Pages

lundi 1 avril 2024

Europe et souveraineté

ÉLECTIONS EUROPÉENNES : PEUT-ON SAUVER LA FRANCE ? | PAUL-MARIE COUTEAUX | GÉOPOLITIQUE PROFONDE (youtube.com)

 

Je suis de loin #MikeBorowsky depuis qu'il a créé "la Gauche m'a tuer" et je trouvais cette lettre quotidienne aux multiples articles assez souvent ridicule. Je ne m'exprimerai pas sur l'évolution de cette personnalité ni sur les différents avatars de ses aventures médiatiques. Il m'arrive de suivre deci delà ses entretiens de "Géopolitique profonde". Ce soir, je voulais le faire en raison de son invité, #Paul-MarieCouteaux (PMC), dont j'ai parlé dans un post récent et qui, lui en revanche, m'intéresse beaucoup, car même s'il a beaucoup erré dans les arcanes des partis politiques, c’est un analyste sérieux et conséquent, qui est à l'origine de l’importation du mot de "souverainistes" pour qualifier les personnes attachées à l'indépendance nationale.

J'ai regretté récemment (sur ma page Facebook et sur le blog de Philippe Bilger) son "déclinisme" qui le rend enclin (sic) à parler de "disparition de la France", notamment dans un livre intitulé "Traité de savoir-disparaître". Mais ce déclinisme est contrebalancé par beaucoup de lucidité. Il fut le premier à mesurer en profondeur ce que le soutien de l'Union européenne à l'OTAN dans la crise yougoslave disait du changement en cours à travers le titre d'un autre de ses livres : "l'Europe vers la guerre". Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie sous la poussée otanienne, l’Union européenne ne se cache plus de se développer en vue d’une guerre et non pour la paix continentale. Mais Paul-Marie Couteaux qui rappelle que Poutine n'est ni Hitler ni Staline a raison de ne pas maximiser le risque de troisième guerre mondiale causé par l'escalades et les coups de menton des otaniens contre la Russie et qu'un observateur de géopolitique n'ayant pas son expérience comme j'en adopte la posture a tendance à dramatiser.

A ce stade, Paul-Marie Couteaux pense comme moi, bien que pour des raisons différentes (il est royaliste, dit en citant Jean Bodin qu’ »il n’y a pas de république possible sans un roi pour la couronner » et ne croit pas beaucoup aux élections en général) que le mieux à faire le 9 juin est sans doute de s'abstenir.

Mais ce n'est pas le point de vue le plus intéressant de son propos. L'introducteur de la notion de "souverainisme" définit la souveraineté comme un trépied comprenant l'indépendance nationale, la supériorité de l'Etat au sein de la nation et la souveraineté culturelle, avec l'affirmation d'un substrat déterminé comme socle de la nation : la France est un pays de culture chrétienne. S'ils acceptent ce postulat, on peut accueillir beaucoup d'immigrés pourvu qu'on les intègre et pourvu aussi que ce soit encore possible dans l'état de notre Etat et de notre société.

 

Mais Paul-Marie Couteaux a encore raison de dire que ce troisième élément du trépied a pour synonyme l'identité qui est culturelle et n'est pas essentiellement ethnique et qu'en ce sens, il n'y a pas d’opposition entre "souveraineté" et "identité".

 

Faut-il sortir de l’Union européenne ? Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, ce n’est pas une bonne question. Bientôt « l’Europe tombera comme un fruit mûr » et il ne faudra pas s’imaginer qu’on aura préparé une riposte à la dérive qui nous emporte, mais il faudra être là pour ramasser la société en deuil et en miettes et trouver avec elle des solutions nouvelles qui ne sont pas écrites.  C’est ce qu’ont fait Soljenitsine en Russie ou Lech Walesa en Pologne », affine #FrançoisMartin (vers la 36ème mn). »Quand le pays n’a plus confiance et ne voit plus le sens, les gens ne travaillent plus, intriguent, bidouillent et le pays ne peut faire que tomber. Mais est-ce que, quand il va tomber, nous serons là pour nous porter à son secours ? »

 

Comme #PhilippeHerlin, je crois qu’on ne doit pas « compter sur la violence en politique ». Faut-il néanmoins « penser les termes de la violence » ? « La prise du pouvoir est toujours le résultat d’un duel. » (François Martin) Je ne crois pas en la violence révolutionnaire ou terroriste qui ne donne que de mauvais fruits. Mais il faut reconnaître que cet État nous fait violence, cet État et les dirigeants ambigus du monde, qui pullulent depuis une dizaine d’années dans tous les pays et jusqu’au Vatican.

 

« Les gens en général préfèrent être en paix avec leurs voisins qu’en paix avec leur conscience. » (Timour Kouran) Ils préfèrent mettre des masques blancs que montrer que sous le masque, ils ont une peau noire. Ils préfèrent voter dans l’isoloir comme leurs voisins que comme leur conscience. Mais que quelqu’un leur montre que la peau est noire ou que le roi est nu et cela peut changer.

 

En marge de ces considérations importantes, PMC tient de Marie-France Garaud qu’au soir de la victoire du « oui » du traité de Maastricht (qui n’est pas une victoire à la majorité des inscrits), Pasqua et Séguin sablaient le Champagne : « Ouf ! On a perdu. » Ça ne m’étonne pas. Je réécoutais récemment le débat Mitterrand-Séguin à la Sorbonne à la veille du traité de Maastricht et ce qui m’a frappé comme la première fois (où je l’écoutais avec mon ami Franck qui me disait : « Tu ne crois pas que Philippe Séguin a l’étoffe pour devenir un jour président de la République ? » ? Question qui m’étonna, car il la tirait de son propre fonds), c’est l’absence de conviction de Séguin qui m’a à nouveau frapé. Il ne s’oppose que sur des vétilles et sur des « il est à craindre que », adosséés à un très grand respect de la fonction présidentielle occupée alors par François Mitterrand, qui, s’il n’a jamais rien compris à ce qui secouait la politique étrangère en profondeur (cf. sa bourde monumentale après le coup d’Etat qui manqua de renverser Gorbatchev ou son opposition à la réunification allemande), s’est longtemps opposé aux institutions de la Vème République jusqu’au jour où il endossa le costume présidentiel, et les a qualifiées de Coup d’État permanent, ce que le gaulliste PMC confirme : « De Gaulle n’est pas devenu président de la République à la suite d’élections, mais à la suite d’un coup d’État. » Il est rare de l’entendre proféré par un gaulliste, il est vrai assez loufoque pour proférer hors contexte que « le massacre de la saint-Barthélémy avait sauvé le royaume de France », comme mon père avait dit un soir de cuite à Ibiza pour fâcher ma mère protestante qu’ »à la Saint-Barthélémy, on n’en avait pas tué assez. ».

 

« Coup d’État salvateur », précise-t-il. Je n’en suis pas sûr. Beaucoup de ceux qui font parler De Gaulle oublient qu’il ne s’est jamais opposé par exemple au traité de Rome et peut-être ne le fallait-il pas en effet à l’époque. Mais la Vème République est un régime présidentiel et il fallait instaurer un exécutif fort et transférer le parlementarisme au référendum qui, si le régime n’avait pas été présidentiel, n’aurait pas été plébiscitaire. De plus, mon idéalisme politique qu’on peut accuser d’immaturité comme mon pacifisme qui ne transige pas souvent se refuse à croire qu’aucun coup d’Etat puisse être salvateur. Le précédent égyptien faisant renverser Mohamed Morsi par le maréchal Al-Sissi à la grande joie de toutes les chancelleries occidentales n’est pas de nature à me faire changer d’avis.

 

  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire