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jeudi 5 décembre 2024

Macron au cerceau

Au lendemain du #Barnierxit, Macron a certes parlé pour ne rien dire, mais surtout pour se soulager (il ne sait pas se retenir, ni garder ses matières comme un polisson*, sinon ses urines se dissoudraient) :

 

« - D’accord, j’aurais pas dû dissoudre, mais c’est vous qui avez voté de la merde. Cacapoum, cacapoum, cacaboomers, cacaboomers !

 

Je vous ai nommé un type oldscool qui n’était pas un cacamou et pouvait cohabiter avec moi, car il portait la cravate pour qu’on ne me taille pas un costar et voulait faire de l’Ancien Monde, « notre Europe », un Nouveau Monde comme un homard à l’armoricaine,  et vous l’avez laissé tomber comme un mauvais négociateur ! Pourtant, c’était pas un cacaboudin comme Élisabeth Borne, la vapoteuse. Je pardonne à Gabriel Attal, car c’est mon petit frère et il a de l’avenir.

 

J’assume toutes mes responsabilités, mais je n’assume pas l’irresponsabilité des autres et je n’ai que des irresponsables autour de moi. »

« En fait, lui glisse son surmoi, quelle est la responsabilité que tu assumes ? D’avoir creusé une dette inédite alors que tu te présentais comme le Mozart de la finance ? D’avoir détruit les institutions ou d’avoir toujours tardé à assurer la continuité de l’État en nommant tes gouvernements le plus tard possible alors que tu es institutionnellement le garant de cette continuté ? D’avoir maté les Gilets jaunes et d’entraîner l’Europe vers la guerre ?»

« Les partis que les Français ont précipités à la tête de la vulgaire Assemblée nationale ont censuré le Premier ministre que j’avais nommé comme garant de la stabilité. Moi, j’ai rebâti Notre-Dame en cinq ans. »

« Tu l’as rebâtie de tes propres mains ? »

« Ne sois pas, tel un oiseau moqueur,  mesquin avec moi, surmoi persifleur. Trump a dit que j’avait réussi l’impossible, je suis le plus franc des maçons et l’architecte de l’univers. Je partage ce succès avec les Français, mes compagnons. Je le partage et je recevrai en leur nom tous les responsables de l’univers, comme au grand jour de « Charlie hebdo » où il y avait Netanyahou que j’aurais bien invité, mais il a un mandat d’arrêt international aux trousses.   Je recevrai les maîtres du monde au nom des Français, mais eux ne seront pas là, moi j’y s’rai, nananère.

 

Et j’ai parlé dans la nef de Notre-Dame qui sera rendue « aux Parisiens, aux Français, aux catholiques du monde entier et au culte » à ma personne. J’ai parlé dans la nef, car je suis le capitaine. J’assume toutes mes responsabilités et je n’ai que des irresponsables autour de moi.»

 

Le surmoi macronien sussurre à Macron qui ne l’entendplus :  »Tu es responsable d’avoir transformé la Vème en IVème République en la livrant à l’arbitrage du Rassemblement national que tu bêtifies en l’excluant de l’arc républicain et de l’arbre décisionnel ? Il n’y a pas de soutien sans participation. »

Pendant ce temps-là, Macron joue au cerceau et à : « Ma grand-mère Manette a dit que dans le gouvernement, tu ne seras pas. »

 

LFI voit rouge de s’être désistée pour les lieutenants du macronisme et de se faire accuser de faire parti du « front anti-républicain » après s’être posée en représentants de Robespierre malgré la corruption de Sophia Chikirou.

 

Les socialistes sont élastiques comme le plastique est fantastique. Ils ont proposé un « pacte de non censure » conforme à la logorrhéemacronienne sur le « gouvrnement d’intérêt général » (on aurait cru Jean-Pierre Raffarin parlant de « gouvernement civique » en 2002 en commentant sa nominationcomme Premier ministre) : « Pourront participer au prochain gouvernement ceux qui s’engageront à ne pas le censurer », dit Macron. Hier soir, Olivier Faure parlait de pacte de non censure, mais ce n’est pas arrivé jusqu’aux oreilles du président de la République. Pourtant le PS est le seul qui fait une proposition tactique : gouverner texte par texte en n’utilisant jamais le 49-3 pour prouver qu’à défaut de pratiquer le respect des personnes, la démocratie peut être consensuelle et ne pas légiférer à gogo sous peine que la classe politique se voie bridée par un gouvernement technique.

 

Mais Macron ne se tournera pas vers le parti socialiste. Il préfère Lecornu ou Bayrou.Bayrou, le roi nu qui a traité son futur cornard d’hologramme avant de se déclarer son plus fidèle soutien. Quant à Lecornichon, il a dîné avec le diable avec une très grande fourchette chez  le Solère questeur Thierry Honnête… Aussi honnête que son colicier qui a prôné une loi sur la moralisation de la vie politique avant de devoir démissionner de son poste d’éphémère garde des sceaux pour une affaire similaire à celle qui menace Marine Le Pen d’inéligibilité pour détournement de fonds publics européens au profit de son parti nationaliste.

 

*L’enfant qui garde ses matières fécales en se retenant au risque de se constiper est un polisson, a dit en substance (sic) Sigmund Freud dans « les Trois essais sur la théorie de la sexualité ».