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jeudi 3 mars 2011

Insurrection en quête de régime

(suite du Dialogue entre le torrentiel et un croissant de lune, partie Iv, chronique 18)

Envoyé par le Croissant de lune, le 4 mars à 0h12

Bonsoir Torrentiel.


Ce jour, le tyran de la vaste Lybie, a tenté d'en imposer, sans succès notable, de faire accroire au monde qu'il émerge de sa léthargie militaire. Il a en vain tenté de reprendre des terminaux pétroliers, des villes portuaires, comme Bréga, mais ce fut sans succès. Il a tenté de réinvestir une localité qui lui fut reprise au bout de moins d'une heure. Il se dit que ce qui lui reste d'officiers fidèles, il les tient par contrainte, gardant leurs familles ottages. En fait, on aurait pu croire à la supériorité militaire du gouvernement, qui se voit opposé un peuple en arme peu organisé. C'est qu'en fait, en Lybie, il n'y eut jamais d'organisation ni d'ordre. L'homme est paradoxalement, un tyran plus ou moins anarchiste, brouillon dans toutes ses affaires. Pour qualifier la situation Lybienne, Hazmi Bchara emploi le terme de "non-régime". Au lieu que dans d'autres capitales, on entendait le slogan: "Le peuple veut la chute du régime", certaines fois, les Lybiens ont au contraire scandé: "Le peuple veut créer un régime." Très étrange cette non-gestion Lybienne, situation dont on dit qu'elle s'apparente davantage aux expériences Africaines qu'aux expériences Arabes proprementdites. Tout est à l'avenant de cette autocratie anarchique, ses effets s'étendent jusque dans les forces armées. Ce modèle aura malheureusement conforté et servi d'exemple aux Africains, qui ne crurent pas devoir créer plus d'ordre que le colonel. Dictature idéologique, des slogans, des symposiums et du vide. Le discours à l'extérieur, ce fut le panarabisme, ou le panislamisme, le parti-pris pour la révolution mondiale. A l'intérieur, ce fut un maintien, voire une agravation du tribalisme, alors même que le phénomène tendait naturellement à s'atténuer, n'étant plus, politiquement du moins, aproprié au temps présent. Tandis que des dictateurs constructeurs ont lutté contre le phénomène tribal, il lutta, lui, pour le maintien de cet ordre basique du tribalisme, contre l'évolution naturelle vers la situation de société civile citoyenne et nationale. Voilà que d'eux-mêmes, les Lybiens veulent avoir un état comme tout le monde, se sentir égaux et libres, citoyen d'une entité cohérente, dont le fonctionnement soit réglé par la loi. Voilà ce que veulent nos peuples. Certains sont brimés par des états trop forts, ou des états privatisés et pillards, où le droit est lettre morte, d'autres sont dépossédés par une situation dans laquelle les tribus sont inégales, et inégal le partages des investissements et des biens du pays. Les Lybiens insurgés, créent, malgré leur peu de connaissance, l'embryon d'un état, où le dernier mot revienne au droit.


C'est un régime d'impuissance. Les échecs d'aujourd'hui, le sabre de l'Islam, a cru pouvoir les commenter, comme de simples tentatives pour effrayer les insurgés et non pas comme des combats sérieux. Autrement dit, on a voulu simplement vous faire peur. Que de niaiseries! En revanche, les insurgés, s'expriment comme l'autorité de référence. Ils ont ce jour adressé des ultimatums aux deux localités pétrolières portuaires, encore tenues par cette bande. Ils les ont sommé de se rendre sans combat, sous peine de traduire en justice quiconque sera trouvé les armes à la main! D'ici peu de temps, on s'accorde à dire que la capitale seule, sera encore captive. Le drame est que la bande du tyran, y dispose de tout, y compris des vivres. On espère que les échecs de ce jour, et d'autres, porteront les forces contraintes de rester fidèles, de tenter quelque-chose pour mettre fin au cauchemar! Si Dieu veut, une issue se présentera, qui mettra fin à tous ces doutes et périls. Le Vénuswélien Chavez, a proposé son entremise, il se dit aussi qu'un asile serait proposé par Abou-Dabi, ou encore en Serbie. Byzare, ces amitiés Serbes, il a tâté de tout.


Saches que l'un des fils d'El-Kaddafi, footballeur professionel, a joué au club de la Juventuze, où son père a déversé, très libéralement, une participation notable au capital du club! Voilà où vont les trésors de la Nation! Le fils du panarabiste joue en Italie, son père y met notre argent, et il n'est pas le seul à faire ainsi, tandisque pas un club, pas une sélection nationale de nos pays n'est jamais bien allé au-delà de la troisième place en coupe du monde. Or, l'argent existe, les talents aussi! Comme on doit se moquer de nous, et en faire des gorges chaudes! Tels financent des clubs étrangers, d'autres achètent des haras où le pursang Arabe, cheval de prix, est entraîné en pays froid, d'autres hantent les casinos, s'ofrent des courtisanes, subventionnent des artistes étrangers, alors que nos jeunes sans espoir, s'ils ne franchissent les frontières, se donnent et se livrent à des femmes d'âge, se prostituent par nécessité! Paraît qu'en Tunisie, ces dames seraient sifflées dans les rues; à présent, ces cougueurs, on en verra bientôt revenir avec des plaintes et calomnies. Voilà bien de quoi serrer le coeur, tandis qu'on voit, que le seul fait d'exprimer sa volonté, permet au peuple Turc, d'attirer à lui, les investissements, les techniques, de cultiver sa terre avec profit, de faire fumer les usines, de cuire et manger son pain en repos. Il a suffi pour cela, qu'il fît bonne chasse à la corruption et aux incuries, pour que la Turquie passe de l'état de quasi banqueroute, vers une prospérité très enviable, en 10 ans seulement! Il fallut que ce soit toi, Torrentiel, qui m'aprenne qu'une partie notable de la production Française de cinéma, est propriété d'un Tunisien (Tarek Ben Amar), je ne l'imaginais pas!


Tes Français qui craignent nos révolutions, apréhendent sans doute les vagues de migration, c'est sûrement vrai, à court terme. Pourtant, si les changements sont crédibles, s'il y a retour à la paix publique, qui peut nier que nos pays sont des gisements de croissance? Débarassés des pillages et corruptions, mais plus encore, des incuries de gestion, nos pays sont éligibles à une saine prospérité. Pourquoi l'homme Arabe serait-il pauvre pour toujours? Le Turc fut plus pauvre encore, le voilà prospère, qui parcourt le monde, diversifie ses placements et créations, capte les marchés, les ressources financières ou premières. L'Arabe afranchi de la peur, et bientôt si Dieu veut, de cette vile oisiveté, ne voyagera plus que pour son bon plaisir et on fera de lui mille et un comptes. Le Français craint toujours quelque chose. On lui sert des débats, sur lesquels pour l'instant, personne n'a rien saisi de substantiel, on l'amuse et on l'abuse, c'est pour lui aussi que sonne l'heure des choix!


Croissant de lune.

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