Pages

dimanche 27 octobre 2019

"Société de vigilance", islamophobie ou musulmanophobie?

Rien de ce qui est français ne devrait être étranger au président de la République. Mais commençons par dénoncer le cynisme qu'il y eut de sa part, au lendemain de l'attentat de la préfecture de police de Paris, alors que le terroriste était passé sous tous les voyants rouges qui auraient légitimé une inquiétude à son sujet, à prôner une "société de vigilance" et à demander aux citoyens ce que l'État et ses services de renseignement venaient de se révéler incapables de faire. Mais on s'est habitué à ce président dont le discours est l'envers de l'action et dont les mauvaises actions se font sans discours, bref à ce président qui parle pour ne rien dire, pour nous noyer sous ses tartines de paroles, pour faire le contraire de parler, pour ne pas agir, pour gouverner dans la perpétuelle injonction paradoxale, aussi bien entre deux propos qu'entre le dire et le faire, entre le non dit et le non fait, entre le dit et le non fait.

Évidemment, chaque fois que survient un événement traumatique dans le pays, s'agitent ceux que Soral appelle à raison les "nationaux-sionistes", se déchaîne la bande de "Causeur" avec sa "reine Élisabeth" tout entichée de son Finkie, son Zemmour qui s'aveugle dans sa haine au point de se discréditer de l'avis général, son Georges Bensoussan flanqué de sa Barbara Lefèvre qui ne représente qu'elle-même, tous ces gens sans profondeur politique, qui ne parlent de "territoires perdus de la République" qu'en cas de climat ou d'agression antisémite, et qui entretiennent non pas l'islamophobie dont en effet, on devrait pouvoir discuter, car c'est la peur d'une religion, mais la musulmanophobie, cette haine des hommes, contre laquelle essaya de nous prévenir Lionel Jospin en dégainant le premier et en temps opportun, au lendemain du 11 septembre, le fameux "pas d'amalgame", pour ne pas nous exciter les uns contre les autres, et les Français autochtones contre les musulmans à cause de l'attaque islamique du 11 septembre, qui renversa les deux temples du Capital d'un pays qui se croyait invincible.

Qu'Est-ce en effet que l'islamophobie? C'est la peur de la religion islamique, à cause de la violence inscrite dans la geste du prophète de l'islam, et qui se retrouve dans toute l'aire islamique, l'aire la plus conflictuelle au monde.

Mais l'islamophobie n'est pas la musulmanophobie, la peur d'une religion n'est pas la haine des hommes qui la pratiquent, haine qu'attise la bande de "Causeur". L'État impuissant, non content d'assurer l'impunité à la petite délinquance à la faveur de prisons surpeuplées, détourne l'attention de la population de la délinquance des cités qui pourrit son quotidien quand elle vit dans sa promiscuité, ces cités confiées, de guerre lasse, par la police(?) à la régulation des caïds et des imams, donc de cette petite délinquance agressive, sur ce signe vestimentaire inoffensif quoique régressif du point de vue féministe qu'est le voile islamique.

Or celui-ci est bien souvent le signe d'un abandon républicain et d'une "République à l'abandon". Je me souviens d'une remplaçante auxiliaire de vie, voilée des pieds à la tête, musulmane intégriste sous son voile intégral, mais qui fumait du shit, et qui pour rien au monde n'aurait dérogé à sa prière et aux ablutions rituelles par lesquelles elle devait s'y préparer, que j'essayais de convaincre que, si elle faisait passer ses prières avant le travail, elle ne trouverait jamais d'employeur. J'essayais de parler comme un père à cette enfant de la malchance, dont il était visible que ce qu'elle étaitdevenue était le fruit d'un abandon républicain face à sa précarité sociale, et particulièrement d'un abandon de l'école qui ne s'était jamais aperçue des conditions épouvantables de sa vie familiale, et qui lui enseignait la laïcité pour lui laver la tête, et remplir le vide de sa vie par cette coquille vide au contenu négatif, une vie à laquelle cette élève de l'"école de la République" ne trouvait de sens que par la religion.

Tant que la République ne reviendra pas vers tous ses citoyens qu'elle a délaissés, y compris pour les sanctionner si nécessaire, et surtout pour leur parler vrai, elle ne tiendra qu'un discours creux et cynique, destiné à antagoniser la nation, et tout ce qu'elle ne fera pas pour remédier aux maux dont elle chérit les causes ne pourra être pris au sérieux par les gens sérieux. Il faut beaucoup prendre sur soi pour réunir une société multiculturelle. Mais cette République qui flatte le multiculturalisme s'en sert afin de diviser pour régner. Elle devrait se l'interdire dautant plus qu'elle se déclare indivisible.

samedi 12 octobre 2019

Yves Cochet, ou le dernier Hitler écologiste

Et si, malgré les encycliques pontificales qui ne font que montrer que l'Eglise essaie toujours de rester du côté du manche )aujourd'hui le manche est écologique). Et si l'écologie était une inversion idolâtrique invitant les fidèles à baisser les yeux vers la terre-mère qu'il faudrait sauver plutôt que se pencher sur la Création qu'il faudrait sauvegarder ? Une diversion pour nous empêcher de lever les yeux au ciel (Faut-il sauver nos âmes ou la planète ?) L'écologie promotrice d'une apocalypse de poche, nous procure une fin du monde portative, une dévastation prévisible et laïque : la terre sera rendue inhabitable par le réchauffement climatique et la prolifération des êtres humains, au lieu d'être dévastée par un cataclysme d'origine divine. Le monde entier se réunit autour du climat. On se croirait revenu à la royauté primitive à l'échelle mondialiste, où le roi préhistorique pouvait faire (au sens propre, c'était même son boulot de roi), la pluie et le beau temps. Aujourd'hui, les points de "crédit carbone" servent à jouer au casino écologique (à l'heure de la privatisation de "La Française des jeux", la loterie nationale ayant été inventée par Casanova...), comme il y a longtemps que l'économie joue au casino et que qui veut faire bon ménage organise sa succession comme la meilleure des fraudes fiscales quand il a de l'argent... Et pendant ce temps-là, Yves Cochet, l'écologiste prospectif du gouvernement Jospin, le même qui, adjoint de Bertrand Delanoë, prédisait : "En 2003, tout Paris triera" (sélectivement) ses déchets, écrivait-il, dans unepublication municipale ; le même qui, à l'orée des années 2000, prédisait que, à l'horizon de 40 ans, il n'y aurait plus de pétrole (depuis, les Américains ont trouvé leur autonomie en matière d'hydrocarbures grâce aux gaz de chyste), nous promet que, d'ici 2040, ou peut-être 2050 (il ne peut pas se prononcer, au secours ! Nous avons un ancien ministre survivaliste, nous sommes gouvernés par des fous !), l'humanité aura disparu, tellement il fera chaud, et il n'y aura plus qu'un dernier homme, comme dans le roman de Cormac McCarthy, "La route" : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Route_(roman) Yves Cochet, ancien ministre de l'économie sociale et solidaire sous Lionel Jospin et adjoint au maire de Paris sousBertrand Delanoë, est un survivaliste parigo-rennais et une espèce de Hitler écologiste : Yves Cochet, "Devant l'effondrement, essai de colapsologie", 25 septembre 2019, Les Liens qui libèrent. Pour entendre une interview de l'auteur qui fait froid dans le dos, attendre que LCI publie celle de samedi, mais pour s'en donner une diée : : https://www.youtube.com › watch

vendredi 4 octobre 2019

Le Harpon de Zemmour

Sur ce blog (celui de Philippe Bilger), j'ai cédé à un réflexe pavlovien, sauter sur une phrase de Zemmour sur "l'extermination de l'homme blanc, catholique, hétérosexuel", phrase très maladroite car on ne peut pas mettre sur le même plan un massacre physique et une extermination mentale, pour condamner en bloc tout son discours à la "convention de la droite",sans l'avoir écouté, lu, analysé. C'est aujourd'hui chose faite et force m'est de reconnaître, sans faire entièrement amende honorable, car sa troisième partie, où il prêche les "jeunes Français" de "combattre" pour "ne pas [mériter leur] colonisation" est purement haineuse, que ce discours est intéressant.

L'exorde est plein d'ironie et procède par une sorte d'antiphrase filée, où Zemmour adopte le point de vue contraire à celui qu'il va exprimer dans la suite de son propos. Je n'ai pas complètement intégré l'analyse que Zemmour fait du progressisme, je ne peux donc pas la discuter. Mais je salue l'effort qu'il fait pour tenter d'en donner une définition. Quand je l'aurai mieux pénétrée, je la commenterai au besoin.

Le cœur du discours, sa deuxième partie, analyse lerapport de trois forces en présence: les progressistes (au rang desquels sont inclu.se.s les féministes, premières amazones de bataille de Zemmour), les islamistes et l'homme occidental au profil traditionnel. L'islam est la diabolique surprise du progressiste laïque. Mais l'ennemi héréditaire de son anticléricalisme reste l'homme occidental traditionnel. Les féministes voient en lui le continuateur du patriarcat auquel elles veulent mettre fin. Le traditionaliste étant identitaire se déclare l'ennemi des islamistes, qui veulent le détruire. Progressistes et islamistes commenceront donc par s'allier contre lui, car ce croisé identitaire et conservateur est leur ennemi héréditaire à tous les deux, avant de s'entredéchirer.

La perspective n'est guère réjouissante, mais le tableau vaut d'être pesé et étudié. Et cette étude prend un relief particulier au lendemain de l'attentat islamiste à la préfecture de police de Paris.

Les progressistes nous ont rejoué leur partition habituelle. Ils ont commencé par dire que ce geste était le fait d'un déséquilibré qui s'était fraîchement converti à l'islam, mais dont l'islam n'était pas un élément moteur et n'était qu'un élément accidentel de sa démence. Ils devront bientôt faire machine arrière en apprenant que le terroriste avait légitimé l'attentat de "Charlie". L'apologie du terrorisme a donc précédé chez lui la conversion à l'islam, à un islam radical et des banlieues radicalisées, conversion qui procédait de la même démarche intellectuelle que l'approbation de l'attentat contre "Charlie". C'est très cohérent pour un dément.

Si les progressistes tenaient à se montrer rassurants en expliquant que l'islam n'était qu'un élément marginal dans le déséquilibre de Mickael Harpon, ils occultaient soigneusement que cette religion est le point commun de presque tous, sinon de tous les attentats commis en France depuis celui de la rue Copernic, soit depuis plus de 40 ans. Et à cela il y a une raison: c'est que l'islam est intrinsèquement guerrier, je veux dire qu'il repose sur la Révélation et sur la geste prophétique d'un héros fauteur de guerre, guerrier sage peut-être, mais guerrier. L'islam est intrinsèquement guerrier, contrairement au christianisme. La chrétienté a atrocement guerroyé, mais en cela, elle se montrait déviante par rapport au Christ, qui n'a jamais perpétré aucun acte de guerre. Le Christ a seulement prononcé cette parole énigmatique: "Je ne suis pas venu apporter la paix sur la terre, mais l'épée", sachant qu'il ajoutait dans la tourmente de Sa Passion, après avoir enjoint Ses disciples que quiconque n'avait pas d'épée devait aller s'en acheter une. Puis le calme étant revenu: "Rengainez vos épées", dit le Christ tiré d'angoisse et désormais plein d'assurance. (Il guérit l'oreille du serviteur du grand prêtre.) Car quiconque combattrapar l'épée périra par l'épée." L'épée qu'Il est venu aporter est une épée métaphorique, c'est l'épée de sa Parole, "tranchante jusqu'aux jointures de l'âme et de l'esprit."

Je suis résiduellement islamophobe, mais absolument pas anti-musulman. Je suis favorable au dialogue avec les musulmans, y compris à"coexister", "vivre ensemble" et "être ensemble pour prier". Mais pas de dialogue sans vérité. Et au nom de la vérité, un chrétien doit notifier aux musulmans que l'islam est intrinsèquement guerrier, contrairement au christianisme, dont la guerre est un dévoiement.

mercredi 2 octobre 2019

Ce gouvernement et le Tchernobil rouennais

"La société instaure comme une règle la présomption de défiance à l'égard de l'Etat, l'obligation de méfiance à l'égard du président comme du gouvernement." (Philippe Bilger)

https://www.philippebilger.com/blog/2019/10/lubrizol-on-nous-cache-tout-on-nous-dit-rien-.html

Plus précisément à l'égard de ce président, de cet État et de ce gouvernement, dont je ne sais plus quel éditorialiste disait à raison qu'à propos de ce "Tchernobil rouennais", il pratiquait une "communication d'un autre âge".

Comment ne pas être méfiant à l'encontre d'une Agnès Buzyn qui, dès qu'elle est entrée en responsabilité, a commencé par nier les symptômes décrits par les malades de la thiroïde depuis la nouvelle formule du Levothyrox, puis a nié le malaise des urgences, et, quand elle fut dépéchée à Rouen, a expliqué que les hydrocarbures n'étaient pas toxiques à condition de se laver les mains. C'était une manière de dire: "Le Tchernobil rouennais, je m'en lave les mains, vous n'avez qu'à en faire autant avec une solution hydro-alcoolique produite par je ne sais quelle autre usine Seveso de mes amis acctionnaires de Big pharma, et vous ne viendrez plus me casser les pieds avec le nuage rouennais, vos petites mauvaises odeurs, vos dépôts de phénol et votre eau noire."

C'est vrai, quoi! Arrêtez d'emmerder la ministre de la santé! On n'est plus sous Pompidou qui tempêtait: "Arrêtez d'emmerder les Français!" On n'est plus dans la France de De Gaulle qui suppliait les Rosbifs de ne pas entrer dans l'Europe, on est dans la France du Brexit qui les supplie de ne pas en sortir!

Ce gouvernement d'amateuristes pratique une "communication d'un autre âge"façon: "Le nuage de Tchernobil s'est arrêté à la frontière allemande" ou "notre maison brûle et nous regardons ailleurs", communication dont le premier mot est la négation a priori de ce que ressentent les gens. "En France,il n'y a pas d'insécurité, il existe un sentiment d'insécurité." Négation a priori du sentiment général, puis dénonciation du complotisme. On joue sur le fait que le sentiment d'un complot contre soi est une composante majeure du délire paranoïaque pour assimiler toute demande d'enquête à du "complotisme", néologisme forgé pour les besoins de la contre-propagande, en éliminant la frontière entre la nécessité ponctuelle d'une enquête pour interpréter un événement et le sentiment permanent du complot. Le complotisme pathologique est pourtant facile à déceler. Ce n'est pas l'enquête systématique faite par un esprit en éveil qui pense que l'enquête en démocratie (et non pas "L'enquête sur la monarchie!") fait partie de l'information. Le complotisme pathologique est l'affirmation a priori que tout est complot et la préférence systématique pour le complot comme conclusion espérée de l'enquête.

Le complotisme une fois diagnostiqué chez qui réclame une enquête comme nécessaire à l'information en démocratie, régime qui ne subsiste qu'en lien avec la vérité, les gouvernements "libéraux", dont il est intolérable qu'ils puissent "tolérer un tel scandale" que "c'était un soir, messieurs, mesdames, Où la télé était en panne" (Pierre Perret), nous servent une propagande qui présume une version systématiquement optimiste de l'événement court termiste ("tout va bien, on s'occupe de tout", à quoi s'oppose le "on nous cache tout, on nou dit rien" populaire), et une version systématiquement catastrophiste à long terme: "Nous vous promettons une apocalypse écologique et réchauffiste, mais pas pour tout de suite, pour demain, pour les générations futures. Le malheur, c'est toujours pour demain. Ça ira moins bien demain, mais ne dites surtout pas que c'était mieux avant." La contre-propagande, optimiste sur le temps court et médiatique, et pessimiste sur le temps long, cette éternité sans délices où il n'y aura plus de planète à sauver, avance à coups de "faits" et de sentiments "alternatifs". Si vous osez nier ces faits, ces sentiments alternatives et ces conclusions optimistes a priori, vous n'êtes pas dans l'enquête, vous êtes révisionniste, négationniste, complotiste. Vous n'êtes pas dans le doute carthésien, vous émettez un "fake", vous colportez des rumeurs non vérifiées, des ragots diffamatoires, des "fake news". Et comptez bien que si vous révoquez quelque chose en doute, on ne vous passera plus au détecteur de mensonge, on ne vous injectera plus du sérum de vérité, mais on vous soumettra au fake checking.

Au fait, que devient la question interdite sur une catastrophe toute récente, l'incendie de Notre-Dame? Accident ou attentat? On l'a recouverte d'une chape de plomb qui fait que nous l'avons collectivement oubliée, et chacun sait que "les Français ont la mémoire courte". Le complotiste, niant systématiquement la version officielle, voudrait que l'incendie de Notre-Dame résulte d'un attentat. Pas moi. Mais je veux, sans qu'on me traite de tou, qu'on me laisse me poser la question et qu'on ne la ferme aux êtres modérément soupçonneux, bénéficiant d'une solide information générale, que le jour où toutes les preuves seront apportées des raisons de cet incendie. Est-ce le cas aujourd'hui? Non. Donc "au fait!" devrait être la devise de l'information comme "au voleur!" est la devise de l'avarice.