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jeudi 3 mars 2011

Du spectre d'une intervention étrangère et du guide tunisien

(extrait du dialogue entre le torrentiel et un croissant de lune, partie IV, chronique 17)

Envoyé par le croissant de lune, le 2 mars 2011 à 23h45

Bonsoir Torrentiel.

La question grave de l'ingérance étrangère en Lybie, fut, ce jour, l'objets de maintes analyses, de nombreux développements. Il en ressort que cette affaire diviserait déjà le peuple et les rangs des insurgés. Il y eut des demandes en ce sens, qu'on dit hémaner des villes encore captives, mais il hémanerait de ces mêmes villes, des rejets et refus! On est allé jusqu'à dire que le Conseil National Transitoire récemment auto-proclamé, lequel est demandeur d'une forme d'ingérance aérienne, se permet des initiatives intempestives, sans consultation profonde et authentique, sans écoute attentive du peuple. Certains font valoir que la victoire sur l'ancien régime est à portée du peuple et dans ses possibilités. Les autres en conviennent, tout en objectant que le coût humain risque d'être élevé. Mon voeu profond est qu'une voie moyenne soit trouvée, laquelle serait l'intervention et l'aide de l'égypte longue. Si je mesure sur moi, je ne vois pas quelle serait l'objection majeure. Que l'égypte longue porte un secours fraternel à la vaste Lybie, ce serait faire vivre l'esprit même de l'Arabité, concrétiser la restauration graduelle de la souveraineté Arabe. L'égypte est de nous et nous sommes d'elle, l'égypte a seule, en gisement et en germe, la force organisatrice qui nous manque. Dieu fasse que le peuple de la vaste Lybie s'accorde sur ce terme. L'égypte, sur cette base, devrait susciter un mandat particulier de l'ONU, de la Ligue et de l'OUA. Ainsi mandatée, elle opèrerait sur deux faces, proposerait une issue au tyran et ses proches, et, s'il s'obstine, l'égypte opèrerait des survols qui devraient suffire à dissuader les restes de l'aviation Lybienne non encore retournée. Comme le régime ancien ne semble plus disposer que de mercenaires, des sommations leur seraient faites, par tractes largués ou autrement, d'avoir à rendre les armes, sous peine de bombardement. Il est probable qu'ils s'exécutent. Si malgré cette démonstration, le tyran s'obstine dans ses fortifications, il faudrait en faire le siège. L'exclusion aérienne dont on parle tant, serait, d'après les commentateurs, dans les cordes de l'égypte, si elle opère par simples survols, sans autre action que défensive. Le simple survol et patrouille sur les zones insurgées, suffirait à les garantir des attaques. Des patrouilles sur la frontière Sud, et celle d'Algérie, dissuaderait l'arrivée de nouveaux mercenaires. Devant ces dispositions, pourvu qu'elles soient clairement exposées, les insurgés seraient consentants et les défections iraient vite, dans ce qui reste de force au tyran. Probable qu'il jugera à propos de saisir la planche de salut. Voilà les voeux que je forme, très préférables aux autres scénarios, propres à garder la Lybie Arabe, dans l'unité et la souveraineté, tant il est vrai qu'obéir aux injonctions fraternelles de l'égypte, n'est pas en soi déshonnorant ou contraignant!


Une nouvelle Tunisienne m'émeut. Le guide Rached El-Ganouchi, après un séjour de plus d'un mois, dans la capitale, depuis son retour d'exil, a hier, gagné sa ville natale, Hamma, dans le Sud, où il compte résider jusqu'à ce que le terme de sa vie ne l'atteigne. C'était émouvant d'entendre ce vieillard, se louer de ne pas finir ses jours sur la terre étrangère. On lui fit bon accueil dans sa ville, contrairement à une certaine froideur, que les officiels de Tunis croyaient devoir lui marquer. En fait, plus le temps passe, plus les esprits changent à cet égard. La minorité de laïcard et de libéraux Tunisois, masquent l'âme profonde de ma Tunisie verte, qui, peu à peu, réaprend à penser par elle-même. Ce ne fut du reste qu'hier, que la formation politique Nahda, signifiant renaissance, fut légalisée. Aux touts débuts, le guide avait promis un candidat présidentiel, personellement, je suis réservé sur l'opportunité de cette initiative. Mieux ce serait de n'avoir aucun candidat, et de jouer l'arbitrage. Aux parlementaires, en revanche, on aurait meilleurs résultats, au lieu que dans le cas contraire, l'échec prévisible aux présidentielles aurait un impact négatif et démobilisateur. Apaisé, je me réjouis de voir, ce digne vieillard, finir ses jours, parmi un peuple qui l'aime, et consacrer le peu de forces qui lui restent à des études et travaux. Que Dieu lui dispense bonne vieillesse et bonne fin.


Croissant de lune.

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