Hollande au chevet du climat.
C’est un peu comme le roi primitif qui se convainc qu’il peut faire tomber la
pluie parce qu’il ne sait pas gouverner le paysoù il règne. Avec une variante laïque :
Hollande ne prie pas le ciel pour que le
ciel fasse tomber la pluie, Hollande prévient le ciel que, puisqu’il ne sait
pas commander à la terre, il va s’occuper de lui. Le ciel tombe sur la tête de
M. Météo, à sa grande satisfaction. Hollande est un roi primitif et un M. Météo
qui arrive à ses fins puisque pour lui, « gouverner, c’est pleuvoir. »
IL est plus facile à Hollande de faire tomber la pluie ou de
recevoir un coup de foudre que de faire baisser la courbe du chômage. Même Mme
Merkel a un faible pour son Hollande foudroyé. Puisqu’il attire la foudre, elle
met la tête sur son épaule. C’est le côté Sturm und Rang de cette romantique
austère. Et il ne faut pas dire que Hollande ne sait pas infléchir les courbes.
Il a trouvé un moyen avec les chômeurs, c’est de les contrôler pour les radier.
2. « tout chômeur est tenu
d'effectuer des actes positifs et répétés de
recherche d'emploi", dit le Code du travail . Comment fait le
chômeur dépressif ?
Sous la gauche avant le hollandisme
révolutionnaire, il était indécent à la droite de supposer qu’il y ait des faux
chômeurs. Jacques Attali conseillait déjà sous cette gauche-là. Aujourd’hui,
tous ces tabous ont sauté et Jacques Attalipeut déclarer : « Nous
sommes un pays qui préfère des chômeurs bien payés à des travailleurs mal
payés. »
Eh bienmoi, j’assume ma préférence. C’est
peut-être parce que je suis un assisté, mais je crois aux chômeurs dépressifs. Je
crois que tout travail mérite salaire, et que les boulots ingrats devraient
être les mieux payés. Ce renversement de l’échelle des salaires, c’est mon
gauchisme à moi. Si j’étais syndiqué, je le serais pour la défense des ouvriers
au marteau-piqueur. Mais Claude reichmann, le grand pourfendeur de la sécurité
sociale, a raison de dire qu’il ne faut
pas parier sur la révolution des assistés. Mon gauchisme est tout à la fois trop
rationnel, trop idéaliste, trop naÏf et
trop simplement chrétien pour être révolutionnaire.
Le gauchisme de Jacques Attali, son ambition
sociale pour les travailleurs, c’est qu’ils deviennent des travailleurs
pauvres. Soit c’est que Jacques Attali sévit
depuis trente-cinq ans auprès de gouvernements qui n’ont jamais réussi à régler
le problème du chômage, soit c’est que, comme son homonyme Séguéla, Jacques Attali
n’est qu’une espèce de puboliciste florentin et de publicitaire machiavélien qui
n’a jamais eu aucune autre ambition pour les travailleurs.
- Sous la gauche, on peut précariser les travailleurs et
parler des faux chômeurs tout en ne s’embarrassant plus de cogérer
l’Éducation nationale avec les syndicats. La réforme
actuelle n’est que la continuation du projet de Vincent Peillon sans son
instigateur. Lequel instigateur ne s’inscrivait à son tour que dans la
lignée des didacticiens et des pédagogues de la Ligue de l’enseignement.
Ceux-ci, en plus d’être des dissipateurs de jargon qui se dissipent dans
l’interdisciplinarité, sont des équaliseurs de citoyens standards, sans
sel, sans ciel et désessentialisés, dont on veut faire les rejetons
médiocres de l’enseignement de masse.
Ils ne deviendront ni médecins ni manœuvres. On importera les
futurs ressortissants de ces deux classes sociales. Ceux-là végéteront
dans le tertiaire s’ils trouvent du travail. Les plus doués s’en sortiront
toujours. Ils n’ont que faire de l’antiélitisme affiché de « l’école
de la République ». C’est quand la chose manque qu’on y met le mot. Ainsi
de la « République », qu’on ne saurait trop placer comme
complément de détermination de l’école antidéterministe.
L’èlève est moins que jamais au centre du système puisque l’enseignement ne s’adapte pas au genre d’intelligence de chacun. Et plus elle vise l’égalité, qui est sa seul obsession depuis Edgar Faure, plus elle essaie d’éviter la reproduction que dénonçait Bourdieu, et plus le fossé se creuse dans la prédétermination des catégories sociales. Moins lécole et la république sont méritocratiques, plus l’ » ascenseur social » est en panne.
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