Pages

jeudi 13 décembre 2012

Logement: renvoyons dos à dos l'eglise et Cécile duflot

Ianperçu de l'actu n° 50. L'eglise doit relever le défi lancé par cécile duflot et lui en lancer un autre. Car évidemment, la ministre nous lance un défi, un défi qui tient à la fois de la basse vengeance contre la position du cardinal vingt-trois, mais aussi de la signature anticléricale d'un gouvernement qui n'a plus que ces verges-là pour se montrer offensif, envers une communauté habituée à tendre l'autre joue, et pour mettre les rieurs de son côté plutôt que de subir la "rentrée sociale" (à retardement) des râleurs qui n'ont pas lu le programme de Hollande, ni suivi la carrière de cet homme politique, qui a toujours été social-démocrate et social-libéral et fait partie de la "deuxième gauche" sans jamais qu'on lui demande quel était son courant (cf les articles du "Matin" signés de sa main dans les années 1985, exhumés il y a quelques mois par "RUE 89". Donc un peu de vengeance contre les catholiques assaisonnée d'une attaque un peu gratuite contre l'Eglise, ennemie et proie facile, en attendant d'"inscrire la loi de 1905 dans la constitution", première promesse du discours du Bourget du candidat Hollande, plus difficile à tenir, parce que source de contestations et de transformations plus profondes: contestations d'un catholicisme qui pourrait bien se rappeler soudain que cette loi a été adoptée contre lui, et qui pourrait même faire front avec les musulmans de france, comme cela s'est déjà vu dans certaines manifestations devant certains théâtres, pour que l'on desserre l'étau d'une laïcité hostile; mais aussi transformations parce que cette inscription dans le marbre constitutionnel de la république indivisible rendrait inévitable de mettre fin au régime concordataire d'Alsace-Moselle alors que le statu quoi arrange tout le monde et que personne n'a envie d'assumer la résurgence de cette querelle. C'est un défi et une attaque, mais ça ne doit pas empêcher l'Eglise de balayer devant sa porte, d'abordparce que l'Eglise dispose en effet d'un patrimoine immobilier qui excède beaucoup ses besoins : je ne parle évidemment pas des églises dont elle n'est plus qu'une sorte d'usus-fruitière, mais des presbytères et des salles paroissiales, qui seraient utiles pour satisfaire à la réunionnite de quelques groupes de rares paroissiens actifs ou de "troupes" (ou patrouilles) de scouts résiduels, locaux qui, étant réaménagés, pourraient très bien servir de centres d'hébergement pour les "sans abri", d'autant que, dans la nouvelle "concorde sociale" toute de négociations et de "donnant donnant", l'eglise pourrait très bien exiger que le partenariat de l'Etat s'étende, en échange de ses efforts pour confier les murs de ses bâtiments paroissiaux presque inusités à des associations spécialisées dans l'hébergement des "sans abri", à arrêter l'hémoragie de la vente des églises, qui perce le coeur de tous les catholiques. L'eglise doit relever ce défi, parce qu'il lui est un peu facile, sinon, de mettre en avant des figures comme celles de l'abbé Pierre, qui a "causé dans le poste" un certain hiver 1954 sans que la fondation des communautés emmaüs ait jamais réglé le problème du mal logement en france et en "culpabilisant" les laïcs bien logés et bien chauffés, mais sans s'insurger de ce que l'Eglise pouvait commencer par montrer l'exemple en mettant ses bâtiments à la disposition des "sans abri", comme si le social que faisait l'eglise s'arrêtait à la porte des bâtiments beaucoup trop grands qu'elle continue de posséder sans les occuper. Enfin, l'Eglise ne peut s'indigner d'être interpellée la première, même si l'intention de l'interpellation est perverse, à propos d'un domaine de dénuement dont elle prétend que c'est un de ses sujets de préoccupation les plus urgents : la charité et l'accueil des nécessiteux. Si elle joue quand elle en parle, le renvoi d'ascenseur que la ministre lui fait la prend à son propre jeu. et si elle ne joue pas, elle peut plaider sa cause en décidant de s'y mettre, dans un partenariat avec l'etat qui aura ses clauses de réciprocité. Mais puisque Mme duflot interpelle l'Eglise, nous autres, catholiques, sommes fondés à l'interpeller nous aussi. Pourquoi la politique du logement que pratique cette ministre verte continue-t-elle de donner dans le classique de "la construction de logements sociaux" empiétant sur les espaces verts, plutôt qu'elle ne se lance hardiment dans le "réaménagement du bâti", à commencer par celui des espaces inusités de l'etat, mais pouvant aussi appliquer, à d'autres moments qu'en hiver et pas seulement pour faire face à des situations d'urgence, la loi sur la réquisition des logements vides, issue de l'appel de l'abbé Pierre, mais restant lettre morte... Il est en effet inexpliquable que des propriétaires préfèrent laisser leurs logements vides plutôt que de les affecter à ce pour quoi ils sont faits, c'est-à-dire être habités. Je prends le pari que l'Etat débourserait moins d'argent à réaménager "le bâti" sans en exproprier les propriétaires, mais en les obligeant à une affectation différente de celle qu'ils avaient décidée; et en les défrayant du prorata de ce que vaudrait leur appartement loué au prix du marché avec ce qu'un locataire de HLM peut effectivement débourser pour occuper un logement. L'Etat, unpeu comme les assurances que prennent de plus en plus les propriétaires contre les mauvais payeurs, pourrait avancer le loyer, les locataires lui étant redevables à lui seul, comme c'est aujourd'hui le cas des sociétés de HLM. On dit aussi que les bureaux ne sont pas faits pour loger des familles. Certes, mais les nombreux bureaux vides qui occupent une proportion importante du parc immobilier parisien pourrait profitablement être aménagé pour héberger des familles nombreuses, lesquelles sont impossibles à loger dans le parc immobilier privé comme public habituel. Donc que l'eglise se retrousse les manches pour que sa préoccupation des "sans abris" ne soitpas qu'ostentatoire, et que notre ministre écologiste du logement fasse une politique écologique du logement!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire