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lundi 18 mars 2019

Un contrepoint radical à l'opinion commune sur la crise sexuelle dans l'Église catholique

Sur le blog de l'abbé Philippe Laguérie: https://blog.institutdubonpasteur.org/Ordinations-d-hommes-maries Que je commente ainsi: Article décisif et beaucoup plus enrichissant que bien des échanges que j'ai eus à ce sujet sur Le forum catholique avec des traditionalistes de stricte obédience comme vous l'êtes. Il critique bien moins mgr Wintzer lui-même que, en pratique, la formation des hommes mariés ordonnés diacres qui sont dans le même cas de figure que les hommes mariés dont l'archevêque de Poitiers envisage l'ordination. Mais surtout il va, à l'aide d'arguments frappants, aux antipodes de cet os à ronger que donne Rome aux chrétiens déboussolés avec ce nouveau péché de "cléricalisme" qui serait, sinon la cause du vice des prêtres abuseurs, mais celle de l'omerta. Selon vous, c'est au contraire parce qu'on a volé le sacré à tous les étages aux ministres sacrés qu'ils en arrivent au viol, notamment de l'enfance, c'est-à-dire à la désacralisation par excellence, au scandale innomable pour lequel il faudrait qu'une meule fût attachée au cou de qui le commet et qu'on le noyât, dit le Seigneur, qui lève ainsi toute ambiguïté sur le "Laissez venir à Moi les petits enfants." Sur le ton laconique et viril qui vous caractérise, vous faites pièces au fait que les apôtres furent mariés en disant (et c'est certainement votre argument le plus intéressant) que c'est Jésus et Sa mère qui ont inventé le célibat et la virginité en les proposant sous la forme du "comprenne qui pourra" et pas explicitement d'abord à ses ministres. Quatre observations pour finir, d'inégale importance et qualité: 1. Michel Onfray (recopiant certes Celse) ne soupçonnne pas saint Paul d'homosexualité, mais d'impuissance. L'hypothèse ne prend pas concernant l'apôtre, du moins ne prend-elle pas chez moi. 2. Le terme "dégradation" est bien plus propre que celui de "réduction à l'état laïque". L'Église n'a pas ou ne devrait pas plus avoir le pouvoir de désordonner que celui de débaptiser (ce qui n'est pas sans poser de problèmes au civil, au passage, car cela l'assimile à une secte au regard de l'État). La vogue de "débaptisations" actuelles a pour vrai nom apostasie. 3. Si mgr Wintzer tient à relever cette qualité des prêtres de "justiciables comme les autres", il y a comme une sécularisation de leur espérance de justification. 4. Vous faites bien de noter cette différence essentielle entre les prêtres et les pasteurs, qu'on oublie généralement de remarquer, que les pasteurs sont avant tout des prédicateurs, alors que les prêtres doivent surtout pratiquer la cure d'âme, même s'ils ont oublié le langage "animiste". 5. En se plaçant dans l'optique de sacralisation que vous leur proposez ou rappelez, les évêques seraient, comme vous le notez, beaucoup plus armés pour punnir des prêtres se rendant coupables de manquement graves à la sacralité de leurs ouailles qu'ils ne le sont dès lors qu'ils envoient des hommes ayant reçu une vocation exceptionnelle pour vivre comme tout le monde au milieu de tous.

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