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jeudi 13 décembre 2012

Nouvelles réflexions sur la filiation

Quelques mots écrits hier à mon frère, qu'il me démange d'autant plus de publier qu'en répétant comme d'autres que "les juifs ne sont pas le nombrile du monde", Benoîte commet un déni de filiation, tandis que je suis tout simplement mal à l'aise avec la notion de filiation. "Le sur-moi" te fait postuler qu'"il faut (ne pas) être célibataire" pour pouvoir prétendre à se marier (ça, c'est sûr) et avoir des enfants... Quant à moi, j'ai beaucoup de mal avec, non seulement l'idée, mais la réalité génétique de la filiation, au moyen de laquelle se transmet la vie. Mon interlocuteur "islamiste", dont tu connais la plume et le neveu, me dit que l'islam, c'est la religion de la désaffiliation. Rien que pour ça, je pourrais l'"embrasser" (pas mon interlocuteur, mais cette religion), si je n'étais aussi "viscéralement catholique" (j'espère que je suis né et que je mourrai catholique), et si je ne savais pas non plus qu'il se ment à lui-même (sans le savoir), en entrant dans le déni de la filiation par désir de légitimer une filiation... illégitime (celle d'Ismaël par rapport à celle d'Isaac, père de Jacob devenu Israël...) Quant à nous, chrétiens, Pi XI, observant avec crainte et tremblements la montée d'Hitler, avait écrit : "Nous sommes spirituellement des sémites", une manière de rattraper près de deux mille ans de déni ). Ce matin, je me faisais la réflexion que j'avais "une conception de la vie" qui était profondément "libérale" (comme me le dit souvent Nathalie Or, ce qui fait de mon "homo religiosus" un être dissocié, c'est que ma conception naturelle de la vie entre en contradiction quasiment absolue avec la reconstruction "surnaturaliste" de la vie, qui aurait besoin d'être "rédimée", via une filiation (avec dieu) plus ou moins adoptive. Grâce à Annick de Souzenelle, j'ai appris qu'en Hébreu, "être fils" (bar),( c'était, tiens-toi bien, "être la cible de son père", ou, autre traduction, être une flèche qui sait qu'elle doit aller dans la même direction que celle indiquée par son père. J'ai toujours trouvé insuffisante la définition de l'amour de saint-exupéry qui dit que "s'aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction." Ce matin, m'est revenue en mémoire (tu vas dire que décidément, je fais feu de tous bois)une scène de "Dalas" où JR, dans un rapprochement avec suellen, lui dit : "...On devrait se remettre ensemble, parce que nous voyons la vie de la même manière." Je me suis dit que c'était certainement une des approches de l'amour les plus justes et les plus belles que j'ai lues ou entendues : "On s'aime, parce qu'on voit, on conçoit la vie de la même manière..." Quant à "regarder ensemble dans la même direction", que de volonté se mêle à l'amour ! C'est un peu comme Jésus Qui dit à ses disciples : "vous êtes Mes amis si vous faites ce que Je vous commande" et quicroit tempérer cette Parole par cette autre : "vous êtes mes amis et non plus mes serviteurs, car un serviteur ne sait pas ce que veut faire Son Maître, tandis que, tout ce que J'ai appris de Mon Père (Son Dessein), Je vous l'ai révélé." Sauf que ce dessein, un seul l'a formé, fomenté, celui que Socrate aurait appelé "l'amant", tandis que "l'aimé" n'est libre que... de l'accepter ou de lui tourner le dos.

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