sinon des alliés permanents, du moins des neutres captifs. Je répète que la chose est possible, qu’un petit nombre d’agents peut tenir en joug et en ottage, avec les techniques actuelles, des grands pays prospères comme la France. Du point de vue d’Israël, c’est un enjeu éventuellement vital ! Je viens d’apprendre par un militaire que je soignes le nom du chef d’état major de l’armée de terre. Il se nomme Isastorza, est-ce un autochtone ? Faut dire aussi que vous n’aimez pas l’armée ! Trop confiants vous êtes, débonnaires jusqu’à l’absurde. Paugvre France démunie et confiante. Je jure de la défendre selon mes moyens.

 

Dans cette situation de sujétion et de manque de souveraineté, quand Israël vous demandera des choses immorales, comment pourrez-vous refuser ? Tu sais que l’Etat d’Israël, pour des raisons évidentes, va déchoir du peu de citoyennetéqu’ils ont, les Arabes de 48. Alors même que la citoyenneté sur ce sol, devrait être leur privilège, en étant les autochtones. Ils en seront déchus, alors que n’importe quel Juif, dès le premier jour, a le droit de votte. Quand ils concrétiseront ce projet, vous en accomoderez-vous ? B H L et d’autres ont déjà commencé à vendre l’idée selon laquelle la Judéité prévaut sur la démocratie. Visiblement, les démocraties pattentées n’osent rien dire pour le moment. Commence-t-on à capituler ? J’apréhende le jour où Israël mènera une offensive diplomatique pour vous vendre l’inégalité et le distingo, la démocratie blanche et raciste. J’aimerais être sûr qu’il y ait moyen d’y résister. Voilà des dangers très profonds, il me semble.

 

Peut-être vais-je vite en besogne quand je dénie à l’homme Occidental toute doctrine, toute foi. Il a certes des valeurs ! Il soupire très sincèrement pour l’égalité, la justice et la liberté partout au monde, il rêve de cet état d’égalité avec le partage juste des ressources de la planète. Curieux des autres, il veut vraiment leur accomplissement, souhaite vivre un état de communion ou de paix universelle. C’est son vœu profond, on ne peut le nier, et au fond, ça ne soulève aucune objection véritable ! Sauf qu’il se produit, que l’Occident ne peut traiter Israël sur le même pied que n’importe quel autre état, car, s’il en allait ainsi, Israël disparaîtrait, ou au moins, soufrirait beaucoup ! Israël ne peut survivre qu’avec un traitement de faveur démesuré et sans limite, qui fait qu’à travers des psalmodies de l’Occident, on perçoit surtout la corruption du faux langage ! La guerre de 1991 contre l’Irak, peux-tu te dissimuler qu’Israël en fut l’enjeu principal ? Tu n’as pas cru, j’espère, qu’on a fait tout ça pour libérer le Koweït ? Donc, avec l’état d’Israël, on voit mal comment ton idéal de démocratie des nations se matérialiserait tant soit peu ! Tu n’es pas anti-Sioniste, dis-tu, mais comment être neutre sur cette question ? Si on tient pour Israël, il faut admettre les conséquences naturelles que ça implique, des guerres nullement circonscrites, mais potentiellement démesurées ! Tenir pour Israël, c’est faire la guerre à l’Irak, puis à l’Iran, c’est soutenir toutes ces guerres injustes, dont l’effet est de rallentir l’émergeance et la renaissance de la Nation. Tenir pour Israël, c’est penser, le plus simplement du monde, que les hommes ne sont pas égaux !

 

 

Dans ton esprit, je crois comprendre que la viabilité et la permanence de l’Etat d’Israël est chose aussi solide et sereine que l’existence de la France. Tu dis qu’un pays peut subir des condamnations en justice, s’y plier et continuer de vivre. C’est vrai pour l’Allemagne, ses habitants sont sûrs d’être chez eux. Il faut aussi avoir égard au nombre des poursuivis ! Si les règles s’appliquent, l’homme libre que tu es ne peut exiger moins que la poursuite pour crime de guerre et ou contre l’humanité d’un nombre considérable d’Israïliens ! Le seul fait de porter discrétionnairement des armes envers les Arabes démunis et tremblants, de leur faire subir impunément, mille et une avannie quotidienne, est qualifiable en justice. Même si tu admets une légalité quelconque de l’Etat dans les frontières de 48, tous les colons et leurs complices, seraient justiciables ! La chose serait tellement structurelle qu’on voit mal sa mise en œuvre dans un contexte où le moindre évènement accélère le départ des Juifs et l’inversion de l’immigration ! Si vraiment, tous ces coupables, ceux qui les ont protégé et couverts, les colons et ceux qui les ont financé, si tous se retrouvaient en prison, l’état d’Israël perdrait tellement de sa dynamique, de sa superbe d’invaincibilité militaire prétendue, sa posture d’accusateur permanent, toute sa légende mensongère qu’il ne cesse de se raconter à lui-même et au monde, qu’on le voit mal survivre à cette épreuve. Tu oublies que ce sont des gens qui pourraient partir, s’en aller ailleurs. Leur droit sur la terre, ils en doutent eux-mêmes, sinon, pourquoi avoir prétendu la Palestine vide et avoir détruit jusqu’aux tombes Arabes ? Pourquoi cette inlassable propagande, si ce n’est qu’ils doutent de leur bon droit ! De ce fait, je ne crois qu’à peine à ces projets de justice. Je signe les pétitions, pensant qu’elles ont peu de chances, mais qu’elles sont une partie du rapport de force. D’autre part, l’homme libre et juste que tu es, envisage le droit de L’Iran ou d’autres à toutes les armes de dissuasion, est-ce bien cela ? Il faut bien se pénétrer de l’idée que la maîtrise du savoir qui permet de créer tel ou tel type d’armement, ce savoir a des aplications non militaires. De la sorte, décider que certains pays soient exclus de certaines techniques ou sciences, revient à les condamner au sous-développement, à la dépendance économique. Avant les armes, il y a le droit sacré de tous les hommes au savoir, droit qu’aucune résolution Onusienne ne peut abroger ! On est bien d’accord, l’usage d’armes atomiques sur Israël semble à peu près exclu pour de nombreuses raisons, militaire d’abord, mais éthyco-morale également. En revanche, le développement d’arsenaux dissuasifs, aurait pour effet de rendre à nouveau possible la guerre conventionnelle ! Celle-ci, a cessé depuis qu’Israël fut connu pour détenir ces armes. La guerre de 73 eût été une franche victoire, elle fut contenue et sabottée selon certains commentateurs par le traître Anouar El-Sadat, mais aussi de crainte qu’une situation de succès militaire net et franc, ne porte l’ennemi à faire usage de ses éléments de dissuasion. La passivité et l’attentisme qui prévalut depuis ce temps, quoique fasse Israël, ses carnages répétés au Liban, ne tiendrait pas qu’au défaitisme et à la trahison de tel dirigeant, c’est aussi la bombe qui joua son rôle. Si à cet égard, la situation venait à changer, les peuples Musulmans ne supporteraient pas la continuation de cet état lamentable de désertion du champ de bataille. Eussions-nous une couverture dissuasive, nucléaire ou autre, pourquoi exclure à priorie des armes neuves, il nous serait possible de reprendre le combat juste et sacré ! Que les gouvernements classiques s’y refusent, les peuples les déborderaient ! Dans le contexte d’une nouvelle guerre d’envergure, il semble clair que le rôle de volontaires serait l’élément déterminant ! Seuls des volontaires peuvent vaincre Israël. Nos plus grandes victoires, on les doit à l’héroïsme des volontaires. La foi est notre force première. Les armées classiques actuelles sont coûteuses et chétives et n’ont d’autre rôle que le maintien d’un certain ordre intérieur, ce qui les porte, inévitablement, à des corruptions diverses. Et si, malgré de nouvelles armes, une guerre d’envergure n’intervenait pas, des actions de volontaires forceraient le sort de la nation. Saches bien, que c’est à grand-peine que des gouvernements comme l’Egypte surveillent leurs peuples pour éviter pareils évènements. Le manifestant égyptien ou autre, ne demande pas à son gouvernement d’ouvrir le feu, il le sait lâche et incapable. L’argument le plus convainquant des gouvernements, c’est la bombe Israïlienne, et non je ne sais quel pacifisme. Que cet argument et raisonnement soient ruinés, la pression serait alors trop forte pour que les dirigeants capitularistes puissent l’endiguer ! Ils changeraient alors de couleur, je gage, et opèreraient une révolution culturelle en leur for intérieur, sous peine d’être déchus et pis encore. Ils se trouveraient contraints de favoriser l’organisation de structures volontaires, qui, en lien avec un socle stable et classique, comme au Liban, donneraient à nos pays une force considérable. Voilà pourquoi Israël et ses alliés sont si alertes sur un certain monopole de l’arme atomique. Alors, pour toi, Torrentiel, l’alternative peut se résumer ainsi. Sois tu es juste, sois tu tiens pour l’existence d’Israël. Il y a des question et des causes qui n’admettent que des réponses claires et tranchées !

 

 

J’entrevois et j’espère la création de ses moyens dissuasifs, qu’ils soient déjà usités et connus comme le nucléaire, ou bien des armes neuves ou inconnues, tant dissuasives que conventionnelles. C’est en général ce qui se produit dans les situations de blocquage et d’impasses militaires. Dans ce domaine comme dans d’autres, le besoin contribue à créer le fait, l’instinct de préservation stimule l’acuité du génie humain ! L’objection des armes massives et dissuasives est qu’elles sont inapropriées à l’esprit du combat sacré. Il y a moyen de s’en sortir en citant le kalife Abou Bakre : « Combats-les comme ils te combattent », ou en invoquant le principe de paix armée. Le combat sacré en souffre quand-même. Quand, en 1991, Saddam Hussein et Tarek Haziz ont tant parlé d’armes bio-chimiques, je savais ces armes inopérantes dans la situation d’alors, mais en plus, je les trouvais détestables ! Un peuple de croyants souffrirait beaucoup dans son rêve de pureté ! Je souhaite que ma nation ait des moyens dissuasifs suffisants pour n’être pas utilisés, mais surtout, que Dieu nous donne des armes qui rendent inopérant le marteau aérien de nos vis-à-vis, des armes qui permettent d’atteindre leurs immenses flottes. On croit savoir que l’armement anti-aérien devrait connaître un essor important à l’avenir, se miniaturiser, devenir plus maniable et moins repérable. Des armements anti-marins et anti-sous-marins se développent, les anti-chars sont déjà bien maîtrisés. Les industries Iraniennes d’armement, viennent de procéder aux vols démonstratifs de nouveaux bonbardiers sans pilotes, porteurs de quatre lance-misciles. L’avion sans pilote est une arme de grand intérêt, parce qu’elle se prête beaucoup aux dissimulations et camouflages, peut pénétrer en profondeur aux arrières du vis-à-vis, ce qui advint déjà en 2006,  où Israël ne détecta pas et n’arrêta pas des appareils qui n’avaient alors qu’une fonction de guidage et de reconnaissance, mais ça démontre à présent qu’on peut y porter le feu dans ses profondeurs, ce qui a pour effet de réduire ses élans bellicistes. Faut bien comprendre que la médiatisation du seul problème nucléaire ne rend pas compte de tous les changements qui s’opèrent dans les armements. Une occurrence Coranique dit à propos des Juifs : « Ton dieu retire les armes de leur main ». Dieu, mets des armes dans nos mains à nous, des armes pour la Nation ! Qu’ils nous livrent donc jusqu’au dernier assacin, qu’ils nous remettent toutes armes et moyens, et se fassent nos protégés ! Dans cette perspective, toujours possible, une condition serait requise au préalable, l’unité et la stabilité de la Nation. Les Juifs d’Israêl, dans la perspective où ils auraient à affronter un dilemme décisif et définitif, ne peuvent se sentir en sûreté sur nos terres qu’à deux conditions contradictoires. La première serait que nous soyons si chétifs et démunis qu’ils nous dominent et piétinent. La seconde situation et condition, c’est que nous soyons tout au contraire, forts et unis, pour que notre parole et engagement soient crus. Soyons ainsi, et ils finiront par se ranger sous notre bannière. Ils nous connaissent pour savoir que notre protection vaut mieux que celle des autres. Ils savent d’expérience que le monde ne leur sera pas toujours favorable et ne peuvent exclure de terribles retournements.

 

 

Le combat sacré est une notion souvent déformée par les Occidentaux, il faut y revenir. Ce n’est pas du bellicisme, le croyant authentique n’aime pas la guerre et ne tiens l’usage de la force et violence pour juste et imposé qu’en cas de nécessité ! Et encore, l’usage de la force ne vaut que s’il n’est pas lui-même seul encause, si ses intérêts personels interviennent peu dans le contexte. Qu’on soit la victime d’une agression de rue, il est loisible de se défendre ou de ne pas se défendre, que d’autres subissent l’agression, en ce cas, on leur doit protection dans la mesure du possible. La recherche de l’équilibre, la préservation de la paix a bien la primauté sur l’usage de la violence. En fait, le combat sacré diffère peu de la notion Chrétienne de « guerre juste ». Il est peut-être plus magnifié et pourrait bien exercer un atrait plus important. Pourtant, on n’en abusa guère, au regard de l’histoire. J’assistais une fois à une conférence du Chrétien René Dumont, pacifiste s’il en fût. S’agissant des pays pauvres, dans son esprit, l’armement y compris dissuasif, est une des conditions du développement harmonieux, le seul moyen de mettre fin à l’hypothèque des guerres injustes des puissances, qui ruinent en peu de temps, de longs efforts et travaux. Se protéger est un impératif égal au besoin de se nourrir, l’un dépend de l’autre ! Ainsi, pendant le haut moyen-âge, on ne cultiva que peu de blé, faute de jouir d’un état de sécurité suffisante en Europe, que traversaient les invasions. Dès lors, pourquoi cette diabolisation du combat sacré, étant entendu qu’on n’en doit user qu’avec justice et mesure ? Certes, on peut concéder que de rares croyants, devant le tableau affligeant des vicissitudes présentes, ont fait un usage aventureux de ce principe. En fait, le combat sacré, pour être valide, devrait être permis ou ordonné par l’Imam, nous dirions aujourd’hui, les références religieuses unanimes. Or, cela suppose un état minimum d’unité, de souveraineté et de stabilité de la Nation. On n’est pas dans ce contexte. Ce qui se produit actuellement, de façon sporadique, n’est juste que l’expression de l’instinct d’autodéfense, comme celui des oiseaux qui défendent leur nid. Cela peut aller dans tous les sens, avec un certain aspect d’anarchie, de violence inappropriée. Que la Nation reprenne de la force et de l’unité, qu’elle se mette en mesure de faire réfléchir les agresseurs, de les tenir au loin, que le croyant éprouve le sentiment bienfaisant de sécurité, et ces alléats disparaîtront ! Mais en fait, quoi qu’on prétende, est-ce bien cela que veulent les puissances, ou n’est-ce pas plutôt des situations qui fournissent des prétextes spécieux et torves à telle action qui leur plaît ? Sans compter qu’il y a bien des apparences que certains faits furent délibérément suscité et combinés par tels qui en prirent prétexte. La chose n’a rien de surprenant d’ailleurs, on fit cela depuis toujours. Le complot, la recherche ou la création de prétexte font tellement partie de la guerre, qu’il serait insensé d’exclure le complot de ses analyses ! La vie serait belle si la guerre des puissances n’était que francs défis sur le champ de bataille, c’est autrement plus tortueux ! Tes réserves envers l’élément « complot » relèvent d’une certaine peine que tu éprouves à voir l’opacité et l’épaisseur actuelle des puissances que tu crois trop transparentes. Transparent est celui qui se lève contre elles, mais la puissance n’est pas la sincérité ni l’honneur.

 

 

Quelle est pour moi, la meilleure configuration du rapport de force entre la Nation et l’Occident ? Si ma Nation accède à une situation d’unité et de souveraineté sur ses terres, avec une force nécessaire et suffisante qui rende les aventures militaires d’à présent impensables, elle aurait, par la possession de son sol, un hepsilone de plus de force envers n’importe quel de ses vis-à-vis. Juste un hepsilone me suffit. Notre terre est centrale, par sa situation comme par ses richesses, elle nous donne la force et la légitimité de l’arbitrage :


Cette occurrence nous dicte ce que devrait être notre comportement, quand nous serons revenus à nous-mêmes. Le grand besoin de scripturaires nous ferait rechercher, très naturellement, le concours de la France et de l’Europe continentale à l’exclusion de ceux qui veulent s’exclure. Face à face heureux, critique ou harmonieux avec cet espace, rapports plus distants envers les Anglo-Saxons. La famille Abrahamique, celle du Dieu unique serait par nous réunifiée. C’est ainsi, tout simplement. La possession et la jouissance paisible et souveraine de nos terres et de nos biens, sans rien de plus, nous donnerait les moyens de l’arbitrage, une supériorité légère donc. Pour y parvenir, les moyens matériels sont théoriquement réunis ! Il se dit qu’avec le trésor scientifique et technique déjà réuni, les capitaux, les ressources naturelles, la force de travail, avec l’esprit du renouveau qui nous anime, nous ferions l’équivalent de la Chine voire davantage. Tout est là, présent, sauf les gouvernants que la Nation mérite. En fait, si on envisage les trois principales composantes, seuls les gouvernants Arabes sont défectueux ! Des nains lamentables que tolère un siècle trop clément, étendent l’ombre de leur petitesse sur la grandeur de la Nation que l’héroïsme seul, est digne de conduire ! Puisqu’il en est ainsi, que la seule défaillance de ces gouvernants suivistes est cause de nos servitudes, je tiens pour juste, si on ne peut les circonvenir, de les contraindre, les intimider, voire de les combattre par l’emploi de volontaires, jusqu’à ce qu’ils jugent préférables de composer ! Comme il leur en cuira, le jour où leurs protecteurs faibliront ou se lasseront de les soutenir !

 

 

Puisqu’on en est à parler de la guerre et de la paix, restons-y. Tu t’interroge sur les possibilité de guerre intérieure en France. Avant même de parler de guerre ou de bataille, envisageons tout simplement la problématique de ce qu’on nomme « violence ». Mon sentiment, sans que je puisse l’expliquer rationnellement, est qu’un individu, qu’un être ne peut se situer longtemps sur la ligne médiane qui sépare le violent de la victime. En fait, il me semble que si on n’opère pas soi-même la violence, si on ne l’exerce pas, c’est donc qu’on la subit ! La chose peut être tout à fait ténue, de l’ordre de la nuance. Ce sont des états variables, avec une graduation comme la graduation des températures. Envers la violence ou la passivité, il n’y aurait  pas plus de situation neutre, qu’il n’y a de temps serein et plat. La chose peut se produire, mais alors, ça doit être de courte durée. Gardons bien à l’esprit que la violence exercée sur d’autres, n’est pas toujours apparente, les plus violents ne sont pas ceux qu’on pense. La violence exercée sur autrui ou subie par lui n’est pas tout, elle se prolonge ou se complète par la violence qu’on exerce sur soi-même, positive s’il s’agit d’un exercice, d’un travail ou d’un sport qui nous accroît et nous augmente, négative s’il s’agit d’une situation d’automutilation, de résignation, d’abdiquation, de dégoût de vivre et de suicide. J’y ajoute le manque de vitalité démographique. Sans commune mesure avec ce propos, certains augurent que les Indiens Rouges abdiquèrent et se laissèrent mourir de résignation, ce qui les rendit accessibles à toute maladie. L’absence préalable de l’influenzae, virrus des grippes sur le continent Américain et son arrivée brutale et nouvelle, me semble une hypothèse hasardeuse, ça relève de l’impossible. En revanche, on comprend bien qu’un état d’abdication se traduise par une situation endémique d’immuno-dépression. Ces pauvres Indiens Rouges, en abdiquant ainsi, ont exercé une horrible violence sur et contre eux-même. J’ai craint au début pareille situation en Irak. Les premiers actes de résistance furent la guérison préventive de cette tendance. Notes bien au passage, que les résistants n’ont pas qu’un rôle militaire visible et immédiat ! Le seul fait qu’ils permettent à leur peuple de ne pas se laisser mourir, est déjà une ample justification de leur combat.

 

 

Le chanteur de la ville rose chantait bien ceci : « Vie et violence, ça va de pair. » Il semble que les situations de guerre, et surtout les situations de bataille, aient eu entre autres pour fonction d’écluser la violence interne des corps sociaux, en la détournant vers l’étranger, l’adversaire. Même si, rapporté à la totalité des corps sociaux, le nombre des combattants fut toujours réduit et dérisoire, du moins, les nations tout entières vivaient, par procuration, l’exercice du combat, ce qui les délivraient plus ou moins d’une partie de leur mauvaises humeur ! Or, il semblerait que la guerre entre nations relèvera bientôt du passé. Possible qu’il y ait encore des guerres à l’avenir, tant qu’il restera des nations et des corps sociaux dépourvus de pouvoirs de dissuasion. J’augure et j’espère que ceux-ci oseront franchir le rubicon, ce qui les expose à la guerre, mais en cas de réussite les en protègerait. Mais mettons. On peut apercevoir qu’il arrive un temps où les guerres entre nations seraient trop coûteuses pour qu’on s’y hasarde. Alors, plus moyen d’écluser à l’étranger la violence qui nous habite . Qu’arriverait-il ? Je ne peux pas répondre à cette question, mais on doit convenir que la chose est tout à fait nouvelle. J’ai connu un militaire qui affirmait que sans la guerre, un pays pourrit de l’intérieur ! La pourriture dont il parle, c’est d’une part, l’expression d’une violence intérieure, délinquance de toute sorte, suicide, mais aussi le dégoût de vivre et la perte de l’identité, laquelle se construit beaucoup dans les face-à-faces ! La situation est tout à fait nouvelle. La France vit en paix depuis 45, les guerres injustes où elle participa, ou qu’elle fit d’elle-même pour garder son empire, ne furent pas vécus ainsi par les sujets ! Si le Français souffrit de la guerre d’Algérie, sa vie quotidienne n’en fut pas ébranlée ! La croissance des trente glorieuses ne se rallentit guère, les choses allèrent leur train ! Donc, situation de paix, ou de sécurité ressentie depuis 45 avec un état de prospérité sans précédent. Or, il semble bien que les épreuves font partie de l’économie humaine. Donc, la guerre devient impossible. Que se passera-t-il donc ? Dégénérer en guerre intérieure, j’y crois pas pour l’instant. Le Français semble trop pacifié et désarmé pour ça ! Jusqu’à un certain point, même les Américains le sont pour le moment. Je comprends mal qu’il n’y ait pas encore de meurtre de banquier, je présume que ça viendra ! Après le crach, je crus à une montée rapide de l’extrême-droite, elle est plus lente que prévu, mais son influence est d’autant plus grande qu’on la croira tiédie ! J’observe qu’on tente de la promouvoir, sans y parvenir pour l’instant. Ce qui prévaut, c’est une certaine inertie, une routine, et l’occultation volontaire et délibérée de l’avenir incertain ! Le racisme augmente-t-il ? Pas même ! Plus personne ne parle plus de chasser les travailleurs étrangers pour s’en approprier les emplois, même pas le Front ! C’était pourtant sa recette première. Ce qu’on envisage, c’est le renvoi des clandestins, d’abord, encore qu’on en garderait dans des statuts divers, ceux qui font des tâches dont on ne veut pas, et de virer les bénéficiaires d’aides ou rogner sur leurs droits de façon graduelle. Pas de racisme, mais plus d’indifférence, et comme le Front n’est pas, loin s’en faut, que l’affaire des autochtones, il garde quand-même quelque chance dans une configuration probable d’union avec la droite classique aux prochaines échéances, la gauche étant réputée moins bonne gestionnaire, ce qui pèse lourd, en temps de crise. Autrefois, les autochtones pauvres pouvaient être violents, plus ou moins hostiles, à présent, ils sont résignés, plaintifs ou affichent une insouciance malsaine. Les amortisseurs sociaux jouent peut-être un rôle toxique à cet égard, en diminuant la combattivité nécessaire des pauvres, assurés d’un minimum vital, sur lequel ils se sont trop habitués à compter. Le cas de violence que tu as vu dans la France profonde, dans ta tournée musicale, lequel aurait pu très mal se terminer, n’est nullement représentatif, et je le déplores presque. L’autochtone a besoin de plus de violence et d’affirmation qu’il n’en a d’apparence, ce serait un meilleur signe de santé. Ces autochtones pauvres se métissent en revanche beaucoup, l’anti-racisme et le métissage était un peu bourge au départ, c’est plus tout à fait comme ça ! Y a-t-il baisse de la natalité ? Elle serait en légère hausse pour le moment, mais je la croirai volontiers déprimée dans le Français moyen. Les population étrangères ou les nouveaux Français, feraient moins d’enfants. Je crains qu’il y ait augmentation de natalité dans ce no mans land qu’on nomme les cas sociaux ! Ceux qu’on désigne ainsi, ce sont des gens en échec, voire en déchéance, des parents isolés et un grand nombre d’handicapés mentaux légers, non répertoriés comme tels. Dans ce milieu, la natalité allocataire existe malheureusement. Comme quoi, le non-sens, où ces gens-là se trouvent plus avancés que d’autres, commence d’abord par augmenter le nombre d’enfants avant de le réduire. Mais quels enfants ? Ce doit être dans ces milieux, qu’on trouve de ces malheureux enfants sans parole, épaves dès l’enfance !

 

 

Au total, je n’observe pas de tendance à la violence extrinsèque. C’est donc qu’elle s’exerce sur soi et contre soi. L’élément exhogène est-il violent ? On le dit. Il me semble pourtant qu’il suit les mêmes dynamiques et tendances que l’autochtone, avec un certain retard et décallage. Peut-il se tourner contre l’autochtone ? C’est là, ta question. Eh bien, il faudrait pour ça qu’il y ait de la distance et de la différence. Le cas des banlieues dont on parle beaucoup, ne représente qu’une partie des dynamiques en cours. Ces banlieues célèbres sont des exceptions où les distances se creusent, où les différences deviennent toxiques, alors que partout ailleurs, les liens se resserrent. Maintenant, que des situations de délinquance et de trouble se produisent, ça n’en fait pas une guerre intérieure. Il faudrait pour ça des causes et des camps ! Il ne faudrait pas tirer du récit de Faudel des conséquences politiques d’importance. La cour de récréation n’est pas l’image d’un authentique champ de bataille, le caïd ne ferait pas à coup sûr, un bon combattant. Si je mesures sur moi, même si d’aventure, on me priait de quitter la France, j’en soufrirais, mais je n’y verrais pas une cause suffisante de lutte armée. Pour moi, quels que soit la formalité et littéralité du droit, je me perçois comme tenant ce que j’ai de l’autochtone qui peut m’en dessaisir. Ma reconnaissance est trop forte. Bien entendu, il ne s’agit, dans mon esprit, que de l’autochtone authentique. Je ne dois rien à Sarkozy. Tous les reproches que je fais à la France, sont moins toxiques qu’on ne croit. Puisque la France est bavarde et raisonneuse, je raisonne avec elle, pour la porter à embrasser mes causes. Mais au fond, je considère n’avoir pas à juger si la France serait dans son droit si elle me chassait de ses terres. Pour la lutte armée, il en faudrait plus ! Alors, une situation de captation et de pillage est-elle possible ? La lutte armée suppose des causes justes, la cupidité seule ne suffit pas. Et ce, d’autant plus si on est chétif au départ. L’Arabo-Musulman, le seul dont je suis comptable, ne peut concevoir de guerre qu’obéissant aux principes du combat sacré, lesquels ne sont pas ceux des kow-boys. En revanche, il est possible que des Musulmans s’impliquent ou se laissent impliquer dans un antagonisme intérieur, dont ils ne sont pas les seuls partisans ni les initiateurs ! On peut agir pour la France, en son nom, mais pas contre elle.

 

Observes bien ceci, Torrentiel, si l’immigré ou l’Arabe mettait à son profit tout débat interne, il eût mieux aplaudi les suggestions de votte aux municipales, il se fût davantage impliqué dans les associations anti-racistes. Il n’en est rien. Le carriériste Malek Boutih s’est fait violence, on sent bien qu’il n’y croit pas. Quant au votte des nouveaux Français, diffère-t-il vraiment du votte des autres ? C’est même pas sûr que la prévalence du votte frontiste y soit beaucoup moindre. De toute sorte, le Front n’est pas vraiment porté par les autochtones purs, peut-être même que c’est là où il recueille le moins d’adhésions ! En 2002, avant les élections, je ne m’intéressais qu’aux manifestations pro-palestiniennes qui prenaient de l’ampleur, devenaient significatives. Il advint le résultat du premier tour, et le mouvement anti-frontiste les a noyées dans la rue, sous le nombre. Il n’en fut plus question. Notes bien qu’on a dit après coup, que le candidat du P S devait se qualifier, on a bien dit que nos vottes, précisément, lui ont fait défaut ! C’est que la gauche Française nous imagine trop captifs, craignant seulement le Front ! La gauche Française méprise trop l’homme, en s’imaginant qu’il ne vit que de pain et d’un plat de lentille, qu’il tolèrera et soufrira le Sionisme viscéral de la gauche, pourvu qu’on le protège du Front et qu’on lui promette salaire, retraite, prestation et indemnité en tout genre. La gauche Française, du moins, l’élément gouvernant, oublie parfois que l’homme veut de la sincérité, de la vérité.

 

 

Maintenant, ce que je viens d’écrire concerne la situation présente ou ce qu’on peut ressentir pour l’instant. Beaucoup d’inconnu concernant l’avenir. La souffrance économique, qui laisse pour l’instant les sujets apathiques et résignés, si elle s’agrave, aura-t-on des changements à cet égard ? Qu’arrivera-t-il si les systèmes sociaux de redistribution se fragilisent encore et distribuent moins ? Qui peut le dire . Si ça produit des violences massives, ce serait de toute façon, à l’initiative des autochtones. Qui d’autre oserait pareille responsabilité ! L’autochtone n’est pas coriace, c’est vrai, mais c’est lui le plus fort ! Il est chez lui ! S’il y a fracture violente, c’est lui seul qui peut s’y hasarder. Il faut compter aussi avec certaines contagions étrangères. Possible que des violences inter-raciales se produisent en Affrique du Sud. Tout n’est pas fini là-bas. Les plaies des noirs ne seront pas totalement recousus tant qu’ils n’auront pas tiré des blancs certaines vengeances. Il semble bien que les blancs pauvres souffrent de toutes sortes d’exclusions et on notera qu’il n’y eut pas de riposte à la mise à mort de tel leader d’extrême-droite, qui pour moi, méritait son exécution. Qu’il n’y eut pas de riposte, en dit long sur l’état des rapports de force. Il semble fatal que des évènements de plus en plus graves se produisent avec leurs conséquences possibles sur l’Amérique, et sur tous les pays à population composite. En Amérique, il y a des causes réelles de tensions excessives, l’Américain est inexorable et ne s’arrête pas avant la catastrophe. Vois comme ils s’agitent lamentablement contre l’édification d’une mosquée. Attention, l’Amérique n’est pas terre Chrétienne comme la France, c’est une terre ouverte de conquête et rien d’autre. Le sort économique de l’Angleterre, paraît inexhorable, le déclin rapide de ce pays d’orgueilleux et snobs, est chose si massive qu’il aurait des effets évidents en Europe et dans le monde. L’influence du Moyen-Orient peut aussi produire des effets et des échos. Qu’une épreuve de force s’exerce contre l’Iran, et il semble certain qu’il y ait des retombées sensibles et imprévisibles. Qu’Israël désapproprie les Arabes de 48 de leur peu de citoyenneté, ce serait un précédent que certains pourraient prendre pour exemple. Beaucoup d’incertitudes, des interactions diverses, mais intrinsèquement, la France ne semble pas candidate à la guerre. D’après moi, le non-sens, aurait à cet égard des effets différents selon les pays. En Russie, on pourrait avoir une grande augmentation des violences extrinsèques, maffias déjà très fortes, en France, dans un contexte trop pacifié, ce serait peut-être pis, la violence s’exercerait encore plus dans le for intérieur des individus. Beaucoup d’interrogations, et je ne saurais saisir les impactes qu’auront dans les décennies à venir les évolutions et l’angoisse économiques dont tu sous-estime les conséquences politiques.

 

La cause de tension et de guerre intérieure éventuelle, viendrait, selon moi, de l’élément Sioniste. Il y a fort à parier, que les gouvernements Occidentaux ne prennent quelques distances avec l’Etat, n’envisagent de le traiter ni plus ni moins que n’importe quel autre. En soit, ce serait juste, mais ce serait le porter en terre. Il y a bien des chances, comme je l’ai hasardé plus haut, qu’il ne se livre à quelques tentatives d’intimidation : c’est en ce cas, l’élément Arabo-Musulman qui tiendrait pour la souveraineté de la France, et en cas d’état de guerre, il serait en effet l’élément le plus exposé, donc le plus agissant.

Maintenant, si l’Arabo-Musulman est injustement traité, s’il subit des avannies, des persécutions, de franches injustices, que ferait-il ? Le combat sacré, s’impose quand on est agressé sur son sol, chez soi. Certains disent même qu’il n’est valide que s’il a quelques chances d’obtenir un résultat. Une autre sollution existe : c’est le départ, l’émigration. Dieu permet aux croyants souffrants de quitter une terre pour en gagner une autre ! « La terre de Dieu est vaste » dit une occurrence. Ainsi, fut-il recommandé aux Andalous de quitter les Espagnes quand Grenade fut perdue. Beaucoup partirent, mais il resta ceux qui ne purent fuir, pauvreté ou d’autres raisons ! On notera que les croyants ne firent pas ce qu’il fallut à leur égard. Ils eurent beau abjurer, rien n’y fit, le feu les consuma ! L’accusation seule d’abjuration insincère, laquelle on ne peut redresser, fut cause que des Musulmans abjurants, voire d’autres furent éradiqués par le feu de l’Inquisition. En cas de persécution insupportable, c’est l’émigration, le départ, qui serait probablement le plus recommandé. Nos savants et shekhs, s’exprimeraient dans ce sens.

 

 

 

 

Autres points et propos. Que je reviennes sur les évangélistes que tu t'épuises à défendre. Bien. Si c'est une religion, dont les missionaires travaillent dans le respect de la loi, on est partout comptable de leur liberté d'action. Malheureusement, il ne s'agit pas de ça! Il y a longtemps que ça dure, et si les gouvernements de nos pays les ont laissés faire, alors que leurs infractions et délits eussent depuis longtemps permis de les apréhender et de leur demander des comptes, c'est par crainte du bâton large Américain, sachant que du reste, ces gens feraient peu de carrière. Tu dis, je ne sais pourquoi, que le Maroc a réagi violemment. Encore la légende des furieux contre les doux, dans laquelle certaines lectures qu’on vous fit faire au catéchysme, t’a manifestement édifié ! Non, pas du tout, le Maroc n'a fait que commencer de mettre en oeuvre la loi, ce qui aurait dû se faire depuis des lustres! La corruption, l'achat de prétendues convertions d'étudiants, l'abus d'enfants, c'est légal ou pas, ça? En eussent-ils agi de même en France et la Justice leur serait tombée sur le dos! Ce qui se passe au Maroc et ailleurs, c'est qu'on se met enfin à confondre des malfaiteurs, rien de plus! A d'autres les gérémiades, je ne marche pas avec ça! Je condamnes personellement ce mouvement évangéliste que je pense faible et peu fondé, du kitch et du flanc religieux, mais ça c'est mon point de vue. En revanche, aucun homme libre ne peut reprocher à un gouvernement de faire cesser tel ou tel méfait au simple regard de la loi! Bon, j'ai manifesté sûrement trop de sentiment individuel à cet égard. Il n'en faut pas tant, mais se suffire de l'efficacité pratique. La loi doit être respectée par tous. Il y a ces délits, dont tu conviendras qu’ils valent d’être poursuivis, il y a également les opinions et point de vue toxiques que nous ne pouvons tolérer sur notre sol ! En effet, je suis partisan du fait que l’opinion Sioniste, et tout point de vue hostile, doit être proscrit de nos terres, ou au moins surveillé ! Ne pas le faire, expose à des débordements par la rue ! Ne comprendras-tu pas ça ? Ces gens nous sont hostiles, et mal placés pour reprocher à d’autres une quelconque intolérance, eux qui tiennent que prochainement, l’Armaguédon aurait raison de tous ceux qui ne sont pas Chrétiens, et en plus ils veulent hâter cette situation ! Je préfère en effet, qu’il n’y ait pas de troubles dans nos pays, par suite d’une tolérance à qui n’en est pas digne. Ma sécurité, ma prospérité, passent en effet, avant la défense de l’espèce évangéliste qui veut pousser partout ! Mesures sur toi Torrentiel ! supporterais-tu qu’on obtienne des convertions d’étudiants Français à prix d’argent, et qu’on proclame des point de vues hostiles à la France ou aux Chrétiens ? Réaction violentedu Maroc, as-tu dit, elle est plutôt du côté des lobbies qui ont tenté vainement, j'espère, d'arracher au Congret Américain, des sanctions contre le Maroc! De quel apolitisme des évangélistes parles-tu? Tu as toi-même évoqué l'Armée du Seigneur, organisation terroriste, dont les dirigeants sont réclamés par la Justice Inter-Nationale, pour l’usage massif, voire exclusif, d’enfants soldats. Ah, ils veulent prendre le pouvoir en Ouganda, où, disent-ils, ils veulent établir la loi de l’évangile et des dix commandements ! L’Ouganda, ils ne l’auront pas, s’ils s’imposent dans un pays, ce serait plus au Sud, dans un contexte Christiano-Animiste. J’apréhende le jour où ces illuminés se saisiraient d’un gouvernement, et la terreur anarchique qu’ils feraient régner. J’apréhende, et en même temps, je le souhaite presque, puisqu’ainsi, l’Afrique Chrétienne, serait enfin guérie de cette maladie ! L’armée du Seigneur, mais il y a autre chose. Tu connais, tu as entendu parler de la société Blac-Water, ce soutraitant mercenaire de l'Armée Américaine qui s'est illustré en maintes tueries en Afghanisthan et en Irak, dont la moindre ne fut pas l'investissement et la mise à sac de la ville de Falluja? Eh bien, tes chers évangélistes en forment l'ossature principale. Parles-moi après ça de l'injonction de paix et d'amour, avec le phosphore blanc et autres armes interdites! Les villes rasées témoignent contre eux ! Là, Torrentiel, faut pas rire. Ne comprends-tu pas que sans faire respecter la loi, tout simplement, la rue Arabe pourrait croire que ces gens sont protégés, et devant leurs méfaits constatés par tous, se livrer à quelques exactions? Après ça, on viendrait nous reprocher d'avoir exposé la sécurité et la vie de ces malheureux missionnaires en ne faisant pas d'abord régner la loi! L'homme Arabe est généralement doux et avenant avec tout le monde, mais il y a des limites! En cas de défaillance de la Justice, le Musulman peut se sentir autorisé à se substituer à un gouvernement défaillant en exerçant le combat sacré qui n'est pas autre chose que le droit naturel de résistance. Le gouvernement Marocain a bien voulu réagir enfin. Sans doute, ce gouvernement très modéré d'après les crytères Occidentaux habituels, aux limites parfois dépassées de la servilité, craint-il à juste titre, que la rue ne le devance, mais il est possible que le Maroc, émergeant enfin, se sente assez fort pour tenir tête à Washington quand sa souveraineté est en cause.

 

 

Torrentiel, je rêve du jour proche, où il nous sera permis de frapper d'un chasse-mouche l'ambassadeur d'Amérique sans qu'il arrive rien, et même un autre jour de le chasser de notre présence puis de le chasser de nos terres! Ah, le dey d'Alger, frappant pourtant légèrement le consul de France qui faisait traîner en longueur le paiement d'une livraison de blé que le gouvernement du Directoire avait sollicité à corps et à cris, je ne sais plus quelle année où se profilait sur la terre la plus fertile du monde, l'ombre de la famine, eut-il conscience des conséquences de son geste? D'après mes lectures, c'était une habitude, un rite diplômatique à l'orientale, souvent le dey mécontent des consuls Chrétiens les battait de son éventail. Fallait que la France soit dans le besoin d'un prétexte. Donc, le Maroc pourrait se sentir plus fort. On peut dire aussi, qu'il a vécu, le  point de vue éculé selon lequel, être pro-Occidental, ou s'afficher comme tel est signe de bonne gestion économique, qu'autrement on va faire fuir les capitaux! L'expérience Turque et d'autres, tendent au contraire, à signifier, ce qu'on avait toujours pressenti d'instinct, c'est que le peuple réagit favorablement et devient plus productif et plus heureux, par le seul fait que les dirigeants le respectent et pèsent le bien et le mal selon ses crytères à lui, non selon les crytères ambigus de l'étranger! N’en a-t-on pas entendu des considérations toxiques, selon lesquelles, paraît-il, il suffirait d’abandonner le jeûne du ramadan, pour augmenter la production et la compétitivité ? Tiens, dans le même ordre d’idées, un exemple m'arrive tout de suite. Dans les années 80, en Tunisie, on tenta d'acclimater le système Israïlien du goutte-à-goutte pour optimiser l'arrosage marécher. En ai-je entendu des réflexions à ce sujet! On lui trouvait tous les défauts, et on arguait à juste titre, de la différence des climats! En effet, le climat Tunisien diffère du climat de la Palestine occupée, moins froid la nuit, sauf vraiment dans le Sud, températures plus fluctuantes de jour. En tout cas, ça n'a pas marché! En ce temps-là, il fallait être ouvert, paraît-il, et donc plus ou moins pro-Israïlien, si on ne voulait pas passer pour un arriéré mental! Être ouvert dans un seul sens, puisque la question inverse ne se posait même pas! Mais je me suis fait la réflexion suivante. Soit le système était valable, et donc il eut le tort d'être Israïlien, ou bien il était inapproprié, et en ce cas, cette tentative était rien de moins qu'idéologique. Quel drôle d'état d'esprit fut celui des promoteurs Tunisiens du système? Enfin, heureusement, nous sommes arrivés à un temps où ce genre de choses ne pourrait plus se produire. Si même Israël avait une technique intéressante, il faudrait la pirater, en changer le nom, lui attribuer d'autres paternités avant de l'importer! Cet esprit nouveau, c'est tout simplement le retour à soi-même. Il semble donc possible qu'il y ait des nuances, mais je crois que le changement est définitif. S'abaisser soi-même pour grandir les autres, une sorte d'auto-racisme qui a surpris et indigné ma femme quand elle a vu que là-bas, même grillant manifestement une limitation de vitesse, un soir, le gendarme s'est presqu'excusé quand il connut qu'elle était Française, et lui indiqua le chemin qu'elle demandait, ce qu'il n'aurait certes pas fait pour un frère ou sœur de race roulant à cette vive allure, ça fera bientôt partie du passé! Eh bien, tu t'interroge sur ce qui a bien pu se produire pour qu'on se mette à procéder à des arestations d'évangélistes, Torrentiel, c'est quelque chose de cet ordre. C'est que l'homme Arabo-Musulman, ne veut plus cirer vos bottes, est-ce bien compris? Ah, vous vous étiez habitué à trop d'égards, mais c'est fini! Faut bien vous résigner et intégrer mentalement que vous n'êtes plus les rois du monde. Bien sûr, vous le dites, vous en convenez verbalement, mais visiblement, c'est pas encore entré dans votre pulpe et votre chair! Que nos pays s'avisent de faire respecter la loi, ambitionnent de devenir enfin, des Etats de droit, et voilà les reproches d'extrémisme, de retour en arrière, de réaction, de montée de l'Islam, qui devrait semble-t-il rester bas et ne jamais monter! Torrentiel, saches bien que ceux de mes patients à qui j'ai parlé de ces affaires, approuvent sans réserve la juste répression des débordements et abus des évangélistes. C’est même à une patiente catho, qui fait de fréquents pèlerinages, partout dans le monde, que je dois cette information sur le Shilli qui tint à contrôler strictement les arrivées de secours étrangers après le céisme qui s’y produisit, elle-même tenait cette version d’un prêtre qui donne des conférences. Des pays Chrétiens n’en veulent pas de tes évangélistes, pourquoi veux-tu que je les accueille ? Sur la répression des évangéliste dans nos pays, interroges donc ton entourage, et tu te rendras compte que tout le monde n'en est pas mécontent! Mieux même, j'ai soigné une dame pied-noire, qui plaignait le sort lamentable des Algériens qui se laissent ainsi acheter! Elle s'en indigne, et comme en plus c'est une catho, elle trouve qu'il serait plus digne de la fierté d'un Musulman qu'il se rende au moins Catholique au lieu de ça.

 

Après les évangélistes, le prochain coup qui arrivera, ce sera de mettre un frein au tourisme sexuel toléré complaisamment alors que la loi l'interdit! Comme ce sera drôle, le jour où on fera des opérations coup de poing dans des hôtels où certaines touristes d’âge, se font sauter par certains de nos jeunes! Condamnées et mises en prison, elles apelleraient Sarko à leur secour et susciteraient des manifestations indignées de soutien! J'en ris à l'avance. Une fois, j'ai entendu sur France-Culture, la Badinter, qui déplorait tristement que des lycéennes Musulmanes s'avisent de porter le foulard. Elle étalait son immense chagrin, envers ces filles tant chérie, si peu dociles aux leçons de la France de madame Badinter! Je pensais, au fond de moi : "Crève saloppe, ton chagrin me fait plaisir"! Eh oui, Torrentiel, je suis comme ça ! Il y a très longtemps, j'ai entendu une métaphore que j'ai trouvée sensée, selon laquelle l'Islam est le grand prisonnier qui retrouve la liberté. Que penses-tu de ça? La liberté lui redonne de la vie et de la force, n'en déplaise à Elizabeth, et si ça lui pose un problème, il ne manque pas de murs où on peut se casser la tête!

 

 

Tu t'expliques la démarches du mouvement évangéliste comme une réaction contre la dé-Christianisation du monde! La cause Chrétienne s'en trouve drôlement avancée! Si tu ne comptes que sur ça, vaut mieux cesser le combat tout de suite. Tu n'y crois pas sérieusement, toi-même, ça n'est qu'un feu de paille éphémère et tu le sais! Parce qu’autrement, demandes-leur de re-christianiser la France, par exemple, ou même l’Amérique, où, ce qui progresse le plus, là-bas comme ici, c’est l’état dirréligion ! Pourquoi s’en prennent-ils à l’Afrique et au Moyen-Orient ? Qu’ils aillent tenter de convertir les Israïliens Juifs, qu’on rigole un peu ! Puisqu’il faut prêcher sur la place publique, pourquoi n’y a-t-il pas de missionaires Catholiques qui tente le coup ? Est-ce d’emblée un échec ? Pourquoi en est-on si sûr ? Aucun combat n’est perdu avant d’être livré ! Ne t’ai-je pas parlé un jour, de certaine réponse que fit Duguesclin à Charles 5 ? Si ce n’est dans les situations critiques, quand faut-il se mettre en action ? Celui qui te parle est le fils d’une nation souffrante qui veut se remettre debout ! Je dis, le plus simplement du monde, que ce qui reste de l’église Catholique, ce qui reste des clercs, n’a pas le droit, mais pas le droit du tout, de ne pas prendre ses responsabilités et de ne pas se mettre à l’ouvrage ! C’est son devoir, sa tâche principale. Que l’église mette son drapeau dans sa poche, attention, on ne parle pas d’une équipe de foot ! L’église n’a pas le droit de laisser nus les peuples que Dieu lui a confié ! Que quelques-uns d’entre vous se lèvent, bravent les railleries, et qu’ils prêchent ! Les défaites, sont suivies de défaites jusqu’à ce que se produisent les premiers succès, les premières victoires ! Ah, que revive le temps des saints ! C’est surtout pas une question d’état d’âme des clercs, dont je me soucie peu ! S’ils s’interrogent, ils doivent savoir, s’ils ont encore un peu de conscience, que leur inaction et oisiveté leur sera comptée à charge, à juste titre ! Et protester contre l’Islamisation est vain, quand le vrai problème est la déchristianisation ! Tu pourrais en douter, mettre en cause ma sincérité, pourtant, je t'assure que je me désoles moi-même de cet état de dé-Christianisation, pour la France, en tout cas. Tous ceux qui nous défendent, ceux qui s'inquiètent pour nous, depuis toujours, ce sont des Chrétiens ou des crypto-Chrétiens, soit des Chrétiens qui s'ignorent. Je ne crois pas à l'amour et à la générosité de ceux qui sont sans doctrine, ceux qui s'approchent du non-sens. Comment seraient-ils généreux, comment auraient-ils de l’amour ? Ils ne sont qu’indifférence, et en ce cas, comme une femme frigide, on ne voudrait plus du tout faire l’amour à la France dévitalisée ! Ni je ne crois à leur générosité ni à leur efficacité en quoi que ce soit d'ailleurs. Ils nous tolèrerons sans doute, soit par faiblesse, soi par besoin, puisqu'il est inconcevable qu'ils puissent vivre sans que d'autres, moins avancés dans cette maladie, ne tiennent la maison France à peu près debout. Oh, Torrentiel, tu dis qu'une situation d'Islamisation de la France pourrait ne pas correspondre au génie Français. Bon. Mais du moins, jusqu'à un certain point, l'Islam n'est-il pas plus proche de ce génie que le "rien"? Bon, mettons qu'on prenne conscience, au plus tôt, j'espère, du danger dans lequel nous nous trouvons, et qu'on tente une reChristianisation. Je suis d'accord, qu'à cela ne tienne. Mais, tant que la chose ne se produit pas, Torrentiel, conviens-en, dans ce cas, l'Islam est meilleur que le non-sens. C'est que les Musulmans, subissent eux aussi cette tendance bien qu'avec un certain retard. La différence, c'est qu'il semble bien qu'il y ait moyen d'y résister davantage. Mon problème n'est pas de subjuguer toute la France, je ne suis pas le colonel Lybien. Mon problème est de réduire le plus possible cette invasion du non-sens qui résulte de deux phénomènes peut-être conjoints : l'état de prospérité économique prolongée et l'état de permissivité, qui font qu'un individu trop libre choisit presque toujours le plus simple. Or, le non-sens, rien de tel pour détruire prospérité et liberté! Et qu’on n’aille pas croire, qu’un cycle recommencerait, par le fait de subir de grands retours de bâton, qu’à ce moment-là, souffrant, le corps social se ressaisirait ! Mon intuition me dit que rien n’est moins sûr ! La pauvreté, seule, n’est pas suffisante pour faire renaître ! Certes, l’instinct de conservation interagit, mais la chose est vraie dans un corps social où le fait religieux opère encore ! Mais la pauvreté seule, sur des individus désenchantés, moi, je ne sais pas ce que ça donne. Tu as objecté que ton logos protège l'homme Occidental du non-sens, comme j'aimerais te croire et me tromper! Sérieusement, Torrentiel, serait-ce une marotte d'homme déjà vieillissant que je répète? Pourtant, il me semble constater, y compris, des conséquences sanitaires et physiques à cet état de choses. Que je précise encore si c'est possible. Le non-sens intégral, certes, n'arrivera jamais, n'étant tout simplement pas viable. C'est plus exactement une voie, où l'homme n'ayant plus, non pas de religion seulement, mais n'ayant plus en lui, aucun sentiment idéologique d'aucune sorte, plus d'élément éthyco-moral, perd le goût de vivre et la force de réaliser des choses petites ou grandes comme de tenir un foyer, un travail ou tout ce que tu veux. Dans ces conditions, il est fatal qu'une situation galoppante de dissociation s'installe qui pourrait réduire le phénomène "famille" à l'état minoritaire ou même en voie de disparition. Des nouvelles afligeantes arrivent de l'Espagne catholique où peut-être, faute de politique allocataire aussi importante que la Française, la natalité est à 1,4 enfants par femme. Et cela pourrait bien s'agraver. Et justement, si tu veux garder à la France et à l'Europe, leur caractère Chrétien et leur génie, faudrait trouver des moyens de contrebattre ces tendances! Mes inquiétudes sont fondées, Torrentiel, c'est pas juste le café du commerce. En es-tu bien conscient? J'aimerais bien savoir si des chercheurs en sciences sociales et humaines ont déjà étudié les liens entre la présence ou l'absence, la qualité, l'intensité des phénomènes idéologiques et religieux et leurs action sur les corps sociaux, sur les individus, voire sur les corps physiques et leur santé!

 

En fait, suis-je bien sûr, de t’avoir bien fait comprendre à toi-même ce que j’appelle non-sens ? Je ne sais même pas comment chercher, ne sachant pas comment peut se dénommer mon objet, et la science qui l'étudierait. Est-ce l'anthropologie? Tu saisirais bien ce que je veux dire, tu préfèrerais je t’assures une plus grande Islamisation, si elle est possible. Qu’au moins, on ne lutte plus autant, contre l’installation de cette religion nouvelle. Je ne parle pas seulement de l’érection de Mosquées, sujet qui pose la question de cette rétention illégale des permis, laquelle semblerait en voie de correction. Bien plus, je parle de toutes les institutions Islamiques, comme les groupes scolaires, les institutions économiques et financières et toutes ces choses ! Je penses qu’on n’a pas moralement le droit de freiner cet élan pionnier, cette vitalité, si indispensable à tous ! Ce ne sera pas de trop, si on veut réduire les effets dramatiques d’une récession qui ne fait que commencer ! On peut même dire, jusqu’à un certain point, que l’Arabo-Musulman, a un rapport au fait religieux différent de l’Européen. Si on le désislamise, on en fera forcément un délinquant ou une épave ! Parce qu’en effet, nous sommes comme ça ! qu’y puis-je ? L’alternative est simple voire simpliste. Sois nous sommes croyants, et avons quelque chance de créer et de travailler, tout en adressant à la France et à l’Occident quelques critiques et rodomontades, soit on n’aura pas la force et l’exigence qu’il faut pour ne pas rechercher les expédients faciles. C’est une affaire folle, mais en définitive, à force de vouloir des beurs totalement solubles dans l’eau, on fabrique des voyous et prédateurs, nuisibles à la boutique France. Au lieu de penser à leur place, ou pire, de les sommer de penser et d’opiner convenablement, qu’on laisse les Musulmans faire leur chemin, vivre de leur vie propre, ainsi, ils seraient plus créateurs au profit de tous.

 

 

Je maintiens bien qu’il n’y a pas en France un phénomène de prosélytisme Musulman de taille. Tu cites l’action du Tabligh, diabolisé, je ne sais pourquoi, en définitive. Or, tu dis toi-même, qu’ils agissent dans les quartiers où vivent des crypto-Musulmans en déshérance. En fait, ils remettent des gens sur pied. En quoi cette action est-elle invasive ou déstabilisante ? Faudrait savoir ! Préférez-vous les délinquants ? Pas de problème, alors. Sérieux, l’activité que tu décris, consiste juste à un réveil et non pas en convertions. Ce que j’ai dit, je le répète, on ne voit pas de missionnaires Musulmans racoller les gens dans la rue ou sur les places. Le racollage dans les jardins publics, ils laissent ça aux Mormons et autres évangélistes. Si les missions Musulmanes étaient envahissantes, tu en croiserais et en tâterais. Dans les cafés ou sur les marchés, il est naturel que ces gens, assez bavards te prêchent un peu, ça prouve que dans notre univers, la religion est vraiment chose quotidienne, sujet de conversation banal. Que des cathos en fassent autant ! Mais ces palabres ne relèvent pas d’une activité missionaire volontairement organisée.

 

 

Tu parles de Finance Islamique, mais en France, c’est une goutte d’eau ! Pourtant, ce sont des structures pionnières, militantes, qui font de grandes choses dans le monde ! Que Lagarde s’en réjouisse, je ne savais pas, mais j’avais entendu dire que Sarko voulait ce développement et voulait examiner, comme d’autres congénères, des solutions Islamiques à la crise économique et financière mondiale. L’ennui est que la finance Islamique ou encore l’économie Islamique, ne sont pertinente que pour des Musulmans ou à la rigueur, pour des tenants de doctrines d’économie éthique. Faire rentrer l’argent de Sarko dans nos banques Islamiques, ce serait faire rentrer le loup dans la bergerie ! Mais il faut favoriser ou susciter la création de ces institutions, qui, par leur règle de fonctionnement sont moins exposées que d’autres, à certains risques, mais en revanche, ne permettent pas de percevoir des intérêts aussi élevées ! Ce sont des banques militantes, en quelque sorte. Savoir. En Angleterre, tu imaginerais, si je comprends bien, que la Finance Islamique serait en train de sapper et détruire la City, comment ça ? C’est tout simplement que la faillite de la city était prévisible depuis toujours ! Car enfin, qu’est-ce que c’est que ce qu’on apelle « industrie financière » ? En revanche, ce qui est vrai, c’est que les échecs financiers actuels valident l’élément « économie Islamique ou Finance Islamique ». Et de fait, il semble qu’il y ait un début de redéploiement des capitaux Arabes et autres vers l’investissement sur le sol de la Nation à travers des organismes Islamiques ou bien classiques. Ce n’est pas nous qui portons l’Angleterre à bas, mais ses échecs valident nos point de vue. Je connais un autre pays, où certains effets de ta démocratie référendaire pourraient bien valoir quelque-chose, tu vois ce que je veux dire ? Ah, ils ont trouvé les minarets trop hauts, et malvenus dans le paysage ! Bien, on va donc voir. Notes bien, qu’il n’y eut pas cette fois de manifestations massives comme lors des caricatures ! Ce n’est justement pas de nature à rassurer les Suisses. Qu’un mouvement de repli des capitaux s’amorce, les fonds détenus par des Musulmans, 15% paraît-il du total des dépôts, feraient probablement sentir la profondeur et la gravité des replis et des retraits ! Mais faut-il voir forcément une mauvaise nouvelle pour les peuples Européens dans cette crise financière, pas si sûr. Qu’est-ce qu’on entend par cette expression récurrente de « crise économique » ? De quoi s’agit-il au juste ? Selon moi, on assiste de temps à autre à des crachs financiers, qui ne sont que des évènements passagers qui s’inscrivent sur un fond plus inexhorable de transfert des richesses vers le Sud et vers l’Orient. Qu’ai-je dit, transfert ? L’erreur est volontaire, il s’agit d’un retour, d’une réappropriation ! Cette tendance très lourde, voire inexhorable, plus ou moins accélérée par les épisodes de crachs financiers, est une correction, un retour à la nature, à l’équilibre de l’humanité. C’est cet aspect correcteur, qui rend la chose inexhorable. On a trop vite dit après le crach, que la crise était mondiale. Pas du tout ! Certains émergent, d’autres s’immergent ou résistent à l’immertion. C’est donc surtout une crise de l’Occident, des pays du Nord, des pays riches et développés. Presque tous les pauvres émergent, d’une manière ou d’une autre, et cette émergeance s’est trouvée accélérée depuis le dernier crac ! Les faits et les preuves sont là ! Crise de l’Occident, principalement du monde Anglo-Saxon, où cette monstrueuse industrie financière, prit une place excessive. L’Angleterre, surtout, est exposée, soufrant sur d’autres plans, comme l’épuisement du pétrole de la mer du Nord, etc. Le modèle Anglais, est très clairement invalidé. L’Angleterre réduite à ses seules richesses, se retrouve et se réveille pauvre, inévitablement ! Car, l’Angleterre est pauvre de nature, c’est l’âpre et dure réalité ! L’expansionisme seul, l’enrichit et l’épuisa en même temps. Comme elle eut le tort de se faire haïr par le monde, que la contrainte militaire sur autrui, ne lui est plus guère possible, son compte est bon. Tellement que l’Amérique prend ses distances avec l’Albion ! L’Amérique a le même problème de financiarisation de l’économie, mais elle a des ressources propres plus importantes. Toutefois, l’atterrissage risque d’être brutal et rude ! En 2002, Emanuel Todd estimait que cet aterrissage serait l’équivalent de la perte de 25% du produit intérieur ! On doit être rendu beaucoup plus loin, à présent ! Même ces 25% c’est énorme, et doit entraîner des conséquences sociales et politiques d’envergure, dans ce pays très composite et peuplé de fous ! Des tensions internes sont à craindre, à envisager ! Si les évolutions Anglo-Saxonnes se produisent graduellement, il est possible que le reste du monde n’en souffre pas tant que ça ! Le temps est fini où l’on disait : « Quand l’Amérique s’enrhume, c’est le monde qui éthernue » ! Que ce repli et aterrissage soit graduel et gradué, c’est apparemment ce mobile qui permet de comprendre pourquoi les Chinois ne retirent pas d’un coup leurs billes, ainsi d’ailleurs que les fonds Arabes et autres. L’Europe continentale, avec ses ressources propres et son audience dans le monde, devrait pouvoir surmonter les obstacles, s’adapter graduellement aux nouvelles situations économiques, pourvu qu’elle développe ses coopérations et amitiés avec ceux qui la veulent pour alliée.

 

 

La nationalité Française, grande affaire. J’eusse aimé que cette notion soit distincte du principe de citoyenneté ! Vraiment, je trouve que ce serait plus logique. La nationalité est un état, relatif, graduel. On devient Français, on se transforme progressivement, et la France se transforme aussi à notre contact. Bien sûr, c’est un rapport assymétrique. J’eusse mieux aimé détenir les droits de citoyenneté, et attendre s’il arrive que je me déclare Français par moi-même, si on me déclare ainsi. La nationalité concerne l’être, on ne devrait pas en faire une question administrative. Cette distinction entre citoyenneté et nationalité, je tiens ça d’un écolo, qui ne voyait pas l’intérêt de ne pas faire votter les étrangers, à qui, généreusement, il confèrait largement un brevet de citoyenneté. Il y a du vrai dans son propos. Si un kidam me pose la question qui tue : « te sens-tu Français ? » que faut-il répondre à ça ? Et quand bien des gens me demandent « De quelle nationalité êtes-vous ? » avec cette erreur commune de la confusion entre nationalité et origine, si tant est que ce soit une erreur. Je réponds être Français, mais toujours avec une certaine hésitation, la chose ne va pas de soi ! J’éprouve le besoin d’ajouter que je suis Tunisien d’origine. C’est bancal. Maintenant, tu vois bien, Torrentiel que si on proposait des changements à cet égard, il y a fort à parier que ça se traduise par un régime plus contraignant ! La nationalité tient à l’être. Il se trouve qu’on emploie le même terme pour désigner une qualité administrative différente et plus avantageuse que le statut d’étranger ! Ce statut peut se comprendre pendant un certain temps, mais doit-il être prolongé indéfiniment avec ses inconvénients ? Certes, la situation est complexe et peu claire, mais que faut-il faire ? Bien des ambiguïtés, en effet. Ce statut administratif de nationalité est-il nécessaire ? Peut-on créer un statut de citoyenneté pendant une phase intermédiaire ? Ce serait un statut fragile, et si on multiplie les statuts, on crée différentes classes de gens qui vont de l’étranger clandestin, à celui qui a divers titres de séjour à durée variable, le citoyen qui serait inexpulsable, le Français au bout de quelques générations, usine à gaz ! Cette histoire de nationalité Française tantôt refusée tantôt imposée, touche aussi au métissage. Depuis le début, l’autochtone a vu dans l’étranger un candidat éligible au métissage, il l’a voulu transformer jusqu’à l’adoption. Le Français pense être généreux en déclarant que l’étranger devient Français, c’est-à-dire cousu dans le même tissu, dans la même chair. Généreux en effet, car, si d’aventure l’étranger décline l’offre, quel déplaisir il engendre. La France veut inclure ou exclure, ceux qu’elle inclut, elle prétend les assimiler. Mais sitôt que des droits civiques et l’inexpulsabilité leur sont conférés, voilà que devenus plus forts, ils ont des exigeances identitaires plus grandes. La France me transforme et m’assimile, je la transforme aussi, si peu que ce soit. En fait, je n’ai pas d’objection fondamentale à être Français. Mes demandes sont politiques, un autochtone peut les partager ! Tenir contre les guerres injustes, auxquelles la France prend part depuis des décennies, est-ce une revendication identitaire ? On ne peut pas revendiquer de force une quelconque transformation de l’identité Française, la chose n’aurait pas de sens, puisque l’identité ne se décrète pas, ne se décide pas, elle se vit seulement. La France se transforme sans qu’on le veuille à notre contact, par notre présence, et plus encore, nous nous transformons. Mais les orientations politiques pourraient changer diamétralement, sans que l’identité y soit pour rien ! D’ailleurs, en général, la France nous convient telle quelle, sauf quelques errances comme cette histoire du voile. Si même la France déclarait et faisait la guerre à Israël, ceen quoi elle s’honorerait, rien de son être ne serait changé pour ça ! Maintenant, dans la pratique, Torrentiel, si tu tiens pour un relatif confort des éléments exhogènes, tu te garderas de réclamer des changements au régime et code actuel sur la nationalité. Si au contraire tu réclames des aménagements et transformations des statuts, saches d’avance, qu’il en résulterait, à l’heure actuelle, des situations d’inconfort et d’instabilité. Tu vois bien que la Nationalité n’est plus une forteresse, un tabou. Bientôt, on pourrait voir bien des gens déchus de ce statut, puis, à mesure, on les verra redevenir expulsables. Si moi-même, ne devrait jouir de droits civiques et autres, y compris le droit d’exercice libéral, défendu aux étrangers, si pour tout ça, il me fallait démontrer ma Francité, ce serait pas gagné ! Le sujet n’est pas clos !

 

 

 

Le dernier chapitre de cette longue missive sera plus aimable que le reste des développements, bien placé après la nationalité, on retourne au métissage. Tu dis qu’en France, il ne subsiste que parfois le mariage conditionné, que des Musulmans y forcent encore des gens qui ne le veulent pas. Tu dis que la différence, c’est que l’Islam ne sait pas qu’il fait mal, parce qu’il n’a pas connu Molière ! Balivernes ! La doctrine n’est pas en cause, ce ne sont que des délits , des crimes ! Dans le cas de ceux qui emmènent leurs filles au bled pour les marier à quelqu’un qu’elles n’ont pas choisi, il y en a, certes, les médias s’en inquiètent chaque année. Je note au passage, que si, dans nos communautés elles-mêmes, le métissage était mieux promotionné, ces cas seraient plus rares, parce qu’ils sont liés à l’effet indirect d’un métissage encore assymétrique ! Certaines familles, consentent et se résignent à laisser leurs gars se métisser, mais moins aisément les filles ! Il y a déséquilibre numérique dans la communauté elle-même, les gars se métissant davantage. Si des filles sont ainsi mariées de force, c’est l’arbre qui cache la forêt de toutes ces vieilles filles, qui eussent été mariées si leur entourage eût admis pour elle un Européen ! Si je reconnais à l’autochtone le droit de nous faire des reproches, celui-là en est un bien mérité.

 

Tu fais erreur dans les dénominations, la catégorie des associateurs, désigne les Arabes païens du temps du Prophète, et l’interdiction d’union avec eux, eut pour contexte l’état de guerre totale qu’endurait la communauté Médinoise, chétive et menacée ! Les Chrétiens, sont désignés comme Chrétiens, et si on les envisage avec les Juifs, on parle des gens du Livre, dont les Musulmans d’ailleurs font partie ! De toute sorte, comme je l’ai expliqué, assez clairement, je crois, l’interdiction envers les associateurs, fut contextuelle et temporraire d’après moi. Mon shekh préféré, je diffère avec lui sur cette question. Ioucef El-Karadaoui tient seulement pour la liberté d’union avec les gens du Livre, à l’exclusion des associateurs, c’est-à-dire en pratique, les Africains animistes, les Hindouistes et Chinois, qui peuvent se rencontrer dans nos pays. Il tient que pour eux, la convertion est requise. C’est un égyptien, moins concerné que le shekh Soudanais Hassan al-Tourabi, qui tient lui pour la liberté de s’unir à des associateurs sans conditions ! Je me range sous sa bannière, du moins sur cepoint, et croit percevoir dans le point de vue de Karadaoui, une relative modération, on sent bien qu’il ne veut bousculer que graduellement cet état de tradition et de langueur hérité d’un long passé. Le Soudanais est un révolutionnaire, qui n’a pas toujours raison, mais sur cette question je tiens pour lui, l’explication m’apparaissant transparente et logique. Ah, les disputes entre sheikhs ! Certains s’en régalent et en font tout un art, parfois pédant, citant tel ou tel et se paonnant de leur érudition. Ah, les égarés, ils sont nombreux dans ma nation ! Mais puisque les imans de l’Islam de France et non de l’Islam en France, ne font que de prêcher la tolérance et la modération à longueur de journée, on aimerait bien les voir payer d’exemples ! Que le recteur de je ne sais quoi, marie ses enfants ou petits enfants à des autochtones et le fasse ostensiblement, surtout les filles ! Nos imans sont mariés, ils ont bien des filles, à qui les donnent-ils ? Tu verras qu’un jour, on auras un de ces scandales qui font tant débat, et en l’espèce, un iman qui refusera de marier sa fille à un Français, malgré sa demande. Je parie que ça va venir bientôt ! Promotion du métissage, des deux sexes, et ce, au nom de la doctrine elle-même, promotion à l’intérieur même des communautés, par des imans et gens respectés, voilà une partie de la sollution. Que des exemples démonstratifs soient médiatisés, je le souhaite vivement. Mais Molière lui-même, stigmatisait certes le mariage forcé, mais dans son Don Juan, que montre-t-il ? Ce libertain ne fut puni que pour avoir suborné la fille du commandeur. La subornation de femmes du peuple, mariés fussent-elles, ne semble qu’un jeu dérisoire, amusement cruel qui fait bien rire les spectateurs, sans faire naître nulle révolte ! Après Molière, les noces de Figaro, jettent sur les mœurs Européennes une lumière plus vive encore. Le servage et le droit de cuissage subsistèrent jusqu’aux Etats généraux. Mais même sans cette odieuse pratique, le noble avait en somme le droit de coqueliquer avec de pauvres femmes, l’honneur de celles-ci n’ayant aucun poids ! Le mari trompé, le cocu, c’était l’homme du peuple ou le bourgeois, qui se résignait au déshonneur sous les railleries, ne pouvant provoquer un noble en duel. Molière, ça fait pas tout ! Jamais le peuple ne connut l’honneur, propriété privée des forts et des nobles. A ce titre, tu ne pourras que convenir, que nos peuples fiers ne furent pas dans cet état lamentable ! Eûmes-nous l’équivalent d’un Molière ? Je l’ignore. Dans notre univers, il ne semble pas que le théâtre fut très développé, encore que la chose est incertaine. Les chroniques du poète El-Moutanabbi rapportent qu’à Bagdad, des pièces étaient jouées et doublées dans les rues. Orales ou écrites ? Les deux sans doute. Que de livres se perdirent quand les Tartares de Goülegoü s’emparèrent de la ville. Est-ce une légende, on dit que le contenu des librairies et bibliothèque de cette ville de deux millions d’habitants fit déborder le fleuve quand on y précipita les livres. Dans ces trésors perdus, se trouva-t-il des farces et satyres ? Dieu le sait. En revanche, dans la littérature populaire orale, on raille les pères abusifs et jaloux. Autrement, nous eûmes tout de même, avant le Prophète, au temps de l’ignorance, un poète cavalier, nommé Antar. Esclave, il s’est libéré par ses prouesses, un jour où le camp fut surpris d’une razzia. Son maître lui dit : « Antar, cours férir et sois libre ». Antar lutta beaucoup pour épouser Habla, sa préférée qu’on lui refusait ! Il l’eût. Nous eûmes au huitième siècle, un certain Caïs, qu’on dit être l’inventeur de l’amour humain magnifié. Il aimait fort Laïla, les deux pères envisageaient leur union. Mais il advint qu’un jour, s’en revenant au camp, Caïs chantait à haute voix les beautés de Laïla. C’était le soir, les deux pères palabraient, ils l’entendirent. Le scandale rompit leur accord. Les amoureux ne purent s’unir, mais nous eûmes du moins l’œuvre immense du poète Caïs, le fou, le majnoun de Laïla ! Quelle meilleure plaidoierie contre le mariage forcé ou contraint, contre le mariage impossible du fait de l’impéritie des pères ? Caïs, fut amené par les siens à la Mecque, comme il souffrait et dépérissait. Ses dévotions furent vaines, partout il voyait Laïla. Tout récemment, le poète Marcel Kalifa, un Christiano-Marxiste, soitdit en passant, fit scandale en brodant sur ce thème, dans un spectacle qu’il donna devant le parlement des émirats-unis ! Il osa parodier l’appel à la prière en grandissant Dieu, mais en unifiant Laïla : « Dieu est grand mais Laîla est unique ». En passant, le scandale fut de ceux qu’on supporte, de bon aloi. L’un blâmant, l’autre aplaudissant, mais ça reste de bon goût. Je dis ça pour bien te faire entendre, que nous pouvons applaudir de bon cœur, ou au moins goûter telle indévotion, et pour que tu saisisse bien que la Christianité du poète n’est pas pour nous chose étrange. Son marxisme m’ennuie un peu, enfin, il est de la nation et sa musique est belle. Il créa même des opéras en langue Arabe, c’est dire. Je ne trouve pas ça tout à fait heureux, la musique Arabe doit selon moi, rester à un certain niveau de dépouillement. Mais les Libanais sont si foisonnants, presque comme des Européens ! Des latins, à coup sûr descendants des rejetons des Croisés ! Cette saillie-là est recevable, rien à voir avec les lamentables caricatures injurieuses, qu’on doit à des journalistes ennemis ! C’est cette dimension d’inimitié non avouée mais certaine, des caricatures qui semble vous avoir échappé. Donc nous eûmes en Caïs le premier poète qui magnifia autant l’amour. Sans lui, pas de troubadours, pas de Ronsard, il fut comme l’initiateur de ce culte de l’Amour qui se répandit dans le monde. N’est-ce pas dire que depuis le huitième siècle, nous aurions intégré que l’amour est magnifique et noble, et qu’après des épreuves, il doit l’emporter ? Ce fut peut-être le meilleur de nos dons au monde que la magnification de l’amour humain élevé au rang d’un Dieu ! Et l’honneur, où mieux vécut-il ? Tous les nôtres étaient fiers, nul ne souffrit l’injuste cuissage, l’esclave même pouvait devenir roi, son état d’esclave ne relève pas d’une indignité fondamentale. Tel fut le poète Antar, né esclave, libéré par ses prouesses, grand cavalier il entra au service d’un roi, se couvrit de gloire, puis de retour aux siens, leur distribua les biens rapportés et eut sa belle comme épouse. Tel fut le compagnon Anou Bilal, que Mouhamed a racheté pour le rendre libre des mains d’un maître vil. Libre, il ne quitta pas le prophète, le suivit dans ses voyages et ses batailles. C’est à lui que nous devons l’appel à la prière. Les croyants s’interrogeaient alors, ne sachant s’il était meilleur de sonner d’une cloche ou de sonner d’une trompe à la façon des Juifs. On s’avisa qu’Anou Bilal était doué d’une grande et belle voix qui porte au loin, il fut commis à cet office. L’honneur est chose de tous, l’amour ou du moins une union digne fut aussi le droit de tous, la noblesse est diffuse à travers tout le peuple. Ton Molière, ne fait concevoir l’amour, comme dans l’Avare, qu’à des âmes bien nées, de bonne naissance, parce que le roturier était convaincu de sentiments bas ! Désarmes tes arguments errants et ton Molière qui ne railla pas tout le monde avec égalité et justice ! En effet, chez nous, comme partout au monde, les mariages et unions, sont plus ou moins conditionnés, même s’il y a parfois, des mariages où le choix d’amour l’emporte sur d’autres considérations et maints obstacles. Il en va ainsi partout, l’amour étant rarement compatible avec le mariage, sauf dans les romans ennuyeux de Barbara Cartland ! La poésie amoureuse est chez nous plus que foisonnante. Il y a certes des mariages plus ou moins contraints, où les familles interviennent fort. C’est une lutte entre la famille et les personnes concernées. Des mariages vraiment forcés, à coups de bâton, ça doit être rare. Précisément, c’est l’Iran, pays où la doctrine s’approcherait le plus de l’accomplissement légal, c’est là qu’on voit des pères abusifs condamnés sur plainte de leurs filles, qu’ils voulaient marier contre leur gré. C’est pareillement en Iran, où la baisse de la natalité fut la plus rapide, où on fit la promotion des moyens contrasceptifs jusqu’à produire des préservatifs ! Dis-moi donc, l’Islam a toujours permis la contrasception, dès les débuts, parmi les compagnons même du prophète, comme nous l’apprend la chronique. Peut-on dire que ta patrie spirituelle a 1400 ans de retard ? Je te rends ta pique et ton retard, désarme cet argument trop facile à redresser ! Sourire.

 

 

Ainsi s’achève cette missive qui m’a pris beaucoup de mes loisirs. Tout n’es pas heureux et parfait, mais il y a des trouvailles, à toi de les débusquer ! Daurénavant, je n’en ferai plus de si longues, c’est que je suis mu par un désir peu sensé de tout dire, le rêve d’une parole finale, complète, qui résume tout et à toute interrogation porte réponse. Rêve peu sensé, je devais bien le savoir, puisque l’absolu n’est qu’à Dieu, l’homme n’ayant que le merveilleux. Le ramadan a passé plus de la moitié de son cours, le Pakistan est sous la boue, les inondations se poursuivent, récoltes et maisons détruites, cortège de misère infinie ! C’est ainsi, et la mobilisation ne semble pas produire pour l’instant l’aide efficace et dynamique qu’il faudrait pour maintenir ce grand pays dans la souveraineté et l’unité de ses terres, lui donner la force de chasser l’ennemi avec qui on eut le tort de collaborer. L’OCI, tu ne sais pas ce que c’est, « Organisation de la Conférence Islamique », ça te dit quelque-chose ? Arbre à palabre, réceptions somptuaires, beaucoup de parole, très peu d’action. Plus vaine encore et plus impuissante si c’est possible que la Ligue Arabe et l’OUA. Pourtant, l’OCI, a dans ses attributions un contenu de coopération qui parfois fut efficace, notamment envers l’Afrique. A travers cet organisme, on a maintes fois porté secours au Bengladech, souvent inondé ! J’attends toujours avec impatience que cet organisme, se réveille et se mette en mouvement.

 

Dieu, sauve et protège ma nation, dirige ses gouvernants égarés, redonnes-nous de la force et de l’unité, rends-nous solidaires, que notre piété ne soit pas vaine, que le succès couronne nos actions et nos luttes. Dieu sauve la Nation.

 

 

 

 

Salutations ramadanesques.

 

 

Croissant de lune