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lundi 28 janvier 2019

Le discours du roi

Le discours du roi Le 21 janvier 2019,mourait le comte de Paris. Pas celui qui prétendit que De Gaulle avait pensé à le mettre sur le trône, qui fut accusé d'avoir trempé dans l'assassinat de l'amiral Darlan, dont Charles Maurras et Charles Benoist furent les précepteurs occultes ou au grand jour, et qui prétendait avoir une tête politique, mais son fils, le seul brave homme de la maison de France, que son père déchut parce qu'il avait divorcé et s'était remarié, lui-même vivant séparé de sa femme depuis des années et n'ayant pas officialisé cette séparation de corps pour sauver les apparences; un brave homme, dis-je, divorcé, franc-maçon, fils renié, qui s'était mis à prétendre un peu pour la forme et avait quitté les loges pour ce faire, mais dont le principal acte politique fut de rétablir dans ses titres son fils aîné le prince François qui, comme sa sœur la princesse Blanche, était affligé d'un handicap mental, ce qui aurait fait de Jean IV d'Orléans, duc de Vendôme et nouveau comte de Paris depuis la mort de son père Henri VII, politiquement élevé par son grand-père qui l'aurait bien vu passer au-dessus de la tête de son père pour prétendre à sa place, non le prétendant au trône de France, mais le régent ou le prétendant à la régence, si le prince François n'était pas mort avant son père. Donc ce brave homme, Henri VII, est mort le 21 janvier 2019 en n'ayant pas pu se rendre à la messe commémorative de la mort de Louis XVI et en mourant pendant celle-ci, à son domicile. Ce malheur avait frappé la maison de France - ou la branche orléaniste - en un homme qui ne méritait pas une telle mort, comme si le ciel, qui doit donner ses dates quand l'histoire est en jeu, avait voulu signifier qu'une hostilité radicale devait régner entre les héritiers de Louis-Philippe, lui-même fils de Philippe égalité, conventionnel régicide qui avait voté la mort du roi, et les successeurs de celui-ci, ces bourbon d'Espagne auxquels Louis XX de Bourbon se rattache, banquier sud-américain longtemps phare des légitimistes, puis qui s'était désintéressé de la fonction royale pour n'être plus qu'un prince mondain lors de ses rares voyages en France où on le voyait en vedette de « Gala », mettant ceux qui essayaient de le hisser sur le pavois (comme Daniel Hamiche et plus discrètement Guillaume de Thieulloy, actuel directeur du Salon beige), au désespoir. Or avant que s'éteigne Henri VII, la veille, même pas en marge de la messe commémorative officielle célébrée à Saint-Germains l’auxerrois, fief du Père Gilles Hannequin que j’ai servi quand il était aumônier de Lariboisière, mais lors d’une messe privée célébrée en préalable de « La marche pour la vie » en mémoire du même roi martyr, tandis que Jean de France avait labouré le pays pour l'habituer à l'idée royale et lui montrer sa belle tête de prétendant de cinquante-cinq ans, voici que Louis XX se réveille, reprend au sérieux son "métier de roi" (bien qu'il soit empêché de régner par le traité d'Utrecht qui mit fin à la guerre de succession d'Espagne et par lequel Louis XIV, qui avait toujours pensé à émettre cette condition dès qu'il accéda à la demande des Espagnols de mettre son petit-fils sur le trône, comme nous le révèlent les Mémoires de Saint-Simon qui fut un Grand d’Espagne, et par lequel il avait renoncé au trône de France pour les descendants de Philippe V comme le sont Philippe VI, l'actuel roi d'Espagne, et Louis XX. mais la validité de ce traité est discutée), et prononce un discours, qui n'est que l'acte Ier de la nouvelle vie politique de cet intermittent de la prétention royale, mais discours qui arrive à point nommé puisque, suivant l'analyse, l’intuition ou le conseil de Patrick Buisson, théoricien chouan du « populisme chrétien », les Bourbon s'affichent aux côtés des Gilets jaunes, dont beaucoup ne seraient pas insensibles à l'idée royale et aux contorsions des princes essayant de prendre la tête de la jacquerie. Je suis aussi peu royaliste que possible et aime à protester de mondémocratisme, bien que l'abbé de Tanoüarn ait essayé de séduire le démocrate direct que j'ai toujours été en m'affirmant, en vieux maurrassien rompu à une dialectique impeccable, que la monarchie, c'est "l'anarchie+un". Mais outre qu'étant beaucoup plus démocrate que républicain, la critique contre-révolutionnaire selon laquelle la Révolution française est la mère de tous les totalitarismes ne me laisse pas insensible, les ironies de l'histoire et les phénomènes d'hétérotellie m’amusent et me fascinent comme autant de coups de pied de l'âne providentiel (la Providence n'est pas un âne et je crois au providentialisme démocratique) dans la fourmilière de nos grandes idées historiquement reçues, surtout depuis que le sens hégélien de l'histoire a défroqué le progrès social pour l'irréversibilité prétendue des acquis sociétaux comme la lutte contre l'homophobie, le "mariage pour tous" ou l'avortement, loi fondamentale de la République, c'est-à-dire depuis que le sens démocratique des républicains patentés a déserté la souveraineté populaire comme victoire de la majorité pour la lutte des minorités. Cette déperdition du sens de l’histoire donne envie d’être réactionnaire et de ne pas émigrer loin de ses valeurs comme l’a toujours fait l’opportunisme bourgeois. Je ne dis pas que le "discours du roi" prononcé le 21 janvier, le jour de la mort du brave prince Henri VII "qui avait quelque chose du « bon roi Henri" ait rien deremarquable, mais il tombe bien. Je note que le prince n’est pas très fidèle à la doctrine d’Yves-Marie Adeline selon laquelle les lois fondamentales du royaume forment seules une institution quand nous avons parlé de constitution et mis le mot d’ »institution » au pluriel pour dévoyer la permanence historique portée par l’idée royale. « Les lois fondamentales [de la monarchie française, « profondément pragmatique », lui donnaient une constitution avant même que le mot n’existe. » La fidélité à ses docteurs n’étouffe pas le prince. Consulter : https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_d%27Orl%C3%A9ans_(1908-1999) https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_d%27Orl%C3%A9ans_(1933-2019) https://www.lesalonbeige.fr/au-moment-ou-la-tete-du-roi-est-tombee-il-y-eut-une-rupture-dans-la-vie-sociale/

dimanche 27 janvier 2019

"Réplique, quelle place pour le père?"

Notes prises en écoutant l'émission: https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/les-combats-de-bernanos « LA PSYCHANALYSE MONTRE LA FAÇON DONT SE METABOLISE LE COLLECTIF DANS LA PSYCHE INTIME. » (SABINE PROCORIS) « LA TRANSFORMATION EST LEPRINCIPAL FAIT HUMAIN. » (MAURICE GODELIER CITE PAR SABINE PROCORIS). « LE PERE EST A LA FOIS L’INTERMEDIAIRE AVEC LA DIVINITE, CELUI QUI PRESERVE DU DIEU TOUT-PUISSANT ET CETTE PERSONNE FRAGILE APPELEE ADISPARAITRE ». (JEAN-PIERRE WINTER) « LE REMPLACEMENT DU PERE PAR LE PAPA EST LE REMPLACEMENT DE LA LOI PAR L’AMOUR, ET L’AMOUR FAIT LA LOI. » (ALAIN FINKIELKRAUT.) « NOUS NE SAVONS D’OU VIENT L’INTERDIT DE L’INCESTE, MAIS C’EST UNE CHOSE QUI NE SE DISCUTE PAS. » (JEAN-PIERRE WINTER) FREUD COMMENTANT LE MOÏSE DE MICHEL-ANGE : « JE REVENDIQUE POUR L’INTERPRETE LA MEME INCERTITUDE QUE L’AUTEUR. » (CE QUI REND MODESTE DANS CES ABERRATIONS QUE SONT LES COMMENTAIRES STYLISTIQUES) « LE VOCABULAIRE FREUDIEN OUVRE LA VOIE A DES QUERELLES SCOLASTIQUES, MAIS FREUD A CHANGE NOTRE RAPPORT A L’AME HUMAINE. » (STEPHANE ZWEIG) « LE PERE, C’EST D’ABORD SA VOIX ET LA GRAVITE DE SA VOIX, JUSQUE DANS LE VENTRE DE SA MERE. » (J.P. WINTER) « IL N’Y A PAS D’EVIDENCE DU LIEN DE L’ENFANT AU PERE. » (J.P. WINTER) « IL FAUT ELABORER SON PERE, CE QUI LE DIFFERENCIE DE LA MERE QU’IL FAUT AUSSI INVENTER, MAIS SUR UN SUPPORT MATER-IELLE. » (J.P. WINTER) SI L’ART DEPEND DU GESTE, LA PATERNITE PEUT-ELLE DEPENDRE DE LA VOLONTE DU FILS, LE FILS DE L’HOMME DISANT ETRE VENU POUR ACCOMPLIR LA VOLONTE DE SON PERE. LA RELIGION DE L’INCARNATION SE PRESENTE COMME UNE RELIGION DU FILS EN REFUSANT OBSTINEMENT D’ETRE UNE RELIGION DE LA DESAFFILIATION. DEPUIS QUARANTE ANS, NOUS SOMMES PASSES DU Sexe prescrit (SABINE PROCORIS) A UN « MALAISE DANS LA SEXUATION ». (IDEM) « ETRE ADULTE, C’EST ACCEDER A L’HORIZONTALITE ENTRE TOUS LES ETRES HUMAINS » (SABINE PROKHORIS), PAR-DELA LE FAIT QUE « L’HOMME EST UN ANIMAL GENEALOGIQUE ». (PIERRE LEGENDRE CITE PAR J.P. WINTER) LE FRERE EST LE PAIR DE L’HOMME HORIZONTAL. « LA RELIGION N’EST PAS TOUJOURS DU COTE OU L’ON CROIT. ELLE N’EST PAS DU COTE DE LA DIFFERENCE DES SEXES. » (J.P. WINTER CITANT SAINT PAUL : « IL N’Y A PLUS NI HOMME, NI FEMME ») « LE VOISINAGE DES SEXES N’EST PAS SUBSTITUABLE A LA DIFFERENCE DES SEXES,LES TRIBUNAUX SONT ENGORGES DE QUERELLES DE VOISINAGE. » (J.P. WINTER) « CE N’EST PAS PARCE QUE JE NE SAIS PAS CE QUE C’EST QUE LA DIFFERENCE DES SEXES QUE JE PEUX NIER LA DIFFERENCE DES SEXES. LA DIFFERENCE DES SEXES EST POUR MOI UNE CHOSE AUSSI IMPORTANTE QUE LA DIFFERENCE ENTRE LA VIE ET LA MORT. » (J.P. WINTER) « LE TRYPTIQUE LACANIEN REEL-SYMBOLIQUE-IMAGINAIRE N’IMPLIQUE PAS QU’ON EVACUE LE REEL ET LE SYMBOLIQUE. CE N’EST PAS A L’INCONSCIENT DE PRENDRE LES COMMANDES. » (J.P. WINTER)

Le "librement correct"

Commentaire au billet éponyme de Philippe Bilger. https://www.philippebilger.com/blog/2019/01/pour-le-librement-correct-.html "Considérer qu'il n'y a pas de fond qui soit à ce point correct que sa contradiction serait indécente, est la base de la liberté d'expression." Quand j'étais petit, ma grand-mère abusait du mot "correct" et faisait claquer ses deux dernières consonnes comme le cliquetis d'une ceinture de chasteté. De là, je m'avisai un jour de consulter le sens du mot "correct" dans un petit Larousse en treize volumes (en Braille) dont mon père m'avait fait cadeau.Ce petit Larousse (édition 1963, placé sous la direction du lexicographe Paul augué, je cite de mémoire) était laconique (tout le contraire de moi). Sous l'entrée "correct", on pouvait lire: "conforme aux règles", c'est tout. Le "politiquement corect" dans un langage non connoté par les débats américains consisterait donc à penser conformément aux règles de son esprit et d'une certaine bienséance démocratique qui donne droit à la pensée de l'autre, et républicaine pour que notre pensée ne soit pas un pur solipsisme, mais s'exerce en vue de la poursuite du bien commun.Le "politiquement correct" tamisé par les interdits mentaux de l'autocensure américaine est devenu une sorte de conformisme de l'avant-garde, de la transgression des préjugés et des normes établies, et de l'antidiscrimination, cette dernière étant nuisible à la pensée, car la discrimination comme faculté de différencier est la base de l'intelligence. Comme la culture est l'art des rapprochements, de faire du lien, ce qui en fait une religion de substitution, une religion laïque, le substrat spirituel de la civilisation post-chrétienne, le christianisme étant profondément acivilisationnel et connaissant de nos jours un retour à ses sources métaphysiques: le christianisme est anticulturel du fait de la malédiction des savants. L'anti-politiquement correct me paraît un conformisme de l'anticonformisme. Je suis toujours curieux de connaître votre définition de l'attitude et de l'esprit "réactionnaire". Votre "librement correct" consisterait donc à observer la règle de sa liberté de conscience, en s'interdisant toute autocensure dans la pensée, mais en respectant une certaine politesse du langage qui bannisse la vulgarité et donc l'insulte, la malédiction ou l'appel au meurtre et à la suppression de ladversaire. (Le démocrate ne fait acception de personne et ne veut pas la mort du pécheur, le pécheur étant, comme il se doit, celui qui ne pense pas comme nous...) Personnellement, je préfère convoquer la politesse plutôt que "l'infraction". La politesse est un rempart contre la violence. Elle nous sauve de tous les bannissements que pourraient nous valoir nos inconduites -et je parle en connaisseur, car "je me suis très mal conduit" comme l'écrit Gabriel Mazzneff, bien que ce soit pour d'autres raisons que les siennes-. La politesse lisse notre réputation et notre rapport aux autres qui redevient respectueux, sitôt l'orage passé des incompréhensions inévitables et retombée la foudre de nos esprits éruptifs échauffés. La politesse préserve des "infractions". La politesse étant sauve, il ne devrait pas y avoir de délit d'opinion. Mais la politesse n'est pas à la portée de ceux qui ne maîtrisent pas le verbe. Il faut donc accorder des circonstances atténuantes à ceux-là.

samedi 26 janvier 2019

Musicologie sans importance

Hier, mourait Michel Legrand. Parmi les événements sans incidence de ma vie improbable, en 1993 ou 1994, quand Franck et moi avons donné notre concert à la fête de la musique rue des franciscains avec mon petit synthé de l’époque et sur deux petits tréteaux, la mère du compositeur, concert qui a remporté un franc succès assez inespéré, la femme de Raymond Legrand est venue me voir et m’a demandé de lui jouer une chanson de son mari. Je n’en connaissais aucune. Grand moment de solitude. Bien sûr, je n’ai pas vérifié son identité, mais pourquoi m’aurait-elle menti ? Il m’est arrivé la même chose quelques années plus tôt avec la mère de Jean-Marie Koltès dans un bar à Strasbourg. Quand il était jeune, mon père était copain avec Michel colombier. Quand il s’est lancé dans les diverses écoles d’architecture qu’il fréquentait trois fois par an, ils s’étaient promis l’un à l’autre : « Toi, tu auras ton prix de Rome en architecture et moi, mon prix de Rome en musique. » Michel Colombier a eu son prix de Rome. Mon père était cossard et disait que ses trois fils avaient hérité de son poil dans la main. C’est vraipour moi, ça l’est beaucoup moins pour mes deux frères qui, chacun, est perfectionniste dans son genre. Je connais mal la musique de Michel Colombier. Je ne suis pas non plus un spécialiste de la musique de Michel Legrand. Mais comme Mozart ou comme Léo Ferré, il avait son style ou ses tiques, qu’on appelle aussi une esthétique. Léo Ferré,son tique était de s’accompagner toujours sur des triolets au piano. Mozart ne modulait jamais au point de quitter son lit. Quant à Michel Legrand, bien qu’il ait su sewinguer à volonté, il ne se sentait jamais aussi à l’aise que dans la chanson parlée et finalement dans une espèce de rondo. Ce genre d’analyse musicale de pacotille est faite par le genre de paressseux dans mon genre pour nous éviter d’entrer dans les détails d’une œuvre, comme il se doit quand on se pique de composer. Je voudrais bien, mais j’y ai pratiquement renoncé, car je n’aime pas les détails et crois plus immédiat d’écrire des lettres que des notes, d’autant qu’il s’agirait de posséder la grammaire musicale. La mienne est intuitive. Je ne crois pas être un dilettante, mais je n’aime que la haute voltige. Mais on dit qu’il faut se méfier des intuitifs en musique.

vendredi 25 janvier 2019

Un mieux de Macron

Macron a une « empathie vigoureuse". (Philippe Bilger) Je dois dire que, pour la première fois depuis très longtemps, sans doute depuis son interview à JJ. Bourdin et à Edwy Plenel, je suis content d'une prestation de Macron. Je note depuis deux jours la tendance des médias à ne prodiguer que la moitié d'une information: -Les interventions d'Emmanuel Macron auprès des maires ne ressortissent pas du tout au "Grand débat national", mais tiennent la promesse qu'il a faite aux maires reçus à l'Élysée en marge du congrès de l'AFM de se rendre dans les treize grandes régions de France à la rencontre des maires pour un débat spécifique entre le sommet de l'exécutif et le pouvoir communal. -La liste des Gilets jaunes s'est montée, mais promet d'exercer le mandat parlementaire européen sous cette forme inédite qui consiste à soumettre le moindre de ses votes aux citoyens qui s'y intéresseront et voudront bien s'exprimer sur la plateforme qu'ils mettront à leur disposition. Une avancée de la démocratie direct dans un organe très représentatif, qui participe à la "suppression des partis politiques" voulue par Simone Weil. Piere Rosanvallon disait sans l'approuver qu'il serait tout à fait possible aujourd'hui, grâce au numérique (et on le pensait depuis les années 70) d'organiser un certain nombre de référendums quotidiens. Ne sachant trop quelles objections élever là contre, avait-on l'impression, il dit qu'autant de décisions devraient être mises en œuvre. Mais il en va tout à fait de même avec l'inflation législative face aux décrets d'application des lois qui peuvent n'être jamais rédigés et rendrela loi promulguée vide de toute application. Cette liste des Gilets jaunes en train de se structurer contrarie les agents assermentés de la démocratie représentative, à commencer par les partis qui, à des degrés divers, ont prétendu récupérer le mouvement. Les Gilets jaunes feront de la France insoumise sans Mélenchon ou du lepénisme sans Marine Le Pen. La droite se reconfigure dans un parfum d'étrangeté. La frange conservatrice et catholique avait été mise au rancard depuis plus de quarante ans. À bout de ressources humaines et personnelles, Laurent Wauquiez la ramène sur le devant de la scène. Quant à Nicolas dupont-Aignan, qui a choisi la stratégie d'un lepénisme bourgeois mêlant un langage crapuleux à une respectabilité affichée, il renchérit dans le libéralisme en ayant recruté la très brillante Emmanuelle Gave, qui ne rougit pas d'être la fille de son père et qui, entre quelques propos condescendants sur sa "petite coiffeuse", son "petit boulanger" ou le "petit instituteur" de ses filles qui a peu d'économies, cite cet adage très juste de son père Charles Gave: "Il y a trois catégories de gens: ceux qui ont besoin qu'on s'occupe d'eux, ceux qui ont besoin de s'occuper des autres et ceux qui ont besoin qu'on leur fiche la paix pour pouvoir s'occuper d'eux-mêmes et des projets qu'ils entreprennent." On aurait aimé que la droite dite de gouvernement mette en avant des fillonistes de cette trempe. La stratégie de Nicolas dupont-Aignan ne diffère pas fondamentalement de celle de Laurent Wauquiez, mais l'un et l'autre seront laminés car l'un n'a pas et l'autre n'a plus de socle électoral. Emmanuel Macron a été très léger quand on lui a fait observer qu'il n'avait évidemment pas tenu la promesse de zéro SDF à la fin de l'année 2017. On ne sait pourquoi Nicolas Hulot n'a pipé mot quand le président a avoué que l'agriculture française ne pourrait qu'à 80 % se passer de glyphosate en 2021. Il tient à ce que les plus aisés ne payent pas de taxe d'habitation sans trouver regrettable que les plus démunis payent de la TVA, mais après tout, c'était la promesse électorale phare du programme minimum qu'il portait à l'élection présidentielle. Je me souviens de la première phase de son diagnostic jamais vraiment suivi des prescriptions susceptibles d'y remédier. Le meeting était intitulé "La France qui subit". On peut dire que "la France qui subit" s'est vertement retournée contre lui. Il s'est défendu d'être né banquier et dit n'avoir "jamais lâché le morceau". Je crois que c'est en effet une des caractéristiques de sa personnalité prédatrice, séductrice et velléitaire. Peut-être a-t-il épousé Brigitte pour aller au bout d'une velléité de ce genre. Toutefois je ne comprends pas une chose. Comment peut-il se réjouir d'être un banquier philosophe? Il est le roi-philosophe de sa cité idéale, grand bien nous fasse! Le roi-philosophe serait aussi "poète", selon Nicolas Domenach et Maurice Szafran. Tant mieux. Ainsi il brave l'interdit de Platon que des poètes soient en tête de la cité. -Les poètes étaient trop polythéistes et prenaient les mythes au pied de la lettre.- Mais la philosophie comme la poésie devraient détacher de l'argent. Comment être un banquier philosophe? On aimerait que Macron nous l'explique.

vendredi 18 janvier 2019

L'autre raison

La relativité nous a fait tomber dans le relativisme. Trop penser, trop sentir, c’est être dans la névrose, être malade, affligé, affecté. L’affection est devenue névrose. Avoir des convictions est synonyme de psychorigidité. « La conviction est une maladie », écrit Francis Picabia, qui suscite la réflexion de Philippe Bilger que je commente ici. Les hommes sont tellement avides de vérité qu’ils sont incapables de se rapprocher sur le plan personnel sans s’écharper sur leurs options philosophiques. L’esprit humain est intranquille tant que les autres ne se sont pas rendus aux certitudes qui les sauvent eux-mêmes. Il est temps detrouver une autre raison qui ne soit pas celle des idéologies ni de la faculté dejuger, qui ne nourrisse pas la dialectique frustrante des torts et des raisons, mais agisse plutôt comme une phénoménologie générale, capable de rendre compte du monde commun. https://www.philippebilger.com/blog/2019/01/toute-conviction-est-elle-une-maladie-.html#comments « Sujet aride que celui que vous traitez, cher Philippe, dans un billet que je lis bien tard (je suis en pleine séance de rattrapage). Quand vous écrivez : « Au fond la conviction n'est jamais une maladie quand elle ne s'impose pas mais se propose », vous désignez par « conviction » ce qui est en fait une opinion. Car ce qui contamine la conviction est de baigner dans la certitude. Ce n’est pas à dire que l’on soit nécessairement forcé de ou porté à imposer ses certitudes. On peut vivre avec la contrariété que d’autres ne sachent pas ce dont on croit être certain. Mais on ne s’en satisfera que dans sa vie sociale. Cette contrariété ne laissera jamais notre esprit en repos. Le seul moyen d’en sortir est d’accepter que la conviction n’est pas plus que la foi de l’ordre de la certitude. « Je crois » et « je sais » ne sont pas de sens ou d’ordre équivalent. « Quand elle [la conviction] s'adresse à quelqu'un pour convaincre ou accepter d'être convaincu. » Ma conception du dialogue est de pousser mes interlocuteurs au bout de leur logique pour voir si elle emportera la mienne. Beaucoup sont fatigués de mon goût de l’argumentation et m’accusent de croire que j’ai toujours raison. C’est bien mal me connaître. Je ne suis pas sûr de moi. Si la « raison » existait, non comme la faculté de raisonner ou de juger, mais comme dans mes rêves, elle se définirait comme la somme des points d’accord dégagés des points aveugles et telle que le « on » soit ce dont chacun puisse convenir quand il dit « je » en commun avec le monde. Le « on » serait une sorte de phénoménologie générale et la raison serait le monde commun. Mais nous nous représentons différemment le monde commun. Un stigmatisé comme moi (au sens d’Erving Goffman) a beaucoup de mal à y entrer. « Tu ne connais pas le monde » ou « dans ton monde d’aveugle », me dit-on. Ce n’est pas que j’appréhende très différemment le monde que mes semblables. J’essaye de parler la même langue, mais mes semblables n’approuvent pas ma traduction. Une cécité innée est un stigmate social. Mais l’incompréhension s’élève dès qu’un « je » ne peut pas confirmer le cercle des évidences partagées que développe le « on » qui décrit le monde, ce pronom moins imbécile que neutre, c’est-à-dire dès que les hommes sont séparés par les convictions. Or on a eu beau conseiller aux hommes de se réunir en cherchant ce qui rapproche les personnes plutôt que les pensées, le besoin de vérité qu’ont les hommes s’oppose à ce rapprochement personnel. Deux hommes ne sont pas d’accord, ils dialoguent, ils se poussent dans leurs retranchements, espérant que de la discussion jaillira la lumière ; et puis ils regrettent d’avoir perdu leur temps dans un dialogue de sourds. Je ne sais pourquoi se demander si une conviction relève de la maladie me rappelle la question de savoir si le malade n’est pas, bien loin du névrosé, celui qui se croit sans névrose. La conviction tournant à la maladie est la névrose de croyance qui nous sépare des autres en se fermant sur elle-même, définition de l’idéologie selon Hannah Arendt, qui ajoute cette caractéristique que l’idéologie est un système de convictions circulaire. Lisant une édition des « Pensées » de Pascal par Dominique Descotes, je me souviens que ce préfacier déplorait la tendance du mathématicien janséniste à présenter une pensée en « bouclage ». Dans la névrose, dans la conviction ou dans toutes les relations qui souffrent par mauvais effet qu’on se fait l’un sur l’autre, il faut ouvrir le cercle. Méditant sur la différence qu’il y a entre idéologie et doctrine, la comparaison m’est venue de l’idéologie aux stalagtites et de la doctrine aux stalagmites. L’idéologie part d’idées que nous nous faisons et goutte dans la caverne. Elle est descendante. La doctrine tire son effet de solidité de ce qu’elle part du fond de la caverne d’où montent les mythes pour nous aider à la comprendre. Elle est ascendante et transcendante."

mercredi 16 janvier 2019

Vers la fin de l'OTAN

J'écoute une chronique de France Inter qui explique que trump veut quitter l'OTAN. L'Amérique démocrate et l'Europe technocratique craignent cette perspective. Ce serait pour moi une très bonne nouvelle, car le monde réinventerait un nouvel équilibre. Or le monde crève de ne plus s'inventer. Le catastropphisme écologiste est une preuve decette crise de l'invention du mond. L'homme ne croit plus en son génie inventif. L'écologie alerte sur l'épuisement des hydrocarbures, elle ne cherche pas la composition du pétrole pour fabriquer du pétrole de synthèse. Trump a attiré l'attention des Américains sur l'inutilité de l'OTAN par une feinte avarice. "Les pays d'Europe ne payent pas leur contribution à l'alliance atlantique censée les protéger. La diriger ne doit pas forcer l'Amérique à la financer à cette hauteur." L'harpagonisme US une fois flatté, il devient possible de faire prendre conscience aux Américains et, au-delà d'eux, aux occidentaux, que l'Alliance atlantique n'a plus de raison d'être depuis la fin du pacte de Varsovie. N'importe qu'elle soit un outil opérationnel de régulation du monde si le monde qu'elle régule n'est plus le même et vit sur des schémas différents de ceux qui ont présidé à la naissance de cette organisation de défense commune et d'hégémonie plus ou moins partagée. Trump et Poutine sont les premiers dirigeants du monde d'après-guerre, quand Macron se cabre sur le pseudo-progressisme de l'Ancien Monde qui croit à la fin de l'histoire. Trump n'est pas fou et a toujours été lucide sur son rôle historique. Il déroule son programme très lentement. On en est à la phase négative du mur du Mexique (mais c'est le problème des Américains qui n'aiment pas leur immigration latino) et aux prolégomènes de la fin positive de l'OTAN. Regardons ce changement avec espoir.

mercredi 9 janvier 2019

Les gilets jaunes sont 5 étoiles

Mon croissant de lune, Je viens de lire ton poste sur les "Gilets jaunes". Ma critique de fond, qui concerne les derniers mots de ton texte, je te l'ai déjà adressée vertement et te la renouvelle : si tu t'extrais du destin national en tant que musulman et si tu exhortes ta communauté à en faire autant, à quoi bon revendiquer une appartenance à ce destin ? Tu te poses moins en "migrant absolu" qu'en conquérant qui mesure tes forces comme si l'autochtone était ton ennemi, et comme si tu attendais la bonne aubaine pour t'imposer sur fond de crainte. Heureusement qu'il existe des musulmans Gilets jaunes qui ne pensent pas comme toi et qui ont l'air intégrés à ce mouvement. Tu dis que ce mouvement a un fond droitier. Il en a toutes les apparences, mais il s'en est émancipé. Les apparences, c'est ce qui a commencé par me faire peur dans ce courant de manifestations et qui aurait dû susciter contre lui le parti pris médiatique, comme tu le dis. Tout à coup, ne se levaient plus des gens qui se contentaient de râler, réflexe gaulois s'il en est, mais ils râlaient aux commandes d’un bolide, d’une automobile, d'une "force qui va" et peut faire du vilain. L'automobiliste des années 2000, c'était le poujadiste des années 50 dont on pouvait redouter qu'il rentre dans le tas comme le camionneur de Nice. Or aucun gilet jaune n'a foncé dans le tas, mais on a foncé contre les gilets jaunes : d'abord une femme soi-disant prise de panique, et puis non pas un plombier, mais un routier polonais. Le pouvoir a accusé les Gilets jaunes d'avoir provoqué ces morts. Sur Twitter, un inconnu me prit un jour à partie, me croyant partie prenante de ce mouvement, et me dit qu'il commencerait à nous prendre au sérieux le jour où nous pleurerions nos mort. Ce jour est venu et on a arrêté Eric Drouet. Les Gilets jaunes sont un hybride, une population qui apprend à se connaître, qui commence à faire vivre la primauté de la fraternité dont j'avais écrit un jour alors que tu préfères garder la "passion de l'égalité" d'un Robespierre, primauté que mon cher abbé de tanoüarn a pensée dans un livre sans que je lui aie donné le tuyau, mais les idées circulent par des circuits d'époque dans des esprits qui ont quelque chose en commun. La fraternité fait son chemin sans les incantations de Ségolène qui parlait d'"intelligence collective" en scandant "fra-ter-ni-té", contre le machinisme au pouvoir qu'est l'idolâtrie ressentie par la "start-up nation" pour l'intelligence artificielle. Les Gilets jaunes sont la coalition de ceux qui vivent en france et qui croient en un "avenir en commun", pour parler comme Mélenchon, dont bien des idées ont été reprises et copiées-collées par ceux qui avançaient des revendications : l'appel à une assemblée constituante ou à un référendum révocatoire, le reste étant puisé dans l'escarcelle de Marine Le Pen et de sa "république référendaire" à laquelle les médias ont fait semblant de ne jamais rien comprendre. Tout le fond politique est donc issu de ces deux franges du populisme démocratique, c'est-à-dire de la démocratie directe, que tu as toujours sous-estimée. Je suis heureux que l'utopie à laquelle j'ai cru toute ma vie trouve enfin droit de cité, à la suffocation des Michèle Cotta ou des François de Closets, experts fatigués, mais que l'on invite quand même pour commenter le monde qu'ils ont fait et qui se défait, et dont il est humain qu'ils ne veuillent pas voir le crépuscule. Alors, de droite, les gilets jaunes ? Oui parce qu'ils sont une force. Oui aussi, parce que symboliquement et au moins au départ, ils sont assez riches pour avoir une bagnole. De là, j'en ai déduit moi aussi qu'ils représentaient la révolte de la classe moyenne, et je me suis senti flatté que le même jour, Jacques Julliard appelle cette révolte "le mai 68 des classes moyennes". Sauf qu'il n'avait pas assez travaillé sa sociologie des ronds-points et moi non plus. Dans les ronds-points, il y a beaucoup de travailleurs pauvres et de pauvres retraités. Ils demandent du pouvoir d'achat, donc de l'argent. Demandent-ils une baisse de la dépense public ? Ils demandent une réduction du train de vie de l’État, et surtout du train de vie des politiques, pour avoir plus d’argent disponible au service du public. Tout ça, c’est de l’argent, l'argent est de droite, donc les gilets jaunes sont de droite. Je simplifie ta pensée, avant d’avancer une inflexion. Tu dis que la gauche en a assez fait, tant sur le plan social que sociétal. Sociétal, oui ; quant au social, la gauche s’ouvrant à l’économie de marché a libéralisé l'économie. Ou plus exactement, elle a fait surgir cette chimère qu'est la bureaucratie libérale aggravée d'être européenne. La gauche a été sociale démoocrate, c'est-à-dire qu'ouverte à l'économie de marché, elle s'est satisfaite des inégalités salariales et de revenus, se réfugiant dans une idée du progrès dont elle croit avoir le monopole, et sur laquelle elle joue ce que j'ai toujours appelé son univocité culturelle, dénuée de tout pluralisme. Vois ce qui se passe avec la démocratie directe, que la gauche préférerait cantonner à la démocratie participative, rien n'est encore gagné. Débordée, la sociale démocratie accepte le principe du RIC à condition qu'on ne revienne pas sur ces acquis des Lumières que seraient l'abolition de la peine de mort, la libéralisation quasiment sacralisée de l'avortement et le mariage pour tous. Telles sont les lignes jaunes que le macronisme qui se prend pour un progressisme prétend imposer aux Gilets jaunes, à quoi même les communistes sont tentés de répondre : "Mais pourquoi donc ?" La droite détient la clé de la caisse et la gauche se pose en gardien du temple du progrès culturel. La tendance frériste que tu incarnes sans qu'elle te délimite est islamo-conservatrice comme la démocratie chrétienne est centriste. Tout cela semble dépassé, au moins pour un temps de frénésie, d'utopie et de rêve. Mélenchon n'a pas compris qu'il devait faire le front des populismes parce qu'il reste plaqué sur une vieille logique antifasciste. Entre le libéralisme et le fascisme, il a choisi le libéralisme. Au contraire, l'extrême droite a renoncé à l'anticommunisme. Tu dis qu'en Italie, ce sont les thèmes de la Lega qui sont prédominants. Sur le plan du discours, peut-être. Sur le plan du budget, il ne semble pas. Il semble que les travailleurs pauvres en ressortent gagnants. Etant précisé que le mouvement cinq étoiles est en marge de la France insoumise ou de Podemos, n'est pas d'extrême gauche. C'est ce mouvement et LUiggi di Maio beaucoup plus que Matteo Salvini qui tend la main aux gilets jaunes, non pas pour une Europe de l'ethnicisme, des identités et du fascisme, bien qu el'identité ne soit pas un impensé de cette alliance comme elle en est un pour Mélenchon, mais pour une "Europe de la démocratie directe", cela a été dit explicitement par di Maio. Eh bien moi, je suis pour cette Europe-là. Andiamo, croissant de lune. Toujours, la vie reprend ses droits. Ton torrentiel

Les Gilets jaunes sont-ils de droite?

Par le Croissant de lune. Assalamou 'alaïkoum. L'histoire n'est pas un complot, mais il y a du complot dans l'histoire. Voici plus bas un document de Christophe Cros Houplon qui envisage différents scénarios de mise à profit du mouvement Gilets Jaunes par des puissances nationales ou extra-nationales, des gouvernances ou des intérêts privés. Enfin je commence à croire que le mouvement va durer, il s'aguerrit d'une semaine à l'autre au sacrifice, s'habitue aux rigueurs, se droitise et se violentise et il semble certain que, quelles que soient les mesures éventuellement prises pour le contenir, il restera un noyau dur peu compressible. Et pas moyen de le satisfaire. Augmentation du pouvoir d'achat des gens en activité, c'est déjà assez admis, pourtant le mouvement persiste. La seconde revendication, contenir les finances publiques, revendication psalmodiée ne peut à priori que flatter la gouvernance qui a bel et bien prévu des mesures drastiques dans ce sens, mais quand on en verra l'ampleur, ces tenants de la rigueur financière publique pourraient bien le regretter et s'y opposer, leur problème d'individus agrégés et non de peuple qu'ils ne sont pas et ne forment pas, ce n'est pas la dépense publique mais leur contribution individuelle aux dépenses, ce n'est pas la même chose, ils veulent payer moins et avoir plus. Et s'ils ne sont pas et ne forment pas un peuple, ils se sentent moins seuls ainsi regrouppés et apréhendent de retrouver une vie quotidienne qui leur semble à présent trop banale, ils ont peur de se séparer, eux qui ne côtoyaient personne qu'à travers les réseaux sociaux, ils ont peur de retourner manger tristement leur soupe du soir en sachet en écoutant et regardant les ennuyeux programmes télévisuels dont ils ont honte à présent de s'être accoutumés. L'auteur de la vidéo reprend à peu près ce qu'a envisagé Jacques Attali depuis des années, nullement des prophéties, mais des prévisions parce qu'il connaît les grands intérêts et peut prévoire leurs réactions et leurs actions, et si ces gens envisagent les choses à long terme, ça n'a rien d'étonnant ils voudraient tout prévoire voire tout contrôler pour moindres risques dans leurs entreprises. Les tendances dites populistes de droite ne déconcertent nullement ces milieux, leur action n'est pas de contrecarer les grandes tendances, mais de les accompagner, de les accélérer, voire de les contrôler et d'en tirer profit. Tendances populistes de droites j'écrivais, alors oui, il y a du populisme dit de gauche, mais au total, le centre de gravité reste bien à droite. Quand les deux mouvements tentent de collaborer, comme dans l'exemple Italien, les revendications de gauche sont enterrées et on ne valide vraiment que les tendances et les revendications de droite. Pourquoi est-ce ainsi? C'est probablement parce que les gauches ont déjà réalisé de grandes choses, sociales et sociétales, difficile d'aller plus loin que d'aprocher le paradis terrestre, en tout cas pas dans un contexte de moindre croissance, où on peut raisonnablement envisager un retournement peut-être brutal vers la décroissance par pénurie des vraies richesses, élément dur sur lequel on ne peut pas jouer. L'extrême-droite promet encore le paradis mais exclusif et pas à tout le monde, c'est cohérent avec ces agrégats d'individus qui vivent dans les démocraties socio-bourges, pas non plus soutenable mais ça apparaît soutenable à première vue, au regard de ces individus. Bien qu'on répète que le mouvement est général et inclassable, il suffit que les jours passent sans qu'il élève aucune revendication eu égard aux milions de gens réduits aux minimats sociaux pour le classer clairement à droite, sans vrai nationalisme toutefois, mais l'addition d'individualismes en tient lieu. Que les médias présentent bien le mouvement, à qui on épargne les railleries sarcastiques malveillantes et les caricatures relève à la fois du parti-pris et de la crainte qu'il inspire, parce que la violence manifestée ne témoigne pas de tout son potentiel de violence encore retenue, même Charli-Hebdo les épargne, les humoristes ne s'en moquent pas. Et pourtant, on se souvient de caricatures et moqueries lors de mouvements sociaux anciens, les camioneurs, les cheminots etc. Que le Musulman observe le mouvement sans s'en mêler ni s'exposer nonobstant les appels nombreux et les éditoriaux et commentaires stupides sur l'islamosphère, qu'il anticipe ses conséquences probables et se tienne prêt à toutes les éventualités. https://www.youtube.com/watch?v=bzvKbQE1Z70 Croissant de lune.

Édouard Louis, apostille du torrentiel

Mon Croissant de lune, J'avais envie de publier ton texte sur Edouard Louis. J'étais presque d'accord sur tout, excepté la dimension ethnique que tu ramènes systématiquement dans la discussion. Si le rEda en question étaitArabe, edouard Louis avait le droit de le dire. Idem pour la strangulation, je ne vois pas pourquoi il l'aurait inventée. Les bagares dégénèrent souvent quand on a changé de registre, les deux hommes de rencontre étant passés de la scène sexuelle à la scène de vol. Seulement tu as raison sur deux points : a) Si Edouard Louis est contre la prison, il ne devait pas porter plainte en se défaussant pour finir par ne pas se rendre au procès de son agresseur en pensant soulager sa conscience. b) Edouard Louis s'est surtout fait connaître par un roman intitulé "Pour en finir avec Eddy belle gueule". Je crois qu'il a pris le risque de quitter très jeune son Nord natal pour venir s'encanailler dans la capitale où il a fait la connaissance de deux sociologues homos et d'extrême gauche (dont Geoffroy de Laganerie, j'ai oublié le nom de son compère que j'ai pourtant lu davantage) qui lui ont mis le pied à l'étrier. Il a un côté très insupportable dont il décrit un épisode dans son livre d'hommage à son père. Il explique qu'il a failli provoquer le meurtre de son frère par celui-ci pour avoir dénoncé je ne sais quel moment de complicité entre son frère, qui n'était que son demi-frère, et sa mère qui l'a traité de salaud. Je ne sais plus, des cigarettes fumées entre la mère et ce premier fils et de l'argent qu'elle lui donnait, bravant l'interdit du père. Fou de rage, celui-ci s'est jeté sur le frère de lait d'Eddy belle gueule qui a décidé de quitter la maison pour toujours. c) Mais Edouard Louis a un côté justicier qui n'est pas toujours mal venu. Décrivant le sort du travailleur que fut son père, il accuse Sarkozy de lui avoir cassé le dos et Hollande de lui avoir cassé je ne sais plus trop quoi. Dans le contexte que j'ai en partie oublié, la critique sociale sonnait juste. Édouard Louis, QUI A TUE MON PERE, Seuil, 2017.

Histoire de la violence, commentaires réactifs

Par le croissant de lune. -------- Message transféré -------- Sujet : Re: [infoplus] Histoire de la violence, commentaires réactifs. Date : Sat, 29 Dec 2018 16:24:29 +0100 De : Harzi Abdellatif harzi.abdellatif@orange.fr [infoplus] Répondre à : infoplus@yahoogroupes.fr Pour : infoplus@yahoogroupes.fr Assalamou 'alaïkoum, et bonne journées de fin d'année à tous et toutes. Mes commentaires pourraient ne pas plaire à tout le monde, ce sont des conjectures, donc faillibles, et je voudrais que ce soit faux et que mes commentaires soient infondés. Ce n'est pourtant qu'un livre de plus, à quoi bon s'en formaliser, diraient certains? Quand j'ai découvert le titre de ce livre, que je n'ai pas encore écouté, livre d'Edouard Louis daté de 2016, qui se trouve aussi sur la BNFA, le titre évoquait pour moi une histoire de la violence, et je me suis dit, ça doit être un très grand historien ou anthraupologue pour oser écrire une grande histoire de la violence de tous les temps et tous lieux. Mais quand j'ai lu le résumé de l'ouvrage que je n'ai pas encore téléchargé, ma curiosité fut surprise, je suis tombé de haut, mais le titre est bon, la preuve, il a arrêté mon attention. Edouard Louis, diplômé des Hautes études en Sciences Sociales, je crois me souvenir en googlant son nom, né en 1992, est un jeune homme intelligent, voire très intelligent. D'après le résumé, ce livre est le récit authenthique mis dans la bouche pourtant fictive de sa soeur, le récit authentique d'une nuit de plaisir et de terreur, ainsi se nomme une vidéo qui en porte ce titre, plaisir et terreur et dans cet ordre, trouvée sur youtube avec son nom, interview donné à la grande bibliothèque, un truc de ce genre ou la grande librairie pardon. Donc voilà, en gros, un soir de Noël, un 25 décembre 2012, après un repas de famille ou entre amis je ne sais, s'en retournant chez lui, l'auteur croise un beau jeune homme dira-t-il, un Algérien nommé Rida B, source judiciaire du parquet, trouvé sur google dont je transmettrai le lien plus bas. Oui, parce que c'est une histoire vraie, enfin, le personnage Reda B est vraiment vrai, et réellement détenu, depuis plus d'un an, sur accusation de viol, agression, tentative d'hommicide etc. Oui, parce que l'auteur romancier est hommossexuel pour préciser, donc il croise sur son chemin un jeune homme, et séduit, l'invite dans sa chambre. Puis, et c'est là que ça va moins bien pour moi, après une soirée agréable semble-t-il, de rapports consentis, au moment où Rida allait partir, Edouard s'apperçoit qu'il lui a volé sa tablette et son téléphone. Et parce qu'il le lui reproche, parce qu'il redemande ses biens volés, l'autre se fâche, et sous la menace d'une arme à feu, rien que ça, il l'étrangle d'une écharpe, enfin, jusqu'à une certaine limite, car qui voudrait étrangler pour de bon le ferait de ses mains et pas d'une écharpe croisée et serrée, notez que ça peut rester dans un certain ton de jeu parfois et de scénario violent parfois déterminé d'avance entre consentants, même si ça arrive à mal se terminer parfois. Et puis il le viole, alors il y a d'abord eu des rapports consentis, puis en second lieu, un ou des viols, faut parcourir le livre. Je l'ai à peine parcouru, j'en ai lu de courts extraits sur la BNFA pour me former une petite idée de ce à quoi ça ressemble. Je n'ai pas encore eu le temps de lire la totalité et en aurais-je le temps et la patience? Mais je vois un peu de quoi il s'agit. Mon impression désagréable est qu'Edouard Louis se sert d'un personnage réel, de faits dont lui donne sa version, en allibi littéraire, oui, j'apréhende qu'il s'agisse d'un allibi littéraire lamentable. Rapports consentis suivis de viol, d'une strangulation intimidante et limitée, d'une terreur, pas tant que ça, si on écoute l'auteur, on n'a pas l'impression d'une si grande gravité des faits. Enfin pas moi, ça risque de déplaire à notre féministe de service, par ailleurs sensible à la cause des hommossexuels, je maintiens mon impression, qui n'est qu'une impression. Pourquoi je ne trouve pas la gravité des faits dans l'auteur? Je le trouve harmonieux, plutôt en bonne santé, défendant bien ses livres, je n'ai pas eu la même impression qu'en écoutant au hasard Christine Ango. Je n'aime pas littérairement Christine Ango, jamais lu un de ses livres, il me suffit de sa parole sur les plateaux télés pour deviner qu'elle écrit moyennement ou mal, ce qui ne veut pas dire que sa plainte initiale soit fausse, non! Voyez, je n'aime pas Christine Ango, mais je la crois sincère dans sa plainte d'inceste quand elle était enfant, en partie parce que l'exprime mal, l'impuissance à bien exprimer les choses est plus qu'en croit un gage de vérité. Avec Edouard Louis, rien de tel, trop bien le gars, on entend plutôt le bonheur, la réussite, l'accomplissement. Et ce qui pour moi aggrave son cas, c'est sa protestation d'anti-racisme, alléguant comme de bien entendu que d'autres en font autant, qu'il a lui-même volé étant ado. Oui, et alors, si c'est vraiment comme ça, la moindre précaution eut été de ne pas exposer à tous les lecteurs l'identité du présumé agresseur, ou présumé innocent. Ce diplômé en hautes études en sciences sociales est trop intelligent pour ignorer les effets dévastateurs de la seule identification du personnage, il pouvait la taire, déguiser le nom, il sait très bien que les noms comptent beaucoup, eut-il pseudonommé René ou André le personnage de son supposé agresseur, les effets ne fussent pas les mêmes et il le sait pertinemment. Je crois moi à un vol ou tentative de vol, suivi de violence physique et agression consécutive à la découverte du vol, des choses qui arrivent couramment, notamment à ces gays ou à des femmes qui recevraient inopinément n'importe qui de passage dans leurs appartements. Je crois que d'un fait banal, regrettable sans doute mais banal, l'auteur fait une tentative de meurtre, un viol et agression aggravée, notamment pour se lancer dans la carrière des lettres. C'est interlope et très malsain témoignant bien de ce que je ressens d'une certaine extrême-gauche ou se disant telle. Même la référence aux attentats ne manque pas dans la vidéo, enfin le rusé Edouard Louis lui fait très vite succéder l'évocation des migrants qui se noient en mer, faute de secours et d'accueil. Et pour bien rendre le tableau interlope à souhait, l'uteur a porté plainte, le personnage est en prison, une confrontation doit se tenir bientôt si ce n'est pas déjà fait, le romancier se dérobe à la confrontation, alors ça on peut toujours l'excuser avec tout le verbiage psychologique peu convainquant pour moi. Mais ça irait encore, si seulement il avait la frousse d'un prisonnier menotté, je crois qu'il craint plutôt la confusion et les détails éventuellement révélateurs, ou peut-être craint-il de s'effondrer lui-même en avoeux face à un qui souffre plus que lui, qui galère plus que lui, et qui l'a peut-être réellement séduit et dont il garde un souvenir sentimental certain. Mais c'est pas tout, notre romancier antifas, d'extrê extrême-gauche, anti-raciste et très accueillant est en plus critique et hostile à l'incarcération, c'est la raison qu'il allègue pour ne pas paraître à la confrontation, donc il porte plainte mais il faudrait quand-même que le coupable n'aille pas en prison. En fait, il suffirait que le romancier qui se plaint puisse se raconter, s'étaler et être écouté, bien s'analyser et se décortiquer, raconter l'histoire probablement de ce qui n'est qu'un fait de violence banal comme l'histoire de la violence, comprendre la violence comme si on ne la comprenait pas, mettre des mots, et tout le bazar Charliesque qui va avec. Contre la prison, si tu étais sincère, tu ne portais pas plainte, tu te laissais dérober des objets certes coûteux mais qui valent moins qu'une année de prison, tu n'alléguais pas tentative de meurtre ni viol, donc tu voulais bien qu'il aille en prison, si tu étais face à moi je te dirais ce qu'au fond tu reconnais, c'est que le coupable c'est toi et lui la victime. Nullement traumatisé, notre romancier a écrit d'autres ouvrages, mais celui-là est central, sans cette histoire assez authentique, le reste passerait probablement inaperçu. Nullement traumatisé, l'auteur donne de nombreuses interviews, et il défile parmi les gilets jaunes, est-ce d'un qui craint les coups et a la frousse? Et il est beaucoup trop intelligent pour ne pas deviner vers où conduira ce mouvement, l'anti-raciste qu'il est a des antennes qui l'avertissent des conséquences lointaines ou proches du mouvement des gilets. Et si notre romancier se sentait un peu responsable des minorités bénéficaires croit-on de sa générosité, alors il ne les attiserait pas dans le sens de la participation au mouvement trouble, puisqu'il devine non seulement qu'ils sont trop faibles aujourd'hui pour ça, mais que les conséquences du mouvement leur seront funestes, donc quand il s'entretient avec des gens du comité Adama, il se soucie peu de les entraîner dans une initiative au-dessus de leur force, l'appel du comité Adama fut heureusement très peu suivi, ce qui ne m'a pas surpris, beaucoup de gens ont dûr partager mes apréhensions instinctives et mes peurs et terreurs à moi bien réelles celles-là. On ne la fait pas au Croissant de lune, si tu étais face à moi, Edouard Louis, tes manières gaucho-anti-racistes seraient sans effet, je te dirais tes quatre vérités. C'est quoi la différence entre toi et ceux qu'on nomme "identitaires"? Pas grand chose, comme eux tu es centré sur toi-même, l'univers est objet de ta consommation, c'est toi au centre qui dispense aux autres ce que tu voudrais qu'on reçoive pour de l'altruisme, tu es donc un identitaire de gauche, un gaucho-identitaire, tu changera de camp sous le prétexte de te sentir incompris. Soucieux de racialisme, tu eus gardé secrète l'origine du suspect, et pour son moindre respect et afin de ne pas peser sur les suites et les jugements. Tenant contre l'incarcération et répression, tu te fus borné à te plaindre des seuls vols jusqu'à restitution ou réparation, seuls faits démontrables et concrets, le reste n'étant qu'affaire de version et l'anti-raciste que tu te prétends sait très bien que les versions sont diversement reçues. A part la gloire littéraire des gros tirages, on imagine mal ce qui inspirait que le roman soit contemporain des faits judiciaires, on peut le publier après, quand tout est fini, tout le monde veut se raconter mais tout le monde n'est pas tous les jours publié et reçu, l'intello que tu es sait très bien les effets d'un livre sur les médias et le public d'où sortent les jurets, honte sur toi, Edouard Louis. En supposant que ta version soit intégralement vraie et reçue telle par la justice, l'anti-raciste et immigrationiste que tu es sais bien que ton amant d'une nuit sera expulsé au terme de sa prison, puisqu'objectivement, il nourrit contre toi un sentiment de vengeance tel qu'on le mettra à distance, rien que son temps d'incarcération déjà écoulé qu'on ne reprends pas, fut-il reconnu innocent, si d'aventure il te croisait, alors oui cette fois il voudrait vraie vengeance et pas une écharpe serrée aux limites d'une défaillance pour certains plaisante. Quand on t'entends te raconter, on a la malheureuse impression que ta nuit fut plutôt de plaisir que de terreur, ta voix enjouée, ton sourire, ton enthousiasme le suggèrent. Pendant que ton accusé lui, moins pourvu de paroles et de casuistiques, souffre le long ennui des prisons où l'introspection n'est pas même permise à cause du nombre et promiscuité. Honte sur toi, Edouard Louis. Voici d'abord un article où on annonce la requalification de l'affaire en agression, suivi d'une vidéo où l'auteur raconte à la grande librairie, sa nuit de plaisir et de terreur, je n'ai pas entendu la terreur. Article sur les suites judiciaires, https://culturebox.francetvinfo.fr/edouard-louis/le-parquet-reclame-un-proces-pour-l-agresseur-presume-d-edouard-louis-280617 Nuit de plaisir et de terreur selon l'interviiouvé de la Grande Librairie https://www.youtube.com/watch?v=ItuiRfW1490 Croissant de lune.

mardi 8 janvier 2019

Le procès Barbarin est très mal parti

1. La défense du cardinal Barbarin s'annonce catastrophique: a) parce qu'il a commis à sa défense Me André Soulier, un dignitaire de la franc-maçonnerie et de la mitterrandie, ténor du barreau, dont l'un des principaux faits d'armes serait, à en croire "Le Monde", d'avoir fait acquitter un boucher, meurtrier d'une petite fille, et d'avoir de surcroît demandé des dommages et intérêts pour ce meurtrier dont la réputation aurait été ternie par le procès. https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/01/07/andre-soulier-l-avocat-du-pouvoir_5405811_4500055.html b) Parce que la première chose que soulève la défense du cardinal Barbarin et de son entourage est d'éventuels vices de procédure touchant cette incitation directe, reprochant au tribunal d'avoir accepté que les victimes ne versent pas de consignation personnelle, mais le fassent sur les fonds de l'association "La parole libérée". Comme si l'enjeu de ce qui est devenu un grave problème de société était de se battre sur la procédure quand l'enjeu est ici humain, compte tenu de la gravité, moins de ce qui est reproché au cardinal Barbarin que des sévisses du Père Preynat, que le cardinal Barbarin a maintenu en poste jusqu’en septembre 2015. La défense va même jusqu'à cette ignominie de dire que "tous les abus (sic) sont permis" si l'on accepte ce mode de versement de la consignation et d'ajouter, par la voix de Me Aymeric Molin: "Autrefois, au lieu de la consignation, l’accusateur devait rester en prison jusqu’à avoir fait la preuve de la véracité de ses accusations. "« La prison dans laquelle ils ont été enfermés pendant des décennies, c’est précisément le silence que l’on vous reproche », a répliqué maître Jean Boudot, qui a décrié comme ses confrères la méconnaissance par les prévenus des traumatismes vécus par des victimes d’agressions sexuelles." https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/France/Debut-proces-Barbarin-cardinal-face-plaignants-2019-01-07-1200993660?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_content=20190107&utm_campaign=newsletter__crx_urbi&utm_term=406&PMID=6c6207cf973a7c0a7bfc56bfa12872d0 c) Le cardinal Barbarin concède quelques maladresses de gouvernance, mais ne reconnaît aucune faute (le clergé est pourtant un adepte de la repentance et la prêche aux fidèles). N'Est-ce pas une faute de n'avoir fait aucun cas de "rumeurs" qui seraient remontées jusqu’à lui seulement en 2007, à l'en croire, mais dès 2004 ou 2005, selon le témoignage d'Isabelle de Gaullmin? https://www.youtube.com/watch?v=9DGIAwm57BY N'Est-ce pas une faute pour n'importe quel patron d'entreprise de ne pas connaître le profil de ses collaborateurs, surtout s’ils font l'objet d'accusations graves, quand bien même celles-ci se limiteraient encore au domaine de la réputation? Et, pour le dire dans le langage de la tribu ecclésiastique, n'Est-ce pas une faute pour un archevêque de ne pas connaître son presbyterium=ses prêtres, lesquels sont forcément en nombre limité, du fait de la crise des vocations? 2. Tandis que s'ouvre ce procès, paraît aux éditions de l'observatoire, l'ouvrage intitulé "Plus jamais ça" du Père Pierre Vignon, qui s'est découvert une vocation médiatique en signant une pétition demandant la démission du cardinal Barbarin après avoir exercé pendant vingt-cinq ans, donc sous la juridiction de celui-ci pendant seize ans, les fonctions de juge de l'Officialité, tribunal ecclésiastique surtout chargé en général d'instruire les demandes en annulation de mariage. Le Père Vignon s'abrite à l'ombre du pape François et de sa "Lettre au peuple de Dieu", dont les intentions de ne plus tolérer les abus sexuels dans l'Eglise seraient sans équivoque. Or il y a toujours une certaine distance entre les intentions et les actes. Dans le cas du pape François, cette distance est aggravée: -par le soutien qu'il a affiché au cardinal Barbarin auprès de Dominique Wolton, dans l'ouvrage qu'ont co-signé lepape et le sociologue : "Politique et société" aux éditions de l'observatoire, ouvrage au demeurant fort médiocre et doù le sociologue n'a même pas pris la peine de réécrire et de remettre de l’ordre dans les entretiens, ce qui est le b.a.-ba de la discipline. -Par les accusation de mgr Vigano, qu'on pouvait prendre pour le règlement de compte d'un prélat consservateur aigri, jusqu'à ce qu'on apprenne le tout récent épisode: -d'un évêque argentin, Gustavo Oscar Zanchetta, démissionnaire de son diocèse à 54 ans pour abus sexuels sur des séminaristes qui, fuyant son pays, est recueilli par le pape François et nommé dans une fonction ad hoc à la vice-présidence de l'ABSA, chargée de veiller sur le patrimoine immobilier du Vatican, en dépit de ses piètres qualités d’administrateur et où il succède au cardinal Pelle, qui a dû retourner en Australie pour se défendre d’accusations d’abus sexuels dans une ancienne affaire. Or le cardinal argentin choisi pour le remplacer fait l’objet d’une enquête préliminaire pour le même motif, de l’aveu même du Vatican, qui confirme des allégations de la presse italienne. À la longue, cela finit par crééer un effet de masse et comme le dit le P. Pierre Vignon, « il y a quelque chose de pourri au royaume du Vatican » où l’on retrouve la conjonction de l’argent, de la drogue et de la pédophilie. Rien ne semble avoir changé depuis l’éviction du cardinal Marsinkus et le scandale du PèrE Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ, malgré la parenthèse de Benoît XVI, seul pape visiblement décidé à faire vraiment le ménage. 3. Sous le pontificat actuel, dans l’Eglise de France et ailleurs, est organisée une grande lessive. Je suis nécessairement contraint à une certaine discrétion quant aux informations dont je dispose, mais cette grande lessive part pour être une vaste « opération pleurniche » doublée de la classique incantation : « plus jamais ça », qui n’est jamais sérieuse. « Plus jamais les avalanches », se moquait avec à propos le journaliste et polémiste serge de Beketch. Or, quand on saisit par la voie amicale des acteurs de ces opérations sur des rumeurs qu’on a entendues de façon insistante, ceux-ci ne nous demandent pas d’où on les tient ni ne diligentent une enquête discrète sur ces rumeurs, mais nous recommandent de prendre notre plus belle plume de délateur pour écrire à l’évêque : « Je ne suis pas un témoin direct et ne suis pas au courant de grand-chose même si ce que je crois savoir me paraît inquiétant, mais j’aimerais bien calomnier. Aussi je vous informe que le Père Un Tel… » L’État fait de la non dénonciation un crime et l’Église continue de pratiquer la politique de l’autruche. « Pas vu, pas pris. » Les prêtres soupçonnés detelles inclinations vivent à l’écart de leurs confrères, sont un peu mis au placard, mais pas du tout accompagnés. L’opprobre qui pèse sur eux leur donnera donc envie de recommencer. Car la méfiance génère la transgression. À long terme, cette grande lessive se révélera dévastatrice pour l’Église. Car quand, dans vingt ans, éclateront les prochaines affaires, elle ne pourra plus faire le coup d’une nouvelle catharsis. 4. L’Église préfère donner dans la chasse à l’homme que de chercher les causes lointaines pour lesquelles des perversions individuelles viennent se greffer sur une perversion systémique. Cette perversion, c’est Christine Pedoti qui la décrit le mieux lorsqu’elle fait remarquer que l’Église interdit à ses prêtres toute forme de sexualité. Un de mes amis prêtres m’objectait qu’elle n’interdit aux prêtres que la dimension génitale de la sexualité. Qu’est-ce à dire ? La dimension génitale n’est-elle pas essentielle ? Est-elle séparée de la séduction qu’un homme ressent pour une femme lorsque le membre de son appareil génital se met en érection ? La séduction non génitale n’est-elle pas plus redoutable qu’une génitalité assumée ? Le vrai est que l’Église féminise, puis émascule ses prêtres. Elle les féminise : elle les habille en robe. Elle les émascule : elle les fait se prendre pour des épouses du Christ. Elle provoque un « trouble dans (leur) genre » et dans leur identité sexuelle : ils sont à la fois des épouses au service de l’Épouse du Christ, et des représentants du christ. Tant qu’on n’aura pas fait une réflexion approfondie pour résoudre cette crise d’identité, des abus sexuels se commettront structurellement dans l’Église. Il est urgent de ne plus attendre.

jeudi 3 janvier 2019

Inaperçu de l'histoire des idées: l'absolutisme n'était pas dans la monarchie absolue.

L'éventuel et rare lecteur de ce blog le sait, j'aime chercher des inaperçus -moi, ce n'est pas les champignons-. L'actualité, l'histoire et la littérature sont pleines d'inaperçus. J'exhume l'inaperçu du jour chez Rousseau. On fait de l'auteur du "Contrat social" l'inspirateurde la Révolution française. Je veux bien, si on l'entend du point de vue de sa recherche intellectuelle et de quelques traits de sa théorie politique, ou encore de ce qu'on lui attribue la paternité de l'individualisme, partant du fait qu'il considérait l'homme comme "un tout parfait et solitaire", une monade errante sans famille, sans appui. Orphelin de mère, Rousseau avait un problème avec la paternité, ce qui le conduisit, avant qu'il eût abandonné ses enfants, à s'en vouloir de s'être attiré les bonnes grâces de son père, qui l'élevait en lui lisant des romans comme à une fille, tandis qu'à son frère était réservé d'être laborieux, sans que le père de Rousseau mît en lui ses espoirs moraux, lesquels il investissait en Jean-Jacques, à qui il demandait de ne rien faire en particulier, mais d'être et de développer son esprit délicat. C'est à Michel Onfray que je dois le désir de me plonger dans le "Discours et les fondements de l'inégalité parmi les hommes", texte fondateur auquel le contre-historien de la philosophie reproche d'avoir bâti des fictions en écartant les faits. La plus grande science est toujours mythologique et avoue elle-même se fonder sur des hypothèses. Là n'est pas mon propos du jour. Mon propos, c'est l'inaperçu. Or, de même que, dans "Le contrat social", Rousseau faisait état de l'habitude qu'avaient les Français (sous Louis XV, donc avant la Révolution) de s'entre-appeler non pas "sujets", mais "citoyens", il nous montre dans le Discours que sous le Règne de Louis XIV, dont l'historiographie n'avait pas encore fait l'origine et le parangon de l'absolutisme, si le roi pouvait y proclamer: "L'Etat, c'est moi", parole dont on ne saura jamais si elle est apocriphe ou attestée, il se jugeait aussi le premier sujet des lois de son royaume. Rousseau cite cet extrait d'un "édit publié en 1667 au nom et par les ordres de Louis XIV ": « Qu’on ne dise donc point que le souverain ne soit pas sujet aux lois de son État, puisque la proposition contraire est une vérité du droit des gens que la flatterie a quelquefois attaquée, mais que les bons princes ont toujours défendue comme une divinité tutélaire de leurs États. Combien est-il plus légitime de dire avec le sage Platon que la parfaite félicité d’un royaume est qu’un prince soit obéi de ses sujets, que le prince obéisse à la loi, et que la loi soit droite et toujours dirigée au bien public." Donc à supposer que Louis XIV ait jugé que son pouvoir était absolu, il n'envisageait pas de l'exercer de manière arbitraire, ce qui va contre bien des idées reçues.

mercredi 2 janvier 2019

Zola et Bloy

Baudelaire détestait Sand parce qu'en bourgeoise conciliante, elle ne croyait pas à l'existence de l'enfer. Pourquoi Bloy détestait-il Zola? Bloy voyait dans le christianisme une immense vengeance des pauvres consumant le monde. Le salut par le feu, à la Torquemada. Les écrivains plus doux et plus panthéistes comme Hugo et Zola sont volontiers socialistes et voudraient sauver le monde de façon plus accommodante pour la vie des hommes sur la terre. Bloy détestait Zola parce que sa bonhommie avait un couteau entre les dents. La formule n'est pas de lui, mais j'essaie de résumer avec mes mots ce que je comprends de l'aversion du "Désespéré" pour l'auteur de "La joie de vivre". Zola avait une folie destructrice un peu naïve. La folie de la bête humaine pendant ses crises. Bloy reprochait-il à cette folie d'être d'autant plus destructrice que naïve? Naïveté de Zola: dans le livre-testament de la saga des Rougon-Maquart, "Le docteur Pascal", Antoine Maquart s'enflamme d'une goutte de trop d'une boisson distillée. Le positivisme de Zola n'était pas antireligieux. Dans "Lourdes", Il fait preuve d'une vision très fine de ce que devient la vocation d'un prêtre qui, confronté au miracle, en perd la foi, parce que le miracle est tombé sur la femme qu'il aimait. Que fait-il? Il continue à être prêtre, par dévouement. Est-ce sordide? Bloy n'a pas eu de mots assez ordurier pour critiquer ce chef-d'oeuvre de zola. L'Occident contemporain veut des croyants non fanatiques, des catholiques agnostiques et des prêtres athées. Mais à se perdre dans ses paradoxes, l'Occident décline de ne plus être innervé par une religion acivilisationnelle, mais qui, parce qu'elle est celle de l'Incarnation, porte en elle un ferment de civilisaition. Pour Bloy, Zola a le tort d'être positiviste. On ne peut avoir un sens religieux qui tire à la religion de l'humanité. Le mouvement par lequel l'homme est fait Dieu par la vertu de la kénose est passif et ascendant. L'homme de l'humanisme qui se fait Dieu est assimilé par Bloy au suppôt de satan. Et de fait, l'humanisme "humilie" l'homme qu'il a divinisé jusqu'à souhaiter sa mort. L'homme n'est plus au centre du monde (Copernic), son âme ne gouverne pas son corps comme "un empereur dans un empire" (Descartes), sa raison est "la putain du diable" (Luther), l'homme est un animal qui a bien évolué (Buffon, Darwin), la société ne lui est pas un progrès et le surnaturel n'existe pas (Rousseau), il a du mal à maîtriser sa construction spirituelle, jouet qu'il est de son inconscient à la dégénérescence de la civilisation (Freud), l'homme doit renoncer à la beauté d'Apollon pour choisir un vitalisme dyonisiaque, cynique, carnassier et sans remords (Nietzsche) ou il mérite la mort (Foucault et le structuralisme). Zola accède même à un certain fantastique, présent dans son ouvrage si étonnant: "Le rêve". Mais le fantastique n'est pas du goût des apocalyptiques comme Baudelaire ou Bloy, qui sont des mystiques de la dévastation ou des mystiques dévastés, à qui la simple motion intérieure ne suffit pas,il ne leur faut rien de moins que l'échange des cœurs avec consomption de l'être fini qui reçoit le Cœur de l'infini. La nuit n'est pas le lieu du conseil du petit matin. Elle est celui de la ruine et de l'effondrement d'où l'on sort en lambeaux, un mémorial cousu dans son pourpoinct comme Pascal. Et pas d'humilité sans disparition. Zola n'est pas un écrivain mineur comme voudrait le faire croire Bloy, parce qu'il est un écrivain sans gravité. Dans son "Docteur Pascal", le héros médecin dépourvu de tare, censé sauver sa famille rongée par l'hérédité, se met à soupçonner l'amour et le détruit méthodiqument. Adieu, Clotilde, ciao bella! Et puis Zola décrit autre chose que lui-même. Bloy ne sait pas faire. Il ne décrit que l'émonctoire de ses ingratitudes. Bloy a toujours été un mendiant trop gâté.

Le macronisme alternatif

Quelques réponses à des commentateurs du blog de Philippe Bilger, avec toujours les citations de ces commentateurs pour qu'on comprenne de quoi il est question. @Marie Gamard | 02 janvier 2019 à 14:27 Merci d’illustrer par votre expérience plusieurs de mes dadas : il est absurde d’enseigner la même chose à tout le monde et de mettre tout le monde dans la même classe. Il serait beaucoup plus efficient de reconnaître les différents genres d’intelligence. Faute de quoi on fait de la scolarité un traumatisme, aussi bien pour le sportif hyperactif obligé de rester assis toute la journée que pour le mal habile un peu chétif que j’étais, quand venaient les cours de travaux manuels ou de sport. L’idée même de classe est une expression du collectivisme, surtout quand le langage des pédagogistes jouit de parler de « groupe classe », ce groupe qu’on imagine déjà en lutte. Je me souviens d’une sortie de Philippe Meyrieu se réjouissant qu’en classe, on soit tous dans le même bateau sans être obligé de s’aimer. On ne regroupe pas les élèves par affinités pour leur rendre l’école obligatoire plus supportable. Jadis, l’école était un privilège réservé à des enfants ou bien nés comme on disait, ou repérés pour leur intelligence exceptionnelle. Toutes ces intelligences étaient couvées par un précepteur individuel. L’éducation est essentiellement individuelle et gagne toujours à être individualisée. Faute de quoi on assiste à ce que vous dénoncez : l’enseignement est nivelé non par le haut, non par le bas, mais par la base, autrement dit par la médiocrité. C’est ici le lieu d’insérer mon adage : l’école ne forme ni des médecins ni des manœuvres, elle forme des agents du secteur tertiaire qui penseront à leur retraite, n’ayant pas passé la vingtaine. L’enfant ne se frotte que trop tôt à l‘enfance qui est un âge cruel. Il en résulte forcément la bouc émissarisation du meilleur ou de la llanterne rouge, de l’enfant retardé ou du surdoué, du premier et du dernier de la classe. Vous avez raison de dire que le reproche que l’on fait à Macron ne fait que répéter à l’âge adulte celui que l’on fait au « faillot ». (Il paraît que même ses copains de promo à l’ENA le voyaient un peu comme ça, parce qu’illeur disait « chute » quand le profprofessait). On n’en veut pas à Macron d’être un premier de la classe. On lui en veut d’être un premier de la classe qui a aspiré à prendre des responsabilités et donc à diriger les autres sans faire sa réforme intérieure et comprendre que prendre un poste de direction suppose une ascèse ministérielle, l’ascèse du ministre consistant à comprendre qu’on dirige pour servir. Si le premier de la classe n’a pas cet altruisme, il reste un faillot puant de suffisance, qui ne se hisse que pour lui-même et à qui on chante ce couplet de Font et Val à la grande époque (Patrick Font n’est plus de ce monde) : « Il était si con Le premier d’la classe Que tout l’monde voulait être le dernier. Ca fait qu’il y avait Un premier de classe Et tout d’suite après 43 derniers. Chacun déployait son intelligence Pour être noté en-dessous d’zéro, Pour ne pas choper le prix d’excellence Qui récompensait ce triste charlot. » ------------------------------------------------ @Denis Monod-Broca | 02 janvier 2019 à 11:14 Macron a lu le cardinal de Retz : « On ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment. » Mais il pousse l’ambiguïté jusqu’à un paroxysme de perversion narcissique, le pervers narcissique gouvernant son entourage par l’injonction paradoxale. Non seulement il y a l’ambiguïté que vous notez entre le relativisme d’ »à chacun sa vérité » et le caractère absolu qui devrait être contenu dans le vœu de vérité. (Au passage, remarquez la syntaxe hasardeuse de notre fort en thème : « chacun d’entre nous commence à se fourvoyer dans l’erreur quand nous affirmons les choses sans dialoguer » au lieu de : « quand il affirme les choses sans dialoguer. » La syntaxe est aussi hasardeuse que la philosophie du « débat » pour « l’action » et non pour « la décision »). Non seulement il y a l’ambiguïté, à l’intime du vœu de vérité macronien, entre celui-ci, qui devrait valoir pour lui-même, et la lutte contre les fake news, qui annonce une répression politique et une surveillance des opposants. Ambiguïté qui reproduit celle déjà observée à l’intime du discours du 10 décembre, entre la compréhension et l’annonce d’une répression « sans complaisance » des prochaines manifestations. Mais l’ambiguïté se niche dans la différence de posture entre ce premier discours empathique d’un enfant pris en faute et qui promet qu’il ne le fera plus, et ce discours martial des vœux de Jupiter remonté sur son olympe ou de Mars résurgent, au mépris de la promesse que « nous ne reprendrons pas le cours de notre vie ». L’injonction paradoxale est l’essence du « et en même temps » et de la perversion narcissique. L’entourage d’un pervers narcissique est constamment déboussolé et sous pression, ne sachant jamais de quelle humeur il sera et doutant, dans son amour possessif, si domine l’amour oula possessivité. La France de Macron est sous les ordres d’un pervers narcissique. Je crois savoir de quoi je parle, je suis un manipulateur qui me soigne. ------------------------------------------------------------------------------ @G.Scheidt | 02 janvier 2019 à 13:23 « Si ces réformes sont justes la pour répondre à des critères économiques et financier sans tenir compte de l'humain, elles sont vouées à l'échec et seront rejetées par la grande majorité des Français. » Macron doit mettre en œuvre « une réforme fiscale remettant totalement à plat notre fiscalité en renforçant la fiscalité directe et en diminuant la fiscalité indirecte et les multiples taxes qui frappent les plus pauvres comme les plus riches de la même manière. » La TVA est beaucoup plus injuste que la taxe d’habitation. Les promoteurs de la TVA sociale la présentaient comme une taxe sur l’importation alors qu’il était possible de rétablir des droits de douane sans les faire peser sur le consommateur. À quoi j’ajoute (et si l’on me taxe d’utopie, j’accuse mes contradicteurs de céder au réflexe pavlovien du TINA (there is no alternative) qu’on devrait également revenir à la philosophie de la sécurité sociale (« de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins ») en faisant cotiser différemment celui qui touche un salaire élevé et celui qui touche un bas salaire. De même, les ASSEDIC (si la fusion avec l’UNEDIC fait que c’est encore cette caisse qui indemnise les chômeurs) ne devrait pas indemniser un cadre au-delà du salaire médian, étantdonné que la perte d’un salaire atteint certes différemment celui qui a, par exemple, contracté un emprunt au crédit conséquent, mais on peut s’attendre à ce qu’il ait fait des économies et si on ne prend pas cette mesure d’équité, il faut reprendre l’idée exprimée ici par un commentateur il y a quelques jours, d’un SMIC différent selon les régions, car le niveau de vie n’est pas le même selon que l’on habite à Paris ou en province, et plus généralement que les loyers sont élevés ou non à l’endroit où onvit. Enfin, une conférence des salaires digne de ce nom remettrait à plat l’échelle des salaires, et prendrait acte que rien ne justifie que l’on rémunère davantage le travailleur intellectuel que le travailleur manuel. L’excuse de sa plus grande responsabilité sur le devenir de l’entreprise est souvent opposée. Elle vaudrait si le cadre ou le grand patron choisi par un conseil d’administration était intéressé à l’échec de l’entreprise qu’il dirige, comme il est intéressé à son succès par les stock options ou les retraites chapeau. --------------------------------------------------------------- @caroff | 02 janvier 2019 à 10:42 « Je pense aussi que VGE avait un peu plus d'empathie pour les gens que Macron, comme l'ont montré les mesures sociales (minimum vieillesse augmenté de 20% et aménagements des allocations chômage). ») Et come le montre aussi cette anecdote que je dois à une amie elle aussi trop tôt disparue. Aveugle comme votre serviteur, elle montait en gare de Vendôme avec ses valises et ses deux enfants. Un homme à la voix chuintante lui offre ses services : »Vous avez besoin d’aide, mademoiselle ? » Mon amie accepte bien volontiers. L’homme lui porte ses bagages en ouvrant la voie pour installer la petite famille aux places qui lui étaient dévolues. Après quoi il salue et se retire dans un wagon de première classe. Les passagers se retournent vers mon amie et lui demandent: « Savez-vous qui vient de vous aider ?» Mon amie n’a pas réalisé,trop préoccupée de ne pas rater le train et que tout son monde y soit monté sans encombre. « C’est Giscard. » La grande classe ! Mais pas celle de la lutte des classes La grande classe, la vraie.