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mercredi 20 mai 2015

Hollande, le roi primitif


Hollande au chevet du climat. C’est un peu comme le roi primitif qui se convainc qu’il peut faire tomber la pluie parce qu’il ne sait pas gouverner le paysoù il règne. Avec une variante laïque :  Hollande ne prie pas le ciel pour que le ciel fasse tomber la pluie, Hollande prévient le ciel que, puisqu’il ne sait pas commander à la terre, il va s’occuper de lui. Le ciel tombe sur la tête de M. Météo, à sa grande satisfaction. Hollande est un roi primitif et un M. Météo qui arrive à ses fins puisque pour lui, « gouverner, c’est pleuvoir. »

 

IL est plus facile à Hollande de faire tomber la pluie ou de recevoir un coup de foudre que de faire baisser la courbe du chômage. Même Mme Merkel a un faible pour son Hollande foudroyé. Puisqu’il attire la foudre, elle met la tête sur son épaule. C’est le côté Sturm und Rang de cette romantique austère. Et il ne faut pas dire que Hollande ne sait pas infléchir les courbes. Il a trouvé un moyen avec les chômeurs, c’est de les contrôler pour les radier.

 

 

2. « tout chômeur est tenu d'effectuer des actes positifs et répétés de recherche d'emploi", dit le Code du travail . Comment fait le chômeur dépressif ?

 

Sous la gauche avant le hollandisme révolutionnaire, il était indécent à la droite de supposer qu’il y ait des faux chômeurs. Jacques Attali conseillait déjà sous cette gauche-là. Aujourd’hui, tous ces tabous ont sauté et Jacques Attalipeut déclarer : « Nous sommes un pays qui préfère des chômeurs bien payés à des travailleurs mal payés. »

 

Eh bienmoi, j’assume ma préférence. C’est peut-être parce que je suis un assisté, mais je crois aux chômeurs dépressifs. Je crois que tout travail mérite salaire, et que les boulots ingrats devraient être les mieux payés. Ce renversement de l’échelle des salaires, c’est mon gauchisme à moi. Si j’étais syndiqué, je le serais pour la défense des ouvriers au marteau-piqueur. Mais Claude reichmann, le grand pourfendeur de la sécurité sociale,  a raison de dire qu’il ne faut pas parier sur la révolution des assistés.  Mon gauchisme est tout à la fois trop rationnel, trop idéaliste, trop naÏf  et trop simplement chrétien pour être révolutionnaire.

 

Le gauchisme de Jacques Attali, son ambition sociale pour les travailleurs, c’est qu’ils deviennent des travailleurs pauvres.  Soit c’est que Jacques Attali sévit depuis trente-cinq ans auprès de gouvernements qui n’ont jamais réussi à régler le problème du chômage, soit c’est que, comme son homonyme Séguéla, Jacques Attali n’est qu’une espèce de puboliciste florentin et de publicitaire machiavélien qui n’a jamais eu aucune autre ambition pour les travailleurs.

 

 

  1. Sous la gauche, on peut précariser les travailleurs et parler des faux chômeurs tout en ne s’embarrassant plus de cogérer l’Éducation nationale avec les syndicats. La réforme actuelle n’est que la continuation du projet de Vincent Peillon sans son instigateur. Lequel instigateur ne s’inscrivait à son tour que dans la lignée des didacticiens et des pédagogues de la Ligue de l’enseignement. Ceux-ci, en plus d’être des dissipateurs de jargon qui se dissipent dans l’interdisciplinarité, sont des équaliseurs de citoyens standards, sans sel, sans ciel et désessentialisés, dont on veut faire les rejetons médiocres de l’enseignement de masse.  Ils ne deviendront ni médecins ni manœuvres. On importera les futurs ressortissants de ces deux classes sociales. Ceux-là végéteront dans le tertiaire s’ils trouvent du travail. Les plus doués s’en sortiront toujours. Ils n’ont que faire de l’antiélitisme affiché de « l’école de la République ». C’est quand la chose manque qu’on y met le mot. Ainsi de la « République », qu’on ne saurait trop placer comme complément de détermination de l’école antidéterministe.

    L’èlève est moins que jamais au centre du système puisque l’enseignement ne s’adapte pas au genre d’intelligence de chacun. Et plus elle vise l’égalité, qui est sa seul obsession depuis  Edgar Faure, plus elle essaie d’éviter la reproduction que dénonçait Bourdieu, et plus le fossé se creuse dans la prédétermination des catégories sociales. Moins lécole et la république sont méritocratiques, plus l’ » ascenseur social » est en panne.

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