Pages

mardi 17 octobre 2017

Le choix de l'espérance

Dimanche matin, lors d'une messe que j'accompagnais à l'église Saint-Joseph à Mulhouse, le frère Martin racontait cette histoire, liée à l’évangile des noces dont est expulsé, dans la seconde partie de la parabole, l'homme qui a refusé de revêtir le vêtement de noces (la thèse du frère Martin était que nous sommes tous appelés, tous sauvés en espérance, mais que peu sont élus parce que nous ne nous intéressons pas au salut et ne voulons pas porter l'habit de fête) : « Un jour, j’avais parlé du paradis dans une classe de CE2. Le lendemain, une petite fille me montre un dessin qu’elle avait fait : c’était une maison, des fenêtres de laquelle sortaient des notes de musique. Devant la maison, il y avait une petite fille qui lui ressemblait. Je lui demande de m’expliquer son dessin.
- Que symbolise cette maison ?
- Le paradis.
- Et cette petite fille ?
- C’est moi.
- Et pourquoi tu es devant la maison ? Pourquoi tu n’entres pas ?
- C’est encore à moi de décider si j’entre ou si je n’entre pas. »
Conclusion du frère Martin : « Cette petite fille avait tout compris. »
Autrement dit, « Au paradis, il n’y a que des volontaires, tout comme en enfer, il n'y a que des volontaires. »
Mon objection: Quand le Père nous adresse ce commandement tautologique ou redondant: "Choisis la vie pour que tu vives", peut-Il nous dire en quelque sorte, alors que nous ne sommes pas tous égaux devant l'amour de la vie: "On vous forcera d'être libres" ou "on vous forcera d'être heureux", mais vous ne serez pas sauvés malgré vous?
Le poète #JulienBlaine avait forcé mon frère à retirer de son documentaire, "La poésie s'appelle revient", un passage où, au montage, il le tirait dans le sens de la foi, alors qu'il s'y montrait farouchement fermé. Je commentais auprès de mon frère: "Nous autres, chrétiens, avons toujours tendance à vouloir sauver les gens malgré eux". #JulienBlaine a dit à mon frère qu'il avait apprécié mon commentaire. Nous autres, chrétiens, aimons la liberté en théorie, mais non pas le risque qu'elle implique.
Si la fin de la liberté est d'être comme le Christ, totalement "oui et amen", soit dit sans ironie et en citant Saint-Paul, il me semble que, dès lors que l'Evangile nous présente comme seul venant du diable ce qui n'est ni oui, ni non, le non n'est pas diabolique. Or nous ne voulons pas courir le risque de pouvoir dire non, et nous ne comprenons pas que nous puissions le dire. Or ce n'est pas le "non" qui est diabolique, c'est le refus de se prononcer pour ou contre Dieu, c'est d'opter pour "le choix du non choix" (selon la distinction fructueuse de l'abbé de Tanoüarn), au lieu de choisir entre le choix du moi ou le choix de Dieu.
Je traverse une épreuve assez difficile. Souvent, il m'arrive de regretter de ne rien en retirer, comme si la vie ne m'apprenait rien. Mais qui suis-je pour la forcer à m'apprendre quelque chose avant que je ne sois prêt à recevoir sa leçon?
Dieu est infiniment simple, mais le cœur de l'homme est complexe.
Dimanche matin, lors d'une messe que j'accompagnais à l'église Saint-Joseph à Mulhouse, le frère Martin racontait cette histoire, liée à l’évangile des noces dont est expulsé, dans la seconde partie de la parabole, l'homme qui a refusé de revêtir le vêtement de noces (la thèse du frère Martin était que nous sommes tous appelés, tous sauvés en espérance, mais que peu sont élus parce que nous ne nous intéressons pas au salut et ne voulons pas porter l'habit de fête) : « Un jour, j’avais parlé du paradis dans une classe de CE2. Le lendemain, une petite fille me montre un dessin qu’elle avait fait : c’était une maison, des fenêtres de laquelle sortaient des notes de musique. Devant la maison, il y avait une petite fille qui lui ressemblait. Je lui demande de m’expliquer son dessin.
- Que symbolise cette maison ?
- Le paradis.
- Et cette petite fille ?
- C’est moi.
- Et pourquoi tu es devant la maison ? Pourquoi tu n’entres pas ?
- C’est encore à moi de décider si j’entre ou si je n’entre pas. »
Conclusion du frère Martin : « Cette petite fille avait tout compris. »
Autrement dit, « Au paradis, il n’y a que des volontaires, tout comme en enfer, il n'y a que des volontaires. »
Mon objection: Quand le Père nous adresse ce commandement tautologique ou redondant: "Choisis la vie pour que tu vives", peut-Il nous dire en quelque sorte, alors que nous ne sommes pas tous égaux devant l'amour de la vie: "On vous forcera d'être libres" ou "on vous forcera d'être heureux", mais vous ne serez pas sauvés malgré vous?
Le poète #JulienBlaine avait forcé mon frère à retirer de son documentaire, "La poésie s'appelle revient", un passage où, au montage, il le tirait dans le sens de la foi, alors qu'il s'y montrait farouchement fermé. Je commentais auprès de mon frère: "Nous autres, chrétiens, avons toujours tendance à vouloir sauver les gens malgré eux". #JulienBlaine a dit à mon frère qu'il avait apprécié mon commentaire. Nous autres, chrétiens, aimons la liberté en théorie, mais non pas le risque qu'elle implique.
Si la fin de la liberté est d'être comme le Christ, totalement "oui et amen", soit dit sans ironie et en citant Saint-Paul, il me semble que, dès lors que l'Evangile nous présente comme seul venant du diable ce qui n'est ni oui, ni non, le non n'est pas diabolique. Or nous ne voulons pas courir le risque de pouvoir dire non, et nous ne comprenons pas que nous puissions le dire. Or ce n'est pas le "non" qui est diabolique, c'est le refus de se prononcer pour ou contre Dieu, c'est d'opter pour "le choix du non choix" (selon la distinction fructueuse de l'abbé de Tanoüarn), au lieu de choisir entre le choix du moi ou le choix de Dieu.
Je traverse une épreuve assez difficile. Souvent, il m'arrive de regretter de ne rien en retirer, comme si la vie ne m'apprenait rien. Mais qui suis-je pour la forcer à m'apprendre quelque chose avant que je ne sois prêt à recevoir sa leçon?
Dieu est infiniment simple, mais le cœur de l'homme est complexe.