Pages

vendredi 16 janvier 2015

Malek Boutih et les indissolubles

Croissant de lune, Tu m'envoies un article sur un crime (de droit commun ?) dont tu me dis qu'il date en fait d'il y a quelques mois (et je me souviens en effet de l'avoir vu passer). Cependant tu admettras que si l'événement ne date pas de la même période, on ne peut pas le mettre en perspective des événements de cette semaine.Le vrai problème est que le gouvernement français se soit cru autorisé à faire dysfonctionner les sites musulmans dont celui que tu consultes assez souvent. Il y a là véritable atteinte à la liberté d'expression. De même, par parenthèses, que l'atteinte qui existerait (et qui existe déjà en partie) si le gouvernement se mêlait de former les iman. La laïcité non réaménagée consentirait une exception pour ces citoyens mineurs que seraient les musulmans de france pdont il faudrait former les prêcheurs et en exiger qu'ils s'expriment en français afin que les agents du DCRI qui n'ont rien à faire dans les mosquées n'aient pas à se donner la peine de faire appel à des agents arabisants. Notre classe politique n'ayant décidément aucune culture, j'ai entendu hier matin rachida dati dire en substance que la religion était un service public et qu'il faudrait former les imans à l'université puisqu'on forme bien les prêtres... Ensuite, tu me parles de Malek Boutih et tu me dis qu'il a fait des sorties où il parle de mesures liberticides en cas de victoire frontiste. Je ne me souviens pas d'avoir lu ça. Je ne sais plus ce que tu me disais à propos d'autres sorties du même bonhomme, mais dans le contexte des interventions françaises ou liées aux événements tunisiens. Tu as soigné l'une de ses tantes et ça te permet de dire que c'est une famille habituée aux passe-droits. Ca ne m'étonne pas et c'est certainement le fond de l'affaire. Il a été formé à l'école de Julien dray et de "SOS racisme" dont il a été l'ancien Président. Militant professionnel aussi bien qu'Hollande ou que valls. Des irresponsables professionnels à qui on confie les clés de la France (ce serait scandaleux dans n'importe quel autre pays). Il y a en outre un point commun des anciens présidents de "SOS" (à l'exception d'Harlem Désir à moins que ça se voie moins ou qu'on l'ait moins su - je te le disais déjà à l'époque où tu incriminais déjà Malek Boutih -) : c'est que ces gens-là sont gâtés par la drogue. Fodé sylla, c'était le crack ; Malek Boutih, c'est l'extasie. Comment je le sais ? Pour fodé sylla, ça avait défrayé la chronique en 2005 ; Quant à Malek Bouthi, c'est à travers la recension d'un livre de Laurent Mauduit, qui voulait s'enquérir de qui était Hollande en suivant sa campagne, et à qui le seul qui ait fait une réflexion un peu censée était Malek boutih sous extasie. Une drogue qui a vraiment gâté le bonhomme, familier des déclarations à l'emporte-pièce : en 2010 ou 2011, il disait par exemple que c'était plié pour la présidentielle de 2012, que le PS ne trouverait même pas un candidat (en un sens, il a été bon prophète...) et surtout ne l'emporteraient pas. Concernant sa non implication dans le monde professionnel, il ne faudrait pas exagérer en ce qui le concerne : il a travaillé dans une radio... Mais surtout, ce n'est pas le premier député ni le n° 2 du premier parti de la majorité. C'est un aparachik parmi pas mal d'autres, et un député un peu plus que de la base, ayant sa place à la marge des apareils, mais qui a du mal à exister par suite de son caractère incontrôlable. Au passage, le modèle différencialiste de"SOS" après avoir été encensé des années durant, est fortement battu en brèche, et j'ai entendu Olivier faure avouer que la marche des beurs avait été détournée par le parti socialiste et cette association au profit d'individus plus médiatiques. En quoi il reprend sans la nommer la thèse de farida Belghoul et explique aux profanes dont je suis ce que les jeunes beurs avaient à reprocher à "Sos racisme". Donc il ne faudrait pas exagérer la portée des déclarations de Malek Boutih, bien que les médias s'en soient emparées, parce qu'elles dénonçaient des complicités mafieuses à l'origine d'un état de non droti dans les cités dites sensibles. Pour l'avoir écouté, il n'a fait en l'occurrence que rester sur la ligne qui avait toujours été la sienne, c'était déjà vrai en 2002. A savoir, il a dit qu'il existait trop de zones de non droit en france où l'élu local s'entendait avec le caïd local. Ca, je l'ai toujours entendu dire, et proféré aussi bien de la part de gens comme ma belle-soeur dont je ne sais pas d'où elle le tenait que de la directrice de cabinet de Bernard tapie qui me l'a confirmé à l'aumonerie de la Sorbonne en 1992 ou 1993, comme celui-ci venait de quitter le ministère de la ville. Qu'on se soit saisi opportunément des déclarations de Malek Boutih, un élément incontrôlable, oui. Que ces déclarations soient fausses ou qu'on n'ait pas le droit de les faire, non. C'est plutôt l'inféodation de ces "zones de non droit" au "valeurs de la République" (et non aux valeurs de la France) qui pourrait me gêner, encore que je te répète (et je n'ai pas changé d'avis) qu'un pays a le droit d'imposer ses valeurs à ceux qu'il accueille à condition de ne pas leur mentir. Le mensonge, c'est d'avoir fait croire depuis trente ans, à la suite de la marche des beurs, aux enfants d'immigrés qui n'y pensaient pas, qu'ils étaient des français à part entière alors que nombreux sont ceux qui continuent à ne pas se sentir Français, ce qui ne constitue pas une raison de leur jeter l'opprobre, on ne peut forcer personne à acquérir une identité. C'est tellement un mensonge qu'on parle aujourd'hui de les déchoir de leur nationalité s'ils contreviennent à ces valeurs. J'éprouve moi-même de la distance à l'égard de ces valeurs, et la distance que j'éprouve est nécessairement moindre, du fait de mon atavisme occidental, que celle des enfants d'immigrés à qui on veut imposer des valeurs qu'on ne définit que négativement, à l'exception de la fraternité, pour laquelle il s'agirait qu'ils soient les frères de gens qui professent le droit de les mépriser ouvertement, en caricaturant leur prophète ou en interdisant d'espace public leurs soeurs voilées. On veut en faire les mercenaires des "valeurs de la république", dans lesquelles ils ne peuvent pas se reconnaître parce qu'elles méprisent le fonds religieux qui est la marque la plus haute de l'âme humaine, et leur histoire religieuse particulière, liée à leur identité musulmane. On veut en faire les mercenaires de ces valeurs sans leur donner le droit d'en définir d'autres. On veut les tenir par le porte-feuilles en leur adressant la sommation d'avoir à s'assimiler sous peine d'être tenus pour des terroristes ou des "ennemis de l'intérieur" (lesquelles existent, non pas s'ils s'opposent aux valeurs de la République, mais aux intérêts du pays). On parie que leur islam est soluble dans la beurgeoisie à condition que celle-ci n'émerge que comme une classe qui reproduise les valeurs qui lui auront servi d'ascenseur social sans prendre la parole. Et s'ils ne sont pas parvenus à être des notables de la beurgeoisie, on les somme de la boucler. Je me résume : mon point de vue est qu'un pays a le droit d'imposer ses valeurs, mais que les valeurs de la République ne sauraient être les valeurs des jeunes musulmans conséquents, d'autant qu'elles ne sont pas définies, et qu'il y a moins de distance entre les valeurs de la France auxquelles cette génération pourrait souscrire et les valeurs de la République, qui sous-tendent une laïcité tellement négative et tellement hostile qu'elle ne peut séduire aucune âme bien née, qui ait un tant soit peu le respect de son identité religieuse. Non, la République ne "respecte pas les opinions, même religieuses" comme le dit en faisant une singulière concession je ne sais plus quell article d'une des trois ou quatre déclarations des droits de l'homme. Les valeurs sont le contraire de l'identité, surtout religieuse. Avoir des valeurs, c'est un peu comme avoir des vertus ou bien avoir des qualités. A moins d'être particulièrement narcissique, notre identité ne réside pas dans nos vertus. ou dans nos qualités. Je ne sais plus qui disait (je crois que c'était le dirigeant du grand Orient de france ou le Président du concistoire en débat avec un chekh islamologue hier soir sur LCPdans "ça vous regarde") que chacun avait son identité : il y en avait qui aimaient dessiner et d'autres aller à la mosquée. or on ne pratique pas un un culte comme on fait du cheval. La première confusion, elle est là. Quant à ce que tu supputes à la fin de ton message, que la France irait se positionner en Algérie pour faire la guerre, je ne sais pas d'où tu tires ce scénario qui me paraît un brin délirant, à moins qu'il s'agisse dans ton esprit de combattre les djihadistes que notre intervention a suscités et libérés aux frontières entre ce pays et la Libye, ce que je ne saurais plus approuver, ma "religion" est faite sur les interventions à l'étranger sous commandement américain ou en qualité d'ex-puissance coloniale dans des pays trop lointains pour que nous puissions les comprendre avant de prendre un parti. Le torrentiel

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire