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jeudi 17 mars 2011

La voix de la france

(extrait du dialogue entre le torrentiel et un croissant de lune, partie IV, herméneutique 17)

Envoyé par le Torrentiel, le 16 mars 2011 à 18h18

Bonjour, mon croissant de lune,

Nous sommes en plein carême. Je ne peux pas dire que nous le respections avec la même intransigeance quant au jeûne que vous en faites preuve durant le Ramadan. Un faux prétexte sur lequel je ne veux pas m'appesantir est que les médias ne nous y aident pas beaucoup, qui parlent du ramadan et jamais du carême, ne marquant seulement pas le mercredi des cendres. A ce signe d'abolition d'identité, de renégation des racines et de l'histoire qui trahit un certain rapport de ferveur qui s'est inversé, nous n'aurions qu'à opposer une ferveur inverse pour que l'on se remette à mieux faire le carême, même dans un contexte de laïcité indifférente à tous les cultes. Mais mon propos n'est pas de sombrer dans des lamentations à ce point lamentables.

Nous sommes en plein carême, et voici que s'abat, sur le Japon, pays qu'on disait préparé à ces failles géologiques, un séisme doublé de ce qui s'annonce sans nul doute coomme une catastrophe nucléaire pire que celle de Tchernobyl. Toi et moi sommes convenus de ne jamais avoir une compassion sélective : nous avons gémi sur le Pakistan, dont les maux ne sont certainement pas réparés. Ne dirons-nous rien du Japon ? Nous contenterons-nous de cette appréciation vulgaire suivant laquelle une bonne préparation à le souffrir ne suffit pas à prévenir un sinistre ? N'empêche : elle l'atténue quand même ! Seulement, je ne puis m'empêcher de me demander quel est le sens profond qui se cache sous tel malheur particulier qui arrive à une nation ou à une société. Ici, pourquoi le Japon ? N'a-t-il pas assez souffert de l'arme nucléaire ? Sans doute, mais en a-t-il tiré les conséquences ? Qu'a-t-il permis le développement, dans son propre pays, du nucléaire civil et, qui sait, militaire, qui l'a si violemment meurtri, menaçant de rayer de la carte ce pays qui, cent ans auparavant, s'efforçait de sortir du Moyen age en cent ans grâce à l'ère du Meiji ! Où l'on se prend à réfléchir qu'une science qui ne s'est point fixée de finalité, se retourne contre la direction dans laquelle elle devrait chercher et, parce qu'elle devient prométhéenne, produit le mal pour lequel la science n'est point faite !

Je conçois que tu trouves mon raisonnement un peu simpliste, voire naïf, de chercher des causes surnaturelles historiquement proximales à des catastrophes naturelles qui s'abattent sur des pays meurtris, j'en perçois moi-même les limites. Seulement, à bien y réfléchir, toi et moi devrions-nous être pour le nucléaire ? Tu m'as dit toi-même que tu trouvais sa prolifération contraire aux principes du "combat sacré", sauf cet impératif, qu'il faut combattre à armes égales. Quant à moi, j'aurais tendance à penser que tout ce que la science peut faire, étant donné qu'elle va le faire, il est vain de ne pas l'autoriser à le faire, sauf que le Japon, voyant tomber Hiroshima sous la première bombe atomique et n'en développant pas moins le nucléaire, ne Devons-nous pas le prendre comme un avertissement ? Un peu comme le SIDA ? Que vient faire le SIDA là-dedans ? Un jour, je m'étais risqué (c'était pendant un carême, je devais avoir quatorze ans) à dire que le SIDA était une maladie qui affectait les homosexuels parce qu'ils avaient eu des moeurs inverties, et qu'il s'était bientôt répandus aux débauchés de toute espèce, toute identité sexuelle confondue, moins comme un châtiment divin que comme un rappel de la nature que l'on ne se moque pas impunément de ses prescriptions. Que n'avais-je pas osé dire là ! Je me souviens en particulier de la réaction d'une camarade, Armelle Ricard :
"Il ne faut pas tout attribuer à Monsieur Là-haut !"

Avec le recul, mon expression était naïve, et j'aurais bien mieux fait, à cet âge, plutôt que de m'établir en père la pudeur, de me montrer plus curieux des attraits des jeunes filles en fleur. Je faisais preuve, alors, d'un prosélytisme presque agressif, voulant me rattraper d'avoir eu, l'année précédente, honte de ma foi. Et pourtant, est-il tabou de supposer que toute chose puisse avoir un sens, même s'il est souvent plus caché que les apparentes évidences qu'on se plaît à aligner ; qu'ici, le Japon qui meurt d'avoir développé l'arme de son bourreau, que là, le SIDA qui frappa en premier ceux qui commirent le péché de Sodome avant que leur stigmatisation par cette maladie ne les pousse à pratiquer la surrenchère dans la reconnaissance de leur "inversion", qui est peut-être une orientation sexuelle vieille comme la nature et qui ne mérite pas l'opprobre dont elle a été couverte ("sortez couverts" !), mais qui n'impose pas davantage que l'on organise ces antiprocessions que sont les "marches des fiertés" ou "gay pride", ou bien que l'on parte à la chasse aux homophobes au moyen d'une loi imitée des lois mémorielles! Certes, le SIDA ne touche pas que les homosexuels ; mais comment expliquer que, dans les "films d'époque", qui sont censés nous restituer l'ambiance du début des années 80, du côté de ceux qui savaient, des "branchés", comme on disait alors, et pas du tout des "câblés", comme disait Mitterrand,la communauté homosexuelle nous soit représentée comme ayant été particulièrement décimée par une maladie qu'on n'arrivait pas alors à identifier ; qu'elle l'ait senti et qu'ensuite, quand le VIH s'est répandu aux "majorités sexuelles", c'était comme si elle avait poussé un grand "ouf" de soulagement, non pas que d'autres soient contaminés, encore que "les nuits fauves puissent laisser présager du contraire, mais qu'elle avait l'impression d'avoir échappé à une nouvelle menace concentrationnaire (le Pen avait parlé de mettre les "siadïques" (sic) dans des camps (resic)), , et que cette généralisation épidémiologique certifiait que l'on sortait de la logique d'un châtiment attaché à des moeurs, quinze ans à peine après que la libération sexuelle avait décoincé les libidos, perception de châtiment qui n'a pas été pour rien dans l'abaissement du seuil de la liberté par le "principe de précaution". Car précisément, on a voulu "sortir couvert", on s'est couvert de tous les côtés, on a adopté le "principe de précaution" à propos de tout et de n'importe quoi, on a voulu suivre les produits à la trace sans pour autant désindustrialiser l'agriculture, et ce malgré l'écologie, qui était naguère portée par un agronome, rené dumont, avant qu'elle n'accuse les agriculteurs d'être les premiers des "pollueurs", bien qu'en contact avec la nature, contrairement à ces idéologues que sont les écologistes politiques, qui ont la chance en 2011 d'être dirigés par une docteure en géographie, Cécile duflot, mais dont la cause pourrait très bien être portée en 2012 par une magistrate suédoise à l'italienne version "opération mains propres), Eva Joly, ou par un journaliste exagérément populaire parce qu'il sait manier le scaphandre comme personne devant la caméra: Nicolas Hulot, Monsieur "j'y vais, j'y vais pas"!

Nous sommes en plein carême et je suis surpris d'assister moi-même à ma mutation de pacifiste en va-t'en-guerre ou peu s'en faut ! Car enfin, à quoi n'assiste-t-on pas ? A la reconquête par Kadhafi du pays qu'il dirigeait d'une main de fer. Et tout cela pourquoi ? A cause de l'attentisme. Quel attentisme ? L'attentisme des etats-Unis qui ont varié, mais qui semblent maintenant assez peu contrariés que les choses prennent la tournure qu'on leur voit prendre, au point qu'Hilary clinton vient de balayer d'un revers de main le spectre (si c'en est un) d'une intervention militaire que son supérieur de Président avait pourtant agité, c'est-à-dire cet être pour lequel elle profère une condescendance raciste et un mépris à peine voilés, sa campagne en a témoigné contre elle, mais auquel elle devrait théoriquement être subordonné. Obama avait agité sa menace contre Kadhafi sous la bronca des combattants lybiens de tous bords, sous celle de leurs voisins arabes, qui n'entendaient pas souffrir une nouvelle ingérance étrangère, et de tous les pacifistes du monde entier, au rang desquels j'aurais dû compter ; or, depuis le début de cette crise, je ne me suis pas senti en prise avec ce pacifisme-là.

Tu t'es réjoui que la Ligue arabe se soit réunie en sommet, sous la sommation populaire, et qu'elle ait pris une aparence de décision, pour une fois : elle ne laisserait pas Kadhafi massacrer son peuple, elle volerait au secours des insurgés lybiens si... Si l'ONU daignait siéger pour lui en délivrer le mandat. Or le conseil de sécurité de l'ONU tarde à se décider à siéger. Tu vas me dire que cela condamne l'ONU et, comme d'habitude, je vais te répondre que cela condamne la manière dont l'ONU est dirigée, avec cinq membres permanents qui répercutent le rapport des forces armés, mais non pas l'égalité des peuples selon ces chers droits de l'homme universels à valeur purement déclarative, comme se vante Stéphane Hessel d'avoir donné cette portée limitée à la charte dont il est si fier d'avoir participé à la rédaction. Mais ne ravivons pas ici notre vieille et stérile querelle ! Ce qui est en cause, c'est que, voyant la léthargie d'un conseil de sécurité aux résolutions duquel elle a peu de part, la Ligue arabe aurait pu s'autosaisir pour agir pendant qu'il en était encore temps, comme les etats-Unis ne se sont pas privés de le faire au cours de la seconde invasion irakienne en 2003, quand ils ont vu que, malgré tous leurs efforts, ils n'arrivaient pas à faire accroire à leurs salades sur les armes de Saddam, et par conséquent qu'ils n'obtenaient pas l'aval de la communauté Internationale qui ne croyait pas aux bobards des documents qu'il produisait et dont l'auteur s'est récemment dénoncé, qui devrait être condamné en cour martiale dans son pays par contumace, puisqu'il vit aux etats-Unis, où il s'est vanté de sa forfaiture. Les Etats-Unis se sont assis sur l'approbation internationale de s'ingérer, qu'ils avaient sollicitée. Surtout, ne va pas me répondre que les pays islamiques aiment trop le droit pour pouvoir s'y soustraire, tu sais bien que ce ne serait qu'un vain prétexte dont je t'accable d'ailleurs injustement, car tu ne serais pas homme à me le produire. Une ligue arabe décidée aurait parfaitement pu ne faire preuve d'aucun complexe à ne faire aucun cas d'un droit qui se refusait à dire le droit. Et ce faisant, elle aurait agi en employant les mêmes procédés que le pays que les peuples qu'elle représente disent leur ennemi héréditaire. On n'avait pas le temps d'ergoter, il y avait urgence !

Reste la bravade sarkozyenne. Dieu sait qu'on l'a moquée, et qu'on aura tout dit sur son impréparation, qu'on lui aura supposé toutes les motivations malveillantes, du servage au pillage en passant par la potacherie. D'abord, elle bouleverse le protocole de toute diplomatie. Au sortir de l'Elysée, les représentants du Conseil National de transition des Insurgés Lybiens sont autorisés par le Président de la république française, sous les yeux des diplomates de profession qui n'en croient pas leurs oreilles, sans qu'aient été avisés, ni le ministre des affaires étrangères qui réclamait justement un périmètre élargi de ses prérogatives, ni Jean-ddavid Lévite, le conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, à se prévaloir de l'appui de la france qui les a reconnus comme le seul interlocuteur lybien désormais légitime sur la scène internationale. Scandale des chancelleries qui tirent à boulets rouges sur cette initiative intempestive, à l'exception de david cameron, ce qui a fait dire à plus d'un que Sarkozy se montrait le champion des valets de son maître atlantiste, dont tout pouvait laisser penser que David cameron continuait à être l'oeil de Moscou. Or David cameron n'est peut-être pas tony blair ! Comment ? Sarkozy prétendait reconnaître internationalement un interlocuteur sans en référer préalablement à l'Union européenne ? Ce fut sur ce point qu'il eut le plus de mal à s'en tirer : il argua qu'il faisait un "acte politique" qui n'imposait rien à l'europe, mais voulait lui en imposer, en lui montrant ce que, pour sa part, la france avait l'intention de faire. Or voilà qu'on l'accusait de reconnaître un interlocuteur qui n'était pas en situation de gouverner. Henri guaino a fait pièce de cette accusation, qui a certes des vacances lybiennes à se faire pardonner, mais moins compromettantes que cet ancien Président des anciennes amitiés parlementaires franco-lybiennes de POM (Patrick Ollier), le compagnon de MAM, amitiés dont on sait que, quand le couple s'investit, il prend des parts dans le capital d'affaires plutôt juteuses des pays auquel il s'intéresse, par parents et beaux-parents interposés... Mais point de diffamation s'il vous plaît ! Revenons au conseiller spécial du Président sarkozy. La tradition diplomatique de la france, expose Henri guaino, veut qu'elle ne reconnaisse que des etats, pas des régimes. Or pas d'etat sans régime, précise-t-il ! si un régime est défaillant et que la france veuille rompre ses relations diplomatiques avec lui, elle est libre de le faire, quitte à reconnaître dans la foulée l'organisation qui veut le renverser. Et guaino de prendre l'exemple un peu controuvé de churchill. N'a-t-il pas, en de gaulle, reconnu un homme seul, pas même une organisation insurrectionnelle ? A cela près que Churchill continuait à discuter avec Pétain et ne prit pas la peine d'informer de gaulle, quand il décida de détruire la flotte française à Mercel Kebir, ce qui était dire en quelle estime, en quelle confiance, il tenait son allié défait, la France, qu'il s'agît de son gouvernement légal, le solitaire gaulois gaullien David, ou de son gouvernement légitime armisticiel, aux ordres du führer goliath! Du temps que l'autorité palestinienne n'était nullement déshonorée d'être incarnée par arafat, tous les etats du monde, malgré leur reconnaissance d'Israël, avait fini par nouer des relations diplomatiques avec l'Organisation qui voulait donner naissance à l'etat palestinien.

Mais sarkozy devait entraîné l'inexpérimenté cameron dans un forfait plus grave : il se proposait de ne pas hésiter à faire des frappes ciblées contre tel palais ou tel Bunker kadhafien, si l'ONU lui en donnait mandat. En un mot, il se proposait de renverser un régime aventuriste par des frappes aventuristes. Il avait beaucoup à se faire pardonner, après avoir été l'un des premiers dirigeants européens, mais pas le seul, à laisser le colonel Kadhafi planter sa tente en france, ce que tout le monde trouvait d'un ridicule achevé, sauf si c'est respecter son interlocuteur que de lui laisser planter une tente bédouine, même en face de l'hôtel Marigny ! Mais il avait aussi voulu fonder l'Union Pour la Méditerrannée avec le colonel Kadhafi et le Président Bachar El-Hassad, Union qui aurait courre-circuité l'europe, si cette dernière n'avait pas tout fait pour s'y engouffrer et la faire capoter en l'exfiltrant. Plus grave avait été le risque que, par vengeance conjugale, Nicolas sarkozy avait fait courir à sa future ex-femme, certes accompagnée de claude guéant, à l'occasion de la libération des infirmières bulgares, pour laquelle il l'avait envoyée sous la tente du "guide de la révolution lybienne", qui avait violé la journaliste Memona Hintermann. Nicolas sarkozy avait donc à se rattraper de l'un des nombreux péchés originels de son quinquennat, qui avait été de recevoir Kadhafi, si ce n'est que le personnage ayant beaucoup mué, on pouvait pardonner à sarkozy d'avoir reçu l'une des mues de Kadhafi. Mais n'est-il pas honorable de vouloir mettre fin à un régime aventuriste quand il devient ouvertement massacreur de son peuple ? Je ne parle pas seulement du panache qu'il y a à le proposer, même si ce panache est assorti de la réserve qu'a émise la Ligue arabe : ne ne rien faire avant que l'ONU ne se soit prononcée ! C'était risquer d'ajourner sine die cette intervention salutaire. Je ne suis pas sûr que, si une telle levée de bouclier n'avait pas été portée contre cette initiative sarkozyenne jetée comme un pavé dans la mare, celle-ci n'aurait pas eu l'effet inverse que le veto jamais opposé par Jacques chirac à l'invasion de l'Irak par les etats-Unis en 2003. Car enfin, tout le monde a crié au fou : l'europe qui répondit à sarkozy qu'il n'y pensait pas, les Etats-Unis qui n'y pensaient plus, les pays arabes que c'était leur affaire, tout le monde à l'exception des insurgés lybiens, surtout ceux qui se battaient sur le terrain, qui furent beaucoup à déclarer qu'ils n'oublieraient jamais, l'heure victoire venue, que la france était venue à leur aide. Et ils ne l'auraient pas oublié si elle y était venue en effet. Maintenant, je la crois trop intimidée pour le faire. Le "concert des nations" l'a ramenée à ce "ministère de la parole" qui a fait son effet sous de gaulle, mais qui ne prend plus, maintenant que celui qui avait pour lui d'avoir porté un mythe, quatre années durant, le mythe d'une victoire militaire, sinon d'une légitimité nationale qui ne se trouvait pas où était l'etat qui en exerçait le gouvernement, maintenant que cet homme-là, non seulement dernier myte vivant, mais dernier faiseur de mythes, n'était plus de ce monde, pour emporter le respect de bokassa. Céline dit dans l'un de ses entretiens diffusés sur "france culture" à l'occasion du cinquantenaire de sa mort, et donné en 1957 que la France a beau jeu de vouloir parler encore comme du temps de Louis XIV, maintenant qu'elle n'a pas plus d'influence que la drôme, que son armée est réduite en poussière et qu'elle a juste réussi ce miracle, ayant le génie de savoir parler, de transformer une défaite militaire en participation à la victoire des alliés, ce qui n'a jamais trompé personne, mais comme en france, tout finit par des chansons... Cette analyse est imparable, même venant d'un pestiféré qui croupit au purgatoire et, tôt ou tard, les nations devaient nous renvoyer à cette "puissance de la drôme" ou, pour être plus beau joueur, à cette "puissance moyenne" que Giscard d'estaing avouait que la france était, d'autant plus si, déracinés, les Français ne sont plus seulement disposés à reconnaître qu'ils ont été, autrefois, non seulement le royaume subjugué par Jehanne, la pucelle, qui eut à tes yeux de Croissant de lune le mérite de bouter les anglais que tu n'aimes pas hors de France, mais le royaume où a battu le coeur de la chrétienté. Nous ne voulons plus le reconnaître, bien que sarkozy donne des signes dans ce sens : mais il dit concomitemment que les racines juives sont en france antérieures à la france ; nous ne voulons plus le reconnaître, et voilà pourquoi les nations ramènent notre voix à la place qui est la sienne ! Seulement, je reconnais à sarkozy le mérite de l'avoir fait parler, et je lui aurais été plus obligé encore s'il l'avait faite agir !

Oui, tu entends bien, c'est moi, le pacifiste, qui te parle ! Je m'étonne moi-même de devenir un va-t'en-guerre en plein carême. Et je te promets que ce n'est pas sous ton influence ou pas beaucoup. Mais il s'agissait de ne pas laisser un peuple être massacré par son tyran. Je ne prévoyais paps même alors, quand Sarkozy fit sa sortie et que je trouvai qu'elle me représentait, que le rapport de forces pût s'inverser en faveur de Kadhafi, qui n'a peut-être gagné qu'une bataille, mais je crains que non ! Et je suis déçu que, cédant à tes préventions, tu n'aies vu là qu'une menée émanant du sionisme le plus servile. D'abord, le sionisme n'est pas la pire des avanies, prends des balances plus justes pour peser. Mais surtout, tu ne peux nier qu'Israël fasse plutôt "profil bas" depuis que ces événements arabes secouent le monde et sa torpeur. Je crois qu'à la vérité, Israël ne sait trop sur quel pied danser. Cet Etat a du sens politique. Il sait que ce n'est pas en "exaspérant" le ressentiment de peuples en train de se libérer et qui lui vouent une rancoeur qui date déjà de quatre vingts ans qu'il va se les concilier, si d'aventure ils parviennent à leur fin. Bien heureux déjà que l'egypte n'ait pas remis en cause sa signature du traité de cesser-le-feu de camp david, ce qu'on a dit qu'Israël exigeait. On ne nous relaie pas ici que le peuple égyptien fasse preuve d'une volonté farouche et immédiate que ce traité soit dénoncé, ni de sentiments antiisraéliens exacerbés. Quoi que tu en dises, la communauté copte y paie un plus lourd tribut que le sentiment antiisraélien. Il en va de même en tunisie où l'on n'entend pas beaucoup d'imprécations contre Israël, même si la propagande politique, qui nous berce d'un silence abasourdi, ne nous les fait pas connaître, si de telles imprécations sont prononcées. Quel intérêt réel aurait Israël au maintien en place d'un régime qui exaspère son peuple, d'autant plus que le régime lybien, c'est le moins qu'on puisse dire, même s'il sait faire volteface, ne s'est pas toujours montré très amène avec Israël, loin s'en faut! Kadhafi dans les derniers temps joue la carte israélienne, mais c'est une carte qu'il abat, comme tu reconnaissais toi-même que saddam Hussein abattait dans le sens inverse la carte antiisraélienne, quand les circonstances s'y montrèrent propices. Pour rester un instant sur cet autre aventuriste qui a trop facilement les faveurs de l'amateur de gestes personnelles qu'est l'occidental que je suis, en deuil de geste politique, ou de politiciens qui aient été conduits par une épopée personnelle, et qui sachent faire mieux que nous donner le change par un "story telling", ce qui les ferait pardonner de ne pas savoir nous conduire dans l'histoire, je te dois cette justice que l'Occident est resté tout aussi pétrifié quand, à peine l'opération "tempête du désert" fut-elle achevée, que Saddam Hussein gaza les Curdes et que l'Occident resta coi. Et je ne me souviens pas d'avoir eu eu la même compassion des curdes que j'ai aujourd'hui des Lybiens.

Quel intérêt supérieur peuvent avoir les américains à ne pas voir partir Kadhafi que n'en auraient les Isréaliens à souhaiter qu'il restât ? Le fait est qu'ils ne se soient pas montrés empressés, dans un premier temps, à le pousser vers la sortie, ne plaide pas en faveur de leur universalisme démocratique mis en acte et en pratique. Les américains surveillent qui contrôle le pétrole. Ceci est un lieu commun de la géopolitique américaine, mais qui pourrait bien peser d'un moindre poids, à présent qu'a été découvert un procédé qui permet de produire du pétrole à partir du gaz de chyste, à peu près inépuisable, qui rend les etats-Unis de moins en moins importateurs de cet hydrocarbure, dont on n'est même plus certain qu'il soit foscile ! Quand je te disais que le génie humain suppléerait d'une manière ou d'une autre au "pick oil", dont on ne donnait plus de réserves que pour quarante ans, et encore... S'il avait dû en être ainsi, l'industrie automobile, qui n'avait aucun intérêt à faire faillite, faute de prospective, aurait depuis longtemps poussé ses recherches dans la promotion d'un moteur alternatif. La solution que j'avais entrevue était chimique : la décomposition de la molécule de pétrole. Elle s'avère plus biochimique que je ne l'avais entrevue. Nous pourrons nous vanter toi et moi que tu auras, de tes souhaits, favorisé la solution du problème de l'eau à l'échelle mondiale et moi, la solution de celui du pétrole. Tu ne m'as pas encore expliqué ce que ta nation avait découvert pour l'eau. Toi, l'eau et moi, le pétrole : j'avoue que j'ai un peu honte ! J'aurais préféré me préoccuper davantage de l'eau, mais on ne se refait pas. Les etats-Unis veillent certes à qui finalement détiendra la maîtrise des puits de pétrole lybiens, mais l'arabie sahoudite lui a déjà donné sa parole qu'elle pourrait les fournir pour trois ou quatre ans. et d'ici là, ce procédé de production du pétrole à partir du gaz de chyste se sera plus développé qu'il n'est déjà en train de renverser la position des etats-Unis, d'exportateurs en importateurs qui peuvent raisonnablement espérer être bientôt bénéficiaires sur ce marché. Donc les Etats-Unis peuvent relâcher leur vigilance sur la garde des puits de pétrole lybien, et le pétrole n'est plus leur souci principal. Aussi, les Etats-Unis ne sont plus guère empressés d'aller combattre Kadhafi. Ils ne sont plus guère empressés, la guerre lybienne n'était pas une guerre pétrolière, c'était ce qui m'avait rendu va-t'en-guerre en plein carême. C'était une guerre, c'étaient des frappes qui auraient pu, qui pourraient peut-être encore sauver un peuple. C'est pour cela que personne ne veut la ni les faire, même pas la Ligue arabe qui ne se saisit pas du problème et sauf la "voix de la france", gagnée par la peur du ridicule et qui crie dans le désert qu'il faut mener des frappes ciblées en Lybie et refondre le Système Monétaire international, ce dont on devrait profiter, cependant qu'elle dirige le g20.

Bravade sarkozyenne, comme on a accusé l'aventurisme de son interventionnisme sous prétexte que l'autorité qu'il reconnaissait des Lybiens insurgés lui aurait été présentée par Bernard-Henri Lévy, ce qui tendrait à confirmer la thèse d'une conspiration sioniste à la base de cette reconnaissance ? Or Bernard-Henri Lévy, dont on ne niera pas que ses livres bénéficient d'un vrai succès aux etats-Unis, même s'ils encensent le botulisme, et surtout quand il vilipende george bush, court sur tous les fronts de combat en des visites éclair, sans prétendre avec le même aplomb que Kouchner dont sarkozy est revenu qu'il connaît tout le monde. Bernard-Henri Lévy est plus sympa que Kouchner. Je ne dis pas qu'il ne soit fort impliqué dans la vigilance contre l'antisionisme. Ca n'en fait pas un agent systématique du sionisme radical. Pour mémoire, Bernard Kouchner comme Ségolène royal, voulaient que l'on fît tout de suite la guerre à l'Iran. Sarkozy n'a jamais voulu, George bush non plus d'ailleurs. Fut-il vraiment question qu'on laissât faire "le sale boulot" à Israël ? Evidemment qu'Israël n'y a jamais pensé ! Je l'avoue : à mon propre étonnement, je suis devenu va-t-en-guerre en plein carême, rassure-toi, pas contre la Perse, l'Iran, ou la république islamique, comme il te plaira, mais dans la mesure où la guerre où l'on me proposait d'impliquer mon pays n'était pas une guerre d'ingérance humanitaire, mais évitait simplement un populicide par le chef de l'une de ses tribus. Dans ce soudain bellicisme non préemptif, non préventif, mais défensif de nul intérêt que du maximum de vies humaines qu'il fût possible de sauver, j'ai délaissé mon impensé de la guerre et je me suis montré l'ami des peuples que j'ai toujours été, n'ayant dérogé à mon pacifisme qu'en cette seule occurrence, tandis que beaucoup d'autres, qui n'ont que la malédiction et la haine à la bouche (je pense au front National ancienne manière, même pas au misérable marinisme) n'auraient pas levé le petit doigt contre saddam Hussein, en quoi je les approuve, sous prétexte qu'il ne fallait faire que les guerres de l'intérêt national, mais ils ne viendraient pas davantage en aide au peuple lybien massacré sous leurs yeux, parce que le sort du peuple lybien ne toucherait pas davantage ni plus directement l'intérêt national: sur ce point, on ne peut pas les accuser d'inconséquence, mais d'égoïsme et de lâcheté! Tandis que croient pouvoir se sauver, sans l'aide de personne, les arabes qui disent que leurs victoires ne seront la défaite de personne, pourvu que le monde ne s'en mêle pas et qu'il les laisse se massacrer entre eux, se faire justice à eux-mêmes, au nom du "combat sacré". Eh bien, je ne demande pas mieux qu'ils se portent assistance ! Mais qu'ils le fassent au lieu de se massacrer, car le temps presse! Qu'ils se rendent cette justice qu'ils ont sans cesse à la bouche, et boutent les tyrans hors des pays qu'ils assiègent, sans nous dire, quand nous intervenons, que nous voulons les piétiner et, quand nous ne faisons rien, que nous sommes indifférents à leur sort ! qu'ils cessent de se montrer indifférents à celui de leurs frères ! Et il sera démontré, que ce soit un bien ou non, que le monde peut se gouverner par "ère de civilisation", si c'est la seule alternative au "choc des civilisations". Mais en es-tu bien sûr ?

Torrentiel, défenseur des peuples et du maximum de vies humaines, parlant contre son pacifisme ordinaire, mais pour la sauvegarde du plus grand nombre d'hommes possibles

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