Pages

mercredi 5 février 2014

Le gaullisme et la mythologie politique

Je ressens le général de Gaulle comme le dernier des grands mythologues politiques. Ce qui veut premièrement dire qu'après lui, la mondialisation risque d'avoir tellement rationnalisé la politique qu'il sera très difficile à un nouveau roman national d'émerger. Quand on sait que le national socialisme relevait plus du roman national que de l'idéologie, on ne va pas regretter la mort des romans nationaux. Loin de moi de sous-entendre que le roman national que nous a proposé d'écrire avec lui le général de gaulle ait quelque caractère commun avec le national socialisme. Il échappe à l'analogie parce qu'il est venu puiser aux sources les plus profondes de la France : sources moins druidiques (la tradition druidique est plus thaumaturge qu'une mythique du rapport de forces)qu'humaniste : revenir à la vocation de la France, "princesse des contes de fée", mais surtout, comme fille aînée de l'Eglise, "maîtresse des arts, des armes et des lois". Cela étant, si le gaullisme est à vue séculière la dernière geste qui ait participé de la mythologie, la mondialisation n'en porte pas toute la responsabilité. Car il se peut que le gaullisme ait donné un coup mortel à la mythologie politique. En quoi ? Pour une raison très simple et quasiment procédurière : le gaullisme participait d'une mythologie réflexive, d'une mythologie qui savait qu'elle était dans le mythe alors que toutes les mythologies antérieures mettaient action et réflexion dans le bon ordre : elles agissaient d'abord et se réfléchissaient ensuite. Elles écrivaient d'abord leur histoire, puis s'apercevaient que c'était une légende. De gaulle a probablement démystifié la mythologie en inversant l'ordre des processus actantiels et réflexifs. Cette démystification est le mal que le gaullisme a fait à la France, mal qui, sur l'échelle de temps où cette mythologie s'est exercée, a été infiniment moindre que celui duquel le gaullisme libérait la France ; mais qui, sur le temps long, peut avoir donné le coup mortel à ce que puissent se réveiller les mannes de Michelet, pour que la France continue d' écrire son histoire selon son génie, selon l'esprit de son national humanisme et/ou universalisme.

2 commentaires:

  1. Du Croissant de lune:

    "S'il arrivait, par hasard, que l'absence de légende va de pair avec l'absence d'action? Si la fin du roman national était la fin de la nation? L'homme peut-il vivre ainsi? Qu'est-ce que la mondialisation? Si le monde ainsi conçu, n'était plus qu'un agrégat d'individus épars? Torrentiel, n'annonce pas le triomphe du non-sens, il n'est pas supportable, pas viable, il est juste que des forces selèvent contre lui. Parles pour la défaite finale du non-sens, pour l'accomplissement ultime et définitif de l'idée la plus pure. Ce n'est pas bien, d'écrire l'avènement du non-sens comme chose inéluctable en train de se produire, rétractes, méprises cet écrit, que ce soit une parole vaine, mais plutôt fortifie la parole efficace, la parole de l'humanité qui ne veut pas mourir, qui veut que son histoire ne soit pas vaine, l'homme qui ne veut pas perdre le goût de vivre, puis la force de vivre. Tu te perds en paroles, Torrentiel."

    RépondreSupprimer
  2. Je ne comprends pas très bien le rapport entre De Gaulle et la fin du mythe national. Cela demande réflexion et elle ne peut pas s’élaborer si rapidement. Pourtant, il est vrai qu’il n’existe plus (ni religieux ni humaniste, ni culturel). Je connais l’ennemi extérieur. L’ennemi intérieur, il faudrait l’étudier plus à fond. Par contre, là où je n’ai pas du tout la même vision des choses, c’est sur la rationalisation du mondialisme. Je ne vois pas du tout ça comme ça. Au contraire, j’y vois des soubassements mythologiques assez clairs. Je suis d’accord avec P.Hillard pour dire que le Noachisme est cette espèce d’histoire que se raconte quelques personnes, celles qui tiennent les rênes du pouvoir et qui veulent faire du peuple juif le peuple « prêtre », seul intermédiaire entre Dieu et les hommes. De plus, je remarque que depuis un certain temps, on veut nous endoctriner avec une nouvelle religion : Celle de la Shoa. Toujours le même peuple, sacrifié …et qui se sacrifiera encore dans le projet du grand Istraël, par exemple ! Les pays s’étendant de l’Egypte à l’Irak sont voués à l’éclatement et le peuple israélien lui-même risque de s’en prendre plein la figure. (Le peuple, pas les élites). Sacrifice repris sur le plan du mythe en attendant un Messie politique ! Pour moi, tout cela est clair, mais le reste moins. Pour conclure, je dirai que je ne peux plus entendre parler ni de la Shoa ni de National-Socialisme. En parler aujourd’hui, c’est le récupérer à des fins idéologiques ou mythologiques (comme tu voudras). Pourquoi cela revient-il à toutes les sauces, avec une telle violence médiatique et une violence d’état même ?
    -



    RépondreSupprimer