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jeudi 27 juin 2019

Steve Bannon contre le pape

Ce n'est pas mon affaire d'être, comme steve Bannon, en guerre contre le pape François, à supposer qu'il le soit, comme le résume ou le caricature Frédéric Martel dans cet articl.

Ce n'est pas davantage mon propos de soutenir l'aile conservatrice des cardinaux opposants à François dont je ne connais la plupart que par ouï-dire et dont seule se détache pour moi la figure du cardinal Sarah, que j'avais book-maké, au jeu des papabile, parce que je connaissais sa farouche piété, pour être un des successeurs possibles de BenoîtXVI à l'époque où les traditionalistes, qui font aujourd’hui leurs choux gras de toutes ses interventions, en avaient à peinne entendu parler.

Mais force est de reconnaître que je me retrouve dans beaucoup des critiques que Steve Bannon adresse au pape François.

-Non pas dêtre influencépar la théologie de la libération: je connais trop peu l'Amériqe latine pour savoir qu'en penser, même si un prêtre belge qui l'avait étudiée dans sa thèse de doctorat m'en disait le plus grand bien et que la distance que prenait le Vatican d'alors avec cette théologie n'était due qu'à la sénescence des cardinaux qui manquaient selon lui de connaissance du terrain.

-Est-il vrai que François était guévariste dans l'âme et que le péronisme guévariste était une déclinaison argentine de la théologie de la libération ?

-Pourquoi ce pape, qui n'a jamais caché professer une "théologie du peuple", au point d'avoir envisagé, dans sa première interview à la "Civlita catholica", de transférer l’infaillibilité pontificale au peuple de Dieu, se montre-t-il si anti-populiste en pratique, ou à tout le moins si indiférent aux attendus de ces « classes populaires chrétiennes », dont il n’a certes pas à épouser la xénophobie, mais dont il devrait comprendre que l’identitarisme exacerbé est l’expression déboussolée d’un déclassement ? L’élection de Trump résulte d’une telle incompréhension.

- Pourquoi le pape continue-t-il à polariser l’Église sur la morale sexuelle des hommes sans se montrer capable de faire plus contre les abus sexuels dans l’Église que des discours tantôt tonitruants tantôt déresponsabilisants dans des sommets dédiés, ou de nommer des commissions ad hoc, qui diligentent de vastes « opérations pleurniche » où Steve Bannonnote avec raison qu’il n’est jamais vraiment question de « tolérance zéro » ? Ce discours schizophrénique ne peut que « blesser l’Église » et ce « mea culpa » sur des faits prescrits, qui traite légèrmement les affaires en cours, ne peut être qu’un pétard mouillé.

- Pourquoi le pape a-t-il fait le choix de rallier le camp de Davos, de l’establishment mondialisé et des réchauffistes climatistes en s’engageant à fond pour une écologie qui n’est qu’urbaine sous prétexte d’être intégrale, alors que l’écologie est un dévoiement du culte de Dieu, d’abord partagé avec l’homme par un retour d’humanisme bienvenu porté par Vatican II, aujourd’hui transféré à la planète, l’écologie intégrale voulant, comme l’antinatalisme chinois, se débarasser de l’homme pour sauver laplanète et tourner les yeux de l’homme vers la terre au lieu d’y camper ses pieds en inclinant ses regards vers le ciel ? L’écologie est une idolâtrie manifeste soutenue par la théologie.

- Pourquoi, géopolitiquement, le pape n’est-il pas capable de défendre prioritairement les chrétiens d’Orient, ne portant pas même une focale sur ces communautés en fuite, et préfère-t-il insister sur « toutes les victimes » des guerres du Moyen-Orient ?

- Comment peut-il ne pas davantage s’insurger contre la politique de Maduro au Venezuela ou faire les yeux de Chimène à Cuba ou à la Chine, assimilantde fait les catholiques chinois à feu « l’Église patriotique » alors que c’est pour avoir refusé ce compromis afin de rester fidèles à Rome qu’ils furent martyrs de cette dictature ?

jeudi 6 juin 2019

Macron dans un trou d'air

La politique déclarative de Macron a du plomb dans l'aile.

-Hier matin, Bruno Le Maire disait qu'il émettrait des conditions à l'alliance Renault-NissanFiat-Chrisler. Résultat: Chrisler retire son offre de fusion.

-La logique du Brexit réussit. L'axe anglo-américain se reconstitue grâce à un traité bilatéral, et le Royaume-Uni comme les États-Unis retrouvent le plein emploi. Macron affirme de son côté que l'Union européenne est seule habilitée à signer un traité avec Trump et qu'il s'opposera à sa signature tant que Trump n'apliquera pas le traité météorologique de Paris sur le climat.

-Il y a 75 ans, les Alliés n'ont pas hésiter à faire alliance avec Staline pour lutter contre Hitler. Les Alliés d'aujourd'hui refusent d'inviter Poutine à la commémoration du Débarquement de Normandi.

-Macron, qui se déclare favorable à l'abolition mondiale de la peine de mort, refuse d'extrader les dihadistes français détenus en Irak, mais ne veut pas non plus que la justice iraquienne les condamne à la peine de mort. Il le fait savoir à l'Irak, la justice iraquienne fait la sourde oreille. Auparavant, Macron avait refusé d'accueillir les migrants de l'Aquarius dans un port français, mais faisait la leçon aux Italiens parce que l'Italie ne les accueillait pas.

-Colomb a fait, puis a quitté Macron. Aujourd'hui, Colomb est soupçonné de détournements de fonds public au bénéfice de son ancienne compagne. "Tu m'aimes, tu participes à mon gouvernement des conflits d'intérêt. Tu me quittes ou tu t'opposes à moi, je te poursuis ou e te fais poursuivre."

Si l'étrange bienveillance médiatique pour le prodige Macron ne se prolongeait pas en dépit du bon sens, on serait dans le Macron bashing. Mais non, ça glisse et Macron ne connaît pas de creux de la vague.

dimanche 2 juin 2019

L'actualité, vecteur de banalisation

Pour Andrew Breitbart, ancien cofondateur du Huffington Post qui a créé l'organe de presse par lequel Steeve Bannon s'est fait connaître, « les lecteurs ne reçoivent pas les informations comme des faits, mais ils en font l’expérience viscéralement, comme un drame permanent. » (Christian Salmon, Mediapart) D’où le fait, que j’avais relevé en son temps dans mon « journal politique », qu’après le viol de « la petite Karine » qui s’était tragiquement terminé par son assassinat, la « petite Karine » avait accédé à une existence qu’elle n’aurait jamais connue sans son viol et sans sa mort tragique. Ce dévoiement fait-divrsiel de l’information en actualité est tragique, précisément. L’actualité est un présent sélectionné à des fins de divertissement, qui fait sortir de la banalité quotidienne pour créer une banalité commune, mortier d’un lien socialdéstructuré par une société atomisée, banalité qui comporte son minimum requis de conscience collective. Cette banalisation banalise le bien et le mal. Je fais partie du "camp du bien" (horrible expression qui se veut péjorative forgée par Natacha Pologny et le co-auteur de leur ouvrage "Délivrez-nous du bien"), la banalisation me donne bonne conscience à peu de frais puisque je condamne le violeur de la petite Karine ou "le boucher de Bagdad" ou de Damas. Mais la banalisation du fait divers ou du scandale créée ce qu'Hannah Arendt appelait "la banalité du mal". Ce n'est pas bien de battre sa femme et ses enfants. Mais s'il y a tant d'hommes qui le font, s'il y a tant de femmes et d'enfants battus, ce qui m'arrive est banal, se dit la victime, et je suis un tortionnaire, un violeur et un harceleur comme les autres, se dit le bourreau.